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HPV gardasil

Une, deux ou trois doses de Gardasil® confèrent la même protection contre HPV 16 et 18

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Source : Medscape

Pas besoin de répéter les injections de Gardasil ® quadrivalent pour majorer son effet protecteur. Une seule dose suffit. La vaccination dans les pays en développement devrait être facilitée.

Une seule dose de vaccin quadrivalent Gardasil ® prévient aussi bien les infections contre les HPV 16 et 18 que deux ou trois doses après un suivi de 10 ans, selon les résultats d’une étude menée en Inde et publiés dans Lancet Oncology[1].

Dans une nouvelle étude, Partha Basu (Centre international de recherche sur le cancer Circ à Lyon) et ses collègues ont cherché à comparer l’efficacité d’une seule dose de Gardasil ® à deux et trois doses pour prévenir les infections HPV 16 et 18 qui sont les plus souvent impliquées dans la genèse des dysplasies ou des cancers du col de l’utérus et d’autres pathologies néoplasiques (cancer de la gorge ou du canal anal).

Le protocole prévoyait le recrutement de 10 000 participantes Indiennes non mariées de 10-18 ans. Débutées en septembre 2009, les inclusions ont été suspendues en avril 2010 (alors que 17 729 jeunes avaient été incluses) à la suite d’une décision du gouvernement indien d’interrompre tout recrutement dans des essais évaluant la vaccination HPV en raison de 7 décès inexpliqués dans une autre étude non reliée à celle analysée par Partha Basu.

Après la suspension du recrutement, l’essai qui initialement devait être randomisé, a été converti en étude prospective longitudinale.

Les participantes ont été suivies pendant une médiane de 9 ans : 4348 avaient reçu trois doses, 4980 deux doses et 4949 une seule. Des prélèvements locaux ont été effectués soit 18 mois après le mariage soit 6 mois après la naissance du premier enfant puis annuellement chez les femmes mariées de plus de 25 ans. 

Le taux d’efficacité préventive pour les infections par les HPV 16 et 18 – génotypes responsables de 70% des cancers – était similaire dans les trois groupes. Il était de 95,4% (95% CI : 85,0–99,9 évalué sur 2135 femmes)  après une dose, 93,1% après deux doses (95% CI : 77,3–99,8 sur 1 452 femmes)  et 93,3% après trois doses (95% CI : 77,5-99,7 sur 1 460 femmes). 

Vers un changement de pratiques ?

Pourquoi les résultats de cette étude devraient induire des changements majeurs dans la politique de santé vaccinale des pays en développement?

Une stratégie combinant la vaccination contre les HPV des filles de 9-14 ans à un dépistage régulier des femmes de 35 à 45 ans et l’accès à traitement efficace des néoplasies cervicales peut potentiellement éliminer l’impact sociétal du cancer du col de l’utérus. Cette pathologie est surreprésentée dans les pays à revenu faible qui, pour les deux tiers d’entre eux, n’ont pas les moyens de proposer au plus grand nombre cette vaccination selon le schéma actuellement recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui comprend deux doses vaccinales. Un schéma à une seule dose réduirait substantiellement le coût de la vaccination et serait logistiquement plus simple à mettre en place. Les auteurs estiment qu’adopter une recommandation de vaccination à dose unique permettrait une meilleure couverture vaccinale et l’élimination du cancer du col de l’utérus à un moindre coût. 

Ces résultats, que d’autres études doivent encore préciser et confirmer, sont très en faveur d’une grande efficacité de la vaccination, même lorsque, comme c’était le cas dans ce travail, elle ne vise que deux des génotypes de HPV oncogènes. 

Reste aussi à prouver que efficacité s’étend aux autres cancers liés aux HPV, tant chez la femme que chez l’homme : cancers génitaux (vulve, vagin, pénis), anaux, ORL…

En Europe, Gardasil ® tétravalent a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2006. Actuellement encore commercialisé, il a été remplacé dans plusieurs pays par Gardasil 9 ® (actif contre HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58). 

Cet article a été initialement publié sur MediQuality.net, membre du réseau Medscape.

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