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doxycycline

Source: vih.org

Une nouvelle étude concernant l’utilisation de doxycycline en post-exposition est suspendue à la demande du Comité indépendant et ce, pour une bonne raison: la très grande efficacité de l’utilisation d’antibiotiques en prophylaxie sur la réduction du risque de contracter des IST.

Le concept de prophylaxie post-exposition (PEP) avait été évalué pour la première fois dans l’essai ANRS IPERGAY, au cours duquel l’utilisation de doxycycline dans les 72h après les rapports sexuels a montré une réduction d’environ 70% du risque d’infection à chlamydia et de syphilis. D’autre part, un certain nombre d’études ont rapporté ces dernières années que les personnes vaccinées par le vaccin Bexsero® contre le méningocoque B pouvaient voir leur risque d’infection à gonocoque réduit d’environ 30% (3).

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Source : Info-VIH

L’augmentation de l’incidence des infections sexuellement transmissibles (IST) a été rapportée au niveau mondial, particulièrement chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH). Des taux élevés d’IST ont également été signalés dans des essais de prophylaxie pré-exposition (PrEP) chez les HSH à risque élevé d’acquisition du VIH, probablement en raison du faible taux d’utilisation du préservatif et des dépistages fréquents des IST. Cet essai avait pour objectif d’évaluer l’intérêt d’une prophylaxie post-exposition (PPE) par doxycycline pour réduire l’incidence des IST chez les HSH. Tous les participants ayant bénéficié de la visite prévue dans le cadre du passage en ouvert de l’étude ANRS IPERGAY en France étaient éligibles à l’inclusion dans cette étude ouverte et randomisée.

Les participants ont été randomisés (1:1) pour recevoir soit une dose orale unique de 200 mg de doxycycline en PPE dans les 24 heures suivant un rapport sexuel soit ne pas prendre de prophylaxie. Le principal paramètre d’évaluation était la survenue d’une IST (gonorrhée, chlamydia ou syphilis) au cours d’un suivi de 10 mois. La probabilité cumulée de survenue du critère principal a été estimée dans chaque groupe à l’aide d’une analyse de Kaplan-Meier avec comparaison par log-rank. L’analyse primaire a été réalisée en intention de traiter, en prenant en compte tous les participants randomisés. Tous les participants ont reçu des conseils sur la réduction des risques et l’utilisation des préservatifs, et ont été testés régulièrement pour le VIH.

Entre juillet 2015 et janvier 2016, 232 participants ont été inclus dans cette étude (116 dans le groupe PPE et 116 dans le groupe contrôle) et ont été suivis pendant une durée médiane de 8.7 mois (IQR 7.8-9.7). Les participants du groupe PPE ont utilisé en médiane 680 mg de doxycycline par mois (IQR 280-1450). 73 participants ont présenté une nouvelle IST au cours du suivi, dont 28 dans le groupe PPE (probabilité à 9 mois de 22 %, IC 95% 15-32) et 45 dans le groupe contrôle (42 %, 33-53; p=0-007). La survenue d’une première IST chez les participants qui prenaient de la PPE était plus faible que chez ceux qui n’en prenaient pas (HR 0.53; IC95 % 0.33-0.85 ; p=0.008). Des résultats similaires ont été observés pour la survenue d’un premier épisode d’infection à chlamydia (HR 0.30; IC95% 0.13-0.70 ; p=0-006) ou d’une syphilis (HR 0.27; 0.07-0.98; p=0.047); Concernant la survenue d’un premier épisode de gonorrhée, les résultats sont non significatifs (HR 0.83; 0.47-1.47; p=0.52). Aucune séroconversion au VIH n’a été observée durant le suivie et 72 des 102 IST (71 %) diagnostiquées étaient asymptomatiques. Les taux d’effets secondaires graves étaient similaires dans les deux groupes d’étude. Des effets indésirables gastro-intestinaux ont été rapportés chez 62 (53 %) des participants du groupe PPE et 47 (41 %) du groupe contrôle (p=0.05).

Les auteurs concluent que dans cet essai la doxycycline en prophylaxie post-exposition a réduit le taux de survenue d’un premier épisode d’IST bactérienne chez les HSH à haut risque d’acquisition.

Cette étude est le premier grand essai ouvert et randomisé évaluant l’efficacité et l’innocuité d’une nouvelle stratégie de prophylaxie post-exposition vis à vis des IST utilisant la doxycycline (200 mg pris dans les 24 heures suivant le rapport sexuel) chez les HSH suivi en PrEP pour la prévention du VIH. Cette étude a retrouvé un taux élevé d’IST en l’absence de prophylaxie, dont la majorité était asymptomatique. Cette stratégie antibiotique s’est révélée efficace, avec une réduction relative globale de 47 % de l’incidence d’une première IST. Il n’a pas été retrouvé d’effet bénéfique pour la prévention de la gonorrhée, probablement en raison du taux déjà élevé de résistance à la doxycycline. Le profil d’innocuité est bon, en dehors d’un taux plus important d’effets secondaires gastro-intestinaux dans le groupe PPE.

Les résultats de cette étude PEP avec doxycycline pour les IST chez les HSH à risque élevé en PrEP montrent que cette stratégie peut réduire l’incidence des infections à chlamydiae et de la syphilis dans cette population avec un bon profil de tolérance. D’autres études sont néanmoins nécessaires afin d’évaluer l’impact de cette stratégie sur la sélection de la résistance aux antibiotiques des gonocoques, des tréponèmes et des chlamydiae. En effet, la sélection de la résistance à la tétracycline demeure un risque potentiel important qui n’a pas pu être évalué dans cette essaie en raison de la taille de l’échantillon et de la période de suivi relativement courte.

Les auteurs proposent qu’en attendant d’autres études, l’utilisation de la doxycycline en prophylaxie post-exposition soit limitée à la recherche. Dans le futur, en l’absence de sélection de résistance, cette stratégie pourrait devenir un complément efficace dans une approche combinée visant à réduire le taux d’IST chez les utilisateurs de PreP.

Source: seronet.info

Pour cette première journée, le 18e congrès de la SFLS (Société française de lutte contre le sida) avait – outre des présentations en plénières consacrées à « Vers Paris sans sida », aux indicateurs épidémiologiques territoriaux, aux enjeux de coordination territoriale pour un territoire sans sida – organisé des sessions parallèles avec expert-e-s sur certains sujets, dont la PrEP, les déterminants sociaux de santé, l’offre de dépistage et les enjeux de l’insularité dans la lutte contre le VIH.

Des militant-e-s de AIDES ont assisté à ces sessions. Compte-rendus, infos clefs et impressions.

Comment mieux faire dans le déploiement de la PrEP ?

Pas une conférence désormais, qui n’aborde la question de la PrEP (prophylaxie pré-exposition ou pre-exposure prophylaxis en anglais), le congrès de la SFLS n’a pas dérogé à la règle, choisissant de traiter du passage à l’échelle. Autrement dit : comment changer de dimension pour que la PrEP soit accessible à toutes les personnes qui en ont besoin ? La PrEP est une stratégie de réduction du risque de contracter le VIH fondée sur l’utilisation d’un médicament antirétroviral à prendre au cours d’une période d’exposition à un risque de contamination. Cette stratégie s’accompagne d’un suivi renforcé et individualisé en santé sexuelle. La PrEP, outil de prévention innovant, a suscité de nombreux espoirs dans la lutte contre le VIH. Cependant en France, aujourd’hui, malgré une politique publique favorable, les résultats sont décevants. Retour sur les limites actuelles et les leviers qui permettraient un meilleur déploiement de la PreP.

Côté limites, on estime aujourd’hui le nombre de personnes qui prennent la PrEP entre 5 000 et 6 000 en France, mais il n’existe pas actuellement de chiffre précis. C’est dû à un problème de recueil du nombre de personnes usagères depuis la fin de la RTU (recommandation temporaire d’utilisation). Un nombre en deçà des prévisions et très insuffisant pour permettre un réel impact sur le nombre de nouvelles contaminations annuelles. Autre limite actuelle, un public peu diversifié : ce sont principalement des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) qui sont utilisateurs de la PrEP, seulement 201 femmes au 1er semestre 2016 seraient utilisatrices. Autre difficulté à un accès plus large, des délais longs et très disparates selon les services de maladies infectieuses et les CeGIDD qui ont des consultations de PrEP. Autre limite, des créneaux de consultation inadaptés (trop courts, à de mauvais horaires, surchargés) et dans certains cas une frilosité du personnel de santé vis-à-vi de cet outil de prévention qui a pourtant fait ses preuves. Par ailleurs, le fait que la première prescription de prEP soit faite uniquement à l’hôpital ou en CeGIDD restreint l’accès à l’ensemble des publics clés, certaines personnes ne veulent pas se rendre à l’hôpital, aller dans un service VIH alors qu’elles ne sont pas malades. Et reste la question de la place de la médecine de ville dans la mise en place de la PrEP ?
 A cela, s’ajoute un manque de moyens financiers pour la déployer bien plus largement et communiquer sur celle-ci et notamment faire comprendre que cet outil de prévention n’est pas à l’usage unique des HSH. Du côté des problèmes, il est aussi évoqué un manque de vigilance des professionnels de santé dans le suivi des perdus de vue. Il s’agit des personnes que les acteurs de santé ne voient plus venir. Enfin, il est mentionné l’existence d’un frein assez largement partagé dans certaines communautés : une représentation péjorative de la PrEP et des personnes qui en sont utilisatrices.

Heureusement, il existe aussi des leviers. Lors de cette session, il est évoqué le renforcement de la mobilisation communautaire. Cela pourrait passer par le fait de multiplier les témoignages et les visages de la PrEP, montrer la diversité des personnes utilisatrices pour sortir de l’image d’un outil pour les seuls gays. Autre levier évoqué, la poursuite de la recherche sur les schémas de prise, les modes d’administration et la diversification des antirétroviraux utilisés. Autre piste : développer les consultations avancées, les actions hors les murs, les délégations de taches pour favoriser l’accès à la PrEP. L’absence actuelle de ces facteurs, systèmes et moyens entraîne de nombreuses occasions manquées de mise sous PrEP.
 Une étude menée par Hornet, application géo localisée pour les HSH, montre que parmi ses utilisateurs français seulement 12 % utilisent la PrEP en 2017. Ceci montre que des marges de progrès sont possibles auprès de la communauté HSH.
 Le déploiement de la PrEP auprès des femmes est encore plus difficile. Contrairement aux idées reçues, les études montrent pourtant que quand l’observance et l’adhésion sont bonnes, la PrEP est efficace chez les personnes qui ne sont pas HSH. Les femmes sont pourtant sous représentées parmi les personnes sous PrEP y compris chez celles qui sont les plus exposées. Les professionnels de santé et les acteurs associatifs ont souligné que pour les femmes migrantes du fait de leur parcours de vie (clandestinité, précarité, problèmes de logement, accès aux droits), la PrEP et plus globalement la prévention ne faisaient pas partie de leurs priorités. Les travailleuses du sexe, quant à elles, se montrent intéressées par cet outil de prévention car elles sont régulièrement confrontées à des ruptures de préservatifs. Des actions menées en Guyane et à Montreuil soulignent que cette population clé peut s’emparer de cet outil de prévention. Toutefois, un effort de communication auprès de toutes les femmes devrait être mené car le discours actuel sur la PrEP ne leur est pas adapté. En conclusion, l’ensemble des acteurs de prévention s’accordent à dire que des moyens financiers spécifiques sont nécessaires pour promouvoir la PrEP auprès de tous les groupes très fortement exposés au risque d’infection.

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Ce n’est pas une navette spatiale, mais un essai de PrEP. Discover est une étude dirigée par le laboratoire Gilead qui va évaluer l’efficacité de la deuxième génération de médicaments pour la prophylaxie pré-exposition. Elle va démarrer en mars prochain, avec près de 5 000 participants prévus dans le monde.

En France, les personnes intéressées pourront être incluses dans quatre sites : à Paris (les hôpitaux Tenon et Saint-Louis), à Marseille (L’hôpital européen) et à Nice (L’Archet). Les personnes déjà suivies pour la PrEP dans ces lieux pourront se voir proposer d’entrer dans l’essai. Ce dernier vise à comparer l’efficacité préventive contre le VIH d’une prise quotidienne de Descovy (emtricitabine et ténofovir alafenamide/TAF) par rapport à une prise quotidienne de Truvada (emtricitabine et ténofovir disoproxil fumarate/TDF) chez les hommes et les personnes trans ayant des relations avec les hommes.

Cet essai cherche à démontrer qu’on peut effectivement utiliser Descovy en PrEP par une prise quotidienne et qu’il demeure aussi efficace que le Truvada, déjà validé scientifiquement avec les essais Proud et ANRS-Ipergay. Les premiers résultats sont attendus pour fin 2018 voire début 2019. Contrairement à la prescription actuelle de PrEP en France (faite avec Truvada), le cadre de l’essai Discover ne prévoit aucun accompagnement communautaire.

Vous êtes néanmoins libre de le solliciter auprès d’acteurs comme les militant-e-s de AIDES ou échanger sur PrEP’Dial. Les activistes internationaux se sont mobilisés pour demander un moratoire sur cet essai. Ceux-ci reprochent, en effet, au laboratoire Gilead d’être allé vite, notamment de ne pas avoir respecté les bonnes pratiques visant à veiller à l’engagement des communautés dans cette recherche et l’intérêt des participants. A la suite, un certain nombre de modifications ont été prises en compte et l’essai aura bien lieu. Descovy est un médicament antirétroviral déjà utilisé dans le traitement des personnes vivant avec le VIH, ayant obtenu son autorisation de mise sur le marché dans l’Union Européenne en août 2016 mais pas encore commercialisé en France, en raison d’un bras de fer entre le laboratoire et la Haute Autorité de santé (HAS). Descovy serait moins toxique pour les reins et les os. Il peut donc présenter un intérêt pour les personnes vivant avec le VIH, les utilisateurs ou les candidats à la PrEP avec des problèmes rénaux et osseux.

Source : Seronet