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Source : RTL

Il y a 40 ans paraissait le premier article décrivant les symptômes du Sida. Depuis, la prise en charge de la maladie a beaucoup évolué, mais des progrès restent à faire.

C’était il y a pile quarante ans. Le 5 juin 1981 est publié le premier article scientifique décrivant la maladie du Sida. Dans le Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), des médecins s’interrogent sur le cas de cinq jeunes californiens homosexuels présentant une pneumocystose, maladie touchant des patients immunodéprimés, alors qu’ils semblaient en bonne santé. Au moment de la publication, deux de ces jeunes sont décédés. L’éditorial qui accompagne l’article suggère un « dysfonctionnement des cellules immunitaires » et une « maladie transmise par contact sexuel ».

Le même jour, le médecin français Willy Rozembaum reçoit dans son cabinet un patient qui présente les mêmes symptômes. Et les cas se multiplient rapidement.

Un nom est donné à cette maladie, identifié peu à peu partout dans le monde : le Sida, pour « syndrome d’immunodéficience acquise ». En 1983, une équipe de l’Institut Pasteur à Paris, menée par le virologue Luc Montagnier, avec Françoise Barré-Sinoussi, Willy Rozembaum et Jean-Claude Chermann, découvre le virus responsable du Sida, le VIH, pour « virus de l’immunodéficience humaine ».

Une prévention difficile à mettre en place

A l’époque, les malades sont très stigmatisés. Comme l’explique l’association Aides, le Sida est surnommé « la maladie des 4 H », pour homosexuels, héroïnomanes, Haïtiens et hémophiles, ou encore « le cancer gay ». La prévention s’organise petit à petit, poussée notamment par les associations de lutte contre la maladie, et des professionnels de santé. Mais elle est difficile à mettre en place, notamment parce que la publicité pour le préservatif, premier moyen de se protéger du virus, est interdite en France.

Pour les personnes contaminées, il n’y a alors pas de solution. À l’époque, il s’agit seulement de prendre en charge leur fin de vie, une fois que la maladie s’est déclarée. « Les premiers malades du Sida ont été accompagnés et suivis par les médecins. Des médecins de la première heure, très engagés, qui n’avaient pas peur d’aller au front alors que les malades étaient extrêmement discriminés, que certains ne voulaient même pas entrer dans les chambres par crainte d’attraper le virus », raconte à RTL.fr Florence Thune, directrice générale du Sidaction.

Les associations et certains professionnels de santé se mobilisent très fortement pour mieux comprendre la maladie, et pousser la recherche à trouver des solutions. « Ce qui était très nouveau, c’était le militantisme des personnes concernées. C’était une pathologie qui tuait des jeunes, et ils voulaient savoir pourquoi ils mouraient« , explique Florence Thune.

Fin 1980 – début 1990 : la prise en charge s’accélère

Il faut néanmoins attendre 1985 pour que soit lancé le premier test de dépistage du VIH. A la fin des années 1980 et le début des années 1990, les choses s’accélèrent. En 1987, l’interdiction de faire de la publicité pour les préservatifs est levée, ouvrant la porte à une distribution plus massive. La même année, des seringues sont mises en vente libre dans les pharmacies, pour éviter que les consommateurs de drogues ne se prêtent des seringues contaminées et une campagne nationale de prévention est lancée.

Surtout, le premier médicament, l’AZT, est lancé sur le marché. Il s’agit d’un antirétroviral, qui occasionne néanmoins des effets secondaires, comme des cas d’anémie. « C’est le médicament qui a permis à certains de survivre, mais on a vite vu qu’il n’était pas suffisant », estime la directrice générale du Sidaction.

Les traitements sont remboursés par la Sécurité sociale, et les patients pris en charge en affection de longue durée. Mais la véritable révolution intervient en 1996 : la trithérapie. « Il s’agit de la mise en commun de trois molécules, et qui mises ensemble parviennent vraiment à contrôler le VIH« , explique Florence Thune. Pris quotidiennement, le traitement arrête la prolifération du virus et empêche sa transmission. La trithérapie fait chuter le nombre de décès

Le lancement de la PrEP, pour éviter l’infection

Mais pour prendre en charge la maladie à temps, il faut aussi être dépisté. En 2011, le dépistage est facilité par la mise en place de tests rapides, qui peuvent être réalisés par les associations de lutte contre le Sida. « C’est un changement de paradigme qui a permis d’élargir l’accès au dépistage pour ceux qui justement n’osaient pas se rendre dans un laboratoire, et qui permet surtout d’aller vers des populations très éloignées du système de soins », estime la directrice du Sidaction.

Malgré tous les nouveaux moyens de lutte contre le Sida, et les nombreuses campagnes de prévention, les chiffres des nouvelles contaminations, qui ont beaucoup baissé depuis les années 1980, se mettent à stagner dans les années 2010. « On voyait que le préservatif n’était pas suffisant, il y avait un angle mort dans la prévention », témoigne Florence Thune.

En 2016, intervient alors un nouveau progrès important dans la prise en charge du VIH : la PrEP, pour « prophylaxie pré-exposition ». Il s’agit d’un traitement dont peuvent bénéficier les personnes qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas utiliser de préservatif. « C’est une vraie démarche de santé, avec des tests tous les trois mois, un vrai suivi », explique Florence Thune. En mars dernier, l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a publié les résultats d’une étude de trois ans, qui confirment l’efficacité du traitement contre les infections au VIH. Sur un total de près de 3.000 participants, seules six personnes ont été infectées, et toutes avaient interrompu la PrEP avant l’infection, indique l’ANRS dans un communiqué.

De nouveaux défis à venir

Désormais, les associations de lutte comme Sidaction espère voir l’accès à la PrEP élargi. Pour faire un pas dans ce sens, le ministère de la Santé a annoncé fin mai que le traitement pourrait être prescrit par tous les médecins, et en particulier les généralistes, dès le 1er juin 2021.

Pour améliorer la prise en charge des patients, elles misent aussi beaucoup sur la lutte contre les discriminations envers les personnes séropositives, dont le nombre est estimé à plus de 170 000 en France. « Elles empêchent souvent aux personnes de parler de manière ouverte de leur séropositivité, peuvent pousser à prendre les traitements en cachette, et donc être dans de mauvaises conditions d’accès au traitement« , explique Florence Thune. « Certaines personnes refusent aussi de se faire dépister parce qu’elles ont trop peur d’être séropositives, et de subir des discriminations. »

Les patients espèrent aussi pouvoir bénéficier dans les années à venir de traitements moins lourds, à prendre de manière plus espacée, tous les mois ou tous les trois mois, plutôt que tous les jours. « Et pourquoi pas aller vers la rémission, et contrôler définitivement le virus », espère Florence Thune.

Source : RFI

En Ouganda, le ministère de la Santé estime qu’environ 1,4 millions de personnes sont séropositives dans le pays. Mais si le traitement est gratuit, beaucoup décident de ne pas prendre leurs médicaments. Peur des discriminations, déni de la maladie, dépression, les médecins doivent effectuer un vrai travail de sensibilisation pour s’assurer que leurs patients suivent bien leurs recommandations.

Tous les matins à 7h, même routine à son réveil, Kristina n’oublie jamais de prendre ses médicaments. « Je garde mes cachets tout en haut de mon armoire, pour qu’ils restent au frais, à l’abri de la chaleur. »

Séropositive depuis plusieurs années, son traitement a été difficile à accepter au début. Entre la dépression et la peur de la stigmatisation, elle a décidé pendant quelque temps de ne plus prendre ses médicaments.

« À un moment, j’ai voulu arrêter, et me laisser mourir. J’avais l’impression que même si je l’avais dit à ma famille, ils ne m’accepteraient jamais complètement. J’ai donc voulu arrêter mon traitement, mais j’ai réalisé que c’était pour ma vie, pour mon bien, donc j’ai repris parce que je me suis rendu compte que j’avais quelque chose à perdre », explique la jeune femme.

Dans une des cliniques du centre de Kampala, Immaculate attend ses médicaments. Testée positive quand elle était adolescente, elle a elle aussi d’abord refusé son traitement. Car dans son internat, impossible de se cacher de tous, le temps de prendre ses cachets.

« Mes camarades commençaient à se demander pourquoi j’allais toujours voir la surveillante, ils demandaient : « est-ce qu’elle est séropositive ? Qu’est-ce qui ne va pas chez elle ? » J’ai donc refusé de prendre mes médicaments pendant un moment, mais les remarques ont empiré, parce que sans mon traitement, des rougeurs apparaissaient sur ma peau ».

Éviter d’éveiller les soupçons

De nombreux séropositifs arrêtent de prendre leurs médicaments pour éviter d’éveiller les soupçons de leurs proches et garder leur statut secret. Mais l’arrêt du traitement pendant de longs mois a eu de lourdes conséquences pour Immaculate.

« Je suis devenue résistante au premier traitement, et j’ai dû changer pour le deuxième. C’est à ce moment que j’ai réalisé que le VIH était bien réel, et que je devais prendre mes médicaments si je voulais vivre. Parce que le troisième traitement n’est pas gratuit comme les autres en Ouganda, il est très cher ».

Dans la clinique, le Dr Lubega est tous les jours confronté à des patients séropositifs qui refusent leur traitement. Avec les nombreux conseillers qui travaillent avec lui, il essaie tant bien que mal de leur expliquer les conséquences de ce choix.

« Quand on oublie de prendre le traitement pendant un moment, les antivirus vont chuter fortement, et on risque de contracter le sida. Et tout sera encore plus compliqué : les patients positif au VIH ne peuvent pas le cacher, quand on a le sida, notre corps change et nos proches le remarque. On devient très maigre, et les autres devinent bien qu’on est malade »

En Ouganda, le ministère de la Santé estime que 5,6% de la population est séropositive.

Source : Santé Log 

L’une des clés pour éradiquer cette infection mondiale majeure, la tuberculose, qui fait chaque année plus de 1,5 million de décès, serait de développer un traitement suffisamment efficace contre les formes ultra-résistantes de la maladie, mais aussi un traitement plus court, ce qui favoriserait son observance et donc réduirait l’émergence de nouvelles résistances.

Cet essai clinique publié dans le New England Journal of Medicine, démontre l’efficacité d’un traitement antituberculeux combiné de 4 mois. Ces résultats apportent l’espoir de parvenir à contrer le retard dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose dans les pays à forte charge, en raison de la pandémie de COVID-19.

La tuberculose est une infection à Mycobacterium (MTB : Mycobacterium tuberculosis). Cette bactérie infecte généralement les poumons après une transmission aérienne. Elle « s’enferme » dans un granulome, une petite zone d’inflammation et pendant des mois ou des années, le corps peut contenir l’infection. Cependant, si le système immunitaire s’affaiblit ou si le granulome est affecté, la bactérie prolifère et le patient développe des symptômes pouvant inclure la fièvre, une toux avec ou sans production de crachats, une perte de poids et la fatigue.

Chaque année, 10 millions de personnes contactent la tuberculose et la maladie entraîne 1,5 million de décès. 40% des formes de la maladie sont résistantes aux traitements de première ligne. Après la TB, la MDR-TB, la XDR-TB, la TDR-TB (totally drug-resistant), de nouvelles formes totalement incurables émergent. Ce phénomène commence lorsque la souche devient résistante à l’isoniazide et la rifampicine, les 2 médicaments les plus couramment utilisés pour traiter la maladie.

Enfin, le traitement de la TB est long, il consiste en général en antibiotiques pris sur 6 mois ou plus, une durée qui constitue un obstacle certain à son observance. Et la non-observance favorise l’émergence de résistances.

4 mois de polythérapie rifapentine + moxifloxacine (fluoroquinolone)

Le schéma thérapeutique standard contre la tuberculose comprend 4 médicaments: la rifampicine, l’isoniazide, le pyrazinamide et l’éthambutol. C’est un schéma « gagnant » qui aboutit à la guérison dans 95% des cas. Mais le nouveau schéma rifapentine-moxifloxacine, plus court dans la durée de traitement, s’avère tout aussi efficace, sûr et bien toléré par rapport au traitement standard.

L’essai multisite, mené auprès de plus de 2.500 participants de 13 pays, dont près de 200 participants vivant avec le VIH (qui augmente considérablement le risque d’évolution vers une tuberculose active), avec un suivi de 18 mois, a regardé la survie sans tuberculose un an après, pour les 2 bras (traitement standard et nouveau schéma thérapeutique).

La combinaison des 2 antibiotiques a permis de traiter la tuberculose active aussi efficacement que le schéma standard de 6 mois, montre cet essai clinique international. C’est l’espoir de pouvoir réduire d’un tiers la durée du traitement, relèvent les chercheurs, de l’Université du Texas à San Antonio : « un traitement plus court serait plus simple à observer et serait également plus rentable. D’autant que ces 2 médicaments existent depuis plus de 20 ans et sont largement disponibles ».

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un quart de la population mondiale a une tuberculose latente et la pandémie COVID-19 a considérablement alourdi le fardeau lié à la maladie : le retard de diagnostic et de traitement lié à la pandémie pourrait causer 6,3 millions de cas de tuberculose supplémentaires dans le monde entre 2020 et 2025.

Source : News 24

Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses des National Institutes of Health (NIH), témoigne devant une audience du Sénat sur la santé, l’éducation, le travail et les pensions pour examiner une mise à jour des responsables fédéraux sur les efforts de lutte contre le COVID-19 dans le bâtiment du bureau du Sénat Dirksen le 11 mai 2021 à Washington, DC.

Le conseiller médical en chef de la Maison Blanche, le Dr Anthony Fauci, a déclaré mardi que les États-Unis peuvent encore atteindre leur objectif de mettre fin à l’épidémie de VIH d’ici 2030 malgré la pandémie de Covid-19 en cours, qui a vu des sites de test pour d’autres maladies temporairement fermés et du personnel médical réaffecté.

Fauci, qui supervise la recherche pour prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies infectieuses établies à l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a déclaré à un comité de la Chambre que la nation n’était pas allée «en arrière» dans la lutte contre le VIH. Les efforts de lutte contre la pandémie ont supplanté d’autres recherches médicales, mettant certains médicaments en cours de développement en attente alors que les sociétés pharmaceutiques détournaient la recherche et les ressources vers les traitements et les vaccins Covid-19.

« De toute évidence, lorsque vous fermez la société, l’accessibilité pour les tests et la chaîne de disponibilité des médicaments peuvent être perturbées de la même manière que tout est perturbé, y compris les vaccinations pour les enfants », a-t-il déclaré lors d’une audition avec le Comité des crédits de la Chambre et le Sous-comité sur Travail, santé et services à la personne.

Environ 1,2 million de personnes aux États-Unis vivent actuellement avec le VIH et environ 14% d’entre elles ne savent pas qu’elles en sont atteintes, selon données gouvernementales. Environ 38 000 Américains sont infectés par le virus chaque année, selon les données américaines.

En 2019, l’administration Trump a annoncé une promesse de mettre fin à l’épidémie de VIH aux États-Unis d’ici 2030, un objectif que les défenseurs de la santé publique applaudissent et recherchent depuis des années. Cependant, certains défenseurs ont par la suite exprimé des inquiétudes quant au fait que l’impact de la pandémie sur les soins médicaux entraînerait une augmentation des nouvelles infections à VIH.

Fauci, qui a conseillé au moins sept présidents américains sur le VIH et d’autres problèmes de santé, a mentionné mardi un certain nombre de progrès dans les soins du VIH.

Les personnes à risque de VIH peuvent désormais prendre des médicaments de prévention, également connus sous le nom de prophylaxie pré-exposition ou PrEP, a-t-il déclaré. La PrEP peut réduire le risque d’infection par le sexe d’environ 99% chez les personnes qui prennent le médicament quotidiennement, selon les Centers for Disease Control and Prevention.

« La PrEP, prophylaxie pré-exposition, est un ingrédient important dans notre tentative sur 10 ans de 2020 à 2030 pour mettre fin à l’épidémie aux États-Unis », a-t-il déclaré. « Je crois, nonobstant Covid-19, que nous atteindrons cet objectif. »

Source : La Presse

Les médicaments peuvent maintenant rendre le VIH indétectable, mais celui-ci parvient à se cacher dans des réservoirs pour resurgir quand on arrête les traitements. Des chercheurs montréalais ont réussi à cibler le virus du sida dans ces réservoirs, ce qui laisse entrevoir la possibilité d’un arrêt des traitements pour des années.

Porte d’entrée

Andrés Finzi, immunologue à l’Université de Montréal, étudie depuis des années une protéine située sur une cellule du système immunitaire humain, CD4. Cette protéine CD4 constitue la porte d’entrée du VIH pour infecter le corps humain. « Quand le VIH entre dans la cellule, il enlève la protéine CD4 pour éviter que d’autres virus n’entrent et créent une surinfection qui tuerait la cellule », explique M. Finzi, qui publie son étude dans la revue Cell Host & Microbe. « Nous avons constaté que l’absence de la protéine CD4 est aussi un élément important pour les réservoirs viraux, les endroits où le VIH se cache pour échapper aux traitements. » En 2015, M. Finzi a montré que si on munit les cellules humaines de « CD4 mimétiques », des protéines synthétiques qui ressemblent aux CD4, le système immunitaire est capable de détecter le VIH dans sa tanière et de le traquer dans les réservoirs viraux où il se cache. L’étude publiée jeudi vient confirmer le même phénomène chez une souris « humanisée », dont le système immunitaire ressemble à celui de l’humain et est donc visé par le VIH.

Congé de médicaments

Les souris de M. Finzi ont pu vivre six mois – le maximum pour cette espèce de laboratoire – après le traitement avec des « CD4 mimétiques », sans prendre de médicaments et sans avoir de résurgence du VIH. « On n’élimine pas tout le virus des réservoirs, mais on le diminue de beaucoup, dit M. Finzi. Nous avons été stupéfaits de ce résultat. » Cela reviendrait à des années chez l’homme, alors que pour le moment, l’arrêt des médicaments n’est pas vraiment envisageable plus que quelques jours. Selon Jean-Pierre Routy, spécialiste du VIH à l’Université McGill, il existe certains patients, fort rares, qui peuvent arrêter les traitements anti-VIH après avoir atteint une charge virale indétectable, et rester sans traitement des années sans que le virus revienne en force depuis le réservoir. Le DRouty sera le président du congrès annuel de la Société internationale sur le sida en 2022. Ce congrès, le plus important du domaine, a lieu tous les ans en juillet et sera présenté à Montréal l’an prochain. « Nous espérons accueillir 11 000 personnes », dit le DRouty.

De l’animal à l’humain

Il faut maintenant tester ces CD4 mimétiques chez le singe, puis, dans plusieurs années si tout va bien, chez l’homme, selon M. Finzi. « Pour notre étude, nous avons utilisé des CD4 mimétiques mises au point par des collègues de l’Université de Pennsylvanie, mais nous venons de mettre au point une lignée de CD4 mimétiques montréalaise. »

10 ANS

Augmentation de l’espérance de vie d’un patient atteint du VIH, s’il a eu son diagnostic et commencé ses traitements en 2010 plutôt qu’en 1996

Source : Empruntis 

Conçue pour permettre aux personnes souffrant d’une pathologie d’accéder à l’assurance de prêt sans surprime, la convention Aeras a revu sa grille de référence en mars 2021. Elle excluait des candidats à la propriété, en particulier les porteurs du VIH ou souffrant d’une leucémie lymphoïde chronique.

L’assurance de prêt : une condition incontournable d’obtention de crédit

Les banques exigent la souscription d’une assurance de prêt pour accorder un prêt immobilier. Celle-ci remboursera les échéances dues par l’emprunteur en cas d’accident de la vie. Mais lorsque l’état de santé du futur acquéreur comporte beaucoup de risques, soit elles appliquent des surprimes, soit elles refusent le prêt. La convention Aeras (S’Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) a pour objectif de faciliter l’accès au crédit mais aussi de limiter les surprimes ou l’exclusion de garanties. Pour se faire, elle a établi une grille de référence listant les pathologies permettant l’accès à l’assurance de prêt.

Un élargissement de la grille de référence pour les porteurs du VIH

Le VIH figurait déjà dans la liste des pathologies mais ses contours étaient si contraignants que 30% des personnes porteuses du VIH s’en trouvaient exclues. Or, il est démontré que leur espérance de vie atteint grâce aux traitements quasiment la même que le reste de la population. Pour tenir compte de cette évolution, certains critères ont été supprimé de la grille de référence :

  • suppression du critère portant sur la « consommation de drogues illicites »,
  • l’obligation d’absence du Sida est remplacée par l’obligation « d’absence de maladies opportunistes en cours »,
  • le compte de lymphocytes CD4 abandonné : le porteur du VIH devra à la place prouver que sa charge virale est indétectable 12 mois après le début du traitement. Son taux de CD4 devra être « supérieur ou égal à 500/mm3 dans les 24 mois précédant la souscription ».

La durée entre le début du traitement et la fin du contrat d’assurance passe à 35 ans (contre 27 ans précédemment). La couverture du prêt est limitée à 25 ans.

Une nouvelle règle pour la leucémie lymphoïde chronique

Les personnes atteintes d’une leucémie lymphoïde chronique ne nécessitant pas de traitement et âgées entre 25 et 70 ans peuvent désormais souscrire aux garanties décès, perte totale et irréversible d’autonomie pour la durée d’un prêt immobilier n’excédant pas 15 ans. Elles doivent toutefois être au stade A de la classification de Binet, c’est-à-dire que le compte de leurs lymphocytes doit être inférieur à 15 000/mm3. Dans ce cas, le taux de la surprime est plafonné à 100%.

 

Source : ANSM

Dans le cadre du dispositif renforcé de surveillance des vaccins contre la Covid-19, EPI-PHARE (Groupement d’Intérêt Scientifique ANSM-Cnam) a réalisé une large étude de pharmaco-épidémiologie sur plus de 4 millions de Français âgés de plus de 75 ans, afin de comparer l’incidence des hospitalisations pour Covid-19 chez les personnes vaccinées au cours des deux premiers mois de la campagne vaccinale en France par rapport aux personnes non vaccinées.

Les premiers résultats de cette étude mettent en évidence l’impact majeur de la vaccination en France. Le risque de forme grave de Covid-19 diminue ainsi de 87 % chez les personnes de plus de 75 ans, dès 7 jours après l’injection de la 2e dose. Cela signifie qu’elles ont 9 fois moins de risque d’être hospitalisées pour Covid-19 que les personnes de plus de 75 ans non vaccinées.

La vaccination contre la Covid-19 a débuté en France le 27 décembre 2020, d’abord chez les résidents d’établissements accueillant des personnes âgées, puis chez les personnes âgées de 75 ans et plus et celles souffrant de pathologies à haut risque, quel que soit leur âge. Les vaccins initialement recommandés pour ces populations étaient les vaccins à ARN messager (Pfizer/BioNTech et Moderna).

Au total, 1 422 461 personnes de plus de 75 ans vaccinées entre le 27 décembre 2020 et le 24 février 2021 (soit 89 % du nombre total de personnes vaccinées en France sur la période) et 2 631 108 personnes non vaccinées de même âge, sexe, région et type de résidence (hébergement en EHPAD/ULSD ou non) ont été suivies pendant une durée médiane de 40 jours et 38 jours respectivement. Parmi les personnes vaccinées, 92 % l’avaient été par le vaccin Pfizer/BioNTech (Comirnaty). Chez les personnes qui avaient reçu deux doses, le délai médian entre les doses était de 28 jours.

Ce travail a utilisé les données du système d’information Vaccin Covid chaînées au Système national des données de santé (SNDS), qui fournit des informations individuelles sur l’ensemble des consommations de soins et des hospitalisations de la quasi-totalité (99 %) de la population résidant en France.

Ces résultats seront actualisés par EPI-PHARE en lien avec l’ANSM, la Cnam et Santé publique France, au fur et à mesure de la mise à disposition d’informations actualisées avec un suivi élargi à d’autres populations, d’autres vaccins et sur des périodes de temps prolongées.

Source : Paris Normandie

L’ARS et le Corevih mènent conjointement une semaine de dépistage contre le VIH dans toute la Normandie, entre le lundi 31 mai et le samedi 5 juin 2021. Le but : que toute l’attention autour de la Covid-19 ne fasse pas oublier les autres infections.

Le chiffre parle de lui-même : sur l’année 2020, le nombre de dépistage dans les centres de Normandie contre le virus du VIH a chuté de 27 %. La faute à la pandémie de Covid-19 qui s’est abattue depuis plus d’un an. C’est pourquoi, l’Agence régionale de santé (ARS) de Normandie et le Comité de coordination de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH (Corevih) vont lancer à partir de lundi 31 mai 2021, et ce, jusqu’au samedi 5 juin 2021, la 3e édition de la semaine du dépistage et de prévention partout en Normandie.

« Avec le Covid, on a beaucoup moins parlé de la question du VIH, mais il est toujours présent, tout comme les autres maladies sexuellement transmissibles », pointe Thomas Deroche, directeur général de l’ARS Normandie, lors d’une conférence de presse en visioconférence organisée hier mardi 25 mai 2021. « Il faut ramener ces sujets au cœur des préoccupations de chacun et rattraper le retard car la crainte d’une recrudescence du nombre de cas est à redouter », souligne pour sa part le Pr Manuel Étienne, spécialisé dans les maladies infectieuses au CHU de Rouen.

Plus de 50 actions gratuites dans toute la Normandie

Ce sont ainsi plus de 50 actions gratuites qui se tiendront dans la région. Entre dépistages sérologiques, tests rapides, dialogues avec des professionnels de santé ou distribution de préservatifs, l’objectif est de « sensibiliser, notamment quand des risques ont été pris ou quand une grossesse est envisagée », relève Thomas Deroche. À noter aussi que connaître son état de santé en cette période de crise sanitaire peut aussi vous garantir de ne pas contracter une forme grave de la Covid-19. Une bonne raison pour aller se faire tester !

Retrouvez toutes les actions et les lieux sur cette semaine de dépistages sur www.corevih-normandie.fr

Source : Québec

Le Palais des congrès de Montréal et Tourisme Montréal sont fiers d’annoncer que l’IAS – International AIDS Society – a choisi de tenir la 24e Conférence internationale sur le sida, AIDS 2022, dans la métropole québécoise. AIDS 2022 suivra un modèle hybride qui combine des éléments en personne et virtuels pour s’assurer de l’accessibilité de tous ceux qui souhaitent y assister. Des scientifiques, des décideurs publics et des activistes du VIH sont attendus à Montréal du 29 juillet au 2 août 2022, avec la tenue de pré-conférences les 27 et 28 juillet. Cela devrait générer 39 000 nuitées et des recettes touristiques estimées à plus de 20,7 M$.

La nouvelle est d’ampleur historique puisque ce congrès international est le cinquième en importance pour le nombre de participants à se tenir au Palais des congrès depuis son inauguration en 1983.

Un travail d’équipe récompensé.


La confirmation de cet événement résulte de l’excellente relation qu’entretiennent les équipes de développement commercial du Palais des congrès et de Tourisme Montréal avec l’IAS, et ce, depuis plus de 30 ans.

Dr Jean-Pierre Routy a également joué un rôle décisif en représentant l’expertise de Montréal dans le secteur de la recherche sur le VIH. Pour son rôle de première importance dans la démarche, le professeur de médecine de McGill agira à titre de coprésident local d’AIDS 2022. Il se joindra également au Club des Ambassadeurs du Palais des congrès de Montréal, composé de 350 sommités ayant contribué à la confirmation d’un congrès international à Montréal.

Le congrès revient à Montréal 33 ans après une édition historique.


Ce sera la deuxième fois que le Palais des congrès de Montréal reçoit ce prestigieux congrès. En effet, le 4 juin 1989, plus de 10 000 congressistes convergeaient vers la métropole québécoise pour assister à la 5e Conférence internationale sur le sida. DRichard Morisset devenait d’ailleurs à cette occasion membre du Club des Ambassadeurs du Palais des congrès pour son rôle dans la confirmation de l’événement à Montréal.

À l’époque, près de 300 activistes sur le VIH avaient fait irruption sur les lieux de la cérémonie d’ouverture pour revendiquer davantage d’engagement de la part des gouvernements et pour mettre en lumière la réalité des répercussions du sida sur les individus et la société. Cet événement historique, qui a été largement couvert dans les médias nationaux et internationaux, reste gravé dans la mémoire collective pour avoir offert aux personnes vivant avec le VIH une tribune pour exprimer leurs préoccupations.

Montréal, ville toute désignée pour accueillir ce congrès.


Montréal est considérée comme la capitale de la recherche au Canada. Les études sur le VIH et sur les autres maladies transmissibles sexuellement et par le sang qui sont menées dans la ville sont source de découvertes scientifiques révolutionnaires. La force de l’action communautaire qui habite la métropole québécoise est également un aspect distinctif qui a séduit l’IAS. La tenue du congrès sera l’occasion idéale pour positionner l’expertise montréalaise en la matière et pour développer de nouveaux partenariats entre des chercheurs locaux et internationaux.

De plus, le 1er décembre 2017, la mairesse Valérie Plante signait la Déclaration de Paris, faisant de Montréal la première ville canadienne à se joindre au réseau international des Villes sans sida. La Ville s’est ensuite dotée d’un plan d’action pour accélérer la riposte contre l’épidémie de VIH et répondre aux besoins spécifiques des communautés affectées. L’engagement politique et communautaire de Montréal dans la réponse au VIH saura certainement inspirer les participants en provenance des quatre coins du monde.

AIDS 2022 et Tourisme Montréal travaillent en étroite collaboration pour concevoir un programme accessible et garant du bien-être de tous.

Source : Inserm

Que ce soit en prise quotidienne ou à la demande, la prophylaxie pré-exposition – ou PrEP – a permis de réduire les nouvelles contaminations par le VIH dans une étude de cohorte menée dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest pendant 2 ans et demi chez près de 600 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). En outre, l’utilisation de la PrEP ne s’est pas accompagnée d’un « relâchement » des comportements sexuels et d’une augmentation des autres infections sexuellement transmissibles.

Les résultats de cette étude, menée par des chercheurs de l’Inserm et de l’IRD et soutenue par l’ANRS et Expertise France (L’Initiative), viennent d’être publiés dans The Lancet HIV, le 25 mai 2021Ils démontrent l’intérêt de rendre la PrEP plus largement disponible dans les programmes de prévention contre le VIH en Afrique de l’Ouest.

Si la prévalence du VIH est relativement faible dans la population générale en Afrique de l’Ouest (1,4 %), elle est élevée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), estimée à 13,3 %. Parmi les outils de prévention, l’OMS recommande depuis 2014 la mise à disposition de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Cependant, son déploiement en Afrique se heurte à différents obstacles : coût, accès aux soins, stigmatisation…

Le projet ANRS-CohMSM-PrEP, coordonné par le Dr Christian Laurent, directeur de recherche à l’IRD au sein de l’unité de recherche mixte internationale TransVIHMI (IRD, Inserm, Université de Montpellier) et par la Dr Bintou Dembélé Keita, directrice de l’association ARCAD Santé PLUS au Mali, a évalué l’acceptabilité de la PrEP à la demande ou en continu, l’évolution de l’incidence du VIH, les modifications des comportements sexuels et de la prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes chez les HSH au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et au Togo. Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’étude de cohorte ANRS-CohMSM, démarrée en 2015, qui s’intéressait aux mesures de prévention n’incluant pas la PrEP.

Ainsi, l’équipe de recherche a inclus 598 HSH majeurs ayant un risque élevé d’être infectés par le VIH, entre novembre 2017 et avril 2020 dans quatre cliniques communautaires à Abidjan, Bamako, Lomé et Ouagadougou. Ces personnes ont été suivies pour une durée totale de 743,6 personnes-années. Des visites médicales régulières étaient programmées, ainsi que des entretiens avec des pair-éducateurs.

A l’inclusion, 74,4 % des participants ont choisi la PrEP à la demande, contre 25,6 % la PrEP en continu. Tous avaient le choix de changer le mode de prise à leur convenance au fur et à mesure de l’étude. La PrEP en continu était notamment préférée par ceux qui avaient un nombre élevé de partenaires sexuels. « Globalement, indique Bintou Dembélé Keita, cela montre que ces options sont complémentaires et toutes deux devraient être proposées dans les programmes de prévention. »

Au fil de l’étude, 17 participants sont devenus séropositifs au VIH, portant l’incidence de l’infection à 2,3 pour 100 personnes-années. En comparaison, elle s’élevait entre 15,4 et 16 pour 100 personnes-années pour les HSH ne prenant pas la PrEP dans de précédentes études au Nigéria et au Sénégal. L’incidence relevée par l’étude ANRS-CohMSM était de 10,0 pour 100 personnes-années.

L’observance à la PrEP n’était en revanche considérée comme optimale que pour 41,2 % des participants du groupe « prise à la demande », contre 71,1 % pour le groupe « prise en continu ». « De plus, on a observé une réduction globale de l’utilisation de la PrEP au cours du suivi dans les deux groupes. Ces résultats sont inquiétants, car on sait que l’observance est un facteur essentiel de l’efficacité de la PrEP », rappelle Christian Laurent.

La fréquence des rapports sexuels anaux sans préservatif est restée stable tandis que le nombre de partenaires sexuels masculins et le nombre de rapports sexuels avec un partenaire occasionnel ont même diminué au cours du suivi. En outre, les prévalences de la gonorrhée, de la chlamydiose et de la syphilis sont restées stables.

Par contre, l’équipe de recherche a constaté que, malgré l’implication de pair-éducateurs, 26,6 % des personnes suivies ont été perdues de vue, après un suivi médian de 6,3 mois. « Retenir les personnes qui ont besoin de la PrEP dans le système de soins sera un vrai défi pour les futurs programmes de prévention », indique Bintou Dembélé Keita.

L’étude rapporte également un risque limité de résistance aux antirétroviraux : seul un participant infecté pendant le suivi avait une résistance à l’une des deux molécules de la PrEP et il n’était pas possible de déterminer s’il avait été infecté par un virus résistant ou s’il avait développé la résistance en raison de la PrEP.

Au total, cette étude de démonstration de la PrEP en Afrique de l’Ouest est encourageante. « Cet outil devrait être déployé rapidement dans les programmes de prévention en Afrique de l’Ouest. Cependant, une attention devra être donnée à la bonne observance à la PrEP pour qu’elle puisse atteindre pleinement son potentiel », concluent les auteurs.