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Source : JDS

Dès l’identification en janvier 2020 d’un nouveau coronavirus nommé « SARS-CoV-2 » comme responsable d’une maladie respiratoire épidémique en Chine, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), la communauté associative et les infectiologues se sont posé la question : est-on plus à risque d’avoir cette maladie, la COVID-19, et d’en faire une forme grave quand on vit avec le VIH ? On sait en effet que le déficit immunitaire causé par le VIH augmente déjà le risque de complications graves résultant d’une infection par des virus respiratoires tels que la grippe ou les pneumocoques.

Le coronavirus SARS-CoV-2 s’est propagé à grande vitesse. Le 11 mars 2020 l’OMS a déclaré que l’épidémie était désormais une pandémie. Pour freiner la formation de nouveaux foyers de contagion et préserver les capacités d’accueil de leurs hôpitaux, de nombreux pays dont la France ont décidé des mesures de confinement, la fermeture de leurs frontières et l’annulation des manifestations sportives et culturelles. Le monde est tétanisé, les hôpitaux débordés, l’économie en pause, la vie sociale à l’arrêt et les informations, ainsi que la désinformation, tournent en boucle. A ce jour le virus a fait plus de 4 millions de morts.

Le SARS-CoV-2 se transmet par de petites gouttelettes de salive, portées par la toux, l’éternuement ou la parole (y compris le cri ou le chant), ou bien par les mains qu’elles auront touchées et contaminées. Traitée aussi bien de grippette que de fléau, la COVID -19 est bénigne voire asymptomatique dans plus de 80% des cas. Lorsqu’elle se déclare elle est généralement violente pendant quelques jours, comme une super-grippe. Elle peut toutefois entraîner chez certaines personnes une détresse respiratoire nécessitant une hospitalisation et des soins intensifs en réanimation (ventilation, intubation…), et malgré ces soins être mortelle. D’autres symptômes sont possibles (anosmie, thromboses, vascularite, atteintes neurologiques…) et certains patients gardent des séquelles pendant des mois.

Des facteurs de risque accru

Dès mars 2020, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a identifié l’âge avancé et des comorbidités comme facteurs de risque ou de vulnérabilité pouvant entrainer une forme grave de la maladie, voire la mort. Ces avis sont souvent réactualisés et des facteurs de risque ajoutés (1).

Sont plus exposées à des formes graves de COVID-19

– Les personnes âgées de 65 ans et plus ;

– Les personnes aux antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, accident vasculaire cérébral ou coronaropathie, insuffisance cardiaque ;

– Les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ;

– Les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire pouvant décompenser lors d’une infection virale (broncho pneumopathie obstructive, mucoviscidose…) ;

– Les patients avec une insuffisance rénale chronique dialysée ;

– Les personnes obèses avec Indice de Masse Corporelle (IMC) ≥ 30 ;

– Les malades atteints de cancers évolutifs sous traitement ;

– Les personnes avec une cirrhose du foie évoluée (stade B ou C du score de Child Pugh) ;

– Les personnes atteintes d’immunodépression congénitale ou acquise dont l’infection à VIH non contrôlée et/ou avec des CD4 < 200/mm3, les transplantés d’organe sous traitement immunosuppresseur etc ;

– Les personnes porteuses d’un syndrome drépanocytaire majeur, ou de certaines affections neuromusculaires.

Le HCSP indique que l’association de plusieurs comorbidités augmente le risque potentiel d’admission en réanimation et de décès et signale également l’existence de facteurs génétiques de vulnérabilité, qui peuvent se rajouter aux autres risques, ou expliquer le décès de personnes jeunes « en bonne santé » (1). Le genre masculin est listé comme un facteur de risque par le HCSP. En France, plus de 70% des personnes hospitalisées pour COVID sont des hommes. Mais selon les lieux, les femmes peuvent être autant touchées. Une hypothèse est que les hommes seraient plus concernés pour des raisons physiologiques (endocriniens et répartition des récepteurs ACE2), les femmes pour les facteurs sociodémographiques (exposition professionnelles, précarité, etc.)

Les facteurs de risque sociaux

Les facteurs sociodémographiques et ethniques sont des critères de vulnérabilité au même titre que l’âge et les comorbidités.

Le risque de contagion est plus élevé pour les personnes sans domicile et pour celles qui vivent dans des établissements fermés ou logements collectifs, pour personnes handicapées, d’hébergement social, d’accueil des demandeurs d’asile, foyers de travailleurs migrants, et EHPAD, prisons, camps de réfugiés ou de rétention.

Une étude de Grande-Bretagne (3) constate que l’origine ethnique semble être un facteur significatif de vulnérabilité face au virus. Elle montre une mortalité plus élevée de la population noire, ainsi que des populations originaires d’Inde, du Pakistan et du Bangladesh. Aux Etats-Unis, même constat pour les populations noires (4), hispaniques et amérindiennes.  Les facteurs sociaux doivent être pris en compte, car ils sont souvent étroitement liés à l’origine ethnique (surpeuplement des logements, plus de chômage, pas d’assurances).

Le rapport de la DREES « Les inégalités sociales face à l’épidémie de COVID » (2) cite les critères d’exposition au virus et/ou de vulnérabilité sociale, dont le risque d’exposition plus élevé pour certaines professions (pas de télétravail possible, nécessité des transports en commun, contact avec le public), les risques accrus de contamination liés à de mauvaises conditions de vie et à la promiscuité, à l’impossibilité de se confiner ainsi qu’au manque d’accès aux mesures de protection (gants et gels payants). Les populations défavorisées présentent aussi plus souvent des facteurs de risques médicaux face au COVID (problèmes cardiaques, diabète, obésité) qui sont souvent non traités.

VIH et COVID-19

Les observations publiées au printemps 2020 ne montrent pas de sur-risque de contamination par le SARS-CoV-2 pour les PVVIH. Le nombre de cas détectés de l’infection par le coronavirus chez les PVVIH semble être similaire à celle de la population générale, voire inférieure, ce qui est peut-être dû a un sur-confinement des PVVIH (quand elles le peuvent), car beaucoup se considèrent comme fragiles et ont probablement mieux respecté les mesures de distanciation physique et de prévention. En France, les consultations de suivi du VIH n’ont souvent pas eu lieu lors du 1er confinement, les ordonnances des traitements étant prolongées par un arrêté ou envoyées par mail ou la poste.

Les études de plusieurs pays et des revues de littérature sont publiées sur des cas de COVID -19 chez des PVVIH (5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) et souvent comparées aux résultats chez des séronégatifs atteints de COVID-19. L’infection par le VIH ne semble pas prédisposer à un sur-risque de faire une forme grave (12) sauf si les personnes présentent les facteurs de risque identifiés dans la population générale et ou en cas d’infection à VIH mal contrôlée (charge virale détectable et CD4 bas). Cependant, ces séries de cas de PVVIH comprenaient souvent des petits nombres de patients et il a été rapporté que parmi les patients hospitalisés pour COVID-19, les PVVIH étaient plus jeunes que les patients séronégatifs.

Des essais de traitements contre la COVID-19 réalisés avec des antirétroviraux (anti-protéases surtout), se sont montrés inefficaces face au SARS-CoV-2.

Des études contradictoires

Vers l’automne 2020, alors que davantage de données sont disponibles, la plupart des études signalaient un risque plus élevé de mauvais résultats chez les personnes co-infectées par le VIH et le COVID-19. En effet, deux grandes études de cohorte du Royaume-Uni ont rapporté une mortalité accrue chez les PVVIH. Une analyse des patients hospitalisés a montré une surmortalité chez les séropositifs de moins de 60 ans (13). Une analyse des données britanniques sur les soins primaires aurait mis en évidence un risque de décès quasi triplé pour les PVVIH. Après ajustement sur l’ethnie, le tabagisme, l’obésité et le fait de vivre dans une région défavorisée, ce sur-risque persiste et il est doublé. On retrouve tout de même ici les facteurs ethniques et sociaux : la plupart des PVVIH décédées avaient d’autres comorbidités, étaient des hommes, noirs et d’une zone géographique plus défavorisée (14), des critères que l’on retrouve dans une autre étude anglaise (15).

Une étude observationnelle française (16) sur des PVVIH positifs au COVID-19 a montré par analyse multi-variée, que l’âge, le sexe masculin, l’origine d’Afrique subsaharienne et les troubles métaboliques (obésité et/ou diabète) ont été associés à des formes sévères ou critiques de COVID-19.

Dans l’État de New York, une étude a montré que les hospitalisations liées au COVID-19 étaient plus élevées chez les PVVIH, surtout ceux dont la charge virale n’était pas contrôlée, ainsi que les décès à l’hôpital (17). Une étude d’Afrique du sud (18) a également révélé que le VIH doublait le risque de décès d’un patient COVID-19 et qu’un nombre de CD4 < 200/mm3 était également associé à un risque accru de mortalité. Dans une autre étude (19), un nombre de CD4 < 350/mm3 a été associée à un risque accru de COVID-19 sévère.

Impact du VIH et des comorbidités sur la COVID-19

Une revue de toutes les études (20) sur « COVID-19 et VIH » résume bien les points marquants des analyses, les facteurs de vulnérabilité identifiés propres au VIH et les facteurs de risque classiques listés par le HCSP :

-La charge virale non contrôlée et/ou des CD4 bas (CD4 < 200/mm3 voire CD4 < 350/mm3 selon les études) sont associés à un risque aggravé de développer une forme sévère de la COVID-19, d’hospitalisation et/ou de surmortalité.

-Un âge médian des PVVIH atteints de la COVID-19 inférieur d’environ 10 ans à celui des personnes séronégatives au VIH, et ce indépendamment de la prévalence des comorbidités. La théorie de l’âge biologique plus avancé des PVVIH ou vieillissement précoce des PVVIH  n’est pas nouvelle et plusieurs études les citent. Plusieurs études notent que les PVVIH hospitalisées ou décédées étaient plus jeunes qu’en population générale.

-Une prévalence plus élevée de comorbidités chez les PVVIH avec COVID-19 (diabète, obésité, hypertension, tabagisme…) est listée dans les études comme un risque de développer des formes sévères et/ou de surmortalité liée à la COVID-19, augmenté encore par le fait d’avoir plusieurs comorbidités.

-Les PVVIH ont plus de comorbidités que la population générale. Au-delà de 55 ans, plus de 50% des PVVIH ont 2 comorbidités ou plus. Au-delà de 65 ans, ce sont 70 à 80% des PVVIH qui ont entre 2 et 3 comorbidités, contre 50% dans la population générale (21). Ces comorbidités peuvent survenir 10 ans plus tôt. Les maladies les plus citées sont l’hypertension artérielle (HTA), l’angine de poitrine, l’infarctus du myocarde, les pathologies hépatiques, rénales et les cancers (22).

– Les PVVIH hospitalisés atteints de COVID-19 ont une incidence élevée de thromboembolie veineuse (thrombose qui peut migrer et provoquer une embolie pulmonaire)

-Les critères ethniques et sociaux sont cités comme facteurs de risque aggravé de développer la maladie et de surmortalité, comme dans la population générale.

L’étude COVIDHIV

L’impact de la co-infection VIH / SARS-CoV-2 n’est pas complètement compris et demande des recherches supplémentaires. Les contributions respectives de l’origine des personnes, leur statut social et des comorbidités au possible risque accru restent à résoudre.

Une étude multicentrique est actuellement en cours en France, l’étude COVIDHIV, chez les PVVIH atteintes d’infection à SARS-CoV-2, dont l’investigateur coordonnateur est le Dr Antoine Chéret. Ses objectifs (23) sont de décrire l’évolution de la maladie COVID-19 chez les patients infectés par le VIH-1,  d’étudier les caractéristiques cliniques et biologiques de la maladie COVID-19 chez les PVVIH hospitalisés ou non, puis de les corréler avec les caractéristiques immuno-virologiques, de lister les complications majeures, de déterminer les facteurs de mauvais pronostic et d’évaluer les effets cliniques post-infectieux à distance de la phase aiguë. Les données seront comparées avec celles en cours chez les personnes séronégatives.

Moins d’anticorps neutralisants post-COVID

Une étude publiée récemment (24) a retrouvé la même faible prévalence d’infections COVID-19 chez les PVVIH (2 fois moins que dans la population générale) et le même risque accru de faire une forme grave de la maladie. Les concentrations d’anticorps neutralisants ont été comparées dans les deux groupes (VIH et non VIH) et il a été observé un taux plus bas (moins  42 %) dans le groupe des PVVIH qui ont été infectées par le coronavirus que dans le groupe non VIH. Ce taux plus faible pourrait refléter une réponse immunitaire naturelle à la COVID-19 plus faible chez les PVVIH et donc un risque potentiel accru de réinfection. Les chercheurs suggèrent  de faire des études plus poussées sur la réponse immunitaire chez les PVVIH notamment après vaccination contre le coronavirus.

L’accès aux vaccins

Malgré ces forts soupçons de plus grande vulnérabilité face au COVID, les PVVIH n’ont pas été dans la liste des personnes à vacciner en priorité, pas même les PVVIH plus fortement immunodéprimées (CD4 < 350/mm3) et/ou en échappement virologique. Malgré les recommandations des sociétés savantes européennes BHIVA, DAIG, EACS, GESIDA, Polish Scientific AIDS Society and Portuguese Association for the clinical study of AIDS (25) ainsi que celles de l’Académie nationale de médecine (26), de la Société française de Lutte contre le VIH (SFLS)  et la demande (27) associative énergique (TRT-5 CHV), seuls l’âge et les comorbidités ont permis à certaines PVVIH de se faire vacciner en priorité.

Bonne réponse au vaccin

Deux études sur le vaccin Oxford/AstraZeneca montrent que ce vaccin a produit des réponses immunitaires similaires chez les personnes avec ou sans VIH. Dans le cadre de l’étude de phase 2/3 du vaccin Oxford/AstraZeneca, une sous-étude chez 54 PVVIH (ayant un bon taux de CD4) a été réalisée à Londres (28). Leurs résultats ont été comparés à ceux d’un groupe témoin de 50 personnes séronégatives de l’étude vaccinale. Les tests n’ont montré aucune différence dans les réponses immunitaires cellulaires ou immunitaires (cellules T) entre les PVVIH et le groupe témoin séronégatif. L’activation immunitaire chez les PVVIH n’a pas affecté les réponses à médiation cellulaire ou les taux d’anticorps.

La 2eme étude a été réalisée en Afrique du Sud (29), dans le cadre des études de sécurité et d’immunogénicité de phase 1b/2a du vaccin Oxford/AstraZeneca. L’étude a recruté 104 PVVIH (dont 75% de femmes) et 70 personnes séronégatives. L’étude a mesuré les réponses des anticorps au vaccin chez les PVVIH, ainsi que la sécurité. Il n’a été trouvé aucune différence dans les réponses en anticorps entre les PVVIH et les personnes séronégatives 28 et 42 jours après la première dose. Il n’y avait pas de différence dans la fréquence des effets indésirables entre les personnes avec et sans VIH. Les chercheurs concluent que le vaccin a produit de fortes réponses en anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les PVVIH ayant un nombre élevé de CD4, mais les résultats peuvent ne pas être généralisables aux personnes ayant un nombre de CD4 inférieur à 500.

Une étude israélienne (30) a comparé les réponses au vaccin  Pfizer-BioNTech chez 143 PVVIH à celles des soignants de l’hôpital après les deux doses du vaccin. Une vingtaine de jours après la 2eme dose, 98 % des PVVIH ont développé des anticorps efficaces contre le SRAS-CoV-2, contre 99 % des non séropositifs, sans différence donc.

3ème dose ?

En France, certaines personnes peuvent déjà recevoir trois doses de vaccins contre le coronavirus. Il s’agit des personnes sévèrement immunodéprimées comme le recommande la Direction Générale de la Santé (DGS) dans un avis du 6 mai. Cela concerne par exemple les personnes ayant reçu une transplantation d’organe, sous chimiothérapie, dialysées chroniques… Pour les PVVIH, ce n’est pas à l’ordre du jour, il faudra des études sur le taux des anticorps neutralisants, leur durabilité, leur efficacité lors de contamination au SRAS-CoV-2. La recherche doit continuer pour mieux comprendre l’impact de la COVID-19 chez les PVVIH, ainsi que les réponses aux différents vaccins, pour pouvoir en tirer des recommandations fiables.

Source : Aides

Personnes vivant avec le VIH & antirétroviraux à action longue durée : donnez votre avis !

AIDES lance un court sondage de 16 questions à destination des PVVIH sur l’arrivée prochaine des traitements à action longue durée. Ces nouveaux traitements permettent d’espacer les prises de médicaments, avec une efficacité de plusieurs semaines, voire mois.

L’objectif ?
Mieux comprendre ce que les premiers-ères concernés-es, les personnes vivant avec le VIH, pensent de cette nouvelle proposition thérapeutique, d’identifier les réticences et les craintes, et de déterminer les bénéfices que vous en attendez.

L’enquête est réalisée en complète indépendance de l’industrie pharmaceutique.
Si vous êtes concernés-es, vous pouvez participer ici.

 

Source : RFI 

Ikambéré est un lieu situé à Saint-Denis, en région parisienne, où des femmes migrantes atteintes du VIH trouvent refuge. Créée il y a plus de 20 ans par la Rwandaise Bernadette Rwegera, l’association Ikambéré aide ces femmes à se redresser. Un livre éponyme intitulé : « Ikambéré, la maison qui relève les femmes » présente cet endroit fascinant. Les explications de l’auteure Annabel Desgrées du Loû, chercheure à l’IRD, l’Institut de recherche pour le développement.

=> Pour écouter la suite du podcast, se rendre sur RFI 

Source : VIH.org

De nouveaux résultats encourageants pour la prophylaxie pré-exposition (PrEP) injectable et pour la PrEP orale à prendre une fois par mois ont été présentés lors de la conférence IAS 2021.

Le cabotegravir pour la PrEP en injection

Selon des résultats présentés précédemment, on savait déjà que le cabotegravir en injection était plus efficace que les comprimés, en particulier auprès des femmes africaines. En effet, dans l’étude HPTN 084 lancée en novembre 2017, le cabotegravir à action prolongée, injecté toutes les huit semaines, s’est avéré à 89% plus efficace que la Prep quotidienne sous forme de cachets oraux (fumarate de ténofovir disoproxil / emtricitabine, TDF/FTC) pour prévenir l’infection par le VIH. L’étude avait d’ailleurs était interrompue en novembre 2020 suite à cette démonstration d’efficacité: le comité indépendant de surveillance de la sécurité et des données de l’essai avait en effet recommandé que toutes les participantes de l’étude puissent savoir quels médicaments elles avaient reçu jusqu’à présent et que celles sous PrEP orale puissent avoir accès aux injections.

Il restait à comprendre les raisons des quatre infections par le VIH qui avaient eu lieu parmi les femmes ayant reçu l’injection de cabotégravir dans HPTN 084. La Dr Sinead Delany-Moretlwe (Université de Witwatersrand) a donc présenté les résultats d’une analyse de suivi de ces quatre cas de séroconversion ainsi que des 36 infections dans le bras TDF/FTC, soit deux de plus que celles précédemment signalées :

  • Deux des femmes du bras cabotégravir n’ont jamais reçu les injections. La première ne s’est pas présentée comme prévu lors de sa première visite d’injection et l’autre, enceinte, est passée à la PrEP orale avant de recevoir des injections et ce qui suggère un problème d’observance.
  • Une troisième femme a raté plusieurs injections et n’avait pas reçu de cabotegravir pendant 16 semaines. Aucun signe de mutation conférant une résistance aux inhibiteurs de l’intégrase n’a été montré et elle a pu commencer un traitement antirétroviral (ARV) classique.
  • Enfin, il s’est avéré que la quatrième femme avait déjà le VIH au début à l’étude. Elle a eu le temps de recevoir cinq injections de cabotégravir avant d’être dépistée, et l’ARV a provoqué une diminution de la réponse immunitaire, et a donc retardé le diagnostic du VIH. Aucun signe de résistance dans ce cas non plus.
  • Toutes les femmes, sauf une, qui ont été infectée par le VIH dans le bras oral, avaient une mauvaise observance au traitement préventif, comme le démontrent le nombre de comprimés et les taux de ténofovir mesurés au moment du diagnostic. Plusieurs d’entre elles présentaient des signes de mutations de résistance aux médicaments.

Ce nouvelles informations prises en compte, la nouvelle incidence VIH dans l’étude était de de 0,15% pour le groupe cabotégravir et de 1,85% pour le groupe PrEP orale, soit une réduction du risque d’infection de 92%.

L’islatravir pour la PrEP orale une fois par mois

L’observance est donc le champ de bataille où se gagnera la bataille de l’efficacité de la PrEP. Et si la prise quotidienne rebute certaines et certains, la PrEP orale n’a pourtant pas dit son dernier mot. Les premières données à 24 semaines de l’essai clinique de phase 2a évaluant l’innocuité et la tolérabilité de l’islatravir en prise unique orale mensuelle ont été également présentées lors de l’IAS. Elles confirment l’innocuité de cette molécule dans le cadre de la PrEP par rapport au placebo, et peu d’effets secondaires ont été constatés. Ces résultats ouvrent la voie à un essai de phase III d’évaluation d’efficacité, alors que qu’un essais est déjà en cours autour d’un implant d’islatravir offrant une année entière de protection en PrEP.

Source : Actualités CD

Selon le rapport de l’ONUSIDA publié ce jeudi 14 juillet, les consommateurs de drogues injectables, les femmes transgenres, les professionnel(le)s du sexe, les hommes homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les partenaires sexuels de ces catégories de populations, représentaient 65% des 1,5 million de nouvelles infections au VIH dans le monde en 2020.

En effet, le dépistage et le traitement du VIH ont été massivement intensifiés au cours des 20 dernières années.

« Quelque 27,4 millions de 37,7 millions de personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement en 2020. Cependant, les lacunes dans la prestation de services sont beaucoup plus importantes pour les enfants que pour les adultes. En 2020, environ 800.000 enfants âgés de 0 à 14 ans séropositifs n’étaient pas sous traitement anti-VIH. La couverture du traitement était de 74% pour les adultes mais seulement de 54% pour les enfants en 2020. De nombreux enfants n’ont pas été testés pour le VIH à la naissance et ignorent leur statut sérologique, ce qui fait de leur dépistage et de leur prise en charge un défi majeur », déclare ONUSIDA.

La lutte contre les inégalités montre également que les femmes et les filles d’Afrique subsaharienne continuent d’être plus exposées au risque d’infection au VIH. En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentent 25% de toutes les nouvelles infections au VIH alors qu’elles ne représentent que 10% de la population.

« La pauvreté et le manque de scolarisation sont également des obstacles redoutables aux services de santé et de lutte contre le VIH. Le rapport de l’ONUSIDA montre comment les services de planification familiale pour les femmes et la circoncision masculine médicale volontaire pour les hommes et les garçons sont beaucoup moins susceptibles d’être consultés par les personnes vivant dans la pauvreté. En 2020, le nombre de circoncisions masculines médicales volontaires a chuté de plus de 30% dans 15 pays d’Afrique orientale et australe considérés comme prioritaires », ajoute ONUSIDA.

Selon ONUSIDA, la pauvreté est également un moteur de la migration, dont il a été démontré qu’elle a un impact sévère sur l’accès aux services liés au VIH et met des vies en danger alors que les migrants fuient les conflits et la pauvreté dans l’espoir de la sécurité et de la sécurité économique.

Source : Seronet

Mercredi 21 juillet, la 11e édition de la conférence scientifique, IAS 2021, s’est achevée par un discours militant et inspirant. Pendant quatre jours, la conférence a alterné des moments d’inquiétudes et d’espoirs. L’inquiétude de voir la crise mondiale liée à la Covid-19 ralentir le chemin vers la fin de l’épidémie VIH. Et les espoirs autour de nouveaux traitements et aussi de nouvelles façons de faire face aux problématiques de la lutte contre le VIH en temps de crise sanitaire.

Prise en charge du chemsex

La première plénière de la journée était consacrée à la prise en charge du chemsex avec la présentation de Stéphane Wen-Wei Ku, de l’hôpital de Taipei (Taiwan). L’usage de drogue en contexte sexuel n’est pas nouveau. Cela existe depuis l’origine de l’être humain. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les hétérosexuels-les peuvent utiliser l’alcool, le cannabis et la MDMA lors des rapports sexuels, d’après les enquêtes récentes. Au Royaume uni, une consommation importante de la cocaïne et du cannabis est observée chez les hétérosexuels-les. Chez les HSH, le chemsex a pris de l’ampleur avec des produits très répandus comme le GHB, le crystal meth, la méphédrone ou la MDMA. Une méta-analyse montre des taux d’utilisation de méthamphétamines entre 3 et 38 %. C’est celle qui est aussi la plus injectée et très associée à des rapports sexuels sans préservatif. Le chemsex est plus répandu en Europe et aux États-Unis, un peu moins en Asie ou Pacifique.

Le crystal meth entraine une accoutumance au cours du temps avec un besoin de doses plus fortes. Après un pic de consommation, la « descente » est très difficile et s’associe d’un syndrome de manque. Les dommages associés sont l’augmentation des comportements qui exposent à des risques d’infection au VIH et au VHC et un risque d’overdose mortelle, ainsi que des effets neurocomportementaux (délire, paranoïa, etc…). Des interventions cognitivo- comportementales de 16 semaines ont été testées avec un succès relatif. Certains antidépresseurs et la naltrexone (1) injectable ont montré une efficacité pour réduire les consommations. Les approches de réduction des risques incluant la Prep et l’échange de seringues ont aussi été utilisées pour réduire les dommages associés. Les services de santé sexuelle sont plus appropriés pour prendre en charge les HSH qui pratiquent le chemsex, que les centres d’addictologie classiques. Une attitude sans jugement est indispensable. Le plaidoyer doit continuer pour conserver et développer des centres de santé sexuelle qui accueillent ce public. Il est également important d’avoir des lois qui respectent les usagers-ères et les droits des personnes LGBT. Enfin, il est nécessaire de multiplier la recherche interventionnelle vers ces publics.

IAS 2021 en résumé

La dernière plénière est revenue sur les temps forts de la conférence. En ce qui concerne l’épidémiologie et la prévention, nous avons vu qu’il faut des approches multi-niveaux pour augmenter la couverture et l’observance à la Prep. L’hésitation des prescripteurs-rices est une barrière majeure pour la Prep et le Tasp. Les pharmacies communautaires peuvent être des bons points d’accès de délivrance de la prévention (autotests, Prep, etc.). L’incidence des IST est plus grande chez les HSH prepeurs que chez les non prepeurs. L’autotest a un haut potentiel en Afrique mais reste trop peu implanté. Les personnes détenues sont souvent les oubliées de l’accès aux soins et à la prévention avec des cascades catastrophiques. Le HPV augmente le risque d’acquisition du VIH chez les femmes en Afrique. L’autoprélevement pour le diagnostic des IST est acceptable par les femmes trans en Thaïlande pendant les confinements. Les HSH américains semblent préférer la Prep injectable. La Covid-19 a accéléré les procédures de simplification du suivi médical. L’anneau vaginal semble une option pour les jeunes femmes et adolescentes en Afrique du Sud. L’islatravir en comprimé une fois par mois est une stratégie de Prep prometteuse. Enfin le lenacapavir a montré des résultats encourageants en traitement injectable tous les six mois que ce soit chez les personnes vivant avec le VIH qui n’avaient jamais pris de traitement ou celles dont la souche de VIH a créé des résistances à certains traitements.

Source : Seronet

Mardi 20 juillet, la troisième journée de la conférence scientifique IAS 2021 était largement consacrée aux dernières données relatives aux traitements Prep et le moins qu’on puisse dire c’est que la Prep de demain proposera un menu à la carte : traitement injectable, anneau vaginal, comprimé mensuel, etc. D’autres sessions ont abordé la question des résistances et l’impact de la Prep chez les personnes trans et les bithérapies VIH.

L’anneau vaginal : une autre option de Prep

Chez les filles adolescentes, une population clé de l’Afrique du Sud, l’observance à la Prep orale (en comprimés quotidiens) est de seulement 25 %. En Janvier 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé l’usage d’un anneau vaginal imprégné de dapivirine, un antirétroviral, utilisé pour réduire le risque d’infection par le VIH, chez les jeunes filles. L’étude Reach a inclus des participantes âgées de 16 à 21 ans séronégatives au VIH pour aller de la Prep orale à la Prep en anneau vaginal et vice-versa. Les participantes ont bénéficié d’un counseling. L’observance était mesurée pour la Prep orale et en anneau vaginal. En moyenne, les participantes avaient 2,5 partenaires par trimestre. Un tiers avait une IST à l’inclusion. Pas de différence observée sur les effets indésirables dans les groupes oraux ou vaginaux. 58 % étaient strictement adhérentes à la Prep et 50 % à l’anneau mais l’acceptabilité était meilleure pour l’anneau (88 % versus 63 %).

Résistance après exposition à la Prep

Si une personne prend la Prep et qu’elle contracte le VIH pendant cette période (mauvaise observance ou en primo-infection VIH au moment du début de la Prep), la souche de VIH contractée risque de créer une résistance. Une étude au Kenya a suivi des personnes qui ont contracté le VIH pendant leur suivi Prep. Sur 104 000 personnes sous Prep, 29 séroconversions ont été reportées sur 3,5 ans. 75 % étaient des femmes et la moitié était âgée entre 16 à 35 ans. 38 % ont séroconverti au cours des trois premiers mois de la Prep. Des mutations de résistance sont observées dans 55 % des cas mais seulement 23 % sont en rapport avec la prise de Prep, les autres étant sur le virus acquis.

=> Pour lire la suite de cet article, se rendre sur : Seronet

ACTIONS TRAITEMENTS recrute deux volontaires en SERVICE CIVIQUE à partir d’octobre 2021 pour co-accompagner et contribuer à sensibiliser les personnes qui vivent avec le VIH et celles et ceux qui les accompagnent.

L’association

Actions Traitements est une association de patients agréée qui aide, accompagne, soutient et défend les droits des personnes qui vivent avec le VIH depuis plus de 25 ans. Pour ce faire, nous menons des activités d’accompagnement destinées aux patients mais aussi à ceux qui les accompagnent (partenaires, famille, professionnels de santé, associatifs) : ligne d’écoute, rencontres mensuelles, programme d’éducation thérapeutique, etc.
Par ailleurs, nous produisons des outils de médiation médicale et d’information thérapeutique sur différents supports (papier, applications, outils numérique) ayant pour but d’accompagner les personnes vers une meilleure connaissance de la maladie et une plus grande autonomie dans sa prise en charge.

Missions des volontaires en service civique

Les volontaires travaillent en binôme. Ils auront pour mission de :

– Visite dans les hôpitaux franciliens et associations de lutte contre le VIH, mise en place de permanence pour les patients dans les hôpitaux franciliens dans le but d’orienter les personnes vers AT.  Soutien et promotion des actions et outils d’Actions Traitements auprès des professionnels de santé et partenaires associatifs.

– Participer à l’organisation, la conception et l’animation des activités autour du 1er décembre et la journée de la lutte contre le Sida : tenue de stand, mise en place d’animations ludiques avec nos partenaires associatifs et hospitaliers ayant pour but d’informer sur le VIH, notamment en adressant les stéréotypes et préjugés qui entourent la maladie.

– Veille des associations franciliennes afin de créer des partenariats.

– Participation à la vie de l’association.

Conditions

Contrat de service civique

Date de de la mission : à partir du 04 octobre 2021 (à négocier)

Durée : 8 mois

Emploi du temps: 32 h/semaine

Documents à envoyer : CV + LM à l’attention de Julia Charbonnier à l’adresse suivante : jcharbonnier@actions-traitements.org

Source : La Presse

La grand-messe de la recherche sur le VIH, le congrès annuel de la Société internationale pour le sida (IAS), s’ouvre ce dimanche virtuellement. Les impacts positifs et négatifs de la pandémie seront au premier plan des présentations, tout comme les médicaments à longue durée et le saint Graal d’une guérison.

Télémédecine et vaccins

Après un bref arrêt des services, les cliniques de suivi du VIH se sont rapidement adaptées et ont offert des services de télémédecine, selon Jean-Pierre Routy, spécialiste du VIH à l’Université McGill. « Ça va avoir des impacts positifs sur le suivi en région éloignée, et même à Montréal en faisant certains suivis au téléphone plutôt que de faire des déplacements, dit le DRouty. On a très peu de patients qui ont été plus difficiles à suivre, je dirais 4 % à 5 %, des gens qui n’ont pas accès à internet ou à un téléphone, souvent des migrants récents. » L’autre bon côté de la pandémie a été l’accélération de la technologie des vaccins à ARN-messager, qui a donné les vaccins contre la COVID-19 de Pfizer et de Moderna. « Cette avancée sans précédent des recherches sur le système immunitaire va bénéficier à la recherche sur les vaccins contre le VIH, c’est sûr », estime le DRouty. Par contre, certains pays en voie de développement ont souffert de l’interruption des chaînes d’approvisionnement en médicaments antirétroviraux utilisés pour tenir le VIH en échec.

Médicaments à longue action

Quand la pandémie est survenue il y a un an et demi, les premiers programmes de trithérapie à longue action étaient sur le point de devenir opérationnels. « On parle d’une piqûre tous les deux mois, il y a sept ans de données, ça marche très bien, dit le DRouty. Ça facilite beaucoup la vie des patients et leur suivi. Tout a été bloqué par la COVID-19, comme il fallait que les gens viennent à l’hôpital pour la piqûre. On pense que les programmes commenceront au Québec en septembre. » Des travaux sont également en cours pour une trithérapie médicamenteuse à longue action, avec une pilule par semaine, mais il faudra attendre deux ou trois ans pour que cette option soit opérationnelle, selon le DRouty. La trithérapie à longue action est aussi efficace que les médicaments actuels, qui doivent être pris chaque jour : le virus est indétectable et ne peut être transmis, ce qui permet des relations sexuelles non protégées. Elle permet aussi de protéger les gens qui n’ont pas le VIH et veulent avoir des relations sexuelles non protégées avec des gens qui sont potentiellement séropositifs.

Infections transmises sexuellement

Toutefois, le succès de la trithérapie s’est accompagné d’un retour des infections transmises sexuellement, particulièrement la syphilis, la gonorrhée et le chlamydia, à cause d’une chute de la popularité du préservatif. « La pandémie a rendu plus difficile le suivi des infections transmises sexuellement », note le DRouty. En juin, l’Institut national de santé publique (INSPQ) notait qu’entre 2015 et 2019, le nombre de cas de gonorrhée a quasiment doublé. Quant à la syphilis, seulement trois cas avaient été déclarés en 1998, contre plus d’un millier maintenant. Le rapport de l’INSPQ note que l’épidémie de syphilis, initialement montréalaise, touche maintenant tout le Québec, y compris le Nunavik, où de nombreuses femmes en sont victimes. Seule lueur d’espoir, les traitements disponibles depuis quelques années pour guérir l’hépatite C réduisent le risque d’infection. « Dans notre service, sur les 300 cas qu’on suivait il y a quelques années, il ne reste que cinq ou six patients non traités, dit le DRouty. On parle d’un comprimé par jour pendant trois mois. Il y a moins d’hépatite C en ville, alors il y a moins de risque de l’attraper. »

Guérison

Les travaux sur la guérison définitive des patients pourront aussi reprendre. En ce moment, même quand il est indétectable et non transmissible grâce à la trithérapie, le VIH arrive à se cacher dans des réservoirs mal compris, ce qui empêche d’arrêter les traitements. « On a beaucoup appris sur les anticorps monoclonaux avec la pandémie, explique le DRouty. Pour le VIH, on envisage de les utiliser pour renforcer l’immunité. Après, on arrête la trithérapie, le virus ressort et on espère que le corps sera beaucoup plus puissant pour l’attaquer. Les spécialistes des anticorps monoclonaux ont délaissé le VIH durant la pandémie, mais ils vont y revenir avec toutes les leçons qui ont été tirées. » D’autres avenues pour augmenter l’immunité naturelle, voire débusquer le VIH dans ses cachettes, sont envisagées.

En présentiel à Montréal

Le DRouty est le président du congrès annuel de l’IAS 2022, qui aura lieu à Montréal. « L’objectif, c’est que ce soit en présentiel, dit le DRouty. En mode virtuel, il y a moins d’impact médiatique et aussi politique. » Quels sont les changements politiques souhaités pour le Canada ? « Un changement de la loi fédérale qui peut punir la personne positive pour le VIH en cas d’acte sexuel consenti. Toute la responsabilité pour éviter la transmission repose sur la personne positive, même si le ou la partenaire n’a pris aucune précaution. Pour les travailleurs et travailleuses du sexe, certaines associations revendiquent de pouvoir obtenir un statut de travailleur automne. Il reste à débattre si le travail du sexe est un travail comme un autre ou une exploitation de la misère. Ce point fait débat. » Le DRouty attend 11 000 personnes au congrès de juillet 2022. Les congrès de l’IAS ont eu lieu quatre fois au Canada, à Montréal en 1989, à Toronto en 2006 et à Vancouver en 1996 et 2015.

Source : Gènéthique

Il est possible depuis le 5 juillet de pratiquer une greffe d’organes entre un donneur et un receveur, tous deux infectés par le VIH. En effet, un arrêté publié au Journal Officiel, par le ministère de la Santé, fixe les conditions du prélèvement et de la greffe d’organes entre personnes vivant avec le VIH. Le ministère précise dans son communiqué que « cette nouvelle possibilité » est offerte par « les progrès dans les traitements contre le VIH et dans les techniques de transplantation ». Le but de cet élargissement est de libérer « de précieuses places sur la liste d’attente » pour les patients séronégatifs nécessitant une greffe.

Les modalités de ce nouveau protocole sont identiques à celles mises en place en 2015, ouvrant la possibilité d’un don provenant d’un donneur infecté par le virus de l’hépatite C. Plusieurs conditions sont ainsi requises pour le donneur, qui peut être vivant ou décédé, connu comme étant séropositif pour le VIH, « sous traitement antirétroviral stable et ayant un dépistage génomique du VIH négatif dans les douze derniers mois ». Côté receveur, il doit aussi être « séropositif pour le VIH en infection contrôlée ».  De plus, son pronostic vital doit être engagé et les alternatives à la greffe ne doivent pas être possibles.

Tous les organes sont en principe transplantables. Seule une exception est prévue, lorsque le donneur est à la fois infecté par le VIH et par le virus de l’hépatite C. Seuls les reins peuvent alors être greffés (Cf. Greffer un rein porteur d’hépatite C, une option « rentable »).

Enfin, l’accent est mis sur l’information aussi bien du receveur, que du donneur vivant. Ce dernier « doit recevoir une information détaillée sur les risques spécifiques pour sa santé, et notamment sur l’évolution de sa maladie » et « un collège d’experts spécifique placé auprès de l’Agence de la biomédecine (ABM) doit évaluer au cas par cas le risque du prélèvement au vu de son statut sérologique ». Le bénéficiaire du greffon doit aussi être tenu informé « sur les bénéfices attendus et les risques encourus », ainsi que sur « les contraintes liées au suivi spécifique qui sera engagé. »