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Paris, le 18 mars 2016 – Le 18 mars 1996 : il y a déjà 20 ans que, suite à l’avis du Conseil national du Sida (CNS) du 26 février 1996 préconisant une dispensation restreinte de ces nouveaux traitements, des militants et compagnons d’Actions Traitements s’envolèrent pour New York afin de se procurer sans attendre les traitements qui pourraient leur sauver la vie.

Largement médiatisé, cet acte courageux, complété par l’inlassable travail de plaidoyer d’activistes du milieu associatif, permettra d’étendre rapidement à tous les patients l’accès aux trithérapies.

Aujourd’hui, 20 ans après, en France, malgré un accès rendu universel aux traitements, tout n’est pas réglé : certes ces traitements influent efficacement sur l’état de santé des PVVIH et, certes, l’espérance de vie de ces dernières s’est notoirement allongée. Cependant de nombreux freins, de trop nombreuses discriminations, existent encore pour que les personnes séropositives puissent véritablement bénéficier d’une meilleure qualité de vie.

Aussi, dans une lettre adressée à une cinquantaine de personnalités politiques[1], notre association a souhaité les interpeller sur les sujets suivants :

1-  Les discriminations d’État encore trop nombreuses, comme le refus du droit à l’oubli[2] et l’interdiction des soins funéraires [3] pour les PVVIH ;

2- L’accès rendu difficile, à cause de fréquentes ruptures de stock, aux traitements complémentaires mais essentiels pour les PVVIH (vaccins contre l’hépatite B, le pneumocoque ou l’Extencilline par exemple) ;

3- L’accès encore refusé à certaines PVVIH, contre toutes les recommandations, aux antiviraux de dernière génération contre l’hépatite C ;

4- La meilleure articulation, dans un paysage médical en constante mutation, entre les services hospitaliers et la médecine de ville vers laquelle sont dirigés de plus en plus de patients ;

5- La situation préoccupante des personnes qui vieillissent aujourd’hui avec le VIH, aucune structure (de type Ehpad) n’étant aujourd’hui préparée à les accueillir ;

6- Les difficultés que rencontrent, à cause de la baisse constante des subventions publiques, les associations qui accompagnent les PVVIH.

 

À propos d’Actions Traitements 

Actions Traitements est une association de patients créée en 1991 à l’initiative de personnes vivant avec le VIH. Rassemblant aujourd’hui des patients et des personnes concernées par le VIH et les hépatites, elle vulgarise l’information médicale sur le VIH/sida et les hépatites, soutient et accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches.

Contact presse : Nicolas Gateau, ngateau@actions-traitements.org, 01.43.67.20.60

[1] Nous tenons à disposition des journalistes qui le souhaiteraient la liste des personnalités politiques concernées.

[2] Ce droit permet à certains malades en rémission (atteints par des cancers ou une hépatite C notamment) d’avoir accès aux assurances et prêts sans surprime.

[3] Les soins funéraires, ou soins de conservation, toujours interdites aux personnes séropositives décédées malgré les avis favorables du Haut Conseil à la santé publique, du CNS et du Défenseur des droits, ont pour but de préserver l’aspect du défunt et de retarder la dégradation du corps.

Sources : Journal international de médecine

Paris, le 11 mars 2016 – Les spectaculaires progrès du traitement de l’infection VIH permettent à la population touchée de vivre plus longtemps, avec cependant – revers de la médaille – une comorbidité importante, notamment liée à l’âge. Parmi les maladies intercurrentes, les pathologies cancéreuses : en 2010, les cancers représentaient un tiers des décès de la population séropositive française.  Une étude publiée dans le BEH* fait état du recours aux dépistages des cancers du col utérin, du sein et du colon chez 3003 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) suivies à l’hôpital.

En population générale comme chez les PVVIH, le dépistage du cancer du col est recommandé chez le sujet jeune, tandis que la mammographie et (plus récemment) la recherche de sang dans les selles sont proposés tous les deux ans après la cinquantaine. La seule différence dans les recommandations concerne le cancer du col dont le dépistage est conseillé aux femmes VVIH annuellement (tous les trois ans en population générale).
Comment ces recommandations sont–elles suivies par les PVVIH ? Jusqu’à cette étude on n’en savait rien.

Un quart des femmes pas « à jour » du frottis

Les résultats semblent montrer que les femmes séropositives ont un niveau de recours élevé au dépistage du cancer du sein mais insuffisant pour le cancer du col, un quart des femmes n’étant pas « à jour » des recommandations spécifiques à leur situation puisque 89% ont fait un frottis dans les trois ans précédant l’étude et seulement 76% dans l’année. Pour ces deux dépistages, les femmes les plus âgées semblent moins à jour que les autres.
Côté dépistage organisé du cancer colorectal, les hommes comme les femmes n’y ont guère eu recours (respectivement 43 et 37,5%), surtout les plus jeunes, du moins par test type hémocult° – le recours à la coloscopie n’ayant pas été étudié.

Finalement les chiffres diffèrent peu de ceux de la population générale – faut-il s’en étonner sur une population suivie en milieu hospitalier ?  C’est toutefois l’occasion d’attirer l’attention des généralistes et gynécologues sur les recommandations de frottis annuel chez les femmes VIH. Les auteurs en profitent aussi pour rappeler l’intérêt du dépistage du cancer colorectal – dont le nouveau processus de dépistage pourra peut-être favoriser l’acceptation – pour tous !

 

*BEH 5-6 du 16 février 2016

Dr Blandine Esquerre

Source : Haut Conseil de la santé publique 

En novembre 2014, le HCSP a recommandé la vaccination méningococcique C conjuguée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les autres personnes âgées de 25 ans et plus, qui fréquentaient les lieux de convivialité ou de rencontre gays ou qui souhaitaient se rendre à un ou des rassemblements gays. Cette recommandation concernait les personnes résidant en France et portait sur une période limitée à un an.

Les données épidémiologiques 2015 sur les infections invasives à méningocoque (IIM) de sérogroupe C montrent que le variant particulier qui circulait dans la population HSH a diffusé en population générale mais que son lien à la communauté gay n’apparaît plus prédominant.

Par contre, il a été mis en évidence des cas d’infection du tractus uro-génital masculin liés vraisemblablement à une transmission sexuelle de ce variant qui présente des caractéristiques proches de celles du gonocoque avec notamment, pour certaines souches, la présence d’un allèle responsable d’une diminution de la sensibilité aux céphalosporines.

En l’absence de donnée de couverture vaccinale permettant d’évaluer l’application des recommandations de vaccinations contre le méningocoque C faites en 2013 puis en 2014, l’interprétation des données épidémiologiques est rendue difficile. En particulier les données disponibles ne permettent pas de faire la part, dans la diminution observée du nombre de cas chez lesquels un lien avec la communauté HSH est identifié, entre une évolution naturelle des IMM ou bien un impact de la vaccination dans la communauté HSH.

Le HCSP préconise ainsi de prolonger jusqu’à fin 2016 la recommandation de vaccination méningococcique C conjuguée pour les HSH et les autres personnes âgées de 25 ans et plus qui fréquentent les lieux de convivialité ou de rencontre gays ou qui souhaitent se rendre à un ou des rassemblements gays.

Cette recommandation permettra d’évaluer avant la fin de cette période l’impact de la précédente recommandation en termes de couverture vaccinale au sein de la communauté HSH.

Source : Science et avenir 

Échantillons. 
Une nouvelle étude génétique, communiquée la semaine dernière à l’occasion de la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI) à Boston (États-Unis) montre que Gaëtan Dugas, un steward canadien, n’est pas le fameux “patient zéro”, celui qui aurait introduit le VIH  aux États-Unis. L’information est rapportée par le magazine scientifique américain Science.

Le journaliste Randy Shilts, dans son best-seller And The Band Played On, paru en 1987, avait contribué à faire de Gaëtan Dugas, mort du sida trois ans auparavant, celui qui avait diffusé le virus aux quatre coins du pays du fait d’une vie sexuelle hyper-active.

Michael Worobey, biologiste moléculaire à l’université d’Arizona à Tucson, a analysé la séquence génétique de souches virales VIH présentes dans des échantillons sanguins collectés en 1978 et 1979 chez des hommes homosexuels et bisexuels dans les villes de San Francisco et New York. Ces séquences ont été comparées à celle du virus contenu dans un échantillon sanguin de Gaëtan Dugas collecté en 1983.

Une épidémie qui remonte aux années 70

On sait que le VIH, virus à ARN, mute chaque fois qu’il se réplique. Cela permet de dresser un arbre phylogénétique et d’estimer le temps qui sépare plusieurs isolats viraux en fonction d’une sorte d’horloge moléculaire. Il ressort du travail de Michael Worobey que l’épidémie américaine de sida remontre aux alentours de 1970 pour la ville de New York et que le virus a atteint San Francisco vers 1975. Dans l’arbre phylogénétique des premiers isolats viraux américains, le génome viral de Gaëtan Dugas se situe entre les deux. Le génome du VIH qu’il hébergeait est proche de celui de souches virales qui circulaient à Haïti, où il s’était rendu en 1977.

Le steward canadien n’est donc pas le premier patient à avoir introduit le VIH aux États-Unis, ni même un de ceux qui ont facilité la diffusion du virus dans ce pays. En d’autres termes, il n’est donc pas le “patient index” des épidémiologistes (le “patient zéro” comme le disent les médias).

Catégories VIH

Source : seronet

A l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, Coalition PLUS et AIDES (membre fondateur de la Coalition) ont voulu tirer la sonnette d’alarme sur la situation des femmes et des jeunes filles dans le monde : le sida reste, à l’échelle mondiale, la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans (Fonds mondial, « Gros plan sur les femmes et les filles« ).

Les jeunes filles sont deux fois plus susceptibles d’être exposées au risque d’infection par le VIH que les jeunes garçons. C’est ce qu’indiquent des données de l’Organisation mondiale de la santé. Elles sont 7 000, chaque semaine, à être contaminées par le VIH. Dans les pays d’Afrique australe et orientale, elles représentent plus de 80 % des nouvelles infections chez les 15-24 ans. Ces chiffres effrayants, les deux associations ont voulu les rappeler à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Ils sont aussi la conséquence de différentes causes. Ainsi les femmes et les jeunes filles ont plus difficilement accès aux services de prévention et dépistage ainsi qu’aux traitements en raison des discriminations qu’elles subissent : accès plus restreint à l’éducation et aux centres de santé, plus faible capacité de négociation avec les partenaires sexuels masculins, plus forte vulnérabilité économique, leadership politique plus limité. Les discriminations liées au genre sont un facteur aggravant pour les femmes déjà fortement exposées à l’épidémie, comme les femmes trans, celles qui sont travailleuses du sexe ou consommatrices de drogues injectables. Selon l’Onusida, les femmes victimes de violences sexuelles ont deux fois plus de risque d’être infectées par le VIH. Administratrice de Coalition PLUS et directrice d’Arcad-sida au Mali, le docteur Bintou Dembele rappelle que « les femmes sont très vulnérables au sida et le sont encore plus avec un mari aux multiples épouses. Quand elles ont des soupçons d’infidélité, elles ont peu de moyens de pression pour imposer le préservatif. Le sida ne se réduit pas en un problème médical. C’est aussi un enjeu féministe, touchant à la place des femmes dans la société ».

Promouvoir les droits des femmes pour faire reculer l’épidémie

Depuis une dizaine d’années, des modèles efficaces combinant lutte contre le sida et promotion des droits des femmes ont été mis au point, indiquent Coalition PLUS et AIDES. Dans plusieurs pays d’Afrique où de tels programmes ont pu être financés grâce au Fonds mondial de lutte contre le sida, la mortalité des femmes vivant avec le VIH a baissé de plus de 50 %. Le Fonds mondial, principal financeur de programmes de traitement et de prévention pour les personnes vivant avec le VIH dans les pays pauvres, consacre près de 60 % de ses financements aux femmes et aux filles, en soutenant de multiples dispositifs qui leur sont destinés en priorité : services cliniques et psychosociaux, groupes de paroles, offre d’aide juridique, formations d’agents sanitaires, etc. Toutefois, la généralisation de ces programmes à l’échelle mondiale est freinée par le manque de ressources financières. Selon l’Onu, il manque environ huit milliards de dollars par an pour atteindre l’objectif d’éradication des nouvelles infections à VIH d’ici à 2030. Pour arrêter l’hécatombe qui décime les femmes, Coalition PLUS et AIDES demandent à la communauté internationale, dont la France, d’investir davantage dans le Fonds mondial afin de généraliser les actions de prévention et de prise en charge médicale. L’Union Européenne a récemment fait un geste… en espérant que cet exemple soit suivi.

« Ce sont nous, les femmes, qui payons le plus lourd tribut au sida. Les pays donateurs comme la France ou la Belgique doivent davantage se mobiliser contre les discriminations de genre, afin que les femmes puissent avoir un meilleur accès aux traitements et être protégées du sida », interpelle Jeanne Gapiya, présidente de l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida au Burundi (ANSS), administratrice de Coalition PLUS et femme vivant avec le VIH depuis plus de vingt ans.

Couv2016 marque un anniversaire important pour toutes les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) : cela fait désormais 20 ans qu’ont été proposées les premières trithérapies. Disponible depuis 1996, ces traitements ont enfin permis d’entrevoir le contrôle de la réplication du virus chez les patients.

L’accès universel à ces médicaments ne s’est pas fait sans difficultés : un avis du Conseil national du Sida (CNS), en date du 26 février 1996, en recommandait ainsi une dispensation restreinte aux PVVIH et, notamment, par tirage au sort.

En réaction, face à l’urgence d’une situation où l’on voyait, chaque jour, s’accumuler les morts, notre association, Actions Traitements, se décida alors à agir : des militants et compagnons de notre organisation s’envolèrent ainsi pour New York afin de se procurer sans attendre les traitements qui pourraient leur sauver la vie.

Largement médiatisé, c’est cet acte courageux, complété par l’inlassable travail de plaidoyer d’activistes du milieu associatif, qui permettra finalement d’étendre à tous les patients l’accès aux trithérapies.

Aujourd’hui, 20 ans après, en France, malgré un accès rendu universel au trithérapies, tout n’est pourtant pas réglé : certes les traitements influent efficacement sur l’état de santé des PVVIH et, certes, l’espérance de vie de ces dernières s’est notoirement allongée. Cependant de nombreux freins, de trop nombreuses discriminations, existent encore pour que les personnes séropositives puissent véritablement bénéficier d’une meilleure qualité de vie.

Revenant sur la situation des malades à l’époque et les motivations de notre voyage à New-York, Vivre avec le VIH 20 ans après les trithérapiesnotre dossier de presse disponible en ligne, fait le pont entre les attentes des patients de 1996 avec celles des PVVIH de 2016. Un comparaison s’impose dès lors : à l’urgence vitale d’alors répond l’urgence sociale d’aujourd’hui.

Ce dossier contient notamment trois interviews, chacune éclairant une facette de l’histoire de la lutte contre le VIH : celle de Jean-Marc Bithoun, président d’Honneur d’Actions Traitements et participant au voyage à New York, du Pr Patrick Yeni, Président du Conseil national du Sida, et de Dr Xavier Copin, médecin accompagnant le voyage à New York.

 

Nouvel espoir dans la recherche contre le VIH: une équipe de chercheurs allemands a mis au point un procédé qui laisse entrevoir une possibilité de guérison pour les personnes vivant avec le VIH, rapporte l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Des scientifiques de l’Université technique de Dresde et de l’Institut Heinrich Pette, à Hambourg, sont parvenus à modifier une recombinase, une enzyme servant à la recombinaison génétique, de manière à ce qu’elle puisse reconnaître certaines parties du génome humain et puisse couper un morceau d’ADN à l’intérieur des cellules infectées par le VIH avant d’en réassembler les extrémités.

Plus d’informations sur le site de SlateFR ou Der Spigel (en allemand)

Les femmes et les hommes séropositifs au VIH ont-ils suffisamment accès au dépistage du cancer ? A quelle fréquence ces patients en bénéficient-ils ? Menée en avril 2011 et janvier 2012 dans 73 hôpitaux de France, l’enquête ANRS-VESPA2 nous donne un éclairage sur la question.

Depuis l’arrivée des traitements antirétroviraux, en 1996, les taux d’infections et de décès liés au VIH sont en constante diminution. Mais en lien direct avec l’augmentation de l’espérance de vie des patients séropositifs, le risque de comorbidités augmente. Principale maladie diagnostiquée chez les patients, le cancer à l’origine d’1 décès sur 3 dans la population séropositive en 2010.

Mais comment les patients séropositifs sont-ils inclus dans le dépistage du cancer ? Des chercheurs de l’INSERM, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l’Observatoire régional de la santé PACA se penchent sur la question dans la dernières livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Ces derniers ont suivi 3 022 patients dont la séropositivité était diagnotiquée depuis au moins 6 mois. Résultat, « le recours au dépistage des cancers des patients atteints par le VIH et suivis à l’hôpital n’est pas plus faible qu’en population générale ». Mais parmi les femmes séropositives le dépistage du cancer du col de l’utérus reste insuffisant au regard des recommandations.

Dans le détail

Sur une moyenne de trois ans, le frottis est pratiqué chez 88,2% des femmes séropositives, « exposées à un risque élevé de cancer du col de l’utérus ». Contre 82,8% pour les femmes n’ayant pas contracté le virus du SIDA. Mais en moyenne, seules 76% des femmes VIH+ ont rapporté un frottis dans l’année. En 2011, « le taux de mammographie était de 82,2% auprès des patientes séropositives. Contre 88% chez les femmes séronégatives ».

Concernant le dépistage du cancer colorectal, le taux de recherche de sang dans les selles (type Hemoccult®) était de 39,4% chez les femmes séropositives. Il est de 43,3% dans la population non infectée par le VIH. Chez les hommes, la pratique de ce test ne présente que très peu de différence entre séronégatifs (45,6%) et séropositifs (44,5%).

Autre donnée, l’âge semble être un facteur influant sur les taux de participation au dépistage du cancer des patients infectés par le virus du SIDA. Les plus âgées sont plus à jour pour le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus. En revanche les jeunes séropositifs sont mieux diagnostiqués pour le cancer colorectal que leurs aînés. Des inégalités d’accès aux soins expliquent aussi que les patients diplômés sont légèrement mieux suivis que les hommes et femmes séropositives peu diplômés.

Quels schémas de prévention ?

Dans la population générale, le dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé tous les 3 ans aux femmes âgées de 25 à 64 ans. Du fait d’une immunité réduite, les femmes séropositives pour le VIH, elles, doivent passer cet examen chaque année, voire deux fois par an en cas de diminution d’immunodépression sévère. Chez les séronégatifs comme chez les séropositifs, le dépistage du cancer du sein par mammographie et le dépistage du cancer colorectal sont recommandés tous les deux ans entre 50 et 74 ans.

Sources : La dépêche

Sources : ©catie.ca

Le ténofovir est un médicament antiviral important utilisé pour le traitement du VIH et du virus de l’hépatite B. Il en existe deux formulations :

ténofovir DF (fumarate de ténofovir disoproxil; TDF)
TAF (ténofovir alafénamide)

La formulation originale du ténofovir est le TDF (Viread). Ce médicament est présent dans les combinaisons à doses fixes suivantes :

Truvada (ténofovir + FTC)
Atripla (ténofovir + FTC + éfavirenz)
Complera (ténofovir + FTC + rilpivirine)
Stribild (ténofovir + FTC + cobicistat + elvitégravir)

La nouvelle formulation du ténofovir est le TAF. Ce dernier arrivera graduellement sur le marché, d’abord comme ingrédient de plusieurs des formulations à doses fixes mentionnées ci-dessus. Au Canada (et dans d’autres pays à revenu élevé), le premier médicament approuvé qui contient du TAF s’appelle Genvoya. Ce médicament ressemble à Stribild, mais Genvoya contient du TAF à la place du TDF.

Liens au traitement
Dans l’ensemble, la proportion de participants qui ont présenté une IHT ou un cancer du foie a été faible, soit 319 personnes sur 45 544. Cela représente moins de 1 % de tous les participants figurant dans la DAD. Par conséquent, les cas d’IHT ou de cancer du foie liés à l’usage de médicaments « d » (d4T, ddI) et/ou de TDF ont été très rares dans cette étude.

Conseils de l’équipe DAD
Les chercheurs de l’équipe DAD recommandent d’éviter l’usage des médicaments « d ». Ce conseil fait écho à celui des principales lignes directrices sur le traitement du VIH dans les pays à revenu élevé, lesquelles déconseillent l’usage des médicaments « d » parce qu’ils sont associés à des dommages douloureux aux nerfs (neuropathie périphérique) et, dans le cas du d4T, à des changements dans la forme corporelle.

L’équipe DAD invite aussi les médecins suivant des patients traités antérieurement par des médicaments « d » à « envisager » d’intensifier leur suivi du foie à l’aide de tests sanguins. Si les résultats de ces derniers confirment la présence d’anomalies, affirme l’équipe DAD, on pourrait avoir recours à des interventions additionnelles pour évaluer la santé du foie, notamment une échographie spécialisée du foie (Fibroscan) ou une biopsie hépatique. Ces interventions pourraient aider à déterminer quels patients courent un risque accru d’IHT ou de cancer du foie.

Accent sur le TDF
Selon l’équipe DAD, l’association trouvée entre l’usage du TDF et l’IHT ou le cancer du foie était inattendue. Ils ont même constaté cette association parmi les participants n’ayant pas d’hépatite virale.

Comme cette association avec le TDF est nouvelle, les chercheurs ne connaissent aucun mécanisme biologique connu qui puisse expliquer le lien entre ce médicament et la présence de lésions graves au foie. Il n’empêche qu’ils soupçonnent le TDF de nuire aux parties des cellules hépatiques responsables de la production d’énergie, c’est-à-dire les mitochondries.

Lors d’une analyse de données distincte se rapportant à 21 000 personnes séropositives figurant dans la DAD (analyse en voie de publication), les chercheurs ont également constaté qu’une augmentation persistante des taux enzymatiques du foie était associée à l’usage de ténofovir. Aucun des participants en question ne présentait de co-infection par un virus causant l’hépatite. Ce résultat soulève la possibilité que le ténofovir soit associé à l’inflammation du foie chez certaines personnes qui le prennent.

De plus, lors d’un essai contrôlé contre placebo sur la prophylaxie pré-exposition (PrEP) par Truvada (TDF + FTC) mené auprès de femmes séronégatives en bonne santé, on a découvert un risque accru d’enzymes hépatiques modérément élevés dans le sang de certaines utilisatrices du TDF. Notons toutefois que le TDF n’a pas été utilisé pendant de très longues périodes lors de cette étude, et l’observance thérapeutique a été moins bonne que lors d’autres recherches.

Toutes ces données nous amènent à penser que ce serait une bonne idée de poursuivre l’étude du TDF comme source potentielle de dommages au foie.

Accent sur les inhibiteurs de la protéase
Le fosamprénavir (formulation ayant remplacé son prédécesseur l’amprénavir) n’est presque jamais prescrit de nos jours dans les pays à revenu élevé. À sa place, on utilise d’autres inhibiteurs de la protéase, comme les suivants : darunavir (Prezista et dans Prezcobix) + ritonavir (Norvir); atazanavir (Reyataz) + ritonavir; et dans certains cas lopinavir + ritonavir (dans Kaletra). L’équipe DAD a trouvé que, en général, ces autres inhibiteurs de la protéase n’étaient pas associés à un risque accru d’IHT ou de cancer du foie. Les chercheurs ont toutefois affirmé que leur base de données incluait des informations insuffisantes sur le darunavir.

Points clés
Quoique de nature grave, les cas d’IHT et de cancer du foie ont été des événements très rares dans l’étude DAD, se produisant chez moins de 1 % des participants utilisant des analogues nucléosidiques ou d’autres médicaments susceptibles d’augmenter leurs risques à l’égard de ces complications.

Les virus causant l’hépatite (B et C) jouent également un rôle dans le déclenchement et l’aggravation des lésions hépatiques. À l’avenir, à mesure que les traitements anti-VHC puissants et entièrement oraux deviendront plus accessibles au Canada et dans les autres pays à revenu élevé, il est probable que davantage de personnes guériront de l’hépatite C (VHC) et qu’il y aura moins de cas de complications liées à cette infection, comme l’IHT et le cancer du foie. Soulignons toutefois que près de 20 % des participants ayant présenté ces complications n’avaient ni la co-infection au VHC ni la co-infection au VHB.

Les prétendus médicaments « d » sont mentionnés dans cette étude. L’utilisation de ces médicaments est déconseillée par les lignes directrices des pays à revenu élevé parce qu’ils sont associés à des lésions douloureuses aux nerfs (neuropathie périphérique). De plus, d4T est associé à des changements dans la forme corporelle faisant partie du syndrome de lipodystrophie lié au VIH.

L’équipe DAD a constaté que le risque d’IHT ou de cancer du foie n’a commencé à diminuer chez les participants qu’à partir de la sixième année suivant l’arrêt de la prise de médicaments « d ». Selon les chercheurs, il est donc possible que l’exposition à d4T et à ddI ait causé des « dommages irréversibles aux tissus ». Cette découverte de lésions persistantes ou d’un rétablissement retardé fait écho à une autre étude bien plus petite où l’on avait inculpé l’un des médicaments « d » (ddI) dans des cas de lésions hépatiques. Comme un nombre insuffisant de personnes ont cessé de prendre le TDF (il est généralement bien toléré), l’étude DAD a fourni peu de données sur le rétablissement des personnes atteintes de lésions hépatiques liées au TDF.

La prudence s’impose

L’étude DAD est une étude par observation. À cause des limitations inhérentes à ces études, elles ne peuvent jamais prouver de lien de cause à effet; autrement dit, l’étude DAD ne pourrait jamais prouver que le TDF (ou tout autre médicament) provoque des lésions hépatiques graves. Un tel lien ne pourrait être prouvé que par une étude de très grande envergure conçue de façon plus rigoureuse sur le plan statistique. Cependant, avant de se lancer dans une initiative coûteuse et de longue haleine de cet ordre, d’autres chercheurs qui gèrent des bases de données portant sur des personnes séropositives devraient envisager d’effectuer des analyses semblables pour confirmer ou réfuter les résultats de l’étude DAD.

L’équipe DAD n’a pas recueilli de données détaillées sur la consommation d’alcool. Comme les excès d’alcool peuvent causer de graves dommages au foie, il est possible que ce facteur ait faussé par inadvertance l’interprétation des données par les chercheurs. Notons cependant que les responsables d’une étude antérieure menée aux Pays-Bas ont étudié des données portant sur plus de 18 000 personnes séropositives afin de trouver des indices de lésions hépatiques. Ces chercheurs ont évalué l’exposition aux médicaments anti-VIH et disposaient de données sur la consommation d’alcool. Ayant réussi à écarter la consommation excessive d’alcool comme facteur (en excluant de telles personnes de son analyse), l’équipe néerlandaise a constaté un lien important entre l’exposition aux médicaments « d » et un risque accru de lésions hépatiques. Dans cette étude, les chercheurs ont évalué un aspect particulier des lésions hépatiques : une pression sanguine élevée dans les vaisseaux sanguins du foie (hypertension portale). Comme l’équipe DAD, les chercheurs néerlandais ont trouvé que les cas de lésions hépatiques graves liés aux médicaments « d » étaient très rares, se produisant chez moins de 1 % des personnes traitées par ces médicaments. Dans certains cas, l’équipe néerlandaise a observé que les lésions hépatiques se produisaient également chez des personnes recevant un médicament « d » en combinaison avec le TDF. Cependant, un problème important lié à l’étude néerlandaise est qu’il s’agissait d’une étude par observation.

Recherches nécessaires

Le TDF est généralement bien toléré et constitue un élément important de nombreux régimes anti-VIH efficaces. Il a été utilisé de manière sûre par des dizaines de milliers de personnes vivant avec le VIH depuis de nombreuses années. L’équipe DAD n’a pas conseillé aux médecins de cesser de prescrire le TDF. D’autres analyses de bases de données d’envergure seront nécessaires pour confirmer ou réfuter les résultats de l’étude DAD. Si ces derniers sont confirmés, d’autres recherches seront nécessaires pour mieux comprendre les façons dont le TDF pourrait nuire au foie et déterminer quels patients recevant ce médicament seraient sujets aux lésions hépatiques. La bonne nouvelle provenant de l’étude DAD est qu’il est probable que les lésions hépatiques de ce genre sont très rares.

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Sources : www.jim.fr
Depuis le 1er février, la France accepte que les voyageurs à destination de la Guyane n’aient reçu qu’une seule injection du vaccin contre la fièvre jaune. Jusqu’ici, malgré la préconisation de l’OMS, les personnes devaient se refaire vacciner tous les dix ans.

Rappelons qu’en mai 2013, le groupe « SAGE » de l’OMS (groupe stratégique consultatif d’experts chargé des recommandations concernant les vaccins et produits biologiques) demandait la suppression des rappels vaccinaux décennaux du vaccin antiamarile,  vaccin obligatoire ou fortement recommandé pour de nombreux pays africains ou sud-américains. En effet, s’appuyant sur des données « très fiables », les experts ont affirmé que les échecs de ce vaccin sont extrêmement rares -« il donne en 30 jours une protection immunitaire efficace à 99% des sujets vaccinés »- et n’ont pas de relation avec le temps écoulé depuis la vaccination : les personnes pour lesquelles il n’a pas été assez efficace ont contracté la maladie dans les 5 ans qui ont suivi leur vaccination. Le rappel à 10 ans, établi par l’actuel règlement sanitaire international (RSI), ne semble alors pas avoir d’intérêt.

La France a pris son temps

Les modifications apportées au RSI, prenant en compte le fait qu’ « une seule dose de ce vaccin suffit », selon le site de l’OMS, entreront en vigueur en juin 2016. L’analyse actualisée des zones à risque de fièvre jaune sera aussi l’objet d’un groupe de travail avec les pays endémiques. Depuis mai 2015, les pays qui le souhaitent peuvent déjà appliquer ce nouveau règlement, et de nombreux pays s’y sont mis, y compris en Afrique*. La France, elle, a attendu ce mois de février pour le faire…Cette petite révolution est une bonne nouvelle globalement pour les dépenses de santé, mais présente des côtés négatifs.

Revers de la médaille

D’abord, le RSI, instrument juridique de la sécurité sanitaire mondiale, qui a force d’obligation sur 196 pays, n’empêche pas de se pencher sur les cas individuels. C’est pourquoi les médecins s’interrogent sur l’universalité de cette décision et l’OMS reconnaît qu’il reste à déterminer les groupes « à risque » (d’inefficacité du vaccin), tels les nourrissons ou les personnes porteuses du VIH, qui auraient peut-être intérêt à recevoir une dose de rappel. Autre aspect délétère : déjà vacciné il y a très longtemps, on pourra partir sans avis spécialisé, notamment dans la région africaine. Or l’intérêt de l’ancien règlement était le passage obligatoire en centre de vaccination internationale permettant de délivrer aux personnes une information actualisée et personnalisée sur les risques de leur voyage et les moyens de leur prévention.

Dr Blandine Esquerre

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