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sidaction 2022

Source : Têtu Magazine

Avant son week-end 2022 de mobilisation (du 25 au 27 mars), Sidaction révèle un sondage montrant que les jeunes connaissent de moins en moins le VIH/sida. Et sur ce sujet, l’école ne joue pas son rôle. L’information est pourtant cruciale dans le lutte contre cette pandémie.

Il faut d’urgence informer les jeunes sur le VIH/sida. C’est le message que Sidaction cherche à faire passer quelques jours avant son week-end annuel de mobilisation et de collecte de dons, du 25 au 27 mars. Car les chiffres appellent à un sursaut : un jeune sur trois (31%) estime être mal informé sur l’épidémie, quand c’était un sur 10 (11%) il y a dix ans, rapporte un sondage Ifop* pour Sidaction rendu public ce lundi 21 mars.

Trois séances d’éducation à la sexualité par an sont pourtant inscrite dans les programme scolaires du primaire au lycée. Ces séances visent informer sur le VIH, bien sûr, mais aussi à aborder les notions de consentement, de respect du corps et des sentiments, ainsi qu’à informer les jeunes sur les stéréotypes de genre ou les comportements LGBTphobes. Mais, comme nous le soulignions dans notre numéro d’hiver, ces séances sont dans les faits rarement effectuées. Résultat, parmi les jeunes sondés, un quart (24%) assure n’avoir jamais eu de moment d’information au VIH en classe. Pour les autres, 45% des élèves n’ont eu qu’une session de formation et seuls 31% des élèves en ont reçu plusieurs comme prévu par les programmes.

Beaucoup d’idées reçues sur le VIH

« Il reste beaucoup à faire en termes d’information pour inverser la tendance et cela doit commencer en contexte scolaire », insiste Florence Thune, directrice de Sidaction. D’une manière générale, les jeunes savent peu évaluer ce qui relève d’une pratique à risque. Seul un jeune sur deux (50%) sait qu’une personne vivant avec le VIH sous traitement ne peut désormais plus transmettre le virus. Un sondé sur quatre (23%) pense que le virus responsable du sida se transmet en embrassant une personne séropositive, 18% qu’on peut être contaminé en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques, et même 9% en mangeant dans la même assiette qu’une personne séropositive.

DÉCOUVREZ LA SUITE DE L’ARTICLE SUR LE SITE DE : Têtu Magazine

*Enquête menée par l’Ifop pour Sidaction auprès d’un échantillon représentatif de 1.002 personnes âgées de 15 à 24 ans. Les interview ont été réalisées par questionnaire en ligne du 2 au 9 février.

dépistage VIH gratuit

Source : Allo Docteurs

Après avoir été testé deux ans à Paris et dans les Alpes Maritimes, le dispositif « VIH-test » est entré en vigueur le 1er janvier 2022. Il vise à faciliter l’accès au dépistage.

« Au labo, sans ordo » pour un dépistage du VIH. Depuis juillet 2019, ce dispositif était expérimenté dans tous les laboratoires de biologie médicale de Paris et des Alpes-Maritimes. Depuis le 1er janvier 2022, il est désormais appliqué à l’échelle nationale sous le nom de « VIH- test« .

Qui est concerné par le « VIH-test » ?

Ce dispositif s’adresse à tous les assurés sociaux et leurs ayants droit mais également les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME).
Pour « les personnes sans couverture sociale, ainsi que les assurés sociaux ou bénéficiaires de l’AME désirant garder l’anonymat, ils doivent s’adresser pour la réalisation du test aux centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic« , détaille l’Assurance maladie.  

Dépistage en baisse en 2020

L’impact considérable de la pandémie de Covid-19 a fait chuter les taux de dépistage  du VIH en 2020. 

Le nombre de sérologies VIH pratiquées en laboratoire a baissé de 14 % par rapport à 2019, notait Santé publique France dans un communiqué. En 2020, le nombre de découvertes de séropositivité VIH a ainsi été évalué à 4.856, soit une diminution de 22% par rapport à 2019. Autre chiffre alarmant 30% des personnes séropositives étaient diagnostiquées à un stade d’infection avancé.  

En plus du test sanguin en laboratoire, il existe aussi des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD VIH) et des autotests VIH pour se faire dépister.

HPV gardasil

Source : Medscape

Pas besoin de répéter les injections de Gardasil ® quadrivalent pour majorer son effet protecteur. Une seule dose suffit. La vaccination dans les pays en développement devrait être facilitée.

Une seule dose de vaccin quadrivalent Gardasil ® prévient aussi bien les infections contre les HPV 16 et 18 que deux ou trois doses après un suivi de 10 ans, selon les résultats d’une étude menée en Inde et publiés dans Lancet Oncology[1].

Dans une nouvelle étude, Partha Basu (Centre international de recherche sur le cancer Circ à Lyon) et ses collègues ont cherché à comparer l’efficacité d’une seule dose de Gardasil ® à deux et trois doses pour prévenir les infections HPV 16 et 18 qui sont les plus souvent impliquées dans la genèse des dysplasies ou des cancers du col de l’utérus et d’autres pathologies néoplasiques (cancer de la gorge ou du canal anal).

Le protocole prévoyait le recrutement de 10 000 participantes Indiennes non mariées de 10-18 ans. Débutées en septembre 2009, les inclusions ont été suspendues en avril 2010 (alors que 17 729 jeunes avaient été incluses) à la suite d’une décision du gouvernement indien d’interrompre tout recrutement dans des essais évaluant la vaccination HPV en raison de 7 décès inexpliqués dans une autre étude non reliée à celle analysée par Partha Basu.

Après la suspension du recrutement, l’essai qui initialement devait être randomisé, a été converti en étude prospective longitudinale.

Les participantes ont été suivies pendant une médiane de 9 ans : 4348 avaient reçu trois doses, 4980 deux doses et 4949 une seule. Des prélèvements locaux ont été effectués soit 18 mois après le mariage soit 6 mois après la naissance du premier enfant puis annuellement chez les femmes mariées de plus de 25 ans. 

Le taux d’efficacité préventive pour les infections par les HPV 16 et 18 – génotypes responsables de 70% des cancers – était similaire dans les trois groupes. Il était de 95,4% (95% CI : 85,0–99,9 évalué sur 2135 femmes)  après une dose, 93,1% après deux doses (95% CI : 77,3–99,8 sur 1 452 femmes)  et 93,3% après trois doses (95% CI : 77,5-99,7 sur 1 460 femmes). 

Vers un changement de pratiques ?

Pourquoi les résultats de cette étude devraient induire des changements majeurs dans la politique de santé vaccinale des pays en développement?

Une stratégie combinant la vaccination contre les HPV des filles de 9-14 ans à un dépistage régulier des femmes de 35 à 45 ans et l’accès à traitement efficace des néoplasies cervicales peut potentiellement éliminer l’impact sociétal du cancer du col de l’utérus. Cette pathologie est surreprésentée dans les pays à revenu faible qui, pour les deux tiers d’entre eux, n’ont pas les moyens de proposer au plus grand nombre cette vaccination selon le schéma actuellement recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui comprend deux doses vaccinales. Un schéma à une seule dose réduirait substantiellement le coût de la vaccination et serait logistiquement plus simple à mettre en place. Les auteurs estiment qu’adopter une recommandation de vaccination à dose unique permettrait une meilleure couverture vaccinale et l’élimination du cancer du col de l’utérus à un moindre coût. 

Ces résultats, que d’autres études doivent encore préciser et confirmer, sont très en faveur d’une grande efficacité de la vaccination, même lorsque, comme c’était le cas dans ce travail, elle ne vise que deux des génotypes de HPV oncogènes. 

Reste aussi à prouver que efficacité s’étend aux autres cancers liés aux HPV, tant chez la femme que chez l’homme : cancers génitaux (vulve, vagin, pénis), anaux, ORL…

En Europe, Gardasil ® tétravalent a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2006. Actuellement encore commercialisé, il a été remplacé dans plusieurs pays par Gardasil 9 ® (actif contre HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58). 

Cet article a été initialement publié sur MediQuality.net, membre du réseau Medscape.

antirétroviraux en injection

Source : VIH point ORG

Depuis le 21 décembre 2021, une nouvelle combinaison de deux antirétroviraux (rilpivirine et cabotégravir), injectable tous les deux mois, est commercialisée par le laboratoire ViiV Healthcare pour le traitement de l’infection par le VIH, après avoir obtenu son autorisation européenne de mise sur le marché en décembre 2020.

 Est-ce une révolution galénique? Un élargissement de l’offre de soins en thérapeutique antirétrovirale? Un changement de paradigme ? Dans tous les cas, la sortie de l’association cabotégravir et rilpivirine en injection intramusculaire tous les deux mois, annoncée par voie de presse le 20 octobre 20211, est attendue par un nombre conséquent de personnes vivant avec le VIH (PVVIH). 

Le premier constat à la source de la création de cette association de deux molécules, un inhibiteur d’intégrase et un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase reverse, développée en profil d’action prolongée («long acting») est celui des besoins non satisfaits en matière de VIH pour un certain nombre de PVVIH. Plusieurs études2ont établi que le traitement quotidien à base de comprimés, même simplifié par les «Single-Tablet Treatment Regimen» (STR), se heurtait encore à la peur de la stigmatisation liée au VIH et à la divulgation du statut associée à la prise de comprimés en présence d’un tiers. Le rappel constant du VIH que représente la prise d’un traitement quotidien (voire 4 jours sur 7 dans certains cas) entraîne chez certains patients une souffrance, surtout après plusieurs années de schémas thérapeutiques lourds, même s’ils sont de moins en moins contraignants. S’ajoute à cela l’anxiété liée à la nécessaire observance stricte du traitement et aux restrictions concernant les prises horaires de certains comprimés en fonction de l’alimentation. On sait qu’une baisse de l’observance peut avoir une répercussion assez rapide en termes de santé dans le cas de certaines classes thérapeutiques comme les inhibiteurs  non nucléosidiques de la transcriptase reverse. 

Prise quotidienne de médicaments et anxiété

Une étude de Los Rios parue dans AIDS and Behavior en 2020 donne une notion quantitative de ces éléments: dans cette enquête, 33% des personnes vivant avec le VIH ont le sentiment d’être stressées ou anxieuses à l’idée de prendre des médicaments contre le VIH tous les jours, 29 % ont perçu la prise de médicaments contre le VIH comme limitant leur vie quotidienne et 58 % ont eu l’impression que cette prise quotidienne était en fait un rappel quotidien du statut de séropositif.

Dans cette même étude, 58% ont déjà «déguisé» ou «caché» leurs médicaments contre le VIH pour éviter d’être stigmatisés et 38% pensent que le fait d’avoir à prendre des comprimés augmente la probabilité de devoir révéler leur statut. Enfin, 29% présentaient des phénomènes de mauvaise observance liée précisément à ce problème de confidentialité.

Dans un travail réalisé à l’Hôpital Tenon3 en février 2020, 39% des personnes suivies dans le service rapportaient des difficultés avec leurs traitements antirétroviraux actuels dont des difficultés à accepter la maladie. Trente-trois pour cent rapportaient en rapport avec des difficultés à accepter la maladie ou dues au fait que les boîtes soient trop encombrantes (37%) ou que les comprimés sont trop gros (43%). Plus important encore, 65% des PVVIH dans cette enquête se disaient intéressées par un changement au profit de traitements antirétroviraux injectables.

Ce qui corrobore les principales études faites en Île-de-France, notamment à l’Hôpital Hôtel-Dieu qui donne des taux comparables: autour de 2/3 des personnes se déclaraient intéressées par le changement vers des antirétroviraux long acting. Dans les justifications déclarées, le taux de réponse le plus élevé est la notion de «participer aux avancées des traitements anti-VIH», devant le fait de ne plus avoir à penser quotidiennement à la maladie en dehors des rendez-vous médicaux. 

Le laboratoire ViiV Healthcare a financé une étude qui s’appelle Positiv Perspective II, une enquête internationale sur les PVVIH âgées de 18 à 84 ans et recevant actuellement un traitement antirétroviral. Cette étude concernait 2389 personnes dans 25 pays avec un questionnaire disponible en 20 langues. Dans cette étude, 55% des participants indiquaient une préférence pour un traitement injectable. Le bénéfice attendu de ces injectables se plaçant en seconde position (43,1%) derrière le souhait d’avoir moins d’effets secondaires sur le corps à long terme (46,7%). Une autre étude rapportée au congrès VIH de Glasgow en 20204 questionnait cette fois-ci le point de vue des médecins comparé à celui des PVVIH. Les prescripteurs voyaient comme premier point positif dans les injectables, le fait d’être en contact plus fréquent avec les patients (54,2%), suivis de la suppression des contraintes alimentaires (36,7%) et la gestion plus facile des comorbidités (25% ). 

Un schéma injectable non inférieur aux comprimés quotidiens

La question de l’efficacité a été très largement réglée par les études de phase II et III. Pour avoir été à l’hôpital Tenon impliqués dans les essais précoces de phase 2B, notamment l’essai LATTE 2, nous avons un recul important sur un petit nombre de patients qui reçoivent ces injections une fois par mois ou une fois tous les deux mois, depuis près de sept ans. Depuis, comme le résume la diapositive sur le développement clinique, plusieurs essais sont venus comparer l’injectable une fois par mois à l’injectable une fois tous les deux mois. 

L’injectable une fois par mois ou deux fois par mois est comparé à de multithérapies de différentes compositions prises quotidiennement per os. Actuellement, deux essais dits d’implémentation se poursuivent pour évaluer l’acceptabilité et la résilience dans le programme injectable mis en place dans différents pays. Pour tous ces essais, une non-infériorité a été établie par rapport aux régimes oraux quotidiens et le schéma une fois tous les deux mois s’est aussi trouvé non inférieur au schéma une fois par mois. C’est donc cette version une fois tous les deux mois qui a été retenue dans l’indication et dans l’autorisation française de mise sur le marché (AMM).

En termes de tolérance, l’essai ATLAS-M rapporté à la CROI 2021 par Jaegerh montre 21% de réactions au site d’injection. Mais dans 99% des cas, ces réactions à type de douleur, de nodule, de gêne, étaient de sévérité légère ou modérée avec une durée en médiane de trois jours. Une infime proportion de patients inclus dans cet essai a arrêté pour des raisons d’effets secondaires liés aux réactions d’injection intramusculaire ; injections qui, rappelons-le, se font en deux piqûres intramusculaires une fois tous les deux mois, une dans chaque fesse, aussi avec une technique particulière d’injection en Z pour l’un des produits (la rilpivirine) qui est assez visqueux.

Une certaine complexité pour la mise en place

Dans la stratégie thérapeutique actuelle, cette association d’injectables est censée apporter une simplification thérapeutique. Mais le patient ne peut pas s’administrer lui-même les deux produits et la mise en place induit une certaine complexité sur le terrain hospitalier pour les premiers mois, puis en ville pour ceux qui choisiront ce mode d’injection. C’est donc vraiment un circuit et un parcours patient qui associent la ville et l’hôpital.

Contrairement à ce qui se passait dans les essais, la phase orale est devenue «optionnelle», c’est-à-dire qu’on peut très bien passer directement du traitement classique par comprimés à la voie injectable. Ou alors, on peut passer par une phase appelée leading phase pendant laquelle, durant un mois, sont administrés le calbotégravir et la rilpivirine en comprimés pour éventuellement évaluer mieux la tolérance. Ensuite, une première série de deux injections est faite après 2 mois (M2), puis après 3 mois (M3). Puis, à partir de ce moment-là, deux injections seront faites tous les deux mois. La mise à disposition des injections et l’organisation en ville se fait à partir de M7. Les patients, de M1 à M5 et à partir de M7, ont donc la possibilité de rester à l’hôpital ou d’aller en ville. Les services hospitaliers s’efforcent de s’organiser  face à un flux important de demandes dans les hôpitaux de jour. Il existe une fenêtre de flexibilité de 7 jours par rapport à la date prévue de l’injection. Le schéma est résumé dans la figure ci-dessous.

Une surveillance accrue nécessaire dans certains cas

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande une certaine prudence…

POUR DÉCOUVRIR LA SUITE DE L’ARTICLE, RDV SUR : VIH point ORG

épidémie VIH sida

Communiqué de presse Actions Traitements

Paris, le 23 mars 2022

Depuis sa création en 1991, Actions Traitements s’attache à faire vivre l’adage « mieux informés = mieux soignés ». L’association suit notamment l’actualité de la recherche thérapeutique dans le VIH afin de produire une information accessible et scientifiquement irréprochable. Cette information est destinée aux personnes vivant avec le VIH ainsi qu’aux personnes qui les accompagnent, professionnels de santé comme associatifs.

Témoin privilégié des évolutions ou révolutions thérapeutiques, Actions Traitements veille également à ne pas susciter de faux espoirs, notamment dans le domaine de la recherche vaccinale souvent victime d’annonces sensationnalistes et hasardeuses. L’arrivée des anti-protéases en 1996 puis des anti-intégrases en 2008, l’affirmation de la non-transmissibilité du VIH chez les personnes sous traitement en 2008, la première trithérapie en un seul comprimé en 2009, sont autant d’avancées qui ont révolutionné le traitement du VIH et la vie des personnes.

1991-2021 : Actions Traitements a trente ans, le combat continue !

Afin de suivre au plus près l’actualité thérapeutique les équipes ont développé de nombreuses initiatives depuis la création de l’association : lancement de la ligne d’écoute en 1991, co-fondation du collectif TRT-5 en 1992 (pour défendre l’intérêt des personnes concernées dans la recherche clinique), publication de la revue Info Traitements de 1993 à 2013, mise en place de réunions d’information thérapeutique mensuelles en 1995 ou édition et mise à jour régulière d’une affiche récapitulative des antirétroviraux (ARV) depuis 2006.

Chaque nouvelle évolution ou révolution thérapeutique vient confirmer la vivacité de la recherche dans le VIH, y compris récemment, avec la démonstration de l’efficacité des stratégies d’allègement thérapeutique, la commercialisation d’antirétroviraux à longue durée d’action sous forme injectable et l’arrivée d’un anticorps monoclonal destiné aux personnes multirésistantes aux ARV classiques.

Trente ans après sa création, Actions Traitements poursuit sa mission de diffusion d’une information actualisée et accessible, à travers des formats adaptés aux habitudes des personnes en matière d’accès à l’information. Ces derniers mois, l’association a ainsi proposé :

  • Un webinaire « Innovation thérapeutiques et VIH, vers une révolution ? » le 22 novembre dernier afin de croiser les points de vue de médecins, pharmacien, infirmier et associatif sur des innovations récentes.
  • Une brochure « Allègements thérapeutiques dans le traitement du VIH » réalisée cet été.
  • Un atelier sur les avancées thérapeutiques, renouvelé chaque année et réunissant des personnes concernées autour d’un médecin spécialiste.
  • Des interviews d’experts sur « La recherche vaccinale dans le VIH » et « L’allègement thérapeutique », mises en ligne en 2020.

La fin de l’épidémie de VIH/sida est possible, mais de nombreux progrès restent à accomplir, afin que les personnes exposées au VIH aient accès à tous les moyens de prévention existant et que celles vivant avec le VIH puissent vivre aussi longtemps et sereinement que possible. Nous continuerons d’informer, de soutenir, d’accompagner et de défendre les droits des personnes tant que cela sera nécessaire.

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À propos d’Actions Traitements : association créée en 1991 à l’initiative des personnes vivant avec le VIH. L’association, agréée pour représenter les malades et les usagers du système de santé, a pour but d’informer, accompagner, soutenir et défendre les droits des personnes vivant avec l’infection à VIH, les virus de l’hépatite, les pathologies associées et les infections sexuellement transmissibles. Membre co-fondateur du collectif interassociatif TRT-5 CHV, qui rassemble 15 associations de lutte contre le VIH, les IST et les hépatites virales. . La chronologie des 30 ans d’Actions Traitements est disponible ici.

Contact presse : Cédric DANIEL – cdaniel@actions-traitements.org – 06 21 50 25 42

journée des droits des femmes

La crise sanitaire liée à la Covid19 a exacerbé les inégalités auxquelles les femmes sont déjà confrontées au quotidien. La situation est d’autant plus préoccupante pour les femmes vivant avec le VIH, notamment celles qui cumulent plusieurs vulnérabilités, liées à leur origine, leur activité ou leur identité de genre. A cela s’ajoutent les violences sexistes et sexuelles, qui sont en recrudescence depuis le début de la crise Covid. La lutte contre les discriminations, dont la sérophobie, est au cœur de nos préoccupations. C’est pour répondre à ces enjeux qu’Actions Traitements met en place, depuis sa création en 1991, des outils d’information et programmes d’accompagnement en direction des femmes vivant avec le VIH et/ou une hépatite.

Dans le monde, chaque semaine, environ 5500 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le VIH. En France, les hétérosexuels nés à l’étranger représentaient près de 40% des découvertes de séropositivité en 2019. Il s’agit en majorité de femmes, nées pour la plupart dans un pays d’Afrique subsaharienne. Parmi les femmes, certaines sont plus particulièrement exposées au VIH : les personnes migrantes, les femmes trans, les travailleuses du sexe et les femmes usagères de drogue.

Accompagner et informer les femmes vivant avec le VIH

Actions Traitements a pour objectif d’informer, accompagner, soutenir et défendre les droits des personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite, quels que soient leur genre, leur orientation sexuelle, leur origine, leur mode de vie, etc. Pour autant, nous veillons à proposer des informations spécifiques sur certains sujets, qui s’adressent plus particulièrement aux femmes qui vivent avec le VIH et/ou une hépatite.

Plusieurs projets ont vu le jour pour les accompagner et les aider à devenir actrice de leur santé et de leur prise en charge. Ainsi, divers ateliers collectifs, qui s’adressaient aux femmes ou qui les concernaient, ont été mis proposés, tels que « VIH et Allaitement », « Plaisir et VIH », « Jeûne/Ramadan, COVID et VIH » ou encore « Hormonothérapie ». Nous proposons également des consultations gratuites avec une psychologue-sexologue avec qui les femmes séropositives peuvent aborder tous les sujets concernant la vie avec le VIH y compris les violences sexuelles qu’elles ont pu subir dans leur parcours migratoire. Enfin, notre programme d’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) accueille toutes les femmes vivant avec le VIH et/ou une hépatite qui le souhaitent, dans un cycle d’entretiens individuels afin de répondre à leurs besoins.

À travers nos outils d’information, nous veillons à aborder certains sujets importants concernant directement les femmes et le VIH ou les hépatites :

  • Dans la brochure, « Bien vivre avec le VIH après 50 ans » éditée fin 2018, nous évoquons les spécificités de la santé sexuelle des femmes, y compris des femmes trans.
  • Dans la brochure « VIVRE avec le VIH, c’est d’abord VIVRE ! », qui évoque plusieurs parcours de personnes séropositives, nous avons souhaité donner la parole à des femmes, comme Valérie, 54 ans, qui lutte contre la sérophobie depuis plus de 30 ans !
  • La brochure « Mon premier traitement » aborde plusieurs repères à l’usage des personnes nouvellement diagnostiquées séropositives et traite notamment le sujet de la vie affective et du désir d’enfant quand on vit avec le VIH.
  • La santé des femmes vivant avec le VIH a été abordée dans une vidéo réalisée avec le Pr Karine Lacombe. Nous y abordons le suivi gynécologique, la grossesse, l’allaitement et le vieillissement des femmes séropositives. Toutes nos vidéos sont disponibles sur notre chaîne Youtube.
  • La brochure sur les discriminations et les refus de soins sera bientôt disponible ; elle est réalisée en partenariat avec des médecins, dentistes et gynécologues.

Défendre les droits des femmes vivant avec le VIH

Nous veillons également à poursuivre le développement de notre annuaire géolocalisé de professionnel.le.s de santé sérofriendly. Cet outil permet aux personnes vivant avec le VIH et/ou une hépatite, et donc aux femmes, de trouver près de chez elles des professionnel.le.s qui les prennent en charge efficacement et sans discrimination. En 2019 nous avions mené une mission spécialement destiné à développer le nombre de gynécologues présent.e.s dans l’annuaire. Chacune peut d’ailleurs renseigner directement sur notre site internet les coordonnées d’un.e gynécologue qui pourrait être intégré dans l’annuaire, grâce au formulaire prévu à cet effet.

À l’avenir nous poursuivrons notre mobilisation en faveur de toutes femmes vivant avec le VIH. Pour cela nous avons initié en 2021 un programme qui leur est entièrement dédié. L’objectif est d’accompagner, soutenir et informer les femmes vivant avec le VIH, sur les thèmes en lien avec les thérapeutiques et de qualité de vie. Pour cela, des ateliers collectifs sont prévues tout au long de l’année sur des thèmes spécifiques comme : hormonothérapie ou grossesse et allaitement. Chaque mois nous proposons un Café sexo, atelier collectif qui aborde les questions de sexualités, pratiques, plaisirs, consentement, y compris avec des professionnels (gynécologues, proctologues, cardiologue, etc.) quand c’est nécessaire… dont certains sont spécifiquement dédiés aux femmes vivant avec le VIH.

Ce programme s’accompagne également d’un volet éditorial et nous mettrons bientôt à disposition une série de livrets thématiques dont le premier s’intitule « Nouvelle identité : devenir une femme vivant avec le VIH ». Les suivants porteront sur :

  • La prévention, le suivi et les dépistages
  • Les violences faites aux femmes (travailleuses du sexe, personnes trans, sérophobie, transphobie, refus de soins, excision)
  • Les modifications du corps (lipodystrophie, transition, grossesse, ménopause)
  • La sexualité (vie affective, pratiques, troubles, consentement)
  • Le suivi et la prise en charge psychologique
  • Les addictions (alcool, tabac, drogues, la vie avec ou sans produits
  • Les traitements, leur évolution et leur adaptation aux femmes vivant avec le VIH

Pour chacun de ces outils en dévelopement, nous mettons en place un comité de pilotage constitué de professionnel-le-s de santé, de représentant-es d’associations et de personnes concernées. N’hésitez pas à nous contcatetr siu vous êtes intéressées pour y participer, en nous écrivant un mail à at@actions-traitements.org.

Nous compléterons également notre collection de vidéos par une nouvelle interview d’expert-e centrée cette fois-ci sur les femmes et les traitements antirétroviraux. Et parce que certaines inégalités restent omniprésentes dans la vie des femmes séropositives, nous poursuivrons également notre plaidoyer, notamment à travers le collectif TRT-5 CHV*, pour favoriser l’intégration des femmes et la prise en compte de leurs spécificités dans les essais thérapeutiques et le développement de nouveaux médicaments, y compris dans la Prep.

Pour tout renseignement sur un de nos programmes d’accompagnement contactez-nous par téléphone 06 51 62 16 20 ou par mail à accompagnement@actions-traitements.org. Retrouvez tous nos outils d’information (brochures, dépliants, affiches, infocartes, etc.) et commandez-les gratuitement sur notre sur notre site internet : https://www.actions-traitements.org/commande/

Source : Onusida

essais cliniques

Source : ANSM

Le nouveau règlement européen 536/2014 portant sur les essais cliniques des médicaments, adopté en mai 2014, entre en vigueur le 31 janvier 2022. Il remplace la directive 2001/20/CE.
L’évolution majeure est la création du portail CTIS (Clinical Trial Information System), un point d’entrée unique pour les demandes et les autorisations d’essais cliniques de l’ensemble des 27 États membres de l’Union européenne (UE) auxquels s’ajoutent Islande, Liechtenstein et Norvège, en tant que pays signataires du traité de l’Espace économique européen (EEE). Ce portail remplace Eudra-CT.
Une période de 3 ans est prévue pour une transition complète et aboutie au 31 janvier 2025.

L’harmonisation des processus de soumission, évaluation et surveillance des essais cliniques menés au sein de l’UE et de l’EEE a pour objectifs principaux de :

  • Faciliter l’accès des patients aux traitements ;
  • Renforcer l’attractivité de l’Europe en matière d’essais cliniques ;
  • Augmenter la transparence et l’accès aux données issues de ces essais.

Le système d’information CTIS, mis en place par l’Agence européenne des médicaments (EMA) est accessible aux promoteurs industriels et institutionnels des 30 pays concernés, à leurs autorités sanitaires respectives ainsi qu’au grand public à travers trois espaces numériques distincts. C’est la Commission européenne qui est chargée de la bonne mise en application du nouveau règlement européen portant sur les essais cliniques.

  • Jusqu’au 31 janvier 2023, les demandes d’essais cliniques pourront être soumises au choix sur le portail national ou sur le portail unique européen.
  • À compter du 31 janvier 2025, les essais cliniques encore en cours approuvés au titre de la précédente directive devront avoir été mis en conformité avec le nouveau règlement et basculés vers CTIS.

Pour en savoir plus sur le nouveau règlement européen relatif aux essais cliniques de médicaments

De plus, nous organiserons un webinaire à destination des promoteurs pour présenter le nouveau règlement, ses impacts et un premier retour d’expérience, à la fin du mois de mars 2022.

Enfin une nouvelle réunion du groupe de travail Essais cliniques, piloté par l’ANSM et conduit avec le Leem, sera organisée prochainement afin d’échanger sur la mise en œuvre du nouveau règlement.

L’EMA propose sur son site une formation en ligne découpée en modules thématiques et couvrant l’ensemble des fonctionnalités et attendus de la nouvelle plateforme CTIS. Le module 19 est tout particulièrement pensé pour les promoteurs académiques. Une FAQ (en anglais) est également disponible.

brevet vaccin

Source : TransversalMag

Quatre candidats à l’élection présidentielle viennent d’interpeller le chef de l’Etat pour lui demander d’agir en faveur d’une suspension des droits de propriété intellectuelle des fabricants des vaccins anti-Covid, largement utilisés dans les pays riches. Depuis plus d’un an, de nombreuses ONG se battent pour soutenir une demande faite en ce sens par l’Inde et l’Afrique du Sud auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

La bataille pour obtenir la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid va-t-elle s’inviter dans la campagne à l’élection présidentielle ? En tout cas, quatre candidats, tous situés à gauche, viennent d’interpeller Emmanuel Macron sur ce sujet brûlant. « La crise sanitaire majeure que nous traversons implique une réponse forte et pragmatique de la part de la communauté internationale », indique un courrier co-signé par Jean-Luc Mélenchon (LFI), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS) et Philippe Poutou (NPA). Rendu public vendredi 14 janvier, ce courrier a été rédigé par l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), une structure indépendante fondée par Pauline Londeix et Jérôme Martin, respectivement ancienne vice-présidente et ancien président d’Act Up-Paris.

Le texte demande à Emmanuel Macron d’agir en faveur de la« levée des brevets », en demandant la tenue au plus vite d’une réunion sur ce thème à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Très attendue par les ONG, cette réunion, initialement prévue en novembre 2021, a été reportée en raison de la crise sanitaire actuelle. « Aujourd’hui, malgré le Covid, on arrive à organiser de grandes manifestations sportives. Il n’est donc pas concevable qu’on ne puisse assurer rapidement la tenue d’une réunion d’une telle importance à l’OMC », estime Pauline Londeix.

Pour les militants de l’accès aux soins, cette réunion doit permettre d’avancer sur une levée des brevets protégeant les vaccins actuellement produits contre le Covid. Ces brevets assurent un monopole de fabrication et d’exploitation aux laboratoires, en particulier Pfizer et Moderna, qui aujourd’hui engrangent des bénéfices faramineux grâce à leurs vaccins à ARN messager. En décembre, plusieurs ONG, parmi lesquelles Sidaction, ont déjà interpellé le chef de l’Etat en estimant que la France, chargée de la présidence de l’Union européenne pour une durée de six mois, devait se mobiliser « pour mettre fin au blocage » de l’Europe sur ce dossier.

Au Nigéria, 2 % de la population vaccinée

L’urgence est réelle sur le front de ce coronavirus qui bouleverse la marche du monde depuis près de deux ans maintenant. Alors que les pays riches jouent une course contre la montre pour vacciner leur population avec la troisième dose (et peut-être, demain, avec la quatrième), les pays démunis semblent largement oubliés. « Les chiffres parlent d’eux-mêmes :74 % de tous les vaccins fournis l’année dernière sont allés vers des pays à hauts revenus (HIC) et à revenus intermédiaires de la tranche supérieure (UMIC), moins de 1% d’entre eux sont allés vers des pays à bas revenus. En France, 87 % de la population est pleinement vaccinée, au Nigéria ce taux est de moins de 2 %. La Suède a reçu 9 fois plus de doses du vaccin Pfizer/BioNTech que l’ensemble des pays les plus pauvres », souligne OTMeds.

En octobre 2020, l’Inde et l’Afrique du Sud, avec le soutien d’une centaine de pays pauvres ou à revenus intermédiaires, ont déposé une demande auprès de l’OMC pour obtenir la suspension des monopoles conférés par les brevets sur toutes les technologies permettant de lutter contre le Covid. Cette requête s’appuyait sur une disposition légale, prévue dans le droit l’OMC. Mais elle a très vite suscité l’opposition de l’Union européenne et de divers pays, assurant que la levée ne pouvait pas être la solution.

En mai dernier, un peu à la surprise générale, les Etats-Unis, par la voix de Joe Biden, se sont dit favorables à la levée des brevets. Une grande première de la part d’un pays d’ordinaire plutôt soucieux de protéger les droits de ses grandes entreprises pharmaceutiques. « Mais on a peu l’impression que cette prise de position de Biden relève surtout d’un « coup de com ». Si les Etats-Unis avaient eu la volonté de faire avancer le dossier à l’OMC, cela aurait forcément eu un effet », juge Nathalie Ernoult, une des responsables de la campagne pour l’accès aux médicaments essentiels à Médecins sans Frontières.

« Une déclaration de façade »

Dans la foulée du président américain, Emmanuel Macron s’est lui aussi déclaré favorable à la levée des brevets en juin lors d’une rencontre avec les ONG. « Mais là encore, on a le sentiment qu’il s’agissait d’une déclaration de façade car, depuis, on n’a pas écho d’une démarche pro-active pour porter le dossier dans les instances internationales, ni pour faire évoluer la position de l’Union européenne », déplore Mélanie Jaudon, coordinatrice du collectif d’associations TRT-5 CHV, qui regroupe 14 associations de lutte contre le VIH et les hépatites.

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espérance de vie

Source : CATIE

  • De nombreuses personnes qui suivent un traitement du VIH (TAR) ont une espérance de vie quasi normale
  • La recherche laisse toutefois croire que d’autres problèmes nuisent encore à la santé des personnes séropositives
  • Pour retrouver une espérance de vie normale, les scientifiques encouragent l’obtention plus rapide de soins, l’amorce plus précoce du TAR et le traitement des autres problèmes de santé

Durant la première décennie et demie de la pandémie du VIH, les perspectives de survie à long terme des personnes séropositives étaient généralement sombres. Cependant, à partir de 1996, des associations puissantes de médicaments conçues pour traiter l’infection au VIH (TAR) ont vu le jour au Canada et dans les autres pays à revenu élevé. Par conséquent, l’état de santé général de très nombreuses personnes sous TAR s’est amélioré, et leurs risques d’infections liées au sida et de décès ont diminué de manière substantielle.

Comme les bienfaits à long terme du TAR sont très importants, nombre d’études ont permis de prévoir que l’espérance de vie des personnes séropositives sous TAR approchera de celle de la personne séronégative moyenne, mais sans l’atteindre tout à fait. Il existe donc toujours un écart entre les personnes sous TAR et les personnes séronégatives en ce qui concerne l’espérance de vie. Des équipes de recherche tentent d’éclairer les raisons de cet écart et de trouver des solutions.

Aux États-Unis, une équipe de recherche a analysé des données de santé recueillies auprès de quelque 83 000 personnes vivant avec le VIH qui ont cherché des soins entre 1999 et la fin de 2017. L’équipe a constaté que, au fil des années, le compte de CD4+ des personnes séropositives avait tendance à être plus élevé au moment où elles commençaient le TAR. Notons aussi que, durant cette même période, les personnes qui recevaient des soins commençaient plus tôt le TAR, et plus particulièrement durant la deuxième moitié de l’étude (2011 à 2017).

Du début de l’étude jusqu’à sa toute fin, l’équipe de recherche a constaté un taux de mortalité 8 % plus élevé chez les personnes séropositives que chez des personnes séronégatives de même âge et de même sexe habitant le même comté aux États-Unis. Cependant, lorsque l’équipe s’est concentrée sur les dernières années de l’étude, le taux de mortalité des personnes sous TAR n’était que 3 % plus élevé que celui des personnes séronégatives. Cette tendance révèle que l’espérance de vie des personnes séropositives sous TAR augmentait au fil du temps.

Se fondant sur les données captées, l’équipe de recherche a voulu estimer l’impact que le TAR aurait sur la santé des personnes séropositives si elles commençaient le traitement dans les trois mois suivant l’obtention de soins initiaux. L’équipe a constaté que le taux de mortalité serait encore 2 % plus élevé chez les personnes sous TAR que chez les personnes séronégatives, et ce, même si le traitement commençait tôt.

Selon l’équipe de recherche, « L’utilisation plus étendue du traitement précoce pourrait réduire modestement, mais sans pour autant éliminer, l’élévation de la mortalité chez les personnes vivant avec le VIH ». Plus loin dans ce bulletin de Nouvelles CATIE, nous dressons une liste d’interventions qui, selon cette équipe de recherche, seraient nécessaires pour améliorer l’espérance de vie des personnes sous TAR.

Détails de l’étude

Dans le cadre de cette étude portant le nom de NA-ACCORD, l’équipe de recherche a analysé des données recueillies auprès de 82 766 adultes séropositifs qui avaient obtenu des soins dans 29 centres cliniques situés un peu partout aux États-Unis entre 1999 et la fin de 2017.

Voici un bref survol des caractéristiques pertinentes des participant·e·s au moment de leur admission à l’étude :

  • 84 % d’hommes, 16 % de femmes
  • la plupart avaient entre 34 et 54 ans
  • principaux groupes ethnoraciaux : Noirs – 46 %; Blancs – 35 %; Hispaniques – 16 %
  • compte de CD4+ moyen : 300 cellules/mm3

Il importe de souligner que les lignes directrices thérapeutiques ont évolué au cours de cette étude. Mentionnons notamment les nouveaux schémas thérapeutiques recommandés et, surtout dans la deuxième moitié de l’étude, les recommandations concernant le moment dans le cours de l’infection au VIH où il fallait commencer le TAR.

Notons aussi que les classes de médicaments recommandées pour servir de base aux schémas thérapeutiques ont également changé. Alors que le médicament de base était initialement un inhibiteur de la protéase ou un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI), ces derniers ont été remplacés par un inhibiteur de l’intégrase chez 40 % des participant·e·s durant les dernières années de l’étude.

Mentionnons que le profil des participant·e·s à cette étude ressemble généralement à celui de la personne moyenne faisant l’objet d’un diagnostic de VIH aux États-Unis.

À des fins de comparaison, l’équipe de recherche a utilisé des données se rapportant à l’espérance de vie des personnes séronégatives qui provenaient du National Center for Health Statistics des États-Unis.

Résultats : tendances relatives au compte de CD4+ et au TAR

Au fil des années, le compte de CD4+ des participant·e·s avait tendance à être un peu plus élevé à l’amorce du TAR. Il reste toutefois qu’une proportion significative des participant·e·s présentait encore un état d’immunodéficience modérée (compte de CD4+ de 200 à 349 cellules/mm3) ou grave (moins de 200 cellules CD4+/mm3) au moment de commencer le TAR, et ce, tout au long de l’étude. Nous reviendrons sur ce point plus loin.

Survie

L’équipe de recherche a estimé le risque de décès dans les cinq ans suivant l’obtention de soins initiaux pour le VIH. Rappelons qu’un grand nombre de participant·e·s ont commencé le TAR dans les trois mois suivant l’obtention de soins.

En moyenne, au cours de l’étude, environ 10 % des personnes séropositives sont décédées dans les cinq ans suivant l’obtention de soins initiaux. Lorsque l’équipe de recherche a comparé ce taux de mortalité à celui des personnes séronégatives de même âge et de même sexe qui habitaient le même comté durant la même période, elle a calculé un taux de mortalité 8 % plus élevé chez les personnes séropositives.

Lorsque l’équipe s’est concentrée sur les années les plus récentes de l’étude (2011 à 2017), elle a constaté un risque de mortalité presque 3 % plus élevé chez les personnes séropositives que chez les personnes séronégatives. Ainsi, au cours de l’étude, l’espérance de vie des personnes séropositives s’est améliorée, mais n’a pas atteint le même niveau que celle des personnes séronégatives.

Modélisation

L’équipe de recherche a utilisé un modèle informatique dans lequel toutes les personnes séropositives commençaient le TAR dans les trois mois suivant l’obtention de soins initiaux. Partant de cette supposition, le modèle a donné à penser que les personnes séropositives courraient un risque de décès 2 % plus élevé que celui des personnes séronégatives possédant un profil semblable.

Autres facteurs

L’équipe de recherche a tenu à souligner la proportion significative de participant·e·s dont le compte de CD4+ était faible au moment de leur admission à l’étude.

Voici la répartition dans le temps des participant·e·s qui ont commencé l’étude avec un compte de CD4+ relativement faible :

Proportions de personnes ayant un compte de CD4+ entre 200 et 349 cellules/mm3

  • 1999 à 2004 : 12 %
  • 2005 à 2010 : 15 %
  • 2011 à 2017 : 13 %

Proportions de personnes ayant un compte de CD4+ inférieur à 200 cellules/mm3

  • 1999 à 2004 : 22 %
  • 2005 à 2010 : 23 %
  • 2011 à 2017 : 18 %

Comme on peut le constater, tout au long de l’étude, près de 20 % des participant·e·s avaient un système immunitaire gravement affaibli au moment de leur inscription, soit moins de 200 cellules/mm3. Ces personnes avaient probablement un mauvais état de santé général et étaient donc très à risque de contracter des infections potentiellement mortelles. De plus, notons que lorsqu’une personne présentant un état d’immunodéficience si avancé commence le TAR, son système immunitaire peut mettre plusieurs mois à se reconstituer, même partiellement.

À la lumière de ces données et d’autres, l’équipe de recherche a affirmé que « la majorité des personnes qui commençaient à recevoir des soins [dans cette étude] avaient probablement passé cinq ans ou plus sans traitement auparavant. Tant que cet écart entre le moment de l’infection et l’amorce du traitement ne sera pas comblé, la mortalité aura peu de chances d’approcher celle des personnes sans le VIH ».

Autres facteurs influant sur le risque de décès

Cette équipe de recherche a cité d’autres études où l’on avait documenté des taux plus élevés de certains problèmes chez les personnes séropositives, notamment l’hypertension, l’hypercholestérolémie, le tabagisme, les troubles de consommation de substances et les problèmes de santé mentale. Selon l’équipe de recherche, « même si plusieurs de ces facteurs étaient sans doute présents avant le diagnostic de VIH, l’obtention régulière de soins pour le VIH peut offrir des occasions de corriger ces facteurs en fournissant un forum pour le diagnostic précoce, l’aiguillage vers des soins et la mise en contact avec des ressources appropriées ».

Facteurs non mesurés

Il est possible que des facteurs qui ne figuraient pas dans les bases de données utilisées dans cette étude aient eu un impact sur la survie. Notons entre autres l’absence de données socioéconomiques. De plus, l’équipe a dévoilé qu’elle manquait de renseignements sur « l’usage actif de drogues injectables et l’instabilité en matière de logement ». D’autres études ont trouvé un lien entre ces deux facteurs et le report de l’amorce du TAR et un risque plus élevé de décès.

À l’avenir

Cette étude a permis de constater des améliorations de la survie des personnes sous TAR depuis presque deux décennies. Cependant, en tant que groupe, les personnes séropositives continuent d’avoir une espérance de vie plus courte, comparativement aux personnes séronégatives aux États-Unis. Selon l’équipe de recherche, pour combler cet écart, il faudrait prendre les mesures suivantes :

  • « réduire la période s’écoulant entre l’infection par le VIH et l’arrimage aux soins »
  • « des stratégies additionnelles visant à prévenir et à traiter les autres affections chroniques chez les personnes recevant des soins pour le VIH »

L’étude NA-ACCORD a confirmé que la survie des personnes sous TAR s’améliorait dans les cinq ans suivant l’obtention de soins initiaux et l’amorce du TAR. Un financement soutenu de NA-ACCORD et d’autres bases de données semblables seront nécessaires afin qu’il soit possible de continuer à surveiller la santé à long terme de nombreuses personnes vivant avec le VIH.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Edwards JK, Cole SR, Breger TL, et al. Mortality for adults entering HIV care under universal early treatment compared to the general U.S. population. Clinical Infectious Diseases. 2022; sous presse.

homophobie et VIH

Source : SERONET

D’après une étude Australienne présentée sur le site aidsmap, la stigmatisation liée à l’opposition de l’ouverture du mariage aux couples homosexuels est associée à une moins bonne prévention et prise en charge du VIH chez les HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes). Explications.

Pour arriver à cette conclusion, Karinna Saxby et ses collègues de l’Université de Monash en Australie ont croisé les données d’un référendum national sur l’ouverture du mariage aux couples homosexuels en Australie avec des données de santé publique sur la prévention et la prise en charge du VIH des HSH. Près de 79,5 % des Australiens-nes éligibles au vote ont répondu à ce référendum, effectué par voie postale en 2017. Le résultat national était un vote à 61,6 % en faveur du mariage pour tous-tes. Ce taux variait selon les régions et avait tendance à être plus bas dans les régions rurales même si, étonnement, certaines régions très urbaines, comme la métropole de Sydney, avait un des taux de vote les plus élevés contre l’ouverture du mariage aux couples de même sexe (55,4 % contre). Les données récoltées sur la prévention et la prise en charge du VIH proviennent d’enquêtes annuelles nationales effectuées dans la communauté LGBT+ australienne entre 2015 et 2019.

Les chercheurs-ses ont catégorisé les régions en quatre groupes : régions avec un taux faible de stigmatisation homophobe (taux de vote contre le mariage pour tous-tes à moins de 25 %), régions avec un taux moyen de stigmatisation (taux de vote contre le mariage pour tous-tes entre 25 et 30 %), régions avec un taux moyen supérieur de stigmatisation (taux de vote contre le mariage pour tous-tes entre 30 et 34 %) et enfin régions avec un taux supérieur de stigmatisation (taux de vote contre le mariage pour tous-tes supérieur à 34 %). Important, les régions avec un niveau élevé de stigmatisation étaient également celles avec le plus de problèmes socio-économiques (chômage élevé, par exemple) et avec un accès au soin plus difficile (moins de structures médicales et moins de soignants-es).

Au final, l’étude comprend un échantillon de 43 811 HSH entre 2015 et 2019, dont 11 % qui vivent dans des régions avec un taux supérieur de stigmatisation homophobe et 59 % qui vivent dans des régions avec un taux faible de stigmatisation. Les résultats de l’étude montrent qu’un homme gay ou bisexuel qui vit dans une région avec un niveau supérieur de stigmatisation, a 7,2 % de probabilité en moins d’utiliser la Prep comme outil de prévention, 7,6 % de probabilité en moins de se faire dépister du VIH et 3 % de probabilité en moins de connaitre son statut sérologique. Un HSH vivant avec le VIH dans la région avec le niveau le plus élevé de stigmatisation a, lui, 8 % de probabilité en moins d’être sous traitement ARV (antirétroviral) qu’un HSH vivant avec le VIH dans la région avec le niveau le plus faible de stigmatisation. Les chercheurs-es ont découvert que plus la région avait un niveau de vote élevé contre l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, moins les outils de prévention au VIH étaient utilisés. Les chercheurs-ses précisent que ces données sont à mettre en perspective avec la situation socio-économique des personnes.

« Cette étude est la première à donner une preuve empirique que la stigmatisation structurelle a un impact direct sur la prévention et le soin liés au VIH chez les hommes gays et bisexuels en Australie », concluent les chercheurs-ses. Les auteurs-rices préconisent une stratégie de santé publique, affinée par régions, afin d’améliorer l’accès à la Prep, au dépistage et aux ARV chez les hommes gays et bisexuels qui vivent dans les régions avec le niveau de stigmatisation le plus élevé.