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Source : Catie

Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), plus de 200 cas de syphilis touchant les yeux (syphilis oculaire) ont été déclarés aux États-Unis durant les deux dernières années. La majorité des cas en question concerne des hommes séropositifs gais, bisexuels et hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Toutefois, des cas se sont également produits chez des personnes séronégatives, y compris des HARSAH et des hommes et femmes hétérosexuels. Cette tendance apparente vers une augmentation de la syphilis oculaire aux États-Unis survient dans le contexte d’une hausse globale de l’incidence de la syphilis dans les pays à revenu élevé. Il est donc possible que l’augmentation du nombre de cas de syphilis oculaire déclarés soit simplement attribuable à la prolifération générale des cas de syphilis.

Les complications oculaires de la syphilis n’ont rien de nouveau; on en signalait des cas à l’époque précédant l’introduction à grande échelle des antibiotiques. De telles complications se produisaient chez des personnes expérimentant des stades précoces ou avancés de la syphilis. Selon une analyse génétique préliminaire des souches de syphilis présentes aujourd’hui aux États-Unis, il ne semble pas qu’une nouvelle souche plus virulente ayant une prédilection pour les yeux soit en train de circuler et de causer de graves complications oculaires. Pour en savoir plus sur cette infection, consultez le feuillet d’information sur la syphilis de CATIE.

Regard sur la syphilis oculaire

Une équipe de médecins aux États-Unis a compilé et publié des détails (y compris les symptômes, les résultats des tests de laboratoire et les réponses au traitement) concernant plusieurs cas de syphilis oculaire récents. Ils avaient pour objectif de « souligner la diversité des présentations cliniques et les [complications et conséquences] potentiellement dévastatrices de ce syndrome ».

L’équipe américaine a souligné les points suivants au sujet des cas en question :

• Bien que la plupart des cas publiés de syphilis oculaire les plus récents se soient produits chez des HARSAH séropositifs, la syphilis oculaire peut également toucher les hommes et femmes hétérosexuels et les HARSAH séronégatifs.

• « Ce syndrome peut être difficile à diagnostiquer parce que les patients éprouvant des symptômes visuels consultent habituellement leur principal professionnel de la santé ou un service de soins urgents où [les infections transmissibles sexuellement] ne figurent pas souvent en haut de la [liste des causes possibles des problèmes en question]. »

• « L’accès limité aux soins médicaux, qu’il soit attribuable au manque de connaissances ou de ressources financières, contribue également aux retards de diagnostic et de traitement, ce qui pourrait entraîner de mauvais résultats pour la vue … »« Une sensibilisation accrue à ce syndrome dans tous les contextes de soins cliniques, jumelée à l’établissement d’un faible seuil pour le dépistage de la syphilis, pourraient améliorer les soins aux patients. »

• L’équipe encourage les professionnels de la santé qui voient des patients éprouvant des problèmes visuels et dont les tests sanguins suggèrent la présence de syphilis à traiter de tels cas comme « des urgences ophtalmologiques » nécessitant un traitement rapide et ce, même si les résultats d’un examen rétinien ou d’une analyse de liquide céphalorachidien (LCR) ne sont pas disponibles ou encore si les patients refusent de se soumettre à ce genre d’évaluations.

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Source : Aides

Dans le rapport Morlat 2013 sur la prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH, les experts ne consacrent que deux courts passages à l’alcool, qui est d’ailleurs associé au tabac et aux drogues illicites. L’un (page 35) indique : « La consommation problématique d’alcool (appréciée selon le questionnaire AUDIT qui évalue la consommation nocive et la dépendance à l’alcool) concerne 16 % des personnes suivies, avec là encore des niveaux particulièrement élevés parmi les usagers de drogues par injection (25 % parmi les hommes et 26 % parmi les femmes) et, dans une moindre mesure, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (21 %) et un niveau très faible parmi les femmes originaires d’Afrique subsaharienne (4 %). »

Le second (pages 122 et 123) est plus complet car il aborde la « prise en charge des addictions ».

Sans trop détailler les recommandations, on voit que les experts préconisent que le dépistage et une proposition systématique de prise en charge des addictions soient effectués lors de la prise en charge initiale de la personne et tout au long de son suivi.

« En effet, les conduites addictives sont plus fréquentes chez les personnes vivant avec le VIH qu’en population générale. Dans l’étude transversale française VESPA, 27 % des sujets traités par ARV (n=2 340) présentaient une consommation à risque d’alcool et 9,4 % des épisodes réguliers d’alcoolisation massive (binge drinking). Ils étaient par ailleurs 20 % à prendre régulièrement des anxiolytiques, antidépresseurs ou hypnotiques [2], 3,6 % à avoir consommé au cours des 12 derniers mois des opiacés, 14,1 % des stimulants dont 4,4 % de la cocaïne et 12,5 % à avoir une consommation régulière de cannabis », notent les experts dans leur rapport 2013. Ils insistent d’ailleurs tout particulièrement sur un point : « Le maintien d’une consommation excessive d’alcool est associé à une moins bonne observance au traitement antirétroviral, à la progression de la maladie, une moins bonne réponse au traitement et plus de pratiques à risques lors de l’usage de drogues ou des pratiques sexuelles. Elle accroît par ailleurs la toxicité des antirétroviraux. Elle justifie donc d’un repérage au moindre doute à l’aide d’outils simples (questionnaire AUDIT pour l’alcool par exemple) et de l’examen clinique »
(1).

Outre la « Bible » qu’est le rapport d’experts, on trouve dans différentes brochures des conseils relatifs à la consommation d’alcool, la consommation modérée voire l’absence de consommation en cas de co-infection avec une hépatite B ou C. Un article est très souvent cité sur cette question. Il s’agit de : « Alcool et réduction des risques – L’alcool dans l’infection VIH », par le docteur Camille Fontaine, médecin addictologue. Il est consultable (gratuitement) sur le site VIH.ORG. L’article traite de deux situations : lorsqu’on est séronégatif-ve, lorsqu’on vit avec le VIH.

Si on est séronégatif-ve, il faut savoir que l’alcool peut augmenter, a fortiori s’il est consommé massivement, les prises de risques de deux façons. D’un côté, par son fort pouvoir désinhibiteur, l’alcool augmente le risque de s’exposer au virus du sida. De l’autre, l’alcool peut faciliter la contamination en cas d’exposition au virus, en perturbant le système immunitaire.

Pour les personnes vivant avec le VIH, la question est celle de l’influence de l’alcool sur la progression de la maladie et la capacité à prendre soi de sa santé. Des données indiquent que la consommation massive d’alcool retarde l’accès aux soins et la première mise sous traitement. L’observance du traitement (le respect de la posologie des médicaments est moins bon), ce qui fait augmenter le risque d’échec du traitement, la survenue de résistances. Par ailleurs, les données scientifiques confirment que la consommation excessive d’alcool peut modifier et perturber la concentration sanguine des traitements anti-VIH.

L’article de référence de Camille Fontaine brosse un état des lieux détaillé de ce qu’on savait en 2011, pas eu mieux depuis en français. Le médecin addictologue insiste bien sur le fait que « l’influence de l’alcool sur le VIH est bien étudiée depuis les années 1990, à la fois en termes d’incidence de l’infection et de progression de la maladie ». Le médecin a d’ailleurs trouvé pas loin de 5 000 références scientifiques à ce propos. Si cette production est si importante, c’est parce que cette question est une problématique de santé cruciale lorsqu’on vit avec le VIH. Camille Fontaine rappelle ainsi que l’alcool est la troisième cause de mortalité et de morbidité dans les pays développés et que la population VIH a un risque double de celui de la population générale d’avoir une consommation d’alcool à risque.

Références :
(1)  : Mdege ND, Fayter D, Watson JM, Stirk L, Sowden A, Godfrey C. Interventions for reducing alcohol consumption among general hospital inpatient heavy alcohol users : A systematic review. Drug Alcohol Depend 2013 ; 131 : 1-22.
(2) : Alcool et réduction des risques – L’alcool dans l’infection VIH, par Camille Fontaine. Cet article a été publié en avril 2011 dans le numéro 62 de la revue Swaps, consacré à l’alcool (consultez ou téléchargez Swaps n°62 – PDF, 2,1Mo).

 

Source : santé blog

Des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) identifient les cellules qui servent de cachettes au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) au cours des trithérapies. Des marqueurs cellulaires précieux pour cibler les réservoirs du VIH, et de nouvelles perspectives de traitement pour les éliminer et pouvoir guérir définitivement les patients infectées par le virus.

Les réservoirs du VIH sont des cellules et des tissus dans lesquels le virus persiste, malgré les traitements de trithérapie. Ces traitements empêchent l’évolution de l’infection vers le syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Si les médicaments antirétroviraux fonctionnent très bien, ils ne parviennent pas à éradiquer le virus caché dans ces réservoirs. L’objectif du Dr Nicolas Chomont, chercheur et auteur principal est donc d’identifier les cellules dans lesquelles le virus se cache, pour les éliminer. Le VIH a besoin d’être hébergé dans une cellule pour vivre et se répliquer. Il  » habite  » préférentiellement les lymphocytes T CD4+, un type de globules blancs dont le rôle est d’activer la défense du corps humain contre les infections.

3 marqueurs cellulaires typiques des réservoirs

L’équipe démontre ici que les cellules qui  » cachent  » le virus ont des caractéristiques immunologiques spécifiques : des protéines, PD-1, LAG-3 et TIGIT exprimées à leur surface. L’objectif sera donc de cibler les cellules porteuses de ces marqueurs pour éliminer le virus.

Il existe déjà des médicaments anticancéreux qui visent spécifiquement ces marqueurs et qui pourraient donc détruire ou contribuer à détruire les réservoirs du VIH. Les chercheurs vont donc tester des anticorps qui s’accrochent spécifiquement à ces marqueurs. Certains de ces médicaments étant déjà approuvés par l’Agence américaine Food and Drug Administration ces travaux ouvrent un espoir dans la lutte contre le sida.

Source: PLoS Pathogens July 2016 DOI: 10.1371/journal.ppat.1005761  CD4+ T cells expressing PD-1, TIGIT and LAG-3 contribute to HIV persistence during ART

Catégories VIH

Source : Vidal

Une nouvelle présentation de l’anti-VIH ISENTRESS 100 mg (raltégravir) est disponible en granulés pour suspension buvable, en complément de la formulation en comprimé à croquer.

Indiquée, en association avec d’autres médicaments antirétroviraux, dans le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH-1) chez les adultes, les adolescents, les enfants, les jeunes enfants et les nourrissons à partir de 4 semaines, cette nouvelle présentation est adaptée à une utilisation dans la population pédiatrique, en particulier lorsque le poids est compris entre 3 et 11 kg.

Présenté en sachet dosé à 100 mg de raltégravir, la suspension buvable doit être reconstituée en mélangeant les granulés contenus dans 1 sachet avec 5 mL d’eau.
La dose prescrite doit être administrée avec la seringue graduée fournie dans le conditionnement.

ISENTRESS 100 mg granulés pour suspension buvable est remboursable à 100 % chez les jeunes enfants et nourrissons à partir de 4 semaines, ayant un poids entre 3 et moins de 20 kg, en impasse thérapeutique et en l’absence de mutations diminuant la sensibilité virale à cette molécule et à au moins deux autres ARV pouvant être utilisés en association.
Ce périmètre de prise en charge est restreint par rapport à l’indication pédiatrique  d’ISENTRESS.

Le prix de vente d’ISENTRESS 100 mg granulés pour suspension buvable s’élève à 204,60 euros (60 sachets à 100 mg) hors honoraire de dispensation.
Sa prescription initiale est hospitalière et annuelle. Son renouvellement n’est pas restreint.

Nouvelle formulation adaptée à l’indication d’ISENTRESS en pédiatrie

Une nouvelle formulation d’ISENTRESS 100 mg (raltégravir) en granulés pour suspension buvable est mise à disposition en France.

Celle-ci est adaptée à l’utilisation du raltégravir dans le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH-1) chez les jeunes enfants et nourrissons âgés de 4 semaines à 2 ans (VIDAL Reco Infection par le VIH), notamment ceux pesant entre 3 et 11 kg.

Pour les patients pesant entre 11 et 20 kg, cette présentation est un complément de gamme desautres présentations disponibles sous la forme de comprimés à croquer (à 25 et 100 mg) pour les enfants de 2 à 11 ans.

Une efficacité démontrée chez le nourrisson en termes de diminution de la charge virale plasmatique ARN VIH-1
ISENTRESS est le seul inhibiteur de l’intégrase (INI) disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en pédiatrie (avant l’âge de 12 ans) : en août 2014, l’indication pédiatrique d’ISENTRESS 25 mg et ISENTRESS 100 mg a été étendue aux nourrissons et jeunes enfants à partir de 4 semaines.

L’efficacité du raltégravir dans cette population a été étudiée dans l’étude IMPAACT P1066. Il s’agit d’une étude de phase I/IInon comparative, menée chez 26 nourrissonsprécédemment traités par un antirétroviral, en prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant (PTME) et/ou dans le cadre du traitement périnatal de l’infection par le VIH.

Les résultats d’efficacité sont présentés dans le tableau I.

Tableau I – Résultats d’efficacité aux semaines 24 et 48 de l’étude IMPAACT P1066 (patients âgés de 4 semaines à moins de 2 ans)
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Selon la Commission de la transparence, « Globalement, la réponse immuno-virologique observée à la semaine 48 chez les nourrissons et jeunes enfants âgés de 4 semaines à moins de 2 ans apparaît […] du même ordre que celle décrite dans les autres cohortes de patients plus âgées (2 à 18 ans) de l’étude avec un profil de tolérance similaire. Cependant, ces données sont actuellement très limitées et ne permettent pas de conclure avec certitude à l’efficacité et à la tolérance de ce médicament dans cette tranche d’âge » (Cf. Synthèse d’avis de novembre 2015).

Au terme de son évaluation, la Commission a attribué un service médical rendu (SMR) important à ISENTRESS 100 mg granulés pour suspension buvable, et considéré qu’il apporte une amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) chez les enfants âgés de 4 semaines à 2 ans en impasse thérapeutique et en l’absence de mutations diminuant la sensibilité virale à cette molécule et à au moins deux autres ARV pouvant être utilisés en association (Cf. Avis du 18 novembre 2015).

Utilisation d’ISENTRESS : population cible et posologie

ISENTRESS doit être utilisé en association avec d’autres agents antirétroviraux (ARV) actifs.

Les formulations n’étant pas bioéquivalentes, ni les comprimés à croquer ni les granulés pour suspension buvable ne doivent être remplacés par le comprimé à 400 mg.

La posologie est déterminée est fonction du poids (Cf. Tableau II). L’administration est répartie en 2 prises par jour.

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(a)  La posologie recommandée en fonction du poids pour les comprimés à croquer et la suspension buvable est basée sur une dose d’environ 6 mg/kg administrée 2 fois par jour (cf Pharmacocinétique).
(b)  Pour un poids compris entre 11 et 20 kg, l’une ou l’autre formulation peuvent être utilisées.
(c)  Le comprimé à croquer à 100 mg peut être divisé en deux doses égales de 50 mg. Cependant, casser le comprimé doit être évité lorsque cela est possible.
Les rendez-vous médicaux prévus pour les patients doivent être respectés car la posologie d’ISENTRESS doit être ajustée à la croissance de l’enfant.
ISENTRESS est également disponible sous la forme de comprimé à 400 mg pour une utilisation chez les adultes, les adolescents et les enfants d’un poids minimum de 25 kg et capables d’avaler un comprimé ; et sous la forme de granulés pour suspension buvable pour une utilisation chez les jeunes enfants et les nourrissons à partir de 4 semaines et pesant au moins 3 kg et moins de 20 kg. Se référer aux RCP européens du comprimé à 400 mg et des granulés pour suspension buvable pour des informations additionnelles sur la posologie.


A reconstituer avec de l’eau et à utiliser rapidement

La suspension buvable est obtenue en mélangeant dans 5 mL d’eau les granulés contenus dans un sachet, à l’aide du gobelet mélangeur fourni.

Après reconstitution, 5 mL de suspension buvable contient 100 mg. La suspension doit êtreconservée maximum 30 minutes à une température ne dépassant pas 30 °C.

L’administration est réalisée à l’aide de la seringue de 5 mL fournie dans le conditionnement, graduée à partir de 1 mL tous les 0,25 mL.
Après administration, le reste de suspension ne doit pas être conservé et doit être jeté.

Identité administrative
• Liste I
• Prescription initiale hospitalière annuelle
• Renouvellement non restreint
• Boîte de 60 sachets avec 2 seringues doseuses de 5 mL pour administration orale et 2 gobelets mélangeurs, CIP 3400927946363
• Prise en charge uniquement pour les jeunes enfants et les nourrissons à partir de 4 semaines et ayant un poids entre 3 et inférieur à 20 kg, en impasse thérapeutique et en l’absence de mutations diminuant la sensibilité virale à cette molécule et à au moins deux autres ARV pouvant être utilisés en association:
> Remboursement à 100 % (Journal officiel du 31 mai 2016 – texte 18)
> Prix public TTC = 204,60 euros
> Agrément aux collectivités (Journal officiel du 31 mai 2016 – texte 19)
• Inscrit sur la liste de rétrocession (UCD 3400894031079), prix de vente HT par UCD aux établissements de santé = 2,858 euros (Journaux officiels du 16 juin et du 20 juillet 2016
• Laboratoire MSD France

 

Source: Seronet
Le 28 juillet se tient la Journée mondiale contre l’hépatite. A cette occasion l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle les « pays à agir sans délai pour faire baisser la mortalité due à l’hépatite virale ». En France, quelques jours avant cette journée, la Haute autorité de santé (HAS) a publié ses recommandations sur le Trod VHB et sa mise en place dans l’offre de dépistage, une revendication soutenue de longue date par des associations comme le Raac-sida qui a participé au groupe de travail dédié à la HAS.

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Manifestement, l’OMS ne voulait prendre aucun risque estival et rater le coche de la Journée mondiale contre l’hépatite. Du coup, l’agence onusienne a dégainé dès le 20 juillet son communiqué de presse d’appel à la mobilisation des Etats pour « faire baisser la mortalité due à l’hépatite virale ». En fait, derrière cet appel, nombreux sont les objectifs pour les pays : prendre des mesures pour améliorer les connaissances sur la maladie, développer l’accès aux services de dépistage et de traitement. Deux chiffres résument le challenge. Aujourd’hui, une personne sur vingt sait qu’elle a une hépatite et seulement une sur cent est traitée. Du coup, le Dr Margaret Chan, actuelle directrice générale de l’OMS, peut jouer les pythies : « Le monde a ignoré l’hépatite à ses risques et périls »… sans faire un excès d’autocritique. Pourtant, ce résultat est aussi le sien. Après tout, elle dirige l’OMS depuis novembre 2006.

Dix ans plus tard et alors qu’elle achève son dernier mandat, le ton se veut désormais plus offensif. « Il est temps de mobiliser une action mondiale contre l’hépatite d’une ampleur comparable à celle qui a été engagée pour combattre d’autres maladies transmissibles, comme le VIH/sida ou la tuberculose ».

Oui, manifestement il est plus que temps. Dans le monde, 400 millions de personnes vivent avec les virus de l’hépatite B ou C, soit dix fois plus que le nombre de celles qui vivent avec le VIH. On estime que 1,45 million de personnes en sont décédées en 2013, contre moins d’un million en 1990.

En mai 2016, lors de l’Assemblée mondiale de la Santé, 194 gouvernements ont adopté la première stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale, rappelle l’OMS à l’initiative de cette mobilisation tardive. Ces Etats ont convenu des premiers objectifs mondiaux dont celui de parvenir à « traiter huit millions de personnes contre l’hépatite B ou C d’ici à 2020 ». A plus long terme, la stratégie onusienne vise à diminuer de 90 % le nombre des nouvelles infections et de 65 % le nombre des décès dus à l’hépatite virale d’ici à 2030 par rapport aux chiffres de 2016.

Avec un art de la litote un peu poussé, l’Organisation mondiale de la santé reconnaît que la « stratégie est ambitieuse ». Evidemment, rappelle Margaret Chan, ces objectifs sont atteignables avec les outils dont on dispose aujourd’hui. Pour l’hépatite B, il existe un vaccin et un traitement efficace. Pour le VHC, pas de vaccins, mais des progrès spectaculaires dans les traitements (les excellents résultats des AVD).

« L’introduction de médicaments pris par voie orale, appelés antiviraux à action directe, a donné la possibilité de guérir potentiellement plus de 90 % des patients en deux à trois mois. Mais, dans de nombreux pays, les politiques et réglementations actuelles, de même que les prix de ces médicaments, mettent la guérison hors de la portée du commun des mortels », ajoute dans une formule surprenante l’OMS.

« Nous devons agir tout de suite pour mettre un terme aux décès évitables dus à l’hépatite », a tonné le Dr Gottfried Hirnschall, directeur à l’OMS du département VIH/sida et du programme mondial de lutte contre l’hépatite. « Pour cela, il faut développer rapidement l’accès aux services et aux médicaments pour ceux qui en ont besoin ».

Améliorer le traitement, c’est rendre les médicaments accessibles

Des pays ont trouvé des moyens de mettre les services à la disposition de ceux qui en ont besoin. Ces efforts sont facilités par la baisse des prix des médicaments contre l’hépatite C, particulièrement dans les pays ayant accès aux médicaments génériques, note l’OMS. En 2015, une analyse préliminaire a permis d’estimer que 300 000 personnes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire avaient bénéficié du traitement contre l’hépatite C à base des nouveaux antiviraux à action directe. C’est là qu’il faut rappeler qu’il y a de part le monde plusieurs dizaines de millions de personnes vivant avec le VHC : environ 170 millions ! Reste qu’il y a des avancées. En Egypte, un pays à revenu intermédiaire avec l’un des taux de prévalence de l’hépatite C les plus élevés au monde, 200 000 personnes ont été traitées au cours des douze derniers mois. Le prix du traitement a été ramené de 900 dollars en 2014 à moins de 200 dollars en 2016.

Prévenir l’hépatite

En 2014, 184 pays avaient intégré l’administration du vaccin contre l’hépatite B aux nourrissons dans leur calendrier de vaccination et 82 % des enfants dans ces pays avaient reçu ce vaccin. C’est une très nette augmentation par rapport aux 31 pays en 1992, année où l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une résolution pour préconiser la vaccination mondiale contre l’hépatite B. Des efforts ont été faits en matière de sécurité transfusionnelle, de sécurité des injections. Par ailleurs, note l’OMS, les « services de réduction des effets nocifs à l’intention de ceux qui s’injectent des drogues sont essentiels pour réduire la fréquence de l’hépatite dans cette population », autrement dit il faut développer une bonne politique de réduction des risques pour limiter les infections liées au partage de matériel d’injection. Outre cette sortie liée au calendrier officiel, l’OMS a rappelé qu’un grand sommet mondial sur les hépatites sera proposé du 29 au 31 mars 2017 à Sao Paulo par la World Hepatitis Alliance et le gouvernement brésilien.

La HAS rend son avis sur les Trod VHB

Le 25 juillet dernier, la Haute autorité de santé (HAS) a présenté (dans un communiqué) ses recommandations concernant les tests de dépistage rapide d’orientation diagnostique (Trod) pour le VHB. « Environ 280 000 personnes seraient atteintes d’hépatite B aujourd’hui en France et plus de la moitié d’entre elles ignorerait leur statut », rappelle la HAS. Du coup, pour atteindre les personnes concernées, il faut améliorer la stratégie de dépistage actuelle comme cela a déjà été fait pour le VIH, puis le VHC (même si l’arrêté sur les Trod VHC se fait toujours attendre). La Haute autorité de santé a évalué, ces derniers mois, la performance des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) de l’hépatite B. Dans son avis du 25 juillet, elle conclut que les Trod, en permettant de toucher les populations à risque éloignées du système de soins, constituent un outil complémentaire au dépistage biologique classique qui reste la méthode de référence.  Par ailleurs, la HAS « estime (…) que les tests rapides devraient faire partie d’un dépistage combiné avec les Trod du VIH et de l’hépatite C.

Qui est concerné en priorité par le dépistage ?

Le dépistage du VHB cible les personnes particulièrement à risque d’être infectées : personnes originaires de zones touchées par le virus, personnes ayant des comportements sexuels qui les exposent, personnes usagères de drogues, personnes détenues, entourage des personnes vivant avec le VHB. Ce dépistage repose sur un test sanguin réalisé en laboratoire (test Elisa) à partir d’une prise de sang et qui recherche trois marqueurs de l’infection. L’objectif est double : d’une part, repérer les personnes vivant avec le VHB afin de les prendre en charge rapidement et d’autre part, proposer une vaccination à celles qui n’ont jamais été infectées et qui sont exposées au risque. Cette stratégie a ses limites puisque « 55 % des personnes [vivant avec le VHB] en France ignoreraient qu’elles sont infectées ».

Pourquoi les Trod VHB et pour qui ?

Le Trod est un test d’utilisation simple qui permet d’atteindre des populations particulièrement exposées, insuffisamment dépistées ou éloignées des structures de soins, avance la HAS. La réalisation d’un Trod ne requiert qu’une goutte de sang prélevée par microponction au bout du doigt, ce qui rend sa réalisation plus facile et plus acceptable qu’une prise de sang classique. Les Trod présentent l’avantage de pouvoir être utilisés dans un cadre non médicalisé, par le biais de structures associatives et médico-sociales, qui agissent au plus près des personnes à risque et qui sont les plus à même d’atteindre les populations éloignées des structures de soins. Comme la majorité des Trod VHB développés à ce jour, le seul Trod actuellement commercialisé en France ne détecte que l’un des trois marqueurs de la maladie (l’antigène HBs), détaille la HAS. Ce Trod permet ainsi d’identifier les personnes infectées par le virus, mais pas celles qui n’ont jamais été contaminées par le VHB et qui pourraient bénéficier d’une vaccination. Si les performances de ce test sont jugées suffisantes par la HAS, le Trod ne peut se substituer au test réalisé en laboratoire, qui reste le test de référence dans le dépistage de l’hépatite B. C’est pourquoi la HAS le recommande comme un outil de dépistage complémentaire, utilisable pour toucher des populations et groupes plus exposés au risque d’infection et insuffisamment dépistés. En cas de résultat positif, le résultat devra toujours être confirmé par un test sanguin classique (si le résultat est confirmé, une prise en charge spécialisée devra être proposée et la vaccination envisagée pour l’entourage familial). En cas de résultat négatif, une confirmation par test sanguin classique devra être encouragée afin de savoir si la personne peut bénéficier d’une vaccination, note la HAS. Dans son conclusion, la HAS suggère de combiner l’ensemble des Trod disponibles (VIH, hépatites B et C) notamment parce que les populations les plus exposées sont souvent co-infectées.

Une revendication du Raac-sida

En mai dernier, Caroline Andoum et Joseph Koffi, tous deux porte-parole du Raac-sida, avaient publié dans la revue « Gingembre » et sur Seronet une tribune : « Trod VHB : il faut faire vite ! » rappelant les enjeux d’une mise en place rapide des Trod VHB et manifestant une évidente impatience. « Ces dernières années, les Trod ont été développés et recommandés pour le VIH et le VHC. Concernant le Trod VHB, rien ne semble avancer alors qu’il se fait attendre depuis longtemps… Qu’en est-il ? Les tests de dépistage déjà disponibles sur le marché et autorisés par la communauté européenne recherchent l’AgHBs — soit l’antigène HBs, un des éléments de l’enveloppe du virus de l’hépatite B — dont la présence signe le diagnostic chez la majorité des personnes infectées par le VHB. La performance de ces tests semble bonne selon les données des fabricants et des études indépendantes. Ces tests pourraient donc être très rapidement appropriés par nos associations. Un groupe de travail [celui de la HAS qui comportait un représentant du Raac-sida] se penche, depuis février 2016, sur l’utilisation des Trod VHB dans la stratégie de dépistage de l’hépatite B. Ses travaux sont très attendus car ils aboutiront à l’élaboration de recommandations fixant le cadre de leur utilisation, notamment dans le dépistage communautaire. A l’exemple des Trod VIH et VHC, les Trod VHB seront un outil complémentaire dans l’offre actuelle de dépistage ».

« Ils seront des outils indispensables pour les associations comme les nôtres qui travaillent en direction des populations parfois précaires et exclues du système de santé », expliquaient Caroline Andoum et Joseph Koffi. « Ils nous permettront d’aller au plus près des personnes et tout spécialement celles qui sont le plus éloignées des soins. Ils nous permettront aussi d’avoir une offre de dépistage communautaire plus complète (VIH, VHC, VHB), plus simple. Cela devrait multiplier les chances de se voir proposer un dépistage, contribuer à une meilleure connaissance pour chacun de son statut sérologique et faire le lien avec le soin en cas de découverte de séropositivité. C’est un enjeu individuel pour la santé de chacun, mais aussi collectif, dans l’intérêt de nos communautés. Il s’agit aujourd’hui pour notre réseau de travailler aux modes opératoires et aux partenariats à mettre en place pour donner toute leur place aux Trod dans nos communautés, et d’inciter à la vaccination contre le VHB. La mise à disposition rapide des Trod du VHB est primordiale. Nous la voulons ; nous y travaillons ».

Source : VOAAfrique

La 21ème conférence internationale sur le sida s’est conclue vendredi en Afrique du Sud sur un appel à continuer à financer la lutte contre le sida, dans un contexte de baisse des fonds, d’une stagnation des infections et d’absence de remède.

« Le travail n’est tout simplement pas fait », a déclaré la nouvelle présidente de la Société internationale sur le sida, Linda-Gail Bekker, devant des milliers de délégués réunis à Durban, sur la côte de l’océan Indien.

« Pendant les cinq jours de la conférence, 15.000 personnes vivant avec le sida sont décédées (…) et plus de 28.000 ont contracté le VIH, dont 1.500 jeunes gens dans ce pays seulement », a-t-elle dénoncé. « Ca me révolte et m’horrifie. Je ne vois aucune raison d’autosatisfaction. »

Quelque 15.000 scientifiques, militants et bailleurs de fonds ont participé cette semaine à la conférence internationale sur le sida, l’occasion de faire le point sur les avancées dans la lutte contre le VIH, qui a fait plus de 30 millions de morts depuis le début des années 1980.

Mais le nombre de nouvelles infections se maintient de manière préoccupante depuis une dizaine d’années à 2,5 millions par an, et les financements dans la bataille contre la pandémie baissent de façon inquiétante.

Les bailleurs de fonds y ont consacré 7,5 milliards de dollars en 2015, contre 8,6 milliards en 2014, selon une étude de l’Onusida et de la Fondation Kaiser présentée cette semaine à Durban.

« Nous sommes à un moment crucial » dans le financement, a estimé Linda-Gail Bekker.

Cette mise en garde intervient deux mois avant la conférence, au Canada, des donateurs du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le Fonds mondial s’est fixé comme objectif de recueillir 13 milliards de dollars pour son prochain cycle triennal de financement.

Sans cet argent, 21 millions de personnes mourront du sida et 28 millions de personnes seront infectées par le virus VIH dans les six prochaines années, selon une étude du Global Fund Advocates Network.

« La vie ou la mort de personnes de nombre de pays dépendra de la réponse des donateurs à l’appel à l’action du Fonds global », a prévenu Linda-Gail Bekker.

En dépit de sa mise en garde, elle s’est dit « optimiste sur l’avenir de la réponse internationale au VIH ».

« Les connaissances scientifiques et les programmes mis en place et partagés lors cette conférence sont la preuve que nous pouvons venir à bout » de la maladie, a-t-elle estimé, alors que l’ONU s’est fixé comme objectif de mettre fin à l’épidémie en 2030.

C’est la deuxième fois que Durban accueillait la conférence internationale sur le sida. La première fois en 2000 avait marqué un tournant historique dans la riposte mondiale contre le VIH, avec le vibrant appel de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela pour que tous les malades aient accès aux traitements antirétroviraux.

« Les participants à la dernière conférence de Durban étaient arrivés sans espoir », a déclaré à l’AFP Mahesh Mahalingam, responsable des programmes à l’Onusida. « Cette fois-ci ils sont venus avec de l’espoir, avec des résultats qui montrent que le verre est à moitié plein ».

Mais « un verre à moitié plein n’est plus acceptable. Nous avons besoin d’un verre plein. Nous avons besoin que 30 millions de personnes soient sous traitement », a-t-il ajouté.

Quelque 36,7 millions de personnes dans le monde vivent aujourd’hui avec le VIH/sida, principalement en Afrique sub-saharienne. Seulement 17 millions d’entre elles ont accès à un traitement.

Avec AFP

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Source : aidmap

L’engagement réduit des bailleurs de fonds compromet les efforts effectués pour atteindre l’objectif 90-90-90, d’après les conférenciers

Les délégués ont été avisés que cet objectif était réalisable, mais que le recul des donateurs constituait la plus grande menace aux progrès.

L’objectif 90-90-90 (90% des personnes séropositives diagnostiquées, 90% des personnes diagnostiquées sous traitement anti-VIH et 90% des personnes sous traitement avec une charge virale réprimée) est essentiel pour réaliser l’aspiration de mettre fin au SIDA d’ici à 2030.

Un rapport publié par l’ONUSIDA dimanche a montré que des progrès réels avaient été accomplis vers la réalisation de cet objectif, y compris 17 millions de personnes sous traitement anti-VIH à la fin de 2015; à l’échelle mondiale, plus de la moitié des personnes séropositives sont diagnostiquées, avec 46% des personnes connaissant leur statut sous traitement et une charge virale réprimée chez 38% des personnes sous traitement.

Toutefois, les données ont également révélé des disparités entre les régions du monde, avec l’Europe de l’est, l’Asie centrale et l’Afrique centrale et occidentale, en retard par rapport aux progrès réalisés ailleurs.

Le financement nécessaire pour atteindre l’objectif 90-90-90 culminera à plus de 19 milliards de dollars l’année prochaine, mais chutera ensuite à 18 milliards en 2020. Cependant, l’année dernière, les subventions fournies par les principaux donateurs ont diminué de 600 millions de dollars.

Michel Sidibé, le directeur exécutif de l’ONUSIDA, a dit à aidsmap.com que si les financements continuaient à baisser, il ne sera pas possible d’atteindre ces objectifs. Au lieu de mettre fin au SIDA d’ici à 2030, l’épidémie rebondira et le taux des nouvelles infections recommencera une fois de plus à augmenter.

Sidibé a déclaré que le leadership politique, l’engagement à des campagnes de dépistage, la réduction du coût des médicaments et de nouveaux modèles de prestations des services avaient été la clé des progrès vers l’objectif 90-90-90.

Les orateurs ont détaillé leurs expériences dans le domaine de la prestation des services à chaque étape de la cascade de traitement: le diagnostic, le traitement et la suppression virale.

L’ambassadrice de PEPFAR (Le plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le SIDA), Deborah Birx, a mis en garde contre les conséquences d’un échec à atteindre l’objectif 90-90-90, soulignant les risques de recrudescence des nouvelles infections et une épidémie relancée si les transmissions ne sont pas contrôlées.

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Source : ARNS

Une trithérapie antirétrovirale de maintenance thérapeutique prise seulement 4 jours dans la semaine au lieu de 7 a permis de maintenir une charge virale inférieure à 50 copies chez 96 des 100 patients de l’étude ANRS 162-4D. Ces résultats sont présentés par le Dr Pierre de Truchis, hôpital Raymond Poincaré de Garches (AP-HP), lors de la 21ème Conférence internationale sur le SIDA (AIDS 2016), qui se tient à Durban en Afrique du Sud, du 18 au 22 Juillet. Ces résultats doivent être confirmés par un essai randomisé, de plus grande ampleur, et sur une plus longue période. L’essai ANRS QUATUOR démarrera à la fin 2016 avec cet objectif.

L’allègement thérapeutique est un enjeu important pour les patients vivant avec le VIH, dont le traitement antirétroviral doit être pris à vie. L’objectif est de réduire les effets secondaires, les coûts des traitements et d’améliorer l’acceptabilité et l’adhésion au traitement. Plusieurs essais ont cours actuellement dans le monde avec cet objectif. L’ANRS évalue ainsi l’intérêt de réduire les doses de médicaments, ou le nombre de prises ou encore d’épargner des classes de molécules. C’est ainsi que sont menés aujourd’hui en France l’essai ANRS 165 DARULIGHT, qui évalue le bénéfice d’une demi-dose de médicament (le Darunavir) par jour; l’essai ANRS 167 LAMIDOL l’intérêt d’une bithérapie Lamivudine-Dolutégravir, ou encore l’essai ANRS 163 ETRAL l’intérêt d’une autre bithérapie Etravirine-Raltegravir. L’essai ANRS 162-4D se situe, lui, dans la stratégie de réduire le nombre de prises. Les résultats sont présentés en poster par le Dr Pierre de Truchis (Hôpital Raymond Poincaré de Garches, AP-HP) lors de la 21ème Conférence internationale sur le SIDA (AIDS 2016), qui se tient du 18 au 22 Juillet, à Durban (Afrique du Sud).

L’essai ANRS 162–4D

L’étude ICCARRE, menée par le Pr Jacques Leibowitch (Service d’Infectiologie, Hôpital de Garches, AP-HP) a donné des résultats encourageants chez des patients suivis à Garches dont le traitement avait été réduit à 5 puis 4 jours par semaine, voire moins pour certains d’entre eux. (FASEB Journal, 2015).

Pour confirmer ces observations, l’ANRS a lancé en 2014 l’essai ANRS 162-4D. Cet essai prospectif non randomisé (tous les patients reçoivent le même schéma de traitement et ont été suivis 48 semaines), a été mené sous la responsabilité du Pr Christian Perronne (Hôpital de Garches, AP-HP). L’essai était multicentrique (mené dans plusieurs centres cliniques) et visait à évaluer l’efficacité du traitement antirétroviral pris 4 jours consécutifs sur 7 à maintenir, chez des patients VIH+ en succès thérapeutique, une charge virale inférieure à 50 copies/mL.

Les 100 patients inclus étaient traités par antirétroviraux en trithérapie depuis en moyenne cinq ans, et avaient une charge virale indétectable depuis quatre ans. Leurs combinaisons thérapeutiques comprenaient deux analogues nucléosidiques associés soit à un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse soit à une anti-protéase.

Les résultats présentés à Durban sont encourageants. Après 48 semaines, en effet, 96% des patients suivaient toujours le schéma 4/7 jours, avec une charge virale inférieure à 50 copies. Seuls trois patients présentaient une charge virale de nouveau détectable à la 4e semaine de l’étude (S4), à S12 et S40 (respectivement 785 cp/mL, 124 cp/mL et 969 cp/mL). Chez ces patients, la charge virale est redescendue sous le seuil de détection avec le retour à un schéma de traitement 7/7jours et cela sans apparition de résistances. Un patient a abandonné l’étude de sa propre initiative à S4.

Ces données sont complétées par une analyse concomitante de l’observance thérapeutique basée sur des auto-questionnaires, sur des dosages sanguins des médicaments, et sur le comptage des prises grâce à des piluliers électroniques dans un sous-groupe de patients. « L’analyse des études d’observance a montré que le programme 4/7 jours a été très bien suivi et accepté par les patients. Dans plus de 90% des cas, la prise est conforme à la prescription », commente le Dr Pierre de Truchis.

Cette stratégie innovante doit être maintenant validée dans un essai randomisé où deux groupes de patients vont pouvoir être comparés. C’est l’objet de l’essai ANRS QUATUOR qui va être mené chez un plus grand nombre de patients, sur une plus longue période et avec des antirétroviraux plus récents comme la classe des anti-intégrases qui occupe désormais une place prépondérante dans l’arsenal thérapeutique. 640 patients devraient être recrutés dans plusieurs centres hospitaliers, dont la moitié recevra pendant 48 semaines un traitement 4/7 jours et l’autre moitié 7/7 jours. Si des résultats similaires étaient observés dans les deux groupes, tous les patients de l’essai passeraient au traitement 4/7 jours pendant 48 semaines supplémentaires. L’essai cherchera à démontrer que la stratégie 4/7 jours est non-inférieure à la stratégie continue, en d’autres termes qu’à efficacité égale, les patients du groupe « Allègement » retireront des bénéfices secondaires de ce protocole (moins d’effets secondaires, meilleure observance …).

Selon le Pr Jean-François Delfraissy, Directeur de l’ANRS « Ces résultats nous encouragent à poursuivre nos objectifs d’améliorer la qualité de vie sous traitement et à répondre à une demande forte de certains patients de subir une moindre pression médicamenteuse ». Faut-il aujourd’hui recommander 4/7 jours en pratique courante ? « Seul un essai randomisé permettra d’approuver cette stratégie », ajoute-t-il. Rappelons que les actuelles recommandations internationales sont d’initier un traitement le plus tôt possible après la découverte de la séropositivité, quel que soit le niveau des lymphocytes CD4, et ce, de manière continue.

L’ANRS (France REcherche Nord&sud Sida-hiv Hépatites) a été créée en 1988. Elle mobilise les chercheurs du Nord et du Sud, de toutes les disciplines, et quelles que soient leurs appartenances, autour de questions scientifiques sur le VIH/sida ou sur les hépatites virales. L’ANRS finance les projets de recherche après qu’ils aient été évalués par des comités d’experts internationaux. Elle accompagne les projets de leur conception à leur réalisation et valorise leurs résultats afin qu’ils soient utiles aux populations. Son budget annuel d’environ 45 millions d’euros, lui est attribué par les ministères en charge de la Recherche et de la Santé. Depuis 2012, elle est une agence autonome de l’Inserm.

Abstract

Efficacy of a maintenance four-days-a-week regimen, the ANRS162-4D trial

P. de Truchis1, L. Assoumou2, R. Landman3, D. Mathez4, K. Amat3, C. Katlama5, P.M. Girard6, D. Le Du7, J. Izopet8, B. Autran9, M. Duracinski10, J.C. Alvarez11, D. Costagliola2, C. Perronne12

1APHP Hopital Raymond Poincare, CHU Paris Ile de France Ouest, Infectious Diseases, Garches, France, 2Institut Pierre Louis Epidemiologie et Sante Publique, INSERM, UPMC Universite Paris 6, Paris, France, 3IMEA, APHP CHU Bichat, Paris, France, 4APHP CHU Paris Ile de France Ouest, Virology, Garches, France, 5APHP Hopital Pitie-Salpetriere, Universite Paris 06, Infectious Diseases, Paris, France, 6APHP Hopital St Antoine, Universite Paris 06, Paris, France, 7APHP Hopital R Poincare, Garches, France, 8CHU Toulouse, Hopital Purpan, Virology, Toulouse, France, 9APHP Hopital Pitie-Salpetriere, Universite Paris 06, Immunology, Paris, France, 10APHP CHU Bicetre, Paris, France, 11APHP Hopital R Poincare, Universite Versailles St Quentin, INSERM U 1173, Pharmacology, Garches, France, 12APHP Hopital R Poincare, Universite Versailles St Quentin, INSERM U 1173, Infectious Diseases, Garches, France

Contact scientifique
Dr Pierre de Truchis
Email : p.de-truchis@aphp.fr

Contact ANRS : information@anrs.fr

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L’équipe d’AT

Source : Journal International de Médecine

En France le dépistage du portage du virus de l’hépatite B, par la recherche de l’antigène HBs, doit être réalisé systématiquement chez les femmes enceintes au 6ème mois de grossesse. Le but est de prévenir la transmission virale, qui se fait essentiellement lors de l’accouchement, par la vaccination et l’administration d’immunoglobulines contre le virus B.

La découverte d’un antigène HBs positif doit conduire à la quantification de l’ADN du virus B dans le sang maternel, car en cas de charge virale très élevée (> 106-7 UI/ml) le risque de transmission virale in utéro (10-20 %), au troisième trimestre, doit faire discuter la mise en route d’un traitement antiviral pendant le 3ème trimestre de la grossesse et les trois mois qui suivent l’accouchement. Les recommandations de l’Association Européenne pour l’Etude du Foie (EASL, Journal of Hepatology 2012; 57: 167–185) préconisent l’utilisation de lamivudine, telbivudine ou ténofovir disoproxil fumarate (TDF), ce dernier étant classé B pour sa tératogénicité et ayant une barrière de résistance virologique élevée. De plus les connaissances issues des grossesses de femmes infectées par le VIH et traitées par ténofovir sont rassurantes.

Chez les femmes enceintes porteuses du virus de l’hépatite, il existe peu de données concernant l’utilisation du TDF pendant la grossesse pour la prévention de la transmission du virus de l’hépatite B (VHB) mère-enfant in-utero.

Etude sur 200 femmes enceintes

Les auteurs de cet essai, réalisé en Chine, ont inclus 200 femmes enceintes, porteuses de l’antigène e de l’hépatite B (HBeAg) et qui avaient un niveau d’ADN du VHB supérieur à 200 000 UI par millilitre.

Les participantes ont été tirées au sort, dans un rapport 1:1, pour avoir soit une prise en charge habituelle, sans traitement antiviral, soit recevoir du ténofovir (à une dose de 300 mg/j par voie orale), à partir de 30-32 semaines de gestation et jusqu’à la 4ème semaine du post-partum.

Les femmes ont été suivies jusqu’à la 28ème semaine du post-partum. Tous les nourrissons ont reçu une immunoprophylaxie et une vaccination dans les 12 heures suivant l’accouchement.

Les critères de jugement principaux étaient les taux de transmission materno-fœtale et des anomalies congénitales. Les critères de jugement secondaires étaient la sécurité du ténofovir, le pourcentage de mères ayant un niveau d’ADN du VHB inférieur à 200 000 UI par millilitre à l’accouchement, et la perte ou la séroconversion de l’Ag HBe ou de l’Ag HBs à la 28ème semaine du post-partum.

Taux de transmission significativement plus faible dans le groupe ténofovir.

A l’accouchement, 68 % (66 femmes sur 97) des mères du groupe TDF avaient un niveau d’ADN du VHB inférieur à 200 000 UI par millilitre contre seulement 2 % dans le groupe témoin (2 femmes sur 100) (P < 0,001).

À la 28ème semaine post-partum, le taux de transmission mère-enfant était significativement plus faible dans le groupe TDF que dans le groupe contrôle.

Ceci était vrai aussi bien dans l’analyse en intention de traiter (transmission du virus à 5 % des nourrissons [5 sur 97] contre 18 % [18 sur 100] pour les groupes TDF et contrôle respectivement, p = 0,007) que dans l’analyse per protocole (transmission du virus dans 0 % et 7 % [6 sur 88] des cas pour les groupes TDF et contrôle respectivement, p = 0,01).

Les profils de sécurité maternelle et infantile étaient similaires dans le groupe TDF et le groupe contrôle, y compris les taux d’anomalies congénitales (2 % [2 sur 95 nourrissons] et 1 % [1 de 88], pour les groupes TDF et contrôle respectivement; P = 1,00), bien que plus de mères aient présenté une élévation de la créatinine (de 1,3 à 3 x la limite supérieure de la normale, LSN) dans le groupe TDF (7 vs 0).

Après l’arrêt du TDF, une élévation des ALAT au-dessus de la LSN a été plus fréquemment observée chez les mères du groupe TDF que chez celles du groupe témoin (45 % [44 femmes sur 97] par rapport à 30 % [30 femmes sur 100], P = 0,03).

Les critères de jugement sérologique du VHB maternels ne différaient pas significativement entre les groupes.

Cette étude, sur une cohorte de mères HBeAg positifs avec un niveau d’ADN du VHB de plus de 200 000 UI (au dessus de 8 log UI/ml dans les deux groupes) montre donc que le traitement par ténofovir est capable de réduire très fortement le taux de transmission mère-enfant par rapport à une prise en charge habituelle sans traitement antiviral.

Il faut cependant certainement tenir compte du profil de tolérance rénale.

Pr Marc Bardou

RÉFÉRENCE

Pan C Q et coll. : Tenofovir to Prevent Hepatitis B Transmission in Mothers with High Viral Load. N Engl J Med 2016; 374: 2324-34