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Source : Univadis

À retenir
•  Les changements immunitaires ayant lieu suite à l’élimination du virus de l’hépatite C (VHC) grâce aux antiviraux à action directe (AAD) pourraient engendrer une réactivation de l’herpèsvirus (HV).

Conception de l’étude
•  Analyses de séries de cas de réactivation du HV chez 576 patients atteints de VHC ayant été traités par AAD dans 3 hôpitaux en Espagne entre novembre 2014 et novembre 2015.

•  La population témoin se composait de 230 patients appariés selon l’âge et le sexe atteints du VHC ; 23 n’ont pas reçu de traitement et 213 ont reçu des schémas thérapeutiques à base d’interféron.

Principaux résultats
•  Le HV a été réactivé chez 10 patients ayant reçu un traitement par AAD (2 % ; incidence : 1,74 % par personne-année ; IC à 95 % : 0,84-3,17 %), à une durée médiane de 8 semaines après l’instauration du traitement. Aucun cas de réactivation n’a été observé chez la population témoin.

•  L’âge médian était de 67 ans ; 8 patients sur 10 souffraient de cirrhose et 3 étaient médicalement immunodéprimés suite à une greffe de foie.

•  Les patients ayant présenté une réactivation du HV recevaient les associations sofosbuvir + lédipasvir ± ribavirine (n = 7), ombitasvir avec paritaprévir et ritonavir plus dasabuvir ± ribavirine (n = 2) ou sofosbuvir + siméprévir + ribavirine (n = 1). Tous ces patients ont atteint une réponse virologique soutenue.

•  Les complications ont inclus 2 cas de névralgie post-herpétique et 1 cas de kérato-uvéite.

Limite
•  Le lien de causalité n’est pas irréfutable.

Pourquoi est-ce important ?
•  Il s’agit du premier rapport de réactivation herpétique chez des patients recevant un traitement du VHC.

•  Les changements immunitaires ayant lieu suite à l’élimination du VHC pourraient engendrer une réactivation d’autres virus.

•  Un indice élevé de suspicion de réactivation du HV est conseillé pour les patients traités par AAD présentant des facteurs de risque, tels qu’une greffe de foie ou un âge avancé.

Source : Tribune de Genève

Le réservoir principal du VIH a été identifié. Une percée vers de nouvelles pistes thérapeutiques.

Pourquoi diable n’arrive-t-on pas à guérir définitivement du sida? Grâce aux progrès des thérapies, les patients infectés possèdent désormais une espérance de vie proche de celle de la population générale. Les médicaments font disparaître le virus de leur sang. Mais ils gardent des particules virales cachées en eux, inaccessibles aux molécules thérapeutiques, tapies dans ce que les scientifiques appellent des «réservoirs». «Ces sanctuaires font que, dès qu’un malade arrête de prendre son traitement, le virus revient après quelques semaines, explique Giuseppe Pantaleo, professeur ordinaire et médecin-chef du Service d’Immunologie et allergie du CHUV. Les malades sont donc obligés de prendre leurs médicaments à vie.»

Cela représente un coût très important pour la société, que les pays les plus pauvres ne peuvent assumer. Dans le monde, près de 34 millions de personnes vivent avec le VIH, dont environ 25 000 en Suisse. Et 1,8 million de malades en meurt chaque année. Dans ce contexte, offrir une rémission totale aux patients et non plus un traitement perpétuel demeure le Graal de la lutte contre le sida.

Des chercheurs de l’UNIL et du CHUV viennent de faire un pas important dans cette direction, en identifiant le principal réservoir à virus. Leurs résultats, publiés le 30 mai dans la revue Nature Medicine, montrent que le VIH se cache majoritairement dans des cellules bien particulières: les lymphocytes T folliculaires ou Tfh, localisés au sein des centres germinatifs des ganglions lymphatiques. «Ces cellules représentent une minorité, environ 1%, des lymphocytes T CD4 des ganglions lymphatiques, mais elles peuvent abriter jusqu’à 98% des particules virales», détaille Matthieu Perreau, professeur à l’UNIL et coauteur de l’étude.

Si cette découverte constitue une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes de persistance du VIH malgré les traitements, elle pourrait aussi servir à améliorer les thérapies. «En effet, détruire les cellules réservoirs, ces fameuses Tfh, permettrait en théorie d’éliminer définitivement le virus du corps des patients, poursuit Giuseppe Pantaleo, coauteur de l’étude. Nous commençons à tester cette hypothèse sur des singes.» (TDG)

Catégories VIH

Source : Actu Santé

Un petit nombre de patients infectés par le VIH contrôlent spontanément la multiplication du virus sans avoir recours à une thérapie antirétrovirale. Ces rares patients (0,5% des personnes infectées) ne développent pas la maladie, malgré l’absence de traitement. L’efficace mécanisme de défense de leur système immunitaire vient d’être expliqué par une équipe française.

« Les HIV Controllers parviennent à maintenir une population de lymphocytes T CD4+ auxiliaires fonctionnels, alors que ces cellules sont détruites ou inactives chez les patients ayant progressé vers la maladie », explique l’équipe de Lisa Chakrabarti (unité de Pathogénie virale à l’Institut Pasteur / unité INSERM U1108), en collaboration avec Olivier Lambotte (Hôpital de Bicêtre).

Mais comment ? Les scientifiques ont étudié ce phénomène en observant les rares patients contrôleurs du VIH en France dans la cohorte ANRS CO21 CODEX. Ils ont notamment constaté que « leurs cellules immunitaires T CD4+ ont la capacité de reconnaître des quantités minimes de virus ».

« L’étude a révélé que ces réponses très sensibles étaient dues à l’expression de récepteurs T (TCRs) particuliers à la surface des cellules T CD4+ des Controllers », précisent les chercheurs. « Par comparaison, ces TCRs sont rarement retrouvés chez les patients traités. »

Ainsi globalement, « l’expression de TCRs de haute affinité est associée au contrôle spontané de l’infection à VIH ». Résultat, « des stratégies immunothérapeutiques visant à transférer ou à amplifier ces TCRs pourraient contribuer à rétablir des réponses antivirales efficaces chez les patients ayant progressé vers la maladie », concluent les auteurs.

Catégories VIH

Source : Seronet 

A l’occasion de la journée nationale sur les hépatites, la ministre de la santé a promis un accès aux nouveaux antiviraux à action directe (AAD) à toutes les personnes vivant avec le VHC d’ici septembre. Devant un parterre de médecins et activistes, Marisol Touraine a donc ouvert la voie au traitement universel, réclamé de longue date par les associations et les personnes en attente d’un traitement.

« Aujourd’hui, je décide l’accès universel aux traitements de l’hépatite C ». Le 25 mai, date symbolique et journée nationale des hépatites, la ministre de la Santé a mis fin au suspens qui régnait sur les bancs fébriles de la salle Laroque, petit amphithéâtre du ministère de la Santé. En préambule au colloque, Marisol Touraine a donc fait la déclaration que les acteurs de la lutte pour l’éradication du VHC attendaient. Dans un discours bien préparé, elle a détaillé le processus, en étapes, pour atteindre le traitement pour tous. 500 000 personnes en France sont porteuses d’une hépatite virale, et la moitié d’entre elles l’ignore. Le gouvernement, depuis 18 mois, rationnait les traitements aux personnes au stade de fibrose le plus avancé. Depuis l’arrivée des nouveaux antiviraux à action directe (AAD), seulement 30 000 personnes ont été soignées et guéries du VHC dans 90 % des cas.

Les F2 et greffés maintenant, tous les autres en septembre

« S’agissant des patients F2, des patients transplantés ou en attente de greffe, dès les prochains jours, après avoir reçu l’avis de la commission de la transparence, je signerai l’arrêté d’extension ». Exit donc le « F2 sévère », étrange compromis et aberration médicale, qui déterminait le dépôt d’un dossier en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et donc l’accès aux AAD très vite. Pour les personnes vivant avec une hépatite C à un stade plus précoce (F0 et F1), la ministre a assuré qu’elles auront accès aux nouvelles molécules à la rentrée, après les nouvelles recommandations de la Haute autorité de santé (HAS). « J’ai saisi la semaine dernière la HAS dont l’avis est obligatoire. Elle doit me remettre, pour le mois de septembre, ses recommandations sur les modalités de mise en œuvre de l’accès universel au traitement. Je signerai le nouvel arrêté dans la foulée », a-t-elle promis.

Aller vers les populations vulnérables

La ministre veut aussi aller au devant des difficultés d’accès à la santé et aux traitements pour les personnes vulnérables, ou celles qui ignorent leur séropositivité à une hépatite virale. Marisol Touraine souhaite donc que « que la composition des RCP soit ouverte pour que des médecins exerçant en CeGIDD ou en centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), puissent y participer et présenter les dossiers de patients suivis dans leurs structures ». Une nouvelle porte ouverte donc pour que des groupes vulnérables, comme les détenus, les usagers de drogues ou les migrants puissent intégrer plus rapidement le dépistage et le soin pour le VHC. Concernant les RCP, la ministre a demandé à l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS) et au Conseil national du sida (CNS) de plancher, cet été, sur de nouvelles recommandations de prescriptions dans ces RCP, à l’aune d’un traitement universel. Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, n’a pas manqué de demander au Professeur Dhumeaux, auteur principal du rapport d’expert sur les hépatites, et présent au colloque, de se charger de l’écriture de ces recommandations. Cet avis doit également être rendu courant septembre.

Faire baisser les prix

Concernant les prix, la ministre de la santé a été claire : « ils doivent baisser ». A ce sujet, elle a indiqué l’engagement de François Hollande à défendre une « coopération internationale renforcée » concernant le coût des médicaments innovants. Cette volonté politique devra donc être réaffirmée par le Président de la République au G7 les 26 et 27 mai à Kobé. Plus concrètement, mais sans indication de délai, elle a chargé le président du Ceps (Comité économique des produits de santé) de mener des discussions pour tendre vers une « renégociation du prix ». Michelle Rivasi, députée EELV au Parlement européen, regrette que sur la question du prix, l’outil de la licence obligatoire ne soit pas utilisé. « Le gouvernement français a le droit de délivrer des licences d’office (licences obligatoires). C’est-à-dire que la France peut légalement autoriser des laboratoires pharmaceutiques concurrents de Gilead ou Bristol Myers Squibb à produire des génériques de molécules […] en leur accordant des licences. Cette décision permettrait de briser l’oligopole de Gilead et BMS sur ces médicaments contre l’hépatite C en faisant jouer la concurrence pour qu’enfin leur coût diminue drastiquement », explique l’élue, très engagée sur ces questions.

Heureux mais méfiants

Ces annonces ont donc été accueillies très positivement par les associations. « En annonçant l’accès universel aux nouveaux traitements, Marisol Touraine met fin à une aberration en santé publique », explique AIDES dans son communiqué, même si l’association reste vigilante pour la mise en œuvre de ce qui demeure des promesses et non des actes. « Nous ne doutons pas une seconde que les personnes immigrantes étrangères seront incluses dans les recommandations, nous serons quoi qu’il en soit particulièrement vigilants sur ce point comme sur la transcription en actes de la déclaration de la ministre ». Et à d’autres associations, comme Médecins du monde ou SOS hépatites de prévenir : « nous n’accepterons aucune limitation ou délai supplémentaire pour l’accès aux traitements pour tous ».

Source : le quotidien du pharmacien

Il y aurait en France un peu moins de 200 000 personnes atteintes de l’hépatite C et 344 500 porteurs des anticorps contre le virus, signe de guérison. Ces chiffres sont bien loin des 600 000 personnes infectées dont on parle depuis des années, comme le souligne le quotidien « Libération ». C’est en tout cas les données publiées mardi par l’Agence nationale de santé publique (ANSP) dans son Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). La prévalence de l’hépatite C chronique en population générale est passée de 0,53 % en 2004 à 0,42 % en 2011. Et d’après le Pr Pierre Czernichow, chef du département d’épidémiologie et de santé publique au centre hospitalier universitaire de Rouen et auteur de l’éditorial du BEH, « avec l’arrivée des nouvelles générations de traitement de l’hépatite C, cette tendance à la baisse de la prévalence devrait se confirmer et s’accentuer ». Le BEH précise également que les deux groupes les plus représentés sont les migrants et les patients ayant subi une transfusion avant 1992. Quant aux toxicomanes, très représentés dans les années 1970-1980 du fait de l’échange des seringues, le nombre de nouvelles contaminations s’est effondré, même s’il reste important.

 

 

Source : Seronet 

Aujourd’hui, l’usage de drogues dans un contexte sexuel pose de nouveaux enjeux de prévention des contaminations. VIH, hépatites et autres IST, mais aussi dépendance aux produits, le chemsex et ceux qui le pratiquent obligent à réfléchir sur de nouvelles façons de concevoir la réduction des risques. Début avril, des militants et médecins européens se sont réunis à Londres afin d’échanger sur cette nouvelle donne chez les gays, trouver des réponses, malgré un phénomène évolutif dont les contours restent encore mal définis. Vincent Schlegel, chargée de mission PrEP au niveau européen à AIDES, était présent au London chemsex forum. Il revient pour Seronet sur cette expérience.

La question de l’usage de substances psychoactives dans le cadre de rapports sexuels n’est pas nouvelle. Depuis quelques années, le phénomène semble prendre de l’ampleur, particulièrement au sein de la communauté gay. Reste que le phénomène, en l’absence d’études complètes, reste difficilement quantifiable. Difficile donc de savoir précisément qui et combien de personnes sont concernées. Et même parmi les personnes consommant des drogues lors de relations sexuelles, il est indispensable de distinguer celles chez qui cela relève d’un usage problématique et les autres ; ce qui suppose de mettre en parallèle l’expérience subjective des personnes concernées et des critères objectifs. Les données épidémiologiques et médicales demeurent encore insuffisantes pour rendre compte du phénomène. Il faut donc adopter le point de vue de la communauté, à la fois pour comprendre comment certaines pratiques de chemsex sont amenées à être définies comme problématiques et quelles solutions sont proposées par les personnes. Réunis à Londres pour la première fois début avril 2016, des militants associatifs européens et des chercheurs ont fait le point sur la question.

Le chemsex, de quoi parle-t-on ?

Lorsqu’on parle de chemsex, on fait référence à la consommation de drogues dans un contexte sexuel, le plus souvent entre hommes. Le terme de chemsex émane directement de la communauté gay, né de la contraction de Chemicals (produits de synthèse utilisés comme drogue) et de sex. Différents produits sont pris, seuls ou en combinaison, selon les sensations qu’ils procurent et la facilité relative avec laquelle on peut se procurer un produit plutôt qu’un autre. Les plus couramment utilisés sont le GHB/GBL, le crystal meth (plus connu sous le nom de Tina), la méphédrone, les cathinones (4mec, 3MMC, etc.) et la kétamine. Après avoir fumé, sniffé, ou encore s’être injecté le produit (slam) les « chemsexers » (ceux qui pratiquent le chemsex) témoignent à la fois de la facilité avec laquelle ils peuvent s’engager dans des rapports sexuels, la drogue permettant une intimité particulière où la timidité disparait sous l’effet des produits. Ils témoignent aussi de la qualité de leurs relations car celles-ci sont souvent plus longues et peuvent être répétées.

D’un point de vue de santé publique, la consommation de ces substances provoque toutefois différentes conséquences néfastes : augmentation du rythme cardiaque, déshydratation, problèmes d’érection ou encore évanouissements soudains. Le chemsex augmente aussi le risque d’être contaminé par le VIH, le VHC ou par n’importe quelle autre IST pour de multiples raisons : rupture du préservatif dû à la déshydratation et à l’assèchement des muqueuses, oubli de se protéger par un préservatif, multiplication des partenaires, éventuel partage de matériel d’injection ou de sniff, etc. Toutefois, si une utilisation non systématique de préservatif est souvent mentionnée lorsqu’on évoque le chemsex, cela ne signifie pas pour autant que les personnes qui pratiquent ne mettent pas en place des stratégies de réduction des risques. A ce sujet, les nouveaux outils de prévention biomédicalisés que sont le Tasp (1) et la PrEP (2) constituent respectivement des possibilités intéressantes de diminution du risque de transmission et de protection contre le VIH dans le contexte du développement du chemsex.

Deux raisons sont principalement invoquées pour expliquer son essor : l’accessibilité des nouvelles drogues de synthèse qui peuvent être achetées directement sur Internet et l’utilisation massive des sites et des applications de rencontres qui mettent plus facilement et rapidement en relation des personnes désireuses de participer à des plans chemsex. Mais la véritable nouveauté que représente le chemsex réside dans l’intention manifeste des personnes d’avoir des rapports sexuels sous l’influence de substances psychoactives. On voit, par exemple, se développer dans les applications de rencontre des messages courts (« H&H » qui signifie « high & horny », « Plan chems ? » parmi d’autres) indiquant la volonté de participer, parfois exclusivement, à des plans chemsex.

L’existence d’un tissu associatif dense à Londres a permis de mettre en lumière l’existence de ces nouvelles pratiques liées à la fois au sexe et à la drogue, pour proposer ensuite des services adaptés aux situations rencontrées.

L’expérience Londonienne

Le London chemsex forum a été l’occasion de présenter les nombreux services qui ont vu le jour à Londres au cours des quinze dernières années. S’il y a un mot à retenir de ces trois journées, c’est probablement celui de « communauté » et le rôle qu’elle a joué dans l’identification du problème, ainsi que dans la formulation de l’aide adéquate à proposer à ceux qui en expriment le besoin.

Difficile de faire un état des lieux exhaustif des actions proposées à Londres tant elles paraissent nombreuses. Il est toutefois nécessaire de souligner les différentes formes que prend la mobilisation autour de cette question, sans jamais laisser place à des jugements moraux. La clinique 56 Dean street propose, par exemple, des consultations spécialisées pour les personnes pratiquant le chemsex. Animées par le charismatique David Stuart, responsable des programmes de bien-être de l’établissement, elles permettent aux personnes de recevoir un accueil et un suivi personnalisé si elles le désirent, sans rendez-vous au préalable et totalement gratuits. Elle permet aussi de distribuer un TPE (traitement post-exposition ou traitement d’urgence) aux personnes exposées à une situation à risque.

Un autre exemple est celui d’Antidote, une association anglaise qui offre des services spécifiques aux publics LGBT en lien avec leur consommation d’alcool ou de drogues. Elle propose, par exemple, un programme intensif étalé sur quatre semaines intitulé Swap (Structured weekend antidote program) invitant les chemsexers à sortir de la chaîne des week-ends de fête sexuelle en leur offrant la possibilité de participer à des ateliers pour faire le point sur leur situation personnelle. Dans la même veine, After Party Service distribue des kits post « chemsex parties » incluant des autotests de dépistage du VIH, des préservatifs, du gel et des aiguilles propres. Les militants se rendent disponibles pour dispenser conseils et aide à ceux qui les sollicitent.

Enfin comment ne pas parler de l’initiative réjouissante « Let’s talk about gay sex and drugs » qui donne, chaque mois, dans un bar gay à Soho, le quartier gay de Londres, la parole à des personnes qui participent à des plans chemsex. Les témoignages allient bien souvent humour et émotion tout en offrant au public venu y assister un discours simple et sans tabou sur une question qui anime de plus en plus la communauté. Le succès de ces interventions a d’ailleurs donné naissance à une pièce de théâtre écrite à partir d’authentiques récits de personnes engagées dans le chemsex.

La recherche n’était pas en reste lors du forum. Un jour entier lui était dédié à partir de différentes perspectives : médicale, physiologique, historique ou encore épidémiologique. Un certain nombre de questions mériterait cependant d’être étudié dans les prochaines années comme l’a souligné le Dr. Adam Bourne, chercheur à la London school of hygiene & tropical medicine : Quelle prévalence du chemsex en Europe ? Quelle est son influence sur la santé générale et la santé sexuelle en particulier ? Qu’est-ce qui motive ou facilite l’engagement des personnes dans des plans chemsex ? Comment réduire les risques liés à cette pratique ? Toutes ces recherches permettraient d’éclairer une pratique encore méconnue et d’apporter une aide appropriée aux personnes qui en ont aujourd’hui besoin.

Et maintenant, que fait-on ?

Des présentations tenues lors du forum sur l’expérience londonienne, il ressort le retard relatif des autres pays européens à développer une offre de services spécifique au chemsex, notamment dans les capitales comme Paris, Berlin ou Amsterdam. Le témoignage des militants venus d’Europe souligne la prise de conscience progressive du phénomène, mais la difficulté à mettre en place des actions de prévention spécifiques et adaptés au chemsex. De plus, ces villes fortement touristiques où le chemsex semble plus courant qu’ailleurs, peuvent être des portes d’entrée vers une pratique plus régulière.

Il y a aussi une urgence à mutualiser les compétences en matière de santé sexuelle et celles concernant les addictions pour traiter un enjeu comme le chemsex dans lequel sexe et usage de produits ne forment plus qu’une seule et même pratique. Le chemsex cristallise un certain nombre de questions concernant la santé sexuelle et globale des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Elle laisse la possibilité de discuter aussi bien des méthodes de réduction des risques que du bien-être et du plaisir sexuel. Se saisir de la question du chemsex pourrait être l’opportunité de créer une offre globale et intégrée, comme c’est déjà le cas pour la PrEP en France. Cette dernière présente évidemment un intérêt tout particulier en contexte de chemsex, mais sa disponibilité reste extrêmement limitée en Europe ; à l’heure actuelle, seule la France l’a autorisée. Enfin, la question du consentement lors des plans chemsex a aussi été évoquée. Difficile pour une personne de manifester son consentement (ou non) à l’acte sexuel lorsqu’elle est sous l’influence de produits psychoactifs. Difficile aussi de reconnaître soi-même ou de faire reconnaître des situations d’abus lorsque l’on a consommé des drogues. Une fois encore, la mobilisation communautaire, (asso, milieu commercial et médical), a un rôle important à jouer dans cette optique pour accompagner les personnes à en prendre conscience et mieux les orienter.

Remerciements à Stéphane Calmon, Jimmy Lambec et Camille Spire.

Catégories VIH

Source : Francetvinfo

Comment se fait-il que les jeunes soient si mal informés sur la maladie et que, de ce fait, ils puissent avoir des comportements à risque ? Un nouvel épisode de la rubrique « sens caché ».

Selon une étude diligentée par Sidaction, 20% des jeunes de 15 à 24 ans croient que le sida peut se transmettre par la salive. Pourquoi tant d’idées fausses circulent-elles toujours ? Trente-trois ans après la découverte du VIH, si 17% des jeunes déclarent ne plus avoir peur du sida, ils sont pourtant 15% à croire pouvoir l’attraper en s’asseyant sur la cuvette des toilettes !

Le sida est moins associé à l’image de la mort

Cette baisse de la vigilance et ce manque d’information sont peut-être dus au fait qu’aujourd’hui, le sida est moins associé à l’image de la mort, puisque les porteurs du virus vivent mieux et que les traitements ont fait chuter la mortalité. Une autre raison : les campagnes de sensibilisation et d’information se font de plus en plus rares, et dépassent rarement l’appel à l’usage du préservatif.

Pour regarder l’épisode de la rubrique « sens caché » cliquez ici.

Catégories VIH

Source : Seronet

Un nouveau traitement du sida testée pour l’instant sur une quinzaine de patients ralentirait la réplication du virus dans le corps.

Il ne fait aucun doute que les médicaments antirétroviraux ont transformé la vie des malades atteints du sida , leur permettant de vivre plusieurs décennies après le diagnostic de la maladie. Pourtant, ces médicaments ne sont pas dénués d’effets secondaires, tels que les problèmes rénaux ou la diminution de la densité osseuse. Sans oublier le fait que le virus ne tarde pas à ressurgir dès que l’on stoppe le traitement ou que l’on omet de prendre quelques doses.

Une nouvelle étude publiée dans la revue Science fait état d’un nouveau traitement potentiellement supérieur, qui se présente sous la forme d’une immunothérapie durable qui force le système immunitaire d’une personne infectée par le virus du sida à produire des anticorps contre le VIH et l’effacer du corps.

Le Dr Till Schoofs, chercheur en immunologie moléculaire à l’Université Rockefeller à New York (Etats-Unis) explique : « notre étude montre qu’une seule dose d’anticorps stimule la réponse immunitaire des patients, ce qui leur permet de produire de nouveaux anticorps, réduisant la quantité de virus présente dans le sang ».

Ce traitement appelé pour l’instant 3BNC117 peut lutter contre plus de 80% des quelque 200 souches de VIH qui circulent dans le monde. Cette molécule a été isolée il y a quelques années chez un patient qui avait montré la capacité exceptionnelle de stopper l’infection par le virus.

Une phase d’essai clinique menée auprès de 15 patients :

Pour la phase d’essai clinique les chercheurs ont administré une dose du traitement à 15 patients ayant un taux élevé de VIH dans le sang. Six mois plus tard, 14 de ces patients étaient capables de fabriquer des anticorps et de neutraliser un certain nombre de souches du VIH.

Les chercheurs prévoient maintenant de tester la molécule avec d’autres anticorps anti-VIH pour voir si elle peut produire un effet antiviral encore plus fort. Ils vont également procéder à un essai de phase II impliquant des patients passant d’un traitement par antirétroviraux à la nouvelle thérapie.

Nous souhaitons rendre hommage à René-Paul Leraton, décédé le 29 avril dernier.

Pillier du militantisme et de la cause gay, il fut l’un des premiers écoutant de Sida Info Service dans les années 1990. Il avait porté la création de la ligne Azur, un dispositif d’écoute et de lutte contre l’homophobie et la prévention du suicide, destiné aux jeunes gays.

Actions traitements tient à exprimer toute son amitié à ses proches, et à celles et ceux qui l’ont connu.

Source : Univadis

Des taux sanguins plus faibles de zinc chez les personnes séropositives pourraient contribuer à l’inflammation chronique. Une étude réalisée par des chercheurs américains et publiée dans la revue « Biological Trace Element Research » suggère cette association. Des suppléments de zinc pourraient améliorer cette situation.

La carence en zinc est fréquente chez les patients séropositifs pour le VIH, et plusieurs études ont suggéré que cela pourrait entraîner des conséquences graves. Des chercheurs de l’Université d’Amherst au Massachusetts ont rassemblé une cohorte de patients népalais atteints du VIH pour explorer si une carence en zinc pouvait influencer l’inflammation chronique. Des échantillons sanguins ont été prélevés chez 311 participants (177 hommes, 134 femmes) âgés de 18 à 60 ans pour mesurer les taux de zinc et les concentrations de protéine C-réactive (CRP). En outre, ils ont demandé aux participants de remplir des questionnaires afin d’estimer l’apport alimentaire en zinc.

Une analyse des résultats a identifié une relation inverse entre les taux de zinc et les concentrations de CRP. Plus le taux de zinc d’une personne était élevé et plus son taux de CRP était bas. Cette relation s’observait également quand le participant recevait un traitement antirétroviral.

D’autres études prospectives sont nécessaires pour exclure la possibilité que les taux de zinc faibles soient le résultat d’une inflammation chronique, ont déclaré les auteurs. Si les résultats de l’étude se confirment, les chercheurs devront examiner si des suppléments de zinc sont susceptibles d’améliorer la santé et la qualité de vie des personnes séropositives pour le VIH.