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VHC : Zepatier® accessible à tous les malades !

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Hépatite C  : tous les malades peuvent accéder au médicament de Merck

L’ « universalisation » des traitements innovants est pour l’instant cantonnée à une molécule, la moins chère.

Le gouvernement a fini par prendre l’arrêté d’ « universalisation » des traitements innovants contre l’hépatite C, initialement promis pour l’automne. Ce texte en date du 22 décembre a été publié au journal officiel mercredi. Tous les malades ont désormais droit aux nouvelles thérapies par antiviraux d’action directe, qui guérissent plus de neuf cas sur dix. Mais une seule molécule se voit dérouler le tapis rouge : Zepatier® de MSD (Merck).  Ses concurrents plus chers , et notamment le laboratoire précurseur Gilead, avec ses marques Sovaldi et Harvoni, ne sont pas retenus.

La concertation pluridisciplinaire préalable devient facultative

Avant de prescrire une cure de Zepatier® (trois mois pour 28.700 euros hors remises secrètes), le médecin devra juste s’assurer que l’infection correspond à un génotype 1 ou 4, et en cas de complication (insuffisance rénale, co-infection VIH, etc.) tenir au préalable une réunion de concertation pluridisciplinaire. En comparaison, pour Harvoni, Daklinza (BMS), Olysio (Janssen), Viekirax (Abbvie), la concertation professionnelle préalable, qui peut prendre des allures de contrôle administratif, reste systématique. Surtout, il faut attendre que la maladie ait progressé au deuxième stade de fibrose (F2) pour administrer le médicament (sauf pour le génotype 3). Sachant que le stock de patients les plus gravement atteints a déjà été largement soigné sur trois ans, cela réduit la taille du marché pour les laboratoires concernés.

L’accès élargi ne concerne pas tous les génotypes

Les associations de patients ont été reçues au ministère de la Santé puis à Matignon mardi. Si elles se réjouissent des nouvelles indications de Zepatier®, elles restent sur leur faim. « Ce n’est pas encore l’universalisation, car les génotypes 2 , soit 10 % des cas, ne sont pas inclus, et parce que les autres laboratoires ne jouent pas le jeu », critique Yann Mazens, président de SOS Hépatites. Le comité d’évaluation des produits de santé (CEPS), l’organisme interministériel chargé de négocier les prix avec les laboratoires en fonction des volumes attendus et de l’efficacité démontrée par le médicament, peine en effet à faire baisser le tarif de Harvoni, qui atteint 46.000 euros pour trois mois hors remises. La publication de l’arrêté Zepatier® est un moyen de faire pression sur Gilead, qui domine le marché, pour arracher un accord.

Licence obligatoire et fixation unilatérale du prix

Peu amène sur la stratégie des laboratoires, SOS Hépatite trouve aussi que le gouvernement est trop tiède  : « Après trente mois de rationnement de l’accès aux soins, on a encore droit à une « étape » ! », peste Yann Mazens. De plus, les prix élevés pratiqués par tous les laboratoires favorisent une sélection indirecte des patients, estime-t-il. On renonce à traiter des usagers de drogue ou des migrants, à cause du risque de réinfection ou de mésusage lié à la mauvaise compréhension du français… « Le gouvernement a pourtant deux leviers d’action sur les prix : la licence obligatoire qui permettrait d’importer des génériques indiens ou bien fixer unilatéralement les prix, une option confortée par la dernière loi de Sécurité sociale », plaide Yann Mazens. Aucune de ces solutions n’est à l’agenda pour le moment.

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