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Source : Infirmiers.com

Droit de réponse suite à la publication de l’article « J’ai fait un AES et c’est une véritable angoisse pour moi le VIH! » ! paru en septembre dernier sur infirmiers.com Julien, infirmier, militant associatif, et Philippe, personne vivant avec le VIH, nous livrent leurs points de vue respectifs souhaitant de concert « mettre un terme à la sérophobie » qui sévit « par pure ignorance ».

Pour Julien : « si nous restons dans la peur, les patients aussi y resteront et c’est peut- être le plus grave »

Il y a quelques temps, j’ai eu la triste surprise de lire cet article qui partait de l’interrogation d’une étudiante victime d’un AES avec une personne séropositive au VIH. J’ai découvert alors un article qui mélangeait information factuelle sur la prise en charge d’un accident d’exposition au sang, propos de forum (plus proches de la spéculation que d’une affirmation fondée sur des faits scientifiques), et jugement de valeur (emploi par une professionnelle de santé du mot cochonnerie).

Je suis infirmier, je suis militant associatif sur les questions de prévention en santé sexuelle. J’ai été membre du COREVIH Arc-Alpin et je travaille sur plusieurs projets concernant le VIH. Quand je lis ce genre de propos, je m’interroge non pas sur la peur des soignants, car avoir peur est légitime (surtout quand on ne connaît pas l’objet de la peur en question), mais sur la capacité que nous avons à nous former sur une question aussi capitale que celle du VIH, surtout en 2020. Quand je lis les commentaires présents dans l’article, j’ai non seulement l’impression d’être dans une salle de pause à la fin des années 1980 dans un service d’infectiologie, mais j’appréhende notre capacité à prendre en charge correctement des personnes vivant avec le VIH tant les représentations sur ce sujet sont fortes. Qu’on laisse une personne du forum s’exprimer dans l’article pour parler du VIH est une bonne chose, mais qu’elle commence sa phrase par « j’avais vu dans des docs santé » ne suffit pas à étayer un propos et n’est pas digne des enjeux de la profession.

Que les choses soient claires : je ne remets en aucun cas en question la procédure d’AES qui est et doit rester systématique. C’est une mesure de protection des soignants et, quelle que soit la nature de l’accident ou le statut sérologique probable, supposé ou réel du patient, elle doit rester la règle. Je parlerai ici de ce qui ne devrait plus être une méconnaissance ou une zone d’ombre pour les soignants concernant le VIH.

Par ce droit de réponse je ne prétends pas rétablir une vérité générale et inaliénable mais partager des faits fondés sur des preuves scientifiques, et la réalité de ce qu’est être une personne vivant avec le VIH aujourd’hui en France.

La première information, et la plus importante de toute à mon sens, est qu’une personne séropositive au VIH sous traitement ne peut pas transmettre le virus. Pour être précis, le VIH ne peut pas être transmis tant que la charge virale reste au-dessous de 200 copies/ml de sang (c’est-à-dire jusqu’à un seuil quatre fois supérieur à celui utilisé en France pour définir une charge virale dite indétectable). En dessous de 200 copies/ml de sang, le VIH est intransmissible, même en cas d’AES.

On peut citer en exemple l’essai Partner2, une étude composée d’une cohorte de 783 couples séro-différents (ce qui signifie qu’une des personnes était séropositive au VIH, l’autre séronégative) publié en mai 2019 dans The Lancet. Cette étude montre que sur 75 000 rapports sexuels non protégés, il n’ y a eu aucune contamination entre les personnes vivant avec le VIH sous traitement et leur partenaire. La personne qui vit avec le VIH protège donc les autres personnes grâce à son traitement, c’est ce que l’on appelle le TASP en santé publique, c’est à dire le Treatment As Prevention.

En France, 97% des personnes qui bénéficient d’un traitement antirétroviral sont dans ce cas de figure : elle ne peuvent plus transmettre le virus. Les 3% qui restent, ce sont les personnes qui viennent de découvrir leur séropositivité et qui commencent le traitement (chaque année dans notre pays ce sont entre 6000 et 6500 personnes qui découvrent leur séropositivité). Une fois le traitement mis en place, ce n’est qu’une question de semaines avant que leur charge virale ne soit assez basse pour leur permettre de ne plus transmettre le virus. Les traitements sont de plus en plus efficaces, de plus en plus souples à mettre en place et de moins en moins contraignants.  Aujourd’hui les échecs thérapeutiques sont rares, et les innovations nombreuses : allègement des traitements sans effets secondaires quotidiens, nouveau schéma de prise qui permettent de prendre les comprimés seulement 4 jours sur 7 et dans un futur proche, très proche, il sera proposé de prendre son traitement par injection retard, se libérant ainsi d’une prise quotidienne.

Vivre avec le VIH aujourd’hui en France, c’est vivre une vie comme n’importe qui, comme vous, comme moi. L’un des enjeux majeurs est la discrimination et la stigmatisation envers ces personnes du simple fait de leur statut sérologique. On appelle ça la sérophobie. Ces personnes le vivent au sein de leurs rencontres affectives, amicales, professionnelles, administratives, mais aussi dans le milieu de la santé, où elles se retrouvent parfois confrontées à des soignant(e) qui ne les prennent pas en soin de la même manière que d’autres patients.

Il est inadmissible de laisser des soignants sans connaissances claires et précises sur le VIH, car ce manque d’information entretiendra la stigmatisation des personnes concernées. Si nous restons dans la peur, les patient(e)s aussi y resteront et c’est peut être le plus grave. Plus la peur restera dans les esprits, plus l’appréhension au dépistage sera forte. Il faut définitivement dire stop, en tant que professionnel, aux informations imprécises ou fausses, aux discours moralisateurs qui risquent à tout moment d’être diffusés dans les écoles, les collèges, les lycées lors de séquences de prévention dont beaucoup d’infirmier(e)s et d’étudiant(e)s s’occupent. Il est urgent de désamorcer les idées reçues et de regarder vers l’avenir. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons nous réjouir, en tant que soignant et personne concernée du fait que, collectivement, nous sommes en capacité de réussir à construire un monde sans SIDA.

Si vivre avec le VIH est aujourd’hui un défi en passe d’être relevé, si un monde sans SIDA se profile d’ici quelques décennies, il reste que le vivre ensemble avec le VIH reste un défi de taille, et le soigner ensemble avec le VIH encore plus.

Pour Philippe, « la plupart du temps, la sérophobie s’exprime par pure ignorance »

De mon point de vue de personne vivant avec le VIH (depuis 11 ans), la peur du VIH exprimée par des soignants est incompréhensible et choquante. Parce qu’elle traduit en réalité une peur déraisonnée des personnes séropositives. Par définition, de celles qui sont diagnostiquées : ces patients pour lesquels on met (encore !) une pastille rouge ou un gros « + » sur le dossier…

C’est bien de cette peur dont parlent les commentaires dans cet article publié sur Infirmiers.com. Pas de celle du VIH.

Si un soignant a peur du VIH, il peut donc être pleinement rassuré face à un patient séropositif sous traitement : le TasP (Treatment as Prevention) est bien la protection la plus efficace, à ce jour, pour éviter toute transmission du VIH. S’il est tout de même angoissé, il peut tout simplement demander à son patient de le renseigner sur sa charge virale. La personne séropositive sera heureuse de lui répondre et de le rassurer. L’intransmissibilité du VIH est une réalité dont toutes les personnes qui vivent avec le VIH peuvent être fières : les séropositifs protègent les séronégatifs avec leur traitement. C’est bien grâce au TasP (et donc aux personnes séropositives diagnostiquées) que l’on peut raisonnablement envisager la fin de la pandémie dans quelques années. Un sujet dont on peut parler avec le sourire, détendu, apaisé.

Si un soignant a peur du VIH c’est, au contraire, avec tous les autres patients a priori séronégatifs qu’il devrait être attentif. On estime en effet qu’il y a encore en France environ 20 000 personnes séropositives sans le savoir, faute de dépistage. Précisément celles pour lesquelles il n’y a aucune pastille rouge sur le dossier. Par définition, ces personnes non diagnostiquées ne sont pas sous traitement. Elles peuvent donc transmettre le VIH, d’autant que leur charge virale peut être très élevée. Curieusement, je n’ai jamais entendu aucun soignant tenir ce raisonnement. C’est pourtant son seul risque réel de contracter le VIH aujourd’hui.

Dans les commentaires lus sur cet article, ce n’est pas la peur du VIH qui s’exprime, mais bien la peur des personnes séropositives diagnostiquées, celles-là même qui les protègent. Une peur totalement déraisonnée, sans aucun fondement scientifique et médical. En réalité, c’est une phobie. Elle porte un nom : la sérophobie, c’est-à-dire la peur, le rejet, la stigmatisation des personnes séropositives, sans aucune justification. La plupart du temps, la sérophobie s’exprime par pure ignorance.

Les personnes séropositives sont habituées à ces discriminations. Elles les vivent quotidiennement. Mais quand la sérophobie vient des soignants, elle n’est pas acceptable : les professionnels de santé ont la possibilité, et le devoir (professionnel), de se former, à tout le moins de s’informer. S’il y a bien un endroit où la sérophobie n’a pas sa place, c’est dans le milieu médical et soignant. Un patient séropositif devrait s’y sentir protégé et bien traité, dans tous les sens du terme. Il ne devrait pas craindre d’y être agressé par des mots, des gestes, des comportements, qui ne peuvent s’expliquer que par une phobie. Quand on est soignant, on est bien placé pour savoir que le VIH est un virus comme les autres. Dans le cas d’un AES, ce n’est certainement pas celui qu’un soignant a le plus de risque de contracter.

Peut-être qu’il est temps que chacun se questionne sur ses représentations du VIH, de la vie avec le VIH, et des personnes vivant avec le VIH. S’informer sur leurs réalités d’aujourd’hui est certainement le meilleur moyen de combattre cette peur mal identifiée. Quand on fait l’effort d’actualiser ses connaissances sur le VIH, on ne peut plus en avoir peur. Et tout le monde respire mieux.

Je peux témoigner de la réalité de la vie avec le VIH. Être séropositif, en France en 2020, c’est vivre comme tout le monde, en bonne santé, et avec la même espérance de vie que les personnes séronégatives, et en les protégeant de toute transmission du VIH. Grâce à un traitement très efficace, sans effet secondaire et très peu contraignant : un seul petit comprimé par jour. C’est pouvoir avoir des enfants (et des petits-enfants) sans aucun risque de leur transmettre le VIH. En Nouvelle-Zélande, un homme séropositif peut désormais donner son sperme. C’est peut-être un jour sauver une vie, par un don de rein, par exemple, comme cela se pratique déjà dans certains pays, comme aux Etats-Unis. C’est certainement aimer et être aimé, être heureux et rendre heureux, et refuser de se cacher, de baisser la tête, ou d’avoir honte. On ne l’a pas bien cherché. On n’a évidemment rien fait de mal ! Et on ne va pas passer le restant de notre vie à être réduit à un virus totalement contrôlé. Et il est grand temps que tout le monde s’en réjouisse et en témoigne.

Julien Martinez, infirmier, militant associatif@Martinez_J_blog : therapeutiqueactive.wordpress.com

Philippe, personne vivant avec le VIH@Philippe_Hemeblog : https://vihvant.home.blog

Source : Seronet.info

Les coronavirus forment une vaste famille de virus, connue depuis les années 50, qui peuvent causer des maladies chez l’homme et chez l’animal. Chez l’être humain, différents types de coronavirus peuvent entraîner des infections respiratoires dont les manifestations vont du simple rhume à des maladies plus graves comme le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers) et le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Deux maladies qui ont causé des épidémies chez l’homme, respectivement en 2017 et en 2003. Le dernier coronavirus qui a été découvert est responsable de la maladie à coronavirus 2019. Elle est appelée Covid-19 ; sa souche virale est le Sars-CoV2.

Qu’est-ce que la Covid-19 ?

Le virus identifié en janvier 2020 en Chine est un nouveau coronavirus. La maladie provoquée par ce coronavirus a été nommée Covid-19 par l’OMS.

Origine. La maladie est une forme de pneumonie. Elle a pour cause le virus Sars-CoV2. Le réservoir de virus est probablement animal. Même si le Sars-CoV2 est très proche d’un virus détecté chez une chauve-souris, l’animal à l’origine de la transmission à l’homme n’a pas encore été identifié avec certitude, rappelle une communication de l’Institut Pasteur. Plusieurs publications suggèrent que le pangolin, un petit mammifère consommé dans le sud de la Chine, pourrait être impliqué comme hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme. La transmission d’un coronavirus de l’animal à l’homme s’est déjà produite. C’était le cas en 2017 avec le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers), le virus était passé du chameau à l’homme. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que « rien ne prouve que les animaux de compagnie, tels que les chiens ou les chats, peuvent transmettre la Covid-19 à l’homme ».

Symptômes. Une des difficultés actuelles réside dans le fait qu’il n’est pas possible de différencier la grippe saisonnière du Covid-19 sur la seule base de symptômes. En effet, ils ne sont pas spécifiques. C’est un test diagnostic qui permet de distinguer le Sars-Cov-2 d’une bronchite ou d’une grippe. Les symptômes les plus courants sont la fièvre, la fatigue et une toux sèche. Certaines personnes présentent des douleurs, une congestion nasale (nez bouché), un écoulement nasal, des maux de gorge ou une diarrhée, rappelle l’OMS. Ces symptômes sont généralement bénins et apparaissent de manière progressive. Certaines personnes, bien qu’infectées par le Covid-19, ne présentent aucun symptôme et se sentent « bien ». D’ailleurs, la plupart (environ 80 %) des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement particulier. Des symptômes graves (dyspnée, soit une gêne respiratoire) se manifestent chez une personne sur six qui contracte la maladie.

Comme cela a été communiqué par l’OMS : les symptômes de cette infection sont la fièvre (88 %), la toux sèche (68 %), la fatigue (38 %), la production de crachats (33 %), le souffle court (19 %), la gorge irritée (14 %), les maux de tête (14 %), les douleurs musculaires (15 %), les frissons (11 %), la nausée ou les vomissements (5 %), la congestion nasale (5 %) et la diarrhée (4 %). Certains patients-es infectés-es n’ont aucun symptôme et déclarent se sentir bien (4, 5%). « Il ressort des études récemment publiées que 80 à 85 % des sujets infectés par le Sars-Cov-2 n’ont pas ou peu de symptômes, alors que 15 à 20 % développent une maladie plus sévère, souvent associée à un âge avancé ou à d’autres comorbidités », rappellent deux médecins et chercheurs Laurent Lagrost et Didier Payen dans une contribution au Quotidien du Médecin (6 mars).

Contagiosité. Elle semble débuter avec l’apparition des symptômes, voire quelques jours avant pour certaines personnes. Elle serait plus importante chez les personnes symptomatiques, notamment quand elles toussent. Le Sars-Cov-2 est aussi contagieux que le virus du Sras en 2003. Selon les études publiées en janvier dernier, le « taux de reproduction de base du virus », c’est-à-dire le nombre moyen de personnes qu’une personne vivant avec le virus va infecter est d’environ 2,6 personnes. « Le Sars-Cov-2 est plutôt discret et très contagieux. Il sera donc difficile à contenir. Son affinité pour les cellules humaines et pour le récepteur ACE-2 (…) sa porte d’entrée dans la cellule, serait dix à vingt fois plus élevée que celle du Sras-Cov, d’où une très forte transmissibilité, y compris par des sujets asymptomatiques », expliquent Laurent Lagrost et Didier Payen dans le Quotidien du Médecin (6 mars). « Chez les patients infectés, le Sars-Cov-2 a pu être retrouvé dans de nombreux fluides et excrétions biologiques (sécrétions de la bouche et du nez, sang, selles, urines…). Les possibilités et modalités de transmission sont donc multiples. Elles augmentent ainsi les incertitudes et compliquent les recommandations », expliquent les deux médecins. On considère qu’un contact étroit avec une personne infectée est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection.

Dangerosité. Des experts-es rappelaient récemment que la maladie est « bénigne » dans 80 % dans cas. « La Covid-19 est généralement bénigne, confirme l’OMS. En particulier chez l’enfant et le jeune adulte, mais elle peut aussi être grave : un malade sur cinq doit être hospitalisé. Il est donc tout à fait normal de s’inquiéter des conséquences de la flambée de Covid-19 pour soi-même et pour ses proches ». La Covid-19 représente un risque fort pour certaines personnes (voir plus bas). Le taux de mortalité est d’environ 3 % selon l’Organisation mondiale de la santé. Certains-es experts évoquent une mortalité se situant aux alentours de 2,3 %. C’est bien plus que la grippe (0,3 %), mais moins que d’autres épidémies passées avec d’autres coronavirus (mais il est vrai que ces épidémies ont été courtes et ont touché nettement moins de monde : 8 000 cas pour le SRAS en 2003 occasionnant 800 décès). Le risque est lié à l’étendue de l’épidémie : plus le pourcentage de personnes touchées sera élevé, plus le nombre de décès risque d’être élevé. C’est d’ailleurs ce que nous constatons avec les chiffres de ces derniers jours.

Propagation. La durée de l’incubation (délai entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes) est de l’ordre de sept à quatorze jours. Un constat partagé par l’OMS et le centre de contrôle des maladies (CDC) américain. Reste que de plus longues périodes d’incubation ont été observées, jusqu’à 28 jours.

« La Covid-19 peut se transmettre d’une personne à l’autre par le biais de gouttelettes respiratoires expulsées par le nez ou par la bouche lorsqu’une personne tousse ou éternue. Ces gouttelettes peuvent se retrouver sur des objets ou des surfaces autour de la personne en question. On peut alors contracter la Covid-19 si on touche ces objets ou ces surfaces et si on se touche ensuite les yeux, le nez ou la bouche. Il est également possible de contracter la Covid-19 en inhalant des gouttelettes d’une personne malade qui vient de tousser ou d’éternuer. C’est pourquoi il est important de se tenir à plus d’un mètre d’une personne malade », rappelle l’OMS. Le virus est « principalement transmissible par contact avec des gouttelettes respiratoires, plutôt que par voie aérienne (l’air qu’on respire).

Contagion en absence de symptômes. La maladie se propage principalement par les gouttelettes respiratoires expulsées par les personnes qui toussent ou éternuent. Le risque de contracter la Covid-19 au contact d’une personne qui ne présente aucun symptôme est très faible. Un seul cas aurait été repéré, mais il fait l’objet d’un désaccord entre les spécialistes, faute de preuves scientifiques. Pourtant, note l’OMS : « Beaucoup de personnes atteintes ne présentent que des symptômes discrets. C’est particulièrement vrai aux premiers stades de la maladie. Il est donc possible de contracter la Covid-19 au contact d’une personne qui n’a, par exemple, qu’une toux légère, mais qui ne se sent pas malade ».

Transmission sexuelle. La maladie se transmet par les postillons. Le virus est présent dans la salive. Donc, échanger un baiser avec une personne malade représente un risque important. Interrogée par le New York Times, l’OMS rappelait récemment que les coronavirus ne font pas partie des infections sexuellement transmissibles.

Résistance. « La survie du Sars-Cov-2 sur une surface inerte serait de l’ordre de un à neuf jours, en particulier en atmosphère humide et à basse température », rappellent Laurent Lagrost et Didier Payen dans le Quotidien du Médecin (6 mars). « Une bonne nouvelle tout de même : le Sars-Cov-2 est sensible aux désinfectants usuels tels que l’eau de Javel à 0,5 %, l’eau oxygénée ou l’alcool à 70 % », c’est ce qu’indique la Société française de microbiologie (21 février).

Rumeurs ! L’épidémie en cours a suscité pas mal de rumeurs et il est probable que cela se poursuive. Le phénomène est tel que Libération (dès le 11 mars) et Le Monde (13 mars) y ont consacré des articles pour les démonter, du moins les plus « populaires ». Par exemple, l’idée qu’il ne s’agirait que « d’un gros rhume monté en épingle » a beaucoup circulé. Autre rumeur en vogue, celle que le retour du temps (le soleil et les UV) mettre fin à l’épidémie, etc. Dans le contexte actuel déjà assez effrayant en soi, certaines de ces rumeurs prennent une importance particulière. L’AFP a traité près de 42 rumeurs et mauvais conseils dans une rubrique dédiée de son service de vérification d’infos. Tous les articles concernés sont en accès libre.

Deuxième souche ? Début mars, un article, très relayé, du site Santé+ magazine (« Un site habitué à diffuser des articles trompeurs, qui bénéficie cependant d’une très large audience sur les réseaux sociaux », comme l’écrit Le Monde, du 13 mars) reprend « les travaux d’une équipe de scientifiques chinois expliquant qu’il existerait deux souches distinctes du Sars-CoV-2, dont l’une serait plus « agressive » que l’autre ». Le site titre alors : « Une seconde souche du coronavirus tueur est en train de se propager inquiétant les chercheurs ». Dans les faits, rien n’est aussi simple et la publication chinoise qui a été faite le 3 mars dans la National Science Review est décriée par des scientifiques internationaux, dont certains-es demandent d’ailleurs le retrait. En France, des experts-es ont été sollicités-es par Le Monde pour donner leur lecture de ces « résultats ». Ils affichent une prudence et parlent de « conclusions prématurées ». Interrogé par le quotidien du soir, Nathan Grubaugh, de l’université de Yale, explique ce que ce type de nouvelles produit : « La presse adore ça, puisque ce type d’études sur la peur génèrent plus de clics. (…) Sur Twitter, certains suggèrent que si vous êtes infecté par la souche L, vous serez plus susceptible (…) de mourir. Nous devons maintenant dépenser plus d’énergie pour stopper cette désinformation. Cependant, la plupart des dégâts sont déjà causés. »

Pic de l’épidémie. Épidémiologiste et responsable de l’unité des infections respiratoires chez Santé publique France, Daniel Lévy-Bruhl a répondu à L’Obs. « Impossible de répondre dans le cas d’un virus émergent. Un pic se confirme une fois qu’il est passé. Dans le cas de la grippe, on peut faire des prévisions en se fondant sur les épidémies passées, ce n’est pas le cas ici. Par ailleurs, on a peu d’idée de l’impact qu’auront les mesures de confinement qui viennent d’être prises. Il serait même difficile de prédire l’évolution de l’épidémie en l’absence de mesures », explique-t-il.

Se protéger et protéger les autres

  • Ne pas se saluer en serrant la main, ni s’embrasser, ni faire d’accolades ;
  • Se laver très régulièrement les mains en privilégiant le savon et l’eau ou, en l’absence de point d’eau et de savon, d’avoir recours à la friction des mains avec une solution hydro-alcoolique. Se laver les mains à l’eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique tue le virus s’il est présent sur vos mains ;
  • Maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes qui toussent ou qui éternuent. Lorsqu’une personne tousse ou éternue, elle projette de petites gouttelettes qui peuvent contenir le virus. Si vous êtes trop près, vous pouvez inhaler ces gouttelettes et donc le virus, si la personne qui tousse en est porteuse ;
  • Tousser et éternuer dans sa manche ou dans un mouchoir à usage unique. Cela protège les autres ;
  • Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche. Les mains sont en contact avec de nombreuses surfaces qui peuvent être contaminées par le virus. Si vous vous touchez les yeux, le nez ou la bouche, le virus peut pénétrer dans votre organisme et être infecté-e ;
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique ;Porter un masque quand on est malade ;
  • Éviter autant que possible les transports en commun, les lieux publics avec forte densité de population (les rassemblements de plus de 100 personnes dans un lieu clos sont interdits) et reporter autant que possible les déplacements (train, car, avion…) ;
  • Favoriser le télétravail.

Porter un masque pour se protéger ?
Les recommandations actuelles sont de ne porter un masque que si on présente des symptômes (en particulier, la toux) ou si on s’occupe de quelqu’un susceptible d’être atteint-e de la maladie. Les masques jetables sont à usage unique. Si vous portez un masque alors que vous n’êtes pas malade ou que vous ne vous occupez pas de quelqu’un qui est malade, c’est inutile et du gaspillage. Le gouvernement a établi une stratégie spécifique concernant les masques de protection.

Mauvais conseils… à ne pas suivre
Les rumeurs vont de pair avec les mauvais conseils. Il a été dit que boire chaud (du thé surtout, ou de l’eau chaude avec du citron) permettrait de « neutraliser » le virus. C’est faux ! Il n’est pas non plus recommandé de se raser la barbe et la cocaïne ne soigne pas du virus comme l’a longuement détaillé l’AFP. Même chose avec la solution saline ou encore la viande de bœuf et l’eau bouillie à l’ail.

Personnes les plus exposées
Les personnes âgées et celles qui ont d’autres problèmes de santé (hypertension artérielle, problèmes cardiovasculaires, diabète, bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), etc.) ont plus de risques de présenter des symptômes graves en cas d’infection avec le Sars-CoV2. Dans les cas plus graves, qui semblent concerner majoritairement à ce jour des personnes vulnérables, en raison de leur âge ou du fait d’avoir des maladies associées, la personne peut être atteinte d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë, d’une insuffisance rénale aiguë, voire d’une défaillance pouvant entraîner le décès.

Le Haut comité de santé publique a dressé une liste des « personnes à risque de développer une forme grave d’infection à Sars-CoV-2 ». On y trouve, entre autres : les « personnes âgées de 70 ans et plus (même si les patients entre 50 et 70 ans doivent être surveillés de façon plus rapprochée) », « les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée, insuffisance cardiaque… », « les malades atteints de cirrhose au stade B, au moins », les « personnes avec une immunodépression (…) infection à VIH non contrôlée avec des CD4 <200/mn³ », etc.

Si on pense être infecté-e
Toute personne qui a de la fièvre (fièvre supérieure ou égale à 38˚ ou sensation de fièvre), qui tousse et qui a des difficultés à respirer doit consulter un médecin.  Il est recommandé de contacter son médecin traitant et d’informer son médecin référent VIH ou son hépatologue. Il ne faut pas aller à l’hôpital en première intention, ni aux urgences, au risque de contaminer d’autres personnes. En cas de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires, il faut contacter le 15 en urgence. Le 15 est désormais embouteillé : ne composez ce numéro que si vous avez des symptômes respiratoires très gênants.

Comment est-on diagnostiqué-e ?
En France, le diagnostic spécifique de la Covid-19 est réalisé actuellement par une méthode de biologie moléculaire (RT-PCR spécifique) sur un écouvillonnage nasopharyngé (on rentre un écouvillon assez haut dans le nez) dont le résultat peut être obtenu entre une et quatre heures selon la technologie utilisée. Aucun test commercial simple n’est actuellement disponible, rappelle une contribution au Quotidien du Médecin (6 mars).

Être soigné-e

Peut-on guérir ?

Tout d’abord, il y a de l’espoir. La pandémie est « maîtrisable » a affirmé, 12 mars, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur exécutif de l’OMS. Il a indiqué que chaque pays concerné devait adopter « une approche globale (…) adaptée à [sa] situation, avec l’endiguement comme pilier central ». Du côté du ministère de la Santé, on explique que « 98 % des personnes guérissent », rappelle un article de Franceinfo. Du moins, c’était jusqu’au 29 février. Le directeur général de la Santé, le professeur Jérôme Salomon, donnait alors, chaque jour, le nombre de personnes guéries. C’est fini. Interrogée par Franceinfo sur ce point, la direction générale de la santé (DGS) a indiqué (mi-mars) : « Ce n’est pas qu’on ne veut pas donner le nombre de personnes guéries, c’est que nous ne sommes pas en mesure de le faire correctement ». Interrogé par Franceinfo, le professeur Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Avicenne, explique : « Pour évaluer le nombre de personnes guéries, on peut uniquement se référer aux personnes qui ont été testées. Or, ça ne représente plus grand-monde puisqu’on ne teste plus la grande majorité des patients ». Néanmoins, dans son point du 11 mars, Jérôme Salomon a demandé à Santé publique France de « se retrousser les manches pour obtenir ces données-là ». « Il est important que les Français voient et entendent des personnes guéries », a expliqué le directeur général de la Santé.

Les voies thérapeutiques

« Il y en a trois principales : le vaccin, le traitement thérapeutique et le repositionnement de molécules existantes », explique Bruno Canard, spécialiste de la réplication virale des virus à ARN comme les coronavirus, au Journal du CNRS (13 mars). Et le chercheur d’expliquer : « Il faut au mieux dix-huit mois pour créer un vaccin, et des années pour un nouveau médicament. Le repositionnement, une solution popularisée au début des années 2000, a l’avantage d’être plus immédiat ». Le principe est d’utiliser « des médicaments qui ont déjà passé un crible de sélections pour pouvoir les réutiliser sur d’autres pathologies ». Pour le Sars-COV-2, cinq médicaments sont notamment en essais cliniques. « L’avantage des médicaments comparé aux vaccins est qu’un seul principe actif suffit souvent pour couvrir l’ensemble d’une famille de virus. De tels agents antiviraux à large spectre seraient très puissants puisqu’il suffirait de donner le médicament à un patient et au cluster de personnes qui ont été exposées autour de lui avant même l’apparition de symptômes. Le virus serait tué instantanément, éradiquant, par le même effet, les risques d’épidémie », indique Bruno Canard.

Quel traitement quand on est infecté-e ?

« Certains remèdes occidentaux, traditionnels ou domestiques peuvent apporter du confort et soulager les symptômes de la Covid-19, mais rien ne prouve que les médicaments actuels permettent de prévenir ou de guérir la maladie », rappelle l’OMS qui recommande de ne prendre aucun traitement en « automédication pour prévenir ou guérir la Covid-19 ». La prise en charge actuelle s’appuie sur un traitement symptomatique avec oxygénation, hydratation, antiémétique (contre les vomissements) et l’utilisation de médicaments déjà connus comme le Kaletra (anti-VIH) ou l’interféron bêta. « Il n’y a actuellement pas de traitement spécifique d’efficacité démontrée vis-à-vis de Covid-19. Le traitement est donc symptomatique », affirme l’Institut Pasteur.

Médicaments à ne pas utiliser

Les antibiotiques n’agissent pas contre les virus, rappelle l’OMS, mais seulement contre les infections bactériennes. La Covid-19 étant du à un virus, les antibiotiques sont inefficaces. Ils ne doivent pas être utilisés comme moyen de prévention ou de traitement du Sars-CoV2. Ils doivent être utilisés seulement sur prescription médicale pour traiter une infection bactérienne.

Par ailleurs, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a mis en garde samedi 14 mars contre la prise d’ibuprofène (Advil, Nurofen, etc.) chez les personnes infectées par le coronavirus. « La prise d’anti-inflammatoires (ibuprofène, cortisone…) pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection. En cas de fièvre, prenez du paracétamol. Si vous êtes déjà sous anti-inflammatoires, ou en cas de doute, demandez conseil à votre médecin », a indiqué le ministre. L’ibuprofène est susceptible d’aggraver des infections déjà existantes, avec de grosses complications éventuelles. Plusieurs médecins ont évoqué des cas de patients du Covid-19 jeunes et sans comorbidités, qui se retrouvent dans un état grave après avoir pris de l’ibuprofène contre leur fièvre, rapporte l’AFP.

Peut-on être réinfecté-e

On ne sait pas. La rubrique Checknews de Libération a traité cette question dans un article : « Covid-19 : une personne guérie peut-elle retomber malade ? » (4 mars). Elle a posé la question à deux chercheurs. « On n’a pas essayé de réinfecter des malades guéris par le Covid-19, donc scientifiquement on ne peut pas dire : c’est impossible, ou c’est possible », explique à CheckNews le docteur Alexandre Bleibtreu, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière. « Il est difficile de répondre positivement et scientifiquement », abonde Vincent Enouf, directeur adjoint du centre national de référence des virus respiratoires de l’Institut Pasteur, cité dans le même article.

Où en sont les recherches ?

Un essai clinique visant à évaluer l’efficacité de plusieurs traitements commence mi-mars dans toute la France. « Tout est prêt, nous n’attendons plus que les médicaments », a expliqué le Pr Yazdan Yazdanpanah (service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat AP-HP), cité  par le Quotidien du Médecin (11 mars). Le clinicien et chercheur coordonne le consortium REACTing, dont le chef de file est l’Inserm, grâce auquel cet essai va être financé. Cette étude doit inclure 3 200 patients-es hospitalisés-es pour des formes graves de la maladie en Europe (dont 800 en France), répartis-es sur plusieurs centres. Elle va comparer quatre groupes. Chaque groupe recevra un traitement différent.

Un premier groupe bénéficiera de la prise en charge actuelle, c’est-à-dire un traitement symptomatique avec oxygénation, hydratation, antiémétique (contre les vomissements), etc.  Un deuxième groupe recevra en plus du traitement symptomatique, le remdesivir. Ce médicament est un antiviral développé par le laboratoire pharmaceutique Gilead. Il est actuellement recommandé par le Haut Conseil de la santé publique pour les cas les plus graves. Il aurait une puissante activité in vitro et in vivo sur les coronavirus animaux et humains, et notamment sur le Sars-CoV et le Mers-CoV. Un essai clinique de phase 3 est en cours en Chine, dont les premiers résultats sont attendus le 27 avril. Le troisième groupe sera traité par Kaletra (ritonavir/lopinavir), un médicament anti-VIH, du laboratoire pharmaceutique AbbVie. Le quatrième groupe sera traité par une association de Kaletra et d’interféron bêta (Laboratoire Merck). C’est le professeure Florence Ader (service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, et chercheuse INSERM à l’université Claude-Bernard) qui coordonnera l’étude. Le professeur Yazdan Yazdanpanah a précisé que la chloroquine (un antipaludéen) n’a pas été retenue à cause des interactions médicamenteuses et des problèmes d’effets indésirables sur les patients en réanimation. Néanmoins, elle pourrait être intégrée dans un second temps si « in vivo on montre qu’il y a une efficacité ». Un autre essai doit d’ailleurs être mené avec un traitement à base de chloroquine sur 24 personnes infectées et hospitalisées à l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection à Marseille.

Covid-19, VIH et hépatites virales

Aucun lien entre le VIH et le Sars-CoV2

Mais des rumeurs circulent. Pour faire court, certains-es prétendent que le virus Sars-CoV2 serait une « combinaison du Sras et du sida ». Comme le détaille un article du Monde (9 mars), ces rumeurs ont, au moins, trois origines : une étude scientifique indienne controversée qui a été dépubliée, les propos d’un médecin sortis de leur contexte et le fait qu’est utilisé un médicament anti-VIH (Kaletra, combinaison de lopinavir et de ritonavir) dans le traitement de certains-es patients-es

Les personnes vivant avec le VIH et les hépatites virales sont-elles plus à risque ?

Comme c’est le cas avec toutes les maladies infectieuses, certaines personnes souffrant de maladies chroniques (VHC, VHB, VIH, etc.) peuvent présenter un risque plus élevé de sévérité de la maladie, surtout en présence d’autres facteurs (usage du tabac, surpoids, diabète, hypertension, etc.) Concernant le VIH, tout dépend de la charge virale et de l’existence ou non de comorbidités. Sida Info Service a publié (2 mars) une interview du docteur Jade Ghosn, médecin au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris. Le spécialiste explique que pour une personne vivant avec le VIH avec une charge virale indétectable, les précautions à prendre sont « les mêmes que pour la population générale ». « Si votre charge virale actuelle est indétectable et que vos CD4 actuels sont supérieurs à 200/mm3, vous ne faites pas partie des personnes vulnérables ». Il a indiqué qu’une personne vivant avec le VIH ayant un « taux de CD4 < 200/mm3 est considérée comme « à risque ».

Le 12 mars dernier, la Société française de lutte contre le sida (SFLS) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) écrivent dans une lettre d’information pour les personnes vivant avec le VIH : « À ce jour, aucune donnée scientifique ne permet d’affirmer que les personnes vivant avec le VIH sont plus exposées au risque d’acquisition du Covid-19 ni qu’elles développeront une forme plus grave de l’infection. Néanmoins, toutes les personnes séropositives et leur entourage doivent prendre les précautions recommandées, puisqu’il s’agit d’un nouveau virus pour lequel beaucoup d’inconnues persistent ». Et la SFLS et la Spilf d’expliquer : « Bien que ce ne soit pas démontré pour le Covid-19, mais en se basant sur ce qui se passe avec d’autres virus, on peut supposer que pour les personnes vivant avec le VIH, le risque d’une forme grave est probablement plus élevé lorsque le taux de CD4 est bas (<200/mm3), ou en cas d’échec virologique sous traitement ou lorsqu’existent des maladies associées. Les principaux facteurs de risque de formes graves ou de mortalité (…) connus à ce jour sont l’âge avancé et la présence de maladies associées, particulièrement les maladies cardiovasculaires, le diabète ou l’insuffisance respiratoire chronique. Ces pathologies associées peuvent parfois être présentes chez les personnes vivant avec le VIH ». De son côté, la professeure Dominique Salmon-Ceron (maladies infectieuses, Hôpital Hôtel-Dieu et Hôpital Cochin, Paris) ajoute sur le site Têtu : « Un petit pourcentage des porteurs du VIH ont une immunodépression soit parce qu’ils ne sont pas traités, soit connaissent un échec thérapeutique, ou viennent de débuter un traitement. Ceux-là doivent être plus vigilants. Peut-être qu’il y a un sur-risque pour eux. Sans certitude pour le moment, mais c’est de la prudence ».

Recommandations des experts-es du VIH

Dans leur lettre, la SFLS et la Spilf recommandent aux personnes vivant avec le VIH comme à leur entourage de suivre strictement les conseils des autorités (respect des gestes barrières). Le port du masque n’est nécessaire que si on présente des symptômes. Elles insistent sur le fait de « prendre régulièrement ses traitements contre le VIH et les traitements des maladies associées ». « Si des mesures d’isolement ou de restriction de déplacement devaient être mises en œuvre dans les prochains jours, il est important de s’assurer que vous disposez d’un approvisionnement suffisant en médicaments afin d’éviter les ruptures de traitements (antirétroviraux et traitements des comorbidités associées) et d’étudier avec votre équipe soignante la mise en place de moyens de consultations à distance durant la période de restriction ». « Il est bon de rappeler les recommandations habituelles de prévention des complications pulmonaires pour les personnes séropositives : la vaccination annuelle contre la grippe saisonnière, la vaccination contre l’infection à pneumocoque, ainsi que l’arrêt du tabac », détaillent la SFLS et la Spilf.

Recommandations des experts-es du foie

Dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 et dans les « limites des connaissances actuelles », l’Afef la Société française d’hépatologie) a publié un communiqué (12 mars) qui donne les informations suivantes aux personnes traitées par immuno-modulateurs (personnes transplantées du foie) et à celles qui sont atteintes de « maladie chronique du foie avec fibrose hépatique avancée ». « En l’absence de données en faveur d’un risque plus élevé d’infection ou de gravité/durée de l’infection à Covid-19 associé aux traitements immuno-modulateurs, il est recommandé de ne pas interrompre ces traitements dans un but préventif », écrit l’Afef. « Il convient de discuter, au cas par cas, avec les médecins spécialistes concernés de l’interruption d’un traitement immuno-modulateur chez les patients infectés ». L’Afef indique aussi qu’afin de « limiter les risques de contamination en plus de suivre les consignes classiques de lutte contre le Covid-19 (lavages réguliers des mains à l’eau et au savon et/ou utilisation d’une solution hydro-alcoolique, abandon des poignées de mains et embrassades), les consultations externes programmées dans les établissements de soins devraient être différées dans la mesure du possible et les téléconsultations privilégiées ». Enfin, pour « limiter les risques de surinfection secondaire bactérienne et de co-infection virale, il est particulièrement important d’être à jour de ses vaccinations notamment contre le pneumocoque et contre la grippe saisonnière », conclut l’Afef. Des recommandations spécifiques de la Société française de transplantation pour les personnes transplantées ont été publiées. L’Inserm a également publié un avis.

Approvisionnement des antirétroviraux

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique qu’à « ce stade, aucune indisponibilité de médicaments liée au Covid-19 » n’est « identifiée à court terme (dans les deux mois à venir) en France ». L’ANSM a d’ailleurs prévu prochainement une réunion d’information et d’échanges « sur l’impact du Covid-19 sur la couverture des besoins sanitaires des patients en produits de santé ». Des représentants-es de patients-es, des professionnels-les de santé, des représentants-es des industriels du médicament, y sont conviés-es.

Activité des services VIH

Le fonctionnement des services VIH peuvent être perturbés, d’autant que ce sont les services d’infectiologie qui sont sur le pont dans la prise en charge des personnes infectées par le Sars-CoV2. Ce contexte est d’ailleurs évoqué dans le point d’information publié récemment par l’inter Corevih d’Île-de-France (11 mars) qui s’adresse aux personnes vivant avec le VIH. « Afin de vous éviter des déplacements et des attentes en salle de consultations, des téléconsultations vont être organisées avec vos médecins par la plupart des hôpitaux. Les équipes médicales resteront bien entendu disponibles pour vous voir en cas d’urgence », indique le document. Cette réorganisation temporaire devrait logiquement concerner aussi les consultations de Prep, également assurées par ces mêmes services.

Questions éthiques

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a été saisi par le ministre de la Santé Olivier Véran en février afin de « recueillir son avis concernant les enjeux éthiques liés à la prise en charge des patients atteints de Covid-19 et aux mesures de santé publique contraignantes qui pourraient être prises dans le cadre de la lutte contre l’épidémie ». Le CCNE a rendu son avis le 13 mars. Dans son avis, le CCNE a identifié plusieurs points de tension. Par exemple, concernant l’hôpital, il attire l’attention sur le « problème des ressources rares telles que les lits de réanimation et leur équipement lourd (….) qui risquent de s’avérer insuffisantes si le nombre de formes graves est élevé », explique le site Décision santé. « En effet, la nécessité d’un tri des patients entre ceux infectés par le Covid-19 et ceux porteurs d’autres pathologies pose un questionnement éthique », note l’avis. Sur ce point, le CCNE préconise de créer des « cellules éthiques de soutien ». Elles devraient être mises en place dans les établissements pour aider les médecins obligés de choisir quels-les patients-es soigner en priorité si les services de réanimation étaient débordés par l’épidémie de coronavirus. Ces cellules fourniraient « une aide pour les décisions médicales extrêmement difficiles que pourraient être amenées à prendre certaines équipes », a expliqué le président du CCNE, Jean-François Delfraissy.

Sources d’infos utiles et fiables

Nous avons retenu plusieurs sources d’informations nationales et internationales fiables. Elles vous permettront d’approfondir certaines informations, de vérifier ce que vous pouvez lire, par ailleurs et de suivre l’évolution des recommandations officielles tout comme l’évolution de l’épidémie.

  • Site de l’OMS sur la Covid-19
  • Conseils de l’OMS aux voyageurs-ses
  • Infos générales sur le Covid-19 (en anglais) sur le site du Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC)
  • Plateforme téléphonique d’information « Nouveau coronavirus » (France). Elle est accessible au 0800 130 000 (gratuit depuis un poste fixe en France, sept jours sur sept, 24h/24). Elle permet d’obtenir des informations sur le Covid-19 et des conseils aux personnes ayant voyagé ou circulé dans une zone où le virus est présent
  • Informations aux voyageurs-ses sur le site du ministère des solidarité et de la Santé
  • Questions-réponses sur le site du gouvernement français
  • Informations et données épidémiologiques de Santé publique France
  • Informations pour les personnes vivant avec le VIH et les hépatites virales sur le site de AIDES
  • Fil d’actualité de Seronet
  • Informations sur le site de la Société française de lutte contre le sida.

 

source : ejournal

L’essai de phase III ouvert, multicentrique, prospectif, randomisé (ANRS 170-QUATUOR) a démontré à S48, la non-infériorité d’une trithérapie 4j/7 versus une trithérapie de 7/7 jours

chez 636 patients bien contrôlés sous un traitement

comprenant un  InSTI, un INNTI, ou un IP.

Les objectifs de cette sous étude virologique menée sur 120 patients étaient d’évaluer l’évolution entre l’inclusion et S48 du réservoir viral dans les cellules sanguines, de la virémie résiduelle plasmatique et de l’ARN viral dans le sperme. Les caractéristiques de la population de cette sous-étude étaient comparables à celles de la population totale de l’essai. Le niveau médian d’ADN (IQR) du VIH était de 1,8 log cp/106 PBMC (< 1,6-2,4) à J0 et de 2 (< 1,6-2,4) à S48 dans le bras 4/7 versus 1,9 (< 1,6-2,3) et 1,8 (< 1,6-2,2) dans le bras 7/7. La virémie résiduelle plasmatique était détectable à J0 et S48 dans les proportions suivantes de patients :17,3 % et 26,9 % dans le bras 4/7 et 21,9 % et 29,7 % dans le bras 7/7.

L’ARN viral dans le sperme mesuré chez 78 patients était détectable à J0 et S48 chez  2,2 % et 4,5 % dans le bras 4/7 versus 6,1 % et 9,1% dans le bras 7/7. Il n’y avait pas d’évolution significative de l’ADN total du VIH, de la virémie résiduelle plasmatique et de l’ARN viral dans le sperme entre J0 et S48 et il n’y avait aucune différence significative entre les 2 bras de comparaison.

Ainsi, ces résultats à un an ne montrant pas de différence entre le traitement intermittent et le traitement continu sont rassurants quant à la puissance de la stratégie, permettant le maintien de la suppression virologique au niveau de la virémie résiduelle, au niveau du réservoir cellulaire sanguin et au niveau du réservoir génital masculin.

source : tetu

Face au coronavirus, la grande majorité des personnes vivant avec le VIH ne sont pas plus fragiles que les autres, à condition qu’elles ne soient pas immunodéprimées, ou ne souffrent pas d’une maladie associée.

L’épidémie de coronavirus s’étend en France. Selon le bilan communiqué mercredi soir, le virus a causé la mort de 48 personnes, et 2.281 cas sont confirmés. Alors que plusieurs études tentent de dresser le portrait robot des « personnes à risques », le virus est-il une menace pour les personnes vivant avec le VIH ? La comparaison fréquente du virus avec la grippe, contre laquelle les personnes séropositives- au même titre que les personnes âgées ou les gens qui ont une maladie chronique – sont vivement encouragées à se vacciner, pourrait en tout cas le laisser penser.

Pour autant, Marc Dixneuf, directeur général de Aides,  se veut rassurant. Dans la très grande majorité des cas, le coronavirus n’est pas plus dangereux pour une personne séropositive que pour une autre personne, si la charge virale est indétectable et qu’il n’y a pas d’autre pathologie intercurrente [une maladie qui vient s’ajouter au VIH]”. Pour rappel, la charge virale est aujourd’hui considérée comme indétectable s’il y a moins de 40 à 50 copies du virus par millilitre de sang.

Pas de surrisque

Si les porteurs du VIH ont bonne fonction immunitaire, il n’y aurait donc pas de risque de contamination ou d’aggravation en cas de contamination par le coronavirus qui soit supérieur à celui des personnes en bonne santé. Radia Djebbar ajoute que “pour les personnes infectées par le VIH avec un taux de CD4 supérieur à 200/mm3, il n’y a pas de recommandation particulière. Il n’y a pas plus de risque de contamination ni de complication.

Le taux de CD4 est un marqueur de la santé du système immunitaire pour les porteurs du VIH. Si ce marqueur ainsi que celui de la charge virale sont bons, il n’y a donc pas d’inquiétude supplémentaire à avoir. “Il faut surtout dire aux gens qui ont un traitement qui marche, qui ont de bons CD4, qu’il il n’y a pas de surrisque, ni de contamination, ni de complication. On a en France plus de 80% des porteurs du VIH qui sont dans cette situation”, insiste-t-elle. 

 

Dominique Salmon-Ceron, spécialiste en maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Hôtel Dieu et à l’hôpital Cochin, ajoute que “un petit pourcentage des porteurs du VIH ont une immunodépression soit parce qu’ils ne sont pas traités, soit sont en échec thérapeutique, ou viennent de débuter un traitement. Ceux là doivent être plus vigilants. Peut-être qu’il y a un surrisque pour eux. Sans certitude pour le moment, mais c’est de la prudence.

Consignes similaires

Coordinatrice médicale à Sida Info Service, le docteur Radia Djebbar apporte aussi son expertise médicale aux écoutants qui répondent aux questions concernant le VIH/sida. Au cours du dernier mois, son équipe été appelée 93 fois pour des question concernant le coronavirus. Parmi ces appels, 70 personnes vivant avec le VIH ont téléphoné pour savoir si elles encourent des risques particuliers. Elle prévient que “comme toutes les personnes fragiles, les personnes infectées par le VIH qui ont d’autres maladies, comme une insuffisance respiratoire, du diabète, de la tension artérielle ou des problèmes cardiaques, il y a un risque plus important de contagion et de contamination. Si en plus de cela, le taux de CD4 est bas, les risques pour le malade sont plus importants.

Radia Djebbar précise que dans ce cas, “le plus important est qu’ils évitent d’être dans des rassemblements, même ceux qui comportent moins de 1000 personnes.” Sinon, les consignes sont les mêmes que pour le reste de la population à savoir :

  • se laver les mains très régulièrement
  • tousser ou éternuer dans son coude
  • utiliser un mouchoir à usage unique puis le jeter
  • saluer sans se serrer la main et éviter les embrassades
  • éviter les atmosphères confinées

Eviter les rapports sexuels ?

Ces consignes vont dans le sens des recommandations faites par la direction générale de la santé pour qui : “Il y a une mise en garde et des précautions particulières pour les personnes fragiles et âgées. Mais pas de recommandations particulières pour les personnes atteintes du VIH. Elles font partie des personnes fragiles comme toutes les personnes qui ont des pathologies. Ces personnes vulnérables sont à protéger.” Ces consignes sont efficaces pour ne pas attraper le coronavirus, mais aussi pour ne pas le diffuser, elles valent donc pour tout un chacun, et plus encore les proches de personnes fragiles. Les personnes malades doivent quant à elles rester chez elles, et porter un masque chirurgical en présence des autres.

Le coronavirus s’attrape “par les gouttelettes quand quelqu’un parle ou tousse. Celles-ci se déposent également sur les objets, et si une personne passe sa main et porte ensuite à sa bouche ou son nez, elle peut se contaminer.” Les rapports sexuels peuvent donc favoriser la propagation du coronavirus, par la proximité des corps. “Ce n’est pas la relation sexuelle en soi qui est contagieuse. C’est la proximité de deux personnes. Si une est contaminée, elle peut transmettre des gouttelettes.”, précise la coordinatrice médicale. Comme avec la grippe, on évitera donc de montrer un peu trop son affection s’il y a des doutes sur la santé de son ou sa partenaire. Au moins jusqu’à ce qu’on soit fixé sur sa contamination ou non au coronavirus.

source : JIM

Paris, le jeudi 5 mars 2020 – A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme du 8 mars prochain, l’association Aides souhaite améliorer l’accès des femmes à la Prophylaxie pré-exposition (PrEP).

Depuis que le 8 mars 1857, des ouvrières new-yorkaises ont manifesté contre leurs conditions de travail, cette date du 8 mars est devenue celle de la lutte pour les droits des femmes et l’égalité entre les sexes. Qu’importe que cette manifestation ait probablement été inventée de toutes pièces par la propagande communiste : le 8 mars est, depuis 1977, la journée internationale des droits de la femme.

Si les violences faites aux femmes seront sans doute au cœur des préoccupations de dimanche prochain, l’association de lutte contre le VIH, Aides, souhaite mettre en lumière une autre problématique, celle de l’accès des femmes à la Prophylaxie Pré-Exposition au VIH ou PrEP. Ce traitement s’est démocratisé ces dernières années chez les homosexuels masculins : avec des résultats satisfaisants puisque le nombre d’infections au VIH a baissé de 16% dans cette population en 2018 en France.

Risque accru pour les prostituées et les toxicomanes

Selon Aides, seuls 3% des utilisateurs de la PrEP sont des femmes. S’il est indéniable que les homosexuels masculins sont, depuis le début de l’épidémie, les personnes les plus exposées au VIH, l’association dénonce une sous-évaluation du risque de contamination chez les femmes. L’association rappelle ainsi qu’un tiers des nouveaux cas de VIH découverts chaque année concernent des femmes. Les migrantes, les prostituées, les toxicomanes et les transsexuels sont particulièrement exposées.

Aides demande donc qu’une campagne nationale d’information sur la PrEP soit lancée à destination de ces populations à risque, au même titre qu’à l’intention des homosexuels masculins, afin de rendre ce traitement mieux connu des femmes. Le 8 mars, les militants d’Aides se mobiliseront donc sous le slogan : « VI(H)olences : brisons nos chaînes » établissant un lien (que l’on avoue difficile à cerner) entre les violences faites aux femmes et le risque de contamination par le VIH.

La PrEP ne doit pas remplacer le préservatif

Cette promotion de la PrEP intervient alors que certains professionnels de santé insistent sur l’importance de continuer à promouvoir l’usage du préservatif, qui seul protège de toutes les infections sexuellement transmissibles. Or ces dernières années (avant même l’introduction de la PrEP) ont été marquées par une recrudescence des infections sexuellement transmissibles autres que le VIH, une tendance qui pourrait être favorisée par la PrEP selon l’analyse de certaines autorités, dont l’OMS.

Ainsi, des données récentes mises en avant par l’Organisation mondiale de la Santé indiquent que 90% des utilisateurs de la PrEP auraient contracté une MST tandis que le nombre d’IST a été multiplié par quatre ces dernières années. Cependant, la mise sous PrEP s’accompagne toujours systématiquement d’un rappel de la nécessité de ne pas abandonner le préservatif et le suivi des patients suppose un dépistage systématique des IST.

source : Den multimedia

JEUDI 20 février 2020 (HealthDay News) – Une nouvelle étude révèle que les adultes atteints du VIH ont des taux plus élevés de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) et sont diagnostiqués avec la maladie pulmonaire des années plus tôt que ceux sans VIH.

Le tabagisme peut être une des principales raisons, suggèrent les chercheurs.

« Comme les personnes vivant avec le VIH vivent plus longtemps, il est important de comprendre à quel point les autres maladies sont courantes pour garantir que des stratégies de prévention, de dépistage et de traitement peuvent être développées », a déclaré Tony Antoniou, scientifique au Li Ka Shing Knowledge Institute de l’hôpital St. Michael’s. , à Toronto.

« Alors que d’autres facteurs peuvent contribuer au développement de la MPOC chez les personnes vivant avec le VIH, notre travail souligne l’importance d’essayer d’aider nos patients séropositifs à cesser de fumer pour prévenir la BPCO en premier lieu et prévenir d’autres lésions pulmonaires chez les personnes déjà diagnostiquées. MPOC « , a déclaré Antoniou dans un communiqué de presse de l’hôpital.

Pour l’étude, les chercheurs ont analysé les taux de MPOC chez les adultes âgés de 35 ans et plus dans la province de l’Ontario, au Canada, entre 1996 et 2015. Plus de 40% des Canadiens vivant avec le VIH vivent en Ontario.

Comparés à ceux qui ne sont pas porteurs du virus du sida, les enquêtés ont découvert que les personnes vivant avec le VIH avaient un taux de BPCO 34% plus élevé et avaient reçu un diagnostic de maladie pulmonaire environ 12 ans plus tôt – âge moyen de 50 ans contre 62 ans.

Chez les femmes, le taux de MPOC était de 54% plus élevé chez celles vivant avec le VIH que chez celles qui n’en avaient pas, selon le rapport.

« La MPOC est une maladie qui s’aggrave généralement avec le temps, peut détériorer la qualité de vie d’une personne et est fortement liée au tabagisme », a déclaré Antoniou.

La BPCO affecte plus de 380 millions de personnes dans le monde et devrait devenir la quatrième cause de décès dans le monde d’ici 2030. Elle est fortement associée au tabagisme et potentiellement évitable, ont souligné les chercheurs.

Un taux de tabagisme plus élevé chez les personnes vivant avec le VIH semble expliquer leur risque accru de MPOC, ont noté les auteurs de l’étude.

L’étude a été publiée en ligne le 18 février dans la revue CMAJ Open.

source : JDD

LE VRAI DU FAUX – Sur Twitter, le directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales, François Dabis, a écrit le 28 février : « Il faut une glassnost sur l’épidémie de VIH/Sida en Russie. 37.000 décès dans l’année! » Ce chiffre est exact.

Ce nombre de décès annoncé par le directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) concerne 2018. Cité par plusieurs médias, il provient des travaux mis en avant par le Russe Vadim Pokrovski, chef du Centre fédéral scientifique et méthodologique de prévention et de contrôle du sida. Selon l’AFP, en Russie, plus de 1,1 million de personnes vivent avec le virus de l’immunodéficience humaine, ou VIH (à différencier du syndrome de l’immunodéficience acquise, ou sida, dernier stade de l’infection par le virus).

Elles seraient plus de 1,4 million en 2019, selon les données préliminaires du Centre fédéral publiées sur son site. Selon Pokrovski, 103.000 nouveaux diagnostics ont été effectués en 2018 en Russie, sur 144,5 millions d’habitants. En comparaison, la même année en France (67 millions d’habitants), 6.200 personnes ont été diagnostiquées, selon Santé publique France.

En 2019, la moitié des Russes diagnostiqués ont reçu un traitement antirétroviral

Le chiffre cité par François Dabis a été récemment cité par un youtubeur star en Russie, Iouri Doud. Sa vidéo HIV in ­Russia, publiée le 11 février, a été visionnée plus de 16 millions de fois. Et a fait exploser sur Google le nombre de recherches en russe des mots « acheter test sida ». Le nombre de personnes se présentant pour un dépistage a considérablement augmenté dans certaines villes. Et l’intérêt pour les tests à domicile a bondi. « Nous abordons les problèmes que les gens évitent ou dont ils ont honte de parler, justifie Doud. Comme l’épidémie de VIH et le sida ; seuls certains activistes en parlent. » Et pour cause : de nombreuses ONG de prévention sont qualifiées d' »agents de l’étranger » par la Russie, ce qui complique leur ­fonctionnement.

Ce coup de projecteur, salué par des hauts fonctionnaires, n’apporte pas de solution ­durable à l’épidémie. « Nous avons ­besoin ­d’actions constantes et pérennes pour ­sensibiliser au VIH, et de programmes pour systématiser les ­dépistages et les traitements », commente Alexander Goliusov, directeur pour ­l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à l’Onusida. En 2019, selon le Centre fédéral, seuls la moitié des Russes vivant avec le virus ont reçu un traitement antirétroviral, qui permet de vivre normalement et de ne plus le transmettre.

source : seronet

Aujourd’hui, Paris concentre une épidémie de VIH encore très forte (900 nouveaux cas en 2018), notamment chez des populations qui cumulent des facteurs de vulnérabilités, qui sont toujours plus précarisées et qui font l’objet de discriminations et de stigmatisations (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, personnes trans, personnes migrantes, travailleurs-ses du sexe, etc.). Devant ce constat, Paris a été à l’initiative, en 2014, d’un réseau international de villes engagées à mettre fin au sida d’ici 2030.

Cet objectif est atteignable au moyen de mesures simples favorisant l’accès à la santé et aux droits fondamentaux, pour les personnes les plus vulnérables en premier lieu, mais plus largement pour tous-tes les Parisiens-nes. Un recul politique ou financier aurait un impact dramatique pour Paris, estime le collectif d’associations, d’où sa volonté d’interpeller l’ensemble des candidats-es sur ces enjeux et de décrocher des engagements. Dans un communiqué (2 mars), les associations concernées constatent, « que les enjeux de santé restent loin d’être une priorité pour tous-tes dans cette campagne municipale ». « Nous nous inquiétons fortement de ce manque de réflexion collective, de prises d’engagements publics et de débats pour améliorer la santé des Parisiens-nes, alors même que le contexte actuel de crise de l’hôpital public et de menaces de pandémie du coronavirus devrait appeler à une vigilance toute particulière », pointent les associations dans leur communiqué. « Après plusieurs relances des différents-es candidats-es (sauf ceux-celles d’extrême-droite et/ou ceux-celles tenant des discours homophobes qui n’ont pas été sollicités-es), nous n’avons à l’heure d’aujourd’hui pu échanger et avoir des engagements qu’avec David Belliard (Europe Écologie Les Verts), Danielle Simonnet(France Insoumise) et Anne Hidalgo (PS). « La lutte contre le sida ne mérite-t-elle pas un engagement clair de tous les candidats-es, au-delà des clivages partisans ? », interrogent les associations, qui indiquent être «  encore dans l’attente de connaître les propositions que souhaitent porter Cédric Villani (ex-LREM), Agnès Buzyn (LREM) et Rachida Dati (LR) ». « Devons-nous encore le rappeler à nos futurs-es représentants-es : la santé est un enjeu primordial faisant partie intégrante des compétences de la Ville, elle ne devrait pas être reléguée en arrière-plan des priorités pour Paris, loin derrière la sécurité et la propreté ». « La Ville de Paris doit assumer son rôle en offrant des lieux et structures financières pérennes permettant le développement des offres en santé sexuelle et reproductive adaptées aux besoins de tous-tes les Parisiens-nes en portant une attention particulière aux personnes les plus éloignées du système de santé. Les associations ne peuvent assumer seules les actions et projets innovants pour répondre aux besoins de ces différents publics. Ces projets, pourtant au plus proche des enjeux de santé et des besoins, butent toujours sur une réglementation obsolète, des moyens insuffisants, et une vision de court-terme », qui contraint nombre d’acteurs-rices de la société civile à « bricoler » pour trouver les moyens nécessaires. « Nous resterons vigilants-es aux déclarations publiques des candidats-es dans les jours à venir. Candidates et candidats, nous vous appelons vivement à revoir leurs ordres de priorités : les Parisiens et Parisiennes ont droit à la santé ! », conclut le collectif associatif.

source : seronet

Dans le monde entier, plus de femmes vivent avec le VIH que d’hommes. Une étude s’est intéressée à ce qui se passait précisément dans la région Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les résultats ont été récemment publiés sur le site d’Eurosurveillance

 

L’étude a été conduite par la Dre Otilia Mårdh, du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Elle a examiné les données démographiques, les caractéristiques cliniques et les tendances concernant les femmes diagnostiquées pour le VIH dans cette région de l’OMS. Elle a repéré que dans la moitié des cas, les femmes étaient diagnostiquées tardivement. Les chercheurs-euses ont analysé les diagnostics du VIH entre 2009 et 2018, dans les 53 pays qui composent la région Europe de l’OMS. En 2018, près de 141 552 nouveaux diagnostics du VIH ont été recensés, près de 35 % concernaient des femmes. L’âge médian au diagnostic était de 37 ans : la moitié des femmes avait plus de 37 ans et l’autre moitié, mois de 37 ans. C’est dans la tranche d’âge des 30 à 49 ans que ce sont la plupart des nouveaux diagnostics. En 2018 : près de 50 000 nouveaux diagnostics ont concerné des femmes. Cette même année, 92 % des femmes ayant eu un diagnostic positif ont rapporté avoir été infectées par transmission hétérosexuelle et 7 % par usage de drogues par injection. Sur cette période, les nouveaux diagnostics ont baissé à l’Ouest, particulièrement chez les femmes migrantes. A contrario, les nouveaux diagnostics ont augmenté au centre et à l’Est de l’Europe, notamment du fait de transmissions hétérosexuelles. Ce niveau de diagnostics tardifs inquiète les experts-es. Selon cette étude, 54 % des femmes nouvellement diagnostiquées avaient un taux de CD4 inférieur à 350 CD4/mm3.

 

source : sida infoservice

Début janvier, un nouveau coronavirus a été identifié en Chine.  La maladie provoquée par ce Coronavirus a été nommée COVID-19 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle peut provoquer des difficultés respiratoires et des anomalies pulmonaires et peut dans les cas les plus sévères entraîner un décès.

Pour des informations sur le COVID-19, nous vous conseillons de téléphoner au 0 800 130 000, numéro vert ouvert 24h/24h, 7 jours sur 7. Ce dispositif permet d’obtenir des informations sur le COVID-19 et des conseils si vous avez voyagé dans une zone où circule le virus ou côtoyé des personnes qui y ont circulé.

Les PVVIH sont-elles vulnérables au Covid-19 ?

Au cours des derniers jours, de nombreuses personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ont contacté Sida info Service pour faire part de leur inquiétude.

Pour répondre aux questions qui reviennent le plus, Sida info Service a demandé son avis au docteur Jade Ghosn, médecin au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris.

 

Je suis séropositif avec une charge virale indétectable. Quelles sont les précautions à prendre ?

Dr J. Ghosn : Les mêmes que pour la population générale. Ne pas faire de bise, ne pas serrer les mains, se laver les mains à l’eau et au savon toutes les heures, éviter les lieux de rassemblement de masse. En cas de symptômes respiratoires avec fièvre, appeler le 15.

 

Mon niveau de CD4 est inférieur à 500/mm3. Est-ce que je fais partie des personnes à risques ?

Dr J. Ghosn : Un taux de CD4 < 200 est considéré comme « à risque ».

 

J’ai été en phase sida il y a longtemps. Est-ce que je fais partie des personnes vulnérables ?

Dr J. Ghosn : Si votre charge virale actuelle est indétectable et que vos CD4 actuels sont supérieurs à 200, vous ne faites pas partie des personnes vulnérables.

 

Je suis traité avec du KALETRA. Est-ce que ça me protège du coronavirus ?

Dr J. Ghosn : On ne peut pas l’affirmer en l’état actuel des connaissances.

 

Est-ce que je peux être contaminé lors de pratiques sexuelles ?

Dr J. Ghosn : À proprement parler non, mais le virus peut être présent dans la salive donc les contacts étroits [par l’inhalation de gouttelettes  – NDLR] et rapprochés peuvent être à risque. Une personne peut être contagieuse un jour avant l’apparition des symptômes.

 

Info Plus :

En cas de symptômes, suite à un séjour dans une zone d’endémie : Zones où circule activement le virus : Chine (Chine continentale, Hong-Kong, Macao), Singapour, Corée du Sud, régions de Lombardie et de Vénétie en Italie, Iran : Appeler le 15 qui évaluera la situation et proposera une réponse médicale adaptée.

Dans ce cas, ne se rendre ni chez son médecin, ni aux urgences et limiter le contact avec ses proches pour éviter une éventuelle propagation du virus avant la prise en charge médicale.