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Source : franceinter.fr

 

Le Défenseur des droits vient de produire un nouveau rapport (« Des droits fragilisés, des protections à renforcer ») 3 ans après le premier sur la question. Il dresse ce bilan après une forte augmentation des réclamations qui lui sont adressées en matière de défense des droits des personnes malades étrangères.

Les titres de séjour délivrés

Jacques Toubon commence par battre en brèche une idée reçue :  « non, le système de santé français n’est pas à l’origine d’un ‘appel d’air' ». Les statistiques et chiffres officiels vont à l’encontre de cela. Sur 225 500 titres de séjour délivrés à l’issue d’une première demande en 2018, 4310 l’ont été pour raisons médicales : c’est moins de 2%. Et sur ces chiffres, moins d’1 % des dossiers présentés aux médecins de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) pour obtenir un titre de séjour pour soins, sont concernés par la fraude.

Système de protection

Et pourtant, cette perception persiste. Et elle rend _ »plus difficile l’exercice légitime des droits des personnes malades étrangères » selon le rapport du Défenseur des droits. Il souligne au passage un effet pervers de la réforme de l’assurance maladie instaurant la « Protection universelle maladie » (la Puma) en 2015. Elle a conduit à « un recul imprévu »_ des droits pour de nombreux étrangers en situation régulière : contrôle de la régularité du séjour « plus restrictifs qu’auparavant », difficultés d’affiliation pour les étrangers récemment installés en France.

Les étrangers en situation irrégulière eux, demeurent exclus du système de protection universelle. L’AME – l’aide médicale d’Etat – fait l’objet d’attaques régulières quand bien même elle protège moins. Jacques Toubon la qualifie de dispositif dérogatoire, coûteux et favorisant des pratiques discriminatoires avec des « refus de soins » illégaux mais souvent justifiés « par le surcoût administratif voire financier » pour les médecins. « La prise en charge des frais de santé de toute personne résidant sur le territoire s’impose » dit le rapport, « tant au regard du respect des droits fondamentaux que d’un point de vue épidémiologique. Elle est un enjeu majeur de santé publique. »

Enjeu majeur de santé publique

Jacques Toubon relève des « difficultés accrues » des étrangers malades à obtenir un titre de séjour pour se faire soigner, depuis qu’une réforme, il y a 3 ans, a conduit à une « baisse drastique des avis médicaux favorables au maintien sur le territoire »« L’accès au séjour des personnes porteuses du VIH notamment, demeure préoccupant« , note le Défenseur. L’AME a un _ »enjeu majeur de santé publique »_, et le Défenseur des droits met en garde contre le risque de réserver à certains un « accès résiduel » aux soins : la prise en charge tardive d’une personne non soignée « sera plus lourde qu’une prise en charge précoce », rappelle-t-il.

« Nous avons eu écho de plusieurs cas de personnes gravement malades et qui ont été renvoyées », regrette Nicolas Klausser de la Cimade. « Notamment des personnes qui souffraient de sclérose en plaques, avec un traitement lourd auquel elles n’ont plus accès dans leur pays. » Des avis défavorables sont aussi rendus à l’encontre de personnes porteuses du virus VIH. Les médecins de l’OFII – Office français de l’Immigration et de l’Intégration – ont remplacé ceux des ARS – les agences régionales de santé – dans la délivrance des titres de séjours pour soin. Et ils ont manifestement une interprétation plus restrictive des conditions de santé nécessaires, estime pudiquement la CIMADE. Chiffres à l’appui : le taux d’avis favorables au séjour baisse à 54%, contre 77% en 2016.

Source : unaids.org

IDAHOT 2019 : L’ONUSIDA appelle les pays à abroger les lois discriminatoires et à adopter des lois qui protègent les individus contre la discrimination.

Les lois discriminatoires plongent les populations clés dans la clandestinité, hors de portée des services sanitaires et sociaux essentiels.

GENÈVE, 16 mai 2019 — Déclaration à la presse

À l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT) qui a lieu le 17 mai, l’ONUSIDA lance un appel à tous les pays pour qu’ils abrogent les lois discriminatoires à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI).

La stigmatisation envers les populations clés (hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, professionnel(le)s du sexe, personnes transgenres, consommateurs de drogues injectables, détenus et autres personnes incarcérées) est renforcée par la législation pénale, qui alimente à son tour la violence, l’exploitation et le climat de peur, compromettant ainsi les efforts pour rendre les services anti-VIH accessibles à ceux qui en ont besoin.

« Nous avons tous l’obligation morale et légale d’abroger les lois discriminatoires et d’adopter des lois qui protègent les individus contre la discrimination », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim. « Pour pouvoir en finir avec l’épidémie de sida, nous allons avoir besoin de protection contre la violence, de justice et d’égalité pour tous. »

Plus de 65 pays pénalisent les relations entre personnes de même sexe.

Dont huit qui imposent la peine de mort. À l’échelle mondiale, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont environ 28 fois plus susceptibles de contracter le VIH que la population générale, et beaucoup moins enclins à recourir aux services anti-VIH. En 2017, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont représenté 18 % des nouvelles infections à VIH dans le monde.

« Il est absolument capital de créer un monde dans lequel toutes les personnes pourront accéder aux services sociaux et de santé dont elles ont besoin, à l’abri de toute menace de violence et de discrimination. La couverture santé universelle doit atteindre tout le monde : les minorités sexuelles et de genre ont le même droit à la santé que n’importe qui d’autre », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé.

Les personnes transgenres, dont on estime qu’elles représentent 0,1 à 1,1 % de la population mondiale, sont souvent confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. On estime que les femmes transgenres sont 13 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les autres adultes en âge de procréer et que 16,5 % des femmes transgenres vivent avec le VIH.

« La justice et la protection pour tous sont des éléments fondamentaux pour avancer sur l’Agenda 2030 pour le développement durable et les Objectifs de développement durable. Adopter et faire appliquer des lois et des politiques non discriminatoires, abroger les lois répressives et assurer l’accès à la justice pour tous sont autant de mesures essentielles à prendre pour respecter l’engagement de ne laisser personne pour compte », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement.

ONUSIDA

L’ONUSIDA rejoint le Secrétaire général des Nations Unies et le Haut-Commissaire aux droits de l’homme dans cet appel pour la fin de la criminalisation des personnes LGBTI, leur protection contre la violence et la discrimination et leur total accès aux services de santé et autres services sociaux.

L’IDAHOT, journée hommage à la diversité sexuelle et de genre dans le monde entier, est célébrée chaque année le 17 mai.

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Source : Univadis.fr

Grâce à l’amélioration de l’efficacité et de l’accès aux traitements, l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) vieillissantes est aujourd’hui voisine de celles des personnes non infectées. Pour autant, la prévalence de la fragilité chez les PVVIH serait a minima de 5% à 50 ans, alors que ce chiffre est habituellement retrouvé à l’âge de 65 ans dans une population non infectée.

Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissementvient de publier un article rappelant les concepts et enjeux liés à la question de la fragilité et spécifiques aux PVVIH. Celui-ci rappelle les deux principaux modèles retenus : vieillissement accéléré par accumulation de déficits (modèle de Rockwood) ou syndrome médical relatif à un phénotype spécifique (modèle de Fried) qui est prédictible à partir de la présence de 3 de 5 marqueurs (force, endurance, activité physique, vitesse de marche, évolution pondérale). Sur cette base, les PVVIH entreraient dans la fragilité plus précocement que le reste de la population, avec 5% de fragilité et 50% de pré-fragilité à l’âge de 50 ans.

De nombreuses études se sont penchées sur les associations existant entre l’infection VIH et la fragilité, et sont rappelées dans l’article : ancienneté de l’infection, taux de CD4, durée du traitement antirétroviral, mais aussi présence de certaines comorbidités comme la co-infection VHC ou la dépression, ou encore variation de l’IMC ou statut socio-économique. Dans des cohortes aux larges effectifs, l’association à la présence de douleur ou de marqueurs pro-inflammatoires a aussi été décrite.

In fine ...

Si l’exposition des PVVIH au risque de fragilité précoce semble incontestable, les études décrivant sa prévention restent rares. Des travaux ont par exemple décrit l’intérêt d’un programme régulier d’exercices physiques supervisés sur l’amélioration de la composition corporelle, mais aucun n’a permis de montrer pour l’heure que certaines interventions permettaient de retarder plus globalement l’apparition des marqueurs de fragilité. Ce déficit d’information est sans doute actuellement le principal frein à l’intégration du repérage systématique du risque de fragilité parmi les PVVIH.

Source: Seronet.info

 

Le directeur médical du 190, centre de santé sexuelle parisien à destination des hommes gays, est formel : il faut aussi faire la révolution du dépistage des IST. Plus complet, mieux ciblé et surtout beaucoup plus régulier. Selon le docteur Michel Ohayon, les nouvelles méthodes de détection doivent changer la donne de la prévention, en s’appuyant sur la Prep, un outil majeur contre le VIH mais aussi les autres infections sexuellement transmissibles. Avec son franc-parler habituel, il confie sa vision pour les prochaines années, à partir des constats de ses consultations parisiennes.

On parle beaucoup aujourd’hui de la stagnation de l’épidémie de VIH, mais également d’une hausse des autres infections sexuellement transmissibles. Qu’observez-vous au 190 ?

Michel Ohayon s’exprime :

La stagnation concernant le VIH est là depuis plusieurs années ; ce n’est plus une surprise. Les chiffres globaux pour la France ne sont pas mauvais en tant que tels, mais pas de bonne qualité. Les sous-déclarations sont encore trop importantes et la méthode de recueil des données pour les cliniciens, dématérialisée, demeure un vrai casse-tête, notamment ici au 190. Les chiffres de 2017 ne surprennent personne. Je ne m’attendais pas à un impact de la Prep sur les cas de VIH pour cette année-ci ; nous savions que 2016 et 2017 seraient deux années « blanches » à ce niveau. Au 190, on ne voit pas de différences avec ces tendances globales en 2017, mais, en revanche, elles sont frappantes pour 2018, en termes de baisse du nombre de contaminations au VIH.

Pour les autres IST, c’est une autre histoire.

Plusieurs phénomènes parallèles se produisent. Le premier qu’on constate depuis longtemps, bien avant la Prep, c’est quelqu’un qui rentre dans un suivi régulier de sa santé sexuelle, avec un dépistage des IST en cohérence avec son activité sexuelle : peu souvent si peu de partenaires, plus souvent si de nombreux partenaires. Nous allons voir une répétition des IST qui va se tarir avec le temps. Cela ne date pas d’hier, mais cela continue à se démontrer : rentrer dans un système répétitif de dépistage des IST a un impact sur leur raréfaction. Deuxième chose, il y a des IST qui progressent et d’autres pas. La dynamique épidémiologique de ces dernières n’est pas la même en fonction de l’activité sexuelle. Celle qui y est la plus sensible, c’est le gonocoque. Avec une incubation très courte, cette IST est le reflet immédiat de la vie sexuelle. J’ai regardé les statistiques du gonocoque pour 2018, et leur nombre est en forte augmentation. La grande « explosion » concernant cette IST date de 2014 dans nos chiffres, à la suite du développement, les années précédentes, des techniques de dépistage et de leur amélioration, dont Le 190 est grandement à l’origine. Nous avons alors dépisté des cas qu’on ne voyait pas avant et qu’on ne traitait donc pas. Si on regarde les chiffres 2017de Santé publique France, ces derniers nous disent que toutes les IST augmentent sauf la syphilis, alors que c’était l’inverse avant. Il y a une explication très simple : les personnes vivant ou non avec le VIH étaient dépistées pour la syphilis, car c’était un test sérologique sanguin, alors que les autres dépistages des IST n’étaient pas faits, car le dépistage urinaire ou local ne s’est développé à grande échelle que depuis très peu de temps. La montée visible d’une augmentation de quasiment toutes les IST (hors syphilis) est grandement due à ce changement de stratégie de dépistage.

Concernant la syphilis.

Celle-ci est repartie à la hausse lorsque les traitements de cette dernière sont venus à manquer. Les deux pénuries, dont une encore au début de l’année 2018 ont tout de suite été suivies d’une hausse des cas constatés au 190. Autre constat important, dans le milieu gay que nous observons au 190, c’est que les IST ne sont pas qu’une question de nombre de partenaires ou de forte activité sexuelle, mais aussi liées au circuit sexuel dans lequel évolue la personne. Depuis cinq ans, les IST ont beaucoup « changé de camp ». Avant je disais que pour choper une IST, c’était simple ; il suffisait d’aller dans des bordels. Aujourd’hui, c’est là où je vous conseillerais d’aller si vous voulez les éviter ! Actuellement, les personnes qui fréquentent ce genre d’établissements n’ont quasiment pas d’IST. Pourquoi ? Parce que ce ne sont plus les mêmes personnes qui s’y trouvent. En ce moment, c’est dans les soirées chemsex (1) qu’il y a la majorité des cas d’IST. Les critères associés aux IST sont ces soirées et les pratiques qui vont avec. Par exemple, la recrudescence des cas d’hépatite C au dernier semestre 2018, elle concerne les clusters (2) de chemsexeurs. Cela bouge en ce moment. Il n’y a pas un milieu gay uniforme, mais une série de micro-espaces dans lesquels les personnes évoluent, micro-espaces qui restent souvent assez étanches. C’est ce phénomène qui nous a surpris. C’est ainsi que nous expliquons au 190, avant l’arrivée de la Prep, la forte baisse des nouvelles contaminations au VIH. Nous pensons que les usagers du centre baisent entre eux. Et donc, de par le suivi, les dépistages réguliers, la mise sous traitement en cas de diagnostic positif, les traitements pour « casser » les IST et donc les portes d’entrée, tout cela a eu un impact plus important qu’ailleurs.

Au 190, vous avez entrepris une action de détection précoce et systématique de toutes les IST. Avez-vous constaté un impact concret sur le nombre d’IST, de récidives chez les personnes que vous suivez régulièrement ?

Certainement ! Même si les personnes qui se dépistent le plus (c’est-à-dire tous les trois mois) sont les prepeurs. Il y aura toujours des gens qui se dépisteront moins d’une fois par an. C’est une forme de butée incompressible. La majorité des nouveaux cas de VIH s’explique par un recours trop faible au dépistage. Pour les IST, on en dépistera toujours, car nous avons un turn-over régulier chez nos patients. Mais chez les personnes qui entrent dans cette répétition des tests, au bout d’un moment, ces dernières n’ont plus d’IST. Un véritable assèchement des cas d’IST, je le prévois pour dans deux ans. Cela fait un peu Nostradamus ! On commence à voir l’impact de la Prep sur le VIH, mais il ne peut pas être aussi important sur les autres IST, ce n’est pas possible. Comme on le sait, le traitement préventif (Prep) n’est directement efficace que contre le VIH. À partir de là, c’est la détection des IST chez les prepeurs et l’extension de cette détection globale et régulière chez les personnes qui ne sont pas sous Prep, les séropositifs-ves au VIH notamment, qui permettra d’atteindre cet objectif ; ce qui est en train de se faire. C’est encore loin d’être parfait, mais c’est beaucoup mieux qu’avant. On voit notamment arriver beaucoup plus souvent des patients qui viennent faire un test car un partenaire sexuel leur a confié avoir contracté une IST. Cette notification est beaucoup plus régulière d’après mes constatations. Nous traitons d’emblée, avec ou sans symptômes. Ce que les personnes acceptent alors que ce n’était pas le cas avant. Une nouvelle culture de santé, un nouveau rapport au dépistage est en train de se créer. Mais c’est plus long et je pense que c’est pour cela que d’ici deux ans, on verra l’impact de cette stratégie dans les chiffres globaux.

Quelles stratégies ou politiques de dépistage recommanderiez-vous afin de juguler le nombre d’IST, hors VIH ?

Il y a pas mal de choses à faire. D’abord, en terminer avec l’approche syndromique, qui reste le dogme en vénéréologie [spécialité médicale qui prend en charge les maladies vénériennes, ancien nom des IST, ndlr] à peu près partout. C’est-à-dire l’orientation du dépistage fondée sur les symptômes. Au 190, si nous devions nous fonder là-dessus, nous ne trouverions pas grand-chose, voire rien du tout. Deuxièmement, il est assez bizarre de voir, aujourd’hui encore, à quel point le dépistage, tel qu’il se réalise dans la vraie vie, se calque sur une normalisation absolue de la sexualité. En gros : les gens n’auraient une sexualité qu’avec leurs seuls organes génitaux, c’est tout ! Dès lors, on ne cherche pas ailleurs, symptôme ou non d’ailleurs. Alors que pourtant, c’est « jackpot » à chaque fois pour nous ! Il faut être proactif. Ce qui doit déterminer le dépistage, chez les hommes comme les femmes, c’est l’activité sexuelle et le nombre de partenaires, mais pas le fait d’avoir cliniquement quelque chose de visible. D’ailleurs, toute partie de son corps avec laquelle on fait du sexe peut être porteuse d’une IST, et il faut le faire savoir. Après, évidemment se pose la question de l’universalisme du dépistage. Nous avons un dispositif, très insuffisant, mais qui a le mérite d’exister, c’est celui des Cegidd (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des infections par le VIH et les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles).

… leur vocation était de cibler les populations exposées, mais ce n’est pas ce qu’ils font concrètement, pour la plupart.

Ils font du dépistage majoritairement pour une population assez peu concernée par le VIH et les IST, ne font que très peu de Prep et donc, au regard de l’épidémie, ne font pas grand-chose. Ce n’est pas facile certes, car cela signifie qu’il faut écarter de ce dispositif une grande majorité des personnes qui y vont aujourd’hui. Nous commençons nous-mêmes à nous poser la question. Depuis notre déménagement, nous voyons arriver des hommes et femmes, jeunes et hétérosexuelles, qui n’ont pas réellement leur place dans un centre communautaire pour les gays et bisexuels comme le nôtre. Nous ne sommes pas habitués. Nous les recevons, mais nous allons devoir dire non. Car pendant ce temps-là, c’est un temps que nous ne consacrons pas à des gens bien plus exposés et concernés. C’est compliqué évidemment, car on nous rétorque que les jeunes sont également vulnérables. La santé sexuelle, en tant que telle, n’a pas beaucoup de place dans la prise en charge globale des citoyens. La santé ambulatoire est en train de mourir en France, faute de médecins généralistes disponibles sur ces questions. Même Paris devient un désert médical ! Et ce n’est pas avec le prix actuel de la consultation que cela peut s’arranger. Les médecins ne peuvent faire que de l’abattage. Il y a vraiment des choses à inventer, en termes de formation comme de prise en charge, car ce qu’on a mis en place est insuffisant pour mettre un terme aux IST.

Source : LeFigaro.fr

La France doit accroître sa contribution au Fonds mondial qui finance la lutte contre le VIH, a estimé aujourd’hui le Conseil National du Sida (CNS), parmi «quatre recommandations aux pouvoirs publics» avant le G7 santé prévu la semaine prochaine à Paris. Alors que les progrès de la lutte contre le sida «marquent le pas», le gouvernement doit «favoriser la hausse des ressources du Fonds mondial en élevant la contribution française et en suscitant de nouveaux financements», estime l’organe consultatif officiel.

La France accueillera le 10 octobre, à Lyon, la conférence triennale de reconstitution des fonds de cette organisation internationale consacrée au combat contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a estimé en février que l’objectif du Fonds de récolter 14 milliards de dollars pour la période 2020-2022 contre 12,2 milliards lors de la précédente réunion des donateurs représentait «un défi». En contrepartie de l’augmentation de sa contribution, la France doit «obtenir du Fonds mondial des précisions sur son argumentaire d’investissement», ajoute le Conseil national du sida et des hépatites virales dans son avis.

Le Fonds devrait par exemple préciser les ressources allouées à chacun des axes de sa stratégie, pour «mieux appréhender» l’impact de ses actions, estime le CNS.

Troisième recommandation adressée par le CNS : la France doit «obtenir des engagements d’évolution du Fonds mondial».

Parmi les évolutions suggérées, le CNS juge que le Fonds mondial devrait «favoriser une approche plus transversale, intégrée et coordonnée» et envisager «un élargissement souple et modulable de son périmètre» à d’autres maladies.

Enfin, pour «renforcer son positionnement» dans le domaine de la santé mondiale, la France doit également «davantage affirmer ses priorités» en matière de lutte contre le VIH lors des prochains rendez-vous internationaux sur le sujet, suggère-t-il. Elle doit notamment pousser pour une meilleure coordination des politiques des différents pays, en particulier au niveau européen. La France, qui a pris la présidence tournante du G7 en avril, accueillera les 16 et 17 mai une réunion des ministres de la Santé de ce «Club des Sept», qui se penchera sur les inégalités d’accès aux soins et l’efficacité des systèmes de santé, mais aussi sur l’objectif d’éliminer d’ici 2030 les pandémies de sida, de tuberculose et de paludisme.

Source : ansm.sante.fr

Face aux enjeux des ruptures de stock et aux risques d’introduction de médicaments falsifiés dans le circuit légal, l’ANSM a poursuivi en 2018 ses actions vis-à-vis des grossistes-répartiteurs. Les inspections, conduites par les Agences Régionales de Santé (ARS) en lien avec l’ANSM, ont mis en évidence qu’il existe encore des grossistes-répartiteurs qui ne remplissent pas leurs obligations de service public.

En 2018, l’ANSM a ainsi prononcé 5 injonctions et 5 sanctions financières à l’encontre de ces grossistes-répartiteurs, dits « short-liners », pour un montant total de 480 500 €.

Les grossistes-répartiteurs réalisent les opérations

D’achat, de vente, de stockage et de distribution de médicaments et disposent d’autorisations délivrées par l’ANSM pour ces activités. Le code de la santé publique leur impose des obligations de service public. C’est sur ce point que certains grossistes-répartiteurs font défaut et sont désignés comme étant des »short liners ».

Attirés par la rentabilité du marché, notamment par le biais des exportations parallèles, les « short-liners » développent leur activité sans respecter tout ou partie de leurs obligations, en particulier de disposer d’une collection suffisante de médicaments, ce qui nécessite des capacités de stockage adéquates, et d’être en mesure de livrer les officines dans les 24 heures. Ces obligations entraînent un coût non négligeable dans le fonctionnement des grossistes-répartiteurs mais sont indispensables à l’approvisionnement approprié et continu des patients en France.

Cette problématique est essentielle et va au-delà de la question d’équité entre les acteurs de ce marché.

Elle peut favoriser l’introduction des médicaments falsifiés dans la chaîne légale de distribution, compliquer la traçabilité et entraîner un asséchement du marché car certains « short-liners » achètent des médicaments à moindre coût en France pour les revendre dans d’autres pays européens.

En complément des suites administratives et des sanctions financières, l’ANSM, en lien avec les ARS, recourt également à un certain nombre d’actions tels qu’une vigilance renforcée sur la qualité et la complétude des dossiers soumis dans le cadre de la demande d’ouverture d’un grossiste-répartiteur et la systématisation d’une inspection sur site durant l’année suivant l’ouverture effective au cours de laquelle est vérifiée notamment la mise en œuvre des engagements pris par le pharmacien responsable au moment de la demande.

 

Source : sciencesetavenir.fr

Une personne séropositive traitée efficacement ne transmet pas le VIH (virus du sida) lors de rapports non protégés par un préservatif, confirme une nouvelle étude publiée dans The Lancet. Ces résultats confirment ainsi le message martelé depuis des années par les organisations de lutte contre le VIH, et montrent l’importance d’un meilleur accès aux traitements pour enrayer l’épidémie.

« Le risque de transmission du VIH avec une thérapie antirétrovirale qui supprime la charge virale est de zéro »

POUR LES GAYS.

Cette recherche de grande ampleur, menée dans 14 pays européens, a suivi pendant huit ans (2010 – 2017) près de 1.000 couples d’hommes ayant des rapports non protégés et où l’un des partenaires est séropositif mais avec une charge virale indétectable (on parle de couple « sérodifférent »), grâce aux médicaments antirétroviraux. Résultat : aucun cas de transmission du VIH n’a été observé au sein de ces couples, conclut l’article. Au cours des 8 années qu’a duré l’étude, les chercheurs estiment que l’usage d’un traitement antirétroviral efficace a permis d’empêcher environ 472 transmissions du VIH au cours des 8 années de l’étude.

…ET LES HETEROS.

Ces conclusions renforcent celles auxquelles les chercheurs étaient parvenus lors de la première phase de l’étude, publiée en 2016, incluant plus de 500 couples hétérosexuels, et plus de 300 couples homosexuels. Cette première étude avait montré que le risque de transmission du VIH chez les couples hétérosexuels sérodifférents était de zéro. Mais ils avaient alors estimé qu’on ne pouvait pas totalement exclure un risque de transmission pour des rapports anaux sur une période plus longue.

Cette fois, « nos résultats apportent une preuve concluante pour les hommes gays que le risque de transmission du VIH avec une thérapie antirétrovirale qui supprime la charge virale est de zéro« , estime Alison Rodger, professeure à l’University College London, qui a codirigé l’étude. Pour obtenir ces données, les chercheurs soumettaient les couples tous les 6 à 12 mois à des questionnaires confidentiels sur leur comportement sexuel, un dépistage du VIH chez le partenaire séronégatif, et la mesure de la charge virale dans le sang chez le partenaire séropositif. En cas d’infection, des tests génétiques déterminaient si le virus était génétiquement similaire au virus de leur partenaire ou s’il avait été acquis d’un autre partenaire sexuel.

VIH indétectable = VIH non transmissible

Le principe selon lequel une personne sous traitement ne transmet plus le virus, résumé par le slogan « U = U » (pour « undetectable equals untransmittable », en anglais), est défendu depuis plusieurs années par les associations de lutte contre le sida. Cette nouvelle étude « peut nous aider à faire passer le message qu’il n’y a ‘pas de risque' », notamment auprès des médecins généralistes, estime Aurélien Beaucamp, président de l’association française Aides, interrogé par l’AFP.

Cette idée est apparue pour la première fois en 2008, dans un rapport de la Commission fédérale suisse pour les problèmes liés au sida (aujourd’hui CFSS), connu depuis sous le nom de « Swiss statement ». Après une vague initiale d’opposition, elle fait désormais partie intégrante de la stratégie d’organisations comme Onusida, qui vise la fin de l’épidémie d’ici 2030 en se basant sur trois piliers: que 90% des personnes contaminées soient au courant de leur séropositivité, que 90% de ces dernières aient accès aux antirétroviraux et que 90% des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable. Aujourd’hui, moins des deux tiers (59%) des personnes séropositives sont sous traitement, avec d’importantes disparités entre les pays occidentaux et les pays en voie de développement.

Dépistage des populations à risque : le vrai cheval de bataille

Dans un commentaire indépendant sur l’étude, Myron Cohen, l’un des pionniers des recherches sur l’efficacité des traitements du VIH pour réduire les contaminations, qualifie les résultats de la Pr Rodger et de ses collègues d' »importants » mais souligne qu’on ne peut pas baser la stratégie de prévention uniquement sur ce principe. « Il n’est pas toujours facile pour les gens de se faire dépister ou d’avoir accès aux soins, de plus, la peur, la stigmatisation, l’homophobie (…) continuent à entraver les traitements du VIH« , souligne le Pr Cohen (université de Caroline-du-Nord, États-Unis).

Parmi les limites de leurs recherches, les auteurs notent ainsi que la majorité des participants séropositifs étaient sous antirétroviraux depuis plusieurs années, et qu’ils disposaient donc de « données limitées sur le risque de transmission au cours des premiers mois de thérapie antirétrovirale« . « La difficulté, c’est que c’est pendant la période précoce de l’infection qu’une transmission du VIH a le plus de probabilité de se produire« , note le Fonds mondial contre le sida, qui insiste pour cette raison sur l’importance de « faire davantage pour encourager les populations à risque à se dépister« .

Cette organisation espère lever 14 milliards de dollars à Paris en octobre 2019 pour financer ses actions, contre 12,2 milliards lors de la précédente réunion des donateurs en 2016. Depuis le début de l’épidémie, 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 35 millions en sont mortes. Malgré les progrès de la prévention et des traitements, il y a eu encore 1,8 million de nouvelles contaminations en 2017 (contre 3,4 millions au pic de l’épidémie, en 1996) et près de 1 million de décès, soit moitié moins qu’en 2005.

Source : Seronet.info

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé (3 mai) la désignation de Donald Kaberuka en tant que président et de Lady Roslyn Morauta en tant que vice-présidente de son Conseil d’administration.

De 2005 à 2015, Donald Kaberuka a occupé la fonction de président de la Banque africaine de développement et de son conseil d’administration. Il avait auparavant été ministre des Finances du Rwanda, de 1997 à 2005. « Le Fonds mondial est un partenariat extraordinaire, qui a changé la destinée de l’humanité au cours des vingt dernières années », a déclaré Donald Kaberuka. « Il est temps désormais de faire face aux problématiques émergentes et de pérenniser les acquis. Je me réjouis de travailler avec le Conseil d’administration et l’équipe du Fonds mondial pour aller plus loin. Éradiquer ces trois épidémies est le combat de notre temps, et le Fonds mondial a prouvé que la victoire est possible », indique-til dans un communiqué du Fonds mondial.

Lady Roslyn Morauta est une partenaire de longue date du Fonds mondial.

Elle a été présidente de l’Instance de coordination nationale de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Alors qu’elle était Première Dame de Papouasie-Nouvelle-Guinée, elle a vigoureusement défendu la santé, les programmes de lutte contre le VIH et les questions liées au genre, précise le communiqué du Fonds mondial. « Le Fonds mondial peut apporter un soutien extraordinaire, et je sais d’expérience la différence que cela peut faire », a-t-elle indiqué. Ils ont été élus pour un mandat de deux ans qui prend effet le 16 mai 2019. En 2019, le Fonds mondial entend récolter au moins 14 milliards de dollars pour son sixième cycle de reconstitution des ressources. Ces fonds contribueront à sauver 16 millions de vies, à réduire de moitié les taux de mortalité imputables au VIH, à la tuberculose et au paludisme, et à construire des systèmes de santé plus solides d’ici 2023, indique le Fonds mondial. La France accueillera la sixième Conférence de reconstitution du Fonds mondial à Lyon, le 10 octobre 2019.

 

Source : Vih.org

Une personne séropositive traitée ne peut pas transmettre le VIH. Les médecins et les associations le savent, la justice en tient désormais compte: Aucune poursuite n’a été requise contre un homme à la charge virale indétectable qui n’avait pas informé sa partenaire qu’il vivait avec le virus.

La Cour de Cassation, juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire français, a rejeté le pourvoi d’une femme qui avait eu des rapports sexuels non protégés par un préservatif avec un homme vivant avec le VIH . La plaignante, qui n’a pas été infectée, poursuivait son ex-partenaire sous le chef d’administration de substances nuisibles.

L’homme était sous traitement antirétroviral et il avait une charge virale durablement indétectable au moment des faits, la Cour a donc jugé qu’il ne pouvait pas exposer ses partenaires au VIH.

Confirmation de l’ordonnance de non-lieu

Dans cette affaire, un juge d’instruction avait déjà rendu une ordonnance de non-lieu, dont la plaignante avait fait appel devant la chambre de l’instruction. L’arrêt de cette dernière avait confirmé la décision du juge d’instruction. La femme s’était alors pourvue en cassation, qui, dans son arrêt daté du 5 mars 2019, a rejeté ce pourvoi en validant une nouvelle fois les arguments de la chambre de l’instruction.

Pour justifier sa décision, la Cour de cassation a considéré que la charge virale du partenaire séropositif avait été «constamment indétectable», pendant 15 ans (de septembre 2001 à mars 2016) et que cette indétectabilité constituait une «preuve suffisante — par la durée du contrôle (même en l’absence d’analyse trimestrielle comme médicalement préconisé)— de compliance stricte et permanente au traitement».

Précédemment, la cour d’appel avait estimé que «la séropositivité n’est plus, en l’espèce et de longue date, que potentielle mais non actuelle» et que «les fluides corporels [de la personne poursuivie] ne sauraient être tenus pour nuisibles à la date des agissements qui lui sont reprochés». Pour le cour d’appel encore, «l’élément matériel de l’infraction [d’administration de substance nuisible] fait défaut». La Cour de cassation a repris cet argumentaire pour appuyer sa décision.

La défense de la plaignante avait mis en avant une jurisprudence proche, concernant un autre cas de non-divulgation de statut sérologique entre deux partenaires. La Cour a estimé que ce cas précédent concernait une charge virale non contrôlée et élevée, contrairement à celle de son ancien partenaire, et qu’on ne pouvait donc rapprocher les deux cas.

Source : Sida-Info-Service.org

Vous venez d’apprendre votre séropositivité ? Nous répondons à vos principales préoccupations concernant le VIH.

Quels sont les premiers symptômes du VIH ?

Les premiers symptômes du VIH ressemblent beaucoup à ceux de la grippe: fatigue, fièvre, mal de gorge, courbatures, maux de tête et ganglions lymphatiques enflés.

Comment ai-je contracté le VIH ?

Vous avez probablement contracté le virus en entrant en contact avec le sang ou les liquides sexuels d’une personne séropositive. Les modes de transmission les plus courants comprennent les relations sexuelles anales ou vaginales non protégées et le partage d’aiguilles (qu’ils soient destinés à l’injection de drogues ou à des médicaments tels que les hormones de confirmation du genre).

Le test de mon partenaire était négatif – sont-ils fiables ?

Pas nécessairement. Il faut un certain temps pour que se produise ce qu’on appelle la séroconversion, la période qui suit l’exposition lorsque votre corps commence à produire les antigènes et les anticorps recherchés par les tests VIH. « La période entre l’exposition au VIH et la séroconversion est variable, mais la plupart des gens seront positifs au bout de plusieurs semaines d’exposition ». Néanmoins, une personne dont le partenaire vient d’être diagnostiqué devrait refaire le test trois mois plus tard pour confirmer ses résultats.

Vais-je transmettre le VIH à ma famille et à mes amis ?

Non. Beaucoup de peurs et de malentendus entourent encore le VIH, même si les traitements ont progressé au cours des dernières décennies au point qu’il s’agit simplement d’une maladie chronique comme le diabète. Vous, votre famille, vos amis et même vos connaissances occasionnelles craignez peut-être de leur transmettre le VIH. Mais le virus est transmis par le type de contact avec les liquides sexuels et le sang que vous n’avez généralement pas avec des membres de votre famille ou même des amis proches (à l’exception des bénéficiaires). Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies indiquent clairement que le VIH ne se transmet pas par la salive (cracher ou embrasser), ni par le partage des toilettes, des boissons ou des ustensiles de cuisine.

Est-ce ma faute ?

Le VIH n’est pas une sorte de rétribution divine. C’est un virus qui est transmissible et qui voyage donc entre les gens. Certains types d’activités peuvent augmenter vos risques, mais ils ne vous obligent pas à tomber malade. Nous ne reprochons pas aux diabétiques leur diabète même si le diabète de type 2 est évitable, nous n’avons donc pas à blâmer le VIH.

Je pensais que les “actifs” ne pouvaient pas attraper le VIH ?

Bien que le partenaire réceptif ou le « passif » dans les relations sexuelles anales ait treize fois plus de risques de contracter le VIH que le partenaire « actif », ces derniers peuvent toujours contracter le VIH en ayant des rapports sexuels non protégés.

Être séropositif signifie-t-il que j’ai aussi le sida ?

La confusion entre VIH et SIDA ou l’utilisation interchangeable des deux termes fait partie des erreurs les plus fréquentes commises par le tout-venant et même par les médias. Aux États-Unis (et dans la plupart des pays occidentaux NDT), la majorité des personnes vivant avec le VIH ne développeront jamais le sida, le stade le plus avancé de l’infection. Le VIH est le virus qui cause le SIDA, mais pour la plupart des gens, un traitement approprié et des soins médicaux réguliers renforcent suffisamment le système immunitaire pour prévenir le VIH au stade 3 et les maladies associées. Un diagnostic de sida n’est établit que si le nombre de vos cellules CD4 chute au-dessous de 200 et que votre système immunitaire est tellement endommagé que vous êtes susceptible de contracter des maladies opportunistes mettant votre vie en danger. Avancer et continuer le traitement est le meilleur moyen de s’assurer que votre infection VIH ne se transforme pas en SIDA.

Est-ce que je vais mourir ?

Probablement pas du VIH. Une personne diagnostiquée aujourd’hui a à peu près la même espérance de vie qu’une personne séronégative. Cependant, le virus vous rend plus vulnérable à d’autres problèmes de santé que vous devez connaître, notamment les maladies cardiovasculaires, les problèmes rénaux et la perte de densité osseuse. Mais ceux-ci peuvent être évités avec des changements de style de vie et le bon médicament.

Pourquoi les résultats sont-ils plus inquiétants pour certaines personnes séropositives ?

Les personnes racisées, les femmes transgenres et celles vivant dans les États du Sud ont toujours des taux de mortalité plus élevés lié aux complications du SIDA. Certaines de ces disparités sont liées aux obstacles aux soins de santé, aux inégalités raciales et à la discrimination, à la pauvreté, à l’usage de drogues et aux problèmes de santé mentale non traités. Cependant, la première étape de la réduction de ces disparités consiste à suivre un traitement et à le maintenir, et il existe des programmes gouvernementaux qui peuvent vous aider à vous le permettre.

Existe-t-il un remède contre le VIH ?

Pas encore. Bien que Timothy Brown (ou “Le patient de Berlin”) continue de vivre sans VIH pendant plus de dix ans, il reste la seule personne à avoir guéri fonctionnellement pendant une aussi longue période. (Les chercheurs ont récemment annoncé qu’un autre patient était exempt du VIH depuis 18 mois, mais les scientifiques le préviennent qu’il est prématuré d’appeler cela un traitement.) À la Conférence internationale sur le sida de 2018 à Amsterdam, les chercheurs ont annoncé trois grandes stratégies se concentrer sur la recherche d’un traitement curatif contre le VIH. Le premier consiste à inverser la latence du VIH – en faisant en sorte que le système immunitaire puisse reconnaître les cellules infectées par le VIH qui étaient auparavant invisibles dans les réservoirs. Cela s’appelle « blocage et verrouillage » en raison de l’objectif qui est d’empêcher de manière permanente la reproduction du virus. La seconde concerne l’utilisation de divers agents, tels que les anticorps neutralisants, pour renforcer le système immunitaire ; il faudrait probablement une combinaison de substances. La troisième implique des cellules génétiquement modifiées pour les rendre résistantes au VIH ou améliorer leur capacité à éliminer les cellules infectées par le VIH. Cette méthode a déjà rencontré un énorme succès chez des souris «humanisées» génétiquement modifiées et les chercheurs espèrent pouvoir démarrer prochainement des essais sur l’homme.

Dois-je prendre des antirétroviraux tous les jours? Pour toujours ?

Oui et non. Rester sur vos médicaments est extrêmement important, et combiner un traitement précoce avec une adhésion continue est le meilleur moyen de maintenir votre santé à long terme. Mais les médecins et les entreprises pharmaceutiques se rendent compte que maintenir un régime quotidien peut être un véritable combat et que de nouvelles options à action prolongée sont sur le point d’être approuvées. Donc, oui, vous devez rester sur votre traitement religieusement (prétendre que c’est comme aller au gymnase ou prendre des vitamines par jour), mais votre traitement risque de ne pas devenir un médicament quotidien pendant longtemps.

Qu’est-ce qu’une charge virale indétectable ?

Les personnes sous traitement antirétroviral peuvent voir leur charge virale (la quantité de sang détectable dans un test sanguin) atteindre des niveaux indétectables. Il est également prouvé que la suppression du virus, définie comme une réduction de la quantité de VIH à moins de 200 copies / ml, ou si elle devient indétectable, empêche la transmission du VIH.

Que signifie I = I ?

Indétectable est égal à intransmissible. Le CDC a approuvé les résultats de la recherche selon lesquels les indétectables ne sont plus en mesure de transmettre le VIH. Il a déclaré en 2017 : « Dans trois études différentes, comprenant des milliers de couples et plusieurs milliers d’actes sexuels sans préservatif ou prophylaxie pré-exposition (PrEP), aucune transmission du VIH à un partenaire séronégatif n’a été observée lorsque la personne séropositive était réprimée par le virus. Cela signifie que les personnes qui prennent un traitement antirétroviral tous les jours tel que prescrit et atteignent et maintiennent une charge virale indétectable n’ont aucun risque de transmettre le virus à un partenaire séronégatif pour le VIH. »

Alors, je peux jeter mes préservatifs ?

Vous ne devriez probablement pas. Même si vous êtes réprimé viralement et / ou que vos partenaires sexuels suivent une PrEP et que vous ne vous inquiétez pas de la transmission du VIH, vous courez toujours un risque de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles. La gonorrhée ou la syphilis peuvent entraîner de graves complications pour la santé. De nouvelles souches résistantes aux antibiotiques menacent d’accroître leur potentiel de causer des dommages durables. Vivre avec le VIH peut vous rendre plus vulnérable aux autres IST.

Puis-je encore avoir des enfants ?

Oui, vous pouvez toujours avoir des enfants si vous êtes séropositif. La bonne nouvelle est que, si votre charge virale est réduite à des niveaux indétectables, vous ne devrez probablement rien faire de spécial, car vous ne pourrez plus transmettre le virus. Néanmoins, si vous envisagez de faire un bébé, vous devriez d’abord consulter un spécialiste. Pour ceux dont la charge virale n’est pas supprimée, il existe des spécialistes du VIH, de la fertilité et de l’insémination. Si vous êtes une femme vivant avec le VIH, l’utilisation de médicaments supplémentaires peut également réduire les risques de transmission à votre enfant. Si vous êtes un homme infecté par le VIH, votre sperme devra peut-être être «nettoyé» du VIH, puis inséminé dans votre partenaire, votre femme ou votre mère porteuse. Si vous souhaitez adopter, il existe des protections pour les futurs parents séropositifs qui garantissent que les agences ne peuvent faire l’objet d’une discrimination.

Puis-je encore allaiter ?

Les directives fédérales recommandent actuellement aux femmes séropositives de ne pas allaiter et de se fier exclusivement aux préparations lactées. Mais près d’un tiers des mères de famille risquent de ne pas tenir compte de ces recommandations, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of the International AIDS Society. Des études antérieures ont montré que les chances de transmission du VIH étaient inférieures à 3% si une mère séropositive était sous traitement antirétroviral avant et pendant l’allaitement. Et les recherches en cours sur la suppression virale suggèrent qu’être indétectable signifie ne pas pouvoir transmettre le VIH par le lait maternel.

Qu’est-ce que la criminalisation du VIH ?

En 2018, 26 États avaient encore des lois incriminant l’exposition au VIH ou la non-divulgation. La plupart de ces lois obsolètes ont été mises en place dans les années 90, avant le développement du traitement antirétroviral extrêmement efficace d’aujourd’hui, à une époque où le VIH était souvent un diagnostic terminal. Aujourd’hui, la plupart des personnes séropositives aux États-Unis ont été en mesure de réduire leur charge virale à des niveaux indétectables au cours du traitement, ce qui rend pratiquement impossible la transmission du virus à un partenaire sexuel. Pourtant, certains séropos sont toujours arrêtés et accusés d’avoir « exposé » leurs partenaires au VIH bien qu’ils soient indétectables. Bien que certains États, comme la Californie, aient commencé à décriminaliser le VIH, de nombreux autres ne l’ont pas fait. Il est donc important de vous renseigner sur les lois spécifiques relatives à la divulgation et à l’exposition du VIH dans votre État. Si vous avez des problèmes avec la loi en raison de votre statut VIH.

Est-ce que beaucoup de personnes vivant avec le VIH ont aussi l’hépatite C ?

Aux États-Unis, environ 25 à 30% des personnes vivant avec le VIH ont également l’hépatite C (ou VHC). Cela peut être préoccupant, car les personnes présentant cette comorbidité présentent un risque plus élevé de problèmes de santé comme la cirrhose et les maladies du foie en phase terminale. Selon le CDC, le mode de transmission de l’hépatite C le plus courant est la réutilisation ou le partage d’aiguilles, mais il peut aussi être transmis sexuellement, et le fait de contracter une IST ou le VIH peut augmenter le risque de contracter l’hépatite C. La bonne nouvelle: il y a sont de nouveaux traitements curatifs pour l’hépatite C.

Être séropositif affectera-t-il ma capacité à subir une chirurgie de confirmation du genre, une chirurgie plastique ou un pontage gastrique ?

Une étude publiée en 2006 dans le Journal de l’American Medical Association a comparé les données sur les interventions chirurgicales des patients séropositifs et séronégatifs et a révélé que les deux groupes présentaient le même niveau de complications postopératoires. Cependant, vous devrez peut-être fournir plus d’effort afin de trouver un chirurgien ayant travaillé avec des patients séropositifs ou, si vous êtes transgenre, un médecin capable de travailler avec votre spécialiste du VIH et votre chirurgien de confirmation du sexe.

Les médicaments anti-VIH interfèrent-ils avec les niveaux d’œstrogène ou de testostérone ?

Des études ont montré que les médicaments antirétroviraux n’affectaient pas les niveaux hormonaux et qu’ils étaient sans danger pour les personnes transgenres avec leurs traitements de féminisation ou de masculinisation. Mais l’œstrogène peut en fait avoir un impact sur l’efficacité des médicaments anti-VIH. La bonne nouvelle est une étude récente sur l’utilisation de Truvada dans la stratégie de prévention du VIH chez les femmes transgenres, alors que les niveaux de drogue, le ténofovir, ont chuté d’environ 13% en présence d’œstradiol (une forme d’œstrogène), ce qui n’était pas suffisant pour le rendre inefficace. Travaillez avec votre médecin pour trouver le bon schéma thérapeutique pour contrôler votre VIH tout en restant sur vos hormones et en vivant dans votre sexe authentique.