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Source : VIH.ORG

Le programme de cette campagne s’adresse aux patients, aux professionnels de santé et aux associations de patients et poursuit l’engagement de ViiV Healthcare au-delà du médicament pour accompagner et aider les PVVIH dans leur quotidien.

Rueil-Malmaison, France, 22 septembre 2020 – ViiV Healthcare, l’entreprise internationale spécialisée dans le VIH, détenue majoritairement par GSK et dont les actionnaires sont Pfizer Inc. Et Shionogi Limited, annonce le lancement de sa campagne «Moins de VIH, plus de VIE». Un programme résolument engagé pour la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).

Aujourd’hui, les traitements du VIH permettent, pour la majorité des PVVIH, de retrouver ou conserver un bon état de santé (1,2,3). Ainsi, la qualité de vie des patients devient un enjeu majeur de la prise en charge. D’ailleurs, aux objectifs ONUSIDA – 90 % des personnes infectées dépistées, 90 % des personnes dépistées traitées, 90 % des personnes traitées contrôlées – des experts proposent d’aller plus loin et d’introduire un nouvel objectif de 90 % des patients contrôlés présentant une qualité de vie satisfaisante (4).

« Aujourd’hui, vivre avec le VIH nécessite une prise en charge globale. Pour chaque patient, un suivi individualisé et répondant à ses besoins doit être mis en place. Prendre le traitement juste et adapté, c’est l’opportunité de limiter ses préoccupations liées au VIH et de laisser plus de place à la vie dans toutes ses dimensions : sociale, psychique, physique, affective, sexuelle, etc. C’est la raison pour laquelle nous nous engageons à accompagner les personnes vivant avec le VIH, en fonction de leur histoire personnelle, afin de leur donner l’opportunité d’être acteur de leur qualité de vie. » explique Corinne Voisin-Fructuoso, Directeur Affaires Publiques, Patient Advocacy & Communication chez ViiV Healthcare…

Pour découvrir la fin de l’article, rendez-vous sur VIH.ORG

Source : RSE MAGAZINE

Alors que le seul obstacle pour le traitement de la tuberculose concerne les moyens déployés, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur la situation actuelle. L’organisation internationale explique que les objectifs pour la prévention et de traitement risquent de ne pas être atteints.

Focalisés sur le Covid-19, on oublie les maladies graves qui continuent à tuer. Une situation d’autant plus inquiétante lorsqu’il s’agit de pathologies contre lesquelles des traitements existent comme la tuberculose. L’OMS tire le signal d’alarme concernant cette maladie contre laquelle il faut continuer à se mobiliser. Car c’est grâce à des moyens importants et une mobilisation mondiale que les cas ont diminué de 9% et les morts de 14% entre 2015 et 2019. Or d’après l’organisation mondiale, les efforts actuels ne sont pas suffisants et sans réaction forte les objectifs qui avaient été fixés dans le domaine ne seront pas tenus.

« Causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis et affectant le plus souvent les poumons, la tuberculose se propage dans l’air lorsque les personnes atteintes toussent, éternuent ou crachent. Bien qu’il s’agisse d’une maladie curable, de nombreuses personnes meurent de la tuberculose et c’est l’une des principales causes de décès des personnes vivant avec le VIH. Environ 90 % des personnes qui contractent la maladie chaque année vivent dans 30 pays seulement. La plupart des personnes qui développent la maladie sont des adultes, et il y a plus de cas chez les hommes que chez les femmes » explique l’OMS.

L’an dernier, 1,4 million de personnes sont mortes de pathologies liées à la tuberculose quand dix millions de personnes l’ont contractée. Pire, sur ce total des personnes touchées, trois millions n’ont pas été officiellement diagnostiquées explique l’organisation. « La situation est encore plus grave pour les personnes atteintes de tuberculose résistante aux médicaments. En 2019, environ 465 000 personnes ont été nouvellement diagnostiquées avec une tuberculose résistante aux médicaments et, parmi elles, plus de 60 % n’ont pas pu avoir accès à un traitement. On a également constaté des progrès limités dans l’élargissement de l’accès au traitement pour prévenir la tuberculose, a déclaré l’OMS, ajoutant que le financement est un défi majeur. En 2020, le financement de la prévention, du diagnostic, du traitement et des soins de la tuberculose a atteint 6,5 milliards de dollars, soit environ la moitié de l’objectif de 13 milliards de dollars convenu par les dirigeants mondiaux en 201 » appuie le communiqué.

Et l’OMS d’expliquer directement que « les perturbations des services causées par la pandémie de Covid-19 ont entraîné de nouveaux revers, a déclaré l’agence de santé des Nations Unies. » Des morts qui devront aussi être pris en compte concernant les conséquences de la gestion de l’épidémie.

 

Source : VIH.org

La crise du Covid-19 a frappé l’hôpital public tel un tsunami. Patients vivant avec une maladie chronique et «prépeurs» pris en charge dans les services d’infectiologie, toutes et tous se sont retrouvés dans le même bateau. Une situation inédite qui a eu des conséquences non négligeables sur la santé mentale de tous les acteurs et actrices, chahutés entre risque de contamination et confinement.

Quand le pire du Covid-19 a déferlé, il a réveillé de douloureux souvenirs dans les services d’infectiologie des hôpitaux français : c’était comme se prendre «deux tsunamis à plus de 30 ans de distance», explique Nadine Trocmé (SFLS), en ouverture de la session consacrée aux impacts psychologiques du Covid 19 chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH), les prépeurs et les soignants, lors de l’e-congrès 2020 de la Société française de lutte contre le sida (SFLS).

Une impression de familiarité renforcée par le fait que beaucoup d’infectiologues ont pris la parole dans les médias. «Soudain, on ne voyait plus qu’un discours médical», explique Serge Hefez, psychiatre des hôpitaux et responsable d’ESPAS, un réseau parisien de soutien psychologique et psychiatrique pour les personnes concernées par le sida et les hépatites: «Cette irruption du risque de mort dans une société qui se veut invincible a créé le même fracas que l’irruption du VIH en son temps, en “cristallisant” les mêmes terreurs que le sida.» Mais rapidement, le vécu de l’épidémie n’est pas le même: «Très peu de mes patients VIH ont fait l’analogie entre leur expérience du VIH et leur expérience de la crise du Covid malgré tous ces signifiants identiques – «séropositivité», «test de dépistage», etc.– qui circulaient. Le VIH, c’est encore aujourd’hui le virus de l’exclusion. Et le Covid a été un virus “inclusif” en quelque sorte, malgré quelques tentatives de désignations de boucs émissaires, il a beaucoup renforcé le lien social, en nous forçant à vivre une expérience commune avec, par exemple, les plus jeunes qui doivent faire attention et se « sacrifier » pour protéger les plus âgés ; ça a aussi donné un moment de cohésion.» Les personnes séropositives suivies, qui très souvent avaient été très stigmatisées dans leur parcours de vie et de soin, se retrouvaient soudainement dans une toute autre dynamique, dans des processus de protection mutuels inédits.

Une ligne d’écoute pour répondre aux questions

Patrick Papazian, médecin sexologue à Bichat et la Pitié Salpêtrière, reste lui aussi prudent quand il s’agit de comparer la crise du VIH et celle du Covid-19, même si cette nouvelle mobilisation extraordinaire a permis l’émergence, comme dans les années 1980, des initiatives inédites. C’est ainsi que la «Ligne C», une ligne d’écoute d’initiative citoyenne, dédiée à l’information des personnes vivant avec une maladie chronique en temps de Covid-19, a vu le jour: En l’absence d’une communication claire, des personnes vivant avec une maladie chronique, les «patients-experts» bien connus dans le VIH «se sont organisés, réunis sous l’impulsion de l’université des patients, avec l’aide de médecins, parce qu’il y avait beaucoup de questions et peu de réponses directes».

Face au Sras-Cov2, les personnes vivant avec une maladie chronique, dont le VIH se sont découvertes considérées comme «fragiles», «vulnérables», on leur conseillait dans un premier temps de se confiner et de faire attention à leur santé, mais sans leur donner plus de précisions, sans savoir s’ils étaient vraiment plus exposés, sans faire de différence entre les personnes en chimiothérapie avec un cancer métastatique ou les personnes séropositives en pleine santé. «Sida info service est venu apporter son savoir-faire et très rapidement, la ligne a pu répondre aux appels, dont ceux venant de personnes vivant avec le VIH», et son compte-rendu d’expériences donne un aperçu des questionnements rencontrés par ces dernières.

Au bout du fil, beaucoup d’appelants ont ainsi exprimé de l’énervement face à l’injustice d’une «double peine», celle d’être déjà stigmatisés à cause du VIH et désormais par les rumeurs sur l’origine du Sras-Cov2 (qui ont un peu circulé au début de l’épidémie), et par la résurgence de tout un vocabulaire pesant, comme l’exprimait Serge Hefez (le testing, la séropositivité). Et plus généralement, par une nouvelle stigmatisation des personnes positives, au Covid-19 cette fois, qui a ravivé de mauvais souvenirs.

Pour Patrick Papazian, la démocratie sanitaire a été très malmenée dans cette crise: «Beaucoup de choses ont été décidées sans consulter les associations de malades ou les patients, comme les conditions de confinement, de déconfinement, le port du masque. On n’a pas travaillé avec les personnes vulnérables et fragiles, qui ont pourtant démontré qu’elles sont tout sauf fragiles, et qu’elles sont capables d’une force de mobilisation et d’action incroyable.»

Beaucoup d’utilisateurs de la Ligne C avaient des questions extrêmement concrètes: Comment renouveler son traitement? Est-il prudent d’aller à la pharmacie? Dois-je m’inquiéter de mon switch de traitement effectué trois jours avant le confinement? Comment faire un bilan sanguin dans ces condition? «Apporter des réponses précises, c’était absolument clé» pour rassurer ces patients, rapporte Patrick Papazian.

C’est d’ailleurs le point commun des professionnels de santé participants à cette table ronde. Bien qu’étant eux-mêmes fortement chamboulés par la crise (Voir notre article: L’impact du Covid-19 sur l’hôpital : l’exemple de Delafontaine, à Saint-Denis), toutes et tous ont mis en place des téléconsultations, par vidéo ou par téléphone, pour maintenir le lien et la prise en charge des patients.

IMPORTANT : Pour voir la suite de l’article, se rendre sur => VIH.org

Source : TRT-5.org

Le collectif TRT-5 est régulièrement alerté par des personnes vivant avec le VIH ou par des médecins sur la survenue régulière de ruptures d’approvisionnement de pharmacies en antirétroviraux, vaccins. Pour avoir une meilleure vision globale de ces pénuries et difficultés d’accès et afin d’en comprendre le processus, cet observatoire vous permet de nous signaler ces incidents.

Vous avez eu connaissance ou vous avez été directement concerné(e) par une difficulté d’accès ou à une rupture dans une pharmacie de ville / hospitalière.

Vous avez été confronté(e) à une des situations suivantes : vous n’avez pas pu obtenir dans un délai habituel votre traitement, vous avez dû aller dans une autre pharmacie etc.

Témoignez-en, en remplissant le questionnaire ci-dessous

Grâce au recoupement de vos différents témoignages et des données recueillies, nous serons à même de rechercher et comprendre l’origine et la cause des ruptures d’approvisionnement auxquelles vous avez été confronté(e).

À l’aide de vos témoignages nous pourrons contacter les services et institutions concernés et agir pour que vous ne soyez plus confronté(e) à des difficultés pour vous procurer votre traitement. N’hésitez pas à préciser dans le questionnaire toute réserve éventuelle sur l’utilisation des renseignements que vous apportez. Dans tous les cas, vos témoignages resteront strictement confidentiels.

Attention ! Nous ne pouvons pas nous engager à apporter de réponse directe aux difficultés rencontrées. Pour ce faire, adressez-vous aux associations de lutte contre le sida proches de chez vous, dont vous trouverez les coordonnées sur les sites des associations AIDES, Sida Info Service et ARCAT.

Pour remplir le formulaire => cliquez ici !

Le Fonctionnement de l’observatoire

Bien que moins actif aujourd’hui, l’observatoire du TRT-5 CHV continue d’être régulièrement renseigné ce qui lui permet d’avoir une vision en temps réel des problèmes rencontrés par les PVVIH, d’en discuter avec les laboratoires pharmaceutiques concernés pour en comprendre les causes et de proposer des solutions satisfaisantes.

Le questionnaire étant volontairement anonyme, le TRT-5 CHV n’a pas l’occasion de vous remercier personnellement pour avoir pris quelques instants pour y répondre. Pourtant ces retours d’informations lui sont d’une grande utilité. C’est ce message que le TRT-5 CHV tient à vous faire passer.

D’autre part, le TRT-5 CHV vous rappelle qu’en cas non-disponibilité de votre traitement dans son officine, le pharmacien peut contacter via un numéro d’urgence le laboratoire fabricant qui s’engage à livrer en 24h (48h durant les ponts et weekends) le médicament concerné sans frais supplémentaires. Ce service obligatoire ne semble pas être suffisamment utilisé, ce qui est bien regrettable car il épargne bien des soucis.

Post-scriptum

Les informations recueillies font l’objet d’un traitement informatique destiné à faciliter l’analyse des données.
Conformément à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent. Si vous souhaitez exercer ce droit et obtenir communication des informations vous concernant, veuillez vous adresser à coordination@trt-5.org
Conformément aux recommandations : www.cnil.fr

Source : TOPSANTE

Le rapport annuel de l’OMS souligne le risque de voir les efforts de lutte contre la tuberculose anéantis par la crise du coronavirus (Covid-19).

En 2019, 1,4 millions de personnes sont mortes de la tuberculose dans la monde. Cette année 2020 pourrait être marquée par une hausse de 200 000 à 400 000 morts dus à la maladie infectieuse, du fait de la pandémie de Covid-19 qui a notamment freiné la détection, et donc le soin, de nombreux cas. C’est du moins ce qui inquiète l’OMS, dans un communiqué diffusé par l’AFP.

Entre fin mars et fin avril, les notifications par semaine de malades de la tuberculose on baissé de 50% en Inde, pays le plus touché par la pathologie pulmonaire. Il s’agit de la période où le pays a imposé un confinement à ses citoyens, expliquant cette chute par une plus grande difficulté à se rendre chez le médecin. Un autre pays très marqué, l’Afrique du sud, enregistre aussi une baisse record du dépistage, entre les mois de mars et de juin.

Les pays les plus touchés sont ceux en voie de développement, où 95% des cas de tuberculose sont notifiés. La région la plus marquée est l’Asie du Sud Est, avec 44% des cas en 2019, suivie de l’Afrique qui en a concentré 25% la même année. La pathologie, qui s’attaque souvent aux poumons, fait partie des 10 premières causes de mortalité dans le monde.

UNE MALADIE QUI SE SOIGNE, MAIS QUI DOIT ÊTRE DÉTECTÉE À TEMPS

D’autre part, les personnels médicaux, les moyens techniques et financiers du monde entier sont dirigés pour lutter contre le Covid-19, ce qui représente un frein dans la lutte contre la tuberculose. Les scientifiques craignent des retards de découverte de cancers, ou encore une hausse des bébés morts-nés, suite à des soins moins accessibles en 2020.

A plus long terme, entre 2020 et 2025, l’OMS a estimé que 3 mois de confinement pourraient engendrer 6 millions d’infections supplémentaires au bacille tuberculeux et entraîner la mort d’1,4 millions de malades en plus. Soit un total de décès qui doublerait ceux enregistrés en 2019. Rappelons que si elle est détectée à temps, la tuberculose se soigne grâce à un traitement antibiotique.

Source : SERONET

Lundi 5 octobre, une conférence scientifique sur le VIH débutait à Glasgow en Écosse. Parmi les premières présentations, une étude montrait que deux-tiers des personnes vivant avec le VIH aimeraient passer en traitement longue durée injectable.

Cette étude, publiée par aidsmap, s’est faite sous forme de questionnaires en ligne proposés dans quatre pays d’Europe (France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni).

L’efficacité de la bithérapie associant les antirétroviraux cabotégravir + rilpivirine  sous sa forme injectable et à libération prolongée (une injection tous les deux mois) a été démontrée dans les essais Flair (personnes n’ayant jamais pris de traitements anti-VIH) et ATLAS (personnes ayant déjà pris des traitements anti-VIH).

Le questionnaire était mené sous l’égide du laboratoire pharmaceutique ViiV Healthcare, qui fabrique la bithérapie cabotégravir + rilpivirine sous sa forme injectable, ce qui aurait pu laisser penser à un biais dû à une forme de conflit d’intérêts, mais le même questionnaire a été mené de façon indépendante en Italie avec un taux d’intérêt encore plus marqué pour les traitements injectables soit 89 % des répondants-es.

Sur les 688 personnes vivant avec le VIH qui ont répondu au questionnaire de ViiV Healthcare, un tiers étaient des femmes, un peu moins d’un tiers avaient plus de 50 ans et 89 % avaient une charge virale indétectable. Sur le total des répondants-es, 66 % étaient intéressés-es par un traitement longue durée injectable et ce taux augmentait dans certaines sous catégories.

Ainsi parmi celles qui avaient peur de rater une prise de traitement ou qui ressentaient cette prise comme un rappel quotidien du fait de vivre avec le VIH, 79 % étaient intéressées. Parmi les personnes qui redoutaient de voir leur séropositivité révélée à cause de leur traitement, le pourcentage monte à 88 %. Enfin parmi les personnes qui avaient des effets indésirables ou des comorbidités le taux passe à 100 %.

Les avantages du traitement injectable

Les répondants-es ont également indiqué quels seraient les bénéfices d’un passage à un traitement injectable en longue durée. Le premier critère était le fait de pouvoir voyager plus facilement sans avoir à transporter un traitement en comprimés (56 %), ensuite venait le fait de diminuer les prises de médicament (53 %) puis le fait de diminuer le risque de rater une prise (51 %).

Les freins du traitement injectable pour le VIH

Parmi les freins exprimés par les répondants-es sur un éventuel passage au traitement injectable, il y avait la douleur due à l’injection en elle-même (35 %), la crainte de ne pas faire l’injection dans le bon laps de temps (33 %) et la crainte de ne pas avoir le temps de se rendre dans un hôpital tous les deux mois (32 %).

Ces résultats montrent un intérêt réel des personnes vivant avec le VIH pour ce nouveau mode d’administration des antirétroviraux qui pourrait faciliter leur quotidien et chez certaines rendre plus « légère » la vie avec le VIH. Presque 25 ans après l’arrivée des première trithérapies, c’est un pas de plus vers une meilleure qualité vie pour certaines personnes vivant avec le VIH, en lien avec le Tasp et l’allègement thérapeutique.

Source : LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN

Hier, le Conseil d’État a suspendu les dispositions d’un décret qui restreignait la liste des travailleurs vulnérables face au Covid-19 ayant droit au chômage partiel. Le gouvernement va devoir réviser sa copie.

C’est un soulagement pour les personnes de plus de 65 ans, celles ayant des antécédents cardiovasculaires, un diabète non équilibré, une pathologie chronique respiratoire ou encore une obésité, qui pourront à nouveau solliciter un chômage partiel en raison d’un risque de développer une forme grave de Covid-19. Ce droit leur avait été accordé (ainsi qu’à d’autres pathologies) dans un décret du 5 mai, avant de leur être retiré le 1er septembre, comme le stipulait un décret du 29 août.

Ce nouveau décret prévoyait de maintenir le système de chômage partiel pour les plus fragiles de la liste : c’est-à-dire « les malades atteints d’un cancer évolutif, d’une immunodépression, d’une insuffisance rénale chronique sévère, dialysés et personnes de plus de 65 ans présentant un diabète associé à une obésité ou à des complications micro ou macrovasculaires ». En revanche, les autres disparaissaient de la liste : à savoir, « les plus de 65 ans, les personnes ayant des antécédents cardiovasculaires, un diabète non équilibré, une pathologie chronique respiratoire ou encore une obésité ». Ces personnes devaient dès lors pouvoir reprendre le travail.

Des associations de patients et de professionnels de santé avaient déploré ces nouveaux critères beaucoup trop restrictifs.

Mais, saisi en référé, notamment par la Ligue nationale contre l’obésité, le Conseil d’État a suspendu, le 15 octobre, les nouveaux critères de vulnérabilité. L’instance estime que le gouvernement n’a « pas suffisamment justifié, pendant l’instruction, de la cohérence des nouveaux critères choisis », notamment le fait que le diabète ou l’obésité n’ont été retenus que lorsqu’ils sont associés chez une personne âgée de plus de 65 ans.

En l’absence d’une nouvelle décision gouvernementale, les précédents critères continuent donc de s’appliquer, a précisé la juridiction.

Olivier Véran, ministre de la Santé, a défendu le choix fait par le gouvernement fin août, invoquant la volonté de ne pas « désinsérer professionnellement » les personnes vulnérables. Mais le Conseil d’État a considéré que l’État devait « repenser le dispositif de protection à la fois en termes sanitaires et en évitant cette situation de désinsertion professionnelle », a admis Olivier Véran, en promettant de « travailler avec les associations pour faire évoluer les choses rapidement ».

Avec l’AFP.

Source : SERONET

Le congrès national de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) a débuté mercredi 7 octobre de façon virtuelle avec un mélange d’interventions pré-enregistrées et de séquences en direct. Au cœur des discussions, la crise sanitaire liée à la Covid-19 bien sûr et son impact multiple et durable sur la lutte contre le VIH/sida. Seronet a suivi les différentes présentations et revient sur les moments forts des deux premiers jours. Seconde partie.

Dépistages VIH et prescriptions Prep en chute libre

Les chiffres ont été dévoilés mardi 6 octobre, lors de la conférence de presse de lancement du congrès et ils ont été présentés jeudi 8 octobre en détail par la Dre Rosemary Dray-Spira, directrice adjointe du groupe d’intérêt scientifique Epiphare (Agence nationale de sécurité du médicament et Caisse nationale d’assurance maladie) (1) : « Depuis le début du confinement, on observe une diminution massive du nombre de tests VIH réalisés en laboratoires de ville, de l’ordre de 650 000 tests de moins qu’attendu. Même après la sortie de confinement, et compte tenu de la saturation des laboratoires d’analyses médicales, nous n’observons pas un retour aux chiffres attendus sur les taux de dépistage », explique Rosemary Dray-Spira.

Même constat concernant la Prep. Une forte baisse des délivrances de Prep a été constatée pendant et après la période de confinement liée à la crise de la Covid-19. Ainsi pendant la période de confinement, les délivrances de Prep ont chuté de 36 % par rapport à ce qui était attendu (estimation sur la base des chiffres de la même période en 2018 et 2019), passant de quelque 5 500 délivrances (par période de deux semaines) avant le confinement à environ 3 000, fin mars. Cette baisse était toujours visible entre la fin du confinement le 11 mai et le 13 septembre, avec -19 % de délivrances de Prep par rapport à l’attendu. Sur l’ensemble de la période, il y a donc eu un déficit de 27 435 délivrances de Prep par rapport à ce qui était escompté. En outre, alors que les initiations Prep étaient, avant le confinement, en hausse de 32 % par rapport à celles observées en 2019, une chute de 47 % par rapport à 2019 a été constatée pendant le confinement. Les initiations de Prep ont ensuite repris avec le déconfinement, mais n’ont pas récupéré la dynamique pré-confinement, puisque la hausse n’était que de 14 % par rapport à la même période en 2019. « L’épidémie de Covid-19 a profondément et durablement déstabilisé l’utilisation de la Prep et le recours aux tests VIH en laboratoire », a conclu Rosemary Dray-Spira.

Il ne faut pas reculer

Une table ronde a traité de « Covid et impacts socio/médico-économiques ». Florence Thune, directrice générale de Sidaction, a insisté sur le fait que l’épidémie de Covid-19 avait touché de façon disproportionnée certaines populations plus vulnérables comme les travailleurs-ses du sexe et elle a ajouté : « On s’est aussi posé beaucoup de questions sur ce qui se passait en milieu carcéral ».

Marjorie Mailland (Réseau Santé Marseille Sud) a expliqué, de son côté, les difficultés rencontrées avec certains services publics totalement inaccessibles pendant le confinement et les conséquences dramatiques chez certaines personnes : « Actuellement les services de mise à l’abri à l’hôtel sont saturés. Nous avons des personnes qui ont commencé un traitement et qui sont à la rue ».

Pierre Laporte, vice-président chargé de la solidarité au Conseil général de Seine-Saint-Denis a expliqué que son département était actuellement le plus impacté par le VIH en France, avec une augmentation du nombre de cas chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) nés à l’étranger et une forte prévalence chez les personnes issues d’Afrique sub-saharienne. « Certaines de nos compétences départementales (sur la tuberculose, les IST, le VIH) ont été régionalisées. Le département a pris contact avec Vers Paris sans sida pour entreprendre des actions auprès des HSH et des personnes issues d’Afrique sub-saharienne et des Caraïbes », a indiqué l’élu.

France Lert, présidente de Vers Paris sans sida, a souhaité recentré la discussion autour de la lutte contre le VIH. Selon elle, même si la Covid-19 pèse sur nos vies, 6 000 nouveaux diagnostics de VIH par an c’est encore trop et il ne faut pas reculer alors qu’on a tous les outils nécessaires pour mettre fin à cette épidémie. « La prévention combinée permet à la fois de soigner, mais aussi de limiter la transmission. La baisse du dépistage du VIH signifie que des personnes ne vont pas accéder aux soins ou risque d’y accéder tardivement. On ne doit pas se censurer parce qu’il ne s’agit pas d’une priorité actuelle. Le dépistage, c’est une course contre le temps pour l’individu, mais aussi pour la société. Nous avons les moyens d’agir »,  a assené la présidente de Vers Paris sans sida. Elle a ajouté qu’à l’approche du 1er décembre il est « urgent » de (re)parler du VIH au grand public.

La difficulté d’obtenir des chiffres de l’épidémie de VIH

La présentation intitulée « Les incontournables de la surveillance épidémiologique pour disposer d’indicateurs utiles à une politique de santé sexuelle » a surtout donné l’occasion à Florence Lot de Santé publique France d’expliquer toute la difficulté d’obtenir des chiffres fiables de l’épidémie de VIH en France et ce principalement du fait de la sous déclaration des découvertes VIH par les infectiologues et laboratoires. La fameuse déclaration obligatoire (2) ne semble, en réalité, pas si obligatoire que cela, puisque dans certaines régions on atteint péniblement de taux de déclaration de 50 %. Un vrai sujet qui revient chaque année et qui est encore plus problématique d’après Florence Flot. « Les laboratoires ont été très impactés par le dépistage de la Covid d’où une difficulté à participer à l’étude Labovih. On a entamé des démarches pour mettre en place une interopérabilité entre les logiciels hospitaliers et les logiciels de déclaration obligatoire mais ce genre de procédure prend du temps », a annoncé la responsable de Santé publique France.

Pas de nouveaux chiffres donc lors de ce congrès, ils seront annoncés à l’occasion du 1er décembre, mais Santé publique France prévient déjà qu’il s’agira d’une estimation fondée sur des projections en raison d’un manque flagrant de données consolidées. Dommage.

Impact psychologique : tous-tes concernés-es

La dernière table ronde proposée le 8 octobre était intitulée « Covid et impacts psychologiques chez les personnes vivant avec le VIH et prepeurs et chez les soignants : peurs, angoisses, confinement/déconfinement, épuisement, solitude, addictions, soutien … ». Vaste sujet donc et six intervenants-es qui avaient tous-tes des témoignages forts. On pourrait regretter toutefois l’absence de personnes directement concernées par le VIH et la Prep, ce qui aurait pu apporter une balance entre soignants-es et usagers-ères. Sélection de quelques témoignages :

– Josiane Phalip Lebesnerais (psychologue clinicienne à Saint-Denis) : « L’ensemble des services se sont fermés ou reconvertis en unité Covid. Certains patients étaient rassurés d’être enfin hospitalisés après avoir entendu : « Restez chez vous ». On a mis en place une cellule d’aide pour les soignants avec des maraudes dans tous les services qui étaient surpris au départ, mais se sont très vite mis à parler ».
– Patrick Papazian (médecin et sexologue à Paris) : « On a monté la Ligne C (3) en trois jours avec une quarantaine de personnes. On a failli s’épuiser au bout de six semaines car on travaillait dessus, 24h sur 24, avec une charge émotionnelle incroyable qui nous a mis au bord de l’épuisement nerveux et physique. Mais cette expérience m’a donné beaucoup d’espoir et une foi fantastique dans l’avenir, quand j’ai vu ce que des personnes qualifiées de « fragiles » avaient réussi à monter en un temps record ».
– Serge Hefez (psychiatre à Paris) : « Nous avons mis en place des téléconsultations qui nous ont appris une nouvelle forme d’écoute où je me suis retrouvé avec des patients qui étaient aussi dans mon oreille dans un rapport d’intimité ».
– Isabelle Massonat (psychologue à Lyon) : « Le manque de contact de la peau a été très important pour certains qui ont rompu le confinement pour combler ce besoin. Pour les chemsexeurs, l’occasion d’arrêter la consommation a vite été compliquée parce que les livraisons ne se sont pas arrêtées. Certains sont arrivés à des situations très dégradées ».
– Alexandre Aslan (infectiologue et sexologue à Paris) : « Mon impression est que le confinement a été plus facile à accepter que le déconfinement. Pour une fois, tout le monde était logé à la même enseigne. Certains ont consommé beaucoup de porno pendant un mois, suivi d’un grand vide. Chez les chemsexeurs, j’ai vu une recrudescence des risques et des consommations, avec des limitations sociales, comme le travail, qui n’existaient plus. Les difficultés de couple ont été parfois exacerbées et ont pu donner lieu à des violences psychologiques ».

Le temps étant limité, les échanges n’ont pas été possibles à l’issue de ces différents témoignages et on a pu sentir une certaine frustration de la part des intervenants-es.

Ce qui ressort de ce début de congrès c’est que l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19 n’a pas seulement concerné les personnes vivant avec le VIH ou exposées au VIH. Clairement les soignants-es et les acteurs-rices de terrain ont eux aussi vécu cette période inédite comme un challenge, parfois une épreuve avec tout le stress et le trauma que cela induit. Leur besoin de témoigner pendant les différentes tables rondes a montré l’effet cathartique de l’exercice.

Vous pouvez retrouver les différentes présentations et discussions en replay, pendant trois mois à compter de la date du congrès, sur le site de la SFLS.

(1) : Le groupe d’intérêt scientifique (GIS) Epiphare est une structure d’expertise publique en pharmaco-épidémiologie des produits de santé et sécurité sanitaire.
(2) : La déclaration obligatoire des nouveaux diagnostics de VIH permet le recueil et la surveillance épidémiologique.
(3) : Ligne C : ligne téléphonique destinée aux personnes vivant avec une maladie chronique inquiètes par les risques liés à la Covid-19. Numéro de téléphone : 01 41 83 43 06 (prix d’un appel local) de 9h à 17h, 7 jours sur 7. Entretien anonyme et gratuit.

Source : SERONET.info

Le congrès national de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) a débuté mercredi 7 octobre de façon virtuelle avec un mélange d’interventions pré-enregistrées et de séquences en direct. Au cœur des discussions, la crise sanitaire liée à la Covid-19 bien sûr et son impact multiple et durable sur la lutte contre le VIH/sida. Seronet a suivi les différentes présentations et revient sur les moments forts des deux premiers jours. Première partie.

La dynamique des villes sans sida

Mercredi 7 octobre, en ouverture de ce congrès 2020, après l’habituel discours de bienvenue du président de la SLFS, le Dr Pascal Pugliese, avait lieu la première table ronde sur le thème « Impacts de la Covid 19 sur la continuité de prise en charge du VIH dans les Villes sans sida ».

Élodie Aïna, la nouvelle directrice de Vers Paris Sans Sida (qui succède à Ève Plenel qui a rejoint le cabinet de la Maire de Paris comme conseillère santé, après avoir dirigé Vers Paris Sans Sida pendant trois ans) a présenté les actions entreprises à Paris pendant et après le confinement envers les populations les plus exposées au VIH. Notamment une forte communication ciblée sur les réseaux sociaux que ce soit à travers les comptes du Dr Naked (1) destinés aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ou les personnes migrantes et caribéennes à travers des campagnes vidéos traduites en 25 langues et destinées aux populations afro-caribéennes. Élodie Aïna a également parlé de l’opération « Teste-toi avant le sexe » organisée en partenariat avec AIDES avec l’envoi d’autotests de dépistage du VIH à domicile et a indiqué qu’à Paris, jusqu’à fin juillet, 550 personnes ont pu bénéficier de cette offre dont 90 % d’hommes (trois quarts de HSH, un quart d’hommes né à l’étranger). La moyenne d’âge était de 34 ans. Un tiers a été orienté vers un parcours de Prep.

À Lyon, le Dr. Jean-Michel Livrozet (président du Corevih Lyon Vallée-du-Rhône et coordinateur de Lyon sans sida) a expliqué que ses équipes ont recensé les actions mises en place par les associations membres du Corevih. Elles ont envoyé environ un millier d’autotests de dépistage du VIH, avec un annuaire actualisé des structures en s’appuyant sur les réseaux sociaux et sur le réseau Grindr. Enfin, elles ont créé des affiches pour les migrants-es en vue du déconfinement, faisant la promotion des gestes barrières et des recommandations médicales.

De son côté, Giovanna Rincon, présidente de l’association Acceptess-T, a démontré à quel point les personnes transgenres et travailleuses du sexe ont été impactées par le confinement se retrouvant, pour certaines, du jour au lendemain, sans aucun revenu et parfois même sans logement ni de quoi se nourrir. « Au déconfinement, nous avons repris les maraudes. Il y a un travail énorme pour rétablir les droits sociaux alors que les préfectures sont plus que saturées. Les expulsions continuent même pour les personnes séropositives », explique Giovanna Rincon. La question de la démocratie sanitaire a également été soulevée et c’est un vrai sujet : « À aucun moment les représentants-es des usager-ères n’ont été présents-es dans les organes décisionnaires, par exemple, au Conseil Scientifique. Cette épidémie vient rappeler que la démocratie sanitaire ne peut pas se faire sans les usager-ères. Rien n’est possible sans nous », a conclu Giovanna Rincon.

En conclusion de l’échange, Bertrand Audoin, vice-président de Iapac (2), est revenu sur certaines initiatives locales marquantes pendant le confinement et notamment à Bergame en Italie où les associations ont livré des antirétroviraux aux personnes les plus fragiles. Il mentionne aussi des dispositifs d’hébergements d’urgence pour les personnes sans domiciles fixes à Londres qui ont pu bénéficier en même temps d’une proposition de dépistages du VIH, du VHC et de la tuberculose. Lors de cette table ronde, il a été rappelé que les pouvoirs publics doivent s’appuyer sur l’expertise et le savoir-faire des acteurs-rices de terrain de la lutte contre le VIH qui ont montré qu’ils-elles avaient su faire face à cette crise sanitaire avec peu de moyens et beaucoup de bonne volonté. Il faut prolonger cette dynamique et améliorer l’articulation entre les associations, les soignants-es, les élus-es et les pouvoirs publics.

La limite de cette table ronde en direct a été le manque d’interactivité et un système de validation de questions qui a retenu seulement celles des experts-es venus-es du monde médical et aucune des experts-es associatifs-ves.

Quid de la démocratie sanitaire ?

Jeudi 9 octobre, c’est le professeur Jean-François Delfraissy qui a ouvert cette deuxième journée de congrès. On ne présente plus celui qui préside le Comité scientifique sur la Covid-19. Intitulée : « Covid, sciences, politique et société » sa présentation revenait largement sur les leçons à tirer de la lutte contre le VIH qu’il qualifie de « plus grande épidémie » de notre époque et c’est important de le rappeler car ces derniers mois, plusieurs personnalités politiques ont parlé de la Covid-19 comme de la plus grosse pandémie des 100 dernières années mettant de côté les millions de personnes décédées du sida dans le monde. Plutôt clément envers le gouvernement, le professeur Jean-François Delfraissy admet quand même l’échec du comité scientifique en matière de démocratie sanitaire : « La démocratie en santé est dans l’ADN du milieu de la lutte contre le VIH et c’est fondamental pour l’acceptabilité des décisions. Le gouvernement n’a pas voulu d’un comité citoyen », explique le professeur. Il ajoute que l’alternative pourrait se faire localement à travers des comités scientifiques dans les grandes métropoles qui incluraient des membres de la société civile. Une opportunité à saisir pour les Corevih selon lui. Par ailleurs, Jean-François Delfraissy pointe du doigt la responsabilité des médias et le manque d’éthique de la communication de celles et ceux qui facilitent la circulation de fausses informations et contribuent à faire naitre la défiance d’une partie de la population envers certaines mesures de santé publique, comme le port du masque.

Il termine sa présentation sur une note plus optimiste et espère que cette crise inédite sera l’occasion de remettre la société civile au cœur d’une nouvelle vision de la santé publique en France.

Une fusion ANRS-REACTing

La deuxième carte blanche de cette journée était donnée au professeur François Dabis, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virale (ANRS) qui a profité de cette occasion pour annoncer officiellement la fusion de l’ANRS avec le consortium REACTing (Research and Action targeting emerging infectious diseases) (3). L’ensemble formerait une nouvelle agence indépendante dans le giron de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). La nouvelle « agence de moyen et de coordination sur les maladies infectieuses et émergentes » doit être opérationnelle au premier janvier 2021, a annoncé François Dabis. D’après lui, ses missions seront centrées sur la recherche autour du VIH, des IST, des hépatites et des infections émergentes et résistantes et ce afin de pallier les faiblesses de la recherche française, la faible régulation des initiatives privées ou publiques et une recherche « mal préparée ».

Espérons que la société civile et les acteurs-rices associatifs-ves seront inclus-es dans les instances de cette nouvelle « super » agence de recherche et que le VIH et les hépatites virales ne seront pas reléguées au rang d’épidémies dépassées et du passé…

Vous pouvez retrouver les différentes présentations et discussions en replay, pendant trois mois à compter de la date du congrès, sur le site de la SFLS.

(1) : Dr Naked est un personnage fictif utilisé par l’association Vers Paris sans sida pour faire passer des messages de prévention sur les réseaux sociaux.
(2) : Iapac : International Association of Providers of Aids Care ou Association internationale des professionnels-les de la santé impliqués-es dans la prise en charge du VIH. 
(3) : REACTing (REsearch and ACTion targeting emerging infectious diseases), lancé par l’Inserm en 2013 sous l’égide d’Aviesan, est un consortium multidisciplinaire rassemblant des équipes et laboratoires d’excellence des partenaires français.

Source : THE NEW ENGLAND JOURNAL OF MEDECINE

Une vaste étude, qui vient de paraitre dans The New England Journal of Medicine (1er octobre 2020), met en évidence l’impact majeur de la vaccination contre le papillomavirus (anti-HPV), sur l’incidence du cancer du col utérin.

Le rôle de cette vaccination sur les lésions cervicales utérines de haut grade est déjà largement établi, mais cette nouvelle étude réalisée en vie réelle est importante car dotée d’un poids statistique élevé. En outre, elle établit plus précisément le lien entre vaccin quadrivalent et cancer invasif ultérieur.

Elle a été réalisée à partir de registres suédois nationaux, et a porté sur une population très large : l’ensemble des jeunes filles et jeunes femmes suédoises âgées de 10 à 30 ans, entre 2006 et 2017, soit plus d’1,6 million de femmes. L’association entre la vaccination contre le HPV et le risque de cancer invasif du col utérin a été étudiée.

Les analyses ont montré une réduction significative du risque de cancer de col de l’utérus invasif après vaccination anti-HPV. L’incidence cumulée du cancer du col de l’utérus était ainsi de 47 cas pour 100 000 personnes parmi les femmes qui avaient été vaccinées et de 94 cas pour 100.000, parmi celles qui ne l’étaient pas. Après ajustement, le rapport des taux d’incidence était de 0,37 (IC à 95%, de 0,21 à 0,57), soit une réduction de 63% en faveur de la vaccination.

En outre, la réduction était d’autant plus importante que la vaccination était réalisée jeune : – 88% [95% CI : 66-100%] chez les femmes vaccinées avant l’âge de 17 ans, contre – 53% [95% CI: 25-73%] lorsque la vaccination était initiée entre 17 et 30 ans. Les auteurs concluent que la vaccination quadrivalente contre le HPV était associée à un risque « considérablement réduit » de cancer invasif du col utérin au niveau de la population.