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source : seronet

Alors que l’idée d’une fragilité supérieure des personnes vivant avec le VIH face au Covid-19 s’immisce dans l’opinion, une autre rumeur tente de faire son trou : les antirétroviraux protègeraient du coronavirus les personnes séropositives sous traitement. Sans fondement scientifique, elle ne doit pas se diffuser et faire renoncer aux seules certitudes actuelles : se confiner et se protéger via les gestes barrières.

On pouvait le craindre, mais le tâtonnement (logique) des scientifiques quant à un traitement efficace contre le Covid-19, laisse la place à certaines rumeurs sur des médicaments qui pourraient « protéger » du coronavirus. Parmi elles, l’idée que les trithérapies, antirétroviraux efficaces pour contrôler le VIH, seraient à même de prémunir d’une éventuelle contamination au Covid-19. Si la question de l’éventuelle vulnérabilité supérieure des personnes vivant avec le VIH peut encore être discutée, faute de recul médical suffisant dans cette épidémie, il faut être très clair quant à une prétendue protection des antirétroviraux : c’est non ! Les personnes séropositives sous traitement anti-VIH ne bénéficient pas d’un « bouclier viral » grâce à leur traitement, qui permet simplement de contrôler la charge virale et de maintenir les défenses immunitaires.

Mais pourquoi alors ? Bruno Spire, chercheur à l’Inserm et ancien président de AIDES, l’explique : « Les traitements anti-VIH ciblent spécifiquement certaines enzymes virales du VIH, pour une grande efficacité et ne pas provoquer des effets indésirables. À partir de là, sans aucune expérimentation, il est très peu probable d’affirmer qu’on est protégé contre le Covid-19. Il n’y a aucune raison de le supposer en l’absence de données ».

Kaletra la (seule) piste hypothétique

Seul le médicament anti-VIH Kaletra (ritonavir + lopinavir) est aujourd’hui à l’étude et pourrait avoir un effet. Cet inhibiteur de protéase pourrait avoir des similitudes dans son action contre certains composés du VIH et du Covid-19, qui le rendraient intéressant à investiguer. Mais à l’heure actuelle, c’est « de l’ordre du peut-être », alerte Bruno Spire. Le chercheur veut être catégorique, à l’aune des connaissances actuelles : « Ce n’est pas parce qu’il y a une piste sur le lopinavir/ritonavir que tous les antirétroviraux sont potentiellement protecteurs ou curatifs de l’infection de ce coronavirus ».

En attendant d’avoir plus d’éléments sur une fragilité des personnes vivant avec le VIH (cette réponse donnée par le journal Le Parisien est très claire) ou une hépatite virale, les mesures sanitaires et le confinement s’appliquent de la même façon aux personnes séropositives qu’à la population générale. « Les données sur les interactions entre VIH et Covid-19 sont quasi-inexistantes, les seules recommandations sont celles du grand public. On en saura plus à l’avenir, mais d’ici là, on applique la règle générale ».

Et Bruno Spire de résumer d’une phrase : « Il va falloir observer puis comparer les chiffres d’hospitalisation et de mortalité entre personnes séronégatives et séropositives sous traitement ».

source : seronet

En ces temps troublés, les parallèles avec l’histoire demeurent des prismes plus ou moins valables d’observation du présent. Revoir la pandémie du sida des années 80 et 90 a ses limites, mais elle permet malgré tout de mettre en relief des réflexes et des postures actuelles face au Covid-19 qui font écho au VIH. Pour Gabriel Girard, chercheur en sociologie et militant contre le sida en France et au Québec, l’histoire se répète (un peu)…

« Le Covid-19 qui affecte tous les continents et frappe tous les pays européens est la plus grave crise sanitaire qu’ait connue la France depuis un siècle. » La phrase d’Emmanuel Macron, prononcée le 12 mars dernier, a suscité de nombreux remous parmi les militants-es de la lutte contre le VIH/sida. L’affirmation est plus que maladroite, car elle semble établir une hiérarchie des pandémies et de leurs victimes. Elle traduit en tous les cas la rapidité avec laquelle la mémoire des épidémies s’efface. Outre le sida, plusieurs voix se sont d’ailleurs faites entendre pour rappeler des précédents pas si lointains, mais totalement occultés, comme la grippe de « Hong-Kong » à la fin des années 1960.

La pandémie du Covid-19 est singulière par de nombreux aspects. Elle est spectaculaire par son ampleur mondiale, par sa médiatisation, mais aussi par la somme d’incertitudes qu’elle véhicule. Si le manque de recul incite à la modestie et à la prudence dans les analyses « à chaud », on peut imaginer sans peine que ses conséquences sociales et politiques seront majeures. Mais pour singulière qu’elle apparaisse, cette épidémie n’échappe pas au travail de comparaison et de mise en perspective, opérations indispensables pour tenter d’en prendre la mesure.

Dans ce cadre, et malgré des limites évidentes — tant le mode de transmission, l’ampleur de la diffusion ou le profil des populations gravement atteintes diffèrent très largement — les comparaisons avec la pandémie de VIH/sida sont fréquentes. Elles sont tentantes tant les stratégies de santé publique mises en œuvre (ou envisagées) et leur vocabulaire se ressemblent : mesures de prévention et de précaution, dépistage, traitement, réduction de la charge virale, etc. Ces comparaisons trouvent d’autant plus d’écho que certains des acteurs-rices de premier plan de la lutte contre le coronavirus sont directement issus du monde du VIH. Citons notamment Jean-François Delfraissy, Yazdan Yazdanpanah et Laetitia Atlani-Duault (au sein du « comité scientifique »), ou encore Françoise Barré-Sinoussi (présidente du « Comité analyse recherche expertise »), sans oublier les responsables et les personnels des services de maladies infectieuses des hôpitaux, en première ligne dans la prise en charge des patients-es (entre autres Gilles Pialoux, Eric Caumes ou Karine Lacombe). Mais ces transferts de savoir-faire de la lutte contre le sida sont aussi visibles à, travers les discours critiques de la gestion de l’épidémie, à l’image de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, animé par d’anciens activistes d’Act Up-Paris (1). L’expérience de la mobilisation face à une autre épidémie de grande ampleur est d’ailleurs régulièrement mise en avant par ces différents acteurs.

La lutte contre le sida est par ailleurs porteuse d’enseignements utiles, comme l’a bien souligné Françoise Barré-Sinoussi dans son interview au Monde du 24 mars. Dressant un parallèle avec les années 1980, elle pointe avec justesse la répétition des mêmes phénomènes de fausses nouvelles et d’emballements médiatiques, en particulier autour de l’attente d’une solution thérapeutique ou d’un vaccin, sur fond d’impuissance médicale. D’autres traits communs se dessinent. On pense, par exemple, à la nécessité pour nos sociétés de penser brutalement et collectivement le deuil et à la perte des êtres chers et d’inventer des rituels nouveaux par temps de crise sanitaire. On pense également à la bataille de la publicisation des chiffres, le décompte des diagnostics positifs et des morts devenant l’un des marqueurs clé de l’efficacité ou de l’échec des politiques de santé publique. Enfin, pour le Covid-19 comme pour le VIH, l’épidémie agit comme un révélateur puissant des inégalités sociales systémiques ou de l’absence de scrupules de l’industrie pharmaceutique.

Les dernières semaines soulignent trois autres leçons politiques des années sida, peut-être moins évidentes a priori.

Un risque venu « d’ailleurs »

La première concerne un enjeu pourtant central depuis le mois de janvier : la désignation de boucs-émissaires. Rien de surprenant à cela, on peut même parler là d’une réaction sociale très banale face à l’incertitude et au danger. Ce processus se manifeste de différentes manières. Par l’attribution de la responsabilité de la diffusion du virus à certaines populations d’abord : on l’a vu, les premiers échos de l’épidémie de Covid-19 en Chine ont servi de prétexte à de multiples réactions de racisme anti-asiatiques. La persévérance de Donald Trump à parler de « virus chinois » en demeure une expression flagrante (et affligeante). Des réactions souvent accompagnées d’un mépris culturel, stigmatisant, par exemple, la promiscuité homme/animal sur les marchés chinois. Renvoyer le virus à une menace venue d’ailleurs, ou à des pratiques perçues comme déviantes, est un classique des temps d’épidémie. Dans les premières années du sida, cet « ailleurs » a été géographique et moral : la maladie était vue comme venant des États-Unis et plus généralement des grandes villes, aux mœurs présumées « dissolues ». Mais ce processus a aussi consisté à désigner des catégories de la population accusées de propager le VIH dans la société, entrainant la stigmatisation de plusieurs communautés. Constater ces mécanismes de mise à l’index ne revient pas à les valider. Il s’agit surtout de les comprendre pour mieux y répondre. L’expérience du sida nous enseigne ainsi que ces réactions d’attribution de la responsabilité constituent des freins à l’adoption de mesures de précaution : puisque c’est le « virus des autres », à quoi bon s’en protéger ?

Une logique des « bons » et des « mauvais » comportements

La recherche de boucs-émissaires prend d’autres formes lorsque l’épidémie est là. Début mars, les mesures de précaution ont commencé à être publicisées en France. La « distanciation sociale » est apparue dans notre vie quotidienne sous la forme de recommandations simples : ne plus se faire la bise, ne plus se serrer la main, se laver les mains régulièrement, puis progressivement limiter les contacts — le confinement en étant l’expression la plus radicale. Très vite, des personnes et des groupes de personnes ont été accusés de ne pas appliquer correctement ou de transgresser ces recommandations. Un exemple parmi d’autres : durant la première semaine de confinement, les adeptes de la course à pied sont ainsi devenus les cibles de tous les reproches. Avec des arguments souvent moins sanitaires que moraux : pratiqué seul, le jogging présente en effet moins de risque pour le COVID-19 que d’aller faire ses courses au supermarché ! Mais en quelques jours, ces individus se sont retrouvés sous les feux de la critique, tour à tour dévalorisés (« sportifs du dimanche »), traités d’« irresponsables » ou d’« inconscients ». Au fond, à l’heure de la mobilisation générale contre le Covid-19, les joggeurs sont devenus l’archétype des « jouisseurs » individualistes, indifférents à la mobilisation collective face à la crise sanitaire.

La désignation d’individus ou de comportements « irresponsables » constitue une figure classique de la construction collective des discours de prévention. Ce mécanisme permet de tracer une frontière entre « bonnes » et « mauvaises » pratiques face au risque d’infection. Ce faisant, au-delà de l’enjeu sanitaire, s’y affirment des manières de faire société dans un contexte d’incertitude. Face au risque de transmission du VIH, les discours de prévention et de promotion du préservatif se sont largement appuyés sur ce procédé. Avec un écueil majeur, régulièrement fois pointé par les sciences sociales : la focalisation sur les pratiques individuelles occulte les conditions sociales de la prévention. Or l’expérience démontre que des pratiques considérées comme « inadaptées » du point de vue de la santé publique sont souvent parfaitement explicables si l’on prend en compte le contexte dans lequel elles interviennent.

Dans le cas du Covid-19, les contempteurs-rices du jogging se sont rarement interrogés sur les raisons qui poussent certains à courir : le besoin d’échapper à un logement exigu, la compensation d’une pratique sportive habituelle ou encore le besoin physiologique et psychologique de se dépenser. Ces différentes dimensions du rapport à l’espace et au corps sont socialement déterminées, et mériteraient d’être mieux comprises plutôt que traitées avec mépris. On pourrait évidemment poursuivre le raisonnement avec le traitement médiatique de la présupposée « mauvaise » application du confinement dans certains quartiers populaires. Dans ce cadre, mieux comprendre les réalités vécues permettrait d’adapter les mesures et de réduire les risques sanitaires avec (et non pas contre) les premiers concernés. Une voie qui s’oppose radicalement à la logique punitive, qu’elle prenne la forme d’amende ou d’incarcération. La lutte contre le sida a amplement démontré que la criminalisation des comportements est nuisible à la santé publique.

Une opportunité de réinventer la santé communautaire

L’épidémie de Covid-19 met à nu de manière brutale l’état des systèmes de santé des pays développés, fragilisés par des décennies de « réformes » néolibérales. L’« après » crise impliquera des débats et des décisions autour des orientations fondamentales de nos sociétés et de la définition de la santé comme notre bien commun. Ce contexte offre l’opportunité de repenser la place des usagers dans notre système de santé. Outre la question fondamentale de l’investissement de fonds publics vers les soins, la crise actuelle met, en effet, en évidence la nécessité d’une approche bottom-up, plus attentive aux besoins des populations. Dans ce cadre, l’héritage de la lutte contre le sida peut là aussi être éclairant, autour de la notion de santé communautaire. Si le terme « communauté » a mauvaise presse en France, il part ici d’un constat d’un constat simple : on gagne à envisager l’ancrage local de la santé, au niveau du voisinage, du quartier, du lieu de travail ou d’un environnement social et culturel partagé. Cela peut se traduire très concrètement : au cours des dernières semaines, on a, par exemple, redécouvert collectivement la nécessité de parler à ses voisins ou à ses proches pour identifier leurs besoins d’aide, en termes d’isolement social, d’accès à l’alimentation, aux soins, aux médicaments, etc. On peut déployer le même modèle à l’échelle d’enjeux ou d’identités communes, la mobilisation des communautés LGBT+ le démontre. Cette attention au « proche », à ceux et celles qui partagent notre réalité quotidienne, est au fondement même de la santé communautaire. C’est un modèle d’intervention et d’action qui valorise la connaissance fine des environnements de vie, pour mieux élaborer des réponses de santé adaptées et proportionnées, sans se substituer aux compétences des professionnel-le-s de santé, ni perdre de vue les enjeux systémiques.

Re-financer massivement l’hôpital et le système de santé est une nécessité impérieuse, que cette crise sanitaire souligne cruellement. Mais cette revendication ne s’oppose pas à un examen critique des modèles dominants, souvent très médicalo-centrés. C’est au contraire la condition pour refonder une approche pragmatique, inclusive et démocratique de la prévention, du dépistage et des soins. Les acteurs et actrices de la lutte contre le sida auront assurément un rôle à y jouer !Au terme de ces trois « leçons », rapidement brossées ici, il est difficile de proposer une conclusion. Il s’agit plutôt d’une étape de réflexion, à poursuivre avec d’autres.

 

Source : Blogs Mediapart

Dans une tribune parue aujourd’hui à l’initiative de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, 113 personnalités et 32 organisations relaient l’inquiétude des soignant-es quant à la pénurie de médicaments vitaux, tests et équipements et appellent le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour y répondre.

Communiqué de presse, Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament

Mardi 7 avril 2020 

Dans une tribune parue aujourd’hui à l’initiative de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), 113 personnalités et 32 organisations relaient l’inquiétude des soignant-es quant à la pénurie de médicaments vitaux, tests et équipements et appellent le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour y répondre.

Parmi les signataires, on compte notamment la romancière Annie Ernaux, l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo, les acteurs Virginie Efira et Niels Schneider, les réalisateurs Catherine CorsiniJustine TrietAmandine Gay, Océan et Bertrand Tavernier, les producteurs Hugues CharbonneauRémi Grellety, Marie-Ange Luciani, le compositeur Bertrand Burgalat, les chanteurs Mouss et Hakim du groupe Zebda, les philosophes Cynthia Fleury, Emilie Hache et Mathieu Potte-Bonneville, l’historienne Fanny Gallot ou encore la politologue Françoise Vergès, le président de l’association pour le droit de mourir dans la dignité Jean-Luc Roméro, la directrice générale de Sidaction Florence Thune, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, la porte-parole de l’Union Syndicale Solidaires Cécile Gondard Lalanne, entre autres.

S’y rajoutent diverses organisations comme Coronavictimes (l’Association Française des Victimes, malades et Impactés du Coronavirus Covid-19), Act Up-Paris, Aides, la CGT Sanofi ou encore de nombreuses associations de victimes de scandales sanitaires.

La diversité de ces signatures, venues du monde artistique, littéraire, philosophique, universitaire, syndical, associatif, témoigne que les pénuries de médicaments vitaux, tests et équipements de protection mobilise la société dans son ensemble. Le texte concède que « si l’ampleur de l’épidémie de COVID-19 a pu prendre les autorités de cours, les pénuries actuelles témoignent surtout de problèmes dénoncés de longue date ; la privatisation et la délocalisation de la production des biens de santé. » Les signataires demandent les mesures d’urgence nécessaires comme : « une programmation des besoins, l’identification de l’origine des matières premières des médicaments et réactifs, la réquisition des lignes de production, la réaffectation des productions non essentielles aux produits vitaux, l’importation en urgence de composants aux producteurs disponibles, une coordination européenne ».

Nous espérons que le gouvernement saura entendre cet appel en soutien à ce qu’affrontent les soignant-es et les patient-es dans les services de réanimation. 

L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament remercie chaleureusement l’ensemble des signataires pour leur mobilisation et ouvre cette tribune à toutes les signatures sur la plateforme Change.

La tribune sur la pénurie de médicaments, tests et équipements

Nous relayons l’alerte lancée par les soignant-es et les associations concernant la pénurie de matériel, de dépistage et de médicaments vitaux.

Le manque de masques ou de blouses de protection mettent en danger patients fragiles et personnels, soignant-e, technicien-nes, ménage, etc.  Le manque de dépistage empêche de connaître les personnes asymptomatiques, contribue à de nouvelles contaminations au sein de l’hôpital et retarde la prise en charge. Les pénuries de sédatifs ou d’antibiotiques amènent déjà à des utilisations parcimonieuses et une baisse de la qualité des soins. Sans ces médicaments, les patients vont mourir en souffrant, d’étouffement par exemple. Toute dignité sera piétinée.

Si l’ampleur de l’épidémie de COVID-19 a pu prendre les autorités de cours, les pénuries actuelles témoignent surtout de problèmes dénoncés de longue date ;la privatisation et la délocalisation de la production des biens de santé. Le gouvernement n’a pas pris les mesures d’urgence qui s’imposent : une programmation des besoins, l’identification de l’origine des matières premières des médicaments et réactifs, la réquisition des lignes de production, la réaffectation des productions non essentielles aux produits vitaux, l’importation en urgence de composants aux producteurs disponibles, une coordination européenne. Chaque jour qui passe aggrave la situation et menace les victimes de la pandémie.

Les personnalités signataires

  1. Aline Afanoukoé, journaliste et directrice artistique
  2. Amandine Gay, réalisatrice (« Ouvrir la voix »)
  3. Anne et Marine Rambach, scénaristes
  4. Annie Ernaux, écrivaine
  5. Artemisa Flores, docteure en sociologie, Cresppa-CNRS
  6. Arthur Harari, réalisateur
  7. Arthur Vuattoux, sociologue
  8. Aude Lalande, bibliothécaire, membre de la revue Vacarme
  9. Aurélie Olivier, directrice d’association culturelle
  10. Bertrand Burgalat, compositeur
  11. Bertrand Tavernier, réalisateur et producteur
  12. Blandine Destremeau, directrice de recherche CNRS, IRIS (UMR 8156), EHESS
  13. Callisto Mc Nulty, réalisatrice
  14. Carine Baxerres, anthropologue, chercheure à l’Institut de Recherche pour le Développement
  15. Caroline Mécary, avocate
  16. Catherine Corsini, réalisatrice (« La belle saison », « un amour impossible »)
  17. Cecil Lhuilier, activiste
  18. Cécile Gondard Lalanne, porte parole de l’Union syndicale Solidaires
  19. Céline Cantat, Sciences Po Paris
  20. Christian Andreo, directeur ADIXIO
  21. Christelle Dormoy-Rajramanan, maitresse de conférences en sociologie, Université de Lille (RECIFES/CRESPPA-CSU)
  22. Christophe Baticle, socio-anthropologue, UPJV Amiens
  23. Christophe Martet, journaliste, ancien président d’Act Up-Paris
  24. Cynthia Arra, directrice de casting, collaboratrice à la direction d’acteurs
  25. Cynthia Fleury, professeur au Conservatoire Nationales des Arts et Métiers (CNAM) et titulaire de la chaire humanité et santé
  26. Delphine Moreau, sociologue, enseignante chercheuse à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, Rennes
  27. Dimitry Dugeny, doctorant contractuel Cresppa-Labtop
  28. Elisa Rojas, Avocate
  29. Elisabeth Lebovici, historienne et critique d’art
  30. Elisabeth Perez, productrice (« La belle saison », « un amour impossible »)
  31. Emilie Hache, Maîtresse de conférences en philosophie, Université Paris Nanterre
  32. Emilie Notéris, autrice
  33. Emmanuelle Fillion, Sociologue à l’EHESP, membre du laboratoire ARENES (UMR 6051)
  34. Emmanuelle Huet-Mignaton, Présidente association AMAVEA
  35. Eric Labbé, DJ, activiste de la nuit
  36. Eve Plenel, directrice de Vers Paris Sans Sida
  37. Fabien Jobard, directeur de recherches au CNRS
  38. Fanny Chabrol, anthropologue
  39. Fanny Gallot, historienne, syndicaliste et militante féministe
  40. Florence Joshua, maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris-Nanterre
  41. Florence Thune, directrice générale de Sidaction
  42. Florence Tissot, réalisatrice
  43. Francesco Correale, CNRS Ingénieur de recherche en analyses des sources historiques et culturelles UMR 7324 CITERES –TOURS
  44. Françoise Vergès, politologue militante
  45. Fred Bladou, activiste sida, administrateur de Gaïa
  46. Frédérique Aït-Touati, historienne et metteure en scène
  47. Gianfranco Rebucini, anthropologue, chargé de recherche au CNRS (EHESS, Paris)
  48. Guy Molinier, vice-président du COREVIH Occitanie
  49. Gwen Fauchois, activiste
  50. Hakim (Zebda, Motivés), chanteur
  51. Haud Guéguen, MCF en philosophie, Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)
  52. Hourya Bentouhami, philosophe
  53. Hugues Charbonneau, producteur de films (« 120 battements par minute »)
  54. Ioana Popa, chercheur en sciences sociales, centre national de la recherche scientifique (CNRS)
  55. Isabelle Cambourakis, éditrice
  56. Isabelle Saint-Saëns, militante associative
  57. Isabelle Tillou, directrice de production
  58. Javiera Coussieu-Reyes, doctorante en sciences sociales, EHESS et Université Paris Nord
  59. Jean-Baptiste Soufron, avocat
  60. Jean-François Corty, médecin humanitaire
  61. Jean-Luc Gonneau, ancien conseiller de Paris, trésorier de France Terre d’Asile
  62. Jean-Luc Roméro-Michel, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, Ambassadeur d’une « Ile-de-France sans sida »
  63. Jérôme Martin, co-fondateur de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds)
  64. Josselin Tricou, sociologue
  65. Justine Triet, réalisatrice (« Victoria », « Sibyl »)
  66. Odile Maurin, activiste anti-capacitisme, présidente d’Handi-social
  67. Laurence de Cock, historienne
  68. Lou Sirchis, chanteuse actrice compositrice de Toybloid
  69. Ludovic Chêne, infirmier, membre du COREVIH Ile-de-France
  70. Manon Ress, Union for Affordable Cancer Treatment (UACT)
  71. Marcela Fogaça Vieira, juriste spécialisée en propriété intellectuelle et chercheuse sur les politiques du médicament
  72. Marie Moncada, ATER à l’Université de Montpellier en science politique
  73. Marie-Ange Luciani, productrice de films (« 120 battements par minute »)
  74. Marie-Sohna Condé, comédienne
  75. Marine Martin, présidente de l’APESAC
  76. Martin Dust, Cabaret de Poussière
  77. Mata Gabin, comédienne
  78. Mathieu Potte-Bonneville, philosophe
  79. Mathieu Quet, chargé de recherche à l’IRD
  80. Maud’Amour
  81. Mélanie Gourarier, anthropologue
  82. Meoïn Hagège, Sociologue, Equipe CEpiA (Clinical Episdemiology and Ageing), IMRB,  U955 Inserm-Université Paris Est Créteil
  83. Mouss (Zebda, Motivés), chanteur
  84. Natasha Lehrer, écrivaine et traductrice littéraire
  85. Nicolas Terrail, Pharmacien Praticien Hospitalier
  86. Niels Schneider, acteur
  87. Océan, réalisateur et comédien
  88. Odile Fillot, chercheuse en études sociales des sciences biomédicales
  89. Olivia Campaignolle, designer graphique
  90. Pauline Londeix, co-fondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
  91. Philippe Mangeot, ancien président d’Act Up-Paris
  92. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
  93. Philippe Pignarre, éditeur, ancien directeur de la communication dans l’industrie pharmaceutique
  94. Philippe Sopena, médecin généraliste
  95. Pierre Tévanian, philosophe
  96. Rachel Easterman-Ulmann, artiste
  97. Rémi Grellety, producteur de films (« I am not your negro »)
  98. Rose-Marie Lagrave, sociologue, directrice d’études EHESS, Paris
  99. Sabine Pakora, comédienne
  100. Sabrina Smati, Travailleuse sociale, Act Up Sud-Ouest
  101. Samira Guennif, économiste, CEPN, Université Sorbonne Paris Nord. Cdt. SG
  102. Sibylle Gollac, sociologue, chercheuse au CNRS
  103. Sophie Wahnich, historienne, directrice de recherche CNRS
  104. Sylvie Fainzang, anthropologue, Directrice de recherche à l’Inserm
  105. Sylvie Tissot, sociologue
  106. Thierry Bodin, CGT Sanofi
  107. Vanina Vignal, cinéaste
  108. Veronica Noseda, Militante de la lutte contre le sida
  109. Veronique Dimie, professeur ULB, BRuxelles, VD
  110. Vikash Dhorasoo, ancien footballeur
  111. Virginie Efira, actrice
  112. Yala Kisukidi, philosophe
  113. Yohan Bonnet, photographe

Les associations signataires

  1. Acceptess-T
  2. Act Up SO
  3. Act Up-Paris
  4. Actions Traitements
  5. AFMT
  6. Aides
  7. APESAC
  8. ARPS (Association réunionaise pour la Prévention des risques liés à la sexualité)
  9. AV5FU
  10. AVEC
  11. Avfin (aide aux victimes du finasteride)
  12. Bi’Cause
  13. CGT Sanofi
  14. Collectif Les Irrécupérables
  15. Coronavictimes (Association Française des Victimes, malades et Impactés du Coronavirus Covid-19)
  16. Dessine moi un mouton
  17. Diabète et Méchant
  18. E3M
  19. Enipse
  20. France MCS
  21. Le collectif Anti Sanofric
  22. Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, Couvent de Paname
  23. Manifeste Médicaments Bien commun
  24. Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
  25. Réseau 34 Addictologie
  26. REVAV
  27. Saint-Denis Ville au Cœur
  28. Sol en si
  29. UPGCS
  30. Vivre sans Thyroïde
  31. Women’s March Paris

 

source: institutcochin

Une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine montre que les plaquettes de patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) hébergent le VIH infectieux, malgré une thérapie antivirale combinée efficace supprimant la charge virale dans le sang. Chez ces patients, la présence de VIH dans les plaquettes est fortement corrélée à l’échec de rétablissement de réponse immune T CD4+. Les chercheurs montrent in vitro que les plaquettes peuvent propager le virus infectieux aux macrophages, l’un des réservoirs tissulaires du virus, établissant une voie alternative de dissémination du VIH vers ce type de réservoir.

Le rôle des plaquettes dans l’hémostase est bien connu, mais récemment, d’autres fonctions leurs ont été attribuées. Ainsi, les plaquettes interagissent avec des pathogènes, bactériens ou viraux. Il avait été récemment montré in vitro que les plaquettes capturaient le VIH. Les chercheurs démontrent ici la présence de VIH infectieux dans les plaquettes isolées de patients infectés par le VIH, malgré une suppression virale réussie par la thérapie antirétrovirale combinée (cART).

Reconstructions 3D d’images de plaquettes contenant du VIH. La moitié de la plaquette est montrée et les pointillés jaunes détourent la limite du plan de section. La surface et les membranes internes des plaquettes sont en vert (marquage par des anticorps anti-CD41), le virus dans des compartiments intra-plaquettaires est en rouge (marquage par des anticorps anti-p24).

Parmi les patients ayant une cART efficace sur la diminution de la charge virale, 20 à 30% sont en échec immunologique ne parvenant pas à rétablir une réponse immune correcte c’est à dire un nombre de cellules CD4+ après au moins 12 mois de traitement (dits patients non répondeurs immunologiques). Les chercheurs ont comparé les statuts immunologiques des patients ayant ou non du virus dans leurs plaquettes et montré que la présence de VIH infectieux dans les plaquettes des patients est en forte corrélation avec l’échec immunologique.

Les plaquettes sont issues des mégacaryocytes de la moelle. Les chercheurs ont également observé que les mégacaryocytes de patients en échec immunologique étaient infectés par le VIH ce qui expliquerait que les plaquettes qui en dérivent contiennent du virus. D’autre part, les plaquettes finissant leur vie en étant phagocytées par des macrophages, la transmission du VIH infectieux des plaquettes aux macrophages tissulaires a été testée in vitro : les plaquettes qui contiennent du VIH peuvent propager l’infection in vitro aux macrophages selon un processus qui peut être inhibé par l’agent thérapeutique antiplaquettaire, Abciximab.

En conclusion, cette étude met en lumière la physiopathologie du VIH en décrivant une autre voie de dissémination virale : les plaquettes jouent le rôle de transporteurs transitoires de virus infectieux, contribuant à entretenir le réservoir viral au niveau des macrophages tissulaires des patients sous traitement antirétroviral. La présence de plaquettes contenant le VIH est liée à une récupération immunologique médiocre chez les patients infectés par le VIH traités par des antirétroviraux. Elle constitue une cible potentielle pour la conception de stratégies thérapeutiques plus efficaces contre l’échec immunologique qu’on ne sait pas traiter à ce jour et sur la prévention des rechutes de l’infection.

 

source : Le Parisien

Prix Nobel de médecine en 2008, l’éminente virologue préside le nouveau comité scientifique qu’Emmanuel Macron a mis en place pour lutter contre le Covid-19.

Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel 2008 et présidente du Sidaction, se réjouit de pouvoir à nouveau mettre son expérience au service « des autres ». LP/Aurélie Ladet

Le 27 mars 2020 à 17h34

Elle jugeait déjà qu’elle vivait une retraite « hyperactive ». A 72 ans, Françoise Barré-Sinoussi n’a toutefois pas hésité quand Emmanuel Macron lui a proposé de prendre la présidence du tout nouveau Comité analyse recherche et expertise (Care). Une nouvelle instance qui réunit, depuis le 24 mars, 12 chercheurs et médecins pour conseiller le gouvernement sur les traitements et les tests contre le coronavirus.

Voilà donc cette virologue à l’Institut Pasteur engagée dans une mission comme elle en a mené tant dans sa vie. Elle qui a eu le Prix Nobel de médecine en 2008 avec le professeur Luc Montagnier pour la découverte du virus du sida en 1983, et qui préside l’association Sidaction depuis 2017. « Elle a toujours donné sans compter à la science », soulignait Élisabeth Menu, directrice de recherche à l’Inserm, qui a longtemps travaillé avec elle.

Celle que les jeunes chercheurs de son équipe à l’Institut Pasteur surnommaient, affectueusement, « mamie Nobel », repart donc au combat, comme elle l’a fait durant des années dans sa lutte contre le VIH. « La santé est la priorité numéro un, aime-t-elle à dire. Parce que sans la santé, il n’y a pas de vie. »

« À mon âge, l’expérience peut servir aux autres »

Surtout, elle se réjouit de pouvoir, malgré sa retraite, se montrer de nouveau utile à son pays. En 2015, elle confiait au magazine d’information sur le sida Transversal avoir refusé les propositions des États-Unis ou d’Australie à poursuivre son activité. Elle affirmait préférer rester en France « parce que même si j’ai ce côté recherche sans frontières, je reste attachée à mon pays, j’y ai ma vie, des amis, des relations… Je n’ai pas envie de me couper de tout ce qui m’entoure dans la dernière période de ma vie. Quand on arrive à un certain âge, comme moi, notre expérience peut servir aux autres. Il faut donc leur en faire bénéficier. »

Une belle trajectoire pour celle qui, née à Paris (XIXe), a développé sa passion pour les sciences en observant les animaux et les insectes pendant de longues journées de vacances en Auvergne. « Je pense que c’est à partir de ces observations de la nature que cette passion pour le vivant est née », racontait-elle lors d’entretiens sur France Culture.

Confrontée au défi du Covid-19, Françoise Barré-Sinoussi ne cache pas son inquiétude « face à cette épidémie qui me rappelle en bien des points beaucoup de choses douloureuses des débuts de l’épidémie de VIH sida », comme elle l’indiquait au Monde, le 24 mars. Dans cette interview, elle s’en prend directement aux « dérives » qu’elle a constatées sur le sujet.

« Ne pas donner de faux espoirs »

À commencer par l’emballement autour des travaux de l’infectiologue Didier Raoult et de son traitement à l’hydroxychloroquine. « Ne donnons pas de faux espoirs », lance-t-elle en pointant « un traitement dont l’efficacité n’a pas été prouvée de façon rigoureuse ». Avant d’ajouter, forte de son expérience face au VIH : « Faisons très attention aux effets d’annonce ».

Une chose est certaine, Françoise Barré-Sinoussi mettra tout en œuvre pour obtenir des avancées dans sa mission. Face à la difficulté pour un chercheur de réussir sa carrière, elle indiquait, en 2018, également sur France Culture : « Le parcours du combattant, je suis prête à le refaire. Le jeu en vaut la chandelle. Quoi de plus satisfaisant en fin de carrière de voir qu’on a contribué quelque part à améliorer la vie de personnes qui, en plus, nous en sont reconnaissantes ? »

source : tetu

Commercialisé par ViiV Healthcare, Dovato peut désormais être prescrit aux patients porteurs du VIH qui démarrent un traitement, avec un seul comprimé par jour.

C’est une étape importante vers la simplification des traitements contre le VIH. Le site Internet du magazine Décision & Stratégie Santé relève, dans un article publié jeudi 26 mars, la mise sur le marché français d’un nouveau médicament, Dovato. Commercialisé par la société pharmaceutique ViiV Healthcare, il associe deux inhibiteurs, le dolutégravir et la lamivudine.

D’après Philippe Hème, fondateur du blog Vi(h)vant, il s’agirait de la « première bithérapie autorisée en France ». Cependant, la première bithérapie existait déjà sous le nom de Juluca, qui associe dolutégravir et rilpivirine. Comme le précise un arrêté du ministère de la Santé et des Solidarités daté du 11 mars, ce médicament est réservé aux patients atteints du VIH âgés de plus de 12 ans, « naïfs de traitement », c’est-à-dire qui débutent un traitement, ou « pré-traités ».

Publicités ciblées

« Avec l’autorisation de mise sur le marché de Dovato, les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) peuvent, pour la première fois, démarrer leur traitement par une bithérapie en un seul comprimé à prendre une fois par jour et savent que son efficacité ne sera pas inférieure à celle d’une trithérapie malgré la diminution du nombre d’antirétroviraux », avait déclaré en juillet 2019, au moment de l’autorisation de mise sur le marché par la Commission européenne, la PDG de ViiV Healthcare, Deborah Waterhouse.

La prise de Dovato se limite à un comprimé par jour, et il est remboursable à 100 % par la Sécurité sociale. Cependant, Philippe Hème remarque avec amertume, photo à l’appui, que depuis qu’il s’est renseigné sur ce nouveau médicament, ses pages web sont « inondées de publicités pour Dovato »…

 

 

source : ANSM

L’ANSM a été alertée de difficultés d’accès dans les pharmacies en ville aux traitements Plaquenil (hydroxychloroquine) et Kaletra et son générique (lopinavir/ritonavir) pour les malades chroniques à qui ces médicaments sont destinés (VIH, lupus, polyarthrite rhumatoïde…).

A ce jour ni le Plaquenil ni le Kaletra n’ont d’indication dans la prise en charge du COVID-19 en ville (avis du Haut conseil de santé publique du 24/03/2020 ). Il n’y a donc aucune justification à leur prescription dans cette indication.

Aussi, conformément au décret du 25 mars 2020   (pris en application de « la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie du COVID-19″ ), nous demandons aux pharmaciens d’officine de ne délivrer ces médicaments que sur prescription médicale dans leurs indications habituelles, ceci afin de sécuriser leur accès aux patients qui en bénéficient pour leur traitement chronique :

Concernant la dispensation de Plaquenil (hydroxychloroquine) :

  • Plaquenil est inscrit sur la liste II des substances vénéneuses par arrêté du 13 janvier 2020, suite à une harmonisation avec les médicaments de la même classe. Vous ne devez les dispenser que sur présentation d’une ordonnance, même si les boîtes dont vous disposez ou que vous recevez ne sont pas encore étiquetées « liste II » (cadre vert)..
  • Honorez uniquement les prescriptions initiales émanant des rhumatologues, internistes, dermatologues, néphrologues, neurologues et pédiatres et les renouvellements d’ordonnance émanant de tout médecin ;
  • Respectez les mêmes modalités de prescription et de dispensation pour les préparations magistrales contenant cette substance active.

Concernant la dispensation de Kaletra ou de son générique (lopinavir/ritonavir) :

  • Honorez uniquement les prescriptions initiales hospitalières et les renouvellements d’ordonnance émanant de tout médecin, comme habituellement.

Afin de faciliter l’accès à ces médicaments, nous avons demandé aux laboratoires Sanofi Aventis, Abbvie et Mylan de livrer dès que possible et en quantités suffisantes, les grossistes-répartiteurs et les pharmacies en Plaquenil, Kaletra et son générique. Nous nous assurons auprès des laboratoires que les livraisons en pharmacies soient effectuées à hauteur des commandes habituelles.

Nous restons particulièrement attentifs à tout signalement d’indisponibilité qui pourrait être remonté.

Plus globalement, afin de garantir l’accès aux traitements pour les patients dans le contexte COVID-19, nous suivons quotidiennement et de façon très rapprochée l’état des stocks et des approvisionnements en lien étroit avec les laboratoires pharmaceutiques.

Cette surveillance concerne :

  • les médicaments dits d’intérêt thérapeutique majeur utilisés par les patients au quotidien pour la prise en charge de leurs pathologies chroniques ou aiguës ;
  • l’ensemble des traitements utilisés dans la prise en charge des patients COVID-19

Nous appelons à la responsabilité de chaque acteur de la chaîne de soins afin de garantir l’approvisionnement des traitements permettant la prise en charge des patients qui en ont ou en auront besoin.

source : seronet

Dans cette période de crise sanitaire, des difficultés et des inquiétudes peuvent exister concernant l’accès au soin. Depuis début mars, plusieurs mesures ont été prises au niveau national pour garantir la continuité des traitements, notamment pour les personnes vivant avec une maladie chronique.

Renouvellement des ordonnances en pharmacie

Un arrêté datant du 14 mars autorise les pharmaciens-nes à renouveler les ordonnances expirées pour les traitements concernant des maladies chroniques. Cette mesure vise à compenser la disponibilité moindre des professionnels-les de santé. Elle concerne tous les traitements chroniques dont l’arrêt serait préjudiciable à la santé. Pour le moment, il n’est pas certain que la Prep soit prise en compte dans cette définition. AIDES cherche des informations permettant de clarifier ce point.

Depuis le 19 mars les traitements de substitution (TSO) peuvent aussi être renouvelés en pharmacie d’officine dans les conditions suivantes : l’usager-ère doit être dans un traitement de substitution aux opiacés (méthadone sous forme de gélules, de méthadone sous forme de sirop ou de buprénorphine comprimés) depuis au moins trois mois ; avec l’accord de son médecin prescripteur, il-elle se rend dans la pharmacie d’officine mentionnée sur la prescription et en fait la demande. Chaque renouvellement d’ordonnance se fait pour 28 jours maximum. Si vous avez une ordonnance pour un de ces traitements ayant expirée ces derniers jours, et dans les conditions requises, il n’est donc pas utile de passer par votre médecin pour récupérer vos traitements chroniques lors de votre prochain passage à la pharmacie.

Accès au traitement post-exposition (TPE)

Il est toujours possible de se rendre dans les services d’urgence. Des circuits différenciés ont été aménagés dans les services afin de ne pas croiser les personnes admises pour le Covid-19. À Paris, les Cegidd de l’hôpital Saint-Louis et de Belleville continuent d’ouvrir leurs portes.

Arrêt de travail des personnes en ALD

Pour certaines personnes estimées vulnérables au Covid-19 et qui ne peuvent pas télétravailler, l’Assurance maladie propose aux personnes vivant avec une ALD de bénéficier d’un arrêt de travail préventif en ligne, sans passer par l’employeur-se via une plateforme dédiée. La durée initiale de ces arrêts est de 21 jours, et ils peuvent être déclarés rétroactivement à la date du vendredi 13 mars. Pour les personnes vivant avec le VIH, la vulnérabilité a été établie par le Haut conseil de santé publique (HCSP) en cas de VIH non contrôlé ou avec des CD4 < 200/mm3. Pour les personnes vivant avec une hépatite virale, les critères du HCSP sont le stade chronique avec cirrhose.

Suivi des soins et téléconsultation

Bon nombre de professionnels-les de santé sont actuellement mobilisés-es pour lutter contre le Covid-19. L’accès aux Cegidd peut être perturbé. Il peut être difficile dans cette situation d’accéder à une consultation. La page facebook du Kiosque infos sida / Checkpoint Paris a mis en ligne une information sur les créneaux et centres  accessibles à Paris. Des options de téléconsultation existent (consultation via téléphones/ordinateurs munis de caméra). Il est également possible de téléconsulter des médecins à travers des plateformes telles que Qare, Doctolib ou Medecindirect (liste non exhaustive).

Concernant la prise en charge des téléconsultations de médecins libéraux, le régime de prise en charge est le même que dans le parcours de soins coordonné. Sauf exceptions, le niveau de prise en charge est au maximum lorsque vous passez par votre médecin traitant. Hors parcours de soins coordonné, la prise en charge est plus faible. Des dérogations existent. C’est le cas pour des situations urgentes, lorsque votre médecin traitant est indisponible, ou lorsque que vous n’en avez pas. Pour ces deux derniers cas, vous devrez passer par une organisation coordonnée territoriale. Les informations sont disponibles sur le site Ameli.fr.

Les ordonnances reçues par mail suite à une téléconsultation doivent être données à la pharmacie au format papier. Montrer l’ordonnance directement sur son smartphone n’est pas une option. Pour les personnes ne disposant pas d’une imprimante, elles peuvent proposer, lors de la téléconsultation, de transférer directement l’ordonnance à la pharmacie, qui peut offrir de l’imprimer en officine.

Personnes en essais thérapeutiques

L’Agence nationale de sécurité du médicaemnt vient de publier un point d’information relatif aux essais en cours. Ce point propose aux chercheurs-ses porteurs-ses des projets des réponses pour la poursuite ou l’adaptation des essais au contexte actuel, afin de garantir la sécurité des participant-es. Concernant les essais programmés et n’ayant pas commencé, un report est probable.

Approvisionnement des médicaments

Aucun risque de pénurie n’a été signalé pour les antirétroviraux et antiviraux à action directe (VHC). Il a été fait mention d’un éventuel risque de tension concernant Kaletra (laboratoire AbbVie), puisque ce traitement est également utilisé dans le cadre d’essais cliniques pour lutter contre le Covid-19. Ce risque est hypothétique, car il existe un stock suffisant pour les deux indications. Néanmoins, si vous utilisez Kaletra, vous pouvez signaler toute indisponibilité rencontrée en pharmacie sur l’observatoire du TRT-5.

Besoin d’information ?

Concernant les demandes individuelles d’ordre juridique et social, la plateforme Santé Info Droits reste accessible du lundi au vendre à partir de 14 heures par téléphone (01 53 62 40 30) ou en ligne. AIDES a créé une page d’informations pour relayer ses actions pendant le confinement. L’écoute téléphonique de Sida info service (0 800 840 800) reste ouverte. C’est aussi le cas de la permanence des droits sociaux via Act-UP (06 31 34 54 23 / permanence « @ » actupparis.org).

Des numéros utiles

Pour lutter contre l’isolement (et ses risques en santé), mais aussi maintenir le soutien et l’accès aux informations en ce temps de confinement, il existe seize dispositifs d’aide à distance soutenus par Santé publique France, dont la plupart offrent information, conseils, orientation ou soutien, et d’autres davantage de l’écoute (détresse psychique) ou de l’accompagnement suivi pour les personnes vivant avec le VIH ou les hépatites virales. En voici quelques-uns…
Tabac info service : 39 89 
de 8h à 20h, du lundi au samedi
 (service gratuit + prix appel)
. Information, conseil et aide à l’arrêt du tabac. Service de coaching personnalisé par Internet.
Drogues info service : 0 800 23 13 13
 de 8h à 2h, 7j/7
 (service et appel anonymes et gratuits)
. Information, soutien, conseil et orientation pour les personnes en difficulté avec l’usage de drogues, et pour leurs proches.
Alcool info service : 0 980 980 930
 de 8h à 2h, 7j/7
 (service anonyme et gratuit + appel non surtaxé)
. Information, soutien, conseil et orientation pour les personnes en difficulté avec l’alcool et pour leurs proches.
Écoute cannabis : 0 980 980 940
 de 8h à 2h, 7j/7
 (service anonyme et gratuit + appel non surtaxé). Information, soutien, conseil et orientation pour les personnes en difficulté avec l’usage de cannabis, et pour leurs proches.
SOS Amitié France : 09 72 39 40 50
24h/24, 7j/7
 (service anonyme et gratuit + appel non surtaxé)
. Depuis 50 ans, service à l’écoute des personnes en situation de détresse. Anonymat et confidentialité.
Fil santé jeunes : 0 800 235 236
 de 9h à 23h, 7j/7
 (service et appel anonymes et gratuits)
. Accueil, écoute, information et orientation des jeunes de 12 à 25 ans.
Ligne Azur : 0 810 20 30 40
 de 8h à 23h, 7j/7 
(service anonyme et gratuit + appel non surtaxé)
. Écoute, soutien, information et orientation pour toute personne se posant des questions sur son orientation sexuelle, et pour ses proches.
Hépatites info service : 0 800 845 800
 de 8h à 23h, 7j/7 
(service et appel anonymes et gratuits)
. Information, prévention, orientation, soutien sur les hépatites.
Sida info plus : 0 800 840 800 ou 
0 800 845 800 (service et appel anonymes et gratuits). Accompagnement et suivi personnalisé des personnes séropositives
VIH info soignants : 0 810 630 515
 lundi et jeudi de 13h à 17h, 
mardi et vendredi de 9h à 13h, 
mercredi de 17h à 21h 
(service anonyme 0,06€/minute + prix appel). Des experts médicaux à l’écoute des personnes atteintes et des professionnels de santé
Asthme et allergies info service : 0 800 19 20 21
 du lundi au jeudi de 9h à 13h et de 14h à 18h, 
le vendredi de 9h à 12h (service et appel gratuits)
. Information, orientation et soutien des personnes concernées par l’asthme et les allergies.

source : aides

COMMUNIQUÉ – 24.03.2020

L’emballement médiatique pour une stratégie thérapeutique a existé dans l’histoire du sida. Parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. AIDES appelle à la plus grande prudence face à des potentielles pistes de traitement invalidés par les chercheurs-euses.

Le génie seul contre tous n’existe pas, pas plus que le complot de tous contre un seul. Ce qui est efficace c’est la démarche collective et la discussion argumentée. Parmi les enseignements à retirer de l’épidémie de sida, il y a la place des malades dans la définition des stratégies de recherche à mettre en œuvre et des stratégies thérapeutiques à recommander.

À chaque fois, la leçon à en retirer est que le travail collaboratif, entre les citoyens-nes concernés-es et les associations expertes, les soignants-es, les chercheurs-ses, ont permis de s’assurer que ce qui pouvait être une intuition de clinicien-ne s’est révélé être une stratégie essentielle pour les personnes. Faire autrement c’est perdre un temps précieux, comme d’utiliser les médias en lieu et place de la validation des autres chercheurs-euse.

Il y a eu l’exemple de la Cyclosporine en 1985 ou la pression de soignants-es et chercheurs-ses sur les décideurs-euses politique a conduit à un emballement médiatique aussi vite retombé, car sans suite sinon le décès des malades traités.

L’application de stratégies efficaces est parfois retardée de plusieurs années quand les premiers essais qui veulent vérifier les hypothèses ne sont pas montés de manière rigoureuse. Cela est vrai pour la Prep, aujourd’hui à l’efficacité prouvée et validée par la recherche en 2014. Au début des années 2000, les premiers essais élaborés étaient éthiquement inacceptables et méthodologiquement bancals. En 2004 les premiers essais ont dû être interrompus. Des années ont été perdues.

En 2012, l’intuition de l’allègement des thérapies antirétrovirales a nécessité la mise en œuvre d’un protocole rigoureux. Il s’agissait de montrer que l’on pouvait prendre moins de comprimés pour le même bénéfice thérapeutique. Il a fallu reconstruire un projet de recherche après un premier essai, montrant la pertinence et l’efficacité d’alléger le traitement, sans porter préjudice à l’efficacité. L’intuition était juste, la méthode a dû être reprise et consolidée pour le montrer.

Le cas présent avec des informations sur un traitement pour le covid-19 est un cumul de ces situations. Une urgence nationale, encore plus aigüe que pour le sida, conduit à un emballement médiatique. Une stratégie thérapeutique, peut être juste et décisive, conduit à publier des données dont le recueil ne permet de conclure à rien. Il faut donc recommencer.

« L’étude dirigée par Didier Raoult ne respecte ni les bases éthiques ni la rigueur d’un essai clinique. Les imprécisions et les ambiguïtés sur les conditions de son déroulement la rendent inexploitable en l’état. Il nous est aujourd’hui impossible d’interpréter l’effet décrit comme étant attribuable au traitement par chloroquine » a déclaré Dominique Costagliola, directrice adjointe de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, Sorbonne Université et administratrice de AIDES.

Il faut donc veiller à ne pas susciter des espoirs trop grands, allant au-delà des conclusions que l’on peut tirer des données.

Il faut aussi tout tenter, et pas une seule option, d’où l’essai européen où le choix de l’hydroxychloroquine est une hypothèse valable à tester parmi d’autres. Les autres voies thérapeutiques ne sont pas à négliger dans cette recherche. Les personnes séropositives au VIH et immunodéprimées sont susceptibles d’être parmi les plus exposées au risque covid-19, comme toutes les autres personnes vivant avec des pathologies chroniques.

 

 

source : technosciences

Au cours d’un traitement antirétroviral (TAR), le VIH se cache dans des réservoirs. L’existence de ces sanctuaires viraux explique pourquoi le TAR ne permet pas la guérison. Depuis des années, des équipes scientifiques s’efforcent de déterminer comment se créent et se maintiennent les réservoirs du VIH au cours du traitement.


Grâce à un accès exceptionnel à des échantillons de sang et à des tissus de biopsies de rectum et de ganglions lymphatiques de personnes aux stades les plus précoces d’une infection par le VIH, une équipe internationale de chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), du programme de recherche de l’armée américaine sur le VIH (États-Unis) et du centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise montre que les premiers réservoirs créés sont encore « sensibles » au cours de ces stades précoces et que leur taille peut être réduite d’environ 100 fois par le démarrage immédiat d’un traitement antirétroviral.

Dans cette étude publiée dans Science Translational Medicine, les chercheurs ont ciblé des personnes présentant une infection aigüe (stades Fiebig I et II, soit les deux premières semaines), puis les ont immédiatement soumises à un traitement antirétroviral. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur la cohorte d’infection aigüe du programme de recherche de l’armée américaine sur le VIH, RV254/SEARCH010, qui a débuté il y a 10 ans en collaboration avec le centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise.

« Commencer le traitement antirétroviral à ce stade très précoce conduit à une diminution importante et rapide de la taille des réservoirs viraux par l’élimination de grandes quantités de cellules infectées dans les tissus lymphoïdes et dans les ganglions lymphatiques de l’intestin. Ce sont des sites connus de persistance du VIH au cours du traitement », a déclaré Nicolas Chomont, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal.

« Même si les réservoirs viraux de ces personnes traitées précocement sont extrêmement petits, le virus est encore présent. Pour le moment, on pourrait dire qu’il n’y a pas d’avantage clinique. Néanmoins, les personnes traitées de façon précoce ont des réservoirs viraux 100 fois plus petits que ceux de notre groupe témoin ayant commencé plus tard le traitement antirétroviral. Donc, on pourrait raisonnablement penser qu’il sera plus facile d’éradiquer ces miniréservoirs.

Une cohorte exemplaire

Louise Leyre

Louise Leyre, première auteure de l’étude et étudiante à la maîtrise au laboratoire de Nicolas Chomont au moment de la recherche, a analysé le sang et les tissus prélevés sur ces patients aux stades les plus précoces de l’infection par le VIH. Son objectif ? Localiser où les réservoirs du VIH s’installent et persistent au cours du TAR. Des études précédentes chez des primates ont montré que les réservoirs viraux se trouvent plutôt dans les tissus lymphoïdes.

« C’est la première fois que des chercheurs ont accès au sang et à des tissus de biopsies rectales et de ganglions lymphatiques chez les mêmes patients à ce stade si précoce de l’infection. Nous devons beaucoup à ces volontaires », a mentionné M. Chomont.

Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé des échantillons de 170 patients thaïlandais aux prises avec une infection aigüe, d’un âge moyen de 27 ans et qui ont commencé un traitement antirétroviral dans un délai médian de deux jours après le diagnostic. Quatre-vingt-seize pour cent des participants (164) étaient des hommes.

Les chercheurs ont montré que les participants qui entamaient le TAR aux stades les plus précoces de l’infection (stades Fiebig de I à III) ont présenté une diminution considérable de la fréquence des cellules infectées, atteignant des taux presque indétectables dans le corps. Les rares cellules infectées ayant persisté ont été trouvées principalement dans leurs tissus lymphoïdes. L’instauration du TAR à des stades plus tardifs chez des sujets infectés (c’est-à-dire Fiebig IV ou V, ou infection chronique) n’a entraîné qu’une faible baisse de la fréquence des cellules infectées.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, approximativement 37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH à la fin de 2018. L’essentiel de ce qu’on sait du VIH provient de recherches menées dans des pays riches où prédomine le sous-type B du VIH. Ce sous-type B, toutefois, ne représente que 12 % des infections par le VIH dans le monde. Presque 50 % de toutes les personnes vivant avec le VIH ont le sous-type C. La présente étude s’est intéressée au sous-type AE, rencontré en Asie du Sud-Est.