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Source : Mayotte Hebdo

Aujourd’hui âgée d’une cinquantaine d’années, Asma*, mère de trois enfants, a découvert sa séropositivité alors qu’elle n’avait pas 25 ans. Elle est devenue, de fait, l’un des premiers patients atteints du VIH à Mayotte. Pour elle, la maladie était réservée aux personnes aux mœurs que nombreux désigneraient comme légères. Mais sa première prise de risque a été celle de trop. Elle raconte. 

De son histoire, Asma* n’en livrera que les grandes lignes. Cette mère de famille a été dépistée séropositive 25 ans plus tôt et pourtant, aujourd’hui encore, elle tait sa maladie à la plupart de ses proches. “Pour moi, le VIH, ça n’arrivait qu’aux gens qui faisaient des bêtises”, souffle-t-elle. “J’étais vierge avant de rencontrer mon mari et je ne me suis jamais droguée. Ça ne pouvait pas tomber sur moi, je n’avais même pas eu le temps de goûter tout ce que la vie avait à me donner…”

À l’aube de sa vingtaine et au lendemain de son mariage et de son premier accouchement, un médecin conseille vivement à Asma de se faire dépister du VIH. En cause : son mari, malade, et évacué à La Réunion pour y suivre une batterie de tests sérologiques, vient de découvrir sa séropositivité. Pourtant, l’examen de la jeune mère, lui, s’avère être négatif. “On m’a conseillé de me refaire dépister quelques mois plus tard”, se souvient-elle. Finalement, la réponse tombe comme un couperet : elle n’a pas 25 ans, et Asma découvre qu’elle est porteuse du VIH. 

S’habituer à vivre avec le VIH

“J’étais tellement choquée d’apprendre la nouvelle que les mois qui ont suivi, j’ai refait plusieurs tests en changeant mon prénom pour vérifier les résultats. Je n’arrivais pas à l’accepter.” Pourtant, sa prise en charge médicale s’organise immédiatement. “J’ai été suivie par un médecin du CHM de Mamoudzou dès le début, j’ai été bien accompagnée”, reconnaît la désormais quinquagénaire.

Les premiers mois sont, pour elle, les plus difficiles à passer. Plusieurs traitements successifs lui sont prescrits, afin de déterminer celui qui se révèle être le plus efficace sur son organisme. “J’ai dû prendre beaucoup de comprimés par jour, parfois jusqu’à six ou huit avant de me coucher.” Asma perd le sommeil, l’appétit. Mais si elle ne s’alimente pas correctement, son médecin peut lui demander d’interrompre son traitement. Alors pas question d’abandonner. Et ses efforts payent. “Aujourd’hui, on a trouvé ce qui fonctionne sur moi, je n’ai plus de symptômes et j’ai même l’impression de vivre normalement”, sourit-elle. 

Petit à petit, la vie d’Asma reprend son cours. Elle et son conjoint décident même d’avoir un deuxième enfant, puis un troisième. “Mes grossesses ont été très suivies, mes enfants ont été dépistés et nous savons qu’ils vont bien, ils n’ont pas le VIH.” Aujourd’hui, une prise en charge dès la grossesse permet de réduire considérablement le risque de transmission de la mère à l’enfant : en France, moins de 1% des enfants nés de parents séropositifs sont porteurs du virus. À condition que celui-ci soit dépisté à temps chez celui et celle qui lui donneront la vie. “Mais depuis, je n’ai pas eu d’autres enfants, parce que la peur est toujours là”, reprend Asma, dont la charge virale n’est, à ce jour, pas devenue indétectable. “J’ai espoir qu’un jour ça soit le cas, ça peut toujours arriver. Mais moi, je ne me sens plus malade.”

À quelques exceptions près. Les premières années qui ont suivies son dépistage, la jeune femme garde le silence. Parce que nombreux, encore, sont les clichés qui entourent le VIH et les personnes qui vivent avec. Au bout de dix ans, elle “craque”, lorsque son père, gravement malade, menace de mourir. “J’ai porté ce fardeau pendant trop longtemps, je n’arrivais plus à le porter.” Elle le met dans la confidence, puis en parle à sa sœur. Et les premières réactions ne se font pas attendre. “On m’a dit que je mentais, on m’a demandé de montrer des tests, des ordonnances à mon nom pour prouver que c’était vrai. Personne ne comprenait que ça puisse tomber sur moi.” Finalement, la nouvelle fait son chemin dans l’entourage d’Asma. Bien que nombre de ses amis et membres de sa famille ignorent encore qu’elle est l’un des premiers cas de séropositivité à travers l’île.

* Le prénom a été modifié

Retrouvez gratuitement l’intégralité de notre dossier sur le Sida dans le dernier numéro de Mayotte Hebdo, disponible sur notre site. 

Des dépistages rapides, gratuits et anonymes 

Des dépistages de toutes les infections sexuellement transmissibles gratuits et anonymes – donc ouverts à tous les publics – sont proposés au CHM. Nariké M’sada propose également des dépistages rapides, également gratuits et anonymes, du VIH uniquement, dans ses locaux à Cavani. Ils peuvent être réalisés sans rendez-vous les lundis et mercredis (de 14h à 17h) et les samedis de 9h à 12h. Il est également possible de prendre rendez-vous en dehors de ces créneaux au 0269 62 69 73. Enfin, il est toujours possible de se faire dépister au laboratoire privé, avec une ordonnance. 

Un bus de dépistages bientôt sur les routes 

« Un programme de santé publique au service de la population de Mayotte ». D’ici avril 2021, Nariké M’Sada et ses partenaires, dont les laboratoires et le CHM, devraient mettre en service le « Bus prévention santé ». Ce centre de dépistage mobile tout équipé sillonnera toute l’île et permettra ainsi de faire reculer les inégalités liées aux déplacements et à l’éloignement des structures compétentes, le plus souvent situées à Mamoudzou. Le personnel médical à bord mènera ainsi des opérations de prévention et sensibilisation auprès d’un public le plus large possible. « Les dépistages proposés seront gratuits, anonymes et ouverts à tous, il n’y aura aucun profil prioritaire », commente Moncef Mouhoudhoire, directeur de Nariké M’Sada. Par souci de discrétion et de lutte contre la stigmatisation, le bus ne sera pas floqué aux couleurs de la lutte contre le Sida. Il sera possible d’y réaliser d’autres dépistages, comme celui du diabète ou du cancer infantile

Solène Peillard

Source :  Libération

Contestable en matière de sécurité, le projet de centralisation des données de santé des Français est inconciliable avec le respect des droits à la protection des informations personnelles, alertent des associations, personnalités publiques, syndicats des secteurs de la santé et de la défense des libertés.

Tribune.Voté fin mars 2019 dans le cadre de la loi santé et faisant suite aux annonces présidentielles, il a été décidé de mettre en œuvre un Big Brother médical : le Health Data Hub. Cette plateforme visant à centraliser l’ensemble des données de santé de plus de 67 millions de personnes veut faire avancer la recherche en santé. Déjà contestable au regard des risques en matière de sécurité, cette centralisation de l’ensemble des données de santé de la population française est inconciliable avec le respect des droits à la protection des données personnelles. En effet, l’hébergement des données du Health Data Hub repose sur le géant du numérique Microsoft, une société soumise au droit américain. Dans un courrier du 19 novembre dernier, le ministre de la Santé lui-même a reconnu que cette solution n’était pas viable. Et pour cause !

Petit rappel des faits. Dans une affaire récente portée devant la Cour de justice de l’Union européenne contre Facebook, le juge a reconnu que le droit américain ne protégeait pas les données personnelles des Européens. Risque d’accès massif aux données par les services de renseignement américains, absence d’autorité indépendante pour contrôler ces accès, défaut de droits opposables pour les citoyens, cette décision rend illicite les transferts de données vers les Etats-Unis. Suite à cette décision, Facebook a même fait pression sur l’Union européenne en menaçant d’arrêter ses services d’ici la fin de l’année.

Intérêts commerciaux et politiques

Les implications de cette décision pour les données de santé hébergées sur des clouds américains, comme le Health Data Hub, sont colossales ! Pour rappel, les données de santé constituent les informations les plus sensibles et intimes, protégées par le secret médical. Dans ce cadre, plusieurs associations et organisations voulaient obtenir l’arrêt immédiat du stockage et du traitement des données de plus de 67 millions de personnes au sein du Health Data Hub. Le 13 octobre, après plusieurs recours en urgence et un avis historique de la Cnil considérant cette solution comme néfaste, le Conseil d’Etat a considéré que le Health Data Hub ne protégeait pas les données de santé contre les intrusions du gouvernement américain. De façon critiquable, il a cependant admis que le projet pouvait prospérer dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

En réaction, le 19 novembre, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a lui aussi reconnu ces risques, tout en promettant le retrait de Microsoft mais dans un délai de deux ans ! Deux ans. Le temps pour les données, pourtant couvertes par le secret médical, d’être bradées ou accaparées par des intérêts commerciaux ou politiques. Le temps pour des accords transnationaux de permettre une régularisation des transferts des données vers les Etats-Unis, alors que les droits opposables sont d’ores et déjà ineffectifs au Health Data Hub. Le temps d’oublier les enjeux de sécurité autour des données de santé et de perdre la confiance des patients. Le temps que la réversibilité de la solution soit techniquement impossible ou financièrement trop coûteuse. La réversibilité en informatique désigne la possibilité, pour un client ayant sous-traité son exploitation à un infogérant, de récupérer ses données à l’issue d’un contrat. Le temps de faire croire que, face à l’urgence liée au Covid-19, d’autres alternatives à Microsoft n’étaient pas possibles.

Autonomie numérique

Cela serait un affront à la recherche médicale que de penser qu’elle a attendu le Health Data Hub pour lutter contre le Covid-19. Des plateformes techniques efficaces existent. Les acteurs institutionnels de la santé développent déjà des plateformes d’analyse sécurisées répondant aux besoins des chercheurs. En leur sein, des centaines de projets de recherche sont en cours, y compris sur le Covid-19. Ils développent des approches décentralisatrices qui garantissent localement le lien de confiance avec les patients.

D’autres, comme le Centre d’accès sécurisé aux données (CASD), conçoivent des solutions matérielles (hardware) pour renforcer la sécurité de bout en bout. Ces plateformes, pour la plupart centrées sur le logiciel libre et loin des intérêts extra-européens, sont protectrices des données hébergées. Leur développement est la troisième voie européenne pour l’autonomie numérique de la prochaine décennie. Nous sommes pour le développement de la recherche, et pour garder la confiance des patients, ayons foi en notre capacité à inventer et à créer.

Deux ans. Le temps pourtant opportun et nécessaire pour repenser la gouvernance du projet du Health Data Hub avec la société civile. La gouvernance doit être séparée des problématiques d’hébergement des données. Le Health Data Hub doit se limiter à sa mission historique : être un organe de régulation de l’accès aux données. Pour l’ensemble de ces raisons, nous demandons une refonte structurelle du projet Health Data Hub ainsi que le retrait immédiat de Microsoft Azure.

Signataires : Syndicat de la médecine générale (SMG) ; Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) ; Union française pour une médecine libre (UFML) ; Fédération des médecins de France (FMF) ; Intersyndicale nationale des internes (Isni) ; Association Constances ; Actions Traitements ; Les ActupienNEs ; Collectif Bas les masques ; Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds) ; Fédération SUD santé sociaux ; Union fédérale médecins, ingénieurs, cadres, techniciens (UFMICT) CGT ; Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Maison des lanceurs d’alerte ; Nothing2Hide ; Sciences citoyennes ; April, promouvoir et défendre le logiciel libre ; la Quadrature du Net (LQDN) ; le Mouton numérique ; le Mouvement ; Marie Citrini, représentante des usagers de l’AP-HP ; Didier Sicard, professeur émérite de médecine à l’université Paris-Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ; Israël Nisand, professeur émérite à l’Université de Strasbourg ; Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France (FMF) ; Anne Gervais, hépatologue, membre du Collectif inter-hôpitaux ; Sophie Crozier, neurologue, membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), membre du Collectif inter-hôpitaux ; Karim Khelfaoui, médecin généraliste ; Franck Ehooman, anesthésiste-réanimateur ; Michel Heisert, gynécologue-obstétricien ; Laurent Mauduit, journaliste, cofondateur de Mediapart ; Bernard Fallery, professeur émérite, Université de Montpellier ; Antoine Deltour, lanceur d’alerte Luxleaks ; Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB) ; Sophie Ferry Bouillon, membre du Conseil national des barreaux (CNB) ; Nathalie Martial-Braz, professeure de droit privé, université Paris-Descartes ; Sabrina Calvo, autrice, collectif Zanzibar ; Stuart Calvo, éditrice, collectif Zanzibar ; Alain Damasio, auteur, collectif Zanzibar.

InterHop est une association d’ingénieurs en informatique, médecins et juristes. Elle entend développer des communs numériques en santé, c’est-à-dire des outils alternatifs, libres et sécurisés en e-santé.

Source : Seronet

Les cancers sont une cause de décès importante chez les personnes vivant avec le VIH et depuis longtemps un niveau élevé de cancers liés au tabagisme a été observé. Une nouvelle étude américaine importante vient confirmer que le VIH est un risque, indépendant et supplémentaire, de contracter ce type de cancers chez les personnes vivant avec le VIH, et en particulier chez les femmes vivant avec le VIH.

L’étude reprise par le site d’infos Aidsmap est importante car, pour la première fois, les chercheurs-ses ont comparé de larges groupes de personnes qui ont les mêmes facteurs de risques (âge, sexe, poids, comorbidités, consommation d’alcool, drogues) en distinguant celles qui sont séropositives au VIH et celles qui sont séronégatives.

L’étude menée par la professeure Nancy Hessol de l’université de Californie à San Francisco et son équipe est fondée sur les données de 4 423 femmes entre 1984 et 2018 qui avaient participé à l’étude Women’s Interagency HIV Study (WIHS) (1) et 6 789 hommes entre 1984 à 2018 qui avaient participé à l’étude Multicenter Aids Cohort Study (MACS) (2). Environ trois quarts des participantes de l’étude WIHS et 44 % des participants de l’étude MACS étaient séropositifs-ves au VIH. La consommation de tabac était élevée dans les deux groupes : 65 % de personnes fumeuses dans le groupe WIHS et 60 % dans le groupe MACS. Au total, 406 cancers liés au tabagisme ont été diagnostiqués, en majorité des cancers du poumon/ bronche (117), du colon/rectum (52), de l’anus (52) et du foie (39).

Le taux d’incidence de ces cancers était bien plus élevé chez les femmes que chez les hommes et en particulier chez les femmes vivant avec le VIH : hommes séronégatifs : 139 sur 100 000 personnes par an ; hommes séropositifs : 270 sur 100 000 personnes par an ; femmes séronégatives : 276 sur 100 000 personnes par an ; femmes séropositives : 434 sur 100 000 personnes par an. Les taux d’incidence sont restés élevés chez les personnes vivant avec le VIH y compris après que les chercheurs-ses ont pris en compte d’autres facteurs de risques connus dans les cancers liés au tabagisme comme la durée et l’intensité de la consommation de tabac. Par ailleurs, l’incidence restait élevée y compris quand l’analyse des données s’est concentrée sur les personnes vivant avec le VIH qui ont eu accès aux nouvelles générations de traitements ARV. L’étude précise que le risque de cancer chez les personnes vivant avec le VIH était associé à un nombre de CD4 en dessous de 200/mm3 et une charge virale au-dessus de 500/ml. Les chercheurs-es n’étaient pas certains-es des causes d’incidences plus élevées chez les femmes. Les participantes avaient tendance à fumer moins que les hommes, mais des études antérieures ont montré que les femmes étaient plus sujettes à des cancers du poumon que les hommes.

« C’est une des études avec le plus grand nombre de participants-es pour examiner l’impact des cancers liés au tabagisme chez les personnes vivant avec le VIH en comparaison avec des personnes séronégatives qui ont les mêmes caractéristiques en dehors du VIH », écrit la Professeure Nancy Hessol. « Ces données appuient fortement la nécessité d’intégrer le sevrage tabagique dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH afin de réduire les risques de cancers liés au tabagisme mais aussi les risques exacerbés de comorbidités dont les maladies cardio-vasculaires (MCV), les infections pulmonaires et les pneumonies » concluent les auteurs-es de l’étude.

Références : Hessol NA et al. Risk of smoking-related cancers among women and men living with and without HIV. Aids, online ahead of print, 8 October 2020.

(1) : L’étude inter-agences sur le VIH des femmes a été créée en août 1993 pour étudier l’impact et la progression de l’infection à VIH chez les femmes. Le WIHS recrute des femmes séropositives et séronégatives.
(2) : L’étude de cohorte multicentrique sur le VIH est une étude de cohorte en cours impliquant plus de 6 000 hommes, y compris ceux infectés par le VIH, ainsi que les hommes séronégatifs. Le MACS possède quatre sites principaux : Baltimore, Pittsburgh, Los Angeles et Chicago.

 

Source : Info VIH

Contexte : Le choix du premier traitement antirétroviral est crucial, notamment en Afrique où les options alternatives peuvent être limitées et la surveillance biologique difficile. Dans une publication antérieure des résultats à S48, l’essai ADVANCE1 avait montré de bons résultats virologiques mais des interrogations concernant des prises de poids importantes.

Méthodes et Résultats :

Cet essai été mené au sein de 11 structures de prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) à Johannesburg, Afrique du Sud. Les critères d’inclusion étaient très larges : PVVIH avec charge virale > 500 cp/ml, de plus de 12 ans et de poids > 40 kg, n’ayant pas reçu d’antirétroviraux au cours des 6 derniers mois et ayant une clearance de la créatinine > 60 ml/min (> 80ml/min pour les < 19 ans).

La comparaison se fait entre trois associations antirétrovirale : dolutégravir/emtricitabine/ténofovir-alafénamide (DTG-FTC-TAF) versus  dolutégravir/emtricitabine/ ténofovir-disoproxyl (DTG-FTC-TDF) versus éfavirenz 600 mg/emtricitabine/ténofovir-disoproxyl (EFV-FTC-TDF).

Un peu plus de 1000 patients ont été inclus (351 dans chaque groupe) entre janvier 2017 et mai 2018. À S96, en intention de traiter, 79% des patients du groupe DTG-FTC-TAF ont une charge virale < 50 cp/ml, contre 78% dans le groupe DTG-FTC-TDF et 74% dans le groups EFV-FTC-TDF, permettant d’attester de la non-infériorité des régimes de traitement les uns par rapport aux autres.

Le nombre d’échecs virologiques prouvés est faible (11, 14 et 15 patients respectivement). La tolérance de l’ensemble des 3 régimes de traitement est proche, avec néanmoins un peu plus d’arrêt pour effets secondaire (3% )dans le groupe EFV que dans les deux groupes DTG (1%).

On trouve une augmentation moyenne de poids de 7,1 kg dans le groupe DTG-FTC-TAF, 4,3 Kg dans le groupe DTG-FTC-TDF et 2,3 dans le groupe avec EFV (figure), avec une gain de poids plus important chez les femmes (+8,1, +4,8 et +3,2 kg respectivement) et une obésité chez les femmes apparaissant dans les mêmes proportions (28%, 18% et 12% respectivement).

Une analyse de sensibilité excluant les femmes ayant eu une grossesse en cours d’essai n’affecte pas les résultats. Le gain de poids reste important chez les participants ayant des CD4 élevés à l’inclusion. Le petit gain de densité osseuse apparaissant sous DTG-FTC-TAF par rapport aux autres groupes semble plus en relation avec la prise de poids et le remodelage osseux qu’avec un effet propre du TAF.

Conclusions et commentaires :

Les résultats à 96 semaines viennent conforter la bonne efficacité de tous les régimes utilisés et un faible nombre d’échecs virologique, une bonne tolérance globale en dehors de la prise de poids, particulièrement préoccupante chez les femmes recevant dolutégravir et ténofovir alafénamide. Le fait que la courbe de poids continue à progresser à S 96, même si la pente est moindre qu’à S 48, parait particulièrement préoccupant !

Dr Cédric Arvieux

  1. Venter WDF, Moorhouse M, Sokhela S, et al. Dolutegravir plus two different prodrugs of tenofovir to treat HIV. N Engl J Med 2019; 381: 803–15.

Références

  • Dolutegravir with emtricitabine and tenofovir alafenamide or tenofovir disoproxil fumarate versus efavirenz, emtricitabine, and tenofovir disoproxil fumarate for initial treatment of HIV-1 infection (ADVANCE): Week 96 results from a randomised, phase 3, non-inferiority trial | Lancet HIV . 2020 Oct;7(10):e666-e676
    Willem D F Venter, et al.

Source : Seronet

On le sait, le Tasp (traitement comme prévention), ça marche ! Une personne vivant avec le VIH sous traitement avec une charge virale indétectable ne transmet pas le VIH, c’est un consensus scientifique depuis les résultats de l’étude Partner et c’est même devenu un slogan U=U (undetectable = untransmittable) dans les pays anglo-saxons et I=I (indétectable = intransmissible) dans les pays francophones. Mais quel impact a ce message sur une des communautés les plus touchées par le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ? Une étude récente répond à cette question.

L’étude en question a été publiée dans le journal of Aids Patient Care et reprise dans un article du site d’infos VIH Aidsmap. Une équipe de chercheurs-es, menée par le Dr Jonathon Rendina de l’Université de New York, a voulu savoir comment le message « U=U » impactait l’estime de soi des hommes gays et bisexuels vivant avec le VIH et leur perception de la stigmatisation liée au VIH dans la société.

Pour répondre à ces questions, ils-elles ont conçu un questionnaire en ligne destiné aux HSH séropositifs. Le questionnaire a été largement diffusé, à travers les réseaux sociaux et les applications de rencontres pour hommes qui cherchent des hommes, à partir du début de l’année 2018 et jusqu’à fin 2019. Au final, les chercheurs-es ont récolté les données de 30 361 participants avec un âge moyen de 38 ans.

Se sentir mieux par rapport à son statut sérologique

Ce sont 85 % des participants qui ont déclaré avoir une charge virale indétectable, 10 % ont dit qu’elle était détectable et 5 % n’étaient pas certains de leur niveau de charge virale au moment de remplir le questionnaire. Les données récoltées montrent, sans ambiguïté, l’aspect bénéfique du message U=U chez les participants. Presque 82 % des répondants ont déclaré que le message U=U leur permettait de se sentir mieux par rapport à leur statut sérologique, y compris 59 % qui ont déclaré se sentir beaucoup mieux depuis qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient pas transmettre le VIH.

En ce qui concerne la stigmatisation liée au VIH et la sérophobie, 79 % des répondants pensent que faire connaitre ce message au plus grand nombre permettrait de réduire la stigmatisation, tandis que 18 % pense que ça n’aurait pas d’impact. Les résultats de cette étude montrent que les participants avec une charge virale indétectable sont ceux qui sont le plus réceptifs au message U=U et ceux qui considèrent le plus leur observance au traitement comme « excellente ». D’autres facteurs associés à une bonne adhésion au message U=U sont le fait d’être en couple séro-différent, d’avoir des partenaires multiples ou des relations sexuelles sans préservatif.

Préconiser une large diffusion du message U=U par les professionnels de santé

La majorité des participants, 71 %, a déclaré qu’elle connaissait le slogan « U=U » tandis que 24 % n’en avaient jamais entendu parler. Les sources d’informations principales du message « U=U » étaient des sites d’informations spécialisés dans le VIH (55 %) et des profils d’utilisateurs d’applications de rencontres (51 %). Deux tiers des répondants ont déclaré qu’ils avaient déjà discuté de la charge virale et du risque de transmission avec un-e professionnel-le de santé.

Les auteurs-es de l’étude préconisent une large diffusion du message « U=U » par les professionnels-les de santé, que ce soit auprès des personnes séronégatives pour lutter contre la sérophobie, mais aussi et surtout chez les personnes vivant avec le VIH pour renforcer leur estime de soi, leur confiance en soi et leur motivation à bien prendre leur traitement pour atteindre une charge virale indétectable et maintenir ce seuil.

Source et références : Rendina HJ et al. Treatment is more than prevention: perceived personal and social benefits of Undetectable = Untransmissable messaging among sexual minority men living with HIV. Aids Patient Care and STDs, 34: 444-51, 2020 (open access).

Source : Medscape

France— La plus forte demande en vaccins contre la grippe cette année a généré des pénuries dans de nombreuses pharmacies. Pour y faire face, le gouvernement a constitué pour la première fois un stock d’État de plus de 2 millions de doses de vaccins importés. Ce stock a commencé à être distribué, dans un premier temps pour les EHPAD et les établissements de santé, puis pour les personnes en ville disposant d’un bon de vaccination

Une année particulière

Atteindre une bonne couverture vaccinale contre la grippe est particulièrement important cette année, afin de ne pas surcharger le système de santé déjà débordé par la pandémie liée au SARS-CoV-2 et d’éviter les co-infections grippe-COVID-19. Les Français ont compris cet enjeu et sont bien plus nombreux qu’habituellement à vouloir se faire vacciner. Afin de gérer les stocks de vaccins et d’assurer en priorité la vaccination des personnes les plus susceptibles de faire une forme grave de grippe ou de la transmettre à des personnes fragiles, les vaccins sont pour l’instant réservés aux :

  • Personnes ciblées par les recommandations vaccinales contre la grippe,
  • Professionnels de santé libéraux,
  • Professionnels des établissements de santé et du champ médico-social.

Après plus d’un mois de campagne de vaccination, on constate que la priorisation des populations cibles est bien respectée. Cependant, l’ensemble des doses pré-commandées, par les officines et par les établissements de santé ou médico-sociaux, ont été livrées et elles devaient être presque toutes dispensées à la fin du mois de novembre, a indiqué le gouvernement[1]. Pour sa part, l’Union syndicale des pharmaciens d’officine (USPO) alertait déjà d’une pénurie de vaccins contre la grippe dans les officines début novembre. Le stock constitué pour la première fois cette année par l’État, de plus de 2 millions de doses de vaccins, est donc plus que bienvenu.

À quoi sert un stock d’État ?

Les pharmaciens d’officine se fournissent directement en vaccins contre la grippe auprès des laboratoires, en passant commande au printemps pour l’hiver suivant. Face à la situation exceptionnelle que nous vivons, une plus forte demande était prévisible cette année. L’État a donc commandé son propre stock de vaccins afin de compenser les insuffisances du canal d’approvisionnement habituel des officines, indique un communiqué du ministère.

Quels vaccins ont été stockés ?

Les vaccins stockés par l’État proviennent de marchés étrangers :

  • Fluzone® HD : vaccin tétravalent hautement dosé indiqué chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Importé des USA, il est conditionné en boîtes de 10 doses sans aiguille.
  • Vaxigrip® Tetra : vaccin quadrivalent à dose standard importé de Finland, conditionné en boîtes de 10 doses.
  • Influsplit® Tetra (équivalent du vaccin Fluarix® Tetra) : vaccin quadrivalent à dose standard initialement destiné au marché allemand, conditionné en boîtes de 10 doses.
  • Fluenz® Tetra : vaccin quadrivalent en suspension pour pulvérisation nasale réservé aux enfants de 2 à 17 ans ciblés par les recommandations vaccinales en vigueur.

Fanny Le Brun

Source : LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN

Alors que les traitements de l’hépatite C sont redoutablement efficaces, on n’a jamais été aussi proche d’une éradication possible de l’hépatite C, comme le rappelle le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 24 novembre. En revanche, la situation est bien différente pour l’hépatite B.

Moins de 30 ans après la découverte du virus de l’hépatite C en 1989, le traitement des hépatites chroniques C, qui repose sur la combinaison d’antiviraux à action directe (AAD), permet de guérir en 8 à 12 semaines, sans effet secondaire, plus de 99,8 % des patients.

Selon un article publié dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH) du 24 novembre, le traitement par les AAD est associé à une réduction du cancer du foie et de la mortalité à court et moyen terme. « Ces progrès thérapeutiques spectaculaires permettent d’envisager l’élimination du virus C à l’horizon 2030 proposé par l’OMS », se félicitent Nathalie Ganne-Carrié et Marc Bourlière, secrétaire générale et président de l’Association française pour l’étude du foie (AFEF), dans l’édito du « BEH ». Mais pour cela, il faudra que les trois volets « prévention, dépistage et traitement » soient présents. Deux mesures indispensables au traitement ont déjà été prises par le ministère de la Santé : l’accès au traitement pour tous les patients ayant une hépatite chronique C en 2017, et la prescription des AAD qui a été élargie à tous les praticiens en 2019. Grâce à ces mesures, 73 000 patients ont été traités entre 2014 et 2018. Depuis, ce nombre ne cesse de diminuer, car la plupart de ces patients ont été guéris. D’après les études récentes, il reste environ 90 000 personnes porteuses du VHC à dépister et à traiter en 2020. Comment procéder pour les atteindre ?

En matière de dépistage, la Haute Autorité de santé recommande d’intensifier le dépistage dans les populations à risque, mais pas d’instaurer un dépistage universel. À l’inverse, l’AFEF et le dernier rapport Dhumeaux recommandent un dépistage universel généralisé. Mais en l’accompagnant de deux mesures : la sensibilisation des professionnels de santé, afin de réaliser un parcours de soins simplifié vers la guérison du VHC, et l’information du grand public sur les modes de transmissions de l’hépatite C et la simplicité de sa guérison. Une telle campagne de dépistage universel a déjà été réalisée sur trois mois à Montpellier, de mi-septembre à mi-décembre 2019, rapporte le « BEH ». Les résultats peuvent sembler décevants avec un taux de séropositivité de 0,89 %. Mais cette expérience a montré qu’il était possible de réaliser une chaîne, allant du dépistage au traitement, de façon efficace.

Hépatite B

En revanche, la situation est loin d’être aussi positive pour l’hépatite B. « Il existe une vaccination contre le VHB efficace et sûre, et si celle-ci était universellement pratiquée à la naissance, il faudrait près de 90 ans pour arriver à l’élimination du VHB. Pendant cette période, 80 millions de personnes décéderont de carcinome hépatocellulaire », indique le « BEH ». Quant au traitement, il repose actuellement sur l’utilisation des antiviraux directs (les analogues nucléosidiques) qui permettent d’obtenir une virosuppression, mais qui nécessitent un traitement prolongé sur plusieurs dizaines d’années pour obtenir une guérison fonctionnelle. Dans l’attente de nouveaux traitements plus rapidement efficaces, « la route menant à l’élimination de l’hépatite B dans le monde est encore longue et l’objectif d’élimination du VHB ne sera pas atteint universellement ».

Charlotte Demarti

Source : LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN

Les garçons de 11 à 14 ans révolus pourront désormais se faire vacciner (et être remboursé) avec Gardasil 9, vaccin contre les papillomavirus.

Le vaccin Gardasil 9 (présentation en flacon et en seringue préremplie) est désormais pris en charge à 65 % par l’assurance-maladie chez les filles comme chez les garçons de 11 à 14 ans révolus, selon un schéma à 2 doses (M0, M6). Il est également remboursé dans le cadre d’un rattrapage chez tous les adolescents et jeunes adultes de 15 à 19 ans révolus (filles et garçons) selon un schéma à 3 doses (M0, M2, M6).

Rappelons qu’auparavant la vaccination par Gardasil 9 (HPV de types 6,11,16,18,31, 33, 45, 52, 58) était recommandée en France uniquement chez les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans (avec rattrapage possible jusqu’à 19 ans), ainsi que chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans et chez les adolescents immunodéprimés.

Cette décision d’étendre la vaccination à tous les garçons de 11 à 14 ans, publiée au « Journal officiel » du 3 décembre, fait suite à un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) en décembre 2019, favorable à cet élargissement. La HAS avait alors considéré que, d’une part, cette extension conférait « une protection aux garçons vaccinés » (contre des lésions anales précancéreuses, cancers anaux, verrues génitales). Et que, d’autre part, au-delà de cette protection, elle permettrait « aussi de mieux protéger les filles et femmes non vaccinées, et de mieux protéger les garçons et hommes quelle que soit leur orientation sexuelle en atteignant plus facilement les futurs HSH et en évitant toute stigmatisation, à un âge où leur préférence sexuelle n’est soit pas connue (par l’individu et son entourage), soit non-affirmée ».

En revanche, le vaccin Cervarix (HPV de types 16 et 18) n’est pas recommandé chez l’homme compte tenu de la plus faible couverture génotypique du vaccin (absence de protection contre les génotypes 11 et 6) et de l’absence de données d’efficacité sur les lésions précancéreuses chez l’homme (données d’immunogénicité uniquement).

Charlotte Demarti

Source : Seronet

Près d’une fois toutes les minutes et 40 secondes, un-e enfant ou un-e jeune de moins de 20 ans a été infecté-e par le VIH en 2019.

Ce chiffre dramatique a été révélé (25 novembre) par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Cette structure appelle les gouvernements à « protéger, soutenir et accélérer » les efforts de lutte contre le VIH chez les enfants. Cette même année, un peu moins de la moitié des enfants dans le monde n’avait pas accès à un traitement anti-VIH.

Près de 320 000 enfants et adolescents-es ont été nouvellement infectés-es par le VIH. « Les enfants sont toujours infectés à un rythme alarmant, et ils meurent encore du sida. C’était avant même que la Covid-19 n’interrompe les services vitaux de traitement et de prévention du VIH, mettant ainsi d’innombrables autres vies en danger », a souligné la directrice exécutive de l’Unicef, Henrietta Fore.

La pandémie de Covid-19 a aggravé les inégalités d’accès aux services de lutte contre le VIH pour les enfants, les adolescents et les femmes enceintes partout dans le monde, et l’on craint sérieusement qu’un « tiers des pays à forte charge de morbidité liée au VIH ne soient confrontés à des perturbations liées au coronavirus ». Une des grandes difficultés est l’accès aux traitements, notamment pédiatriques.

Dans certains pays, le traitement pédiatrique du VIH et les tests de charge virale chez les enfants ont chuté de 50 à 70 %, et l’initiation de nouveaux traitements de 25 à 50 % en avril et mai, ce qui a coïncidé avec les confinements partiels et complets pour contrôler la Covid-19. Les accouchements dans les établissements de santé et le traitement maternel auraient également diminué de 20 à 60 %, le dépistage du VIH chez les mères et l’instauration d’une thérapie antirétrovirale (TAR) de 25 à 50 %, et les services de dépistage chez les nourrissons d’environ 10 %.

Par ailleurs, malgré quelques progrès dans la lutte contre le VIH, de profondes disparités régionales persistent parmi toutes les populations, en particulier chez les enfants. Alors que la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a enregistré une couverture de 81 % des thérapies antirétrovirales pédiatriques, les taux étaient respectivement de 46 % et de 32 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. La région de l’Asie du Sud a enregistré une couverture de 76 %, l’Afrique orientale et australe de 58 % et l’Asie de l’Est et le Pacifique de 50 %.

Source : VIH.ORG

Les médecins généralistes pourront enfin initier la PrEP des personnes intéressées directement dans leur cabinet, à partir de janvier 2021.

À l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le sida, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que les médecins généralistes pourraient désormais initier la prescription de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Cette mesure était attendue depuis plusieurs mois, et a été retardée à cause de la crise du Covid-19. Le Conseil d’État a désormais été saisi, une seconde fois, d’un projet de décret «qui devrait la rendre effective dès le début d’année 2021», toujours selon le Ministre.

Pour le moment, pour rentrer dans un parcours de PrEP, il faut effectuer au moins une première consultation dans un service hospitalier dédié ou dans un centre de dépistage (CeGIDD). Les personnes pouvaient ensuite demander un renouvellement d’ordonnance auprès de leur médecin habituel. Ce déploiement, prudent, a montré ses limites: à Paris, les délais d’attente dans la plupart des centres de PrEP sont de plusieurs semaines, entravant d’autant l’effet de la PrEP sur le contrôle de l’épidémie. Par ailleurs, la PrEP, pendant les essais cliniques (Prévenir et Ipergay pour l’ANRS, DISCOVER pour l’industrie) et après, n’a touché dans son immense majorité, que des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH).

Cette annonce intervient également alors qu’une chute de 50 des nouvelles initiations a été observée en France pendant le confinement, et une baisse de 15 % a été mesurée à la sortie du premier confinement, selon les données EPI-PHARE ANSM/CNAM. Soit  27 485 délivrances en moins par rapport à 2019.

La PrEP, basée sur la prise d’emtricitabine et de ténofovir disoproxil (Truvada® et ses génériques), est accessible depuis 2016 grâce à une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). La France a été le premier pays européen à autoriser la PrEP et à la prendre en charge financièrement à 100%, avant même son autorisation de mise sur le marché. Au premier semestre 2020, on comptait plus de 21 000 personnes sous PrEP.

Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : VIH.ORG