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Hépatite C chronique: Simplification de l’accès au traitement, une mesure du Plan priorité prévention

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Source : vih.org

La prescription de ces deux traitements antiviraux à action directe (AAD) était jusqu’à présent réservée à certains spécialistes. Le parcours de soins des patients atteints de formes non compliquées de l’hépatite C et sans facteur de comorbidités se trouve ainsi simplifié, participant ainsi à la réduction des risques de transmission et/ou de développement de complications potentiellement mortelles.

La Haute Autorité de Santé (HAS) propose à cette occasion une fiche mémo à l’attention des médecinspour les guider dans cette nouvelle mission. Ainsi, deux options thérapeutiques pangénotypiques sont recommandées, en l’absence de maladie hépatique sévère, de traitement antérieur par AAD et de comorbidités (co-infection VHB et/ou VIH , insuffisance rénale sévère, etc.) :

  • Epclusa® (sofosbuvir/velpatasvir) pendant 12 semaines;
  • Maviret® (glécaprévir/pibrentasvir) pendant 8 semaines.

La recherche quantitative de l’ARN du VHC 12 semaines après l’arrêt du traitement est indispensable.

Questions thérapeutiques

Cette fiche comporte certaines restrictions qui ne sont sans poser de problème d’application sur le terrain, notamment dans les CSAPA, les Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie. Le document de la HAS stipule qu’«En cas de co-infection VHB et/ou VIH, d’insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min/1,73 m²), de comorbidité (consommation d’alcool à risque, diabète, obésité) mal contrôlée selon le médecin, de maladie hépatique sévère, ou de traitement antiviral C antérieur, une prise en charge spécialisée avec réunion de concertation pluridisciplinaire est nécessaire». Ces réunions (RCP)sont organisées dans les services d’hépatologie ou d’infectiologie mais l’accès devra en être facilité pour les médecins généralistes pour les cas les plus complexes. En revanche, l’idée de réserver la prescription de ces molécules aux généralistes «ayant une expérience spécifique» en addictologie n’a finalement pas été retenue. La question de l’alcool comme obstacle est assez singulière. D’autant que la notion de «consommation d’alcool à risque, mal contrôlée par le médecin» est une notion subjective non clarifiée par les documents libérant le traitement de l’hépatite C en ville.

La Société Française d’Hépatologie salue «une excellente nouvelle» en concordance avec ses recommandations et s’en félicite dans une vidéo explicative détaillant la prise en charge des différents types de patient.

Objectif: Elimination du VHC en France

L’une des mesures phares du Plan priorité prévention 2018-2022 est l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025, poursuivant ainsi les objectifs définis en 2014 par l’OMS pour éliminer cette maladie. Le renforcement de l’accessibilité aux traitements de l’hépatite C sera, selon le Ministère de la Santé, accompagné d’un renforcement des actions de prévention et des dépistages, notamment lors de dépistages conjoints VIH/VHC/VHB.

L’hépatite C touche environ 110 000 personnes en France. Parmi celles-ci, 58 000 à 69 000 d’entre elles souffriraient d’hépatite C chronique sans le savoir : c’est l’épidémie non diagnostiquée. L’infection par le VHC, non traitée, peut entrainer sous sa forme chronique, une morbidité et une mortalité importantes dont notamment une cirrhose ou un cancer du foie.

Facteurs de risques du VHC

En annexe de sa fiche mémo, la HAS rappelle les facteurs de risques identifiés du VHC:

  • Personnes ayant eu avant 1992 :

– une transfusion.

La transfusion n’étant pas toujours connue, il convient de dépister le VHC chez les sujets ayant pu être transfusés, du fait de l’importance des traitements médicaux ou chirurgicaux effectués : intervention chirurgicale lourde (cardiaque, vasculaire, cérébrale, digestive, pulmonaire, gynéco-obstétricale, rachidienne, prothèse de hanche ou de genou, etc.), séjour en réanimation, accouchement difficile, hémorragie digestive, des soins à la naissance en néonatalogie ou en pédiatrie (grand prématuré, exsanguino-transfusion);

– une greffe de tissu, cellules ou organe.

  • Patients hémodialysés.
  • Personnes ayant utilisé une drogue par voie intraveineuse ou pernasale (partage du matériel de préparation et d’injection, partage de paille).
  • Enfants nés de mère séropositive pour le VHC.
  • Partenaires sexuels des personnes atteintes d’hépatite chronique C.
  • Hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes ( HSH ).
  • Membres de l’entourage familial des personnes atteintes d’hépatite chronique C (partage d’objets pouvant être souillés par du sang tels qu’un rasoir ou une brosse à dents).
  • Personnes incarcérées ou l’ayant été (partage d’objets coupants, pratiques addictives).
  • Personnes ayant eu un tatouage ou un piercing, de la mésothérapie ou de l’acupuncture, réalisés en l’absence de matériel à usage unique ou personnel.
  • Personnes originaires ou ayant séjourné plusieurs années ou ayant reçu des soins (médicaux ou dentaires) dans des pays à forte prévalence du VHC.
  • Patients ayant un taux d’alanine-aminotransférase (ALAT) supérieur à la normale, sans cause connue.
  • Patients séropositifs pour le VIH ou porteurs du VHB.
  • Professionnels de santé en cas d’accident d’exposition au sang.

Une évolution des pratiques

Les progrès thérapeutiques de ces dernières années, grâce à la mise à disposition des antiviraux à action directe (AAD), permettant des traitements bien tolérés sur de courtes durées et une guérison pour la grande majorité des patients.

Le prix très élevés de ces nouveaux traitements avaient soulevé une polémique lors de leur mise à disposition du sofosbuvir. Depuis, les prix ont globalement baissé et devrait encore baisser par l’effet prix/volume.

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