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Les traitements du VIH pourraient favoriser la transmission d’une autre infection sexuellement transmissible : la syphilis. Des chercheurs canadiens le suggèrent.

Son ancien nom : la vérole. Elle est souvent associée aux tableaux de maître, ou aux romans victoriens. Mais la syphilis n’a pas disparu en même temps que Maupassant. La bactérie qui la cause circule toujours, et de plus en plus. Depuis 2012 au moins, une recrudescence s’observe en France chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le même constat s’applique à d’autres pays.

Les comportements ne sont pas la seule explication, selon une équipe canadienne et sud-africaine. Le mécanisme biologique des antirétroviraux pourrait favoriser l’infection, avancent-ils dans Sexually Transmitted Infections, revue de la littérature à l’appui.

Un double phénomène

Deux modèles de propagation ont été examinés dans cette publication. Le premier concerne la prise de risque des porteurs du tréponème pâle (Treponema pallidum), à l’origine de la syphilis. La haute efficacité des antirétroviraux, en traitement et en prévention, pourrait avoir altéré la perception du danger. Elle serait aujourd’hui plus optimiste. Vrai, répondent les Canadiens. Mais jusqu’à un certain point.

L’analyse de la littérature scientifique montre un certain relâchement des méthodes de prévention. Mais il n’explique pas l’explosion des cas de syphilis chez les HSH du monde entier. Rien qu’au Royaume-Uni, la probabilité d’être infecté est 2,7 fois plus élevée qu’en 2009. De plus, la hausse n’est en rien comparable à celle des cas de chlamydiose ou de gonorrhée. Un autre facteur entre donc en ligne de compte.

Ce facteur, selon les auteurs de l’étude, tient probablement de l’évolution des médicaments utilisés contre le VIH. Les antirétroviraux sont aujourd’hui largement utilisés. Mais leur mécanisme pourrait bien favoriser la transmission du tréponème pâle. De fait, ils préservent les lymphocytes T mais ne permettent pas la reconstitution du « stock », et ils bloquent la réponse inflammatoire. Cette réaction est nécessaire à l’éradication de la syphilis plus qu’aux autres IST. Elle est nécessaire pour se défendre contre l’infection. Les personnes sous traitement seraient donc plus vulnérables.

Sans symptômes ni dépistage

Des résultats intéressants, mais à prendre avec des pincettes. Dans un éditorial associé à l’étude, trois experts de l’université Johns-Hopkins (Etats-Unis) soulignent plusieurs limites dans le raisonnement de leurs confrères canadiens. Nombre de gonorrhées et de chlamydioses sont asymptomatiques – 90 % d’après leurs chiffres. Le décalage par rapport à la syphilis pourrait donc « simplement refléter le dépistage inadapté, écrivent-ils. La majorité des HSH ne réalisent pas de test pour des infections extra-génitales ». Autre faille : le modèle mathématique ne tient pas compte des subtilités des rapports sexuels.

Les trois chercheurs avancent en fait une autre piste : l’efficacité des antirétroviraux a provoqué un relâchement général vis-à-vis des autres infections sexuellement transmissibles. « L’histoire l’a montré, ce serait une grave erreur », avertissent-ils. D’autant que les campagnes de prévention n’ont visiblement pas fonctionné.

Malgré les alertes répétées sur le risque d’IST autres que le VIH, la progression se poursuit. Pour preuve : un bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) thématique. En France, 81 000 cas de gonorrhée ont été diagnostiqués. Pour les universitaires de Johns-Hopkins, cela souligne la nécessité de poursuivre les efforts en faveur du dépistage et de la prise en charge globale.

Sources : Pourquoidocteur

L’essai START (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment) avait déjà montré que chez les patients positifs au HIV, l’initiation précoce d’un traitement antirétroviral (TAR) (taux de CD4 > 500 cellules/µL) réduisait le risque de morbidité et de mortalité liés ou non au syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA) par comparaison à une initiation plus tardive. Ces résultats ont occasionné une mise à jour des recommandations, afin que tout patient séropositif puisse bénéficier d’une TAR quel que soit son taux de CD4. Une analyse planifiée des données de cette étude tente aujourd’hui d’aller plus loin en étudiant l’effet d’une initiation précoce sur le risque de différents types d’infection bactérienne sévère, et en mesurant l’impact des taux de neutrophiles et de CD4.

Méthodologie

-Cette étude est une analyse planifiée des données START (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment), un essai contrôlé, randomisé réalisé chez 4.685  patients séropositifs au VIH, présentant un taux de lymphocytes CD4 supérieur à 500 cellules/µL et naïfs de tout traitement antirétroviral).

-Les patients de cet essai ont été recrutés entre avril 2009 et décembre 2013 et leur suivi s’est étendu jusqu’en mars 2015.

-Les participants étaient randomisés pour recevoir un TAR immédiat (groupe TAR immédiat) ou bien devaient attendre que leur taux de lymphocytes CD4 soit passé sous le seuil de 350 cellules par µL (groupe TAR différé).

-Une évaluation clinique des patients était réalisée 1 mois après la randomisation, puis tous les 4 mois.

-Critère principal composite d’évaluation : temps jusqu’à la première infection bactérienne sévère. Les infections prises en compte comprenaient les pneumonies bactériennes, les tuberculoses pulmonaires ou extra-pulmonaires et toutes infections bactériennes de grade 4 requérant une hospitalisation non programmée ou cause de décès.

-Un modèle à risques proportionnels de Cox était utilisé pour l’analyse du critère principal.

Résultats

-Parmi les 4.685 patients enrôlés dans l’essai, 120 ont présenté des infections bactériennes sévères (34 dans le groupe à TAR immédiat et 86 dans le groupe initiation différée. La durée médiane du suivi était de 2,8 ans.

-Un TAR immédiat a pu être associé à un risque réduit d’infection bactérienne sévère par comparaison au groupe à TAR différé : Hazard Ratio (HR) 0,39 [IC95% : 0,26-0,57], p<0,0001.

-Dans le groupe ayant bénéficié d’un TAR immédiat et pour l’ensemble de la durée de suivi, le taux de neutrophiles était plus élevé de 321 cellules/µL et le taux de CD4 également plus élevé de 194 cellules/µL par comparaison au groupe à TAR différée (p<0,0001).

-En analyse univariée, un taux plus élevé de CD4 était associé à un risque réduit d’infection bactérienne sévère (HR 0,78 [IC95% : 0,71-0,85], p=0,0001). Mais aucune association n’a pu être mise en évidence avec le taux de neutrophiles.

-En analyse multivariée et après ajustement selon différents facteurs de confusion, et notamment le taux de lymphocytes CD4, le HR se rapprochait de 1 (0,84 [0,50-1,41], p=0,52).

-Dans l’analyse en sous-groupe, les résultats étaient confirmés pour les différents types d’infection bactérienne inclus dans le critère principal et séparément.

Limitation

-Parmi les composantes du critère principal, seules les pneumonies bactériennes et les cas de tuberculose ont été confirmés par le comité de surveillance du critère d’évaluation.

-Les autres infections bactériennes n’étaient identifiées que lorsqu’elles étaient classées en stade 4 et nécessitaient une hospitalisation ou provoquaient un décès. Il n’est donc pas possible d’extrapoler ces résultats aux infections bactériennes de moindre sévérité.

-Le faible nombre d’infections relevées au cours du suivi (120) limite la portée de l’étude.

À retenir

La mise en place précoce d’un traitement antirétroviral réduit de 61% le risque d’infection bactérienne sévère chez les patients séropositifs au VIH et présentant un taux élevé de lymphocytes CD4.  Ce bénéfice est atténué après ajustement selon le taux de CD4, suggérant que l’effet observé est en partie dû à une augmentation du taux de lymphocytes CD4 chez les patients ayant bénéficié d’une initiation précoce. En revanche, le taux de neutrophiles semble avoir peu d’incidence.

Source : UNIVADIS

Ces scientifiques du Salk Institutes « craquent » la machinerie du VIH en identifiant la structure atomique d’une pièce maîtresse qui permet au virus de s’intégrer dans l’ADN de l’hôte humain puis de se reproduire dans le corps. La compréhension de ce mécanisme, un mécanisme clé de la résistance du VIH, connu sous le nom de « intasome » et révélé dans la revue Science, constitue une étape cruciale dans le développement de médicaments permettant de contrer l’évasion virale.

L’intasome du VIH est la pièce clé de la « machinerie » du virus : c’est via l’intasome que le VIH insère une copie d’ADN de son génome d’ARN dans l’ADN de l’hôte. L’intasome coupe et colle l’ADN viral en utilisant des enzymes appelées intégrases.

La cryo-ME révèle des spécificités enzymatiques: Ici, les scientifiques ont utilisé une technique d’imagerie de pointe appelée La cryo-microscopie électronique (cryo-ME) qui permet de visualiser de grandes molécules complexes et dynamiques. L’équipe a attaché une protéine spécifique pour améliorer la capacité de l’intasome à se dissoudre dans le glycérol, et ajouté du sodium pour l’empêcher de s’agglomérer. Par cryo-EM, les chercheurs identifient des spécificités dans les composantes enzymatiques qui effectuent la fonction d’intégration du virus. Des variations mineures mais qui peuvent expliquer les mécanismes de la résistance aux médicaments.

Ainsi, les intasomes du VIH apparaissent bien plus complexes que ceux d’autres rétrovirus. Ces travaux constatent que les intasomes du VIH ont beaucoup plus d’unités que ceux de rétrovirus plus simples. Cette complexité contribue d’ailleurs à expliquer comment l’évolution a façonné le VIH à partir de rétrovirus plus simples, qui sont considérablement plus petits mais utilisent en fait les mêmes agents enzymatiques. Les chercheurs suggèrent que l’introsome du VIH est ainsi capable de choisir entre plusieurs méthodes ou voies pour parvenir à l’intégration chez l’hôte.

Les recherches se poursuivent pour mieux identifier les structures clés et leur évolution jusqu’à l’intégration dans le génome de l’hôte et pouvoir suivre cette même évolution en réponse aux médicaments.

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Le décret précisant les modalités de prescription et de dispensation d’une « activité physique adaptée » dans le cadre d’une affection de longue durée (ALD) a été publié le 31 décembre 2016.

Cette prescription, destinée à diminuer les facteurs de risque, lutter contre la sédentarité ou encore améliorer la qualité de vie, sera possible à partir du 1er mars prochain. Le texte du décret définit aussi à quoi correspond cette activité physique adaptée, l’objectif de cette démarche et les techniques à mettre en oeuvre.

Il précise également les intervenants autorisées à dispenser l’activité physique, qu’il s’agisse de professionnels de santé ou de professionnels qualifiés dans le domaine sportif.

Enfin, le décret prévoit le suivi des patients bénéficiant d’une activité physique adaptée, notamment sous forme de compte-rendu périodique élaboré par l’intervenant et adressé au prescripteur.

Notons que ce décret ne prévoit ni cotation spéciale du temps médical d’encadrement de ces APA ni remboursement de ces actes préventifs. 

L’activité physique adaptée sera donc prescrite par les médecins dans le cadre d’une consultation « normale » et sera à la charge des patients en ALD ou des collectivités territoriales qui prévoient le financement de ces activités, comme c’est déjà le cas dans une trentaine de villes françaises.

Le « sport sur ordonnance », une disposition de la loi de santé définitivement adoptée début 2016
Le décret précisant les modalités de prescription et de dispensation d’une activité physique a été publié au Journal officiel le 31 décembre 2016.

Cette possibilité de prescription d’activité physique a été créée par la Loi de modernisation du système de santé de janvier 2016 (voir notre article) et a depuis été inscrite dans le code de la Santé publique (article L. 1172-1).

Cette nouvelle possibilité vise à prévenir ou limiter les facteurs de risques pour la santé des personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD).

Le décret entre en vigueur à compter du 1er mars 2017.

Prescription d’une activité physique adaptée : par qui, pour qui ?
La prescription d’une activité physique adaptée (APA) est établie par le médecin traitant sur un formulaire spécifique.

Cette prescription d’une APA est possible pour un patient en ALD (affection de longue durée), en fonction de la pathologie, des capacités physiques et du risque médical du patient.

Ce sont donc potentiellement 10 millions de Français qui pourraient être concernés par cette nouvelle possibilité.

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Hépatite C  : tous les malades peuvent accéder au médicament de Merck

L’ « universalisation » des traitements innovants est pour l’instant cantonnée à une molécule, la moins chère.

Le gouvernement a fini par prendre l’arrêté d’ « universalisation » des traitements innovants contre l’hépatite C, initialement promis pour l’automne. Ce texte en date du 22 décembre a été publié au journal officiel mercredi. Tous les malades ont désormais droit aux nouvelles thérapies par antiviraux d’action directe, qui guérissent plus de neuf cas sur dix. Mais une seule molécule se voit dérouler le tapis rouge : Zepatier® de MSD (Merck).  Ses concurrents plus chers , et notamment le laboratoire précurseur Gilead, avec ses marques Sovaldi et Harvoni, ne sont pas retenus.

La concertation pluridisciplinaire préalable devient facultative

Avant de prescrire une cure de Zepatier® (trois mois pour 28.700 euros hors remises secrètes), le médecin devra juste s’assurer que l’infection correspond à un génotype 1 ou 4, et en cas de complication (insuffisance rénale, co-infection VIH, etc.) tenir au préalable une réunion de concertation pluridisciplinaire. En comparaison, pour Harvoni, Daklinza (BMS), Olysio (Janssen), Viekirax (Abbvie), la concertation professionnelle préalable, qui peut prendre des allures de contrôle administratif, reste systématique. Surtout, il faut attendre que la maladie ait progressé au deuxième stade de fibrose (F2) pour administrer le médicament (sauf pour le génotype 3). Sachant que le stock de patients les plus gravement atteints a déjà été largement soigné sur trois ans, cela réduit la taille du marché pour les laboratoires concernés.

L’accès élargi ne concerne pas tous les génotypes

Les associations de patients ont été reçues au ministère de la Santé puis à Matignon mardi. Si elles se réjouissent des nouvelles indications de Zepatier®, elles restent sur leur faim. « Ce n’est pas encore l’universalisation, car les génotypes 2 , soit 10 % des cas, ne sont pas inclus, et parce que les autres laboratoires ne jouent pas le jeu », critique Yann Mazens, président de SOS Hépatites. Le comité d’évaluation des produits de santé (CEPS), l’organisme interministériel chargé de négocier les prix avec les laboratoires en fonction des volumes attendus et de l’efficacité démontrée par le médicament, peine en effet à faire baisser le tarif de Harvoni, qui atteint 46.000 euros pour trois mois hors remises. La publication de l’arrêté Zepatier® est un moyen de faire pression sur Gilead, qui domine le marché, pour arracher un accord.

Licence obligatoire et fixation unilatérale du prix

Peu amène sur la stratégie des laboratoires, SOS Hépatite trouve aussi que le gouvernement est trop tiède  : « Après trente mois de rationnement de l’accès aux soins, on a encore droit à une « étape » ! », peste Yann Mazens. De plus, les prix élevés pratiqués par tous les laboratoires favorisent une sélection indirecte des patients, estime-t-il. On renonce à traiter des usagers de drogue ou des migrants, à cause du risque de réinfection ou de mésusage lié à la mauvaise compréhension du français… « Le gouvernement a pourtant deux leviers d’action sur les prix : la licence obligatoire qui permettrait d’importer des génériques indiens ou bien fixer unilatéralement les prix, une option confortée par la dernière loi de Sécurité sociale », plaide Yann Mazens. Aucune de ces solutions n’est à l’agenda pour le moment.

En savoir plus sur Les Echos

Le pôle transdisciplinaire de santé sexuelle, de sexologie et droits humains est officiellement créé en France. Il a même son slogan : « La santé sexuelle pour tous » et lance une première initiative : un cycle gratuit de conférences grand public dès janvier 2017. Ce pôle a fait l’objet d’une conférence de presse le 15 décembre, une occasion de voir que les bonnes fées ne manquent pas autour du berceau.

Effectivement le pôle transdisciplinaire de santé sexuelle, de sexologie et droits humains ne manque pas de bonnes fées… En effet, ce pôle est à l’initiative de l’Université Paris Diderot et la faculté de médecine, en partenariat avec la chaire Unesco santé sexuelle et droits humains et la Fondation universitaire partenariale Paris Diderot. Placé sous la responsabilité du docteur Thierry Troussier, récemment promu professeur, ce pôle entend être un « lieu d’innovation et d’enseignement pluridisciplinaire et numérique, au croisement des secteurs de la médecine, de la santé publique, de la psychologie, de la sociologie et du droit ». Son objectif est « d’innover en pédagogie et éducation en matière de santé sexuelle, de sexualité humaine, dans une approche globale de l’humain dans son environnement et son parcours de santé ». Voilà pour la philosophie du pôle qui s’appuie sur plusieurs directions : une sur sexualité humaine et sexologie dirigée par Joëlle Mignot, psychologue et sexologue clinicienne, une direction Droits humains dirigée par l’avocate Ingrid Geray et une direction des Etudes pédagogiques et académiques assurée par le professeur Laurent Mandelbroot, gynécologue et spécialiste du VIH.

Bon, mais la santé sexuelle, c’est quoi pour ce pôle ? Citant les grandes définitions comme celle de l’Organisation mondiale de la santé, le professeur Thierry Troussier a surtout voulu situer son objectif large : promouvoir la santé sexuelle en France et au niveau mondial et dédramatiser le sujet. Il a ainsi présenté des chiffres qui attestent que les hommes et les femmes en France sont plutôt satisfaits de leurs vies sexuelles. Ainsi 44 % des femmes se disent très satisfaites et 42 % assez satisfaites, soit au total 86 % ; 35,% des hommes se disent très satisfaits et 47 % assez satisfaits soit au total 82 %. Lorsqu’on regarde les données sur les personnes qui se disent peu ou pas satisfaites dans leur vie sexuelle, cela concerne à 16 % des hommes (sans maladie chronique ou handicap) et à 20 % des hommes (ayant maladies chroniques ou handicap). Chez les femmes, les données sont de 13 % (sans maladie chronique ou handicap) et de 17 % (ayant maladies chroniques ou handicap)… Enchaînant chiffres et diapositives, Thierry Troussier a soulevé quelques paradoxes et rappelé des évidences. Ainsi, ce n’est pas parce que l’on connaît des difficultés sexuelles que l’on est forcément insatisfait de sa vie sexuelle. Il a défendu l’idée qu’un des objectifs en matière de santé sexuelle était notamment de tendre vers une atténuation des différences entre les hommes et les femmes au profit d’un renforcement des droits des femmes. Après tout, ce sont bien elles qui sont les plus exposées aux violences sexuelles, au VIH, etc.

Le grand public est visé

Un des paris du pôle, outre la formation de professionnel-le-s, est clairement de faire de la santé sexuelle un centre d’intérêt pour tout un chacun. Pour cela, un ambitieux cycle de conférences transdisciplinaires intitulé « Santé sexuelle pour tous » est proposé. Il démarre en janvier 2017. Ces conférences sont gratuites, ouvertes au grand public. Elles  comportent une partie de présentation par un-e expert-e voire deux et un temps d’échanges avec la salle. Sept conférences seront proposées de janvier à juin 2017. Comme l’a expliqué Joëlle Mignot, les thèmes ont été choisis au regard des 17 objectifs de développement durable du Programme des Nations Unies à l’horizon 2030, en particulier l’objectif numéro trois qui vise une vie en bonne santé pour tous et à tout âge, grâce notamment à un accès égal aux services de soins de santé sexuelle et procréative (planification familiale, information et éducation à la santé sexuelle), et l’objectif 5 qui vise l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles.  Ces conférences (voir encart ci-dessous) ont des thèmes à la fois accrocheurs et ambitieux, d’autres plus techniques. Pour y participer, il suffit juste de s’inscrire aux conférences que l’on souhaite suivre sur santesexuelle-droitshumains.org. Les conférences sont gratuites.

Santé sexuelle pour tous : le programme des sept conférences

Vendredi 27 janvier 2017 : La santé sexuelle, de quel Droit ? Animée par le Pr Thierry Troussier et Me Ingrid Geray.
Cette première conférence permettra de présenter la santé sexuelle, sa définition, son champ d’intervention au sein de la santé, les professionnels qui sont engagés. A cette occasion, les Droits humains en lien avec la santé sexuelle seront exposés et il sera débattu de l’intérêt de lier les droits humains avec la santé sexuelle. Enfin, sera interrogée sur l’existence d’un droit à la santé sexuelle.

Vendredi 24 février 2017 : Diversité culturelle : Qu’apporte l’approche de Santé sexuelle dans la lutte contre le VIH ? Animée par le Pr Willy Rozenbaum.
Au regard de plus de 30 ans de lutte contre le VIH/sida, les apports d’une approche globale de l’individu en lien avec son environnement socio-économique et culturel seront analysées. Une discussion à partir de ce contexte qui prend en compte les déterminants individuels, environnementaux et structuraux de la santé sexuelle permettra de proposer de nouvelles stratégies à mettre en place pour en finir avec l’épidémie du VIH à l’agenda 2030 des Nations Unies.

Vendredi 17 mars 2017 : Comment penser la Santé sexuelle à l’hôpital à partir du concept de Dignité humaine ? Animée par le Pr Cynthia Fleury.
À partir des définitions philosophique, bioéthique et juridique de la dignité de l’homme, comment pouvons-nous l’articuler à la notion de « santé sexuelle ». Qu’est-il dû à l’homme du fait de son humanité, en termes de « santé sexuelle » ?

Vendredi 21 avril 2017 : Dire la vulnérabilité des corps et des individus en santé sexuelle : une force ? Animée par le Pr Antoine Bioy.
La santé sexuelle est constitutive de l’identité humaine ; elle participe à la construction de l’individu et accompagne dynamiquement son évolution tout au long de sa vie. Il s’agit par ailleurs d’une réalité qui relève à la fois du corporel et du psychique. En cela, il s’agit d’un concept « total »; d’un élément essentiel du principe d’humanité. La santé sexuelle est à la fois précieuse, évolutive et fragile. Elle dit quelque chose de l’individu, et de son histoire. Cette vulnérabilité peut aussi être vue comme une force : parce que cette santé sexuelle est polymorphe et évolutive, elle rime avec un nombre important de potentialités, des devenirs riches et pluriels. Tant individuellement que collectivement, il est essentiel de respecter cette fragilité des corps qui expriment les ressentis et le désir, et de saisir combien cette vulnérabilité fondamentale est nécessaire dans notre construction identitaire.

Vendredi 19 mai 2017 : Quel est le rôle de l’éducation thérapeutique en Santé sexuelle ? Animée par le Pr Gérard Ribes.
L’éducation thérapeutique en santé sexuelle va impliquer à la fois la place de l’individu dans ses fonctionnements, ses croyances, ses représentations, mais aussi la question de l’autre, qu’il soit conjoint ou partenaire occasionnel. L’éducation thérapeutique, dans ce domaine, va interroger la question de la prise de risque et de cette rencontre qui semble antinomique entre réflexion et désir, entre lâcher prise et conscience, entre présent et futur. Plus qu’un mode opératoire, c’est un mode de réflexion et d’interrogation des « savoirs profanes » qui articulera cette présentation.

Vendredi 16 juin 2017 : Qu’est-ce que le genre ? Animée par le Pr Laurie Laufer.
Le genre et le champ de recherche qu’il ouvre permet d’interroger les stéréotypes, les hiérarchisations et les inégalités longtemps restées invisibles et de mettre en perspective des transformations sociales, culturelles et politiques. Les études de genre ont pour objectif d’analyser les processus inégalitaires qui conduisent à créer différentes formes de différenciation entre les sexes (le masculin l’ayant toujours emporté sur le féminin). Il s’agit de dénaturaliser les rapports sociaux de sexes et les normes qui disciplinent les identités, les corps et les sexualités ; c’est une des principales raisons qui leur vaut tant d’oppositions.

Vendredi 30 juin 2017 : Pourquoi la santé sexuelle est-elle un aspect fondamental de la santé reproductive ? Animée par le Pr Laurent Mandelbrot et Joëlle Mignot.
Le lien entre sexualité et grossesse est naturel au plan biologique, psychique, médical et social. Ce lien étroit, riche et complexe influence la dynamique du couple et concerne le désir de grossesse et le désir d’enfant, qui ne sont pas synonymes, la grossesse voulue ou subie, normale ou compliquée, le besoin de contraception, l’interruption de grossesse, l’infertilité et l’assistance médicale à la procréation. Dans la vie d’une femme, la maîtrise de sa vie reproductive est donc fondamentalement liée à sa santé sexuelle. Par ailleurs, les atteintes à la santé sexuelle, telles que les infections génitales et pelviennes, les douleurs pelviennes chroniques, les mutilations génitales, les viols, les grossesses adolescentes, entrainent aussi bien des grossesses non voulues que des infertilités, qu’elles soient dues aux complications médicales ou au retentissement sur la vie sexuelle de la femme. La prévention et l’accompagnement éclairé par des professionnels bien formés est donc un enjeu de société, qui repose sur l’évolution des relations de genre et l’image positive du corps et de la sexualité.

 

Sources : Seronet

Contexte et objectifs : L’efficacité des antiviraux à action directe (AAD) contre l’hépatite C est un progrès majeur en hépatologie. Toutefois, à ce jour, il existe très peu de données sur l’effet de l’éradication du virus de l’hépatite C (VHC) chez les patients ayant des antécédents de carcinome hépatocellulaire.

Méthodes : L’étude incluait des patients infectés par le VHC et présentant des antécédents de carcinome hépatocellulaire traité, qui avaient obtenu une réponse complète et ne présentaient pas de « nodules non caractérisés » au moment où ils recevaient le traitement anti-VHC par AAD administré exclusivement par voie orale dans quatre hôpitaux. Les patients recevant de l’interféron dans le cadre de leur traitement antiviral ont été exclus. Les caractéristiques à l’entrée dans l’étude, ainsi que les réponses tumorales biologiques et radiologiques, ont été consignées pour tous les patients avant l’instauration du traitement antiviral et au cours du suivi, conformément aux bonnes pratiques cliniques.

Résultats : Entre 2014 et 2015, 103 patients ayant des antécédents de carcinome hépatocellulaire ont reçu des AAD. Cinquante-huit d’entre eux répondaient aux critères d’inclusion. Après un suivi médian de 5,7 mois, trois patients étaient décédés et 16 patients présentaient une récidive tumorale radiologique (27,6 %). Le schéma de récidive était le suivant : grosseur intrahépatique (trois patients), nouvelle lésion intrahépatique (un nodule chez cinq patients, jusqu’à trois nodules de 3 cm ou moins dans quatre cas et lésions multifocales chez un patient) et carcinome hépatocellulaire infiltratif mal délimité et/ou lésions extra-hépatiques chez trois patients.

Conclusions : Selon nos données et bien qu’elles soient issues d’une cohorte de patients très réduite, le taux élevé et le schéma inattendus de récidive tumorale coïncidant avec la clairance du VHC devraient constituer une mise en garde et déclencher une évaluation à grande échelle dépassant les capacités individuelles des investigateurs.

Sources : univadis  &  The journal of hepatology

Concurrence exacerbée entre réseaux, intensification de la violence autour des trafics, présence policière accrue en raison de l’état d’urgence: les trafiquants de drogue continuent de s’adapter en allant davantage vers les consommateurs, notamment via SMS et internet, selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.

Dans son étude sur les Tendances récentes et nouvelles drogues (Trend), rendue publique mardi, l’OFDT met en avant une « concurrence de plus en plus exacerbée » entre les réseaux de trafic, qui se traduit par « un climat de violences intensifié ».

« Si Marseille est confronté à de tels faits depuis de nombreuses années, Lille, Rennes ou Bordeaux signalent désormais eux aussi une rivalité appuyée autour de la tenue des points de vente », souligne l’OFDT.

Face à ce climat de violence et de présence policière accrue, les usagers les plus insérés socialement répugnent de plus en plus à se rendre dans les lieux de deal, ce qui a conduit les trafiquants à continuer de « développer une stratégie consistant à aller vers les consommateurs » : prise de commandes par SMS, approvisionnement des clients dans des « drive » adossés à une cité où les clients peuvent s’approvisionner sans quitter leur véhicule, voire commandes de produits sur internet et livraison postale des marchandises.

Concernant les produits, le stimulant le plus recherché, notamment chez les jeunes, est la MDMA, sous forme de poudre, de cristal ou de comprimés (ecstasy), qui sont plus gros et plus fortement dosés, pris en particulier lors des « espaces festifs électro » qui touchent un public désormais plus largement ouvert et plus jeune.

Si l’herbe et la résine de cannabis continuent à connaître une augmentation de leur taux de THC, « leurs publics se différencient sensiblement » : « les usagers les plus insérés consommeraient majoritairement de l’herbe et participeraient au développement de l’auto-culture du cannabis », tandis que les consommateurs les plus défavorisés continuent à majoritairement acheter de la résine, dont le prix est inférieur.

Enfin, l’OFDT décrit un phénomène plus marginal mais très préoccupant en termes de santé publique: la consommation de produits (cocaïne, GHB, mais surtout des nouveaux stimulants de synthèse acquis sur internet) en contexte sexuel, dit « chemsex », dans une frange de la communauté homosexuelle masculine.

La pratique du « slam », l’injection de stimulants dans le but d’améliorer les sensations lors de relations sexuelles, apparue à Paris au début de la décennie 2010, est ainsi désormais observée à Bordeaux, Toulouse, Marseille et Rennes.

« La présence du matériel d’injection en quantité le plus souvent insuffisante donne lieu à des réutilisations, voire à des échanges de seringues qui accroissent les risques de contaminations bactériologiques et virales », relève par ailleurs l’OFDT.

(Source AFP et e-llico)

Les séropositifs sont deux fois plus victimes de crise cardiaque, en raison d’une inflammation chronique entretenue par la réplication du virus.

Grâce aux traitements antirétroviraux, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est devenue une maladie chronique. Aujourd’hui, l’espérance de vie des séropositifs s’est rallongée.
Des progrès qui s’accompagnent de complications, notamment cardiaques. Au cours de ces 15 dernières années, la proportion des patients atteints du VIH décédés d’un infarctus du myocarde a triplé, rapporte une étude parue dans JAMA Cardiology. Une surmortalité qui est pourtant sous-estimée par les outils aujourd’hui utilisés qui ne prennent pas en compte la séropositivité comme facteur de risque.

Les chercheurs de l’université de Northwestern ont étudié les données de santé de 20 000 séropositifs suivis depuis 1995 par un centre spécialisé. En comparant les projections du nombre d’infarctus dans la population générale et le nombre de crises cardiaques survenu dans cette cohorte, les scientifiques ont estimé que les séropositifs ont deux fois plus de risque d’être victimes d’un infarctus. Et ce, même chez les patients donc la charge virale est indétectable grâce aux traitements.

« Même chez ces patients, le virus continue à se répliquer dans les tissus où il se cache, ce qui provoque une inflammation chronique, explique le Dr Matthew Feinstein, cardiologue à l’école de médecine Feinberg de l’université Northwestern. Or cette inflammation favorise la formation d’athérosclérose dans les vaisseaux sanguins, ce qui peut provoquer une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC) ».

Sources : Allodocteur

NOUVELLE TENTATIVE – Initialement prévue pour début 2016 par Marisol Touraine, la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les défunts porteurs du VIH devrait finalement être mise en place en mars 2017. Une réunion est prévue ce mercredi après-midi au Haut conseil de la santé publique avec les professionnels de la thanatopraxie.

Discriminé jusque dans la mort. Depuis 1998, les personnes séropositives au VIH et aux hépatites ne peuvent bénéficier de certains soins funéraires visant à retarder le processus de décomposition. Une discrimination longtemps pointée du doigt, mais jamais abolie. Recommandée entre autres par le Haut conseil à la santé publique, la levée de cette interdiction était prévue pour début 2016 par la ministre de la santé, Marisol Touraine, dans le cadre de son projet de loi Santé.

L’article 52 de ce texte prévoyait que les soins funéraires soient uniquement réalisés dans des « lieux appropriés » tels que des chambres funéraires, où les conditions d’hygiène permettent davantage de préserver les professionnels des risques de contamination que des coupures ou des projections de sang pourraient engendrer. Mais cette obligation aurait alors dû s’appliquer à tous les défunts. Et c’est là que ça a coincé : la mesure a été rejetée par un amendement proposé par des députés LR (Les Républicains), soutenus par des députés de gauche, estimant qu’elle revenait à interdire purement et simplement les soins funéraires à domicile.

Mieux encadrer les soins funéraires à domicile 

Si le sujet est resté lettre morte depuis, Marisol Touraine souhaite pourtant tenir sa promesse. Mais en changeant de stratégie. Selon nos informations, le gouvernement cherche en effet à renforcer les soins à domicile, de manière à permettre aux personnes séropositives au VIH et aux hépatites d’y avoir accès, plutôt que de les interdire. Comment ? Par la mise en place, toujours dans le cadre de la loi Santé, de deux mesures, dont l’une a déjà été adoptée dans un décret publié le 16 décembre dernier. Saluée par les associations de lutte conte le VIH et les hépatites, cette première disposition prévoit l’obligation pour les thanatopracteurs en exercice ou en formation de se faire vacciner contre l’hépatite B.

L’autre mesure est, elle, toujours en cours de concertation. Elle prévoit de mieux encadrer les conditions d’intervention des thanatopracteurs (information des familles, renforcement des prescriptions techniques en fonction des lieux de pratique…) lors de leurs interventions à domicile. Si ce décret est adopté, il devrait permette de lever définitivement l’interdiction de soins funéraires pour les personnes séropositives au VIH ou aux hépatites. « C’est plutôt positif », se réjouit-on à AIDES. Cela fait longtemps que l’on demandait une remise à plat de tout le système ».

Contacté par LCI, le président du syndicat des thanatopracteurs, Cédric Ivanes, estime en revanche de son côté que pour éviter tout risque de contamination pour les professionnels, « les soins de conservation des personnes séropositives doivent être réalisés dans des lieux dédiés ». Problème : cela reviendrait à instaurer une nouvelle forme de discrimination, interdisant ainsi aux personnes séropositives l’accès aux soins funéraires à domicile alors que d’autres continueraient d’y avoir droit.

Sources : LCI

Lire aussi : Décret n°2016-1758 du 16 décembre 2016 relatif à la vaccination contre l’hépatite B des thanatopracteurs