Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

En raison de la pandémie causée par le Sars-CoV-2, la communauté scientifique s’est plongée dans une course aux vaccins et aux traitements, quitte à délaisser momentanément les projets en cours.

Qu’en est-il des chercheurs impliqués dans la lutte contre le sida ? L’apparition du Sars-CoV-2 rappelle étrangement le début des années 1980, époque de la découverte du VIH. Une infection dont on ne savait d’abord pas vraiment expliquer la cause et qui a créé un sentiment de peur au sein de la population. Sauf que le Sars-CoV-2 est bien différent du VIH, que ce soit par son mode d’action ou par son mode de transmission. En effet, bien qu’il s’agisse d’un virus à ARN, comme le VIH, il n’a pas la capacité de s’intégrer dans le génome humain et ne forme donc pas de réservoirs qui sont, rappelons-le, l’obstacle majeur à la guérison du VIH. Les récepteurs ciblés à la surface des cellules sont également différents et, enfin, tandis que le VIH se transmet dans un contexte particulier – lors de relations sexuelles ou de contact avec le sang –, le Sars-CoV-2 est beaucoup plus contagieux, car transmissible dans les gouttelettes d’air.

Une mobilisation massive des scientifiques

Les recherches sur ce nouveau virus, et la maladie qui l’accompagne, se sont développées à une vitesse incroyable, du jamais vu dans le monde scientifique. Mais cela n’aurait pas été possible sans les bases scientifiques bâties année après année grâce aux recherches menées sur d’autres virus, dont le VIH. Que ce soit en immunologie, virologie, épidémiologie, sciences sociales…, tout le monde a pris part à l’effort pour lutter contre la Covid-19. De nombreux chercheurs, menant initialement des projets en lien avec le VIH, ont redirigé leurs recherches, en réponse notamment à l’appel à projets Flash mis en place par l’Agence nationale de la recherche. Cette initiative a permis de démarrer 44 projets dès le 26 mars 2020. Dans cette phase primaire de la pandémie, les projets étaient surtout tournés vers la compréhension du virus et de son mode d’infection. Des scientifiques bien connus dans le domaine de la recherche sur le VIH ont répondu à l’appel et ont obtenu un financement afin de mettre leur expertise à contribution. Parmi eux, le projet Mucolong, de l’équipe de Morgane Bomsel, institut Cochin (Paris), vise à étudier les interactions du Sars-CoV-2 avec les cellules de la muqueuse pulmonaire. Le projet AM-Cov-Path, de l’équipe de Roger Legrand, CEA de Fontenay-aux-Roses, a pour but d’établir un modèle d’infection chez des primates non humains afin d’aider au développement de traitements et de stratégies préventives. Ces deux chercheurs ont travaillé de longues années sur ces sujets appliqués au VIH.

Pour lire la suite de l’article, télécharger le dossier en cliquant sur le lien suivant : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

Source : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

La crise sanitaire a causé une chute du dépistage du VIH et un risque de reprise de l’épidémie.

En 2019, nous refusions de crier victoire.

Malgré les indéniables batailles remportées par la lutte contre le sida ces dernières décennies, il restait en effet de trop nombreux efforts à fournir pour atteindre les objectifs fixés par l’Onusida en 2020. Tant sur le front politique, afin de garantir à tous un accès équitable au dépistage et aux traitements, que sur celui de la recherche ou de la prévention. Un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde n’avait toujours pas accès aux traitements et le sida demeurait la première cause de mortalité chez les femmes âgées de 15 à 49 ans ; 1,7 million de personnes avaient encore été contaminées au cours de l’année, rendant inatteignable l’objectif fixé pour 2020 de moins de 500 000 personnes infectées.

Dès le début de l’année 2020, nous sommes donc retournés au combat. Mais la pandémie de Covid-19 a mis à mal les avancées déjà insuffisantes de 2019. Sur le terrain, en France et dans le monde, les associations de lutte contre le sida ont pourtant fait preuve d’une mobilisation remarquable. Elles se sont adaptées aux contraintes sanitaires, tout en affrontant une explosion de la précarité et de l’isolement. Leurs activités habituelles, notamment en matière de dépistage et de prévention, ont trop souvent été éclipsées par la nécessité de répondre aux besoins les plus vitaux de leurs bénéficiaires : nourriture, logement, mise à l’abri des violences, poursuite des traitements antirétroviraux (ARV)… En dépit de l’annulation du grand week-end de collecte du Sidaction, nous avons pu, grâce à nos fonds de réserve, poursuivre notre soutien financier à ces acteurs majeurs, qui se sont par ailleurs fortement mobilisés sur la prévention de la Covid-19. Parallèlement, la recherche sur le VIH/sida a elle aussi été impactée. Les différents confinements ont tenu les chercheurs à distance de leur laboratoire une partie de l’année et de nombreux spécialistes en épidémiologie, immunologie, virologie ou infectiologie se sont investis dans la recherche sur la Covid-19. Face à l’urgence, les acteurs de la lutte contre le VIH ont su mettre leurs ressources, leur savoir-faire et leurs connaissances au service d’une autre épidémie.

Mais aujourd’hui, la lutte contre le VIH ne peut plus attendre.

Le retard pris sur la prévention et le dépistage doit nous faire craindre le pire. Partout dans le monde, un nombre conséquent de diagnostics n’a pas pu être effectué. En France, cela représente 650 000 tests en moins et dans certains pays, une chute de 50 % de l’activité de dépistage. Nous ne cessons de le répéter : le dépistage est une condition essentielle à la lutte contre le sida. Pour être mises sous traitement, rester en bonne santé et ne plus transmettre le virus, les personnes infectées doivent connaître leur statut sérologique. La suspension des campagnes d’information, des actions de prévention, notamment auprès des jeunes, et la baisse de délivrance de la prophylaxie préexposition (PrEP) sont également de lourds facteurs d’inquiétude quant à la recrudescence du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST). En même temps, les travailleuses et travailleurs du sexe, les personnes migrantes, LGBT+ ou détenues, ont vu leurs conditions de vie se dégrader. Dans ce contexte sanitaire et sécuritaire particulier, c’est une vigilance accrue qu’il faut mettre en place pour lutter contre la stigmatisation et protéger leurs droits, en France comme à l’international. La recherche sur le VIH/sida est essentielle et ses acquis scientifiques ont d’ores et déjà bénéficié à la compréhension de nombreuses autres maladies. En 2020, nous n’avons cependant toujours pas de vaccin contre le VIH ni de traitement curatif, et de nombreux champs de recherche, tels que la résistance aux ARV ou les comorbidités entraînées par le vieillissement des personnes vivant avec le VIH, restent primordiaux.

Pour lire la suite de l’article, télécharger le dossier en cliquant sur le lien suivant : Dossier de Presse -SIDACTION-2021

Source : SciDev.Net

La probabilité que les pays africains atteignent les objectifs de dépistage du VIH et d’utilisation du préservatif d’ici 2030 n’est que de 12,1% et 28,5% respectivement, ce qui fait du besoin de tests et de traitements supplémentaires une priorité, selon une étude de modélisation.

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH / sida (ONUSIDA) a lancé des objectifs ambitieux en 2014 pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030, en s’assurant que 95% des malades sont diagnostiqués et que 95% des personnes séropositives prennent des médicaments contre la maladie.

L’étude a estimé la probabilité pour 38 pays africains d’atteindre les objectifs, en utilisant une méthode basée sur la population et menée de 2003 à 2018, impliquant 1 456 224 adultes sexuellement actifs âgés de 15 à 49 ans.

«Bien que de nombreux pays aient des tendances à la hausse dans le dépistage du VIH et l’utilisation du préservatif, le taux annuel d’augmentation est trop lent et les probabilités d’atteindre les objectifs de l’ONUSIDA étaient très faibles», déclare Stuart Gilmour, co-auteur de l’étude et professeur de biostatistique et bioinformatique à l’université internationale de St. Luke au Japon.

“Bien que de nombreux pays aient des tendances à la hausse dans le dépistage du VIH et l’utilisation du préservatif, le taux annuel d’augmentation est trop lent et les probabilités d’atteindre les objectifs de l’ONUSIDA étaient très faibles”

Stuart Gilmour, université internationale de St. Luke, Japon

En 2019, il y a eu 690 000 décès liés au sida et 1,7 million de nouvelles infections, les jeunes femmes et les adolescentes représentant environ 25% des nouvelles infections en Afrique subsaharienne, bien qu’elles représentent environ 10% de la population, selon l’ONUSIDA.

L’étude, qui a été présentée à la fin du mois de janvier à la conférence 2021 sur la recherche pour la prévention du VIH, a identifié sept pays présentant des tendances à la baisse du dépistage annuel du VIH. Ce sont le Bénin, le Congo-Brazzaville, la Gambie, le Ghana, la Guinée, Madagascar et la Sierra Leone. Le Tchad, Madagascar, le Niger et le Soudan du Sud ont pour leur part présenté des tendances à la baisse dans l’utilisation du préservatif.

Mais l’étude prédit un taux de dépistage annuel élevé du VIH en 2030 dans des pays comme Eswatini (92,6%), le Lesotho (90,5%) et l’Ouganda (90,5%). Pour l’utilisation du préservatif, les trois premiers pays sont l’Eswatini (85%), le Lesotho (75,6%) et la Namibie (75,5%).

Bien que des progrès significatifs aient été accomplis au cours des dernières décennies vers l’objectif de couverture des tests, cette étude n’a trouvé que de très faibles chances pour les pays africains d’atteindre les premiers objectifs de l’ONUSIDA d’ici 2030.

«C’est important que les pays africains et les citoyens de ces pays comprennent, car le VIH est un problème majeur de santé en Afrique et il ressort de nos résultats que davantage doit être fait pour le contrôler», explique Stuart Gilmour à SciDev.Net. «Le VIH ne peut pas être éliminé sans une couverture très élevée de tests et de faibles niveaux de comportements à risque ; il est donc important de comprendre quelles sont les tendances de ces comportements pour savoir si les pays africains sont sur la bonne voie pour contrôler ou éliminer le VIH», ajoute-t-il.

Les pays africains doivent décider de la meilleure façon d’utiliser leurs ressources pour lutter contre le VIH, mais d’un point de vue international, le retrait de l’aide étrangère et de l’aide au développement pour la santé ciblant le VIH/SIDA doit être reconsidéré, explique le chercheur.

«L’attention portée au VIH/SIDA a diminué au cours de la dernière décennie…, mais de nouveaux efforts seront nécessaires si nous voulons nous assurer que le VIH sera éliminé à l’avenir», ajoute-t-il.

Linda-Gail Becker, professeur de maladies infectieuses à l’université du Cap en Afrique du sud affirme que les résultats de cette étude révèlent un problème plus important qui couve dans la réponse collective au VIH.

«Le dépistage et les préservatifs sont à la base même de la riposte au VIH. Si nous ne sommes pas sur la bonne voie sur ces deux aspects fondamentaux, alors il y a vraiment une très grande préoccupation sur de nombreux autres problèmes comme les objectifs de traitement et de prévention», dit-elle à SciDev.Net.

Pour Linda-Gail Becker, chaque pays doit examiner sa propre situation par rapport au VIH et décider d’une réponse adaptée qui aura un impact sur les nouvelles infections ainsi que sur la réduction des cas et des décès.

«Nous avons encore beaucoup à faire en Afrique sur le sida et bien que le COVID-19 nous ait tous frappés durement, nous ne pouvons pas nous permettre baisser les bras sur une épidémie qui nous a auparavant mis à genoux», dit-elle.

 

Source : Aidsmap

Lors d’une session plénière du congrès virtuel sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI 2021)le professeur James Hildreth a fortement recommandé de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé afin de réduire les disparités raciales marquées des pandémies du VIH et de la COVID-19 aux États-Unis.

Un accès insuffisant aux informations sur la santé, des soins médicaux tardifs, des maladies chroniques mal gérées, l’incarcération massive et l’instabilité économique font partie des facteurs qui agissent comme déterminants sociaux de la santé, a-t-il déclaré.

De nouvelles données présentées lors du congrès par le Dr Jun Li, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), indiquent que si les différences raciales ont diminué entre 2012 et 2018, les personnes noires séropositives sont toujours moins susceptibles que leurs homologues blancs de recevoir un traitement antirétroviral dans le mois qui suit leur prise en charge.

Le Sud profond des Etats-Unis présente le taux le plus élevé de nouveaux diagnostics de VIH, le plus grand nombre de personnes séropositives et le taux le plus faible de suppression virale du pays. Une étude menée en Alabama, en Louisiane et au Mississippi indique que, si les tendances générales relatives à la suppression virale s’améliorent, les jeunes noirs atteignent la suppression virale beaucoup plus tard que d’autres groupes.

Une troisième étude a démontré comment un financement accru dans certaines juridictions permettait de corriger certaines de ces disparités. Le projet pilote THRIVE a aidé certaines régions, où les hommes noirs ou latinos séropositifs étaient nombreux, à développer des services communautaires complets de prévention et de prise en charge du VIH, dont des activités destinées à soutenir le déploiement de la PrEP.

Dans les juridictions financées par THRIVE, on a constaté une réduction estimée à 4,2 % des nouveaux diagnostics de VIH chez les hommes noirs ayant des rapports sexuels avec des hommes entre 2014 et 2018. Par contre, dans les zones comparables ne recevant pas de financement, le nombre de nouveaux diagnostics est resté constant.  Chez les hommes latinos ayant des rapports sexuels avec des hommes, on a constaté une augmentation de 1,7 % dans les villes ne recevant pas de financement, contre une réduction de 2,7 % dans celles qui en ont bénéficié.

Source : Seronet

À l’occasion de la conférence internationale Croi 2021 en virtuel, le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP, Université de Paris) a présenté, mardi 9 mars, les toutes dernières données de l’étude ANRS Prévenir, dont il est l’investigateur principal et le coordinateur. Pas de gros scoop, mais des résultats qui confirment, une fois de plus, la grande efficacité de la Prep.

Pouvez-vous rappeler les objectifs de l’étude ANRS Prévenir qui fut lancée en 2017 ?

Professeur Jean-Michel Molina : L’objectif de cet essai était d’avoir en vie réelle une idée de l’efficacité de la prophylaxie pré-exposition du VIH, dans une population de personnes à risque d’exposition au VIH. Le but était à la fois de confirmer les données de l’étude ANRS Ipergay (1) sur l’efficacité de la Prep et au-delà de l’efficacité individuelle, d’évaluer comment l’introduction de cet outil de protection à large échelle pouvait entrainer la baisse des nouveaux diagnostics. C’est pour cette raison que nous avons choisi l’Île-de-France, une région où l’incidence du VIH est particulièrement élevée (2).

Plus de trois ans après son lancement, quel bilan tirez-vous de cette étude ? Que nous apprennent les données récoltées sur l’efficacité de la Prep ?

Dans l’essai ANRS Ipergay, nous avions montré une efficacité de la Prep à 86 % en double aveugle [ni les participants-es ni les médecins ne connaissaient le traitement reçu par telle ou telle personne, ndlr], nous étions passés à 97 % d’efficacité quand le placebo a été retiré et que les participants savaient que la Prep était efficace et qu’ils la prenaient bien. L’incidence (3) du VIH dans le groupe qui prenait la Prep était de 2 pour 1 000. Dans l’étude ANRS Prévenir, après trois ans de suivi sur 3 000 personnes très exposées au VIH, il y a eu six infections à VIH, toutes dues à une mauvaise observance du traitement. Dans ce groupe, l’incidence du VIH est tombée à 1 pour 1 000. Cela confirme largement la grande efficacité de la Prep chez les personnes qui prennent bien le traitement que ce soit en schéma en continu ou à la demande (4).

L’étude ANRS Prévenir est prolongée de cinq ans, que cherchez-vous à savoir de plus ?

Ce qui est crucial avec la Prep, c’est de s’assurer sur le long terme que les personnes continuent bien à la prendre si elles sont exposées à un risque. Nous pouvons voir dans d’autres pays un taux d’arrêt de Prep très élevé. Évidemment, la personne n’est plus protégée quand elle arrête la Prep donc il est important d’observer ce qui va se passer sur les prochaines années. Cette prolongation de l’essai va également nous permettre de mettre en place des études sur la prévention des infections sexuellement transmissibles et des hépatites virales ainsi qu’une étude sur le chemsex [consommation de produits psychoactifs en contexte sexuel]. Et puis nous allons également tester les nouvelles façons de prendre la Prep comme les injections de cabotegravir, par exemple. Nous espérons que les participants vont accepter de continuer le suivi et nous allons également inclure de nouveaux volontaires dans une autre étude destinée aux jeunes gays.

=> Pour lire la suite de l’interview, se rendre sur : Seronet

Source : VIH.org

GSK3640254 (GSK’254) est un nouvel inhibiteur de maturation du VIH-1 de nouvelle génération avec un profil pharmacocinétique favorable. Le mécanisme d’action proposé est l’inhibition de dernier clivage entre la p24 et SP1, entraînant la formation de virus immatures, non infectieux.

D’après Spinner C et al., abstr. 126, actualisé.

Cette étude de phase IIa randomisée, en double insu, a évalué contre placebo l’efficacité, la tolérance et la pharmacocinétique du GSK’254 administré en monothérapie et en une fois par jour, avec un repas à teneur en graisses modérées, chez des adultes naïfs de traitement et infectés par le VIH-1.

Dans la première partie (n = 14), les patients ont reçu GSK’254 à la dose de 10 ou 200 mg pendant 10 jours. Dans la seconde partie (n = 20), les patients ont reçu GSK’254 à la dose de 40, 80 ou 140 mg pendant 7 jours, afin de diminuer le risque de survenue de la résistance. Le critère d’évaluation primaire était la variation maximale de la charge virale à partir de J1. Les critères d’évaluation secondaires étaient la tolérance et la pharmacocinétique.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : VIH.org

Source : Seronet 

Mardi 9 mars 2021, troisième jour de la Croi 2021 virtuelle et hyper connectée. Un écran sur le live, un autre sur Twitter pour suivre les réactions en direct. Quelques échanges en messages privés avec une journaliste américaine basée à San Francisco et la frustration de ne pas être sur place. L’occasion de revenir aux fondamentaux de la Croi, l’actualité thérapeutique avec beaucoup d’études en cours sur les traitements VIH et la Prep.

Covid-19 et VIH : pas de surrisque ?

Les personnes vivant avec le VIH sont-elles plus à risque de contracter une forme sévère de la Covid-19 et d’en décéder ? Jusqu’à présent, la réponse à cette question était contrastée avec des résultats d’études parfois contradictoires et surtout un manque de données. Par exemple, en décembre dernier, une étude observationnelle britannique à grande échelle (1) fondée sur les chiffres nationaux de mortalité liée à la Covid-19 relevés par la NHS (National health service, équivalent de la Sécurité sociale) avait conclu que « les personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni semblent avoir un risque accru de mortalité liée à la Covid-19 ». Mais gros point de vigilance, les chercheurs-es n’avaient pas pu obtenir des indicateurs prédictifs de mortalité tels que les hospitalisations liées à des maladies graves, ni les données concernant les traitements antirétroviraux, la charge virale et le taux de CD4 des personnes vivant avec le VIH dont le certificat de décès indiquait la Covid-19 comme cause de mortalité. Difficile dans ce contexte de déterminer si le VIH est, à lui seul, un facteur de risque supplémentaire concernant la Covid-19.

Partant de ce constat, le Dr Ming Lee, chercheur au Imperial college de Londres et son équipe, ont lancé une étude afin d’analyser de façon qualitative les facteurs de risques et comorbidités des personnes vivant avec le VIH hospitalisées suite à une infection à Sars-CoV-2. Les chercheurs-es ont analysé les données médicales de 68 personnes vivant avec le VIH hospitalisées dans six hôpitaux en Angleterre entre le 1er février et le 31 mai 2020 ; données qu’ils-elles ont comparé avec celles de 181 personnes séronégatives également hospitalisées pour Covid-19. Après avoir fait des ajustements sur l’âge, l’origine ethnique, l’hypoxie de base (2) et les comorbidités (obésité, BPCO -broncho-pneumopathie chronique obstructive- et insuffisance respiratoire chronique, hypertension artérielle compliquée, insuffisance cardiaque, diabète de types 1 et 2, insuffisance rénale chronique, cancers récents, etc.), le Dr Ming Lee et son équipe ont analysé les données relatives au suivi VIH des personnes. Le taux moyen de CD4 des personnes vivant avec le VIH était de 352 CD4/mm3, 92 % d’entre elles étaient sous traitement antirétroviral et 95 % avaient une charge virale indétectable. Les chercheurs-es ont ensuite analysé les résultats cliniques du suivi Covid-19 dans les deux groupes (durée de l’hospitalisation, symptômes, traitements, etc.). En conclusion, le Dr Ming Lee et son équipe déclarent que le VIH, une fois traité et contrôlé, ne serait pas, à lui seul, un facteur de risque supplémentaire de faire une forme sévère de la Covid-19, mais plutôt le VIH associé à des fragilités et des comorbidités préexistantes.

Le choix, c’est la solution !

Celle que l’on surnomme LGB est présentée comme une star de la Croi. Et pour cause, Linda-Gail Bekker a un CV impressionnant : médecin et professeure de médecine à l’université du Cap (Afrique du Sud), elle est directrice adjointe de la fondation Desmond Tutu HIV et a présidé la Société internationale sur le sida de 2016 à 2018. Mais sa présentation en plénière sur la Prep était plutôt humble et amusante. LGB a utilisé la métaphore des super héros de Marvel pour montrer à quel point la palette des options de Prep avait évolué en dix ans. Elle a inclus dans sa présentation une réflexion intéressante, et rare, sur la capacité de l’humain à prendre des comprimés au quotidien. L’effet de lassitude, le manque de motivation, le stress ou encore la santé mentale font qu’il est parfois difficile pour certaines personnes de s’appliquer une discipline quotidienne que ce soit en matière de traitement ou encore d’exercice physique. « Il n’est pas toujours facile d’agir dans notre propre intérêt au quotidien », explique Linda-Gail Bekker. Et c’est là un enjeu crucial de la Prep : rester observant-e quand on est très exposé-e au VIH. C’est en cela que la « Prep de demain » sous forme d’implant, d’injection ou d’anneau vaginal à effet longue durée constitue, peut-être, une solution sur le long terme. « En tant qu’êtres humains, nous sommes multiples et différents et il va sans dire que notre prévention devrait également l’être. Le choix, c’est la solution ! » a conclu LGB avec une illustration de huit super héroïnes qui représentent chacune une façon différente de prendre la Prep. Bien vu !

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet 

Source : Univadis

À retenir

  • Les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (PVVIH) présentaient une séroprévalence du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2) environ 50 % plus faible, par rapport à celle observée chez les personnes non infectées par le VIH.
  • En outre, les PVVIH exposées au SARS-CoV-2 présentaient des taux d’immunoglobuline G (IgG) et des titres d’anticorps (Ac) neutralisants plus faibles que ceux observés chez les personnes sans VIH précédemment infectées par la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
  • Une mesure des taux d’anticorps/lymphocytes T est nécessaire après la vaccination contre le COVID-19 chez les PVVIH, afin de s’assurer que la réponse obtenue est adéquate.

Pourquoi est-ce important ?

  • Bien que de nombreuses études de cohorte aient révélé une incidence similaire ou plus faible du COVID-19 chez les PVVIH, comparativement à la population générale, le fait que les taux de dépistage soient plus faibles au sein des populations vulnérables pourrait avoir influencé les résultats.

Méthodologie

  • Des échantillons de sérum résiduels provenant de PVVIH traitées en ambulatoire (n = 955) et ayant fait l’objet d’analyses biologiques de routine à l’hôpital général de San Francisco entre les mois d’août et d’octobre 2020 ont été appariés à des échantillons provenant de patients ambulatoires non infectés par le VIH (n = 1 062) en fonction de l’âge et de la date de prélèvement.
  • Financement : aucun financement n’a été communiqué.

Principaux résultats

  • La séroprévalence du SARS-CoV-2 était de 3,7 % chez les PVVIH, contre 7,4 % chez les personnes sans VIH (rapport de cotes [RC] corrigé : 0,48 ; IC à 95 % : 0,34–0,71).
  • Les PVVIH présentaient une probabilité plus élevée de forme grave du COVID-19 que les personnes non infectées par le VIH (10 %, contre 2 % ; P = 0,04).
  • Les taux d’IgG étaient 45 % plus faibles (IC à 95 % : 22–61 % plus faibles) chez les PVVIH exposées au SARS-CoV-2, comparativement aux personnes sans VIH avec des antécédents d’infection à SARS-CoV-2.
  • Les titres d’Ac neutralisants étaient 63 % plus faibles (IC à 95 % : 2–78 % plus faibles) chez les PVVIH exposées au SARS-CoV-2, comparativement aux personnes sans VIH avec des antécédents d’infection à SARS-CoV-2.

Limites

  • L’étude était monocentrique.

Source : Seronet 

Le décalage flagrant et croissant dans l’accès à la vaccination contre la Covid-19 entre les pays riches et les autres a conduit de nombreux-ses intellectuels-les, scientifiques, responsables associatifs-ves à se mobiliser pour changer la donne. Ce changement que beaucoup jugent indispensable est l’objectif de l’Appel de Paris, lancé le 11 mars.

Les visages sont apparus à l’écran. En gros plan, laissant apercevoir en fond : des murs blancs, des décos neutres ou des étagères encombrées d’ouvrages. Et voilà une nouvelle conférence de presse en visio. Une de plus ? Certes. Une comme les autres ? Pas tout à fait, car celle-ci se déroule le 11 mars 2021. Une date qui marque le premier anniversaire de la déclaration de la pandémie de Covid-19 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pas tout à fait non plus… parce qu’on y présente l’Appel de Paris pour « la levée des brevets » et pour « faire des vaccins anti-Covid-19 des biens publics mondiaux ». C’est une initiative de la société civile particulièrement ambitieuse, initiée et relayée par un collectif de scientifiques, médecins, économistes, syndicalistes et responsables d’ONG ; collectif qui exige la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid-19 dans le but d’accroître de toute urgence la production mondiale et un accès universel à ces vaccins. L’enjeu est d’importance « alors que les pénuries de doses, en France et dans le reste du monde, ralentissent dangereusement les efforts de vaccination ». Ces dernières semaines, cette initiative a été soutenue dans plusieurs tribunes et pétitions.

Lors de cette conférence de presse, le docteur Carlos Parada, psychiatre et auteur de la tribune : « Les vaccins contre le Covid-19 sont un bien commun, ils ne peuvent appartenir à personne », publiée le 3 février dernier dans Le Monde, a relu certains passages de son texte. Le texte est un appel à ne pas respecter les délais des brevets ; cela afin d’endiguer le plus vite possible l’épidémie. Pour le médecin : « Le monopole industriel des vaccins est dangereux et il est injuste. Il est dangereux parce que nous perdons un temps précieux. Outre le prix financier, le système de production et de vente de quelques industries privées n’arrivera jamais à suivre la cadence. À ce rythme, pendant trop longtemps un nombre insuffisant de personnes sera vacciné et le virus de la Covid-19 continuera à circuler, à tuer et à muter partout sur la planète. Avec ces mutations, d’autres vaccins pourraient être nécessaires, d’autres traitements seraient à inventer, à produire et à acheter au prix fort ». C’est donc une course contre la montre qui se déroulerait et nous aurions comme handicap le respect des brevets. Autre grief avancé par le médecin, le fait que le « Le monopole et la pénurie des vaccins qu’il engendre sont injustes parce qu’ils créent de fait des hiérarchies entre les êtres humains. Ils séparent et distinguent les riches des pauvres, les jeunes des vieux, les soignants des éducateurs, les travailleurs des sans-droits, les nations puissantes des autres, etc. En ce début 2021, les pays les plus riches possèdent et distribuent, parfois au prix fort, l’immense majorité des vaccins existants. Au nom de qui ? Au nom de quoi ? » La solution, Carlos parada la dessine : « Les vaccins et tout traitement à venir doivent être considérés comme des outils ou des biens universels, comme le feu, l’eau ou la roue dont nul ne songerait à s’octroyer le brevet. Ces vaccins sont un bien commun, ils ne peuvent appartenir à personne. Aucun droit, aucune crainte idéologique ne peut justifier cette exclusivité monnayée par quelques fabricants. Qu’on finance davantage la recherche plutôt que l’exploitation commerciale des brevets. Qu’on considère ces substances comme génériques sans délai, qu’on les préempte, qu’on dédommage les industries pour les fonds investis s’il le faut, mais courage, ne persistons pas dans cette voie ». Un des arguments de cette tribune est qu’un tel choix a déjà connu « au moins un précédent », avec « le traitement du sida dans les années 90 ». Et Carlos Parada de développer : « Face à la pénurie et devant les prix exorbitants des industriels, les gouvernements de plusieurs pays (dont le Brésil et l’Inde) avaient alors décidé de produire et de distribuer gratuitement le générique de l’AZT pour pouvoir soigner leurs populations. Ni l’industrie pharmaceutique ni la recherche ne se sont écroulées, et des millions de vies furent sauvées. Que des gouvernants plus volontaires ouvrent la voie et d’autres suivront. La question est simple : faut-il encore laisser à quelque trois ou quatre l’exclusivité du commerce, de la fabrication et de la distribution des vaccins et des traitements anti-Covid-19 partout sur la planète ? La réponse paraît évidente, seulement une fois la question posée », conclut Carlos Parada.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet 

Source : Le Quotidien du Médecin

La situation des patients atteints de pathologies hépatiques (hépatite C, B ou NASH) a été fortement impactée par la pandémie de Covid-19. C’est le constat tiré par les hépatologues rassemblés virtuellement jusqu’au 10 mars à l’occasion de la 14e Conférence d’hépatologie de Paris.

« L’année qui vient de s’écouler a vu diminuer de moitié le nombre de nouveaux patients mis sous traitement contre l’hépatite C, passant de 10 000 à 5 000 », explique le Dr Pascal Mélin, hépatologue au centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz de Saint-Dizier et président de SOS Hépatites. « Dans l’hépatite B, c’est le dépistage qui est en panne ainsi que le parcours de prise en charge, poursuit-il. Nos patients, qui doivent consulter tous les 6 mois, n’ont pas voulu venir de peur de se faire contaminer. On risque de se retrouver face à des catastrophes. »

Selon une étude de modélisation italienne commentée par le Pr Patrick Marcellin, organisateur de la conférence, l’interruption du suivi des patients cirrhotiques pourrait provoquer environ 10 000 décès de plus en Europe occidentale. « C’est une étude qui vaut ce qu’elle vaut, mais on peut craindre que plusieurs milliers de patients français soient en danger si le déficit de dépistage », prédit le Pr Marcellin.

Deux à cinq fois plus de risque de décès

Les malades du foie « ont payé un lourd tribut lors de l’épidémie », constate le Dr Mélin. Le risque de mortalité consécutive à une infection par le SARS-CoV-2 est en effet, selon les études et les techniques de réanimation employées, deux à cinq fois plus important si le patient a une cirrhose décompensée. « Certains patients ayant une cirrhose compensée ont connu leurs premiers épisodes de décompensation lors d’une infection à SARS-CoV-2 : une infection du liquide d’ascite, une hémorragie digestive et/ou une encéphalopathie, complète le Pr Patrick Marcellin. Or, la surmortalité est énorme chez les patients ascitiques. »

Paradoxalement, l’épidémie de Covid a permis de multiplier les dépistages de cirrhose. « Des patients atteints de Covid-19 se dégradaient rapidement et les médecins ont voulu comprendre pourquoi, c’est comme cela qu’on a découvert des cirrhoses non diagnostiquées, explique le Dr Mélin. C’est quand même dramatique de voir que c’est le Covid-19 qui permet de dépister la cirrhose. Tous stades confondus, on a un million de personnes qui souffrent de leur foie en France, et ils ne sont pas reconnus pour leur fragilité. »

L’hépatite B, maladie oubliée

Le 28 janvier 2020, SOS Hépatites a organisé les états généraux de l’hépatite B, « cet événement a été passé sous silence à cause du Covid-19 », se désole le Dr Pascal Mélin. Au-delà des problèmes causés par la pandémie, la lutte contre l’hépatite B souffre de problèmes structurels dénoncés dans le rapport final de ces états généraux. Cela commence par le manque criant de données épidémiologiques actualisées. « Il est incroyable qu’aucune enquête épidémiologique n’ait été faite en France depuis 15 ans », s’emporte le Dr Mélin.

Selon les estimations actuelles, 135 000 personnes sont infectées par l’hépatite B, dont seulement 27 000 bénéficient d’une prise en charge en ALD et dont la moitié seulement est dépistée. Les chiffres de l’hépatite B sont probablement sous-estimés, comme le juge le Pr Marcellin : « l’épidémie d’hépatite B augmente en France car on a une immigration provenant de zones fortement endémiques comme le Moyen-Orient ou l’Europe de l’Est qui n’est pas bien prise en compte dans nos modèles épidémiologiques qui sont un peu anciens. »

SOS Hépatites réclame l’accès aux TROD du virus de l’hépatite B et la mise en place de campagnes d’information et de dépistage. « Les malades nous disent qu’ils ne savent pas comment se faire dépister, poursuit le Dr Mélin. Deux malades sur trois demandent à être informés et 70 % attendent des informations de leur médecin traitant. L’information des malades doit être mise en parallèle avec une bonne information des médecins ».

La stéatose : un adulte sur cinq plus sensible au Covid-19

Autre catégorie de patients fragilisés face au Covid-19 : les malades atteints de maladie du foie gras. « Ils ont trois fois plus de risque faire un Covid grave, alors qu’ils représentent environ un adulte sur cinq en France environ », affirme le Pr Laurent Castera, hépatologue à l’hôpital Beaujon (AP-HP). Il n’y a pas d’enquête précise sur l’étendue du phénomène en France, mais on estime que 10 millions d’adultes français ont une maladie du foie gras, dont 1 million va développer une NASH et 100 000 une cirrhose.