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Source : seronet

A l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Coalition PLUS et AIDES (membre fondateur de la Coalition) ont voulu tirer la sonnette d’alarme sur la situation des femmes et des jeunes filles dans le monde : le sida reste, à l’échelle mondiale, la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans (Fonds mondial, « Gros plan sur les femmes et les filles« ).

Les jeunes filles sont deux fois plus susceptibles d’être exposées au risque d’infection par le VIH que les jeunes garçons. C’est ce qu’indiquent des données de l’Organisation mondiale de la santé. Elles sont 7 000, chaque semaine, à être contaminées par le VIH. Dans les pays d’Afrique australe et orientale, elles représentent plus de 80 % des nouvelles infections chez les 15-24 ans. Ces chiffres effrayants, les deux associations ont voulu les rappeler à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Ils sont aussi la conséquence de différentes causes. Ainsi les femmes et les jeunes filles ont plus difficilement accès aux services de prévention et dépistage ainsi qu’aux traitements en raison des discriminations qu’elles subissent : accès plus restreint à l’éducation et aux centres de santé, plus faible capacité de négociation avec les partenaires sexuels masculins, plus forte vulnérabilité économique, leadership politique plus limité. Les discriminations liées au genre sont un facteur aggravant pour les femmes déjà fortement exposées à l’épidémie, comme les femmes trans, celles qui sont travailleuses du sexe ou consommatrices de drogues injectables. Selon l’Onusida, les femmes victimes de violences sexuelles ont deux fois plus de risque d’être infectées par le VIH. Administratrice de Coalition PLUS et directrice d’Arcad-sida au Mali, le docteur Bintou Dembele rappelle que « les femmes sont très vulnérables au sida et le sont encore plus avec un mari aux multiples épouses. Quand elles ont des soupçons d’infidélité, elles ont peu de moyens de pression pour imposer le préservatif. Le sida ne se réduit pas en un problème médical. C’est aussi un enjeu féministe, touchant à la place des femmes dans la société ».

Promouvoir les droits des femmes pour faire reculer l’épidémie

Depuis une dizaine d’années, des modèles efficaces combinant lutte contre le sida et promotion des droits des femmes ont été mis au point, indiquent Coalition PLUS et AIDES. Dans plusieurs pays d’Afrique où de tels programmes ont pu être financés grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la mortalité des femmes vivant avec le VIH a baissé de plus de 50 %. Le Fonds mondial, principal financeur de programmes de traitement et de prévention pour les personnes vivant avec le VIH dans les pays pauvres, consacre près de 60 % de ses financements aux femmes et aux filles, en soutenant de multiples dispositifs qui leur sont destinés en priorité : services cliniques et psychosociaux, groupes de paroles, offre d’aide juridique, formations d’agents sanitaires, etc. Toutefois, la généralisation de ces programmes à l’échelle mondiale est freinée par le manque de ressources financières. Selon l’Onu, il manque environ huit milliards de dollars par an pour atteindre l’objectif d’éradication des nouvelles infections à VIH d’ici à 2030. Pour arrêter l’hécatombe qui décime les femmes, Coalition PLUS et AIDES demandent à la communauté internationale, dont la France, d’investir davantage dans le Fonds mondial afin de généraliser les actions de prévention et de prise en charge médicale. L’Union Européenne a récemment fait un geste… en espérant que cet exemple soit suivi.

« Ce sont nous, les femmes, qui payons le plus lourd tribut au sida. Les pays donateurs comme la France ou la Belgique doivent davantage se mobiliser contre les discriminations de genre, afin que les femmes puissent avoir un meilleur accès aux traitements et être protégées du sida », interpelle Jeanne Gapiya, présidente de l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida au Burundi (ANSS), administratrice de Coalition PLUS et femme vivant avec le VIH depuis plus de vingt ans.

Couv2016 marque un anniversaire important pour toutes les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) : cela fait désormais 20 ans qu’ont été proposées les premières trithérapies. Disponible depuis 1996, ces traitements ont enfin permis d’entrevoir le contrôle de la réplication du virus chez les patients.

L’accès universel à ces médicaments ne s’est pas fait sans difficultés : un avis du Conseil national du Sida (CNS), en date du 26 février 1996, en recommandait ainsi une dispensation restreinte aux PVVIH et, notamment, par tirage au sort.

En réaction, face à l’urgence d’une situation où l’on voyait, chaque jour, s’accumuler les morts, notre association, Actions Traitements, se décida alors à agir : des militants et compagnons de notre organisation s’envolèrent ainsi pour New York afin de se procurer sans attendre les traitements qui pourraient leur sauver la vie.

Largement médiatisé, c’est cet acte courageux, complété par l’inlassable travail de plaidoyer d’activistes du milieu associatif, qui permettra finalement d’étendre à tous les patients l’accès aux trithérapies.

Aujourd’hui, 20 ans après, en France, malgré un accès rendu universel au trithérapies, tout n’est pourtant pas réglé : certes les traitements influent efficacement sur l’état de santé des PVVIH et, certes, l’espérance de vie de ces dernières s’est notoirement allongée. Cependant de nombreux freins, de trop nombreuses discriminations, existent encore pour que les personnes séropositives puissent véritablement bénéficier d’une meilleure qualité de vie.

Revenant sur la situation des malades à l’époque et les motivations de notre voyage à New-York, Vivre avec le VIH 20 ans après les trithérapiesnotre dossier de presse disponible en ligne, fait le pont entre les attentes des patients de 1996 avec celles des PVVIH de 2016. Un comparaison s’impose dès lors : à l’urgence vitale d’alors répond l’urgence sociale d’aujourd’hui.

Ce dossier contient notamment trois interviews, chacune éclairant une facette de l’histoire de la lutte contre le VIH : celle de Jean-Marc Bithoun, président d’Honneur d’Actions Traitements et participant au voyage à New York, du Pr Patrick Yeni, Président du Conseil national du Sida, et de Dr Xavier Copin, médecin accompagnant le voyage à New York.

 

Nouvel espoir dans la recherche contre le VIH: une équipe de chercheurs allemands a mis au point un procédé qui laisse entrevoir une possibilité de guérison pour les personnes vivant avec le VIH, rapporte l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Des scientifiques de l’Université technique de Dresde et de l’Institut Heinrich Pette, à Hambourg, sont parvenus à modifier une recombinase, une enzyme servant à la recombinaison génétique, de manière à ce qu’elle puisse reconnaître certaines parties du génome humain et puisse couper un morceau d’ADN à l’intérieur des cellules infectées par le VIH avant d’en réassembler les extrémités.

Plus d’informations sur le site de SlateFR ou Der Spigel (en allemand)

Les femmes et les hommes séropositifs au VIH ont-ils suffisamment accès au dépistage du cancer ? A quelle fréquence ces patients en bénéficient-ils ? Menée en avril 2011 et janvier 2012 dans 73 hôpitaux de France, l’enquête ANRS-VESPA2 nous donne un éclairage sur la question.

Depuis l’arrivée des traitements antirétroviraux, en 1996, les taux d’infections et de décès liés au VIH sont en constante diminution. Mais en lien direct avec l’augmentation de l’espérance de vie des patients séropositifs, le risque de comorbidités augmente. Principale maladie diagnostiquée chez les patients, le cancer à l’origine d’1 décès sur 3 dans la population séropositive en 2010.

Mais comment les patients séropositifs sont-ils inclus dans le dépistage du cancer ? Des chercheurs de l’INSERM, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’Observatoire régional de la santé PACA se penchent sur la question dans la dernières livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Ces derniers ont suivi 3 022 patients dont la séropositivité était diagnotiquée depuis au moins 6 mois. Résultat, « le recours au dépistage des cancers des patients atteints par le VIH et suivis à l’hôpital n’est pas plus faible qu’en population générale ». Mais parmi les femmes séropositives le dépistage du cancer du col de l’utérus reste insuffisant au regard des recommandations.

Dans le détail

Sur une moyenne de trois ans, le frottis est pratiqué chez 88,2% des femmes séropositives, « exposées à un risque élevé de cancer du col de l’utérus ». Contre 82,8% pour les femmes n’ayant pas contracté le virus du SIDA. Mais en moyenne, seules 76% des femmes VIH+ ont rapporté un frottis dans l’année. En 2011, « le taux de mammographie était de 82,2% auprès des patientes séropositives. Contre 88% chez les femmes séronégatives ».

Concernant le dépistage du cancer colorectal, le taux de recherche de sang dans les selles (type Hemoccult®) était de 39,4% chez les femmes séropositives. Il est de 43,3% dans la population non infectée par le VIH. Chez les hommes, la pratique de ce test ne présente que très peu de différence entre séronégatifs (45,6%) et séropositifs (44,5%).

Autre donnée, l’âge semble être un facteur influant sur les taux de participation au dépistage du cancer des patients infectés par le virus du SIDA. Les plus âgées sont plus à jour pour le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. En revanche les jeunes séropositifs sont mieux diagnostiqués pour le cancer colorectal que leurs aînés. Des inégalités d’accès aux soins expliquent aussi que les patients diplômés sont légèrement mieux suivis que les hommes et femmes séropositives peu diplômés.

Quels schémas de prévention ?

Dans la population générale, le dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé tous les 3 ans aux femmes âgées de 25 à 64 ans. Du fait d’une immunité réduite, les femmes séropositives pour le VIH, elles, doivent passer cet examen chaque année, voire deux fois par an en cas de diminution d’immunodépression sévère. Chez les séronégatifs comme chez les séropositifs, le dépistage du cancer du sein par mammographie et le dépistage du cancer colorectal sont recommandés tous les deux ans entre 50 et 74 ans.

Sources : La dépêche

Sources : ©catie.ca

Le ténofovir est un médicament antiviral important utilisé pour le traitement du VIH et du virus de l’hépatite B. Il en existe deux formulations :

ténofovir DF (fumarate de ténofovir disoproxil; TDF)
TAF (ténofovir alafénamide)

La formulation originale du ténofovir est le TDF (Viread). Ce médicament est présent dans les combinaisons à doses fixes suivantes :

Truvada (ténofovir + FTC)
Atripla (ténofovir + FTC + éfavirenz)
Complera (ténofovir + FTC + rilpivirine)
Stribild (ténofovir + FTC + cobicistat + elvitégravir)

La nouvelle formulation du ténofovir est le TAF. Ce dernier arrivera graduellement sur le marché, d’abord comme ingrédient de plusieurs des formulations à doses fixes mentionnées ci-dessus. Au Canada (et dans d’autres pays à revenu élevé), le premier médicament approuvé qui contient du TAF s’appelle Genvoya. Ce médicament ressemble à Stribild, mais Genvoya contient du TAF à la place du TDF.

Liens au traitement
Dans l’ensemble, la proportion de participants qui ont présenté une IHT ou un cancer du foie a été faible, soit 319 personnes sur 45 544. Cela représente moins de 1 % de tous les participants figurant dans la DAD. Par conséquent, les cas d’IHT ou de cancer du foie liés à l’usage de médicaments « d » (d4T, ddI) et/ou de TDF ont été très rares dans cette étude.

Conseils de l’équipe DAD
Les chercheurs de l’équipe DAD recommandent d’éviter l’usage des médicaments « d ». Ce conseil fait écho à celui des principales lignes directrices sur le traitement du VIH dans les pays à revenu élevé, lesquelles déconseillent l’usage des médicaments « d » parce qu’ils sont associés à des dommages douloureux aux nerfs (neuropathie périphérique) et, dans le cas du d4T, à des changements dans la forme corporelle.

L’équipe DAD invite aussi les médecins suivant des patients traités antérieurement par des médicaments « d » à « envisager » d’intensifier leur suivi du foie à l’aide de tests sanguins. Si les résultats de ces derniers confirment la présence d’anomalies, affirme l’équipe DAD, on pourrait avoir recours à des interventions additionnelles pour évaluer la santé du foie, notamment une échographie spécialisée du foie (Fibroscan) ou une biopsie hépatique. Ces interventions pourraient aider à déterminer quels patients courent un risque accru d’IHT ou de cancer du foie.

Accent sur le TDF
Selon l’équipe DAD, l’association trouvée entre l’usage du TDF et l’IHT ou le cancer du foie était inattendue. Ils ont même constaté cette association parmi les participants n’ayant pas d’hépatite virale.

Comme cette association avec le TDF est nouvelle, les chercheurs ne connaissent aucun mécanisme biologique connu qui puisse expliquer le lien entre ce médicament et la présence de lésions graves au foie. Il n’empêche qu’ils soupçonnent le TDF de nuire aux parties des cellules hépatiques responsables de la production d’énergie, c’est-à-dire les mitochondries.

Lors d’une analyse de données distincte se rapportant à 21 000 personnes séropositives figurant dans la DAD (analyse en voie de publication), les chercheurs ont également constaté qu’une augmentation persistante des taux enzymatiques du foie était associée à l’usage de ténofovir. Aucun des participants en question ne présentait de co-infection par un virus causant l’hépatite. Ce résultat soulève la possibilité que le ténofovir soit associé à l’inflammation du foie chez certaines personnes qui le prennent.

De plus, lors d’un essai contrôlé contre placebo sur la prophylaxie pré-exposition (PrEP) par Truvada (TDF + FTC) mené auprès de femmes séronégatives en bonne santé, on a découvert un risque accru d’enzymes hépatiques modérément élevés dans le sang de certaines utilisatrices du TDF. Notons toutefois que le TDF n’a pas été utilisé pendant de très longues périodes lors de cette étude, et l’observance thérapeutique a été moins bonne que lors d’autres recherches.

Toutes ces données nous amènent à penser que ce serait une bonne idée de poursuivre l’étude du TDF comme source potentielle de dommages au foie.

Accent sur les inhibiteurs de la protéase
Le fosamprénavir (formulation ayant remplacé son prédécesseur l’amprénavir) n’est presque jamais prescrit de nos jours dans les pays à revenu élevé. À sa place, on utilise d’autres inhibiteurs de la protéase, comme les suivants : darunavir (Prezista et dans Prezcobix) + ritonavir (Norvir); atazanavir (Reyataz) + ritonavir; et dans certains cas lopinavir + ritonavir (dans Kaletra). L’équipe DAD a trouvé que, en général, ces autres inhibiteurs de la protéase n’étaient pas associés à un risque accru d’IHT ou de cancer du foie. Les chercheurs ont toutefois affirmé que leur base de données incluait des informations insuffisantes sur le darunavir.

Points clés
Quoique de nature grave, les cas d’IHT et de cancer du foie ont été des événements très rares dans l’étude DAD, se produisant chez moins de 1 % des participants utilisant des analogues nucléosidiques ou d’autres médicaments susceptibles d’augmenter leurs risques à l’égard de ces complications.

Les virus causant l’hépatite (B et C) jouent également un rôle dans le déclenchement et l’aggravation des lésions hépatiques. À l’avenir, à mesure que les traitements anti-VHC puissants et entièrement oraux deviendront plus accessibles au Canada et dans les autres pays à revenu élevé, il est probable que davantage de personnes guériront de l’hépatite C (VHC) et qu’il y aura moins de cas de complications liées à cette infection, comme l’IHT et le cancer du foie. Soulignons toutefois que près de 20 % des participants ayant présenté ces complications n’avaient ni la co-infection au VHC ni la co-infection au VHB.

Les prétendus médicaments « d » sont mentionnés dans cette étude. L’utilisation de ces médicaments est déconseillée par les lignes directrices des pays à revenu élevé parce qu’ils sont associés à des lésions douloureuses aux nerfs (neuropathie périphérique). De plus, d4T est associé à des changements dans la forme corporelle faisant partie du syndrome de lipodystrophie lié au VIH.

L’équipe DAD a constaté que le risque d’IHT ou de cancer du foie n’a commencé à diminuer chez les participants qu’à partir de la sixième année suivant l’arrêt de la prise de médicaments « d ». Selon les chercheurs, il est donc possible que l’exposition à d4T et à ddI ait causé des « dommages irréversibles aux tissus ». Cette découverte de lésions persistantes ou d’un rétablissement retardé fait écho à une autre étude bien plus petite où l’on avait inculpé l’un des médicaments « d » (ddI) dans des cas de lésions hépatiques. Comme un nombre insuffisant de personnes ont cessé de prendre le TDF (il est généralement bien toléré), l’étude DAD a fourni peu de données sur le rétablissement des personnes atteintes de lésions hépatiques liées au TDF.

La prudence s’impose

L’étude DAD est une étude par observation. À cause des limitations inhérentes à ces études, elles ne peuvent jamais prouver de lien de cause à effet; autrement dit, l’étude DAD ne pourrait jamais prouver que le TDF (ou tout autre médicament) provoque des lésions hépatiques graves. Un tel lien ne pourrait être prouvé que par une étude de très grande envergure conçue de façon plus rigoureuse sur le plan statistique. Cependant, avant de se lancer dans une initiative coûteuse et de longue haleine de cet ordre, d’autres chercheurs qui gèrent des bases de données portant sur des personnes séropositives devraient envisager d’effectuer des analyses semblables pour confirmer ou réfuter les résultats de l’étude DAD.

L’équipe DAD n’a pas recueilli de données détaillées sur la consommation d’alcool. Comme les excès d’alcool peuvent causer de graves dommages au foie, il est possible que ce facteur ait faussé par inadvertance l’interprétation des données par les chercheurs. Notons cependant que les responsables d’une étude antérieure menée aux Pays-Bas ont étudié des données portant sur plus de 18 000 personnes séropositives afin de trouver des indices de lésions hépatiques. Ces chercheurs ont évalué l’exposition aux médicaments anti-VIH et disposaient de données sur la consommation d’alcool. Ayant réussi à écarter la consommation excessive d’alcool comme facteur (en excluant de telles personnes de son analyse), l’équipe néerlandaise a constaté un lien important entre l’exposition aux médicaments « d » et un risque accru de lésions hépatiques. Dans cette étude, les chercheurs ont évalué un aspect particulier des lésions hépatiques : une pression sanguine élevée dans les vaisseaux sanguins du foie (hypertension portale). Comme l’équipe DAD, les chercheurs néerlandais ont trouvé que les cas de lésions hépatiques graves liés aux médicaments « d » étaient très rares, se produisant chez moins de 1 % des personnes traitées par ces médicaments. Dans certains cas, l’équipe néerlandaise a observé que les lésions hépatiques se produisaient également chez des personnes recevant un médicament « d » en combinaison avec le TDF. Cependant, un problème important lié à l’étude néerlandaise est qu’il s’agissait d’une étude par observation.

Recherches nécessaires

Le TDF est généralement bien toléré et constitue un élément important de nombreux régimes anti-VIH efficaces. Il a été utilisé de manière sûre par des dizaines de milliers de personnes vivant avec le VIH depuis de nombreuses années. L’équipe DAD n’a pas conseillé aux médecins de cesser de prescrire le TDF. D’autres analyses de bases de données d’envergure seront nécessaires pour confirmer ou réfuter les résultats de l’étude DAD. Si ces derniers sont confirmés, d’autres recherches seront nécessaires pour mieux comprendre les façons dont le TDF pourrait nuire au foie et déterminer quels patients recevant ce médicament seraient sujets aux lésions hépatiques. La bonne nouvelle provenant de l’étude DAD est qu’il est probable que les lésions hépatiques de ce genre sont très rares.

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Sources : www.jim.fr
Depuis le 1er février, la France accepte que les voyageurs à destination de la Guyane n’aient reçu qu’une seule injection du vaccin contre la fièvre jaune. Jusqu’ici, malgré la préconisation de l’OMS, les personnes devaient se refaire vacciner tous les dix ans.

Rappelons qu’en mai 2013, le groupe « SAGE » de l’OMS (groupe stratégique consultatif d’experts chargé des recommandations concernant les vaccins et produits biologiques) demandait la suppression des rappels vaccinaux décennaux du vaccin antiamarile,  vaccin obligatoire ou fortement recommandé pour de nombreux pays africains ou sud-américains. En effet, s’appuyant sur des données « très fiables », les experts ont affirmé que les échecs de ce vaccin sont extrêmement rares -« il donne en 30 jours une protection immunitaire efficace à 99% des sujets vaccinés »- et n’ont pas de relation avec le temps écoulé depuis la vaccination : les personnes pour lesquelles il n’a pas été assez efficace ont contracté la maladie dans les 5 ans qui ont suivi leur vaccination. Le rappel à 10 ans, établi par l’actuel règlement sanitaire international (RSI), ne semble alors pas avoir d’intérêt.

La France a pris son temps

Les modifications apportées au RSI, prenant en compte le fait qu’ « une seule dose de ce vaccin suffit », selon le site de l’OMS, entreront en vigueur en juin 2016. L’analyse actualisée des zones à risque de fièvre jaune sera aussi l’objet d’un groupe de travail avec les pays endémiques. Depuis mai 2015, les pays qui le souhaitent peuvent déjà appliquer ce nouveau règlement, et de nombreux pays s’y sont mis, y compris en Afrique*. La France, elle, a attendu ce mois de février pour le faire…Cette petite révolution est une bonne nouvelle globalement pour les dépenses de santé, mais présente des côtés négatifs.

Revers de la médaille

D’abord, le RSI, instrument juridique de la sécurité sanitaire mondiale, qui a force d’obligation sur 196 pays, n’empêche pas de se pencher sur les cas individuels. C’est pourquoi les médecins s’interrogent sur l’universalité de cette décision et l’OMS reconnaît qu’il reste à déterminer les groupes « à risque » (d’inefficacité du vaccin), tels les nourrissons ou les personnes porteuses du VIH, qui auraient peut-être intérêt à recevoir une dose de rappel. Autre aspect délétère : déjà vacciné il y a très longtemps, on pourra partir sans avis spécialisé, notamment dans la région africaine. Or l’intérêt de l’ancien règlement était le passage obligatoire en centre de vaccination internationale permettant de délivrer aux personnes une information actualisée et personnalisée sur les risques de leur voyage et les moyens de leur prévention.

Dr Blandine Esquerre

Copyright © http://www.jim.fr

Paris, le 15 février 2016 – Face à la recrudescence de l’épidémie de syphilis dans toute la France, Actions Traitements tient à s’associer, suite à l’alerte lancée par le centre hospitalier de Brive-La-Gaillarde, à l’inquiétude de la Corrèze sur l’augmentation des cas diagnostiqués dans ce département.

Notre association rappelle qu’elle a déjà eu l’occasion d’alerter les pouvoirs publics à ce sujet et de se prononcer contre l’arrêt de la production de l’Extencilline, un traitement contre la syphilis efficace et bien toléré.

Aujourd’hui, le traitement de substitution, Sigmacillina®, ne peut absolument pas constituer une solution définitive satisfaisante : difficile d’accès pour les patients, puisque cette spécialité n’est dispensée que dans les pharmacies hospitalières, Sigmacillina® n’est par ailleurs pas associable à la xylocaïne, un antalgique nécessaire pour cette injection douloureuse, et nécessite deux injections au lieu d’une auparavant.

Alors que L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a déjà, en novembre 2014, autorisé la mise sur le marché d’un médicament équivalent à l’Extencilline, Sigmicillina® reste toujours prescrite dans les cas de syphilis.

En ce sens, Actions Traitements appelle les pouvoirs publics à manifester plus de volontarisme face à ce problème de santé publique en faisant pression sur le laboratoire Sandoz, le producteur du nouveau traitement. Pour notre association, mettre à largement à disposition un traitement facile à administrer et à supporter pour les patients reste le meilleur moyen d’enrayer l’épidémie.

À propos d’Actions Traitements

Actions Traitements est une association de patients créée en 1991 à l’initiative de personnes vivant avec le VIH. Rassemblant aujourd’hui des patients et des personnes concernées par le VIH et les hépatites, elle vulgarise l’information médicale sur le VIH/sida et les hépatites, soutient et accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. Actions Traitements est membre du TRT-5, groupe interassociatif rassemblant 9 associations de lutte contre le sida, du Collectif hépatites virales (CHV) et de l’Alliance.

Contact presse : Nicolas Gateau, ngateau@actions-traitements.org, 01.43.67.20.60

Paris, le 12 février 2016 – Actions Traitements, association de patients agréée, se « réjouit » de la nomination d’Emmanuelle Cosse au ministère du Logement où, comme elle le souligne dans un tweet, elle s’honorera « de poursuivre au ‪#Gouvernement [son] engagement pour une écologie en action ».

En tant qu’ancienne présidente d’Act-Up Paris, nous ne pouvons en douter, elle saura également porter au gouvernement, avec l’engagement qui la caractérise, des sujets importants hors du périmètre de son maroquin.

Actions Traitements tient ainsi à lui rappeler qu’elle fut signataire d’une pétition adressée à sa nouvelle collègue au gouvernement, la ministre de la Santé Marisol Touraine, pour que soient autorisés les soins de conservation pour les morts du sida et des hépatites virales. Cette pétition, pourtant riche de plus de 90 000 signatures, ne s’est toujours pas concrétisée en actes, l’assemblée ayant, à l’encontre des recommandations du Haut Conseil à la santé publique, reculée sur le sujet.

Notre association tient par ailleurs à l’alerter, au cas où elle n’en serait pas informée, qu’elle vient d’intégrer un gouvernement qui n’a toujours pas étendu le droit à l’oubli aux personnes qui vivent avec le VIH (PVVIH). Grande militante du milieu associatif VIH, ancienne vice-présidente en charge du Logement à la région Île-de-France, Madame Cosse doit certainement savoir que le déni de ce droit, destiné notamment à permettre à des malades en rémission d’avoir accès à des prêts sans surprime, constitue une véritable discrimination pour les PVVIH en leur rendant bien plus difficile l’accès à un logement.

Enfin, Actions Traitements tient à lui proposer, directement en rapport avec ses nouvelles fonctions, d’ouvrir un chantier important : celui du logement des associations et des professionnels de santé qui luttent contre le VIH. Corrélé à la baisse conséquentes des subventions publiques, il devient pour nombre d’entre elles excessivement difficile, ajoutant à la précarité de nombreux patients la précarité de ceux qui les accompagnent, de trouver des locaux viables et abordables.

À propos d’Actions Traitements

Actions Traitements est une association de patients créée en 1991 à l’initiative de personnes vivant avec le VIH. Rassemblant aujourd’hui des patients et des personnes concernées par le VIH et les hépatites, elle vulgarise l’information médicale sur le VIH/sida et les hépatites, soutient et accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. Actions Traitements est membre du TRT-5, groupe interassociatif rassemblant 9 associations de lutte contre le sida, du Collectif hépatites virales (CHV) et de l’Alliance.

Contact presse : Nicolas Gateau, ngateau@actions-traitements.org, 01.43.67.20.60

Paris, le 08 février 2016 – Suite à la présentation, jeudi dernier, par Marisol Touraine, ministre de la Santé, de la nouvelle grille des pathologies concernées par le droit à l’oubli, Actions Traitements, association de patient agréée, s’indigne que ne soit pas concernées par ce droit les personnes vivant avec le VIH (PVVIH).

Si la grille de référence, mise à jour dans la loi de santé adoptée en décembre 2015, applique désormais le droit à l’oubli à cinq nouvelles pathologies, dont – c’est une bonne nouvelle – l’hépatite C, aucune mention n’est, en effet, faite du VIH.

« C’est une situation totalement absurde, tonne Arnaud Carrère président d’Actions Traitements. La situation des personnes séropositives a tellement évolué depuis 20 ans. Certes on ne guérit pas du VIH, mais on vit parfaitement bien avec : aujourd’hui en France, la majorité des PVVIH bénéficient de traitements et d’un suivi efficaces qui leur assurent une espérance et des conditions de vie tout à fait normales. »

Une étude menée en Europe en 2012 sur 80 000 patients* a déjà mis en évidence une espérance de vie des PVVIH équivalente à celle de la population générale et, parfois même, un risque de mortalité inferieur. Ceci s’explique par un suivi médical plus régulier, mais aussi par la puissance des derniers traitements.

Destiné à permettre à d’ex-malades d’avoir accès aux assurances et prêts sans surprime, ce droit à l’oubli constituerait un véritable progrès pour favoriser la qualité de vie des personnes atteintes par le VIH. « Après le recul de l’Assemblée sur les soins funéraires, cette autre discrimination fragilise, de fait, la situation les PVVIH, précise Arnaud Carrère. Il est manifestement temps que le ministère modernise son logiciel.« 

À propos d’Actions Traitements

Actions Traitements est une association de patients créée en 1991 à l’initiative de personnes vivant avec le VIH. Rassemblant aujourd’hui des patients et des personnes concernées par le VIH et les hépatites, elle vulgarise l’information médicale sur le VIH/sida et les hépatites, soutient et accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. Actions Traitements est membre du TRT-5, groupe interassociatif rassemblant 9 associations de lutte contre le sida, du Collectif hépatites virales (CHV) et de l’Alliance.

Contact presse : Nicolas Gateau, ngateau@actions-traitements.org, 01.43.67.20.60

 

* The Collaboration of Observational HIV Epidemiological Research in Europe (COHERE), « All-cause mortality in treated HIV-infected adults with CD4 ≥500/mm3 compared with the general population: evidence from a large European observational cohort collaboration », International Journal of Epidemiology, Vol. 41, No. 2, 2012, p. 433-45.

Marisol Touraine a présenté jeudi, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, la liste des pathologies visées par le droit à l’oubli, qui permet aux patients guéris d’emprunter sans surprime ni exclusion. Cinq types de cancers sont concernés: sein, testicule, peau (mélanome), utérus et thyroïde, précise Le Parisien. Ainsi qu’une pathologie virale, l’hépatite C. « Cette grille sera actualisée tous les ans, sur la base des propositions de l’Institut national du cancer, pour que les conditions d’assurance tiennent compte des progrès thérapeutiques », a précisé la ministre. L’espérance de vie des patients concernés par ces maladies a en effet considérablement augmenté au cours des dernières années: le taux de guérison à cinq ans d’un cancer des testicules s’élève à 100%, à 87% pour un cancer du sein, et à plus de 90% pour la thyroïde. Enfin, l’arrivée fin 2014 de nouveaux traitements très coûteux contre l’hépatite C, avec plus de 90% de taux de guérison, a été prise en compte, même s’il n’est pas prévu de soigner les 200.000 à 300.000 malades tout de suite, rappellent Les Echos.