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Source : Seronet

Alors que la campagne de vaccination Covid-19 peine toujours à décoller en France, certaines personnes hésitent encore à se faire vacciner. Les sociétés savantes assurent que la vaccination est sans danger pour les personnes vivant avec le VIH, mais elles ne font pas partie des publics prioritaires à la vaccination en France. Seronet a échangé avec Damien, 23 ans et séropositif depuis 2017, qui, par un concours de circonstances, a pu se faire vacciner contre la Covid-19 en avril 2021.

Pourquoi avez-vous décidé de faire le vaccin contre la Covid-19 ?

Damien : En novembre dernier, mon conjoint a eu une forme grave de la Covid-19. J’ai eu très peur de le perdre et cela m’a fait réaliser que tout le monde était concerné par ce virus. Les premiers mois, j’étais un peu en colère à cause de toutes les restrictions imposées par le gouvernement, mais quand la maladie vous tombe dessus vous comprenez mieux la gravité de ce virus. J’ai, moi aussi, contracté le Sars-CoV-2, mais je n’ai pas développé de forme sévère de la Covid-19. La deuxième raison, c’est qu’on entend de plus en plus parler de passeport sanitaire pour voyager et retrouver une vie normale. Le fait de me vacciner va aussi me permettre de revoir mes proches. J’espère pouvoir bientôt serrer ma mère dans mes bras, ce qui n’est pas arrivé depuis un an.

Aviez-vous des appréhensions particulières à faire ce vaccin en tant que personne vivant avec le VIH ?

J’en avais un peu oui, surtout à cause de la campagne de communication autour des vaccins que je trouve catastrophique et des informations en continu qui disent tout et son contraire. J’avais un peu peur d’éventuelles interactions entre le vaccin et ma trithérapie pour le VIH, mais j’ai contacté un journaliste de Seronet sur Twitter qui m’a envoyé des liens vers des informations fiables et rassurantes. J’ai quand même du mal à comprendre que les personnes séropositives ne soient pas considérées prioritaires dans la vaccination. Même si on a une charge virale indétectable, le VIH reste une pathologie grave.

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Source : Radio Canada

Des milliers de tests d’autodépistage du VIH gratuits seront distribués au Canada dans le cadre d’une étude visant à aider les homosexuels et les personnes queers à surmonter les obstacles au dépistage.

Le Centre de recherche communautaire affirme que des enjeux tels que la stigmatisation et le manque d’accès aux tests sont devenus encore plus prononcés pendant la crise de la COVID-19, qui a entraîné la fermeture de nombreuses cliniques de santé sexuelle à travers le pays.

L’enquête annuelle sur la santé Sexe au présent du groupe, qui fait la promotion de la santé des hommes gais, bisexuels, trans, bispirituels et queers (GBT2Q), a été lancée mardi avec un nouveau volet qui offre à 5000 participants jusqu’à trois tests d’autodépistage rapide du VIH chacun.

En novembre dernier, l’autotest rapide INSTI VIH par piqûre au doigt des Laboratoires bioLytical est devenu le premier dispositif médical du genre à être approuvé pour une utilisation au Canada.

Même avant la pandémie de COVID, nous avons vu qu’il y avait des obstacles à l’accès aux tests de VIH et de santé sexuelle, a déclaré Nathan Lachowsky, directeur de recherche du Centre et chercheur principal de l’enquête. Nous voyons vraiment ces tests d’autodépistage du VIH comme une occasion de s’engager dans la communauté et de surmonter certains des obstacles systémiques.

Selon le centre, la moitié des personnes GBT2Q interrogées l’automne dernier ont déclaré avoir retardé ou sauté le dépistage des infections sexuellement transmissibles au cours des six premiers mois de la pandémie. Plus de la moitié des répondants ont dit que les cliniques étaient fermées ou indisponibles en raison de la COVID-19, tandis que plus d’un tiers ont exprimé des inquiétudes quant à la possibilité de contracter le nouveau coronavirus lors de leur visite.

Comme la pandémie consomme la plupart des ressources de santé publique du Canada, M. Lachowsky a déclaré qu’il y avait un manque de données de qualité sur la propagation du VIH et d’autres ITS, et il pense que les autotests pourraient aider à combler certaines de ces lacunes.

Nous savons par la persistance de la pandémie de VIH au sein de la communauté (GBT2Q) que nous devons innover, et nous avons besoin de nouvelles options, a déclaré M. Lachowsky, qui est également professeur agrégé à l’Université de Victoria.

Soutenue par le groupe de recherche sur le VIH Reach Nexus, l’étude enverra 15 000 trousses de dépistage gratuites à des participants de partout au Canada pour qu’ils les utilisent eux-mêmes ou les partagent avec d’autres dans leur réseau social.

Les chercheurs collecteront des commentaires six mois plus tard sur les appareils et sur la manière dont ils peuvent être utilisés pour connecter les membres de la communauté GBT2Q à du soutien en matière de santé sexuelle, a déclaré M. Lachowsky.

 M. Lachowsky espère que ces informations permettront d’élaborer une stratégie qui réduira les obstacles au dépistage tels que l’accès aux soins de santé, les déplacements et les temps d’attente, les problèmes de coût et la discrimination à l’égard des minorités sexuelles et de genre.

En 2018, près de la moitié des nouvelles infections à VIH au Canada touchaient des hommes gais, bisexuels et d’autres hommes ayant eu des relations sexuelles avec des hommes, selon l’Agence de la santé publique du Canada.

 

Source : Medscape

La perte osseuse est une complication métabolique fréquente chez les personnes séropositives, qui est aggravée par la prise de certains antirétroviraux. Des études antérieures ont révélé une perte osseuse de l’ordre de 2 à 6% au cours de la première année de thérapie antirétrovirale. Cette perte est associée à de la fragilité et à un risque accru de chutes et de fractures.

Une équipe de chercheurs de l’University College Dublin a initié l’étude Alendronate for Prevention of AntiRetroviral Therapy-associated Bone Loss, afin d’évaluer si l’administration à court terme d’un bisphosphonate per os, permettrait de prévenir la perte de densité minérale osseuse (DMO) au début de la thérapie antirétrovirale (TAR). Les résultats ont été présentés lors de la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections  (CROI 2021).

Cet essai clinique multicentrique de phase IV, en double aveugle, contrôlé par placebo, a été mené chez des patients vivant avec le VIH, naïfs de traitement, chez qui une trithérapie associant le fumarate de ténofovir disoproxil avec l’emtricitabine et un troisième agent devait être initiée. Tous les patients ont été randomisés pour recevoir des suppléments en calcium et en vitamine D3, associés soit à 70 mg/semaine d’alendronate générique administré per os, soit à un placebo et ce, 2 semaines avant le début de la TAR et pendant 14 semaines. La DMO a été mesurée au niveau de la colonne lombaire et de la hanche au début de l’étude et aux semaines 14, 26 et 50. Le critère primaire d’évaluation était le pourcentage de variation de la DMO entre la valeur à l’inclusion et la valeur à la semaine 50. Les critères secondaires d’évaluation incluaient le pourcentage de variation de La DMO entre la valeur basale et celle mesurée aux semaines 14 et 26.

Sur les 50 sujets randomisés (groupe-alendronate : n=24 ; placebo : n=26), 86% étaient de sexe masculin et près de la moitié des participants (46%) étaient d’origine caucasienne (blancs). L’âge médian des participants était de 35 ans (fourchette : 32-40 ans), et l’indice de masse corporelle de 24 (fourchette :  22,3 – 26,9) kg/m2. Le troisième agent de la trithérapie était un inhibiteur de l’intégrase dans 94% des cas et un inhibiteur de la protéase dans 4% des cas.

 Un effet préventif durable au niveau de la hanche

A la semaine 50, l’analyse a révélé une augmentation médiane de 0,50% de la DMO au niveau de la hanche dans le groupe-alendronate comparativement à une diminution de 2,7% dans le groupe placebo. La différence entre les deux groupes était significative (p=0,02). Au niveau de la colonne lombaire, une perte de 1,4% de la DMO a été observée dans le groupe-alendronate comparativement à une perte de 3,69% dans le groupe-placebo (p=0,10).

La variation de la DMO au niveau de la hanche a été observée dès la semaine 14 (+1,88% dans le groupe-alendronate vs -0,65% dans le groupe placebo ; p=0,036) et a persisté jusqu’à la semaine 50.  En revanche, au niveau de la colonne lombaire, les différences entre les groupes, bien qu’évidentes aux semaines 14 (+1,24% dans le groupe-alendronate vs -0,96% dans le groupe placebo ; p=0,013) et 26 (+0,05% dans le groupe-alendronate vs -2,48% dans le groupe placebo ; p=0,03), n’ont pas persisté jusqu’à la semaine 50. L’alendronate a été bien toléré et il n’y a pas eu de différence significative entre les groupes en ce qui concerne les effets indésirables.

Les auteurs concluent que, dans cet essai, l’administration orale d’alendronate, initiée avant le début de la thérapie antirétrovirale, a eu un impact durable sur la prévention de la perte osseuse au niveau de la hanche, tandis que l’effet protecteur au niveau de la colonne lombaire était limité à 24 semaines.

Source : Actu Cameroun

Le Cameroun est le deuxième pays après l’Égypte en Afrique qui paie le plus lourd tribut des Hépatites virales.

Alors que le gouvernement rappelle à chaque commémoration, le 28 juillet que « la victoire dans la lutte contre les hépatites virales ne peut s’obtenir que par une mise d’accent sur la décentralisation du diagnostic et de la prise en charge globale clinique et psychosociale des patients souffrant d’hépatite virale », on se rend compte que ce ne sont que de simples slogans. Le covid-19 cristallise j toutes les attentions, à tel point qu’on ne peut avoir des données chiffrées sur l’évolution de la maladie au Cameroun. Jamais des chiffres sur les autres cas de maladies n’ont été communiqués quotidiennement comme c’est le cas avec le coronavirus.

En ce qui concerne les Hépatites, on se contente de dire que le taux de prévalence est trois fois supérieur à celui du VIH/Sida, qui est de 3,4%. Or, l’hépatite virale B à elle seule par exemple, présente un taux de prévalence de 8,3% pour la tranche d’âge 15-59 ans. C’est d’ailleurs le plus fort taux, de toutes les catégories de cette maladie, d’après ces chiffres contenus dans l’enquête Camphia 2017 (Cameroon Population-based HIV Impact Assessment).

9 nouveau-nés sur 10 infectés par le virus de l’hépatite virale B vont développer dés formes chroniques à l’âge adulte. Elle est la plus redoutable car « peut passer inaperçue pendant des années et avoir des conséquences dévastatrices », prévient le Dr Matshidiso Moeti, directrice Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Chez les 15 à 59 ans. Celle D a un taux de 6,5% tandis que celle C en a 1,03%.

Selon l’Enquête démographique et de santé (Eds 2011), avec un taux de prévalence de 17,7%, l’Extrême-Nord occupe le peloton de tête. Dans cette région, la tranche d’âge la plus affectée est celle de 25-29 ans (14%). Elle est suivie de la région du Nord-Ouest, avec 7% de taux dé prévalence. Des chiffres qui font de ces inflammations du foie provoquées par l’un des cinq types de virus A, B, C, D, et E un problème de santé publique.

De nombreuses initiatives ont vu le jour depuis quelques années. Mais la moisson reste maigre. Un Plan Stratégique National (PSN) de lutte contre les hépatites virales 2020-2024 a d’ailleurs été lancé le 28 août 2020 à Yaoundé. Ceci, pour accroître de façon considérable la réponse aux hépatites virales et conduire à l’obtention de meilleurs résultats de la prise en charge sur la base d’une continuité de soins.

Source : Seronet

Marie a 59 ans. Elle vit avec le VIH depuis 1988. Ludovic a 32 ans et vit avec le VIH depuis 2019. Ils ne se sont jamais rencontrés ou parlés. Aujourd’hui, ils participent à un entretien croisé.

Quelle était votre situation personnelle au moment où vous avez découvert votre séropositivité ?

Ludovic : Ma vie professionnelle était stable. D’un point de vue familial, c’était et c’est toujours compliqué avec ma mère et d’un point de vue sentimental, il ne se passait pas grand-chose. De façon plus générale, je suis quelqu’un de sensible et je me sentais particulièrement vulnérable à l’époque de cette découverte.

Marie : Est-ce que je peux te demander ce qui t’a poussé à faire le test ?

Ludovic : À cette période-là, j’ai rencontré un garçon avec qui ça se passait bien. Il m’a demandé de faire un dépistage. C’était la première fois que je faisais un test VIH à 30 ans. J’avais peur du VIH et du corps médical de manière générale, j’avais en tête des représentations qui associaient le VIH au sida et à la mort. Notamment ces images de personnes avec des taches sur la peau (1) et je pense que c’est cette peur qui m’a fait attendre aussi longtemps avant de faire le test.

Marie : À l’époque [1988, ndlr], j’habitais dans le sud-est, j’étais en couple depuis trois ans et tout se passait bien. Un jour, j’ai commencé à avoir des boutons bizarres sur le visage et sur les mains. J’ai consulté une dermatologue qui m’a fait faire une prise de sang. J’ai appris ma séropositivité suite à cette prise de sang. Ce qui est grave, c’est que non seulement le dépistage a été fait à mon insu, mais, en plus, le résultat qui aurait dû être annoncé par la dermatologue m’a été communiqué par une tierce personne. C’était une période compliquée car à l’époque les personnes séropositives étaient très stigmatisées et catégorisées. Il y avait le sida « propre », c’est-à-dire les personnes infectées lors d’une transfusion sanguine, et le sida « sale », les personnes infectées lors de rapports sexuels ou en consommant des drogues par injection. J’ai été toxicomane pendant 6 mois en 1984, donc je faisais partie de la seconde catégorie aux yeux des gens mais je ne me suis pas laissée atteindre par ces jugements et j’ai continué à vivre ma vie.

Est-ce que vous parlez de votre statut sérologique avec vos proches (familles, amis, collègues) et si oui quelles sont leurs réactions ?

Marie : Je me souviens qu’un jour je gardais les enfants de ma sœur et mon beau-frère. J’étais en train de faire des crêpes et mon beau-frère m’a dit que je ne pourrai plus garder ses enfants à cause du VIH. Ma sœur a pris ma défense en buvant dans ma tasse et son mari a fini par s’excuser. Sa peur venait d’une certaine ignorance des modes de transmission, mais sur le coup, j’ai pris une claque. Je me suis sentie comme une pestiférée. Et puis, j’ai eu un autre souci dans mon boulot. Cette fois, mon statut sérologique a été divulgué. J’ai eu l’impression qu’on m’avait volé la décision d’en parler ou pas. Ça m’a mis en colère et depuis j’en parle librement si l’occasion se présente et si ça ne plait pas, c’est pareil. En ce qui concerne ma mère qui a 91 ans aujourd’hui, j’ai mis quinze ans avant de lui annoncer car je voulais la préserver et me préserver par la même occasion de ses inquiétudes, je suis toujours sa petite puce à bientôt 60 ans. (Marie éclate de rire)

Ludovic : Moi, je sélectionne les personnes à qui j’en parle car je veux me préserver de leur jugement. Quand on me pose des questions j’explique avec des mots simples quels sont les traitements ou ce que signifie avoir une charge virale indétectable, etc. Je n’en parle pas dans mon travail, par exemple, ni à ma famille. Je crains les réactions du genre « Oh mon pauvre » car, en réalité, je vais bien. Mon traitement fonctionne et je n’ai pas envie ni besoin de sentir la pitié, la tristesse ou l’inquiétude de mon entourage. J’ai besoin de personnes bienveillantes et compréhensives.

Marie : Dans ma courte période de toxicomanie, j’ai subi ce genre de jugement « T’as joué, t’as perdu : c’est bien fait pour toi » ou alors des questions très intrusives pour savoir comment j’ai contracté le VIH. C’est une question qui ne se demande pas.

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Source : BFM RMC

Deux projets sont en cours, dont au moins un très prometteur. Et c’est en partie grâce au Covid-19.

Source : Seronet

Améliorer l’accès à l’assurance et à l’emprunt des personnes vivant avec le VIH en modifiant certains des critères très restrictifs de la grille de référence appliquée au VIH. C’est ce qu’ont entrepris d’obtenir, depuis plusieurs années, les associations de lutte contre le sida mobilisées sur la question : AIDES et Les Séropotes. Le 12 mars dernier, la convention Aeras (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) a approuvé une nouvelle grille de référence. Quels sont les changements ?

Pas certain que l’avancée mette un terme définitif à l’actuel parcours du combattant… et de la combattante pour les personnes vivant avec le VIH, mais cela n’en demeure pas moins une forte avancée, obtenue de haute lutte. La grille de référence appliquée au VIH dans le cadre de la convention Aeras a donc été révisée à la suite des demandes répétées depuis plusieurs années par AIDES, notamment avec le travail de Dominique Costagliola, administratrice de l’association et épidémiologiste réputée, ainsi que l’association Les Séropotes. Dans un communiqué commun, les deux organisations saluent « ces avancées », tout en indiquant que « le combat continue pour que toutes les  personnes vivant avec VIH, mais aussi toutes les personnes vivant avec une maladie chronique, puissent accéder à l’emprunt ».

En 2017, une première grille de référence a permis d’ouvrir le champ des possibilités d’accès pour certaines personnes séropositives. Mais rapidement, cette première grille a montré ses limites (du fait de critères trop restrictifs) puisque très peu de personnes vivant avec le VIH répondaient en réalité aux critères qu’elle exigeait. Pour les associations, ces critères étaient en décalage avec la réalité actuelle des conditions de vie des personnes vivant avec le VIH. Une personne concernée, accompagnée par AIDES, expliquait ainsi : « Je suis porteur du VIH depuis 2010 avec une charge virale indétectable. J’ai 41 ans. Je souhaite faire un crédit immobilier. J’ai préféré être franc et ne pas cacher mon problème de santé, ce qui m’a inquiété car je ne savais pas si j’étais assurable. J’ai eu un retour d’une étude, où je me retrouve assurable, mais uniquement sur le décès. Ils ne prennent pas en compte l’incapacité temporaire ou totale de travail, ni les pertes irréversibles d’autonomie. En fait, si je comprends bien, sous prétexte que j’ai le VIH, je n’ai pas le droit d’avoir un accident de travail ou de circulation ou tout autre pépin de la vie qui n’a aucun rapport avec ma pathologie. Conclusion, je suis couvert pour rien et je paie un max… » Et cet exemple est loin d’être isolé.

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Source : Ouest France

Les résultats des premiers essais cliniques d’un vaccin contre le sida montrent une réponse immunitaire chez 97 % des patients. Si cette nouvelle est prometteuse, elle doit encore être confirmée. On vous explique tout ça.

Le tweet a été partagé plus de 43 000 fois. Ayoade Olatunbosun-Alakija, ancienne coordinatrice en chef de l’humanitaire au Nigéria se réjouit dans un message posté le dimanche 4 avril des premiers résultats d’un vaccin contre le sida qui provoquerait une réponse immunitaire de 97 %.

« C’est le vaccin expérimental contre le sida, le plus efficace à ce jour. Il est basé sur le vaccin anti-Covid-19 de Moderna », explique-t-elle. Mais l’annonce, si elle est en effet pleine d’espoirs, mérite quelques explications.

Des résultats publiés début février

Tout d’abord cet essai clinique existe bien mais ses résultats ne sont pas nouveaux car le tweet d’Ayoade Olatunbosun-Alakija renvoie vers un article d’ European Pharmaceutical Review daté du 5 février. Et celui-ci s’appuie sur un essai mené par International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et l’Institut de recherche Scripps, publié le 3 février.

Un essai de phase 1 mené sur 48 personnes

Cet essai clinique de phase 1 a été mené sur 48 individus, la moitié recevant deux doses du vaccin expérimental, l’autre seulement un placebo. Et selon les résultats de cet essai, 97 % des participants vaccinés ont développé une réponse immunitaire.

« Cette étude apporte la preuve de principe d’un nouveau concept de vaccin contre le VIH, un concept qui pourrait également être appliqué à d’autres agents pathogènes », se réjouit William Schief, immunologiste à l’Institut de recherche Scripps et directeur exécutif de la conception de vaccins chez IAVI.

Une prochaine collaboration avec Moderna

En revanche, ces résultats positifs ne sont pas le fruit du vaccin contre le Covid-19 de Moderna comme le laisse suggérer le message d’Ayoade Olatunbosun-Alakija. En effet, si IAVI et l’Institut de recherche Scripps ont bien l’intention de s’associer avec le laboratoire américain pour mettre au point un vaccin à ARN messager, il ne s’agit que de la prochaine étape.

Un essai de phase 1 qui s’appuie sur les résultats de l’étude et sur la plateforme de production d’ARN messager de Moderna, aura lieu mais seulement à partir du troisième trimestre 2021. « L’utilisation de la technologie de l’ARNm pourrait considérablement accélérer le rythme du développement d’un vaccin anti-VIH », explique le communiqué d’IAVI et l’Institut de recherche Scripps.

Trois phases d’essais cliniques avant d’approuver un vaccin

Avant d’être validé, le candidat vaccin devra passer les différentes étapes. Pour rappel, les essais cliniques sur les humains se découpent en trois phases. La première teste l’innocuité sur un petit nombre de personnes. On analyse les effets indésirables sérieux, la tolérance des patients et leur réponse immunitaire.

La phase 2 consiste à expérimenter sur quelques centaines de patients, segmentés en groupes (enfants, personnes âgées…). On observe si le vaccin agit différemment et on recherche également la dose optimale du vaccin. Enfin, lors de la phase 3, le vaccin est testé à grande échelle sur plusieurs milliers de personnes pour déterminer s’il protège contre le virus.

Si, après toutes ces étapes, les bons résultats de ce vaccin contre le sida sont confirmés, les chercheurs pensent que l’approche utilisée dans cet essai pour le VIH pourrait également être appliquée à d’autres virus tel que la grippe, la dengue, Zika ou encore l’hépatite C.

 

Source : LCI

Devant la multiplication des publications qui comparent en ligne la Covid et VIH, nous avons décidé de remettre en avant cet article publié début décembre actualisé et agrémenté des propos du professeur et chercheur Jean-Daniel Lelièvre.

Moins d’une année. Le délai de mise au point des premiers candidats vaccins contre la Covid-19 a bouleversé tous les précédents de la médecine. Et amène à faire des comparaisons avec d’autres pathologies. En décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, des internautes s’interrogeaient sur les réseaux sociaux : pourquoi ce virus n’a-t-il toujours pas son vaccin en 40 ans de recherches quand la Covid en a déjà près de dix en quelques mois de pandémie ?

Des messages récurrents, qui traduisent aussi une défiance vis-à-vis des vaccins contre la Covid. En effet, un développement aussi rapide est jugé suspect : si certains doutent qu’il puisse être efficace en étant mis au point dans un laps de temps si court, d’autres insinuent que le vaccin contre le VIH n’est pas aussi rapide car les enjeux économiques seraient moindre qu’avec le coronavirus. De quoi faire bondir les spécialistes tels qu’Étienne Decroly, virologue au CNRS. Il indique que comparer les deux virus est par nature trompeur.

Deux familles différentes de virus

Car si ces deux maladies sont des « virus », elles ont de nombreuses différences. À commencer par le fait qu’elles ne résultent pas d’une infection par des virus appartenant à la même famille. Ainsi, le VIH est un « rétrovirus« , nous explique le spécialiste en virus émergents et nouveaux pathogènes, c’est-à-dire que la réplication de son génome nécessite la retranscription de son ARN en ADN capable de s’intégrer dans le génome de la cellule hôte. Et sa « caractéristique principale » est qu’il s’attaque au système immunitaire. Bien que les coronavirus soient des virus ARN, ils ont une stratégie de réplication complètement différente et ne s’attaquent pas au système immunitaire.

La deuxième est le type d’infection que les deux maladies provoquent. L’une est persistante, l’autre est aiguë. En substance, cela signifie que pour le VIH, une fois le matériel génétique intégré dans les cellules, celles-ci persistent dans le corps. Au contraire, pour la Covid-19, le matériel génétique du virus n’est jamais rétro-transcrit et intégré. Ce qui facilite le contrôle de l’infection par l’organisme. En somme « le système immunitaire peut éliminer tout le virus. S’il y arrive, le virus ne circule plus dans l’organisme« , résume Étienne Decroly.

La mécanique de ces deux virus est d’autant plus différente que dans le cas du Sida, on parle d’un virus dormant. Un « cheval de Troie », comme le désignent les chercheurs. Si on connait bien la famille des rétrovirus, celui-ci a en effet la capacité singulière d’être en latence. « Certaines cellules infectées n’expriment pas le virus et échappent ainsi à la détection par le système immunitaire. »

Un fonctionnement et une propagation radicalement différents provoquent forcément des réponses distinctes. Dans le cas du Sida, la clé réside dans la quête d’« un vaccin qui doit être stérilisant ». Il faut éviter toute infection et intégration de la maladie. Nécessaire contre le VIH, cette caractéristique n’est pas l’enjeu principal pour la Covid-19, pour lequel il faut essentiellement acquérir une immunité suffisante pour ne pas développer de formes sévères. En somme, pour prendre la conclusion d’Étienne Decroly : « Lorsqu’on combine rétrovirus, latence et système immunitaire affecté, le développement d’un vaccin devient forcément beaucoup, beaucoup plus complexe. »

Jean-Daniel Lelièvre, chercheur au sein de l’Institut Mondor de recherche biomédicale (Inserm/Université Paris Est Créteil), partage ces réflexions. Il met en avant un point central : le fait que l’on puisse guérir de la Covid-19 sans traitement. « Dès lors », explique-t-il, il suffit d’observer l’action des anticorps neutralisants, ceux qui agissent contre la fameuse protéine Spike. On savait quoi cibler. » Il lui semble en tout cas absurde de comparer ainsi une pathologie avec une autre. « Rien qu’au niveau des cancers, il en existe qui sont très bien pris en charge et d’autres qui résistent aujourd’hui à la médecine. Celui du pancréas par exemple, fait des ravages. »

Des efforts « considérables » contre le VIH

Seulement, si des publications Facebook insinuent qu’il y aurait moins d’efforts engagés dans la recherche contre le Sida, ce n’est absolument pas le cas. Étienne Decroly se remémore ainsi ce début des années 1980, lorsque le virus avait émergé et que « des dizaines d’industries se sont mises à réaliser des essais vaccinaux ». Sans qu’ils n’aboutissent. Des « efforts considérables » équivalents à ceux mis en place face à cette pandémie. Mais à une autre époque. Interrogé par la RTBF, Jean-Christophe Goffard, directeur du service de médecine interne à l’hôpital Erasme, corrobore cette idée. Ce n’est pas une question d’argent. « Il y a énormément de moyens financiers qui ont été injectés dans cette recherche, mais à une époque aussi où la biologie moléculaire était beaucoup moins avancée qu’aujourd’hui. »

Pas de traitement de faveur donc. Toutefois, il faut bien reconnaître que l’industrie, après avoir dépensé des efforts importants, s’est « essoufflée » sur la question du VIH. « Notre modèle économique est basé sur le fait que l’industrie pharmaceutique développe des vaccins et nouvelles molécules grâce aux  bénéfices qu’elle réalise sur les médicaments ou vaccin qu’elle vend », rappelle ainsi le chercheur du CNRS.

SI nous disposons désormais de vaccins efficaces contre la Covid-19, il ne faut pas désespérer qu’il en existe à l’avenir contre le Sida. Fin février, l’Inserm relayait un appel du Vaccine Research Institute, qui lançait « une campagne de recrutement de personnes volontaires pour participer à un essai de phase 1 d’un vaccin préventif contre le VIH ». Celui-ci « fait appel à une technologie innovante et pourrait permettre d’obtenir un vaccin efficace qui manque à l’arsenal de lutte contre le VIH », écrit l’Institut. Jean-Daniel Lelièvre fait partie des chercheurs impliqués dans ces travaux et espère, comme ses confrères, qu’ils permettront de réaliser des avancées substantielles. Rien qu’en 2019, près de 1,7 million de nouvelles contaminations par le VIH étaient déplorées par l’OMS.

Source : JIM

Grâce au traitement antirétroviral combiné (cART), la mortalité et la morbidité des patients infectés par le VIH ont considérablement diminué. Toutefois certains troubles et notamment des difficultés cognitives pourraient persister dans 20 à 50 % des cas, avec un retentissement potentiel sur les activités de la vie quotidienne.

La numération des lymphocytes T CD4+ et la mesure de la charge virale (CV) sont 2 marqueurs permettant de suivre l’infection VIH et la réponse au traitement. On ignore, en grande partie, si ces 2 marqueurs reflètent l’atteinte du système nerveux central (SNC). Toutefois, à l’ère des cART, il est admis qu’un nadir bas de CD4+, témoin d’une immunosuppression notable, est associé à la présence de troubles cognitifs. L’intensité de la CV et son évolution sous traitement sont aussi des facteurs importants à prendre en compte. La neuro-imagerie cérébrale peut aider, comme les bio marqueurs sanguins, à suivre la fonction et le déclin du SNC. Elle retrouve, chez les patients VIH+, de façon significative, une réduction de volume sous cortical, notamment au niveau des ganglions de la base. Mais les données recueillies dans les diverses études sont éminemment variées, du fait de l’intervention de très nombreux facteurs démographiques, socioéconomiques, thérapeutiques mais aussi méthodologiques et liés aux techniques d’imagerie.
Un groupe de travail international, émanant de 6 pays distincts (USA, France, Serbie, Australie, Thaïlande, Afrique du Sud) s’est créé afin de mieux préciser les conséquences neurologiques de l’infection VIH, corrélant les données de la neuro-imagerie avec le taux de CD4+ et de l’ARN viral chez des patients VIH+, traités ou non, avec ou sans suppression virale. Une cohorte a été constituée, de 1 295 participants, provenant de 19 sites distincts. L’imagerie cérébrale IRM a été acquise en pondération T1 et 3T ou 1,5T. Elle a permis de quantifier le volume cérébral de 8 régions distinctes des 2 hémisphères : thalamus, noyau caudé, putamen, globus pallidus, hippocampe, amygdale, noyau accumbens et ventricules latéraux et de le corréler aux bio marqueurs ainsi qu’au sexe et à un cART éventuel.
Après exclusions diverses, 1 203 patients VIH + ont été inclus. Leur âge médian (DS) est de 45,7 (11,5) ans ; 73,2 % sont des hommes,74,6 % sous cART. Comme attendu, les personnes avec CV détectable, avaient, significativement, un taux de TCD4+ plus bas. Un âge plus avancé était corrélé, en imagerie, à une réduction plus notable du volume des structures sous corticales et, a contrario, à une augmentation de taille des ventricules.

Corrélations entre les marqueurs biologiques et les volumes cérébraux

Un taux bas de CD4+ a été trouvé associé à une réduction du volume hippocampique (β moyen à 16,65 (4,72 mm3/100 cellules/mm3) ; r = 0,10 ; p < 0,001) et du thalamus (β moyen à 32,24 (8,96 mm3/100 cellules/mm3) ; r= 0,10 ; p < 0,001). Il a été aussi corrélé à une augmentation de la largeur des ventricules (β = – 391,50 (-122,58) mm3/100 cellules/mm3). De même, une CV détectable a été associée à de plus petits volumes hippocampiques, sans effet de latéralisation droite-gauche détectable. Des analyses de sensibilité post hoc confirment les résultats initiaux pour tous les groupes étudiés, résultats toutefois plus marqués chez les hommes. Chez les patients sous cART, la baisse des CD4+ a été associée, en outre, à une réduction de volume du putamen (β moyen = 57,34 (18,78) mm3/100 cellules/mm3 ; p = 0,083).
Ainsi, cette étude observationnelle ayant porté sur 1 203 patients VIH+, originaires de 6 pays distincts, fait apparaître une association entre volumes cérébraux du système limbique et biomarqueurs communément utilisés dans la prise en charge de l’infection VIH. Un taux bas de CD4+ est associé à une réduction des volumes de l’hippocampe et du thalamus ainsi qu’à une augmentation de volume des ventricules, une CV détectable, à un hippocampe réduit. Selon qu’il y a ou non un cART, des différences peuvent exister. Ainsi la réduction de volume du putamen n’est décelable que chez les sujets non traités.
Il est admis que taux de CD4+ et CV sont corrélés, en cas d’infection VIH, aux performances neuropsychologiques. Leur relation avec les volumes cérébraux appréciés en neuro imagerie, était, jusqu’à ce jour moins bien définie du fait de la diversité des méthodologies utilisées ainsi que de par les différences démographiques et cliniques des populations ciblées. A l’époque pré-cART, la démence VIH était définie comme sous corticale avec diminution des ganglions de la base et particulièrement des noyaux caudés. Plus récemment, la neuro-imagerie moderne a révélé une atteinte de multiples structures : putamen, globus pallidus, noyaux accumbens et caudé ; les lésions étant plus diffuses et marquées chez les patients non traités par cART. Elles sont, cliniquement, associées à des évolutions neuropsychiatriques et cognitives plus péjoratives. Il faut toutefois signaler, dans ce travail une nette prédominance masculine, 38,1 % seulement des participants étant des femmes, cette notion pouvant expliquer, au moins en partie, l’absence d’association significative retrouvée en imagerie entre marqueurs plasmatiques et volumes cérébraux pour les femmes. Il est apparu qu’un volume réduit de l’hippocampe notamment était associé aux variations du taux de CD4+ et de la CV. De fait, des études post mortem ont révélé que cette structure cérébrale avait la concentration virale intra cérébrale la plus forte, une gliose accrue et une expression intense des chémokines VIH.
Les réserves liées à ce travail tiennent à son caractère rétrospectif, à un possible effet de taille et à l’absence d’uniformisation des méthodes de neuro-imagerie utilisées. Il n’a pas, non plus, été procédé à des comparaisons avec des sujets de même âge séronégatifs. D’autres facteurs, d’ordre immunologique, cardiovasculaire, métabolique ont pu aussi intervenir dans les données, tout comme la diversité des protocoles thérapeutiques et l’adhésion aux traitements.
En conclusion, à partir d’un large échantillon international de sujets VIH+, il a été démontré que le volume des structures du système limbique était, de façon constante, associé au taux des biomarqueurs communément surveillés dans l’infection VIH. Il s’agit, en quelque sorte, de la signature cérébrale en neuro-imagerie de cette pathologie.
Leur suivi pourra, peut-être, dans l’avenir, identifier les sujets à haut risque de voir apparaitre des signes neurologiques et proposer, idéalement, de nouveaux traitements visant à protéger le SNC.