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Des chercheurs ont démontré pour la première fois que la technique CRISPR/Cas9 est capable de repérer et éliminer les virus cachés dans les réservoirs.

Des décennies après la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les médecins ne disposent toujours pas de traitements curatifs. Un échec lié à l’incroyable capacité du virus à résister aux antirétroviraux et à se cacher dans des cellules. Mais l’édition génétique pourrait changer la donne.
Une étude parue dans Molecular Therapy rapporte l’élimination complète du virus dans des modèles animaux grâce à la technique CRISPR/Cas9.

Les chercheurs des universités de Temple et de Pittsburgh (Etats-Unis) sont les premiers à démontrer que la réplication du VIH peut être interrompue à l’aide de ces ciseaux génétiques. Cette méthode révolutionnaire permet de couper à des endroits précis l’ADN de n’importe quelle espèce. Sa découverte permet de développer de nouveaux médicaments, en particulier pour les patients souffrant de maladies génétiques.

Pour parvenir à ces résultats prometteurs, l’équipe du Dr Wenhui Hu a étudié des souris infectées par le VIH. L’un de ces cobayes avait été modifié et possédait des cellules immunitaires humaines, cibles favorites du VIH, afin de « mimer » l’infection chronique se déroulant chez l’homme. « Ces animaux possédaient des virus latents cachés dans des lymphocytes T humains. Dans ces cellules immunitaires, le virus échappe à toute détection, a expliqué le Dr Wenhui Hu.

Les virus débusqués

Grâce à une technique de bioluminescence, les chercheurs ont pu visualiser la présence des virus, et ainsi suivre leur élimination en temps réel. Après un seul traitement de CRISPR/Cas9, les fragments d’ADN du virus ont été coupés avec succès. La technique serait donc capable de débusquer les virus dissimulés dans les organes et les tissus.

« La prochaine étape de nos travaux est de répéter ces résultats chez des primates qui sont les modèles animaux les fiables pour étudier l’infection par le VIH, a expliqué le Dr Kamel Khalili. Si nous démontrons à nouveau l’élimination du virus dans les réservoirs du VIH, y compris les cellules du cerveau, nous espérons pouvoir mener un essai chez l’homme ».

Signataires : Actions Traitements, Act UP-Paris, AIDES, Sidaction, SOS Hépatites, Elus locaux contre le sida

La fin de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes vivant avec le VIH ou une hépatite est une promesse déjà vieille de six ans. Face à l’opposition de députés de droite comme de gauche, le gouvernement est passé par la voie réglementaire avec, si le prochain gouvernement finit enfin le travail, des soins funéraires possibles pour les personnes séropositives auau VIH ou à une hépatite au 1er janvier 2018 !

Cela fait des années, que nous, associations de lutte contre le VIH/sida ou les hépatites, nous battons pour lever l’interdiction de pratiquer des soins funéraires de conservation en cas de décès de personnes séropositives au VIH ou à une hépatite. Bien qu’aucun cas de transmission du VIH à un professionnel des soins funéraires dans le cadre de son activité n’ait été rapporté, cette interdiction prévaut depuis 1986. Cette discrimination complique voire entrave l’accès au corps après le décès pour les proches des défunts, quitte à ce qu’ils voient un cadavre présentant des traces de décomposition, contribuant à empêcher leur processus de deuil.

Nous avions obtenu en 2011 une première promesse du ministre Xavier Bertrand : les textes étaient prêts, nous jurait-il. En 2012, nous obtenions la promesse formelle du candidat puis Président François Hollande. En 2015, cette levée d’interdiction aurait dû être rendue possible par la loi de modernisation du système de santé. Il en a été autrement : les représentations les plus datées sur le VIH et ses modes de contamination l’ont emporté à l’Assemblée nationale.

Nous avons encore patienté, alors même que cette demande de levée d’interdiction des soins funéraires est appuyée par le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), le Défenseur des droits, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ainsi que par le Haut conseil à la santé publique (HCSP).

Depuis 2016, nous avons exploré une levée de l’interdiction par voie réglementaire, qui passe par la définition de conditions sanitaires maximales pour l’ensemble de la filière de thanatopraxie française.

Un premier décret, publié en décembre 2016, a rendu obligatoire la vaccination des thanatopracteurs contre l’hépatite B. Un deuxième décret d’encadrement des conditions d’intervention des thanatopracteurs (information des familles, renforcement des prescriptions techniques en fonction des lieux de pratique…), ainsi qu’un arrêté plus spécifique pour les soins funéraires à domicile, sont parus hier, 11 mai 2017, au Journal officiel.

Cette réforme de la thanatopraxie va dans le sens de l’intérêt général et représente d’abord un bénéfice en matière de sécurité sanitaire pour les thanatopracteurs et pour les familles des défunts-es. Ce débat n’a fait que mettre en lumière l’application plus qu’aléatoire par les thanatopracteurs des conditions de sécurité élémentaires dans le cadre de leur exercice. C’est de cela qu’ont pâti les personnes séropositives au VIH ou à une hépatite, relayé par des discours associant encore et toujours séropositivité et dangerosité et conduisant la réécriture de ces textes. Nous saluons bien sûr la publication de ces textes tant attendus, même si ces six ans d’attente nous laissent un goût amer.

Nous sommes toujours dans l’attente de la dernière pierre à cet édifice réglementaire : la signature de l’arrêté retirant le VIH et les hépatites de la liste des maladies provoquant l’interdiction des soins de conservation sur un corps. Il en va de la responsabilité du nouveau Président Emmanuel Macron et du prochain gouvernement de garantir la parution de ce dernier arrêté, puis l’application effective de cette levée d’interdiction.

31 ans après son instauration, vous avez, Monsieur le Président, l’occasion de mettre un terme à cette discrimination gravée dans le droit français. Nous vous demandons de la saisir, sans attendre.

Contacts presse :

AIDES : Antoine HENRY, 06 10 41 23 86, ahenry@aides.org

Act Up-Paris : Mikaël ZENOUDA, 06 13 50 89 80, presidence@actupparis.org

Sidaction : Marine CHARLIER, 01 53 26 45 36, m.charlier@sidaction.org

SOS Hepatites : Carmen HADEY, 06 60 97 95 38, carmen.hadey@soshepatites.fr

Téléchargez le communiqué de presse

Alors qu’ils sont très exposés, les jeunes méconnaissent la maladie. Une situation à laquelle devrait remédier l’application Qiss.

Infections sexuellement transmissibles (IST), contraception, dépistage du VIH… Avec son application Qiss (pour « Quizz d’information en Santé Sexuelle »), l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) veut contribuer à l’éducation sexuelle des jeunes de 15 à 25 ans.

Cette application pour smartphone Android et iPhone  développée par Le Laboratoire Janssen et le Centre Gratuit d’Information de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) a été recommandée par la Chaire UNESCO Santé Sexuelle et Droits Humains.

Une méconnaissance alarmante

« Le niveau de connaissances en matière d’infection sexuellement transmissible (IST) est largement insuffisant en France, a déploré le Pr Pierre-Marie Girard, chef du service de maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP) et responsable du CeGIDD. Encore quelques personnes pensent qu’un moustique peut transmettre le VIH ou que l’on peut attraper le SIDA en partageant un verre d’eau ou une fourchette avec quelqu’un, des informations bien entendu totalement erronées ».

De fait, les enquêtes menées par les différents instituts de sondage révèlent une grande méconnaissance de la maladie. Pire les fausses-croyances ont la vie dure malgré les campagnes de sensibilisation, notamment au moment du Sidaction. Alors que les nouvelles contaminations surviennent en grande majorité chez les plus jeunes, les principaux concernés se détournent du préservatif. Un constat dramatique alors que l’on sait qu’au moins 30 000 personnes en France ignorent leur séropositivité.

Une application ludique

Dans ce contexte, le Pr Pierre-Marie Girard a souhaité améliorer la communication à destination du public jeune en s’appuyant sur les outils et les codes qui leur parlent. L’application gratuite Qiss  s’inspire du street art pour aborder 11 thématiques autour de la sexualité.

L’utilisateur peut sélectionner l’une d’entres elles en fonction des questions qui le taraudent (« J’ai peur d’avoir attrapé le VIH » ou « C’est quoi le lien entre hépatite et sexualité ? »). Une fois sélectionnée, un quizz de quelques questions apparaît à l’écran. Celui-ci dure entre 2 et 4 minutes et permet d’avoir des explications claires à toutes ces interrogations. L’outil propose également d’explorer une carte des centres de dépistage ou oriente vers le site de Sida Info Service.

Si l’application a d’abord pour ambition d’être utilisé partout à n’importe quel moment, le Pr Girard prévoit de l’utiliser dans son CeGIDD. « Les consultations dans les centres de dépistage ont une durée nécessairement limitée et l’autoévaluation sur l’application par le patient à son arrivée au CeGIDD va permettre de repérer les points les plus pertinents à aborder avec le médecin », a-t-il expliqué.

Sources : pourquoidocteur.fr

Les nouvelles données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) révèlent que, selon les estimations, 325 millions de personnes vivent dans le monde avec une infection chronique par le virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC). Ce chiffre est tiré du rapport mondial de l’OMS sur les hépatites pour 2017 (Global hepatitis report, 2017). Que dit ce rapport ? Quels chiffres donne-t-il ? Explications.

Le rapport 2017 de l’OMS sur les hépatites virales indique que, dans leur grande majorité, les personnes qui vivraient avec le VHB ou le VHC n’ont pas accès aux dépistages et aux traitements qui pourraient leur sauver la vie. « Par conséquent, des millions de personnes sont confrontées au risque d’évolution lente vers une maladie chronique du foie, le cancer et la mort », avance l’OMS. « On reconnaît désormais que l’hépatite virale représente un défi sanitaire majeur nécessitant d’agir d’urgence », a déclaré le Dr Margaret Chan, actuel directeur général de l’OMS.

Mortalité en hausse et nouvelles infections

L’hépatite virale a provoqué 1,34 million de décès en 2015, un chiffre comparable aux décès dus à la tuberculose et au VIH. Si la mortalité imputable à la tuberculose et au VIH baisse, celle due aux hépatites virales augmente. Il y a eu environ 1,75 million de nouveaux cas d’infection par le VHC en 2015, portant à 71 millions le nombre total de personnes vivant avec l’hépatite C dans le monde.

Le nombre des nouvelles infections par le VHB baisse grâce à une progression de la couverture de la vaccination anti-VHB chez les enfants. Dans le monde, 84 % des enfants nés en 2015 ont eu les trois doses recommandées du vaccin contre l’hépatite B. L’OMS estime qu’en 2015, il y avait 257 millions de personnes, pour la plupart des adultes nés avant l’introduction du vaccin contre l’hépatite B, qui vivaient avec une infection chronique par le VHB.

Epidémies : les « points chauds »

Les niveaux d’infections par le VHB varient grandement selon les zones géographiques, l’épidémie est plus forte dans la région africaine de l’OMS et dans celle du Pacifique occidental.

  • Région du Pacifique occidental : 6,2 % de la population (115 millions)
  • Région africaine : 6,1 % de la population (60 millions)
  • Région de la Méditerranée orientale : 3,3 % de la population (21 millions)
  • Région de l’Asie du Sud-est : 2 % de la population (39 millions)
  • Région européenne : 1,6 % de la population (15 millions)
  • Région des Amériques : 0,7 % de la population (7 millions).

Aujourd’hui, on considère que les injections à risque dans les structures de soins et la consommation de drogues par injection sont les voies les plus courantes de transmission du VHC. La prévalence du VHC dans les différentes régions de l’OMS est la suivante :

  • Région de la Méditerranée orientale : 2,3 % de la population (15 millions)
  • Région européenne : 1,5 % de la population (14 millions)
  • Région du Pacifique occidental : 1 % de la population (14 millions)
  • Région africaine : 1 % de la population (11 millions)
  • Région des Amériques : 1 % de la population (7 millions)
  • Région de l’Asie du Sud-est : 0,5 % de la population (10 millions).

Un faible accès aux traitements

Il n’existe pas aujourd’hui de vaccin contre le VHC. L’accès aux traitements du VHB comme du VHC demeure faible. L’OMS a élaboré une « Stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’hépatite virale ». Elle vise à dépister 90 % des personnes et à traiter 80 % des personnes ayant le VHB et le VHC d’ici 2030. Le rapport 2017 pointe que seulement 9 % des infections par le VHB et 20 % des infections par le VHC ont été diagnostiquées en 2015. Une proportion encore plus faible — 8 % des personnes ayant eu le diagnostic d’infection par le VHB (1,7 million de personnes) — était sous traitement. Par ailleurs, seulement 7 % des personnes ayant eu un diagnostic d’infection par le VHC (1,1 million de personnes) avaient commencé en 2017 un traitement curatif.

L’infection à VHB nécessite un traitement à vie et l’OMS recommande actuellement le ténofovir, un médicament couramment utilisé pour le traitement du VIH. On peut guérir l’hépatite C au moyen d’un traitement relativement bref avec des antiviraux à action directe (AAD). « Nous en sommes à un stade précoce de la riposte à l’hépatite virale, mais la voie à suivre semble prometteuse », explique le Dr Gottfried Hirnschall, directeur à l’OMS du département VIH/sida et du programme mondial de lutte contre les hépatites, dans un communiqué de l’institution. « Davantage de pays mettent les services contre les hépatites à la disposition de ceux qui en ont besoin ; un test de diagnostic coûte moins de 1 dollar (US $) et le traitement curatif de l’hépatite C peut revenir à moins de 200 dollars (US $). Mais les données mettent clairement en évidence l’urgence avec laquelle nous devons combler les lacunes en matière de dépistage et de traitement », note-t-il.

Des progrès dans les pays

Le rapport 2017 de l’OMS montre que, malgré les difficultés, certains pays prennent des mesures concluantes pour étendre les services contre les hépatites virales. Ainsi, la Chine a obtenu une couverture élevée (96 %) de l’administration à la naissance du vaccin contre le VHB et elle a atteint le but de la lutte contre l’hépatite B, à savoir une prévalence inférieure à 1 % chez les enfants de moins de cinq ans en 2015. La Mongolie a amélioré le recours au traitement de l’hépatite, dont les médicaments contre le VHB et le VHC, dans le cadre de son système national d’assurance maladie couvrant 98 % de sa population. En Egypte, la concurrence des génériques a ramené le prix d’un traitement de trois mois contre l’hépatite C de 900 dollars (US $) en 2015 à moins de 200 dollars (US $) en 2016. Aujourd’hui au Pakistan, ce même traitement ne coûte que 100 dollars (US $). L’amélioration de l’accès au traitement de l’hépatite C a enregistré un coup d’accélérateur en mars 2017, avec la préqualification par l’OMS d’un principe actif générique, le sofosbuvir (Sovaldi). Cette mesure permettra à davantage de pays de produire des médicaments abordables contre l’hépatite C.

Sources : seronet.info

Une étude espagnole a rapporté que les personnes co-inféctées par le VIH et par l’hépatite C (VHC) présentent un risque accru de cancers non définis par le VIH par rapport aux personnes mono-infectées par le VIH. Même après l’exclusion du carcinome hépatocellulaire (cancer primitif du foie), la co-infection était associée à une augmentation de 26% du risque de cancers non liés au VIH par rapport à la mono-infection au VIH. Cependant, les deux groupes ont un risque plus élevé de cancer par rapport à la population générale.

En raison de la thérapie antirétrovirale (ART), de nombreuses personnes vivant avec le VIH ont une espérance de vie presque normale. Cependant, les taux de maladies graves non liées au VIH sont plus élevés que dans la population générale. Plusieurs études ont montré que, même dans un contexte d’ART efficace, les personnes vivant avec le VIH présentent un risque élevé de plusieurs tumeurs malignes non associées à l’infection au VIH.

On sait peu de chose sur l’impact de la co-infection du VHC sur le risque de cancer chez les personnes atteintes du VIH.

Les chercheurs de Corogne ont donc conçu une étude rétrospective impliquant des adultes atteints du VIH ayant reçu des soins entre 1993 et 2014. L’incidence du cancer a été comparée entre les personnes vivant avec le VIH et la population générale. Les chercheurs ont également comparé le risque de cancer chez les personnes vivant avec le VIH selon le statut de co-infection au VHC.

La population étudiée était composée de 2318 personnes, dont 37% avaient une co-infection par le VHC. Au total, 185 personnes, dont 68 ayant une co-infection par le VHC, ont été diagnostiquées avec un cancer. L’incidence des cancers liés au VIH a diminué au cours du suivi, mais les taux de cancers non liés au VIH ont augmenté.

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Sources : aidsmap.com

Un certain nombre d’études sont publiées sur l’utilisation, l’efficacité et la tolérance du dolutégravir (DTG) en vie réelle (1). Cette étude italienne rapporte les résultats d’une analyse rétrospective de l’utilisation du DTG associé à tenofovir/emtricitabine ou abacavir/lamivudine chez des patients virologiquement contrôles.

L’objectif était d’analyser la durée jusqu’à l’échec thérapeutique (arrêt du DTG quel que soit la cause) ou virologique (deux mesures consécutives de l’ARN VIH > 50 copies/ml ou une mesure > 1000 copies /ml) et d’identifier les facteurs prédictifs d’échec.
173 patients ont été inclus dans l’étude, principalement des hommes (71.7%), âgés de 51 ans, débutant le DTG avec tenofovir/emtricitabine (n=66) ou abacavir/lamivudine (n=107).
Aucun échec virologique n’a été rapporté durant les 1090 patients-mois de suivi, malgré une prévalence de 19,2 % d’antécédents de mutations de résistance au backbone utilisé.

Les échecs de traitement sont survenus dans 9,2% (n=16), après une durée médiane de 81 jours. La probabilité de rester sous DTG à 24 et 48 semaines était de 93,7% CI), 90.0–97.4%] et 81% (95% CI, 71.0–91.0%), sans différence entre les backbone de NRTI.
Tous les effets secondaires ayant conduit à un arrêt de traitement ont été classés comme léger à modéré. 6 patients ont interrompu le DTG pour des causes neurologiques, sans différence significative entre les backbone, même si ces effets sont survenus plus fréquemment avec ABC/3TC (n=5).

Malgré une durée de suivi limitée, les auteurs concluent que le résultat sur le maintien d’une suppression virologique dans cette population avec antécédents d’échecs virologiques est encourageant. Cette étude (design, puissance, résultats) ne peut par contre ni infirmer ni confirmer l’impact d’une potentielle interaction entre abacavir et dolutégravir sur les effets secondaires neurologiques.

1. de Boer M, van den Berk G, van Holten N, Oryszczyn J, Dorama W, Moha DA, Brinkman K. Intolerance of dolutegravir containing cART regimens in real life clinical practice. AIDS 2016; 30:2831–2834.

Sources : info-VIH.com

La version 2017 du calendrier des vaccinations et des recommandations vaccinales a été publiée par le ministère des Affaires sociales et de la Santé.

Elaboré chaque année à partir des recommandations du Haut Conseil de Santé publique (HCSP), ce document est une référence pour les professionnels de santé en termes de stratégie vaccinale.

Le calendrier vaccinal 2017 se démarque de la version précédente par de nouvelles recommandations concernant les vaccinations contre les infections à méningocoque, à papillomavirus humains, à pneumocoque, la varicelle et le BCG.

Un nouveau chapitre a par ailleurs été créé à propos des adaptations vaccinales en situation de pénurie qui affecte notamment les vaccins contre la coqueluche, l’hépatite A, l’hépatite B et le BCG.

Parution du calendrier vaccinal 2017

Publié le 24 avril 2017 sur le site du ministère des Affaires sociales et de la Santé, le nouveau calendrier vaccinal comporte quelques innovations, basées sur les avis du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), qui concernent notamment  :

  • la vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C,
  • la vaccination des nourrissons contre le pneumocoque,
  • la vaccination contre la tuberculose,
  • la vaccination contre le papillomavirus,
  • la stratégie de vaccination en situation de pénurie de vaccins contre la coqueluchel’hépatite A, le BCG et l’hépatite B

Contre le méninocoque du sérogroupe C : une dose de vaccin supplémentaire à l’âge de 5 mois

Selon le Pr Daniel Floret (Président du comité technique des vaccinations 20107-2016), leprogramme de vaccination contre le méningocoque de sérogroupe C, mis en place en 2010, est un échec.
En effet, la couverture vaccinale n’a pas été suffisante pour permettre l’installation d’uneimmunité de groupe « sensée protéger les petits nourrissons les plus affectés par la maladie et qu’il avait été décidé de ne pas vacciner pour éviter d’alourdir le calendrier vaccinal« .

En conséquence l’incidence de la maladie a augmenté de manière « difficilement acceptable » dans cette tranche d’âge, conduisant à introduire une dose de vaccin supplémentaire à l’âge de 5 mois, suivi d’une 2e injection à l’âge de 12 mois, en utilisant le vaccin NEISVAC (intervalle minimal de 2 mois entre les 2 doses).

Cette modification serait transitoire s’il était enfin décidé de vacciner la population cible jusqu’à l’âge de 24 ans, comme recommandé par le HCSP (Cf. Avis du HCSP, 9 décembre 2016 et notre article du 2 février 2017).

Contre les infections à pneumocoque : un schéma vaccinal unique pour toutes les « populations à risque« 

L’incidence des infections à pneumocoque a diminué dans toutes les tranches d’âge, y compris chez les adultes, grâce à une couverture vaccinale élevée chez les nourrissons.

Sur la base de « données nouvelles d’efficacité du vaccin conjugué chez les adultes âgés et d’une étude médico-économique indépendante, mais aussi dans un but de simplification« , la vaccination selon un schéma unique reste recommandée pour les « personnes à risque ».

Suite à l’avis du HCSP du 10 mars 2017, les personnes à risque d’infection à pneumocoque recouvrent une population plus large que celle des patients immunodéprimés: les patients porteurs d’autres facteurs de risque d’infection à pneumocoque en font désormais également partie.

Tuberculose : ne vacciner les enfants à risque qu’à partir de l’âge de 1 mois

La vaccination par le BCG (BCG-SSI, actuellement en rupture de stock) chez des nouveau-nés porteurs d’un déficit immunitaire combiné sévère non diagnostiqué les exposent à des risques de complications graves (BCGite généralisée).

Ce risque est par ailleurs majoré si cette vaccination est pratiqué avant l’âge de 1 mois alors que les nourrissons sont par ailleurs très rarement victimes d’une infection précoce par le bacille de Koch.

En conséquence, il est recommandé de pratiquer cette vaccination à partir de l’âge de 1 mois, et idéalement au cours du 2e mois, à l’exception des enfants originaires de Guyane, de Mayotte ou ayant un membre de l’entourage atteint d’une tuberculose récente (moins de 5 ans), pour lesquels la vaccination est recommandée avant la sortie de la maternité.

Par ailleurs, la pratique d’une IDR (intradermoréaction) à la tuberculine prévaccinale n’est plus recommandée chez les enfants de moins de 6 ans,  à l’exception de ceux ayant résidé ou effectué un séjour de plus d’un mois dans un pays de forte incidence de la tuberculose.

Papillomavirus : priorité à la couverture vaccinale des filles

Concernant la vaccination contre le papilloma virus humain (HPV), la priorité est donnée à l’augmentation de la couverture vaccinale des filles chez qui cette vaccination est recommandée de 11 à 14 ans et, dans le cadre du rattrapage, entre 15 et 19 ans.
A ce titre, la vaccination généralisée des garçons n’a pas été retenue.

Cependant, il est recommandé de proposer cette vaccination, dans les centres publics de vaccination (notamment les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic), à titre gracieux jusqu’à l’âge de 26 ans aux hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH) chez qui le risque de cancer anal lié à l’HPV est important.

Cette vaccination peut être réalisée indifféremment avec l’un ou l’autre des deux vaccins actuellement disponibles, l’un bivalent (CERVARIX), l’autre quadrivalent (GARDASIL).
Un 3e vaccin nonavalent, GARDASIL 9, sera prochainement commercialisé et le HCSP recommande son utilisation chez les jeunes filles et les jeunes femmes non antérieurement vaccinées ainsi que chez les HSH, dès lors qu’il sera disponible et remboursable.

Quelle stratégie vaccinale à l’heure des ruptures d’approvisionnement ?

L’application et la crédibilité de la politique vaccinale sont actuellement mises en cause « dangereusement », selon le Pr Floret, en raison des multiples ruptures d’approvisionnement des vaccins auxquelles les vaccinateurs et le public sont confrontés depuis plusieurs années.

Les vaccins actuellement concernés sont :

  • les vaccins contenant la valence coqueluche
  • les vaccins contre l’hépatite A
  • les vaccins contre l’hépatite B
  • le BCG 

Une hiérarchisation des populations prioritaires à vacciner, des schémas vaccinauxpermettant d’économiser des doses ou le recours à des vaccins destinés à d’autres payset jusque là non utilisés en France, sont proposés pour chacun de ces vaccins (Cf. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2017, page 34-40).

Sources : vidal.fr

Le Front national et le VIH… c’est une vieille histoire. Ce n’est pas du passé, plutôt du passif. Et les sorties éructées et sérophobes des années 80 de Jean-Marie Le Pen, trouvent, aujourd’hui encore, de très pénibles prolongements dans le parti dirigé par sa fille.
Lors de toutes les précédentes élections, AIDES n’a jamais souhaité interpeller les candidat-e-s du parti d’extrême droite, y compris en 2002 lorsque le FN est arrivé pour la première fois au second tour de la présidentielle. Notre façon de rappeler que nous ne considérons pas le FN comme un interlocuteur politique : leurs idées et déclarations publiques restent aux antipodes de nos valeurs, hors de question pour nous de leur donner le moindre écho.

2017, rebelote : le FN est à nouveau en piste et présent au second tour. Depuis 30 ans, cette formation politique instrumentalise le sida pour faire passer ses messages. Elle a toujours considéré les personnes qui vivent avec le VIH et les communautés les plus concernées comme des cibles. Elle a préconisé l’isolement des malades, et décliné les lettres du mot sida en slogans politiques nauséeux. Aucune formation politique n’a été aussi loin dans notre pays, n’a fait aussi mal. Nous nous sommes dit qu’il était utile de le rappeler. Voici quelques sorties, anciennes et récentes, à garder en tête avant de passer dans l’isoloir. Attention ça pique.

La violence du discours FN à l’encontre des personnes séropositives a commencé dès 1987. C’était il y a 30 ans, et rien n’a vraiment changé. Triste anniversaire !

1987 : « Les sidaïques sont de véritables bombes virologiques »

Le grand hebdomadaire LGBT de l’époque, « Gai Pied », publie en avril 1987 une interview de François Bachelot, représentant de Jean-Marie Le Pen sur les questions de santé et député FN. Celui qui est aussi médecin cancérologue explique : « Les sidaïques sont de véritables bombes virologiques. On ne fera pas de progrès dans la lutte contre le sida sans isoler les patients. » C’est ce bon docteur Bachelot qui a soufflé le terme « sidatorium » à Jean-Marie Le Pen.

Quelques semaines auparavant, ce même François Bachelot prodiguait déjà ses conseils racistes et antisémites dans une interview à Libération (13 février 1987) : interrogé sur le VIH, il met en garde les Africains « à qui il va falloir expliquer qu’il ne peuvent pas tout faire de leur vie sexuelle« . Mise en garde aussi pour les « Israélites » des risques d’infection « du fait de la circoncision« .

1987 : « Le sidaïque est une sorte de lépreux »

« Je vous rappelle qu’un sidaïque hospitalisé coûte entre 500 000 et un million de francs par an et que le nombre de ceux-ci double tous les huit mois (…) dans les conditions actuelles, il y a rupture très grave de l’équilibre de la Sécurité sociale« , explique Jean-Marie Le Pen, de passage à l’émission politique « L’Heure de Vérité », le 6 mai 1987. Et d’ajouter : « Le sidaïque est contagieux par sa transpiration, ses larmes, sa salive, son contact. C’est un espèce de lépreux » Suivant les conseils du docteur Bachelot, Jean-Marie Le Pen demande la création de « sidatoriums ».

1987 : Quand Jean Marie Le Pen suggère à des députés de « s’injecter de la salive de sidaïque« 

Le 2 juin 1987 à l’Assemblée Nationale Jean Marie Le Pen intervient : « Mme Barzach [alors secrétaire d’Etat à la Santé] ramasse les plumes et se les plante où je pense« . Et manifestement dans un très bon jour, le parlementaire d’extrême droite interpelle vivement deux de ses collègues députés François Doubin et André Rossinot, en les invitant à « s’injecter de la salive de sidaïque. Ça, ça prouverait au moins qu’ils sont courageux. A moins qu’ils ne se sentent déjà protégés par le fait qu’ils sont peut-être déjà malades. »
Concernant la genèse du mot « sidaïque », certains spécialistes en linguistique comme Maurice Tournier se sont penchés sur ce néologisme utilisé par Le Pen père et inventé en 1986 par le journaliste d’extrême droite Guillaume Faye. Ils font remarquer que l’un des seuls mots de la langue française utilisant une construction similaire est le mot « judaïque ». Un néologisme légèrement teinté d’antisémitisme donc. À ce sujet on vous recommande de lire l’excellent billet de Jérôme Martin sur son blog « VendeurSEs de haine ».

1990 : Quand le FN traduit SIDA par « Socialisme Immigration Drogue Affairisme »

Les slogans nauséeux, les néologismes à double sens, c’est la marque de fabrique du FN, toutes périodes confondues. Ce slogan est dans lignée du « sida mental » inventé par Louis Pauwels en 1986 dans un éditorial du « Figaro Magazine ».
En mars 1990, Jean-Marie Le Pen déclare : « La voie du déclin où la France s’est engagée […] peut se résumer dans une formule qui serait celle du SIDA politique, dont les initiales signifieraient : Socialisme, Immigration, Drogue et Affairisme« .
Cette campagne, le député d’extrême droite la défend le 7 décembre 1990 à l’Assemblée Nationale. Il explique alors : « D’ardentes campagnes basées sur le signe SIDA vont être menées partout. Ce sigle veut dire : « S comme socialistes, gaspilleurs et destructeurs, I comme immigration tiers-mondiste, D comme délinquance, désordre, décadence, A comme affaires, car les scandales politico-financiers sont devenus le pain quotidien honteux du système. » L’affiche et son slogan suscitent une très forte polémique et finissent devant les tribunaux. Le 23 mai 1991, la Cour d’appel de Lyon condamne l’utilisation de ce slogan, l’affiche est interdite. Et les juges d’expliquer : « L’utilisation du terme SIDA pour stigmatiser l’immigration, qui représenterait un danger aussi grave que la maladie, porte une atteinte intolérable à la dignité des malades, qui ont droit au respect et à la solidarité et également une atteinte intolérable à la dignité des populations immigrées.« 

1990 : Le « sida social » de Bruno Mégret

Ancien responsable du FN, longtemps numéro 2 du parti dont il n’est plus membre aujourd’hui, Bruno Mégret a toujours beaucoup écrit et passe pour un des théoriciens de l’extrême droite française. Dans un ouvrage intitulé « La Flamme » (toujours disponible en ligne), il parle de « sida social » pour dénoncer le « cosmopolitisme [qui est] une sorte de maladie de l’esprit qui conduit à rejeter son identité propre pour se considérer comme citoyen du monde et à regarder l’univers comme sa patrie« . Et Bruno Mégret d’expliquer : « Cette maladie, le cosmopolitisme, a des effets aussi pernicieux que dévastateurs. En instaurant un véritable culte de l’autre, en accueillant sans réserve comme un bienfait systématique tout ce qui vient de l’étranger, elle agit sur la nation à la façon du sida sur le corps humain : elle détruit les défenses immunitaires, celles qui justement permettent à l’organisme de se protéger des corps étrangers indésirables et nocifs« . Ambiance.

1993 : Première sortie de Marine Le Pen : « 500 000 séropositifs » à cause du socialisme ?

En mars 1993, à 24 ans, Marine le Pen est candidate pour le Front national pour la première fois aux élections législatives, à Paris. Dans sa profession de foi, elle dénonce le bilan du PS, au pouvoir depuis 1998 : « 4,5 millions de chômeurs, 4 millions de délits et de crimes, 7 millions d’immigrés, 500 000 sans-abri » et… « 500 000 séropositifs » ! 500 000 séropositifs ? Un chiffre sorti de nulle part : les estimations les plus hautes n’ont jamais dépassé 200 000 personnes. Les personnes vivant avec le VIH sont aujourd’hui environ 150 000 en France.

1993 : Le tract abject du Front National Jeunesse

En 1993, le FNJ sort un tract bien en phase avec les valeurs du parti. Son contenu ?
« Ne pas intégrer le caractère obligatoire du dépistage dans le cadre d’un plan de lutte contre le sida revient à refuser de lutter efficacement contre la contamination » ;
« Ne pas se prémunir contre l’importation du sida et de la tuberculose via les flux migratoires nord/sud relève de l’inconscience ou du suicide. A fortiori, lorsqu’il s’agit de femmes misérables qui, à l’instar des Ghanéennes venant chercher fortune en France, tombent dans la prostitution, autre milieu propice à la contraction de la maladie » ;
« Il faut dès aujourd’hui inventer ou plutôt réinventer la prostitution propre et organisée » ;
« Considérant que la prévention, au-delà du seul préservatif, doit intégrer un retour à une certaine moralité et à des pratiques sexuelles plus saines et conformes à la nature humaine, il convient en conséquence de lutter contre la permissivité » ;
« Il faut exiger la séronégativité des étrangers souhaitant séjourner plus de trois mois sur le territoire national. L’obtention d’un visa sera désormais lié à un examen médical préalable« .

1997 : À Toulon, AIDES jugée indésirable par le FN

La ville de Toulon, remportée par le FN aux élections municipales de 1995, supprime toute subvention à l’association AIDES. « La municipalité de Toulon [a] décidé de ne plus subventionner AIDES car elle considère que l’argent des contribuables ne doit pas servir à financer le prosélytisme homosexuel et les prises de position politiciennes de cette association« , explique alors Jean-Marie Le Chevalier, maire de Toulon de 1995 à 2001.

2007 : Préservatifs, ça capote pour Le Pen père !

En avril 2007, Jean-Marie Le Pen est, une fois encore, candidat à l’élection présidentielle. Le 5 avril, il s’est opposé à la distribution de préservatifs dans les lycées. Fidèle au comique troupier, il conseille à « ceux que ça travaille » de recourir au « manu militari« , sous-entendu à la masturbation. À la même période, le candidat d’extrême droite est interrogé, lors d’un débat organisé à Sciences-Po Paris par le magazine « Elle » sur le thème : « Ce que veulent les femmes ». On lui pose une question sur la distribution gratuite de préservatifs dans les établissements scolaires. Il réitère : « Pour ceux que ça travaille, je conseille le manu militari, ce sont des méthodes plus simples« .

2012 : Dépistage obligatoire : le FN est pour !

Le Front national défend depuis assez longtemps le dépistage obligatoire du VIH. On en trouve, par exemple, mention dans son programme en 2012 : « Décréter un dépistage obligatoire dans les cas suivants : pour le personnel soignant, lors de l’examen prénuptial et pour les victimes de viols. » On parle bien ici de dépistage obligatoire et pas de proposition de dépistage comme cela se fait aujourd’hui sans aucun problème et dans le respect du choix des personnes. Mais en matière de santé aussi, l’extrême droite aime beaucoup la contrainte !

2015, David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen : VIH pour… « Virus Intellectuellement Handicapant »

Actuel directeur de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, sénateur du Var, maire de Fréjus, David Rachline et sa conseillère Sonia Lauvard attaquent en août 2015 le mouvement des Jeunes Républicains, dont les militants font une tournée des plages et distribuent notamment des préservatifs. Tous deux expliquent : « Les Républicains souhaitent peut être, avec ces préservatifs, protéger les touristes contre les idées néfastes de leur parti, à moins que ce ne soit pour les protéger du syndrome du VIH (Virus Intellectuellement Handicapant), qui frappe ce mouvement depuis bien trop longtemps« .

2015 : Le FN trouve normal qu’on laisse les usagers de drogues se contaminer

Pas de surprise, le FN s’oppose à toute politique de réduction des risques. En matière d’usage de drogues, c’est le conservatisme le plus étriqué et l’absence de vision de santé publique qui prévalent. C’est notamment le cas à propos des programmes d’échanges de seringues. Le 2 octobre 2015, on délibère à l’Assemblée départementale du Vaucluse. Au moment d’accorder, par vote,  les autorisations au président du Conseil départemental pour verser des subventions à des associations dont AIDES, des élu-e-s d’extrême droite se déchaînent : « On ne comprend pas que cette association [AIDES] fournisse des seringues pour que les toxicomanes s’enfoncent davantage dans la drogue« .

Pour rappel, la mise à disposition de seringues stériles à la fin des années 80 a permis de faire chuter de façon spectaculaire les contaminations au VIH parmi les usagers-ères de drogues : ces derniers-ères représentaient 30% des contaminations en 1987, contre moins de 2% aujourd’hui.

2015 : Pour Kelly Betesh, candidate FN aux élections régionales, « le sida n’existe pas ». Négationniste un jour, négationniste toujours.

La jeune femme est modèle pour les affiches du parti et candidate comme conseillère régionale en 2015. Kelly Betesh est dixième sur la liste parisienne du FN pour les élections régionales en Ile-de-France. Elle commence alors à gagner en notoriété… à son corps défendant. Elle voit sur I-Télé un reportage qui évoque le nombre de femmes vivant avec le VIH en France et se lâche sur Twitter. Elle y explique que « le sida n’existe pas«  et que c’est « l’arnaque du siècle« . Évidemment, ces propos suscitent un tollé et la jeune responsable de la section FN des V et VIèmes arrondissements de Paris fait son mea culpa. Détail cocasse : au moment où elle faisait ces déclarations, Kelly Betesh préparait le concours de médecine !

2016 : La campagne de prévention de Santé Publique France attaquée

La sortie en 2016 de la campagne de prévention de Santé Publique France mettant en scène des couples gays révèle des dissonances au sein du FN. En fait, tout le monde au FN est contre… sauf Florian Philippot qui défend une campagne qui décrit des « situations réelles » et estime même que « cette campagne est efficace » (France Info, novembre 2016). Le vice-président du FN Louis Aliot et Nicolas Bay, secrétaire général du parti, parlent de « propagande communautariste » et « d’indécence« . Président du groupe FN au conseil régional des Pays de la Loire, Pascal Gannat dénonce « une provocation libérale libertaire, communautariste LGBT et immigrationniste« . Interrogée sur les maires qui ont interdit cette campagne, la députée Marion Maréchal-Le Pen explique : « Je pense que ces maires ont eu raison, ça ne tient pas tellement à la question de l’homosexualité, mais surtout à la façon dont sont présentés les comportements sexuels, et que ces affiches sont à la vue de tous, notamment […] à la sortie d’un certain nombre d’écoles« .

Robert Ménard, maire de Béziers, rattaché au mouvement Bleu Marine (d’extrême droite donc) fait partie des maires qui ont censuré la campagne de Santé publique France. Il est même allé plus loin en détournant le slogan officiel de la campagne pour un message qui prône la fidélité.

Parlementaire européen, Bruno Gollnish se montre très prolixe à propos de la campagne de Santé Publique France. Le 24 novembre 2016, il explique sur son blog : « Campagne de prévention contre le sida : une aggravation du risque légitimée ». Le 7 décembre 2016, il est interviewé par Samuel Régnard sur Fréquence ESJ. Le journaliste lui parle du film d’animation « Sausage Party » et de la campagne. Le député d’extrême droite explique : « Toutes ces affiches que l’on voit dans les rues prennent acte de la promiscuité sexuelle, alors qu’on sait tous que, outre le préservatif, la meilleure façon de se préserver du sida, c’est la fidélité et la continence !« . Et Bruno Gollnisch de trancher : « Le vagabondage sexuel est une des causes du sida« .

Parfois, on réagit vite, trop et mal ! C’est le cas  de Marie-Pierre Amilhau, élue FN et conseillère municipale à Troyes. L’élue découvre sur Internet une prétendue affiche de la campagne de Santé Publique France. Problème, elle prend pour argent comptant un photomontage avec une image pornographique, la mention « Sodomie Fellation Bondage » et le slogan officiel. Manifestement très contente d’avoir levé ce « lièvre » et outrée que le gouvernement socialiste ait décidé de lancer une telle campagne, elle dénonce sur Twitter cette campagne… qui n’est qu’un fake. Gros embarras, réactions en chaîne. L’élue FN est contrainte de fermer son compte Twitter après ce sérieux dérapage.

2016 : Les migrants, cause de tous les maux

Ce n’est une découverte pour personne, mais le FN entretient depuis sa création un discours xénophobe qui cible évidemment de façon obsessionnelle les personnes migrantes… y compris en matière de santé. Un exemple ? Au Parlement européen, en 2016, la députée d’extrême droite Mireille d’Ornano, une des fidèles de Jean-Marie Le Pen, interpelle la Commission européenne et dénonce dans une de ses interventions en séance « l’influence des flux migratoires sur le VIH« .

Pot pourri… tout pourri !

Voilà, maintenant chacun-e sait à quoi s’en tenir. Ce « pot pourri », qui n’est hélas pas exhaustif, montre que depuis trente ans, ce parti d’extrême droite s’est opposé aux mesures efficaces de lutte contre le sida. Pire encore, qu’il a prôné une politique d’exclusion, d’enfermement, de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH, par des déclarations catastrophistes sur le sida et une vision aussi apocalyptique que paranoïaque de la maladie. Il est également le seul parti politique à avoir installé jusqu’à aujourd’hui les termes « sida » et « VIH » au cœur de son langage politique comme des éléments de disqualification, notamment de ses adversaires. Ad nauseam !

Par Enzo Poultreniez, Jean-François Laforgerie et Antoine Henry

Sources : aides.org

S’appuyant sur une série de 29 patients, publiée le 25 avril dans les « Annals of Internal Medicine », le système de report des événements indésirables (FAERS) de l’agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) met en garde contre le risque de réactivations de virus de l’hépatite B (VHB) suite à un traitement par des antiviraux à action directe contre l’hépatite C (VHC), chez des patients coïnfectés VHC-VHB.

Des signalements avaient déjà été faits au cours de l’année 2016, ce qui avait conduit le comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) à demander la mise à jour des résumés des caractéristiques du produit des antiviraux d’action directe indiqués dans le traitement de l’hépatite C.

Une prise en charge parfois retardée

Les 29 cas publiés cette semaine ont été signalés à l’agence américaine entre le 22 novembre 2013 et le 15 octobre 2016. Lors de l’initiation du traitement par antiviral à action directe, 9 patients avaient une charge virale détectable pour le VHB, l’antigène de surface du VHB (HBsAg) était par ailleurs détectable chez 7 patients sans charge virale, et 3 patients n’avaient ni charge virale, ni HBsAG détectable. Ces informations étaient manquantes chez les 10 autres patients, faute de tests pratiqués ou interprétables. Une situation « problématique » pour les auteurs.

Ces derniers s’étonnent par ailleurs que, en dépit de la connaissance d’une charge virale lors du début du traitement, un retard du diagnostic et de la prise en charge de l’infection par le VHB est avéré dans 7 cas et suspecté dans 7 autres. C’est notamment ce qui est arrivé aux 3 patients chez qui les conséquences ont été les plus sévères : 2 décès et une transplantation hépatique.

La FDA estime que les patients ayant des antécédents d’infection par le VHB doivent faire l’objet d’une surveillance renforcée, avec un test systématique de la charge virale, lors de l’initiation d’un des nouveaux traitements oraux contre le VHC. Elle précise aussi que des études sont nécessaires pour identifier les facteurs de risque.

Sources : lequotidiendumedecin.fr

À l’occasion de l’International liver Congress, qui se tient du 19 au 23 avril à Amsterdam, l’OMS a rendu son rapport mondial sur les hépatites, pointant le manque d’accès au dépistage et aux soins, qui conduit à une augmentation de la mortalité.

Ce rapport s’est focalisé sur les hépatites B et C, responsables de 96 % des décès par hépatite virale : 1,34 million de personnes sont mortes d’une hépatite virale en 2015 (plus précisément, 720 000 morts étaient dues à une cirrhose et 470 000 à un hépatocarcinome). Ce chiffre, comparable à celui de la mortalité par tuberculose ou par VIH, est en hausse (contrairement à ceux de la mortalité par VIH et tuberculose).

Le chiffre estimé de personnes vivant avec le VHB (virus de l’hépatite B) était de 257 millions, tandis que 71 millions de personnes vivaient avec le VHC (virus de l’hépatite C), dont 1,75 million nouvellement infectées en 2015.

Les régions Afrique et du Pacifique Ouest (respectivement 6,1 % de la population, soit 60 millions, et 6,2 % de la population, soit 115 millions) sont les plus touchées par le VHB. Malgré ces chiffres très élevés, le rapport de l’OMS se félicite de la baisse des infections par le VHB, baisse obtenue grâce à la vaccination. Les trois doses de vaccins ont ainsi été administrées à 84 % des enfants nés en 2015. Entre l’époque précédant l’arrivée du vaccin et 2015, le taux d’enfants nouvellement infectés par le VHB est passé de 4,7 % à 1,3 %.

Quant au VHC, l’OMS souligne que l’injection des drogues constitue la voie principale d’infection dans certaines régions du monde – mais que 5 % des injections médicamenteuses, dans un service de soins, demeurent à risque. Par ailleurs, si 5,5 millions de personnes ont reçu un traitement pour l’hépatite C, seulement un demi-million a reçu des antiviraux d’action directe (plus efficaces et mieux tolérés).

Objectifs de l’OMS

En 2015, seulement 9 % des infections par VHB et 20 % de celles par VHC ont été diagnostiquées. Parmi les personnes testées positives, seulement 8 % (pour le VHB) et 7 % (pour le VHC) étaient effectivement sous traitement, ou l’avaient été mises sous traitement dans l’année. L’OMS se fixe comme objectif de tester 90 % de la population et de traiter 80 % de ceux qui en ont besoin, d’ici 2030. L’organisation salue aussi l’action de certains pays en matière de prévention et de traitement. La Chine est ainsi parvenue à une couverture vaccinale de 96 % pour le VHB, et la Mongolie a inclus la prise en charge des traitements pour ces deux hépatites dans son système d’assurance maladie national.

Sources : lequotidiendumedecin.fr