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Il n’y a pas que les associations de lutte contre le sida qui résistent… Il y a aussi le VIH ! La question des mutations de résistance du VIH est en filigrane de tous les débats sur les stratégies de traitement ARV dans cet IAS de Paris, 9e de l’histoire. Que ce soit en induction, en deuxième ligne, en allègement, au Nord comme au Sud, en thérapeutique comme en préventif (PrEP). Avec le questionnement de la transmission croissante de souches résistantes dont la prévalence se compte désormais à 2 chiffres dans nombre de pays. Avec une question qui résume l’ensemble : dans les pays du Nord, doit-on prescrire les molécules les plus récentes et les plus efficaces pour lesquelles peu ou prou de mutations de résistance ont (encore) été décrites afin de traiter universellement et sans attendre les tests génotypiques ? En privilégiant un traitement d’induction immédiat dès la première consultation qui s’affranchit des questions de résistance ? Et quid des pays du Sud dont la plupart ne disposent pas des techniques de virologie permettant de passer à une deuxième ligne adaptée aux résistances ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a choisi cette opportunité mondiale pour publier le 20 juillet 2017 un rapport sur “Cette menace grandissante [qui] pourrait nuire aux progrès globaux réalisés dans la lutte contre le sida si des mesures précoces et efficaces ne sont pas mises en œuvre”, estime l’instance de l’ONU pour la santé publique. Dans 6 des 11 pays observés pour ce rapport, en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, plus de 10 % des patients ont développé une résistance aux traitements antirétroviraux les plus courants. L’OMS souligne que “cette résistance se développe lorsque les patients ne se conforment pas au traitement prescrit, souvent parce qu’ils ne disposent pas d’un bon accès à des soins de qualité contre le VIH”. Ces patients, qui risquent de transmettre des virus résistants, doivent passer à d’autres traitements, mais ceux-ci “peuvent être plus chers et, dans certains pays, encore plus difficiles à obtenir”, explique l’OMS. “Pour prévenir l’émergence de la résistance aux médicaments contre le VIH, nous devons nous assurer que les patients qui démarrent des soins continuent bien à suivre un traitement efficace”, a commenté le Dr Gottfried Hirnschall, directeur du département de lutte contre le sida et les hépatites à l’OMS, cité dans le communiqué. Des modélisations mathématiques montrent que si rien n’est fait, 135 000 morts et 105 000 nouvelles infections supplémentaires pourraient être dues à la résistance aux traitements dans les 5 ans à venir, selon l’OMS. Cela pourrait entraîner un surcoût de 650 millions de dollars (560 millions d’euros).

MSF a aussi sonné le tocsin dans un communiqué en pleine conférence de l’IAS  et avec l’intervention du très esthétique Gilles van Cutsem qui avait agité la CROI 2015 : “Environ 10 % des personnes vivant avec le VIH dans les districts du Malawi, du Kenya et de l’Afrique du Sud ont eu un sida, dont 47 % n’ont jamais reçu de dépistage ni de traitement. Les gens sont encore diagnostiqués en retard. Nous avons besoin de nouvelles façons de détecter ceux qui sont exclus, dès le début, avant d’arriver à l’hôpital dans des conditions souvent mortelles ou de mourir à la maison sans jamais recevoir de soins”.

Deux exemples parmi 127 abstracts de l’IAS :

  • une étude prospective (MOPEB0269) conduite à Taïwan entre 2013 et 2016 auprès de 18 615 patients avec une prévalence pour l’infection à VIH-1 de 2,5 %. On a constaté que 15 patients (8,4 %, 15/178) portaient une résistance aux NRTI/NNRTI/PI. L’utilisation de corécepteurs CCR-5 a été trouvée chez 71,4 % (130/182) des patients. Personne n’a eu de résistance aux INSTI, mais 17 patients avaient un  polymorphisme aux INSTI. Ceux-ci étaient plus susceptibles d’avoir une charge virale supérieure au VIH (p = 0,039) et étaient plus souvent  CCR-5+ (p = 0,043) ;
  • dans une autre étude conduite en Caroline du Nord (MOPEB0342), 1 658 patients avaient un génotype pré-ART ;  la prévalence globale de mutations de résistance était de 12 % (IC95 : 10-14).

Comme l’a souligné MSF, on en revient donc à la question de l’argent ! Qui dit mutations de résistance dit développement (coûteux) de la virologie. Et MSF de mettre en garde : “Les réductions anticipées du financement américain au fonds mondial (17 %) et PEPFAR (11 %) à partir de 2018 verront de nombreux pays confrontés à d’autres restrictions de subvention. Le rétrécissement des enveloppes de financement et la nécessité de préserver les achats d’ART mettront en péril les réponses de la communauté, y compris les tests ciblés et l’amélioration de l’alphabétisation et de l’adhésion, tout en affamant les investissements essentiels nécessaires aux agents de santé, aux laboratoires et aux diagnostics”.

Sources : edimark.fr

Deux études indépendantes indiquent que le traitement antirétroviral à base d’inhibiteur d’intégrase est sans danger pendant la grossesse.

Les inhibiteurs de l’intégrase sont souvent utilisés dans les traitements antirétroviraux de première ligne. Les études présentées au congrès sont les premières grandes études à examiner l’innocuité du raltégravir et du dolutégravir pendant la grossesse.

Les recherches menées au Botswana ont constaté un taux similaire de complications à la naissance entre les associations à base de dolutégravir et celles à base d’efavirenz. Le taux des naissances prématurées était comparable entre les deux médicaments, ainsi que les risques d’accoucher d’un enfant trop petit par rapport à son âge gestationnel.

Une autre étude française a examiné l’innocuité du raltégravir pendant la grossesse. Elle a porté sur 479 enfants exposés au raltégravir pendant la grossesse entre 2009 et 2015 et n’a trouvé aucun lien entre les anomalies congénitales et l’exposition au raltégravir.

La mortinatalité et les fausses couches tardives étaient rares (1 et 0,4% respectivement). Les naissances prématurées représentaient 14% des accouchements. Il y a eu deux cas d’infection périnatale au VIH.

Sources : aidsmap.com

Selon une étude soutenue par l’ANRS et menée par Maria-Isabel Thoulouze au sein du Département de Virologie de l’institut Pasteur (Institut Pasteur/CNRS, Paris) et ses collègues de l’Inserm et du CHU du Kremlin Bicêtre, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) incite les lymphocytes infectés à synthétiser un maillage extra-cellulaire qui abrite les particules virales, les protégeant ainsi du système immunitaire et des antirétroviraux. Ces résultats, qui mettent en évidence une nouvelle cible thérapeutique, sont présentés le 26 juillet 2017 en communication orale lors de la 9ème conférence scientifique sur le VIH/sida (IAS 2017) organisée par l’International Aids Society et l’ANRS et qui se déroule du 23 au 26 juillet 2017, à Paris.

Lorsqu’il est isolé, le VIH est un virus fragile, dont le pouvoir de contamination est très faible. Cependant, il se transmet très bien d’une cellule à une autre, lorsque celles-ci rentrent en contact. Il faut alors des doses très élevées d’antirétroviraux pour empêcher la contamination. Une étude menée par Maria-Isabel Thoulouze au laboratoire de Virologie (Institut Pasteur/CNRS), en collaboration avec des collègues de l’Inserm et du CHU du Kremlin Bicêtre, et avec le soutien de l’ANRS, permet de mieux comprendre le mode de transmission du VIH. Les résultats sont présentés le 26 Juillet, en communication orale lors de la 9ème conférence scientifique sur le VIH/sida (IAS 2017) organisée par l’International Aids Society (IAS) et l’ANRS et qui se déroule du 23 au 26 juillet 2017, à Paris.

Cette étude montre que le VIH ne se transmet pas uniquement de manière isolée entre lymphocytes, mais aussi sous forme d’agrégats de particules virales, véhiculées dans une matrice extra-cellulaire adhésive. Celle-ci les protégerait également du système immunitaire et des antirétroviraux. « Nous avons découvert que le VIH a la capacité de modifier le profil de sécrétion du lymphocyte infecté, pour le pousser à former un maillage protecteur externe dans lequel se logent les particules virales », déclare Maria-Isabel Thoulouze. Cet enchevêtrement, composé notamment de protéines et de sucres, est comparable à celui du biofilm bactérien, une matrice extra-cellulaire sécrétée par certaines bactéries pour se protéger de leur environnement. 

Pour aboutir à ce constat, les chercheurs ont utilisé des lymphocytes T CD4+ infectés par le VIH. Ils ont analysé le maillage extracellulaire formé à la surface de ces lymphocytes et évalué l’infection virale après sa destruction. Ils ont ensuite comparé le pouvoir infectieux des particules virales contenues dans ce « biofilm viral » avec celui des particules virales isolées, en absence ou en présence d’antirétroviraux. Ils ont également ajouté des anticorps neutralisants, afin d’évaluer leur efficacité contre les virus. Les résultats montrent que la formation d’un biofilm viral rend le VIH beaucoup plus infectieux, réduit l’efficacité des antirétroviraux et limite l’action des anticorps. Comparativement aux virus isolés, ceux véhiculés dans ce cocon protecteur se transmettent aussi beaucoup plus efficacement d’une cellule à une autre. « Grâce à ce biofilm viral, la contamination d’une cellule n’est pas effectuée par un virus seul, mais par de véritables colonies formées de plusieurs centaines de particules virales, qui pourraient se complémenter. Enfin, le VIH, ainsi concentré et compartimenté, devient moins sensible aux traitements et moins accessible au système immunitaire, ce qui pourrait expliquer la persistance du virus dans l’organisme, malgré la prise en charge thérapeutique », commente Maria-Isabel Thoulouze.

Ce maillage extra-cellulaire constitue donc une nouvelle cible thérapeutique. « Sa destruction représente une approche prometteuse pour limiter le transport collectif des particules virales, améliorer l’efficacité de la réaction immunitaire contre le VIH et renforcer celle des traitements antirétroviraux », espère la chercheuse. D’autres études devront être menées pour valider cette nouvelle stratégie.

Sources : 2.cnrs.fr

Les femmes séropositives sont plus exposées aux facteurs de risque liés à la ménopause. La prévention et le dépistage doivent être renforcés chez elles.

L’espérance de vie progresse chez les personnes séropositives. 6 millions d’entre elles ont dépassé la barre des 50 ans. 2,5 millions sont des femmes. Un seuil symbolique qui montre à quel point l’efficacité des traitements du VIH a progressé. Pour autant, cette période de transition n’est pas sans risque.

Chez les femmes, ce serait même le contraire. Ce qu’a rappelé Isabel Cassetti, du centre spécialisé Helios Salud de Buenos Aires (Argentine), au cours du congrès annuel de l’International AIDS Society, qui se tenait au Palais des congrès de Paris du 23 au 26 juillet.

Une ménopause variable

Lors d’une session dédiée à la santé des femmes vivant avec le VIH, plusieurs expertes se sont succédées sur scène. Isabel Cassetti a fait état de résultats troublants. La ménopause est un âge à haut risque pour celles qui la traversent. Aux facteurs de risque habituels de cette période s’ajoutent ceux liés à l’infection. Ce qui peut former un cocktail détonnant.

La ménopause répond à une définition claire en temps normal : le diagnostic est posé lorsque l’interruption des règles est constatée sur une période d’un an. Mais comme l’a souligné Isabel Cassetti, la moitié des femmes séropositives présentent de tels signes avant l’âge standard. Mais leurs taux d’hormones sexuelles ne le confirment pas. Aux yeux de la chercheuse, cela signifie que la définition classique de la ménopause doit être revue.

Mais ce n’est pas le seul point à adapter aux spécificités des personnes vivant avec le VIH. L’infection augmente considérablement le risque de troubles psychologiques, cardiovasculaires et osseux associés à la ménopause.

Les os fragiles

Par rapport à la population générale, les personnes séropositives sont 2 à 4 fois plus à risque de symptômes dépressifs. La moitié des femmes sont touchées. Et les symptômes peuvent s’aggraver à la ménopause. Le suivi doit donc être renforcé, estime Isabel Cassetti.

En effet, ces patientes sont plus à risque d’interrompre leur traitement antirétroviral, d’utiliser des substances psychoactives, mais aussi de mourir de causes associées à leur maladie.

Il n’y a pas que sur le plan psychologique que les femmes vivant avec le VIH diffèrent. Sur le plan physiologique aussi. Au cours de la ménopause, certaines hormones sexuelles baissent fortement en concentration. Leur effet protecteur, pour la santé osseuse par exemple, disparaît.

A ce facteur de risque classique s’ajoutent ceux associés à l’infection : certains antirétroviraux favorisent la perte osseuse, tout comme l’inflammation chronique. Les femmes séropositives et ménopausées auraient donc tout intérêt à bénéficier d’un dépistage ciblé des maladies osseuses – comme l’ostéoporose.

Adapter la prise en charge

Autre effet cumulatif, celui de la ménopause et de l’inflammation provoquée par la persistance du virus dans l’organisme. Les femmes de plus de 50 ans sont exposées à un risque accru de pathologies cardiovasculaires. Cette affirmation est encore plus vraie en présence du VIH.

Face à ces particularités, la stratégie de prise en charge doit évoluer, estime Isabel Cassetti. Les dépistages habituels sont d’autant plus important que le risque est élevé. L’Argentine plaide aussi en faveur de messages de prévention accrus. Activité physique et sportive, mise en place de traitements appropriés et réduction des consommations à risque (tabac, alcool, etc) peuvent alors joue un rôle crucial.

La recherche aurait elle aussi tout intérêt à prendre en compte ce vieillissement croissant des patients. A ce jour, seuls deux essais cliniques testant des antirétroviraux n’ont porté que sur des femmes. Ils ont tout deux mis en évidence une variation de l’efficacité des traitements dans cette population. Constater un impact variable sur les facteurs de risque n’aurait donc rien de surprenant.

Sources : pourquoi docteur.fr

Janssen a annoncé aujourd’hui que le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a émis un avis favorable recommandant l’autorisation de mise sur le marché pour le Symtuza™ (darunavir/cobicistat/emtricitabine/ténofovir alafénamide [D/C/F/TAF]), un régime à comprimé unique (RCU), à prise quotidienne unique et à base de darunavir.

En cas d’approbation, il s’agirait du seul RCU à base de darunavir indiqué pour le traitement de l’infection au virus de l’immunodéficience humaine de type 1 (VIH-1) chez les adultes et les adolescents âgés de 12 et plus avec un poids corporel d’au moins 40 kg, avec des tests génotypiques pour en guider l’utilisation. Ce RCU combine l’efficacité et la durabilité éprouvées du darunavir au profil rénal et de densité minérale osseuse amélioré du F/TAF, en comparaison avec le F/TDF (fumarate de ténofovir disoproxil), et sera le seul traitement capable de fournir les avantages d’un RCU en terme d’observance, couplé à la barrière génétique élevée à la résistance qu’offre le darunavir.

« Le darunavir est un des traitements VIH les plus communément utilisés dans l’Union européenne en raison de sa capacité à contrôler le virus du VIH tout en offrant une barrière élevée à la résistance. Nous serons à présent capables de combiner un régime thérapeutique VIH à base de darunavir complet en un comprimé et une prise quotidienne uniques. Nous sommes très heureux de ce nouveau pas en avant en vue de pouvoir proposer ce traitement aux personnes vivant avec le VIH, avec l’espoir de réduire le fardeau thérapeutique de nombreuses personnes atteintes du virus », déclare Lawrence M. Blatt, Ph.D., responsable international du service thérapeutique chez Janssen Infectious Diseases Therapeutics.

« Un RCU à base de darunavir représente une évolution significative des options thérapeutiques pour les patients atteints du VIH », souligne Jean-Michel Molina, professeur du service des Maladies infectieuses à l’Université Paris Diderot. « Avec environ deux millions de personnes en Europe qui vivent actuellement avec le VIH, il s’agit-là d’un véritable progrès pour aider les patients à atteindre une charge virale indétectable et pour améliorer leur qualité de vie. Réduire le fardeau des comprimés procure aux patients une liberté et une flexibilité accrues, et grâce à cela nous pourrions également améliorer l’observance thérapeutique. »

L’avis favorable est basé sur une étude de bioéquivalence comparant le RCU à prise quotidienne unique avec l’administration combinée des agents séparés darunavir [D] 800 mg, cobicistat [C] 150 mg et emtricitabine/ténofovir alafénamide [FTC/TAF] 200 mg/10 mg à dose fixe. Un programme d’étude clinique de Phase 3 investiguant l’efficacité et l’innocuité d’une combinaison à base de darunavir est en cours. Les données sur l’étude de bioéquivalence, ainsi que les données intermédiaires à partir de l’étude pivot de Phase 3 EMERALD chez les patients ayant reçu un traitement antirétroviral (TAR) présentant une déficience virologique, qui sont passés au RCU, seront présentées lors de la prochaine conférence de l’International AIDS Society (IAS) à Paris. Des données supplémentaires de l’étude EMERALD à 48 semaines, et des données à 48 semaines de l’étude AMBER de Phase 3 chez les patients n’ayant pas reçu de TAR, seront présentées en temps utile. Veuillez visiter www.jnj.com/HIV pour plus de détails sur l’étendue des projets scientifiques présentés par les sociétés Johnson & Johnson et ses partenaires.

L’avis favorable du CHMP sera à présent évalué par la Commission européenne, qui a l’autorité d’accorder une autorisation de mise sur le marché pour les médicaments dans l’Espace économique européen. La décision finale de la Commission européenne est attendue dans les mois à venir.

Source : Janssen et mypharma-editions.com

Une analyse des résultats d’une grande étude de prophylaxie pré-exposition (PrEP) a montré que la PrEP est toujours efficace contre le VIH lorsqu’elle est prise de façon intermittente.

Les résultats de l’étude Ipergay ont déjà montré que les hommes gays et les hommes qui avaient des rapports sexuels avec des hommes étaient moins susceptibles de contracter le VIH s’ils prenaient la PrEP.

L’étude a été conçue pour étudier la PrEP sur demande, c’est à dire l’utilisation du médicament lorsqu’une activité sexuelle est anticipée. Le traitement consiste à prendre une dose double de PrEP dans les 24 heures qui précèdent les rapports sexuels anticipés exposant les participants à des risques de VIH, suivi par une dose unique tous les jours pendant les deux jours qui suivent.

Toutefois de nombreux participants prenaient la PrEP si souvent qu’ils étaient pratiquement sous traitement continu.

Les chercheurs ont par conséquent examiné les risques d’infection chez les hommes qui prenaient le médicament de façon intermittente. Aucun des hommes qui prenaient la PrEP de cette façon n’ont contracté le VIH, et une analyse statistique fermée a suggéré que ce type d’utilisation était tout aussi efficace que la prise de PrEP sans interruption.

« Bien que le nombre de personnes-heures dans cette sous-étude soit relativement bas, nous espérons qu’elle aide à confirmer que la PrEP sur demande est efficace » a commenté un des chercheurs.

Sources : aidsmap.com

Au lendemain de la présentation du rapport de l’ONUSIDA, dans lequel l’organisation se félicite d’avoir pour la première fois dépassé la barre des 50 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde les pays contre la tendance à la hausse de la résistance du VIH aux médicaments, dans un rapport publié ce jeudi.

Ce texte, fruit du travail conjoint de l’OMS, de la Banque mondiale et des centres américains de contrôle des maladies (CDC), se base sur des enquêtes nationales menées dans les 11 premiers pays ayant adopté un programme de surveillance recommandé par l’OMS.

Dans 6 de ces 11 pays, plus de 10 % des personnes qui commencent un traitement antirétroviral sont infectées par une souche virale résistante aux antirétroviraux de première ligne. Il s’agit de l’Angola (16,3 %), de la République démocratique du Congo (10 %), du Honduras (11,5 %), de l’Ouganda (11,6 %), de la Papouasie Nouvelle Guinée (16,1 %) et de l’Afrique du Sud (18 %). Une fois ce seuil de 10 % atteint, l’OMS recommande à ces pays de revoir d’urgence leurs programmes de traitement du VIH. Les auteurs précisent que les niveaux de résistance ont pu être sous-évalués dans 3 des 5 pays en dessous de 10 %, car les enquêtes qui ont été réalisées ne concernaient que les patients naïfs de tout traitement.

Aruba, île de tous les records

Parmi les pays n’ayant fourni que des données partielles à l’OMS, l’île d’Aruba (qui ne fait donc pas partie des 11 principaux pays du rapport) s’est distinguée dans une petite étude menée sur 56 individus positifs pour le VIH et ayant été testés pour la résistance aux traitements lors d’un prétraitement. Le taux de résistance aux inhibiteurs non nucléosidiques de reverse-transcriptase y atteint un chiffre record de 32 %.

« La résistance aux médicaments antimicrobiens pose un problème croissant pour la santé mondiale et le développement durable », reconnaît le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Nous devons préventivement nous occuper des niveaux croissants de résistance aux médicaments anti-VIH si nous voulons atteindre la cible mondiale de mettre fin au sida d’ici à 2030 », ajoute-t-il. La résistance du VIH aux médicaments se développe lorsque les patients ne suivent pas le plan de traitement prescrit, faute d’un accès régulier aux médicaments.

135 000 décès supplémentaires

« Nous devons veiller à ce que le traitement reste efficace pour ceux qui le commencent, afin de prévenir l’émergence de résistances, explique le Dr Gottfried Hirnschall, directeur à l’OMS du département VIH/sida et du Programme mondial de lutte contre l’hépatite. Lorsque les niveaux de résistance deviennent élevés, nous recommandons de changer de thérapie de première intention pour ceux qui démarrent leur traitement. »

Selon les projections de l’OMS, 135 000 décès et 105 000 nouvelles infections de plus pourraient être observés dans les cinq prochaines années, si aucune mesure n’est prise pour lutter contre la montée en puissance des résistances. Dans le même temps, les coûts du traitement du VIH pourraient augmenter de 650 millions de dollars (558 millions d’euros). L’OMS propose un nouveau plan d’action mondial sur cinq ans visant à coordonner les efforts des pays pour prévenir et surveiller la résistance du VIH. L’OMS formule de nouvelles lignes directrices et recommandations : les pays sont invités en particulier à contrôler la qualité de leurs programmes de traitement et à prendre des mesures dès qu’un échec thérapeutique est détecté.

Pour le Dr Shannon Hader, directeur aux CDC de la « Division of Global HIV and TB », « le nouveau rapport confirme la nécessité de réfléchir d’une manière prospective dans nos efforts pour combattre la résistance : étendre les tests mesurant la charge virale, améliorer la qualité des programmes de traitement et passer à de nouveaux médicaments comme le dolutégravir ».

Sources : lequotidiendumedecin.fr

La résistance croissante aux antibiotiques est une préoccupation majeure et chaque découverte d’un nouvel antibiotique est porteur d’espoir pour pallier l’intelligence croissante des bactéries, qui s’adaptent malheureusement, de plus en plus et de mieux en mieux, à leur environnement.

De ce fait, la découverte récente d’un inhibiteur de l’ARN polymérase bactérienne suscite de nouvelles espérances thérapeutiques.

Un inhibiteur nucléosidique

Une équipe italienne et américaine a en effet mis en évidence un nouvel antibiotique, la pseudo-uridimycine (PUM) qui est issue d’un micro-organisme découvert dans le sol italien. Son mode d’action est simple : il empêche le fonctionnement d’une enzyme essentielle au fonctionnement cellulaire bactérien, l’ARN polymérase.

Il existe déjà des antibiotiques qui agissent sur les ARN polymérases bactériennes. Il s’agit de la rifamycine, qui se fixe sur un site adjacent aux ARN polymérases et qui inhibe ainsi l’extension des séquences d’ARN, de la lipiarmycine qui, elle, inhibe l’interaction entre l’ARN polymérase et l’ADN et de la myxopyronine.

Cependant, ces 3 molécules sont sujettes à l’émergence de résistances spontanées par la substitution des sites de liaison par les bactéries elles-mêmes, empêchant ainsi les antibiotiques de se fixer.

La PUM a un mode d’action différent, expliquant son faible taux de résistance et son absence de réactions croisées. En effet, elle entre en compétition avec un nucléotide (UTP) et, en occupant son site, empêche la synthèse des produits d’ARN. Elle inhibe de cette façon la croissance bactérienne et a permis de traiter des souris ayant une péritonite à Streptococcus pyogenes. La PUM a une action contre les bactéries Gram négatif et positif, sensibles ou résistant aux antibiotiques tels que la rifamycine, les bêta-lactamines, les fluoroquinones, les macrolides, les tétracyclines…

Un espoir porté par les inhibiteurs des ARN viraux

La PUM inhibe donc la transcription en empêchant l’addition de nouveaux nucléotides. L’activité de l’ARN polymérase s’interrompt entraînant la mort de la bactérie.Les inhibiteurs des analogues nucléosidiques sont utilisés contre le VIH et le virus de l’hépatite C, ce qui a largement amélioré le traitement de ces deux maladies. Reste à savoir si l’histoire sera aussi heureuse avec la pseudo-uridimycine.

 Sources : jim.fr

Il est des conférences internationales sur le sida qui frappent les esprits et marquent un tournant dans le combat contre le VIH. C’est parfois une annonce scientifique (l’arrivée des trithérapies en 1996) ou un cap franchi sur le terrain militant. Ce fut le cas à Denver en 1983, puis en 1994 avec le principe Gipa. Cette année, à l’occasion de la « HIV science conférence » qui se tient à Paris du 23 au 26 juillet, la société civile a pour ambition de marquer un de ses tournants. Depuis plusieurs mois, des activistes du monde entier travaillent à la « Déclaration communautaire de Paris » qui sera lancée le 23 juillet.

« Rien pour nous, sans nous ! » (« Nothing for us, without us ! »). La formule, pierre angulaire de l’activisme mondial de la lute contre le sida, est un des héritages de la conférence de Denver en 1983. Une formule si déterminante pour les personnes vivant avec le VIH qu’elle a inspiré les principes de Gipa (participation accrue des personnes vivant avec le VIH dans la réponse au sida) adoptés à Paris en 1994 par 42 pays. Paris déjà ! Ce rappel historique et militant n’a pas échappé à plusieurs associations françaises de lutte contre le sida comme le Comité des familles, Basiliade, Acceptess-T qui ont eu l’idée de dépoussiérer les principes de Denver et d’aller plus loin en proposant une version 2.0. D’autres associations ont été sollicitées dont AIDES, Sidaction, Arcat. Et le travail a été lancé fin 2016, puis plus activement dès février 2017. Les associations avaient pour objectif de marquer un tournant dans l’engagement militant. « Il y avait la volonté de travailler internationalement et de s’appuyer sur une méthode scientifique pour la production de cette « Déclaration communautaire de Paris », explique Nathan Boumendil, chargé de mission plaidoyer et mobilisation citoyenne à AIDES, et en charge de la coordination technique de la Déclaration avec Sidaction. « Nous nous sommes appuyés sur la méthode Delphi, un outil qui permet d’arriver à un consensus entre beaucoup de participants. On procède par une alternance de questionnaires, notations de propositions et commentaires successifs. Au final, on arrive à des décisions partagées entre tous les acteurs et validées en commun », explique Nathan Boumendil.

Séropositif-ve-s et personnes exposées : tou-te-s ensemble !

A la différence des principes de Denver, ceux de la « Déclaration communautaire de Paris » ne concernent pas uniquement les personnes vivant avec le VIH ; ils concernent ce que les experts appellent les populations clefs, c’est-à-dire les personnes les plus exposées au risque d’infection par le VIH : les travailleuses et travailleurs du sexe, les personnes consommatrices de drogues, les personnes trans, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les personnes migrantes, etc. Mais la prise en compte des populations clefs n’est pas l’unique raison de ce changement. « Il fallait aussi tenir compte de l’énorme changement qu’a constitué l’arrivée puis la reconnaissance du Tasp (le traitement comme prévention), puis celle la PrEP (prophylaxie pré-exposition », précise Nathan Boumendil. A époque nouvelle, nouveaux principes d’action.

Les personnes concernées associées à toutes les étapes

« L’ambition de la « Déclaration communautaire de Paris » est d’expliquer qu’au moment où se développent de nouveaux projets de recherche, de nouveaux programmes, de nouvelles stratégies, des parcours de soins adaptés, il est impératif de tenir compte des spécificités des différentes communautés les plus exposées. Et comment le faire mieux qu’en associant des représentant-e-s des dites communautés à ce travail à toutes étapes », explique-t-il.

La Déclaration communautaire de Paris » est découpée en sept parties, chacune d’elle décline sept à huit demandes précises. Des demandes qui s’adressent aux organisations internationales (Onusida, Organisation mondiale de la santé, etc.), aux politiques et gouvernements, à la communauté scientifique, à la communauté médicale, aux compagnies pharmaceutiques, aux bailleurs de fonds publics et privés, aux communautés de personnes exposées elles-mêmes. Les demandes s’adressent parfois à plusieurs de ces groupes, dans certains cas, elles ne concernent qu’un groupe d’acteurs.

La « Déclaration communautaire de Paris » sera lancée le 23 juillet à l’ouverture de la Conférence « HIV Science », le lendemain de la tenue d’un symposium qui réunira les structures et personnalités qui ont conçu cette « Déclaration ». Au programme de cet événement : la mise en pratique de la « Déclaration ». « C’est évidemment l’enjeu, explique Nathan Boumendil. Nous appellerons à l’occasion de la conférence de Paris structures et personnalités à s’engager à nos côtés, à mettre en œuvre nos demandes. De ce point de vue, la grande conférence internationale sur le sida à Amsterdam en 2018 permettra de faire, à un an, un premier bilan ».

Les structures et réseaux de lutte contre le sida qui souhaitent être signataires de la « Déclaration communautaire de Paris » peuvent prendre contact avec Nathan Boumendil (nboumendil@aides.org).

Sources : seronet.info

Le Comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) s’est réuni du 19 au 22 juin 2017. Il a rendu plusieurs avis favorables pour une autorisation de mise sur le marché (AMM), et plusieurs avis favorables pour des extensions d’indication. Parmi, les avis favorables pour une AMM, on trouve Maviret (glecaprevir/pibrentasvir) et Vosevi (sofosbuvir/velpatasvir/voxilaprevir) dans le traitement de l’hépatite C chronique. Une nouvelle AMM concerne un médicament générique : Efavirenz / Emtricitabine/Tenofovir disoproxil Mylan (équivalent d’Atripla) dans le traitement de l’infection à VIH. Les recommandations du CHMP sont transmises à la Commission européenne qui rendra les décisions d’octroi d’AMM. Du côté des extensions d’indication, on trouve Harvoni (ledipasvir/sofosbuvir) dans le traitement de l’hépatite C chronique qui peut être prescrit pour l’adolescent et Kaletra (lopinavir/ritonavir) dans le traitement de l’infection à VIH en association avec d’autres antirétroviraux.

Sources : seronet.info