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Grippe : quelles différences entre les virus de type A et B ?

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Source : UNIVADIS

À retenir

Les patients infectés par les virus A et B de la grippe ne présentent que des différences épidémiologiques mineures. Les infections liées au virus Influenza de type B ne semblent pas moins sévères que celles liées au virus de type A. Le risque de pneumonie est similaire pour les deux types de virus et concerne préférentiellement les patients de plus de 65 ans (risque multiplié par deux par rapport aux patients plus jeunes). La prise en charge des patients grippés aux urgences doit donc se baser davantage sur l’âge, les comorbidités et les signes cliniques que sur le type viral incriminé. Par ailleurs, les résultats aux tests de diagnostic rapide doivent être interprétés avec prudence au regard de leur faible sensibilité.

Pourquoi est-ce important ?

La grippe fait plus de 14.000 décès chaque année en France. Peu d’études ont comparé les infections causées par les différentes types de virus Influenza A et B. Certaines ont suggéré que les grippes liées au type B pourraient être moins sévères que celles liées au type A, ou que le virus A infecterait davantage les sujets âgés et présentant des comorbidités, quand d’autres études présentaient des tableaux similaires pour les deux types de virus. Une équipe marseillaise a souhaité approfondir la question.

Principaux résultats                         

  • Au total, 251 patients ont été inclus dans l’étude, 145 avec un virus Influenza de type A (38 souches H1N1 et 119 H3N2, 12 avec les 2 souches) et 106 avec un virus de type B. L’âge moyen était de 56 ans.
  • Les patients infectés par le virus de type B étaient plus âgés que ceux infectés par le type A (60 vs 54 ans).
  • En analyse multivariée, aucun des paramètres démographiques, cliniques ou biologiques ne montraient de différences significatives entre les patients infectés par le groupe A ou B. Notamment, la proportion de sujets vaccinés était aussi élevée parmi les patients infectés par le virus de type A (19,2%) que parmi ceux infectés par le virus de type B (17,9%).
  • Une pneumonie était présente à l’admission chez 38,6% des patients infectés par le virus de type A et 36,8% des patients infectés par le virus de type B. En analyse univariée, les facteurs de risque associés à la survenue d’une pneumonie étaient l’âge, la vaccination ou la présence d’une BPCO. Le seul facteur de risque qui persistait en analyse multivariée était un âge supérieur à 65 ans (Odds ratio 1,89).
  • À noter, par rapport au test de RT-PCR, le test de diagnostic rapide était peu sensible, et montrait une meilleur sensibilité pour le virus de type A (40%) que pour le virus de type B (22%) (p=0,001).

Méthode             

  • Cette étude prospective observationnelle a comparé les caractéristiques cliniques des grippes de type A et B chez les adultes admis en service d’urgence au cours des épidémies de 2012-2013 et de 2013-2014 à l’hôpital Nord de Marseille.
  • Les données de tous les patients se présentant avec un syndrome grippal de survenue soudaine ont été recueillies (>37,8°C et présence d’au moins un symptômes respiratoire, toux, mal de gorge, rhinorrhée ou obstruction nasale).
  • Tous les patients ayant reçu un diagnostic de grippe suite à un test RT-PCR étaient inclus.

Limitations

L’essai a été conduit à partir de patients admis aux urgences pour une grippe et n’a pas observé de patients ambulatoires généralement considérés comme plus jeunes et en meilleure santé.

Les souches de type A H1N1 et H3N2 n’étaient pas distinguées.

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