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Source : Actu Cameroun

Le Cameroun est le deuxième pays après l’Égypte en Afrique qui paie le plus lourd tribut des Hépatites virales.

Alors que le gouvernement rappelle à chaque commémoration, le 28 juillet que « la victoire dans la lutte contre les hépatites virales ne peut s’obtenir que par une mise d’accent sur la décentralisation du diagnostic et de la prise en charge globale clinique et psychosociale des patients souffrant d’hépatite virale », on se rend compte que ce ne sont que de simples slogans. Le covid-19 cristallise j toutes les attentions, à tel point qu’on ne peut avoir des données chiffrées sur l’évolution de la maladie au Cameroun. Jamais des chiffres sur les autres cas de maladies n’ont été communiqués quotidiennement comme c’est le cas avec le coronavirus.

En ce qui concerne les Hépatites, on se contente de dire que le taux de prévalence est trois fois supérieur à celui du VIH/Sida, qui est de 3,4%. Or, l’hépatite virale B à elle seule par exemple, présente un taux de prévalence de 8,3% pour la tranche d’âge 15-59 ans. C’est d’ailleurs le plus fort taux, de toutes les catégories de cette maladie, d’après ces chiffres contenus dans l’enquête Camphia 2017 (Cameroon Population-based HIV Impact Assessment).

9 nouveau-nés sur 10 infectés par le virus de l’hépatite virale B vont développer dés formes chroniques à l’âge adulte. Elle est la plus redoutable car « peut passer inaperçue pendant des années et avoir des conséquences dévastatrices », prévient le Dr Matshidiso Moeti, directrice Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Chez les 15 à 59 ans. Celle D a un taux de 6,5% tandis que celle C en a 1,03%.

Selon l’Enquête démographique et de santé (Eds 2011), avec un taux de prévalence de 17,7%, l’Extrême-Nord occupe le peloton de tête. Dans cette région, la tranche d’âge la plus affectée est celle de 25-29 ans (14%). Elle est suivie de la région du Nord-Ouest, avec 7% de taux dé prévalence. Des chiffres qui font de ces inflammations du foie provoquées par l’un des cinq types de virus A, B, C, D, et E un problème de santé publique.

De nombreuses initiatives ont vu le jour depuis quelques années. Mais la moisson reste maigre. Un Plan Stratégique National (PSN) de lutte contre les hépatites virales 2020-2024 a d’ailleurs été lancé le 28 août 2020 à Yaoundé. Ceci, pour accroître de façon considérable la réponse aux hépatites virales et conduire à l’obtention de meilleurs résultats de la prise en charge sur la base d’une continuité de soins.

Source : Seronet

Marie a 59 ans. Elle vit avec le VIH depuis 1988. Ludovic a 32 ans et vit avec le VIH depuis 2019. Ils ne se sont jamais rencontrés ou parlés. Aujourd’hui, ils participent à un entretien croisé.

Quelle était votre situation personnelle au moment où vous avez découvert votre séropositivité ?

Ludovic : Ma vie professionnelle était stable. D’un point de vue familial, c’était et c’est toujours compliqué avec ma mère et d’un point de vue sentimental, il ne se passait pas grand-chose. De façon plus générale, je suis quelqu’un de sensible et je me sentais particulièrement vulnérable à l’époque de cette découverte.

Marie : Est-ce que je peux te demander ce qui t’a poussé à faire le test ?

Ludovic : À cette période-là, j’ai rencontré un garçon avec qui ça se passait bien. Il m’a demandé de faire un dépistage. C’était la première fois que je faisais un test VIH à 30 ans. J’avais peur du VIH et du corps médical de manière générale, j’avais en tête des représentations qui associaient le VIH au sida et à la mort. Notamment ces images de personnes avec des taches sur la peau (1) et je pense que c’est cette peur qui m’a fait attendre aussi longtemps avant de faire le test.

Marie : À l’époque [1988, ndlr], j’habitais dans le sud-est, j’étais en couple depuis trois ans et tout se passait bien. Un jour, j’ai commencé à avoir des boutons bizarres sur le visage et sur les mains. J’ai consulté une dermatologue qui m’a fait faire une prise de sang. J’ai appris ma séropositivité suite à cette prise de sang. Ce qui est grave, c’est que non seulement le dépistage a été fait à mon insu, mais, en plus, le résultat qui aurait dû être annoncé par la dermatologue m’a été communiqué par une tierce personne. C’était une période compliquée car à l’époque les personnes séropositives étaient très stigmatisées et catégorisées. Il y avait le sida « propre », c’est-à-dire les personnes infectées lors d’une transfusion sanguine, et le sida « sale », les personnes infectées lors de rapports sexuels ou en consommant des drogues par injection. J’ai été toxicomane pendant 6 mois en 1984, donc je faisais partie de la seconde catégorie aux yeux des gens mais je ne me suis pas laissée atteindre par ces jugements et j’ai continué à vivre ma vie.

Est-ce que vous parlez de votre statut sérologique avec vos proches (familles, amis, collègues) et si oui quelles sont leurs réactions ?

Marie : Je me souviens qu’un jour je gardais les enfants de ma sœur et mon beau-frère. J’étais en train de faire des crêpes et mon beau-frère m’a dit que je ne pourrai plus garder ses enfants à cause du VIH. Ma sœur a pris ma défense en buvant dans ma tasse et son mari a fini par s’excuser. Sa peur venait d’une certaine ignorance des modes de transmission, mais sur le coup, j’ai pris une claque. Je me suis sentie comme une pestiférée. Et puis, j’ai eu un autre souci dans mon boulot. Cette fois, mon statut sérologique a été divulgué. J’ai eu l’impression qu’on m’avait volé la décision d’en parler ou pas. Ça m’a mis en colère et depuis j’en parle librement si l’occasion se présente et si ça ne plait pas, c’est pareil. En ce qui concerne ma mère qui a 91 ans aujourd’hui, j’ai mis quinze ans avant de lui annoncer car je voulais la préserver et me préserver par la même occasion de ses inquiétudes, je suis toujours sa petite puce à bientôt 60 ans. (Marie éclate de rire)

Ludovic : Moi, je sélectionne les personnes à qui j’en parle car je veux me préserver de leur jugement. Quand on me pose des questions j’explique avec des mots simples quels sont les traitements ou ce que signifie avoir une charge virale indétectable, etc. Je n’en parle pas dans mon travail, par exemple, ni à ma famille. Je crains les réactions du genre « Oh mon pauvre » car, en réalité, je vais bien. Mon traitement fonctionne et je n’ai pas envie ni besoin de sentir la pitié, la tristesse ou l’inquiétude de mon entourage. J’ai besoin de personnes bienveillantes et compréhensives.

Marie : Dans ma courte période de toxicomanie, j’ai subi ce genre de jugement « T’as joué, t’as perdu : c’est bien fait pour toi » ou alors des questions très intrusives pour savoir comment j’ai contracté le VIH. C’est une question qui ne se demande pas.

=> Pour lire la suite de l’interview, se rendre sur : Seronet

Source : BFM RMC

Deux projets sont en cours, dont au moins un très prometteur. Et c’est en partie grâce au Covid-19.

Source : Seronet

Améliorer l’accès à l’assurance et à l’emprunt des personnes vivant avec le VIH en modifiant certains des critères très restrictifs de la grille de référence appliquée au VIH. C’est ce qu’ont entrepris d’obtenir, depuis plusieurs années, les associations de lutte contre le sida mobilisées sur la question : AIDES et Les Séropotes. Le 12 mars dernier, la convention Aeras (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) a approuvé une nouvelle grille de référence. Quels sont les changements ?

Pas certain que l’avancée mette un terme définitif à l’actuel parcours du combattant… et de la combattante pour les personnes vivant avec le VIH, mais cela n’en demeure pas moins une forte avancée, obtenue de haute lutte. La grille de référence appliquée au VIH dans le cadre de la convention Aeras a donc été révisée à la suite des demandes répétées depuis plusieurs années par AIDES, notamment avec le travail de Dominique Costagliola, administratrice de l’association et épidémiologiste réputée, ainsi que l’association Les Séropotes. Dans un communiqué commun, les deux organisations saluent « ces avancées », tout en indiquant que « le combat continue pour que toutes les  personnes vivant avec VIH, mais aussi toutes les personnes vivant avec une maladie chronique, puissent accéder à l’emprunt ».

En 2017, une première grille de référence a permis d’ouvrir le champ des possibilités d’accès pour certaines personnes séropositives. Mais rapidement, cette première grille a montré ses limites (du fait de critères trop restrictifs) puisque très peu de personnes vivant avec le VIH répondaient en réalité aux critères qu’elle exigeait. Pour les associations, ces critères étaient en décalage avec la réalité actuelle des conditions de vie des personnes vivant avec le VIH. Une personne concernée, accompagnée par AIDES, expliquait ainsi : « Je suis porteur du VIH depuis 2010 avec une charge virale indétectable. J’ai 41 ans. Je souhaite faire un crédit immobilier. J’ai préféré être franc et ne pas cacher mon problème de santé, ce qui m’a inquiété car je ne savais pas si j’étais assurable. J’ai eu un retour d’une étude, où je me retrouve assurable, mais uniquement sur le décès. Ils ne prennent pas en compte l’incapacité temporaire ou totale de travail, ni les pertes irréversibles d’autonomie. En fait, si je comprends bien, sous prétexte que j’ai le VIH, je n’ai pas le droit d’avoir un accident de travail ou de circulation ou tout autre pépin de la vie qui n’a aucun rapport avec ma pathologie. Conclusion, je suis couvert pour rien et je paie un max… » Et cet exemple est loin d’être isolé.

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Source : Ouest France

Les résultats des premiers essais cliniques d’un vaccin contre le sida montrent une réponse immunitaire chez 97 % des patients. Si cette nouvelle est prometteuse, elle doit encore être confirmée. On vous explique tout ça.

Le tweet a été partagé plus de 43 000 fois. Ayoade Olatunbosun-Alakija, ancienne coordinatrice en chef de l’humanitaire au Nigéria se réjouit dans un message posté le dimanche 4 avril des premiers résultats d’un vaccin contre le sida qui provoquerait une réponse immunitaire de 97 %.

« C’est le vaccin expérimental contre le sida, le plus efficace à ce jour. Il est basé sur le vaccin anti-Covid-19 de Moderna », explique-t-elle. Mais l’annonce, si elle est en effet pleine d’espoirs, mérite quelques explications.

Des résultats publiés début février

Tout d’abord cet essai clinique existe bien mais ses résultats ne sont pas nouveaux car le tweet d’Ayoade Olatunbosun-Alakija renvoie vers un article d’ European Pharmaceutical Review daté du 5 février. Et celui-ci s’appuie sur un essai mené par International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et l’Institut de recherche Scripps, publié le 3 février.

Un essai de phase 1 mené sur 48 personnes

Cet essai clinique de phase 1 a été mené sur 48 individus, la moitié recevant deux doses du vaccin expérimental, l’autre seulement un placebo. Et selon les résultats de cet essai, 97 % des participants vaccinés ont développé une réponse immunitaire.

« Cette étude apporte la preuve de principe d’un nouveau concept de vaccin contre le VIH, un concept qui pourrait également être appliqué à d’autres agents pathogènes », se réjouit William Schief, immunologiste à l’Institut de recherche Scripps et directeur exécutif de la conception de vaccins chez IAVI.

Une prochaine collaboration avec Moderna

En revanche, ces résultats positifs ne sont pas le fruit du vaccin contre le Covid-19 de Moderna comme le laisse suggérer le message d’Ayoade Olatunbosun-Alakija. En effet, si IAVI et l’Institut de recherche Scripps ont bien l’intention de s’associer avec le laboratoire américain pour mettre au point un vaccin à ARN messager, il ne s’agit que de la prochaine étape.

Un essai de phase 1 qui s’appuie sur les résultats de l’étude et sur la plateforme de production d’ARN messager de Moderna, aura lieu mais seulement à partir du troisième trimestre 2021. « L’utilisation de la technologie de l’ARNm pourrait considérablement accélérer le rythme du développement d’un vaccin anti-VIH », explique le communiqué d’IAVI et l’Institut de recherche Scripps.

Trois phases d’essais cliniques avant d’approuver un vaccin

Avant d’être validé, le candidat vaccin devra passer les différentes étapes. Pour rappel, les essais cliniques sur les humains se découpent en trois phases. La première teste l’innocuité sur un petit nombre de personnes. On analyse les effets indésirables sérieux, la tolérance des patients et leur réponse immunitaire.

La phase 2 consiste à expérimenter sur quelques centaines de patients, segmentés en groupes (enfants, personnes âgées…). On observe si le vaccin agit différemment et on recherche également la dose optimale du vaccin. Enfin, lors de la phase 3, le vaccin est testé à grande échelle sur plusieurs milliers de personnes pour déterminer s’il protège contre le virus.

Si, après toutes ces étapes, les bons résultats de ce vaccin contre le sida sont confirmés, les chercheurs pensent que l’approche utilisée dans cet essai pour le VIH pourrait également être appliquée à d’autres virus tel que la grippe, la dengue, Zika ou encore l’hépatite C.