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Dépistage des cancers et VIH : RAS ?

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Sources : Journal international de médecine

Paris, le 11 mars 2016 – Les spectaculaires progrès du traitement de l’infection VIH permettent à la population touchée de vivre plus longtemps, avec cependant – revers de la médaille – une comorbidité importante, notamment liée à l’âge. Parmi les maladies intercurrentes, les pathologies cancéreuses : en 2010, les cancers représentaient un tiers des décès de la population séropositive française.  Une étude publiée dans le BEH* fait état du recours aux dépistages des cancers du col utérin, du sein et du colon chez 3003 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) suivies à l’hôpital.

En population générale comme chez les PVVIH, le dépistage du cancer du col est recommandé chez le sujet jeune, tandis que la mammographie et (plus récemment) la recherche de sang dans les selles sont proposés tous les deux ans après la cinquantaine. La seule différence dans les recommandations concerne le cancer du col dont le dépistage est conseillé aux femmes VVIH annuellement (tous les trois ans en population générale).
Comment ces recommandations sont–elles suivies par les PVVIH ? Jusqu’à cette étude on n’en savait rien.

Un quart des femmes pas « à jour » du frottis

Les résultats semblent montrer que les femmes séropositives ont un niveau de recours élevé au dépistage du cancer du sein mais insuffisant pour le cancer du col, un quart des femmes n’étant pas « à jour » des recommandations spécifiques à leur situation puisque 89% ont fait un frottis dans les trois ans précédant l’étude et seulement 76% dans l’année. Pour ces deux dépistages, les femmes les plus âgées semblent moins à jour que les autres.
Côté dépistage organisé du cancer colorectal, les hommes comme les femmes n’y ont guère eu recours (respectivement 43 et 37,5%), surtout les plus jeunes, du moins par test type hémocult° – le recours à la coloscopie n’ayant pas été étudié.

Finalement les chiffres diffèrent peu de ceux de la population générale – faut-il s’en étonner sur une population suivie en milieu hospitalier ?  C’est toutefois l’occasion d’attirer l’attention des généralistes et gynécologues sur les recommandations de frottis annuel chez les femmes VIH. Les auteurs en profitent aussi pour rappeler l’intérêt du dépistage du cancer colorectal – dont le nouveau processus de dépistage pourra peut-être favoriser l’acceptation – pour tous !

 

*BEH 5-6 du 16 février 2016

Dr Blandine Esquerre

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