source: actu.fr
Mise en sommeil depuis 2014, l’association Agir contre le sida reprend vie en Polynésie. Karel Luciani succède à Maire Bopp-Dupont à la tête de l’association.
En 2019, le sida a fait un mort au fenua. Mise en sommeil depuis 2014, l’association Agir contre le sida reprend vie. Anciennement présidée par la créatrice de l’association, Maire Bopp-Dupont, le conseil d’administration est, depuis le vote d’hier, dirigé par Karel Luciani, également président de l’association Cousins Cousines de Tahiti.
À ses côtés, deux nouveaux membres, Olivier Pinguet et Olivier Louvel, ont respectivement été élus secrétaire et trésorier de l’association. Le docteur Ngoc Lam Nguyen, responsable du centre des maladies infectieuses et tropicales, figure de nouveau parmi les membres de l’association.
Créée en 1999 par Maire Bopp-Dupont, l’association Agir contre le sida a connu des temps difficiles depuis 2008.
Faute de moyens financiers et de bénévoles, l’organisation a dû cesser ses actions en 2014. Érigée dans le but de prévenir et sensibiliser aux risques des maladies et infections sexuellement transmissibles, et notamment du syndrome d’immunodéficience acquise (sida), l’association est aujourd’hui relancée par ses nouveaux membres.
L’importance du travail associatif en Polynésie
“Il faut tourner la page pour avancer” déclare le Dr Ngoc Lam Nguyen. L’ancienne présidente, aujourd’hui présidente d’honneur, rappelle que : “même si elle peut susciter l’intérêt du public, ce n’est pas une cause qui rallie publiquement beaucoup de monde. Il y a cette peur du qu’en-dira-t-on, cette peur d’être vu”, avant d’encourager et de féliciter la nouvelle équipe mise en place.
Un chapitre de l’association se clôt et un autre s’ouvre. Le contexte diffère cependant, notamment avec la hausse des maladies infectieuses, ces dernières années en Polynésie française. “En 2014, on a eu un retour confirmé de la syphilis, un interne de la santé publique a d’ailleurs soutenu sa thèse sur la reconnaissance de cette infection. Depuis, on s’est également aperçu qu’il y a une incidence importante de la chlamydia et de la gonococcie, mais aussi une présence beaucoup plus notable de l’herpès et des condylomes (verrues génitales). Ce sont des IST qui sont loin d’être contrôlées” précise le responsable du centre des maladies infectieuses.
La direction de la santé a mis en place en 2015 diverses actions pour “essayer de juguler tout ça”, mais cela ne suffit pas. Le docteur Ngoc Lam Nguyen explique : “Il nous manque des partenaires de terrain, telle que l’association Agir contre le sida. Aujourd’hui, nous essayons de la ressusciter”.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable de la maladie du sida, est aujourd’hui porté par 36,9 millions de personnes dans le monde. Des traitements existent pour empêcher la prolifération du virus dans le corps, diminuant ainsi les risques de développement du sida.
À Tahiti et dans les îles, il existe plusieurs centres de dépistage anonyme et gratuit. Plus d’informations sur www.servicepublic.pf/dsp. Par ailleurs, l’association Agir contre le sida lance un appel aux bénévoles. Pour tout renseignement, contacter Karel Luciani au 89.50.18.15.