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sida politique

Source : SERONET

Dans la galerie 3, du premier étage du nouveau musée Bourse de commerce Pinault Collection, à Paris, les visteurs-ses sont nombreux-ses. Une belle affluence pour le dernier en date des musées privés parisiens, ouvert en mai dernier. Nous sommes fin juillet. Le musée est magnifique par l’aménagement qu’il propose, associant l’histoire d’un bâtiment créé au 19e siècle à la modernité apportée par un des plus grands architectes du moment, Tadao Ando. L’association détonne et séduit. Elle sert d’écrin à une collection qui mêle figures emblématiques de l’art contemporain (Maurizio Cattelan, David Hammons, Michel Journiac, Cindy Sherman, Martial Raysse, etc.) à des artistes qui gagnent à être découverts-es d’un large public (Miriam Cahn, Kerry James Marshall, Philippe Parreno, Marlène Dumas, Peter Doig, etc.).


Dans la galerie 3

Un couple déambule. L’homme s’approche de l’espace où sont présentées les photographies de Louise Lawler. On en dénombre 94. Elles représentent toutes un même objet : un gobelet de plastique photographié en noir et blanc : l’éclairage est précis, le cadrage soigné ; l’installation de Louise Lawler montre donc 94 photos identiques d’un même gobelet. 
Sa femme lui dit doucement :
– Oh regarde ça !
– Bah, tout est pareil, c’est des gobelets quoi… Ce sont pas foulés ! tranche l’homme en s’en allant.
Elle ne le suit pas. Elle avance vers le mur d’images et peut ainsi lire les noms qui sont mentionnés sur les passe-partout qui encadrent chaque photo. 
Ce sont les noms de sénateurs-rices républicains-es (en bleu) et démocrates (en rouge) qui ont voté, en 1989, en faveur d’un amendement porté par un de leurs collègues, le sénateur républicain ultra conservateur Jesse Helms. Mais de quoi s’agit-il ?

En 1987, alors que le sida fait de très nombreux morts aux États-Unis (plus de 130 personnes), l’administration Reagan choisit de verser des fonds pour lutter contre cette pandémie qui ne cesse de se développer dans le pays ; notamment en renforçant le volet préventif. Le 31 mai, le président républicain Ronald Reagan fait son premier discours officiel sur le sida. Le 24 juin, il signe un décret créant la première commission présidentielle sur le sida. Si l’administration Reagan affiche publiquement une volonté d’engagement, il n’en va pas de même du côté de sa majorité. En octobre 1987, à l’initiative du sénateur Jesse Helms, le Sénat américain adopte par une majorité de 94 voix, contre deux et quatre abstentions, un amendement qui oblige à ce que les fonds dédiés à la prévention contre le sida (on parle alors de plus de 310 millions de dollars, gérés par les CDC) aillent exclusivement à des structures qui promeuvent l’abstinence sexuelle (au départ, Helms voulait interdire toute subvention aux structures qui ne condamnaient pas le sexe hors mariage) et que ces fonds soient interdits à toute structure, y compris associative, dont le discours préventif pourrait s’apparenter à la « promotion » de l’homosexualité ou de l’usage de drogues. Seuls deux sénateurs s’y opposent : le républicain Lowell Weicker (Connecticutt) et le démocrate Daniel Patrick Moynihan (New York). Dans le contexte de l’époque, l’adoption de cet amendement est un affront, une gifle pour les associations de défense des droits des LGBT. Et même plus : une déclaration de guerre. De fait, elles privent de fonds publics des structures qui s’adressent prioritairement à des personnes qui sont parmi les premières touchées par l’épidémie de sida. Il ne faut pas oublier que c’est en 1987 que se crée Act Up aux États-Unis ; signe que l’impatience face à la réponse publique face au sida est vive.

Un déclic pour Louise Lawler

Cette décision sénatoriale est un déclic pour l’artiste, (…)

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onusida

Source : Radio Télévision Suisse

Le monde n’a pas retenu les leçons du sida et répète les mêmes erreurs face aux pays pauvres avec le Covid, déplore la directrice du programme ONUSIDA dans une interview accordée vendredi à la RTS. Winnie Byanyima dénonce « la cupidité » des pharmas et lance un appel à plus de solidarité.

Dès le début de la pandémie de coronavirus, la lutte contre le Covid s’est faite au détriment des efforts contre le VIH et au détriment des pays en développement, dont les pays africains. La directrice du programme des Nations Unies pour la lutte contre le sida avait tiré la sonnette d’alarme dès le début de la crise sanitaire l’an dernier et l’actualité lui donne raison aujourd’hui.

Selon les dernières données de l’OMS publiées cette semaine, seules 1,5% des doses de vaccins contre le Covid produites mondialement parviennent sur le continent africain, où moins de 2,5% de la population est vaccinée. Et cette mise à l’écart a aussi des conséquences sur d’autres maladies.

Nous avions prévenu que le Covid submergerait les systèmes de santé.

Winnie Byanyima

« Dans les pays où les gens sont dans la pauvreté, où l’on ne respecte pas les droits humains, où les hôpitaux sont défaillants, nous avions prévenu que le Covid submergerait les systèmes de santé et qu’il y aurait des reprises pas seulement du VIH mais aussi d’autres maladies. Et c’est ce qui s’est passé », déplore Winnie Byanyima dans l’émission Tout un monde.

Il faudrait donc vacciner le plus possible mais la distribution des sérums est plus que jamais inégale entre pays riches et pauvres, comme l’ont aussi rappelé le secrétaire général des Nations unies et le directeur de l’Organisation mondiale de la santé.

Les entreprises pharmaceutiques sont vraiment cupides, immorales.

Winnie Byanyima

La directrice d’ONUSIDA en est ulcérée. « Ce qui était de l’argent public est désormais privatisé par les pharmas qui détiennent la technologie. Et ces compagnies ne produisent le nombre de doses nécessaire que pour les pays riches », dit-elle avant de rappeler: « De toutes les doses de vaccin produites, 80% sont allées à des pays riches du G20. La grande majorité des morts du Covid aujourd’hui sont dans les pays pauvres. »

L’Ougandaise ne décolère pas face aux entreprises pharmaceutiques. « Les pharmas font pression sur leurs gouvernements pour qu’ils refusent une levée temporaire des brevets à l’OMC, qui permettrait à d’autres pays, d’autres régions, de produire ces vaccins sans être traînés en justice. Ils sont vraiment cupides! Ils sont immoraux! », s’écrie la directrice d’ONUSIDA.

Je vais les regarder droit dans les yeux au Forum de Davos.

Winnie Byanyima

Winnie Byanyima pointe particulièrement du doigt Moderna et Pfizer, dont les vaccins sont désormais les produits le plus rentables du marché. « J’espère que le World Economic Forum aura lieu à Davos en janvier, car j’y serai! », avertit-elle. « Je vais les regarder droit dans les yeux et leur dire: arrêtez d’être cupides, sauvez des vies, ayez un but dans vos entreprises! Quelle est votre éthique? Est-ce de sauver le monde ou juste de faire de l’argent? »

La solution est pourtant simple, aux yeux de la directrice d’ONUSIDA, il s’agit de partager les technologies comme le monde l’a finalement fait avec le sida.

« Nous n’avons rien retenu des leçons de la pandémie de VIH », constate-t-elle. « Il faut se souvenir qu’avant que le monde s’unisse pour la combattre, les victimes, particulièrement dans le pays en développement, étaient très nombreuses. Nous perdions des gens chaque jour. »

Les génériques au secours des malades du sida

Et pendant ce temps-là, les pays riches avaient déjà découvert les antirétroviraux. « Pendant sept ans, ils s’en sont servis alors qu’ils étaient inabordables pour le reste du monde (…) Jusqu’à ce que le monde s’unisse, des gens se sont battus, il y a eu un mouvement global et les prix ont chuté avec la production de génériques. L’Inde, le Brésil et d’autres se sont mis à produire des antirétroviraux moins chers. Et c’est ainsi que les morts ont reculé. Nous devons apprendre de cela. Combien faut-il encore de morts? »

Propos recueillis par Benjamin Luis/oang

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé pour représenter les usagers du système de santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, des programmes d’accompagnement (ligne d’écoute, ETP) et différents outils d’information (brochures, dépliants, site Internet).

Mission

En relation avec la coordinatrice, le/la stagiaire participe à l’organisation de la vie associative et à sa bonne gestion.

  1. Participe aux opérations administratives et de gestion au quotidien
  2. Prend en charge la mise à jour des tableaux de reporting
  3. Participe à la constitution de dossiers de subventions
  4. Organise les réunions d’instance (CA et AG) et en rédige les comptes-rendus (CA, AG, réunions d’équipe hebdomadaires)
  5. Réalise des présentations à destination des partenaires
  6. Réalise des recherches documentaires

Profil

Formations & expériences : Formation supérieure en Licence, Master (1 ou 2) de management des associations ou autre domaine connexe.

Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point)

Qualités : Rigoureux(se), organisé(e), polyvalent(e), dynamique. Goût pour les chiffres, bon niveau rédactionnel. Expérience associative et/ou intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida appréciés.

Durée

Contrat : stage de 3 mois

Début de stage : début octobre (à négocier)

Rémunération

Indemnités légales de stage + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 60 %), transports (pris en charge à 50 %), 2j de congés par mois.

CV + LM par mail uniquement à jcharbonnier@actions-traitements.org

recrutement association VIH

Dans le cadre du développement de son activité sociale, Actions Traitements recrute un.e assistant.e sociale à temps partiel (4 h par semaine). Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé pour représenter les usagers du système de santé. Elle informe, soutient, accompagne et défend les droits des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale et ceux qui les accompagnent depuis plus de 30 ans.

Pour ce faire, l’association propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un programme d’éducation thérapeutique (ETP) et développe différents outils d’information thérapeutique (brochures, dépliants, site Internet, applications pour smartphones).

Au sein d’un petite structure associative, vous aurez pour mission de :

  • Assurer la tenue de la permanence sociale une fois tous les 15 jours.
  • Réaliser le suivi individuel des personnes accueillies, recueillir et évaluer leurs besoins pour mettre en œuvre l’accompagnement socio-éducatif (accès aux soins, droits sociaux, logement/hébergement, parentalité́, emploi…) et les accompagner dans leurs démarches.
  • Développer le réseau des ressources institutionnelles et associatives locales mobilisables pour répondre à ces besoins.
  • Participer au travail de l’équipe pluridisciplinaire dans le but de proposer un accompagnement global des usagers.

Dans le cadre de l’ETP, en parallèle des missions ci-dessus, en lien avec l’équipe ETP vous devrez :

  • Disposer d’un temps de travail dédié aux démarches administratives.
  • Centraliser le recueil de données dans la base de données interne du programme d’ETP
  • Participer aux réunions mensuelles de l’équipe ETP ainsi qu’aux réunions de supervision
  • Participer à la rédaction du rapport d’activité annuel ainsi qu’aux rapports annuels d’évaluation de nos programmes.

Profil du/de la candidate :

  • DEASS validé (ou autre diplôme de travailleur social selon expérience)
  • La connaissance des enjeux VIH/Sida et/ou des associations de patients est un atout certain.
  • Expérience auprès de publics vulnérables et/ou en situation de précarité souhaitée
  • Connaissance des dispositifs de droit communs (domiciliation, instruction RSA, MDPH, dossier SIAO, etc.)
  • La connaissance des enjeux d’accès aux crédits et de la convention AERAS serait appréciée
  • Capacité de travailler en collaboration avec les autres membres de l’équipe et avec les acteurs sociaux des autres institutions

Qualités :

Vous êtes rigoureux(se), débrouillard(e), dynamique et autonome. Vous avez de bonnes capacités d’adaptation, notamment dans une très petite structure, et un intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida et les questions de santé sexuelle. Vous disposez également de qualités relationnelles avérées (écoute, pédagogie, esprit d’équipe, …).

Les candidatures des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite virale sont les bienvenues.

Conditions : CDD de 6 mois à temps partiel, 4h par semaine.

Rémunération : selon profil et expérience

Avantages : tickets restaurants (8,90 €, pris en charge à 60%), mutuelle (prise en charge à 75%), transports (pris en charge à 50%)

Lieu : siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème + télétravail

Poste à pourvoir dès que possible

CV + Lettre de Motivation par mail uniquement à jcharbonnier@actions-traitements.org

programme vih suisse

Source : ma RTS

L’actuel Programme national VIH et autres infections sexuellement transmissibles (PNVI) est prolongé jusqu’en 2023, a décidé mercredi le Conseil fédéral. Un nouveau programme qui vise à réduire le nombre de nouvelles infections pourrait entrer en vigueur en 2024.

Le développement de ce programme de lutte contre le VIH et autres infections sexuellement transmissibles (IST) qui devait lui succéder avait été suspendu au printemps 2020 en raison du coronavirus.

La division Maladies transmissibles de l’Office fédéral de la santé publique, en charge des travaux, ainsi que plusieurs parties prenantes, dont les médecins cantonaux, avaient en effet été amenés à réallouer tout ou partie de leurs ressources dans la lutte contre le Covid-19.

>> Relire: La lutte contre le VIH malmenée par le Covid-19

La prolongation de deux ans du programme VIH permettra de reprendre les travaux de développement du prochain programme. Le Conseil fédéral devrait ainsi l’adopter à l’automne 2023 pour une entrée en vigueur en 2024.

Réduire le nombre de nouvelles infections

Le programme national vise à réduire le nombre de nouvelles infections et à minimiser les conséquences négatives pour la santé des personnes infectées. Depuis son lancement en 2011, le nombre de nouveaux cas de VIH s’est stabilisé en deçà des 500 cas par an.

L'évolution des cas de VIH depuis 1985 en Suisse. [Office fédéral de la santé publique]

L’évolution des cas de VIH depuis 1985 en Suisse. [Office fédéral de la santé publique]

Pour les autres infections sexuellement transmissibles, la Suisse, comme le reste de l’Europe, continue d’enregistrer une augmentation des cas nouvellement diagnostiqués, ce principalement dû à une extension du dépistage. Elle suit la même ligne que l’Organisation mondiale de la santé et d’autres acteurs internationaux. Le but est de réduire les infections sexuellement transmissibles et de mettre fin au sida d’ici 2030.

femme et vih

Source : Journal de Bangui

L’un des défis majeurs du siècle présent est la réelle participation des femmes et leurs apports dans le processus du développement sociopolitique, économique et culture. Toutefois, plusieurs études montrent que les femmes sont de plus en plus  marginalisées, violées et stigmatisées. Ce sombre tableau a un impact négatif et constitue un véritable obstacle à leur émancipation.

Si ce problème est d’ordre mondial, il est pire en Centrafrique qui traverse depuis plusieurs années des multiples crises militaro-politiques. Et, lors de ces crises, les groupes armés ne cessent d’utiliser les viols ou les agressions sexuelles contre les femmes. Des faits qui engendrent l’intensité de crise humanitaire pour toucher à la sensibilité du pouvoir en place. Mais, le comble est que cela a augmenté de manière considérable le taux de la contamination des maladies sexuellement transmissibles et le VIH SIDA.

Devant cette situation, le ministère de la promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant, a décidé d’organiser en collaboration avec le ministère en charge de la santé publique et de la population, avec l’appui de l’ONUSIDA et le Comité national de lutte contre le Sida (CNLS), un atelier national de validation du rapport d’évaluation du genre dans la réponse au VIH SIDA.

« Plusieurs études ont démontré que les femmes et les filles sont les plus infectées par le SIDA du faite de leur faible statut social, elles subissent des pratiques traditionnelles comme l’excision, elles sont des victimes de mariage forcé et surtout en étant mineur, certaines n’ont même pas le contrôle de leur sexualité en matière de la santé de reproduction et également  faute de moyen économique, elles sont obligées de se livrer à la prostitution.  Pour ce faire, nous allons élaborer et valider à la fin de cet atelier un plan d’action d’une durée de cinq (05) ans afin que des actions soient menées pour réduire la vulnérabilité des femmes en matière du VIH Sida », a déclaré Marguerite Ramadan, ministre en charge de la promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant.

Protéger les femmes ainsi que les enfants, du risque de contracter le VIH

Quant au docteur Eba Patrick, représentant pays de l’ONU Sida en Centrafrique, il est indispensable d’agir de manière urgente pour arrêter l’hémorragie : « La situation de la population en général mais celle des femmes et des filles en particulier est très préoccupante en Centrafrique en matière du VIH/Sida car, environ 54% des personnes vivant au VIH sont des femmes et des filles. L’accès au traitement pour éviter la transmission de la mère à l’enfant reste très limité. Si nous ne faisons rien pour améliorer cette situation, nous n’allons pas éliminer le VIH/Sida en RCA d’ici 2030. Il est donc urgent d’agir pour sauver la situation ».

Il a tout de même fait des propositions de stratégie dans l’optique de barrer la route à ce fléau : « D’abord, il faut améliorer l’accès aux services de prévention de la transmission mère-enfant pour protéger les femmes ainsi que les enfants, lever les barrières qui sont à l’origine de la vulnérabilité des femmes afin  de favoriser leur accès aux services de prise en charge. Ensuite, Il est aussi important de lutter contre les violences sexuelles faites aux femmes. Enfin, il faut tout faire pour améliorer la situation économique et sociale des femmes. Elles ont besoin d’avoir accès aux emplois, aux opportunités pour générer des revenus, car la plupart des femmes se laissent aller dans des rapports sans se protéger à cause de la pauvreté ».

L’occasion a été donnée à une personne vivant du VIH Sida de faire un témoignage, racontant comment elle a été affectée, son courage dans le processus de la prise en charge et la manière à laquelle elle gère sa vie pour faire face à cette maladie. Un témoignage édifiant qui a montré combien de fois, il est possible de combattre cette pandémie.

Rappelons que cet atelier s’est déroulé à l’hôtel Ledger Plazza à Bangui du 30 au 31 août 2021. Afin de donner des ouvertures aux participants sur la réalisation de ce projet, plusieurs thématiques sont développées par des experts de la santé et du service social. Ceci, sous la supervision du ministre en charge de la santé publique et de la population le docteur Pierre Somse  et de sa collègue en charge de la promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant Marguerite Ramadan.

militant VIH

Source : SERONET

Militant de longue date de la lutte contre le sida, d’abord à Act Up-Paris, puis à AIDES, Vincent Coquelin a travaillé sur la prévention, la recherche et la réduction des risques sexuels. Son parcours de vie avec le VIH et son engagement militant nous ont conduit à lui proposer de revenir sur ces 40 ans de lutte contre le VIH/sida.

Quand on évoque les 40 ans d’histoire du VIH, quels sont les premières images et souvenirs qui te viennent ?

Vincent Coquelin : Mon premier souvenir, c’est le début de ma sexualité. Un journal qui, je crois, s’appelait Photos avait publié un reportage sur des malades du sida aux États-Unis. Je vivais dans la campagne pas très loin de Paris, mais dans la campagne tout de même, et pas du tout dans le milieu homo. Du coup, je découvrais ces images de malades du sida en phase terminale, alors qu’il n’y avait pas vraiment de prévention chez nous. C’était en 1984. Je me suis dit en voyant ces images : c’est horrible ce qui se passe là-bas, sans jamais imaginer que cela arriverait en France. Je me rappelle que Gai Pied, qui devait être l’unique journal gay d’information de l’époque, commençait à aborder un peu le sujet. J’étais naïf dans mes premières relations sexuelles, mais je pense qu’on l’est à toutes les époques face aux choses nouvelles qu’on découvre. Aujourd’hui, on utilise beaucoup le mot clean. On demande : « Est-ce que tu es clean ? ». Je l’ai souvent dit. J’avais très, très peu de partenaires à cette période. Du coup, je faisais confiance aux garçons que je rencontrais. Ma première image, c’est ça.

Et puis j’ai rencontré mon compagnon. Nous nous sommes faits confiance. Moi, j’étais fidèle ; lui, je ne sais pas. Nous avons vécu six ans ensemble. La cinquième année, mon médecin de famille me fait faire une série de tests, dont un test Elisa, dont il ne me parle pas. Je ne le revois que six mois plus tard en consultation parce que j’ai une grippe. Il me dit : « Vous saviez que vous étiez séropositif ? » Et là, je crois que le monde s’est écroulé. Ce n’est pas tant pour moi, mais parce que je comprenais les raisons pour lesquelles mon compagnon n’arrêtait pas de tousser depuis plusieurs mois. Soit, il le savait, et n’avait pas voulu ou pu le dire. Soit, il ne savait pas qu’il était atteint. Cela a duré deux ans, puis mon compagnon est mort. Mon souvenir, c’est tout le vécu de l’époque. Il n’y avait pas le 100 % à ce moment-là. Tu étais obligé de payer toi-même tes tubulures pour les soins quand tu étais suivi à domicile. C’était vraiment une période difficile, tu ne savais pas trop à qui en parler. C’est vraiment au dernier moment que je me suis effondré chez mes parents quand je leur ai dit : « Alain a le sida. Et je pense qu’il n’en a plus pour très longtemps ». Tout le monde semblait déjà être au courant, mais personne n’avait osé aborder le sujet.

Nous sommes partis dans le sud de la France chez son frère. Je pensais qu’il allait pouvoir remonter sur Paris ; en fait, non. Nous sommes restés quatre mois là-bas et je l’ai accompagné, au jour le jour, à l’hôpital, il est mort dans mes bras. Je pense que je ne ferai jamais le deuil parce que je suis encore en colère… même si aujourd’hui je me suis reconstruit et je vis le grand bonheur depuis 25 ans avec celui qui est devenu mon mari, mais je ne veux pas l’emmerder avec ça. Alain était quelqu’un de tellement formidable, tout le monde l’aimait. C’est sa disparition qui m’a amené à militer à Act Up-Paris après ; un peu par hasard d’abord. Mais, j’avais envie de gueuler, d’hurler… J’y ai milité pendant un an et demi à peu près.

Que s’est-il passé à la suite de la disparition d’Alain ?

Au décès d’Alain, j’ai vraiment découvert ma sexualité. Avant quand j’étais en couple avec lui, j’étais dans la fidélité complète : le prince charmant et la vie merveilleuse… Après, quand il est décédé, je me suis dit : « Moi, je vais mourir. Dans a priori trois ou quatre ans, ce sera mon tour. Donc, il faut que j’aille au bout de mes envies et de mes fantasmes ». Comme j’étais au chômage à cette époque, j’ai passé mes nuits sur des lieux de sexe. C’est pour cela que je connais aussi bien les lieux de drague. Quand, comme moi, tu habites dans la campagne dans les Yvelines, le seul truc que tu avais pour vivre ta vie gay, ce sont les lieux de drague extérieurs. Ma vie, c’était : je milite à Act Up en journée et je passe mes nuits sur des lieux de drague. Je faisais des choses que je trouvais choquantes avant. Je me souviens d’une interview à la télé d’un mec qui disait se taper 2 000 à 3 000 mecs par an ; moi aussi, je devais être dans les 2 000. Ce n’était pas glauque pour autant. C’était de vrais moments de plaisir.

Comment t’es-tu intéressé à la prévention ?

Moi, je baisais beaucoup sans capote. Dans les discussions sur les lieux de drague, je me suis rendu compte que beaucoup des mecs qui baisaient sans capote n’étaient pas séropos. Moi qui étais complètement hors milieu, je pensais que ceux qui baisaient sans capote étaient obligatoirement séropos. Je me suis dit : « Ok, Act Up, c’est bien… On y va, on gueule, c’est utile, mais il me manquait quelque chose. J’avais vu des actions de AIDES au Palace [un des hauts lieux gays parisiens des années 80, ndlr] ou sur les plages. Je me suis dit que c’était pas mal, plus proche de ce que je voulais faire… de pouvoir agir concrètement auprès des personnes. Je suis allé voir AIDES à Saint-Germain-en-Laye. J’étais un peu provocateur en leur disant d’entrée que je baisais sans capote et que s’ils ne voulaient pas de moi pour cette raison, j’irais voir ailleurs. Je suis tombé sur la bonne personne. Il n’y a pas eu de jugement. On m’a dit : « Chacun son choix. Tu es le bienvenu ». J’ai commencé mon engagement comme ça. Mon idée, c’était d’abord de témoigner. J’avais tellement souffert de rester dans le placard sur ma sexualité et durant si longtemps, et c’était un tel soulagement d’en être sorti, que je me suis dit qu’il ne fallait pas revivre cela et mourir caché avec ma maladie. Je disais : « J’assume… Je m’en fous. De toute façon, je vais mourir, alors si je peux donner un coup de main avant de mourir, autant y aller. Alors, j’ai fait pas mal de témoignages. Dans les Yvelines, c’était lors de petites conférences, sur des télés locales. À cette époque, il n’y avait pas d’actions de prévention dans les banlieues, pas de prévention gay proprement dite. Ce qui se faisait alors c’était surtout l’aide aux malades. Mon idée et celle d’autres était de développer des actions sur des lieux de rencontres extérieurs, de voir comment se passait la vie gay dans ces coins et de voir ce que nous pourrions proposer ensuite. Je me suis formé dans AIDES. Je suis allé à Paris où il existait le seul groupe qui faisait de la prévention en direction des gays. C’était le groupe Pin’AIDES, avec notamment Jean Le Bitoux, qui était un des fondateurs du journal Gai Pied. C’était formidable. C’est là que j’ai ressenti que j’avais une nouvelle famille. Moi, j’avais ma famille perso qui me soutenait ; mais la famille du sida, c’était autre chose. C’était un endroit où je pouvais me confier, parler de mes craintes, de mes peurs. C’était en 1996. On entendait que les trithérapies commençaient à fonctionner, mais je n’en avais pas la preuve. C’était de la prudence. Je me rappelle de ces annonces avec des titres qui annonçaient régulièrement qu’on avait trouvé le remède miracle. Libération avait dû titrer sur l’AZT comme solution miracle. Du coup, je n’y croyais plus. En 1996, quand on parlait des trithérapies. Je me suis dit que cela allait durer quelques temps, puis plus rien. Par la suite, je me suis rendu compte que cela fonctionnait car j’avais un copain qui a failli mourir à cette période-là. Il n’avait quasiment plus de CD4. Je me disais qu’il n’allait pas passer l’année et avec la trithérapie en six mois, il s’est remis. C’était la preuve pour moi que potentiellement il y avait quelque chose qui pouvait marcher.

Qu’est-ce qui a été une étape marquante pour toi ?

Je me rappelle à cette époque, à partir de 1996, de cette idée dont on parlait : faire le deuil de la maladie ! Comme beaucoup, après mon diagnostic, je me suis endetté. J’ai dépensé tout le pognon que j’avais économisé avant… pour en profiter. Je me suis retrouvé dans une grosse galère financière et je suis reparti de zéro. Comme militant, je suis resté volontaire à Pin’AIDES presque à plein temps car je ne travaillais pas à cette époque. AIDES cherchait quelqu’un pour coordonner un gros dispositif de prévention à Paris à l’occasion de l’EuroPride à Paris [l’événement s’est déroulé en 1997, ndlr]. Il y avait aussi les Eurogames [une version LGBT des JO qui s’est tenu, la même année, ndlr]. J’ai été recruté comme salarié sur ce dispositif temporaire. Parallèlement, le groupe Pin’AIDES avait obtenu des financements pour développer des actions de prévention en banlieue. Il fallait d’abord faire une évaluation de ce qui se passait en banlieue, du côté des gays. Où ils étaient ? Quels étaient les lieux qu’ils fréquentaient ? Quels étaient les besoins en prévention ? Il y avait un poste de libre : un quart de temps en Seine-et-Marne, dont personne ne voulait ; loin de tout. Je dois reconnaître que j’ai eu une difficulté à admettre que je faisais un vrai job. C’était compliqué d’être payé pour faire quelque chose que je faisais déjà comme volontaire… j’ai mis du temps à me dire que c’était un vrai boulot.

Quelles ont été les occasions manquées, les erreurs ?

Je n’avais pas ce sentiment à l’époque, disons dans les années 80. Je l’ai eu après quand je suis arrivé à AIDES. J’étais un fervent admirateur de Mitterrand, puis je me suis rendu compte que la politique de lutte contre le sida des socialistes n’avait pas été à la hauteur. J’aime bien le rappeler… car on pose toujours la question : pourquoi l’épidémie est-elle si forte chez les gays ? Pour le comprendre, il est important de revenir aux années 80, aux décisions de l’époque, à la situation des gays, à celle des personnes usagères de drogues. Il faut toujours revenir à ce qui explique pourquoi ces populations ont été les plus concernées… et le sont encore. Par exemple, ce n’est pas parce que les gays ne font que baiser, mais parce qu’on ne leur a pas donné plus rapidement les outils pour mieux faire face à l’épidémie. C’est ce qui m’a le plus dérangé… que le poids de la religion, de la morale soit tellement important dans les années 80 que nous n’étions pas intéressants politiquement, pour les partis politiques ou les pouvoirs publics. On peut se rappeler de la lenteur pour obtenir une loi autorisant la publicité pour les capotes ou la vente libre des seringues dans les pharmacies.

Y-a-t-il eu des erreurs de la part des militants-es ?

J’étais en colère quand je suis arrivé à AIDES sur le mode : mais pourquoi vous n’avez pas fait de prévention avant ? En réfléchissant, je me suis dit que la priorité était alors d’aider les malades, et je me suis renvoyé la question : et toi, pourquoi n’as-tu rien fait ? Reste que c’était compliqué du côté de AIDES. Dans les années 90, il y avait un groupe, très fort, d’aide aux malades. C’était parfois conflictuel avec celles et ceux qui faisaient de la prévention. Il y avait la crainte que l’on se détourne de l’aide aux malades. Chez certains-es militants-es, on était un peu dans l’idée : « C’est mon malade ! » Je m’en suis rendu compte quand j’ai voulu faire de la prévention dans les Yvelines. AIDES dans les Yvelines avait été créé par Chrétiens et sida avec plutôt des volontaires versaillais. Nous avions organisé un premier apéro gay. Nous avions eu plus de 35 personnes, dans les locaux de AIDES, venues parler de prévention. Cela avait choqué parce que des volontaires expliquaient que nous étions une association de personnes touchées et pas une association de prévention. Ces débats ont duré longtemps, comme ceux sur le périmètre de notre combat. Par exemple, nous avons eu longtemps des discussions en interne pour savoir si la place de AIDES était à la Gay Pride ou pas.

Les années sida puis l’arrivée des trithérapies en 1996 qui ont permis de passer d’une maladie mortelle à une infection chronique, qu’est-ce qui te marque dans cette évolution ?

Si on revient sur les décennies, c’est toujours une course d’obstacles. Nous avons connu la difficulté d’avoir des préservatifs et d’en autoriser la publicité, de pouvoir les mettre à disposition dans les lycées ; la difficulté d’avoir des seringues et d’en autoriser la vente libre ; les attaques contre les personnes qui baisaient sans capotes… seulement les gays… car le fait que certains hétéros fassent la même chose n’était critiqué par personne. Et puis après, c’étaient les difficultés pour faire admettre le dépistage communautaire. Certains nous disaient que ce serait n’importe quoi, que nous n’étions pas des soignants-es, que nous ne pouvions pas faire de tels gestes. Même blocage avec les autotests. Après, c’était sur la Prep que nous avons connu des obstacles… lorsqu’on se faisait traiter de criminels quand nous faisions la promotion de l’essai Ipergay dans le Marais. Et cela au prétexte que nous encouragions les gens à avoir des relations sexuelles sans capotes, etc. Chaque avancée dans la prévention s’est faite en luttant contre des obstacles. C’était parfois le fait du lobbying conduit par des syndicats professionnels (les laboratoires biologiques pour le dépistage), des médecins… mais il y a eu aussi des obstacles de la part des associations. Nous avons tellement vécu, jusque dans les années 2000, sur un discours préventif uniquement axé sur le port du préservatif que cela a construit un discours moraliste sur celles et ceux qui n’en portaient pas. C’est une évidence que dans les années 2000, un certain nombre de personnes et structures ont une responsabilité dans le fait de ne pas avoir développé certaines possibilités de stratégies de réduction des risques. Je me rappelle avoir participé à une affiche en 1997 avec mon mec qui parlait déjà de l’intérêt de la charge virale indétectable. Dans un congrès international, on constatait déjà un an après l’arrivée des trithérapies, l’intérêt de cette charge virale indétectable. En 2002, quand sont arrivés les flyers portés par AIDES Provence sur la réduction des risques sexuels, nous sommes passés d’un discours oral à un discours écrit largement diffusé qui a crispé beaucoup de gens… jusqu’à l’InVS [l’ancêtre de santé publique France, ndlr] qui a été jusqu’à réaliser des cartes pour contrecarrer notre discours de RDR… qui s’est imposé depuis. L’opposition était celle des pouvoirs publics, d’autres associations de lutte contre le sida. Comme s’il y avait eu une peur : s’il n’y a plus la capote, que va-t-il arriver ? Et la capote, c’est facile. C’est plus facile d’aller voir les gens en donnant des capotes qu’en allant les rencontrer pour discuter.

Dans la liste des exemples que tu cites, ce qui frappe, c’est le manque de confiance que semblent avoir ces structures vis-à-vis des personnes… comme si elles étaient incapables de faire les bons choix pour elles-mêmes…

Oui, il y a de ça. On le voit d’ailleurs aujourd’hui encore dans la gestion de l’épidémie de Covid-19 et ce qui s’est passé dans les premiers temps avec les masques, les contraintes, etc. Parfois, je me suis dit : que ce serait-il passé si nous avions eu les réseaux sociaux d’aujourd’hui dans les années 80 ? Quelles contraintes aurions-nous subies ? Est-ce qu’on nous aurait enfermés dans des prisons ? On a bien vu dans les premiers temps de la Covid-19, les réactions stigmatisantes à l’encontre des personnes infectées par le coronavirus et même des soignants qui s’en occupaient. Les obstacles que j’ai évoqués contre la Prep, le Tasp… sont aussi une des conséquences du discours qui a longtemps été dominant en prévention. Un discours construit sur ce qui est bien. Ce qui est bien, c’est se protéger. Et pour eux, il n’y a que la capote qui le permette. Et lorsqu’on commence à aborder autre chose, cela ne paraît pas possible. J’ai vu quand je suis revenu ici [dans un lieu de mobilisation de AIDES en grande banlieue francilienne, ndlr], il y a quatre ans. J’avais l’impression que certains acteurs de santé n’avaient jamais entendu parler du Tasp. Je rencontrais des municipalités, des travailleurs sociaux qui découvraient tout cela. Et quand j’expliquais qu’il s’agissait d’un outil de prévention, on me disait : « Ça, on ne peut pas le dire ! » En plus, je n’avais pas l’autorité d’un médecin, celle que confère la blouse blanche… alors je venais avec des tas de données, de résultats d’études pour appuyer ce que j’expliquais. On connaît le slogan « Information = pouvoir », c’est vrai, mais encore faut-il l’avoir… l’information.

Quel est l’impact de l’objectif d’une fin de l’épidémie en 2030 ?

Un effet positif, cela a créé une dynamique. C’était re-mobilisateur pour les associations, les établissements commerciaux, la communauté gay, mais pas seulement. Un objectif est fixé. On a le sentiment qu’on peut y arriver, parce qu’il semble atteignable. Après, il faut que tout le monde s’y mette. Il faut augmenter le dépistage, mettre toutes les personnes diagnostiquées sous traitements, etc. Cet objectif est atteignable chez nous et dans les pays qui ont largement accès aux médicaments. Mais la fin de l’épidémie en 2030 dans le monde… faut pas rêver !

Comment vois-tu la lutte contre le sida en France ?

Il y a une réflexion à avoir. On entend que comme il y a toujours une épidémie, il faut toujours plus de moyens. Des associations ont peur de devoir se restructurer comme nous le faisons aujourd’hui. C’est-à-dire de devoir fermer des lieux parce qu’effectivement dans la Creuse ou dans la Nièvre l’épidémie n’est plus là et mettre ces moyens en Guyane ou en Île-de-France, par exemple. Ici, on galère pour pouvoir mener des actions. Aujourd’hui, on gère le quotidien. Il y a plein d’endroits où nous pourrions faire des actions vers les publics les plus exposés, les personnes qui sont le plus dans la cible pour faire baisser l’épidémie, mais à trois personnes, qu’est-ce qu’on peut faire de plus, de mieux ? J’ai l’impression qu’on gère l’épidémie. Il nous faut de nouvelles idées. Lorsque AIDES a mis en place le dépistage communautaire, cela a permis de mobiliser de nouveaux volontaires parce que c’était un outil concret, dont on voyait les résultats. Les entretiens avec les personnes, c’est le jour et la nuit, avant et après, la mise en place du dépistage communautaire. Avant les gens nous disaient : « Non ! Moi, je ne prends pas de risque. En revanche, lui, là-bas, il en prend ». Maintenant avec l’offre de dépistage, les gens viennent te voir justement parce qu’ils ont pris un risque. Et du coup, ce que je trouve fabuleux c’est que les gens te font confiance. C’est ce que j’admire le plus dans AIDES… on peut questionner les gens sur leur sexualité, sur leurs modes de consommation, et les gens te font confiance en cinq minutes et ils te racontent leurs vies. En plus, tu peux apporter des éléments d’informations, les accompagner dans leurs pratiques… Pour moi, c’est du luxe parce que nous avons le temps de le faire alors que les soignants n’ont pas le temps de parler de sexualité.

Qu’est-ce que la séropositivité a changé en toi ?

Cela a tout changé. C’est le truc classique, mais la vie est différente. Pendant longtemps, je me suis dit : « Combien de temps, je vais pouvoir vivre comme ça ? » Quand il y a eu la Covid-19, je me suis dit : « Putain, je suis pas mort du sida et si cela se trouve je vais claquer de la Covid ». J’étais angoissé lors du premier confinement. Je flippais à cause de ça. Je me disais tant pis, si cela arrive ! Cela m’a ramené à toutes ces histoires difficiles que j’avais connues avec le VIH. J’ai changé… mais je ne sais pas si c’est le sida ou si c’est AIDES. J’ai assez rarement rencontré des gens dans la population générale qui avaient eu peur quand je leur disais : je suis séropo. Et je l’ai souvent dit parmi mes amis, les gens que je rencontre au quotidien. De mon expérience, les gens n’ont pas peur. Les gens qui ont peur, ce sont surtout des partenaires sexuels… c’est pour cela que tu ne peux pas le dire. C’est embêtant. Ce sont des gens de ma communauté qui sont, pour moi, les plus excluants. Quand je suis arrivé à AIDES, quand j’ai appris qu’on distribuait des seringues, je trouvais cela fou… J’avais plutôt envie que les gens arrêtent de s’injecter. J’ai rencontré une usagère de drogues durant ma formation qui m’a expliqué son histoire ; cela m’a fait réfléchir, puis fait voir les choses différemment. J’ai fait beaucoup de rencontres de ce type : des travailleuses du sexe, des personnes migrantes, etc. Je me rappelle avoir entendu dans un événement de AIDES auquel j’ai participé des gens dire qu’ils voulaient se débarrasser de leur virus. Moi, j’expliquais que je voulais le garder, l’avoir toujours en moi, parce qu’il fait partie de moi. Sans le VIH, je ne sais pas si je serais devenu militant… peut-être dans le combat pour les droits des LGBT… C’est une des choses que j’ai appréciées dans AIDES : que la lutte ne se limite pas au seul VIH, mais à tout ce qui peut toucher à notre vie. Avec d’autres militants, j’ai travaillé sur plein de choses et pas seulement sur la maladie. C’est ce qui m’a plu dans l’association : le fait qu’il y ait plein de combats ! Mais, si je n’avais pas vécu la perte d’un proche et la maladie moi-même, je ne sais pas… J’aurais, peut-être, été un de ces imbéciles qui disent : « T’es clean ? ». Mais, à bien y réfléchir, je ne sais pas comment je réagirais aujourd’hui si j’étais séronégatif !

Propos recueillis par Jean-François Laforgerie

VIH prep

Source : L’Express MU

Paradoxe. D’un côté, le nombre de nouveaux séropositifs au VIH est en hausse. De l’autre, le traitement préventif PrEP est peu demandé. On fait le point.

Prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ne vous arrêtez pas au nom barbare de ce médicament. Il s’agit d’un traitement préventif contre le VIH. Ce traitement est disponible à Maurice depuis 2018. Or, à ce jour, il y a très peu de demandeurs quoique les chiffres de nouveaux séropositifs soient en hausse. Pourquoi cette hésitation ?

Le ministre de la Santé avait été questionné au Parlement le 11 mai dernier et avait fait savoir que depuis le lancement, seulement 73 personnes se sont rendues dans les hôpitaux pour ces traitements. Deux hommes en 2018, 37 hommes et une femme en 2019, 27 hommes et trois personnes transgenres en 2020 ainsi que trois hommes jusqu’en février 2021. Depuis, cinq autres personnes transgenres se sont inscrites et le nombre total est passé à 78. En ce qui concerne les chiffres des nouvelles infections, le pays a recensé 368 nouveaux cas en 2017, 382 en 2018, 374 en 2019 et 238 cas de janvier à septembre 2020.

Pourquoi une telle hésitation ? Niloufer Khodabocus, coordinatrice de recherches à PILS, explique qu’il y a plusieurs facteurs à cela. Tout d’abord, une partie de la population à risque n’est pas consciente de sa situation, ce qui fait qu’il y a moins de précautions prises. De plus, le PrEP est un traitement préventif. «Donc, les gens sont face à un médicament qu’ils doivent prendre sans être malades», avance-t-elle. Cela n’inspire pas confiance.

Un autre problème est la stigmatisation. Le traitement est non seulement lié au VIH, mais est dispensé dans les centres où les séropositifs ont leurs soins. «C’est un énorme frein. Les gens, même conscients, n’osent pas s’y rendre par peur d’association. Il y a toute une éducation à faire», explique Niloufer Khodabocus. En sus de cela, une des populations cibles est la communauté des personnes transgenres qui, déjà, dans leurs vies quotidiennes, font face aux obstacles administratifs et n’ont pas la force d’en rajouter…

L’autre facteur qui a freiné le programme est le Covid-19. Avec le confinement et les restrictions sanitaires, les gens sortent moins et font moins de rencontres, et de ce fait, le risque diminue alors que ceux qui songeaient s’y inscrire ont remis leur démarche à plus tard pour les mêmes raisons.

Effets secondaires

Qu’en est-il des effets secondaires ? Selon Saarvesh Doorjean, Outreach Worker PILS, comme avec tous les médicaments, il y en a, mais ils sont extrêmement rares. Lui, qui s’occupe du pre-counselling des personnes qui souhaitent s’y inscrire, se fait néanmoins un devoir de les mettre au courant. «On parle d’un cas sur 1 000, mais je préviens quand même. Sinon, c’est le médecin qui le fera et cela fait encore plus peur.» Même avec une incidence aussi rare, il affirme qu’il y en a qui sont découragés.

Lors de sa réponse parlementaire, Kailesh Jagutpal avait déclaré que le PrEP protège à 99 % contre le virus du VIH. D’ailleurs, dans le monde, il n’y a que quatre cas d’infections qui ont été recensés et selon les données, la prise n’était pas faite correctement dans au moins l’un de ces cas. «Il faut aussi savoir que ce traitement ne dispense pas des autres moyens de prévention comme le préservatif, car la personne reste à risque des autres IST», prévient Saarvesh Doorjean. Du reste, dans plusieurs pays, le traitement PrEP a coïncidé avec une recrudescence de la syphilis. «Le PrEP reste un moyen de se protéger, cela ne veut pas dire qu’il faut abandonner le reste», martèle-t-il.

Est-ce que trois ans après, il y a espoir que le PrEP décolle finalement ? Niloufer Khodabocus n’en démord pas. «Oui. Il y aura des campagnes de communication et de sensibilisation. Les équipes suivent régulièrement des cours de mise à jour des connaissances justement pour être à jour lors du contact avec les intéressés et les patients.»

Lorsqu’une personne se met à ce traitement préventif, elle est d’office suivie par un médecin et a une analyse sanguine chaque six mois pour surveiller les fonctions des reins, du foie et du cœur. «Il y a aussi des conseils qu’on prodigue. Par exemple, dépendant de la personne, il se peut que le médecin lui conseille de ne pas dépasser trois ans de traitement. Le suivi et l’accompagnement se font vraiment au cas par cas, selon la constitution de la personne», relève Saarvesh Dooejean.

Quid du coût ? Au Parlement, le Dr Kailesh Jagutpal avait déclaré que le traitement préventif coûte Rs 7 994 par patient par an. Le chiffre inclut le prix des analyses sanguines et des cachets à prendre tous les jours. Cependant, il y a aussi la possibilité de prendre le traitement ponctuellement.

homophobie VIH

Source : Jeune Afrique

Quarante ans après l’identification des premiers cas de VIH/sida, au Cameroun, la persécution des minorités sexuelles empêche de progresser significativement dans le combat contre ce fléau.

Je me bats depuis plusieurs années pour les droits des minorités sexuelles et de genre, et pour un monde sans sida. Dans mon pays, le Cameroun, des forces dites « de sécurité » peuvent arrêter et tabasser les personnes issues des minorités sexuelles et de genre en toute impunité, et des juges supposés sages et vertueux n’ont aucun problème à condamner deux femmes transgenres à cinq ans de prison pour « tentative d’homosexualité ». Mon combat n’est pas celui d’un Camerounais ou d’un Africain, il est celui d’un jeune citoyen du monde atterré par la violence inouïe que subissent chaque jour, sur chaque continent, des millions de personnes dont le seul crime est d’exister ou de ne pas se reconnaître dans le système binaire homme/femme.

Litanie de violences

En 2021, les personnes LGBT sont encore et toujours considérées comme des pestiférées dans de nombreuses sociétés. Au cœur de l’Europe, en Hongrie, un texte discriminatoire visant cette communauté a été adopté en dépit des protestations de Bruxelles et de nombreux États membres. Au Ghana, un projet de loi pénalisant les personnes LGBT et toute personne qui prône la défense de leurs droits a été déposé. Au Sénégal, une manifestation appelant à requalifier l’homosexualité – déjà considérée comme un délit – en crime a donné libre cours à un torrent de haine. Au Guatemala, deux femmes transgenres et un homosexuel ont été assassinés à quelques jours d’intervalle. En Belgique, un quadragénaire homosexuel a été battu à mort dans un parc… La litanie des violences est sans fin.

La pandémie de Covid-19 a aggravé la situation, déjà précaire et fragile, de ces communautés

Ces exactions sont autant le fait d’individus isolés que des autorités, les premiers profitant souvent de la complicité passive ou active des secondes. À ce jour, d’après le rapport de l’association Ilga, 69 pays dans le monde pénalisent les relations homosexuelles entre adultes consentants.

La pandémie de Covid-19 a aggravé la situation, déjà précaire et fragile, de ces communautés. Des Amériques à l’Afrique, de l’Europe à l’Océanie, les confinements répétés ont accentué leur isolement et leur marginalisation. La désinformation galopante les a fait passer pour des vecteurs de maladie. Dans les régimes autoritaires, le renforcement des mesures de police et de surveillance a permis de justifier leur persécution.

Risque accru

En Afrique comme ailleurs, les phénomènes religieux, les superstitions, les valeurs patriarcales et ancestrales cristallisent les fantasmes autour des minorités sexuelles et de genre, les désignant comme la cause de tous les maux. À grand renfort de prêches, on déclare que ces personnes sont abjectes. Les coups pleuvent sur les corps, mais ce sont les âmes qu’ils finissent par atteindre au plus profond. Cette vulnérabilité psycho-sociale plonge les victimes dans un abîme de détresse. La souffrance qui résulte de l’exclusion est immense.à lire [Tribune] Sida : en finir avec les inégalités

Au-delà de leur impact psycho-social sur les personnes, la marginalisation, la stigmatisation et la criminalisation des minorités sexuelles et de genre empêchent de progresser plus vite vers l’élimination du sida, qui touche de manière disproportionnée les groupes les plus vulnérables. D’après Onusida, le risque de contracter le VIH est 25 fois plus élevé pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 34 fois plus élevé chez les femmes transgenres. Les sociétés qui contraignent ces groupes de personnes à vivre dans l’ombre empêchent ou limitent de fait leur accès aux soins et services de santé essentiels.

Les agents de santé deviennent victimes de l’opprobre parce qu’ils essaient de vaincre le sida là où il se trouve

Pis encore, les agents de santé communautaires et pairs éducateurs, éléments indispensables du système de santé qui apportent soins, écoute et conseils aux plus vulnérables, deviennent à leur tour victimes de l’opprobre tout simplement parce qu’ils essaient de vaincre le sida là où il se trouve. Tant que ces visions et attitudes discriminatoires perdureront, nous ne pourrons faire de progrès décisifs contre le sida, ni contre la tuberculose, qui constitue la première cause de mortalité pour les personnes vivant avec le VIH.

Inverser la logique répressive

Face à ce tableau terrible, une seule solution : l’éducation. Nous devons permettre l’accès de tous à la connaissance, et enseigner la tolérance. Au tout début de mon engagement, j’ai dû moi-même apprendre à ne plus avoir peur des différences, de ma différence, ni que mon engagement en faveur des minorités sexuelles et de genre puisse nuire à ma santé physique et mentale. Je taxais les personnes transgenres d’ « efféminées » ou de « viragos », de « personnes particulièrement excessives qui, par leur excentricité, s’exposent à la violence et à une mort certaine »… Je ne savais pas que leur comportement social était la conjugaison d’histoires de rejet : rejet et l’incompréhension de soi, rejet familial. Je croyais ce que j’entendais autour de moi : l’homosexualité est la « chose des blancs », l’appel à respecter les minorités sexuelles est une « lubie occidentale »…

C’est aux dirigeants qu’il incombe de créer un cadre propice au savoir et à la tolérance

L’accès à l’éducation m’a permis de m’élever au-dessus de ce magma d’inepties et d’idées reçues. En m’engageant ensuite comme agent de santé communautaire avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, j’ai pu développer mes savoirs, notamment sur les questions d’identité de genre, les obstacles aux services de santé liés aux droits humains, l’impact du non-respect des droits sur la transmission du VIH et les techniques de résilience pour maintenir l’action de prévention et de prise en charge du VIH en contexte hostile.

Je ne crois pas que les populations puissent être tenues pour responsables de leur ignorance. C’est aux dirigeants qu’il incombe de créer un cadre propice au savoir et à la tolérance. C’est aussi à eux qu’il revient d’inverser la logique répressive : ce ne sont évidemment pas les minorités sexuelles qu’il faut sanctionner, mais bien les auteurs et promoteurs d’actes haineux à leur encontre. Face à ces violences subies au quotidien, l’inaction des décideurs est lâche et coupable dans un monde qui a profondément besoin de paix.

Lueurs d’espoir

Ces dernières années, le Botswana, l’Angola, le Mozambique, le Gabon et les Seychelles ont dépénalisé les relations entre personnes de même sexe, rejoignant le Lesotho et l’Afrique du Sud. Ces évolutions positives sont la preuve que la volonté politique permet de faire progresser un pays vers plus de justice et d’équité. Les progrès ne se limitent pas au continent africain. L’Argentine a instauré un quota de personnes transgenres dans le service public. Aux États-Unis, le président Biden a signé un décret qui engage le pays à utiliser la diplomatie et l’aide au développement pour promouvoir et protéger les droits des personnes LGBT partout dans le monde. En Europe, le Parlement européen a voté une résolution visant à accélérer la lutte contre le sida dans laquelle il appelle la Commission et les États membres de l’Union à « s’attaquer aux violations des droits de l’homme et aux inégalités entre les hommes et les femmes, qui sont des moteurs du VIH/sida, en luttant en priorité contre la stigmatisation et la discrimination, contre la violence sexuelle et de genre, contre la criminalisation des relations homosexuelles ».à lire [Tribune] Dépénalisation de l’homosexualité au Gabon : et si on en parlait ?

Ces engagements forts pour la défense des droits des minorités sexuelles et de genre doivent être salués. De manière tacite ou explicite, ils reconnaissent que la discrimination et la stigmatisation de ces dernières ont un impact direct et désastreux sur la santé publique et nourrissent l’épidémie du VIH. Ils indiquent aussi qu’une approche centrée sur le respect des droits humains est indispensable pour venir à bout des épidémies, en particulier celle du VIH/sida, qui sévit depuis quarante ans.

Pour nous et pour les générations futures, j’appelle les autorités publiques, la société civile et les organisations internationales à poursuivre et accentuer ensemble la lutte pour un monde meilleur, plus juste, plus libre, et enfin débarrassé du sida.

onusida migrations

Source : SERONET

Du fait des évolutions climatiques, de conflits armés et désormais de la crise de la Covid-19, de plus en plus de personnes sont contraintes de quitter leurs pays. Les déplacements « forcés » sont de plus en plus importants et le nombre de personnes concernées ne cesse d’augmenter. Ces personnes et groupes, notamment lorsqu’ils-elles vivent avec le VIH, sont un sujet d’inquiétude pour l’Onusida.

Dans un communiqué (fin juin), l’institution onusienne et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont ainsi demandé à ce que « les personnes séropositives en situation de déplacement [puissent, ndlr] avoir accès aux vaccins contre la Covid-19 ». « Les personnes en situation de déplacement sont souvent plus vulnérables aux maladies, notamment à la Covid-19 et au VIH. En outre, les personnes vivant avec le VIH et/ou touchées par le virus et les populations migrantes sont souvent victimes d’inégalités importantes. Ces populations sont régulièrement confrontées à des risques pour leur santé en raison de processus de migration parfois périlleux, de conditions de vie inférieures à la moyenne, de conditions de travail dangereuses, d’un manque général d’informations, ainsi qu’à cause de la stigmatisation, de la discrimination et de l’isolement », indiquent les deux organisations dans un communiqué commun.

Par ailleurs, les populations migrantes et les personnes déplacées sont également confrontées à un grand nombre d’obstacles administratifs, financiers, géographiques, sociaux et culturels lorsqu’il s’agit d’accéder régulièrement ou de manière ininterrompue à des soins de santé en traversant des frontières, y compris l’accès aux traitements contre le VIH. Et le communiqué de pointer qu’au cours de la pandémie, dans un contexte d’augmentation de la xénophobie et de la discrimination, certaines personnes migrantes vivant avec le VIH se sont « retrouvées confrontées à une triple stigmatisation liée à un dépistage positif pour la Covid-19, un statut sérologique positif et au fait d’être migrantes, tout cela nuisant souvent gravement à leur santé mentale ». « Pour de nombreuses personnes migrantes et déplacées vivant avec le VIH (…) ou risquant de contracter le VIH, le risque d’exposition a augmenté tandis que la disponibilité des services de lutte contre le VIH a reculé », souligne le communiqué. « Pour mettre fin aux inégalités et remettre la riposte mondiale au VIH en adéquation avec l’objectif 2030 de mettre fin au sida comme menace de santé publique, nous devons agir immédiatement pour réduire les inégalités rencontrées par les migrantes et migrants, et par les populations mobiles, notamment en offrant un accès complet aux services de prévention et de traitement du VIH et aux vaccins contre la COVID-19 », a affirmé Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida.

Un rapport sur l’évolution des services de lutte contre le VIH pour les populations migrantes et mobiles, ainsi que pour les personnes réfugiées et les populations touchées par des crises sera prochainement publié. En juin dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration politique 2021 sur le VIH/sida, qui mentionne spécifiquement les populations migrantes, réfugiées et déplacées à l’intérieur d’un pays, et engage les gouvernements à veiller à ce que « 95 % des personnes séropositives, exposées au VIH et touchées par le virus soient protégées contre les pandémies, y compris la Covid-19 ».