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Sources : Seronet

L’annonce a été faite lors du Congrès international sur les maladies du foie qui s’est déroulé à Barcelone du 13 au 17 avril. DNDi (Drug for neglected diseases), une organisation non gouvernementale spécialisée dans le développement à bas coût de produits de santé pour les pays pauvres, va réaliser une version d’un traitement contre l’hépatite C à moins de 300 dollars. Pour cela, DNDi s’est associée aux gouvernements malaisien et thaïlandais. « Un essai clinique de Phase III, incluant un millier de participants en Malaisie et en Thaïlande démarrera d’ici à juillet prochain », a expliqué Bernard Pécoul, directeur exécutif de DNDi, cité par le quotidien économique « Les Echos ». Le médicament concerné est une association de sofosbuvir et de ravidasvir (PPI-668). Ce médicament utilise une version générique du Sovaldi (sofosbuvir). Cette association a déjà été testée avec succès en Egypte sur 300 personnes vivant avec le VHC de génotype 4 ; les résultats ont été publiés en novembre 2015. « Le but de l’essai clinique programmé avec nos partenaires est d’apporter la preuve de son efficacité sur les cinq autres sous types du virus et notamment ceux qui ont été délaissés par les grands laboratoires pharmaceutiques parce qu’ils sont peu présents dans les populations des pays développés », a expliqué Bernard Pécoul. Si l’essai qui va duré 18 mois, est concluant, le traitement pourrait être commercialisé en 2018.

Source : Institut Curie

Infecter, se multiplier, détruire : tel est le triptyque du VIH. Pour sa multiplication, il doit pénétrer dans le noyau des cellules, d’où l’importance de découvrir les clés servant à cette ouverture. 

L’infection de l’organisme par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) entraîne une destruction régulière de certaines cellules du système immunitaire : les lymphocytes CD4, communément appelés globules blancs, chargés de nous protéger contre les agressions de l’extérieur.

Pour mener à bien sa mission destructrice, le VIH doit infecter ces cellules, se répliquer et se multiplier. « Or, cette étape de reproduction du VIH est dépendante de sa capacité à pénétrer dans le noyau des cellules infectées et à s’insérer dans l’ADN de cette cellule-hôte », explique Nicolas Manel, directeur de recherche Inserm.

Les étapes préalables – de l’entrée du virus dans les lymphocytes CD4 à à son ancrage au niveau de l’enveloppe nucléaire en passant par la synthèse de l’ARN viral en ADN – sont relativement bien décrites. En revanche, les mécanismes permettant le passage de cet ADN dans le noyau sont relativement peu connus. « On savait que la Cyclophiline A (CypA) contribuait à cette étape de l’infection par le VIH, précise Xavier Lahaye, post-doctorat dans l’équipe qui a mené cette étude. Cette molécule se lie à la capside virale, ce qui favoriserait le passage du virus à travers l’enveloppe nucléaire. » Mais la suite demeurait mystérieuse.

Tout est parti de l’identification de mutants des différentes formes de VIH (VIH-1, VIH-2 et VIH simien) pour lesquels la pénétration dans le noyau est bloquée par la Cyclophiline A. A partir de là, l’équipe Immunité innée chez l’Homme (Inserm/Institut Curie) a enchaîné les découvertes. La protéine de membrane SUN2 participe activement au blocage des mutants du VIH à l’entrée du noyau. SUN2 apparaît par ailleurs essentiel à l’infection des cellules dendritiques et des lymphocytes par les virus sauvages VIV-1 et VIH-2. Ce mécanisme conservé entre les différentes formes de VIH constitue un point faible du cycle viral. C’est en comprenant mieux comment le VIH contourne les systèmes de défense que de nouvelles stratégies pour lutter contre cette infection verront le jour. Car, à ce jour, aucun traitement ne permet d’éliminer complètement le VIH. Les thérapies disponibles agissent en bloquant sa multiplication. Or, la réplication et la multiplication du VIH-1 dépend entièrement de son accès au noyau de la cellule-cible l’identification de toute faille est « bonne à prendre » pour ce virus passé maître dans l’art de se soustraire à la réponse immunitaire.

D’un point de vue général, ces découvertes améliorent la compréhension du système immunitaire et de son mode de fonctionnement.

Source : Seronet 

Les résultats d’une étude soutenue par l’ANRS (1) ont été publiés, le 11 avril dernier, dans la revue « Jama internal medicine ». Ils confirment la supériorité à trois ans par rapport au schéma standard d’une vaccination renforcée contre l’hépatite B chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Autrement dit, trois ans après la première injection, la vaccination intramusculaire à doubles doses reste le schéma permettant d’obtenir une meilleure réponse immunitaire protectrice contre l’hépatite B chez les personnes séropositives pour le VIH. C’est ce que démontre l’essai ANRS HB03 VIHVAC-B mené par le Dr Odile Launay (Centre d’investigation clinique Cochin-Pasteur, Inserm). Cet essai a été conduit entre juin 2007 et septembre 2012 au sein de 33 centres cliniques en France. 437 personnes adultes vivant avec le VIH et séronégatives pour le VHB ont été incluses. Les chercheurs ont comparé le schéma vaccinal standard simple dose contre l’hépatite B à un schéma renforcé doubles doses et à un schéma allégé. Les premiers résultats publiés en 2011 montraient que 28 semaines après la première injection, le schéma vaccinal renforcé était celui conférant une meilleure protection contre le l’hépatite B. A 42 mois, ce schéma reste le schéma le plus protecteur. Au sein de ce groupe, une réponse immunitaire protectrice contre l’hépatite B est obtenue chez 71 % des patients. Ce pourcentage est de 41 % au sein du groupe standard et de 44 % pour le groupe allégé, indique le communiqué de l’ANRS. Pour le Dr Odile Launay, « ces résultats confirment ainsi que, aussi bien sur le court terme que sur le long terme, le schéma vaccinal renforcé est le schéma optimal de vaccination contre l’hépatite B chez les patients infectés par le VIH. Ces résultats permettent de renforcer les recommandations mentionnées dans le rapport d’experts sur la prise en charge des personnes infectées par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C ». Cela ne change, a priori, pas les recommandations d’experts (Morlat), mais les confirme. Voici ce que disent les experts du rapport Morlat sur la vaccination contre l’hépatite B pour les personnes vivant avec le VIH : « S’agissant de l’hépatite B, la vaccination est un élément essentiel de la prévention (…) Les préservatifs sont efficaces, mais insuffisants s’ils ne sont pas utilisés pour toutes les pénétrations y compris les rapports buccogénitaux. Le vaccin contre le VHB est recommandé chez les PVVIH, en vaccinant idéalement lorsque la charge virale VIH est indétectable, et si possible lorsque le nombre de CD4 est supérieur à 200 lymphocytes CD4/mm3. Les schémas renforcés (double dose) sont recommandés. Il convient de s’assurer de l’efficacité de la vaccination par le titrage des anticorps anti-HBs. Un contrôle régulier de ce titre doit être ensuite réalisé (annuel s’il est proche du seuil protecteur). Une injection de rappel pourra être proposée si leur dosage passe sous ce seuil de protection ».

(1) Long-term immune response to Hepatitis B virus vaccination regimens in adults with human immunodeficiency virus 1. Secondary analysis of a randomized clinical trial.
Odile Launay 1, 2, MD, PhD, Arielle R. Rosenberg 1, 3, MD, PhD, David Rey 4, MD, Noelle Pouget 5, PhD, Marie-Louise Michel 6, PhD, Jacques Reynes 2, 7, MD, PhD, Didier Neau 8, MD, PhD, Francois Raffi 2, 9, MD, PhD, Lionel Piroth 2, 10, MD, PhD, Fabrice Carrat 5, 11, MD, PhD, forthe ANRS HB03 VIHVAC-B Trial Group. Jama internal medicine 2016.

Suite à une rupture de stock, puis à l’arrêt de la commercialisation de l’Extencilline, un traitement de remplacement a été proposé aux patients.  Cependant, Sigmacilina n’était pas une solution durable satisfaisante car elle ne pouvait pas être associée à la xylocaïne.

La mise à disposition de BENZATHINE BENZYLPENICILLINE par le laboratoire Sandoz permet de maintenir un accès à un traitement antibiotique dont l’efficacité et la tolérance son bien connues.

Tout comme l’Extencilline, Benzathine Benzylpénicilline Sandoz est disponible sous la forme d’une présentation en poudre et solvant pour suspension injectable (IM) avec 3 dosages (dosages à 0,6 – 1,2 et 2,4 MUI).

Pour plus d’informations : Haute autorité de santé 

 

Source : ansm 

De rares cas de réactivation du virus de l’hépatite B ont été rapportés à la suite du traitement par le pomalidomide en association avec la dexaméthasone chez des patients présentant des antécédents d’infection par le virus de l’hépatite B. Certains de ces cas ont évolué vers une insuffisance hépatique aiguë et ont conduit à l’arrêt du traitement par le pomalidomide.

La sérologie VHB doit être déterminée avant l’instauration du traitement par le pomalidomide.

Chez les patients présentant un résultat positif au dépistage du virus de l’hépatite B, une consultation chez un médecin spécialisé dans le traitement de l’hépatite B est recommandée.

La prudence s’impose en cas d’administration de pomalidomide en association avec la dexaméthasone chez des patients préalablement infectés par le VHB, y compris chez les patients présentant une sérologie positive pour les anticorps anti-HBc et négative pour l’antigène AgHBs.

Les patients ayant des antécédents d’infection doivent être étroitement surveillés tout au long du traitement afin de détecter les signes et symptômes d’infection active par le VHB.

 

 

Sources : Univadis

Le virus de l’hépatite C (VHC) est de toute évidence non seulement lié au cancer du foie et aux lymphomes non-hodgkiniens, mais aussi à certains types de tumeurs de la tête et du cou. Ce sont les conclusions d’une étude menée par des chercheurs américains et publiée dans la revue « Journal of the National Cancer Institute ».

Des chercheurs du Centre de lutte contre le cancer MD Anderson de l’Université du Texas (Houston), ont constaté que bon nombre de leurs patients atteints d’un cancer de la tête et du cou étaient séropositifs pour le VHC et ont donc décidé d’analyser cette association plus en détail. Dans leur étude rétrospective, ils ont utilisé les données de 34 545 patients qui avaient été testés pour le VHC entre 2004 et 2014. Celle-ci a inclus 409 patients atteints d’un cancer de la tête et du cou (164 cas de cancer oropharyngé et 245 cas de cancer non oropharyngé) et 694 contrôles atteints d’un des cancers liés au tabac (poumon, œsophage, vessie).

Dans le groupe contrôle, 6,5 pour cent des participants étaient séropositifs pour le VHC, un pourcentage significativement plus faible par rapport à celui des patients atteints d’un cancer de la tête et du cou. Dans le groupe des tumeurs oropharyngées, 14 pour cent des participants étaient positifs pour les anticorps anti-VHC et dans le groupe non oropharyngé, 20 pour cent étaient positifs. Selon les résultats, les personnes infectées par le virus de l’hépatite C ont une probabilité significativement plus élevée de développer un cancer de la tête et du cou : le risque est 2,4 fois plus élevé pour le cancer de la cavité buccale, presque le double pour le cancer de l’oropharynx et cinq fois plus élevé pour le cancer du larynx.

D’autres études ont montré que bon nombre de participants séropositifs pour le VHC étaient également positifs pour le virus du papillome humain (VPH). Les chercheurs estiment que les deux virus pourraient interagir et ont donc appelé à à mener d’autres études. À l’avenir, les chercheurs prévoient de réaliser un dépistage du VHC chez tous les patients atteints d’un cancer de la tête et du cou et de traiter l’infection en premier lieu, car le virus pourrait avoir des conséquences sur le traitement du cancer.

Depuis l’arrivée des trithérapies, on vieillit avec le VIH.
Si c’est en soit une bonne nouvelle, ce n’est pas sans poser de nombreux problèmes : comment trouver une prise en charge adéquate ? Comment faire face à la perte d’autonomie ? Comment obtenir des aides financières et sociales ? Le VIH ne doit pas être un facteur d’exclusion vous empêchant de vieillir dignement et d’accéder aux soins et aides nécessaires.

Venez poser vos questions et échanger, autour d’une collation, avec Elisabeth Faure, coordinatrice Psychosociale (Basiliade) et Alain Bonnineau, vice président chargé des questions du vieillissement (AIDES).

Où ? CICP, 21 rue Voltaire, 75011 Paris
Métro : Rue des boulets, ligne 9

Quand ? Jeudi 26 Mai à 19h

Sources : CATIE

Des médecins signalent une interaction entre le cobicistat et le tacrolimus

Le cobicistat est un médicament utilisé pour augmenter le taux d’un autre médicament dans le sang et le maintenir ainsi. On appelle les médicaments utilisés à cette fin des agents de potentialisation (pharmacocinétique). Depuis 15 ans dans l’histoire de la médecine liée au VIH, les agents de potentialisation sont utilisés relativement couramment parce que cette stratégie permet de prendre certains médicaments moins fréquemment, soit une fois par jour dans plusieurs cas.

Le premier agent de potentialisation à être utilisé à grande échelle fut le ritonavir (Norvir et dans Kaletra). Le cobicistat est un analogue du ritonavir, c’est-à-dire que les deux médicaments ont une structure semblable. Le cobicistat est présent dans les deux médicaments suivants :

– Stribild : elvitégravir + cobicistat + ténofovir + FTC

– Genvoya : elvitégravir + cobicistat + TAF + FTC

Dans ces comprimés, le cobicistat a pour fonction d’augmenter et de maintenir le taux d’elvitégravir à un niveau élevé dans le sang afin que l’on puisse prendre le régime intégral une seule fois par jour. En tant qu’agent de potentialisation, rappelons que le cobicistat a le potentiel d’augmenter les concentrations d’autres médicaments dans le sang.

Une équipe de médecins, d’infirmières et de pharmaciens à Chicago ont récemment fait état d’une interaction entre le cobicistat et le tacrolimus (Advagraf, Prograf) survenue chez une personne recevant Stribild (le tacrolimus est un médicament immunosuppresseur prescrit aux receveurs de greffes d’organes). Cette équipe de transplantation exhorte les autres médecins, infirmières et pharmaciens à être conscients de l’interaction potentielle entre ces médicaments.

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Source : Pourquoi docteur

Le premier cas d’d’Alzheimer a été diagnostiqué chez un patient atteint du VIH aux Etats-Unis. Le virus ne protège pas de la maladie, comme le pensaient les spécialistes.

C’est une première dont on se serait bien passé. Les médecins pensaient les personnes séropositives protégées contre la maladie d’Alzheimer. Un homme de 71 ans vient de contredire une idée largement répandue dans le milieu de la neurologie. Son examen d’imagerie cérébrale montre les signes typiques de cette maladie neurodégénérative. Il devient ainsi le premier cas diagnostiqué à ce jour. Ses caractéristiques sont détaillées dans la revue Alzheimer’s & Dementia : Diagnosis, Assessment & Disease Monitoring.

Des troubles proches
Ce premier patient vit aux Etats-Unis, et il est suivi par R. Scott Turner de l’université de Georgetown (Washington, D.C.). Ce septuagénaire s’est rendu chez le neurologue après avoir constaté une baisse de ses performances professionnelles : il mettait plus de temps à rendre des projets et commettait davantage d’erreurs. Il présente surtout la particularité d’être séropositif.

Les troubles cognitifs ne sont pas rares chez ces patients. Ils touchent 30 à 50 % de la population infectée par le VIH. C’est ce qu’on appelle les troubles cognitifs associés au VIH, dont les symptômes sont identiques à ceux de la maladie d’Alzheimer. Mais R. Scott Turner a décidé de faire passer un PET scan à cet Américain.

Un « cas sentinelle »
L’imagerie a révélé un phénomène jusqu’ici ignoré : des plaques amyloïdes constituées d’enchevêtrements de protéines béta-amyloïde. Soit exactement les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Jusqu’ici, les médecins pensaient que les séropositifs en étaient protégés à cause de l’inflammation liée au VIH. « Ce patient pourrait bien être un cas sentinelle qui remet en question nos idées sur les séropositifs et la démence », dément R. Scott Turner.

Avec le vieillissement de la population infectée par le VIH, le développement de troubles neurologiques était attendu. Mais le neurologue qui signe cette publication estime que les cas d’Alzheimer seraient sous-diagnostiqués. Il suggère même qu’un mélange des deux pathologies est possible. « L’infection chronique par le VIH et les dépôts d’amyloïde avec l’âge peuvent représenter une double peine pour le cerveau, ce qui aboutit à une démence progressive », explique-t-il.

Si le diagnostic est difficile à poser – du fait de la proximité des symptômes – il est crucial de différencier les deux pathologies. Car des traitements émergent contre la maladie d’Alzheimer. Aux Etats-Unis, quatre molécules ont reçu l’approbation de l’Autorité du médicament (FDA). Contre les troubles cognitifs liés au VIH, seuls les antirétroviraux sont utilisés, dans l’espoir qu’ils traversent la barrière du cerveau.

Source : Seronet

Dans quelques jours ou semaines, l’arrêté sur les conditions d’utilisation des tests rapides à orientation diagnostique (Trod) du VHC sera publié. A sa suite, la mise en place effective des Trod VHC se fera. Comme pour le VIH, il y aura donc une offre de dépistage communautaire faite par des acteurs associatifs formés. L’objectif ? Permettre aux quelque 75 000 personnes qui ignorent vivre avec le VHC de le savoir et d’envisager un traitement qui permet aujourd’hui de guérir de l’infection dans 95 % des cas.

Après des années de mobilisation des associations, les tests rapides à orientation diagnostique (Trod) du VHC sont en passe d’être autorisés pour des militants associatifs et autres acteurs non médicaux. Un arrêté est en cours d’examen au Conseil d’Etat et devrait paraître entre avril et mai 2016. Cet arrêté fixe les nouvelles conditions d’utilisation des Trod VIH et VHC. Une fois l’arrêté publié et les demandes d’habilitation des associations faites, les agences régionales de santé (ARS) auront quatre mois pour rendre leurs décisions et accorder les autorisations. Les Trod VHC pourront alors être utilisés par les associations. L’Etat a prévu des fonds pour les financer. AIDES forme ses militants depuis des mois aux Trod VHC qui viennent compléter l’offre des Trod VIH. Compte tenu des délais administratifs, leur mise en place dans les associations devrait se faire au plus tard en septembre.

Le 12 avril, l’association HF Prévention, devançant la publication de l’arrêté officiel, a organisé une conférence de presse à Paris intitulée : « Hépatite C : renforçons le dépistage grâce aux Trod VHC ». Y sont intervenus deux hépatologues : le professeur Jean-Pierre Bronowicki (CHU de Nancy) et le professeur Christophe Hézode (Hôpital Henri Mondor, Créteil). Les deux experts ont salué l’arrivée prochaine des Trod VHC et cela d’autant plus qu’un nombre important de personnes ignorent qu’elles vivent avec le VHC. Elles seraient entre 75 000 et 100 000 en France selon les dernières données. Dans le monde, plus de 185 millions de personnes seraient infectées, dont 130 à 150 millions de manière chronique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une prévalence qui s’élève à un peu moins de 400 000 cas en France, dont 230 000 cas de formes chroniques du VHC, selon des données de 2004. Et parmi ces 230 000 personnes donc, la moitié qui ignorent vivre avec.

Selon des données de 2009, l’incidence serait comprise entre 2 700 et 4 400 nouveaux cas par an. Elle est toutefois difficile à estimer, l’infection étant souvent asymptomatique et la maladie ne bénéficie pas d’un système de surveillance aussi pointu que celui qui existe pour le VIH. Ces estimations sont le plus souvent faites à partir des résultats enregistrés auprès de cohortes de personnes usagères de drogues, une population où le niveau de risque d’infection est élevé. L’hépatite C provoque environ 500 000 décès par an dans le monde. En France, environ 3 000 décès par an sont liés à l’hépatite C. 95 % de ces décès sont liés au moins à une cirrhose, et dans un tiers des cas à un cancer du foie (carcinome hépatocellulaire), conséquence de la cirrhose.

Les deux médecins ont également rappelé que les traitements actuels permettaient d’avoir des taux de guérison d’environ 95 %, avec des traitements plutôt bien tolérés et des durées de traitement assez courtes (trois mois). Jean-Pierre Bronowicki et Christophe Hézode ont également souligné que le VHC n’était pas seulement une maladie du foie, mais bien une « maladie systémique » pouvant, outre l’attaque du foie, conduire au diabète, aux maladies cardio-vasculaires, aux accidents vasculaires cérébraux, etc. Pour les deux médecins, c’est une évidence qu’on peut aujourd’hui éradiquer le VHC, mais cela ne peut se faire qu’à certaines conditions. Il faut d’abord conduire une stratégie de « test and treat ». C’est-à-dire de tester et de traiter précocement. Ce qui demande de prendre en charge « l’ensemble des patients », donc élargir les critères actuels d’inclusion et aller vers le traitement universel. Position raccord avec celle des associations. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé le docteur Pascal Mélin, hépatologue et président de SOS hépatites, lors de cette conférence de presse. Son association a d’ailleurs, de nouveau, interpellé la ministre de la santé, Marisol Touraine, sur l’accès aux traitements pour tous.

Quel est l’intérêt des Trod VHC ? Ce sont des tests d’utilisation simple, au résultat rapide, et pouvant être mis en œuvre de façon délocalisée, les Trod VHC constituent un outil complémentaire aux offres de dépistages et de prévention existantes (tests biologiques par prélèvement sanguin dans les laboratoires d’analyses médicales, les CeGIDD, les hôpitaux, etc.). Ils permettent de renforcer la prévention et le dépistage auprès des populations particulièrement exposées et éloignées des structures de soins ou trop peu dépistées. Par ailleurs, les tests sont plus facilement acceptés du fait qu’ils peuvent être faits par des militants associatifs formés, mais qui ne sont pas des professionnels de santé. Le premier Trod VHC homologué est celui du laboratoire français Nephrotek. Le test s’appelle Toyo et possède le marquage CE. Il s’agit d’un test rapide capable de détecter des anticorps anti-VHC dans le sang, le sérum ou le plasma. Il suffit de prélever une goutte de sang au bout du doigt de la personne testée à l’aide de la pipette fournie dans le dispositif, puis de la mélanger à une goutte de diluant. Le résultat est obtenu en quinze minutes. La lecture se fait en fonction de l’apparition ou non de bandes colorées : une seule bande rouge dans la zone C indique que le test est négatif. Deux bandes, l’une dans la zone C, l’autre dans la zone T, indiquent la présence d’anticorps anti-VHC et signifient donc que le test est positif. Si aucune bande n’apparaît ou si une seule bande apparaît mais dans la zone T, le test est invalide et doit être répété avec un autre dispositif. En cas de test positif, un test de confirmation classique est réalisé en labo. Une partie des personnes possédant des anticorps positifs a pu être infectée dans le passé et avoir guéri spontanément (20% des cas).

Proposer une meilleure offre de dépistage est indispensable, mais pas suffisant si cette dernière n’est pas articulée avec un accès effectif aux nouveaux traitements à l’ensemble des personnes vivant avec le VHC, notamment les 70 000 à 100 000 personnes qui ignorent encore leur infection par le VHC. C’est l’ensemble du dépistage à l’accès aux soins et au traitement qui feront faire un grand pas contre l’hépatite C et son éradication. Aujourd’hui, le traitement est réservé essentiellement aux personnes les plus avancées dans la maladie et les personnes co-infectées VHC/VIH — même si la moitié de ces dernières n’y a pas recours alors qu’elle est éligible. Il faut donc que les critères actuels d’inclusion soient revus, que soit mis en place le traitement universel, que les réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) soient consacrées aux cas les plus complexes et aux choix des stratégies thérapeutiques plutôt qu’à la sélection des patients, que soit envisagée une prise en charge complémentaire en ville (chez les médecins gastro-entérologues) afin d’éviter la surchauffe des services spécialisés dans les hôpitaux, que les prix des nouveaux traitements soient renégociés à la baisse…

On le voit, l’arrivée prochaine des trod VHC est une très bonne chose, mais l’efficacité de ce nouvel outil contre le VHC n’en sera que plus forte, si les autres paramètres sont largement modifiés.