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Source : Univadis

Cinq ans après la commercialisation de la prophylaxie Pré-exposition (PrEP) en France, le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) dresse un bilan mitigé de la situation. L’accès à ce moyen de prévention de l’infection par le VIH stagne, et semble même avoir régressé durant la période de pandémie de COVID-19. Aussi, contrairement à de nombreux pays, elle n’a pas permis d’infléchir l’incidence de l’infection sur le territoire. Le CNS explicite les spécificités françaises et fait 10 recommandations pour changer de paradigme et d’échelle.

Depuis 2016, 32.000 personnes se sont vues prescrire une PrEP. Si ce chiffre a progressé dans les premières années, il a stagné à partir de 2019 et a clairement chuté durant la pandémie de COVID-19, tout comme le nombre de renouvellement de prescription. Par ailleurs, le profil des usagers a peu changé depuis le début de son autorisation : les usagers sont à 97% des hommes, essentiellement ceux ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Mais cette prescription ne concerne au final que 9,1% des HSH séronégatifs (données 2019). Les femmes, quant à elles, restent largement à l’écart de cet outil de prévention.

Pour un élargissement du public cible et une meilleure accessibilité

En d’autres termes, l’accès à la PrEP a peu évolué depuis 2016, alors que les données cumulées depuis permettent de rassurer sur son efficacité, son acceptabilité, ainsi que sur l’adhésion et la tolérance à ces traitements. La prochaine disponibilité de PrEP à longue durée d’action (1 à 6 mois selon les formes galéniques) renforce un peu plus la nécessité d’en réformer la promotion et l’accessibilité.

Aussi, le CNS propose 10 recommandations. Elles visent d’abord à élargir le public cible. La PrEP ne doit plus être cantonnée aux seuls HSH ayant des rapports à risque, mais « doit désormais être définie comme outil de prévention pouvant bénéficier à toute personne à différents moments de la vie pour se protéger du VIH ».

Pour cela, il faut changer la façon dont la communication et la promotion de la PrEP est faite. Si les associations sont mobilisées sur le terrain pour atteindre les autres publics, et devraient à ce titre être mieux soutenues par les tutelles sanitaires, ce n’est pas le cas de la promotion institutionnelle; elle doit désormais évoluer en ce sens. Il faut aussi améliorer la disponibilité de la PrEP, dont la primo-prescription ne doit plus être réservée aux CeGIDD et aux services hospitaliers. Tous les médecins devraient pouvoir la prescrire, moyennant une meilleure sensibilisation à cette méthode de prévention et, plus largement, à la santé sexuelle. Ces préconisations sont déjà pour partie entendues: la primo-prescription est désormais ouverte à la médecine de ville à partir du 1er juin 2021

 

Source : Doctissimo

Prendre des psychotropes pour performer et décupler ses sensations pendant un rapport sexuel est une pratique « vieille comme le monde ». Mais l’arrivée des drogues de synthèse et leur facilité d’accès ont changé la donne. Addiction, coma, mise en danger de soi ou d’autrui, abus sexuels, dégâts psychologiques… Ce qui n’était qu’un jeu devient un enfer.

Christophe Michel avait 31 ans lorsqu’il est décédé. Au matin du 29 mai 2018, son mari, Jean-Luc Romero Michel, adjoint à la mairie de Paris chargé des droits humains, de l’intégration et de la lutte contre les discriminations, se réveille en retard, n’a pas le temps de regarder son téléphone et fonce à une conférence sur le Sida qu’il doit animer dans un lycée près de Tours. Dans la voiture qui le conduit, il s’étonne de ne pas recevoir de nouvelles de son compagnon, resté à Paris. Pourtant, même après 5 ans de mariage, le couple se donne toujours des nouvelles, même lorsqu’il est séparé.

Mais ce matin-là, en pleine discussion avec les élèves, le téléphone de Jean-Luc n’arrête pas de sonner. Discrètement, il consulte le message d’un de ses amis : « Christophe a disparu, rappelle-moi d’urgence ! ». Son compagnon ne s’est pas présenté à un salon d’infirmiers où on l’attendait en sa qualité de militant. Malgré les tentatives d’appel, le jeune homme ne donne aucun signe de vie. Alors qu’il est dans le train pour Paris, le téléphone de Jean-Luc sonne. Au bout du fil, un policier. Il faut venir rapidement au commissariat du XIIème arrondissement. Devant les forces de l’ordre, la nouvelle tombe, Christophe est décédé dans la nuit du 28 au 29 mai lors d’une soirée de chem sex. « Selon les éléments de l’enquête que l’on a eu ce soir-là, il a pris de l’alcool, et l’homme avec qui il devait avoir des relations sexuelles lui a donné du GBL (gamma-butyrolactone, un solvant qui une fois ingéré se transforme en GHB, ndlr). Le mélange des produits l’a conduit à être victime d’un coma puis d’une overdose« , nous raconte péniblement Jean-Luc Romero Michel qui n’était pas au courant que son partenaire consommait de la drogue, notamment lors de relations sexuelles. « Je connaissais le chem sex avant le décès de mon mari, mais je sous-estimais l’ampleur du phénomène. »

L’émergence du chem sex en France

Contraction des termes anglais chemical et sex, « le chem sex se définit par l’usage de produits psychoactifs en contexte ou à visée sexuelle », informe Fred Bladou du comité scientifique de SOS Addiction. « C’est une pratique vieille comme le monde. Déjà dans les années 1970, on voyait certains groupes d’individus consommer du poppers ou de l’alcool pour avoir des relations sexuelles. » Et pour cause : « On a tous nos névroses. Avant de draguer, pour faciliter une relation sexuelle, on cherche quelque chose qui va nous désinhiber, nous mettre à l’aise. C’est là qu’interviennent les psychotropes. Ils altèrent et modifient notre comportement de manière à répondre à des injonctions de performance. » 

Si allier psychotrope et sexe n’est pas nouveau, le phénomène de chem sex lui, est arrivé en France il y a une dizaine d’années« Cette tendance est accompagnée par l’émergence de nouvelles modalités de rencontres (sites Internet et applications mobiles géolocalisées), de nouvelles drogues (les nouveaux produits de synthèse – NPS) et modalités de consommation – dont l’injection intraveineuse de stimulants dans le cadre de relations sexuelles, une pratique particulièrement à risque dénommée slam », note un rapport de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), publiée en 2017.

Comme l’indique l’organisme, « le chemsex s’est formalisé dans des outils de rencontres et des modes de réunions encadrés par des règles explicites en matière de pratiques sexuelles et d’usages de produits qui excluent les personnes ne souhaitant pas s’y adonner. De plus, en marge des réseaux de rencontres traditionnels, des sites exclusivement consacrés aux pratiques sexuelles avec produits se sont aussi développés. » « Ce qui fait la différence avec le chem sex, c’est que l’on rentre dans des pratiques ritualisées. Et contrairement à ce que la presse a pu relayer, il ne s’agit pas toujours de marathons sexuels pendant 3 jours avec 20 personnes », observe Fred Badou, également membre de l’association Aides.

Selon le dernier Net Gay Baromètre, une enquête menée tous les 3 ans en France et au Canada auprès d’hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) montre qu’en 2013, sur les 17 554 hommes interrogés, près de sept répondants sur dix déclarent avoir consommé au moins une fois une substance psychoactive (alcool ou drogue illicite) au cours des 12 derniers mois. Et 12,6 % d’entre eux avouaient avoir consommé au moins une fois une des substances associées au chemsex (cocaïne, MDMA/ecstasy, GHB, kétamine, cathinones). Concernant la pratique du slam, seuls 1,2 % des sondés déclarent l’avoir pratiqué au moins une fois.

Des chiffres qui ne concernent qu’une partie des usagers. « La communauté gay est la population décrite comme la plus touchée parce que c’est elle qui a connu en premier le chem sex. Le phénomène est arrivé il y a cinq ans. Aujourd’hui, les gay sont toujours majoritairement touchés, mais on voit de plus en plus de personnes hétérosexuelles le pratiquer, que ce soit des couples ou des gens qui font beaucoup la fête. » Ce que confirme Jean-Luc Romero Michel, qui milite désormais pour une meilleure prévention des dangers du chem sex. « Ce n’est pas un phénomène marginal. Il est en train d’exploser. » Pour l’homme politique, la crise sanitaire du Covid-19 n’a en rien freiné ces pratiques, bien au contraire. Confinés chez eux, de nombreux Français ont cherché de nouvelles sensations. « On va avoir de très mauvaises nouvelles », déplore-t-il. « Le manque de lieux de convivialité, la solitude ont poussé certains à chercher des paradis artificiels à travers la drogue. »

Le chem sex, un « sida numéro deux » ?

Outre-Atlantique, l’ampleur du phénomène est telle que le prestigieux New York Times a comparé le chem sex à l’épidémie de Sida qui a fortement touché la communauté homosexuelle dans les années 1980. « Cet article nous a fait bondir, s’énerve Fred Badou. Ce n’est pas comparable. On ne se contamine pas au chem sex, on ne peut donc pas comparer cette pratique à la maladie du Sida. Le nombre de morts n’est pas équivalent. Le chem sex ne tue pas autant que le Sida. On parle d’entre 20 et 30 décès par an pour le premier, contre des dizaines et des dizaines de milliers de victimes pour le second. » ll ajoute : « La comparaison ne sert à rien en termes de santé publique, c’est un discours effrayant qui ne donne pas de moyens de prévention. »

Un phénomène accentué par l’arrivée de nouvelles drogues

Selon l’OFDT, les drogues les plus employées pour le chem sex sont les poppers, le GHB/GBL, la cocaïne, les médicaments de performance sexuelle comme le Viagra, et plus rarement, la kétamine et la méthamphétamine. Mais la pratique a surtout explosé avec l’arrivée sur le marché des drogues de synthèse dès 2010. 3MMC, 4MEC, Méphédrone (Meph) et autres cathinones sont vendus sous forme de cristaux ou de poudre et imitent les effets de la cocaïne, de la MDMA et des amphétamines. Elles peuvent être ingérées sous forme de parachute (dans une boulette de papier à cigarette), diluées dans une boisson, sniffées, insérées dans l’anus à l’aide d’une seringue sans aiguille ou injectées en intraveineuse (le slam).

Comme l’informe Drogues Info Service, « les cathinones sont généralement utilisées pour leurs effets stimulants, entactogènes (elles favorisent le contact) et empathogènes (elles augmentent l’empathie). Elles procurent un sentiment d’euphorie, augmentent la faculté de concentration et la capacité de travail, la confiance en soi, procurent un sentiment de puissance, entraînent une intensification des sensations. En contexte sexuel, elles augmentent la sensualité et l’endurance. » 

Problème : ces drogues sont non seulement parmi les moins chères du marché, mais surtout très faciles d’accès. L’ère du dealer qui vend ses produits sous le manteau est révolue avec les cathinones. « Tout le système de distribution et d’approvisionnement est bouleversé depuis une dizaine d’années. On voit une explosion des drogues 2.0 et du deal 2.0. Ces produits se vendent sur des sites en ligne, on les achète en deux secondes et ils arrivent dans notre boite à lettre », explique Fred Bladou. Ce qui inquiète beaucoup les associations. « Ça pose un problème de qualité des produits. Je préférerais que ce type de drogues soit vendu par un dealer qui connait ce qu’il y a dedans que sur internet », lâche-t-il. Sentiment partagé par Jean-Luc Romero Michel. « Il y a un mésusage. Ce sont des drogues produites en Chine, en Inde ou au Pays-Bas. Dès que les états les interdisent, ils créent des dérivés en trouvant un moyen de changer la formule chimique, qui deviennent légaux. On n’a même pas besoin d’aller sur le dark web pour trouver ses substances. On ne sait pas de quoi elles se composent, ni leur dosage. Parfois ils sont sous-dosés ou sur-dosés. Des fois c’est de la mort au rat ! », s’inquiète-t-il. Consommé également en contexte sexuel, le GBL contrairement au GHB n’est pas sur la liste des stupéfiants. Vendu sur Internet, il n’est soumis à aucun contrôle.

L’autre grand danger du chem sex est la polyconsommation, observe Hervé Martini, médecin addictologue et secrétaire général de l’Association Addictions France. Plusieurs produits sont associés. « Les consommateurs vont prendre des produits pour booster les performances sexuelles ou les sensations, puis d’autres pour atténuer la descente des drogues prises dans un premier temps. » C’est le début d’un cercle vicieux.

De (très) nombreux risques pour le consommateur

Des complications liées aux drogues ingérées

Sans surprise, le chem sex présente un danger pour la santé. Et ce pour de nombreuses raisons. La première : la consommation de drogues en elle-même. « Chaque produit génère des complications, comme la cocaïne qui augmente le risque de faire un infarctus« , donne en exemple l’addictologue. Concernant les risques des cathinones, la liste est longue. Ils sont surtout d’ordre neurologique ( insomnie, état confusionnel, contractions musculaires), psychiatrique (psychose sévère, hallucinations, agressivité…) et cardiaque (troubles du rythme cardiaque, infarctus du myocarde pouvant mener au décès). Ces drogues entraînent également l’augmentation de la température corporelle et donc une déshydratation. Lié à une activité intense comme peut l’être une relation sexuelle, « le coup de chaleur peut entraîner une perte de connaissance, un coma ou un accident cardiaque qui peuvent être mortels », informe Drogues Info Service. Comme beaucoup de drogues dures, les cathinones entraînent un risque de surdose et de dépendance notamment lié au « craving », l’envie irrépressible de consommer à nouveau et de prendre des doses plus importantes et répétées.

Le mode de consommation de ces produits présente lui aussi des dangers pour la santé. Le slam, d’autant plus si celui-ci n’est pas maîtrisé, entraîne des complications : abcès, septicémies, endommagement du réseau veineux, problèmes cutanés. Sans parler de « la polyconsommation qui double les risques », complète le Dr Martini. À court terme, consommer plusieurs produits peut causer des nausées, des vomissements, des troubles du rythme cardiaque, des vertiges et des pertes de connaissance notamment en cas de surdosage de GBL ou de kétamine. À long terme, la dépendance à un ou plusieurs produits s’installe. Dans les cas extrêmes, les usagers risquent une intoxication aigüe pouvant conduire à leur décès.

IST, abus sexuels… Une mise en danger de soi et d’autrui

Il y a également des risques propres à la pratique. « Le chem sex expose également à des risques infectieux. Sous drogues et perdant le contrôle, l’usager n’est plus en mesure de se protéger et oublie de mettre un préservatif. Il peut alors contracter le VIHl’hépatitela syphilis ou d’autres infections sexuellement transmissibles« , alarme le médecin. Dans ce contexte, la pratique du slam pose elle aussi problème : « partager ou réutiliser le matériel de consommation constitue des comportements à fort risque de contamination ou de réinfection (VIH, VHC, VHB, autres IST) », indique l’OFDT.

« Les consommateurs peuvent aussi être victime d’un black out, ne plus se souvenir de ce qu’il s’est passé. Il y a des risques d’ abus sexuels« , informe l’addictologue.

Un impact sur la sexualité et la vie sociale

Même en dehors des soirées chems, la vie change. Rien n’est plus comme avant, notamment dans sa vie sexuelle. « Il faut parler de l’impact sur la sexualité. Les relations affectives, le plaisir, les orgasmes ne passent plus que par le produit. Certains en viennent à penser qu’il n’est plus possible d’avoir des rapports sans produit. Ou à l’inverse, la sexualité est un prétexte à la consommation de stupéfiants », regrette-t-il. Les relations sociales peuvent se dégrader. Le chem sex et le slam peuvent être des facteurs de désocialisation, selon l’OFDT. « Les produits consommés ne sont pas anodins. Ils sont très addictogènes. C’est très facile de tomber dans la dépendance et de ne plus arriver à gérer sa consommation, note Fred Bladou.  Quand on ne dort plus, que l’on ne mange plus, que l’on a eu trois jours de rapports sexuels intenses sous stimulants, il y a des effets psychologiques. Ils peuvent mener à la dépression. »

Comment s’en sortir ?

« C’est très difficile et long de s’en sortir quand on a une consommation sévère mais il existe pleins de solutions, assure Fred Bladou. Se sortir du chem sex et des drogues tout seul, ça peut être très dangereux et très dur. Il ne faut vraiment pas hésiter à appeler des professionnels de l’addiction. La première solution est donc de se faire aider par des groupes ou des associations comme Aides ou Narcotique anonyme, mais aussi par des médecins addictologues, des psychologues, des sexologues. La rencontre avec des soignants bienveillants, à l’écoute et sans jugements aide beaucoup. » Avis partagé par le Dr Martini, « Parler, c’est la première étape dans les addictions. Il ne faut pas que ce soit un tabou, il faut pouvoir en parler. Tournez-vous vers des personnes de confiance. Si ce n’est pas le médecin traitant, ça peut être un autre soignant. Notre rôle c’est de mettre à l’aise le patient. » Sans jugement et dans la bienveillance, le médecin n’est pas là pour sermonner le patient ou lui demander d’arrêter du jour au lendemain. « Une fois qu’il nous confie ses addictions, on le prend en charge. On quantifie le problème, on se renseigne sur les produits consommés. Avec ces informations, on l’aide à travailler sur la réduction des risques et des dommages. » Progressivement, le médecin amène le patient à « limiter la durée des soirées de chem sex, à éviter d’être emballé ou embarqué là-dedans »« On l’aide également dans les aspects relationnel et sexuel » qui peuvent être dégradés par le chem sex.

Des pouvoirs publics silencieux

Mais au-delà du travail des associations et des soignants, c’est une action du gouvernement et des autorités de santé qu’attendent Fred Bladou et Jean-Luc Romero Michel. « Aujourd’hui, la seule chose qu’ils font, c’est dire que la drogue c’est dangereux. On pisse dans un violon, ça ne sert à rien, au contraire, on fait presque naître une volonté de transgression chez certains individus », exprime le militant d’Aides. « Il y a une absence de paroles politiques. Je n’ai jamais entendu un seul ministre de la Santé parler de chem sex, s’étonne l’élu parisien. La pénalisation des drogues, ça ne fonctionne pas. La personne qui était avec Christophe lorsqu’il est tombé dans le coma a eu peur d’appeler la police, parce qu’ils avaient consommé des drogues illégales. Une seconde personne est venue, puis une troisième. C’est cette troisième personne qui a fini par appeler les secours. Mais c’était trop tard. »

Pour le politique, la prévention est plus que nécessaire. « Il faut informer les gens, les renseigner sur les mésusages notamment lors de l’achat de drogues, savoir ce qu’il y a dedans », estime l’adjoint à la mairie de Paris qui prône pour une dépénalisation des drogues avec « une vraie politique d’explication des dangers ». Pour ce second axe, la mairie de Paris travaille déjà dessus. « Nous investissons dans la prévention. Les associations font déjà un travail formidable, mais là, il faut que toutes les collectivités locales s’y mettent. Le chem sex ne se réduit pas à Paris ou Marseille, ça touche aussi les petites villes. »

 

Source : INSPQ

Le présent portrait s’inscrit dans le cadre du Programme national de santé publique. Ce document s’adresse aux professionnels de la santé, aux associations, aux intervenants, aux groupes communautaires et aux individus engagés, de près ou de loin, dans la prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Il vise à fournir de l’information et une réflexion sur l’émergence, l’ampleur ainsi que la progression de ces infections et de leurs déterminants afin d’orienter les interventions et la planification des ressources nécessaires en matière de lutte contre les ITSS.

Ce portrait fait état de la situation épidémiologique de l’infection à Chlamydia trachomatis, de l’infection gonococcique, de la syphilis, de la lymphogranulomatose vénérienne, de l’hépatite B, de l’hépatite C et de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

Ces infections sont visées par la Loi sur la santé publique. L’infection à Chlamydia trachomatis, l’infection gonococcique, la syphilis, la lymphogranulomatose vénérienne, l’hépatite B et l’hépatite C, de même que l’infection par le VIH chez une personne qui a reçu ou donné du sang, des produits sanguins, organes ou tissus doivent être déclarées (maladies à déclaration obligatoire, MADO) au directeur de santé publique par les professionnels de la santé habilités à poser un diagnostic ou à évaluer l’état de santé d’une personne et par les directeurs des laboratoires de biologie médicale.

L’infection par le VIH fait l’objet d’une collecte de renseignements à des fins de surveillance continue de l’état de santé de la population.

La date d’entrée en vigueur de la déclaration obligatoire ou du programme de surveillance varie selon la maladie. Ainsi, l’infection à Chlamydia trachomatis est devenue une maladie à déclaration obligatoire (MADO) en 1990, mais c’est seulement depuis avril 2002 que tous les tests positifs de détection de l’infection par le VIH font l’objet d’une collecte de renseignements épidémiologiques auprès du professionnel de la santé qui a demandé le test.

Bien que le chancre mou et le granulome inguinal soient également visés par la Loi, ces maladies à déclaration obligatoire ne font pas l’objet de sections particulières. Les derniers cas au Québec ont été déclarés en 2007 pour le chancre mou et en 2004 pour le granulome inguinal.

Les données relatives à l’âge, au sexe, à la région de résidence et à la date d’épisode sont extraites du fichier des MADO tenu par le Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ), lui-même rattaché à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Des données complémentaires se rapportant aux facteurs d’exposition sont tirées des enquêtes épidémiologiques faites à la suite des déclarations ou des renseignements recueillis dans le cadre des programmes de surveillance. Par ailleurs, les données sur la prévalence de certaines ITSS et de certains comportements associés aux ITSS viennent d’études épidémiologiques menées auprès de groupes particuliers de la population.

Source : Pourquoi Docteur 

L’année 2020 a été marquée par une diminution des dépistages du VIH, et les derniers chiffres disponibles montrent que de nombreux cas sont encore découverts à des stades avancés.

y a quarante ans jour pour jour, le centre américain de surveillance et de prévention des maladies (CDC) signalait cinq cas graves d’une pneumonie, appelée pneumocystose, chez de jeunes homosexuels californiens. L’article scientifique indiquait que les cas semblent liés à une maladie transmise par voie sexuelle. Le VIH sera identifié pour la première fois en janvier 1983, par des chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris. Depuis, la prévention et les traitements se sont améliorés, mais de nouvelles personnes sont contaminées chaque année. 

Quel est le profil des personnes séropositives ?

En 2018, 6 200 personnes ont découvert leur séropositivité en France, soit une baisse de 7% par rapport à l’année précédente. Il n’y a pas eu de nouvelles estimations depuis, « en raison d’une sous-déclaration plus importante qu’à l’accoutumée, compte tenu notamment de la mobilisation des biologistes et des cliniciens sur l’épidémie à SARS-CoV-2 dès le début de l’année 2020« , indique Sidaction.

Les données récoltées permettent toutefois d’établir le profil des personnes ayant découvert leur séropositivité pendant cette période. « Les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) et les hétérosexuel(le)s né(e)s à l’étranger restent les 2 groupes les plus touchés et représentent respectivement 43% et 37% des découvertes de séropositivité déclarées entre janvier 2019 et septembre 2020« , précise Santé Publique France.

 Combien de personnes vivent avec le sida en France ?

Au total, 173 000 personnes sont séropositives en France, et 24 000 vivraient avec le virus sans le savoir. « Malgré de nouvelles recommandations et une diversification de l’offre, l’accroissement du volume de tests ne suffit pas à réduire rapidement le délai entre infection et diagnostic« , constate Santé Publique France dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire du 1er décembre 2020.

Ce retard au dépistage a des conséquences : entre 2019 et 2020, environ 26% des découvertes de séropositivité se sont faites à un stade avancé, soit le moment où les défenses immunitaires ont significativement baissé, rendant la personne fragile face aux infections et maladies. 

Quel a été l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la détection du VIH ? 

Selon des données partagées par l’association Sidaction, les sérologies VIH, soit les dépistages du virus, ont fortement baissé pendant le premier confinement, en mars/avril 2020. Entre février et avril, le nombre de sérologies réalisées a diminué de 56%, en particulier chez les hommes (-66%), les 15-24 ans (-62%) et les plus de 50 ans (-62%). Il y a eu un rattrapage ensuite, mais le nombre de dépistages réalisés au cours de l’année reste inférieur aux chiffres des années précédentes. Au total, Santé Publique France estime qu’il y a eu 650 000 tests de dépistages en moins en 2020.

Source : RTL

Il y a 40 ans paraissait le premier article décrivant les symptômes du Sida. Depuis, la prise en charge de la maladie a beaucoup évolué, mais des progrès restent à faire.

C’était il y a pile quarante ans. Le 5 juin 1981 est publié le premier article scientifique décrivant la maladie du Sida. Dans le Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), des médecins s’interrogent sur le cas de cinq jeunes californiens homosexuels présentant une pneumocystose, maladie touchant des patients immunodéprimés, alors qu’ils semblaient en bonne santé. Au moment de la publication, deux de ces jeunes sont décédés. L’éditorial qui accompagne l’article suggère un « dysfonctionnement des cellules immunitaires » et une « maladie transmise par contact sexuel ».

Le même jour, le médecin français Willy Rozembaum reçoit dans son cabinet un patient qui présente les mêmes symptômes. Et les cas se multiplient rapidement.

Un nom est donné à cette maladie, identifié peu à peu partout dans le monde : le Sida, pour « syndrome d’immunodéficience acquise ». En 1983, une équipe de l’Institut Pasteur à Paris, menée par le virologue Luc Montagnier, avec Françoise Barré-Sinoussi, Willy Rozembaum et Jean-Claude Chermann, découvre le virus responsable du Sida, le VIH, pour « virus de l’immunodéficience humaine ».

Une prévention difficile à mettre en place

A l’époque, les malades sont très stigmatisés. Comme l’explique l’association Aides, le Sida est surnommé « la maladie des 4 H », pour homosexuels, héroïnomanes, Haïtiens et hémophiles, ou encore « le cancer gay ». La prévention s’organise petit à petit, poussée notamment par les associations de lutte contre la maladie, et des professionnels de santé. Mais elle est difficile à mettre en place, notamment parce que la publicité pour le préservatif, premier moyen de se protéger du virus, est interdite en France.

Pour les personnes contaminées, il n’y a alors pas de solution. À l’époque, il s’agit seulement de prendre en charge leur fin de vie, une fois que la maladie s’est déclarée. « Les premiers malades du Sida ont été accompagnés et suivis par les médecins. Des médecins de la première heure, très engagés, qui n’avaient pas peur d’aller au front alors que les malades étaient extrêmement discriminés, que certains ne voulaient même pas entrer dans les chambres par crainte d’attraper le virus », raconte à RTL.fr Florence Thune, directrice générale du Sidaction.

Les associations et certains professionnels de santé se mobilisent très fortement pour mieux comprendre la maladie, et pousser la recherche à trouver des solutions. « Ce qui était très nouveau, c’était le militantisme des personnes concernées. C’était une pathologie qui tuait des jeunes, et ils voulaient savoir pourquoi ils mouraient« , explique Florence Thune.

Fin 1980 – début 1990 : la prise en charge s’accélère

Il faut néanmoins attendre 1985 pour que soit lancé le premier test de dépistage du VIH. A la fin des années 1980 et le début des années 1990, les choses s’accélèrent. En 1987, l’interdiction de faire de la publicité pour les préservatifs est levée, ouvrant la porte à une distribution plus massive. La même année, des seringues sont mises en vente libre dans les pharmacies, pour éviter que les consommateurs de drogues ne se prêtent des seringues contaminées et une campagne nationale de prévention est lancée.

Surtout, le premier médicament, l’AZT, est lancé sur le marché. Il s’agit d’un antirétroviral, qui occasionne néanmoins des effets secondaires, comme des cas d’anémie. « C’est le médicament qui a permis à certains de survivre, mais on a vite vu qu’il n’était pas suffisant », estime la directrice générale du Sidaction.

Les traitements sont remboursés par la Sécurité sociale, et les patients pris en charge en affection de longue durée. Mais la véritable révolution intervient en 1996 : la trithérapie. « Il s’agit de la mise en commun de trois molécules, et qui mises ensemble parviennent vraiment à contrôler le VIH« , explique Florence Thune. Pris quotidiennement, le traitement arrête la prolifération du virus et empêche sa transmission. La trithérapie fait chuter le nombre de décès

Le lancement de la PrEP, pour éviter l’infection

Mais pour prendre en charge la maladie à temps, il faut aussi être dépisté. En 2011, le dépistage est facilité par la mise en place de tests rapides, qui peuvent être réalisés par les associations de lutte contre le Sida. « C’est un changement de paradigme qui a permis d’élargir l’accès au dépistage pour ceux qui justement n’osaient pas se rendre dans un laboratoire, et qui permet surtout d’aller vers des populations très éloignées du système de soins », estime la directrice du Sidaction.

Malgré tous les nouveaux moyens de lutte contre le Sida, et les nombreuses campagnes de prévention, les chiffres des nouvelles contaminations, qui ont beaucoup baissé depuis les années 1980, se mettent à stagner dans les années 2010. « On voyait que le préservatif n’était pas suffisant, il y avait un angle mort dans la prévention », témoigne Florence Thune.

En 2016, intervient alors un nouveau progrès important dans la prise en charge du VIH : la PrEP, pour « prophylaxie pré-exposition ». Il s’agit d’un traitement dont peuvent bénéficier les personnes qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas utiliser de préservatif. « C’est une vraie démarche de santé, avec des tests tous les trois mois, un vrai suivi », explique Florence Thune. En mars dernier, l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a publié les résultats d’une étude de trois ans, qui confirment l’efficacité du traitement contre les infections au VIH. Sur un total de près de 3.000 participants, seules six personnes ont été infectées, et toutes avaient interrompu la PrEP avant l’infection, indique l’ANRS dans un communiqué.

De nouveaux défis à venir

Désormais, les associations de lutte comme Sidaction espère voir l’accès à la PrEP élargi. Pour faire un pas dans ce sens, le ministère de la Santé a annoncé fin mai que le traitement pourrait être prescrit par tous les médecins, et en particulier les généralistes, dès le 1er juin 2021.

Pour améliorer la prise en charge des patients, elles misent aussi beaucoup sur la lutte contre les discriminations envers les personnes séropositives, dont le nombre est estimé à plus de 170 000 en France. « Elles empêchent souvent aux personnes de parler de manière ouverte de leur séropositivité, peuvent pousser à prendre les traitements en cachette, et donc être dans de mauvaises conditions d’accès au traitement« , explique Florence Thune. « Certaines personnes refusent aussi de se faire dépister parce qu’elles ont trop peur d’être séropositives, et de subir des discriminations. »

Les patients espèrent aussi pouvoir bénéficier dans les années à venir de traitements moins lourds, à prendre de manière plus espacée, tous les mois ou tous les trois mois, plutôt que tous les jours. « Et pourquoi pas aller vers la rémission, et contrôler définitivement le virus », espère Florence Thune.

Source : RFI

En Ouganda, le ministère de la Santé estime qu’environ 1,4 millions de personnes sont séropositives dans le pays. Mais si le traitement est gratuit, beaucoup décident de ne pas prendre leurs médicaments. Peur des discriminations, déni de la maladie, dépression, les médecins doivent effectuer un vrai travail de sensibilisation pour s’assurer que leurs patients suivent bien leurs recommandations.

Tous les matins à 7h, même routine à son réveil, Kristina n’oublie jamais de prendre ses médicaments. « Je garde mes cachets tout en haut de mon armoire, pour qu’ils restent au frais, à l’abri de la chaleur. »

Séropositive depuis plusieurs années, son traitement a été difficile à accepter au début. Entre la dépression et la peur de la stigmatisation, elle a décidé pendant quelque temps de ne plus prendre ses médicaments.

« À un moment, j’ai voulu arrêter, et me laisser mourir. J’avais l’impression que même si je l’avais dit à ma famille, ils ne m’accepteraient jamais complètement. J’ai donc voulu arrêter mon traitement, mais j’ai réalisé que c’était pour ma vie, pour mon bien, donc j’ai repris parce que je me suis rendu compte que j’avais quelque chose à perdre », explique la jeune femme.

Dans une des cliniques du centre de Kampala, Immaculate attend ses médicaments. Testée positive quand elle était adolescente, elle a elle aussi d’abord refusé son traitement. Car dans son internat, impossible de se cacher de tous, le temps de prendre ses cachets.

« Mes camarades commençaient à se demander pourquoi j’allais toujours voir la surveillante, ils demandaient : « est-ce qu’elle est séropositive ? Qu’est-ce qui ne va pas chez elle ? » J’ai donc refusé de prendre mes médicaments pendant un moment, mais les remarques ont empiré, parce que sans mon traitement, des rougeurs apparaissaient sur ma peau ».

Éviter d’éveiller les soupçons

De nombreux séropositifs arrêtent de prendre leurs médicaments pour éviter d’éveiller les soupçons de leurs proches et garder leur statut secret. Mais l’arrêt du traitement pendant de longs mois a eu de lourdes conséquences pour Immaculate.

« Je suis devenue résistante au premier traitement, et j’ai dû changer pour le deuxième. C’est à ce moment que j’ai réalisé que le VIH était bien réel, et que je devais prendre mes médicaments si je voulais vivre. Parce que le troisième traitement n’est pas gratuit comme les autres en Ouganda, il est très cher ».

Dans la clinique, le Dr Lubega est tous les jours confronté à des patients séropositifs qui refusent leur traitement. Avec les nombreux conseillers qui travaillent avec lui, il essaie tant bien que mal de leur expliquer les conséquences de ce choix.

« Quand on oublie de prendre le traitement pendant un moment, les antivirus vont chuter fortement, et on risque de contracter le sida. Et tout sera encore plus compliqué : les patients positif au VIH ne peuvent pas le cacher, quand on a le sida, notre corps change et nos proches le remarque. On devient très maigre, et les autres devinent bien qu’on est malade »

En Ouganda, le ministère de la Santé estime que 5,6% de la population est séropositive.

Source : News 24

Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses des National Institutes of Health (NIH), témoigne devant une audience du Sénat sur la santé, l’éducation, le travail et les pensions pour examiner une mise à jour des responsables fédéraux sur les efforts de lutte contre le COVID-19 dans le bâtiment du bureau du Sénat Dirksen le 11 mai 2021 à Washington, DC.

Le conseiller médical en chef de la Maison Blanche, le Dr Anthony Fauci, a déclaré mardi que les États-Unis peuvent encore atteindre leur objectif de mettre fin à l’épidémie de VIH d’ici 2030 malgré la pandémie de Covid-19 en cours, qui a vu des sites de test pour d’autres maladies temporairement fermés et du personnel médical réaffecté.

Fauci, qui supervise la recherche pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies infectieuses établies à l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a déclaré à un comité de la Chambre que la nation n’était pas allée «en arrière» dans la lutte contre le VIH. Les efforts de lutte contre la pandémie ont supplanté d’autres recherches médicales, mettant certains médicaments en cours de développement en attente alors que les sociétés pharmaceutiques détournaient la recherche et les ressources vers les traitements et les vaccins Covid-19.

« De toute évidence, lorsque vous fermez la société, l’accessibilité pour les tests et la chaîne de disponibilité des médicaments peuvent être perturbées de la même manière que tout est perturbé, y compris les vaccinations pour les enfants », a-t-il déclaré lors d’une audition avec le Comité des crédits de la Chambre et le Sous-comité sur Travail, santé et services à la personne.

Environ 1,2 million de personnes aux États-Unis vivent actuellement avec le VIH et environ 14% d’entre elles ne savent pas qu’elles en sont atteintes, selon données gouvernementales. Environ 38 000 Américains sont infectés par le virus chaque année, selon les données américaines.

En 2019, l’administration Trump a annoncé une promesse de mettre fin à l’épidémie de VIH aux États-Unis d’ici 2030, un objectif que les défenseurs de la santé publique applaudissent et recherchent depuis des années. Cependant, certains défenseurs ont par la suite exprimé des inquiétudes quant au fait que l’impact de la pandémie sur les soins médicaux entraînerait une augmentation des nouvelles infections à VIH.

Fauci, qui a conseillé au moins sept présidents américains sur le VIH et d’autres problèmes de santé, a mentionné mardi un certain nombre de progrès dans les soins du VIH.

Les personnes à risque de VIH peuvent désormais prendre des médicaments de prévention, également connus sous le nom de prophylaxie pré-exposition ou PrEP, a-t-il déclaré. La PrEP peut réduire le risque d’infection par le sexe d’environ 99% chez les personnes qui prennent le médicament quotidiennement, selon les Centers for Disease Control and Prevention.

« La PrEP, prophylaxie pré-exposition, est un ingrédient important dans notre tentative sur 10 ans de 2020 à 2030 pour mettre fin à l’épidémie aux États-Unis », a-t-il déclaré. « Je crois, nonobstant Covid-19, que nous atteindrons cet objectif. »

Source : Santé Log 

L’une des clés pour éradiquer cette infection mondiale majeure, la tuberculose, qui fait chaque année plus de 1,5 million de décès, serait de développer un traitement suffisamment efficace contre les formes ultra-résistantes de la maladie, mais aussi un traitement plus court, ce qui favoriserait son observance et donc réduirait l’émergence de nouvelles résistances.

Cet essai clinique publié dans le New England Journal of Medicine, démontre l’efficacité d’un traitement antituberculeux combiné de 4 mois. Ces résultats apportent l’espoir de parvenir à contrer le retard dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose dans les pays à forte charge, en raison de la pandémie de COVID-19.

La tuberculose est une infection à Mycobacterium (MTB : Mycobacterium tuberculosis). Cette bactérie infecte généralement les poumons après une transmission aérienne. Elle « s’enferme » dans un granulome, une petite zone d’inflammation et pendant des mois ou des années, le corps peut contenir l’infection. Cependant, si le système immunitaire s’affaiblit ou si le granulome est affecté, la bactérie prolifère et le patient développe des symptômes pouvant inclure la fièvre, une toux avec ou sans production de crachats, une perte de poids et la fatigue.

Chaque année, 10 millions de personnes contactent la tuberculose et la maladie entraîne 1,5 million de décès. 40% des formes de la maladie sont résistantes aux traitements de première ligne. Après la TB, la MDR-TB, la XDR-TB, la TDR-TB (totally drug-resistant), de nouvelles formes totalement incurables émergent. Ce phénomène commence lorsque la souche devient résistante à l’isoniazide et la rifampicine, les 2 médicaments les plus couramment utilisés pour traiter la maladie.

Enfin, le traitement de la TB est long, il consiste en général en antibiotiques pris sur 6 mois ou plus, une durée qui constitue un obstacle certain à son observance. Et la non-observance favorise l’émergence de résistances.

4 mois de polythérapie rifapentine + moxifloxacine (fluoroquinolone)

Le schéma thérapeutique standard contre la tuberculose comprend 4 médicaments: la rifampicine, l’isoniazide, le pyrazinamide et l’éthambutol. C’est un schéma « gagnant » qui aboutit à la guérison dans 95% des cas. Mais le nouveau schéma rifapentine-moxifloxacine, plus court dans la durée de traitement, s’avère tout aussi efficace, sûr et bien toléré par rapport au traitement standard.

L’essai multisite, mené auprès de plus de 2.500 participants de 13 pays, dont près de 200 participants vivant avec le VIH (qui augmente considérablement le risque d’évolution vers une tuberculose active), avec un suivi de 18 mois, a regardé la survie sans tuberculose un an après, pour les 2 bras (traitement standard et nouveau schéma thérapeutique).

La combinaison des 2 antibiotiques a permis de traiter la tuberculose active aussi efficacement que le schéma standard de 6 mois, montre cet essai clinique international. C’est l’espoir de pouvoir réduire d’un tiers la durée du traitement, relèvent les chercheurs, de l’Université du Texas à San Antonio : « un traitement plus court serait plus simple à observer et serait également plus rentable. D’autant que ces 2 médicaments existent depuis plus de 20 ans et sont largement disponibles ».

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un quart de la population mondiale a une tuberculose latente et la pandémie COVID-19 a considérablement alourdi le fardeau lié à la maladie : le retard de diagnostic et de traitement lié à la pandémie pourrait causer 6,3 millions de cas de tuberculose supplémentaires dans le monde entre 2020 et 2025.

Source : La Presse

Les médicaments peuvent maintenant rendre le VIH indétectable, mais celui-ci parvient à se cacher dans des réservoirs pour resurgir quand on arrête les traitements. Des chercheurs montréalais ont réussi à cibler le virus du sida dans ces réservoirs, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’un arrêt des traitements pour des années.

Porte d’entrée

Andrés Finzi, immunologue à l’Université de Montréal, étudie depuis des années une protéine située sur une cellule du système immunitaire humain, CD4. Cette protéine CD4 constitue la porte d’entrée du VIH pour infecter le corps humain. « Quand le VIH entre dans la cellule, il enlève la protéine CD4 pour éviter que d’autres virus n’entrent et créent une surinfection qui tuerait la cellule », explique M. Finzi, qui publie son étude dans la revue Cell Host & Microbe. « Nous avons constaté que l’absence de la protéine CD4 est aussi un élément important pour les réservoirs viraux, les endroits où le VIH se cache pour échapper aux traitements. » En 2015, M. Finzi a montré que si on munit les cellules humaines de « CD4 mimétiques », des protéines synthétiques qui ressemblent aux CD4, le système immunitaire est capable de détecter le VIH dans sa tanière et de le traquer dans les réservoirs viraux où il se cache. L’étude publiée jeudi vient confirmer le même phénomène chez une souris « humanisée », dont le système immunitaire ressemble à celui de l’humain et est donc visé par le VIH.

Congé de médicaments

Les souris de M. Finzi ont pu vivre six mois – le maximum pour cette espèce de laboratoire – après le traitement avec des « CD4 mimétiques », sans prendre de médicaments et sans avoir de résurgence du VIH. « On n’élimine pas tout le virus des réservoirs, mais on le diminue de beaucoup, dit M. Finzi. Nous avons été stupéfaits de ce résultat. » Cela reviendrait à des années chez l’homme, alors que pour le moment, l’arrêt des médicaments n’est pas vraiment envisageable plus que quelques jours. Selon Jean-Pierre Routy, spécialiste du VIH à l’Université McGill, il existe certains patients, fort rares, qui peuvent arrêter les traitements anti-VIH après avoir atteint une charge virale indétectable, et rester sans traitement des années sans que le virus revienne en force depuis le réservoir. Le DRouty sera le président du congrès annuel de la Société internationale sur le sida en 2022. Ce congrès, le plus important du domaine, a lieu tous les ans en juillet et sera présenté à Montréal l’an prochain. « Nous espérons accueillir 11 000 personnes », dit le DRouty.

De l’animal à l’humain

Il faut maintenant tester ces CD4 mimétiques chez le singe, puis, dans plusieurs années si tout va bien, chez l’homme, selon M. Finzi. « Pour notre étude, nous avons utilisé des CD4 mimétiques mises au point par des collègues de l’Université de Pennsylvanie, mais nous venons de mettre au point une lignée de CD4 mimétiques montréalaise. »

10 ANS

Augmentation de l’espérance de vie d’un patient atteint du VIH, s’il a eu son diagnostic et commencé ses traitements en 2010 plutôt qu’en 1996

Source : Empruntis 

Conçue pour permettre aux personnes souffrant d’une pathologie d’accéder à l’assurance de prêt sans surprime, la convention Aeras a revu sa grille de référence en mars 2021. Elle excluait des candidats à la propriété, en particulier les porteurs du VIH ou souffrant d’une leucémie lymphoïde chronique.

L’assurance de prêt : une condition incontournable d’obtention de crédit

Les banques exigent la souscription d’une assurance de prêt pour accorder un prêt immobilier. Celle-ci remboursera les échéances dues par l’emprunteur en cas d’accident de la vie. Mais lorsque l’état de santé du futur acquéreur comporte beaucoup de risques, soit elles appliquent des surprimes, soit elles refusent le prêt. La convention Aeras (S’Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) a pour objectif de faciliter l’accès au crédit mais aussi de limiter les surprimes ou l’exclusion de garanties. Pour se faire, elle a établi une grille de référence listant les pathologies permettant l’accès à l’assurance de prêt.

Un élargissement de la grille de référence pour les porteurs du VIH

Le VIH figurait déjà dans la liste des pathologies mais ses contours étaient si contraignants que 30% des personnes porteuses du VIH s’en trouvaient exclues. Or, il est démontré que leur espérance de vie atteint grâce aux traitements quasiment la même que le reste de la population. Pour tenir compte de cette évolution, certains critères ont été supprimé de la grille de référence :

  • suppression du critère portant sur la « consommation de drogues illicites »,
  • l’obligation d’absence du Sida est remplacée par l’obligation « d’absence de maladies opportunistes en cours »,
  • le compte de lymphocytes CD4 abandonné : le porteur du VIH devra à la place prouver que sa charge virale est indétectable 12 mois après le début du traitement. Son taux de CD4 devra être « supérieur ou égal à 500/mm3 dans les 24 mois précédant la souscription ».

La durée entre le début du traitement et la fin du contrat d’assurance passe à 35 ans (contre 27 ans précédemment). La couverture du prêt est limitée à 25 ans.

Une nouvelle règle pour la leucémie lymphoïde chronique

Les personnes atteintes d’une leucémie lymphoïde chronique ne nécessitant pas de traitement et âgées entre 25 et 70 ans peuvent désormais souscrire aux garanties décès, perte totale et irréversible d’autonomie pour la durée d’un prêt immobilier n’excédant pas 15 ans. Elles doivent toutefois être au stade A de la classification de Binet, c’est-à-dire que le compte de leurs lymphocytes doit être inférieur à 15 000/mm3. Dans ce cas, le taux de la surprime est plafonné à 100%.