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Suite à plusieurs cas de décès liés à l’usage de drogue dans un contexte sexuel, AIDES a décidé de mettre en place un réseau national d’entraide communautaire pour les usagers de Chemsex, leurs proches, leurs partenaires.

Cette initiative est composée d’un numéro d’appel d’urgence (01 77 93 97 77), d’un numéro anonyme sur la messagerie WhatsApp (07 62 93 22 29) et d’un groupe de discussion sur Facebook (Info Chemsex (by AIDES)).  Elle est destinée à gérer les situations qui requièrent une prise en charge immédiate: sur-dosage, surconsommation, état de mal-être physique ou psychologique (bad trip, angoisse, descente), prise de risques à VIH ou hépatites, modification et altération du comportement préventif, sentiment d’isolement, interactions entre les produits psychoactifs et les traitements à VIH, conséquences délétères de la consommation sur la santé, l’environnement familial, social et professionnel, etc.

Selon Fred Bladou, qui s’occupe de la prise en charge en addictologie communautaire à Aides, ces trois médias permettent d’apporter des réponses rapides dans des situations d’urgence. «Nous savions que la demande était là, l’explosion du nombre d’inscription au groupe Facebook en est la preuve, nous avons ajouté plus de 170 personnes de toute la France, et pas seulement de Paris.» La ligne d’appel, elle aussi, commence à recevoir quelques appels suite au dossier spécial publié par Libération le 13 juin 2017, de personnes usagères ou même de proches, qui s’inquiètent de l’isolement de leurs amis

De son côté, la messagerie Whatsapp, dont les échanges sont cryptés de bout en bout, est également très appréciée par les premiers usagers, qui, selon Fred Bladou, «sont rassurés par l’anonymat dans un contexte d’utilisation de drogues illégales».

Ni professionnels de la médecine, ni psychologues, ni addictologues, les 3 millitants écoutants sont des acteurs communautaires formés à l’écoute dans le respect de l’anonymat, la confidentialité et le non-jugement des pratiques d’usages de produits ou sexuelles.

La prise de drogue en contexte sexuel

Dans un dossier spécial, Libération rappelle ce qu’est le chemsex : «Cette pratique à risques où le sexe est associé à la prise de drogues – GHB, méthamphétamines ou cathinones, etc. – s’est démocratisée depuis une dizaine d’années avec l’apparition des applications de rencontres gays géolocalisées comme Grindr ou Scruff, et de nouveaux produits de synthèse accessibles à bas coût sur Internet. Elle procure, selon ceux qui la pratiquent, un plaisir sexuel plus important et plus intense.»

L’article souligne également l’augmentation récente des décès liés à cet usage de drogue : «Depuis deux ou trois ans, les décès de chemsexeurs, en particulier des slameurs, se sont banalisés ; ces derniers mois, des photos de leurs visages s’accumulent sur les pages Facebook de leurs proches, formant un mausolée numérique qui bouleverse la communauté gay. Certaines de ces morts sont attribuées à une surdose mortelle, un accident ou un arrêt cardiaque après un mauvais mélange. D’autres à des tentatives de suicide à cause d’un mal-être plus général «même s’il est toujours difficile de faire le lien entre un décès, un contexte et une pratique», précise Anne Batisse, pharmacienne du Centre d’évaluation et d’information sur les pharmacodépendances (CEIP) de Paris, rattaché à l’hôpital Fernand-Widal.»

Si un dossier sur le sujet dans un grand quotidien national est nécessaire pour sensibiliser le plus de monde possible à la question, rappelons que les associations et les professionnels de santé parlent des problèmes liés à l’usage de drogue en contexte sexuel depuis le début des années 2000. Ainsi, dans le numéro de Swaps sur le Slam —le chemsex version injection— daté du 2nd trimestre 2012, l’addictologue Philippe Batel expliquait que «depuis une dizaine d’années, des dérivés de la cathinone, l’un des principes psychoactifs du khat (une plante cultivée au Yémen et en Afrique de l’Est), sont apparus sur le marché des drogues récréatives». Le médecin concluait déjà qu’«en absence d’enquête épidémiologique, il est bien difficile à l’heure actuelle d’apprécier l’ampleur du phénomène d’injection de cathinones chez les HSH . La rapidité de croissance du nombre de patients en difficulté avec cette pratique est toutefois inquiétante. L’addictogénicité de certains produits comme le 4-MEC semble très élevée; un patient a décrit une session de 72 injections consécutives en 48 heures. Les risques de contamination aux IST , VHC et VIH sont très importants et rarement appréhendés par les utilisateurs».

Le chemsex et les problèmes qui peuvent en découler représente en effet un véritable défi pour les associations et le personnel soignant. Les usagers sont souvent des personnes qui ne se voient pas comme des usagers de drogue, elles ne sont pas sensibilisées à la problématique et aux techniques de l’injection et n’ont souvent pas de connaissances en réduction des risques en matière de drogues. Aujourd’hui encore, il reste peu de lieux d’accueil pour ce public, qui reste ainsi maintenu dans son isolement.

Parallèlement, les drogues consommées sont extrêmement addictogènes, de nouvelles molécules apparaissent régulièrement et il est extrêmement facile de se les procurer sur internet.

Trop peu de données

Aujourd’hui encore, comme Libération le rappelle, les chiffres dont disposent les associations et les autorités sanitaires restent toutefois insuffisants pour mesurer correctement l’ampleur du phénomène : «Dans un rapport destiné à l’Agence nationale de sécurité du médicament, les CEIP de Paris et de Montpellier ont d’ailleurs rapporté cinq décès de slameurs sur 51 cas observés entre 2008 et 2013. Ce chiffre semble toutefois sous-estimé puisqu’à Paris, sur les 24 morts par overdose “toutes drogues confondues“ recensées par la brigade des stups en 2016, au moins un quart l’ont été en contexte sexuel.»

Toujours dans les colonnes de Libération, Philippe Batel témoigne, dans sa pratique, d’un grand nombre de personne suivies depuis 2010 : «Près de 200. A l’hôpital Beaujon puis dans un établissement privé que je viens de quitter. Avec Aides, le 190, les CoreVIH, le Réseau de prévention des addictions (Respadd), les Services des maladies infectieuses et tropicales (Smit) et les services d’addictologie de l’AP-HP nous avons mis en place un réseau informel.»

Des actions locales nécessaires

Le clinicien pense qu’il faut aller plus loin que cette initiative: «Créer au plus vite un dispositif inspiré du modèle londonien. Une coordination allant d’une prévention de terrain à des centres spécifiques d’évaluations et de soins avec un hôpital de jour et de week-end et une articulation avec des soins de suite et de réadaptation (SSR). L’AP-HP devrait jouer un rôle central et expérimental dans ce dispositif.»

L’association Aides milite pour la mise en place d’actions locales, comme celles réalisées par Aides en Occitanie et son responsable, Cyril Martin: «Dans le Sud, près de Nîmes, la branche locale de son association mène à ce jour l’action la plus innovante pour limiter la casse, à savoir des interventions depuis novembre dans une grosse (chem)sex party régulière où des militants formés à la réduction des risques réalisent des entretiens et tests de dépistage rapide, voire distribuent tout le matériel nécessaire aux dizaines de participants. Cette initiative a permis de dépister des infections au VIH et au virus de l’hépatite C (VHC), et d’orienter les chemsexeurs vers des professionnels de santé.»

Dans une chronique publiée le même jour dans le quotidien, Aurélien Beaucamp, Président de Aides «appelle les autorités de santé à soutenir la mise en place de programmes expérimentaux pluridisciplinaires». «Nous refusons de céder à la panique ou de compter nos morts sans agir, déclare-t-il. Nous sommes face à une crise sanitaire, nous en appelons à la solidarité. En s’inspirant de la mobilisation des LGBT face à l’épidémie de VIH, il est vital de construire avec les gays des réponses adaptées, à l’image des cliniques de santé communautaire. Il nous faut briser l’isolement, nous parler, répondre par la bienveillance et l’empathie. Nous devons sortir de l’enfermement des applis de rencontre, nous interroger sur nos sexualités, nos usages.»

La conférence de l’Internation Aids Sociaty (IAS), qui se tiendra à Paris fin juillet, sera l’occasion de poursuivre la discussion, avec entre autre une communication très attendue de l’équipe de Bruno Spire pour le compte de IPERGAY ANRS sur l’impact de la consommation de drogues et notamment du slam sur les prises de risques par rapport aux VIH/IST et l’observance de la Prep .

Sources : vih.org

Les inhibiteurs d’intégrase représentent la classe « vedette » actuelle des antirétroviraux. Après une première classe (Raltégravir et Elvitégravir) caractérisée par une barrière génétique relativement faible et un degré élevé de résistance croisée, on assiste au développement  et à la mise sur le marché de nouveaux inhibiteurs dits de « deuxième génération » visant à conserver une efficacité vis-à-vis des variants résistants  au RAL / EVG. Le dolutégravir (DTG) est le seul actuellement sur le marché.  Le profil de résistance au DTG est actuellement de mieux en mieux étudié avec un maintien de son activité in vitro sur la plupart des variants résistantes aux INSTI de première génération présentant une seule mutation. La mutation sélectionnée de novo par le DTG est la mutation 263K, rarement trouvée chez les patients en échec de première ligne, sous trithérapie. L’autre INSTI de seconde génération est le Cabotégravir (CAB) de structure très proche du DTG. Cet inhibiteur développé dans une forme injectable, avec une demi-vie longue, peut entrainer in vivo la sélection de mutations Q148 et in vitro des mutations aux codons 146 et 153, profils sélectionnés aussi sous les INSTI de première génération. Enfin, le Bictégravir (BIC) est le plus récent et toujours à l’étude dans plusieurs essais. Sa structure proche du DTG explique certainement la sélection in vitro de la même mutation R263K que le DTG. Avec un faible recul de son utilisation, aucune mutation de résistance n’a été mise en évidence chez les patients en échec de première ligne. En termes de résistance croisée, il est clair que le profil Q148 avec l’addition de mutations secondaires (au moins deux) confère également une résistance aux inhibiteurs de seconde génération. Les mutations associées à la N155H peuvent également affecter leur activité, comme par exemple l’association E92Q/N155H conférant une résistance au BIC. Enfin, des mutations récemment identifiées comme G118R ou H51Y pourraient favoriser la sélection de nouvelles mutations avec une résistance à l’ensemble des inhibiteurs d’intégrase. Cet article met aussi en lumière la différence possible entre la sélection de la résistance in vitro et in vivo notamment pour les inhibiteurs de seconde génération et par conséquent, du danger d’une extrapolation trop rapide avant les résultats des essais cliniques et de leur utilisation en pratique.

Sources : info-vih.com

Cette semaine, 3 questions au Pr Jean-Michel Molina dans le cadre du démarrage de l’étude ANRS Prévenir, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, Hôpital Saint-Louis, Paris AP-HP, investigateur coordinateur de l’étude ANRS PREVENIR.

Quels sont les objectifs de l’étude ANRS Prévenir ?

Il s’agit d’évaluer le déploiement de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) au sein d’une stratégie globale de prévention du VIH à l’échelle de la région Ile-de-France. La PrEP repose sur la prise d’un traitement antirétroviral, soit de façon continue, soit à la demande, c’est-à-dire avant et après un ou plusieurs rapports sexuels. L’essai ANRS Ipergay a montré la très grande efficacité de la PrEP sur le plan individuel ; elle serait voisine de 100 % lorsque le traitement est pris de façon optimale. Il est désormais nécessaire d’en évaluer le bénéfice en termes de santé publique et donc son impact sur l’épidémie du VIH en Ile-de-France, une région particulièrement touchée. L’objectif est donc de parvenir à démontrer qu’une stratégie globale de prévention, basée sur le dépistage régulier de personnes à risque, le traitement immédiat des celles identifiées séropositives, et l’utilisation de la PrEP pour celles qui sont séronégatives, permet d’obtenir une diminution significative du nombre de nouveaux cas d’infection par le VIH chez les personnes les plus à risque. L’étude, qui va durer trois ans, va également nous permettre de caractériser les comportements des personnes vis-à-vis de la prévention et des outils que nous mettons à leur disposition.

Pourquoi est-il nécessaire de renforcer l’offre de prévention avec la PrEP ?

Tout simplement parce que les données d’incidence sur le VIH montrent que le nombre de contaminations n’a toujours pas baissé au cours des dix dernières années en France, en particulier dans les populations les plus à risque. Nous continuons de voir dans les services hospitaliers beaucoup de nouvelles contaminations chez des personnes qui devraient pourtant être informées et se protéger. Avec la PrEP, nous disposons d’un nouvel outil très efficace et complémentaire du préservatif. Il est indispensable de pouvoir le proposer largement aux personnes les plus à risque en espérant ainsi enrayer enfin l’épidémie. C’est ce que vise l’étude ANRS Prévenir dans le cadre d’une évaluation scientifique.

C’est donc une étude très importante pour l’avenir ?

Elle va être déterminante pour la politique de prévention du VIH en France. La preuve en est que de nombreux acteurs sont mobilisés autour de cette étude : la ville de Paris, la région Ile-de-France, Aides, l’AP-HP, Santé Publique France, etc. Il existe un fort consensus sur l’intérêt de ANRS Prévenir. Cette étude va permettre de savoir comment il faut proposer la PrEP aux personnes afin qu’elles l’adoptent. Elle sera aussi l’occasion de reparler de prévention au sens large, de l’utilisation du préservatif en particulier. Ce dernier a en effet l’avantage de protéger aussi des autres infections sexuellement transmissibles. Une meilleure information sur la prévention du VIH reste cruciale alors que trop de gens tendent à penser que la bataille contre le sida est déjà gagnée.

Sources : anrs.fr

Des chercheurs de l’école universitaire de médecine du Colorado ont décrit, dans « Journal of Experimental Medicine », la manière dont un mécanisme capable de prévenir les maladies auto-immunes est détourné par le VIH pour bloquer la production d’anticorps neutralisants capables de le combattre. Le secret réside dans la similitude entre les protéines de l’enveloppe du virus et la protéine nucléaire : l’histone H2A.

On savait déjà que les patients infectés par le VIH ne produisent des anticorps capables de neutraliser une large variété de VIH-1 (bnAbs) qu’au bout de plusieurs années. Les bnAbs ont en effet pour caractéristiques de se fixer sur des protéines présentes à la surface des cellules humaines. C’est la raison pour laquelle leur production est bloquée par les mécanismes du système immunitaire chargés d’empêcher les pathologies autoimmunitaire.

Protégés par le lupus

Les chercheurs avaient observé que les patients atteints de lupus érythémateux systémique étaient moins susceptibles que le reste de la population générale de développer une infection par le VIH. Un patient atteint de lupus érythémateux systémique capable de contrôler son infection sans l’aide d’un traitement antirétroviral a même été récemment décrit. Ce mécanisme se base sur la destruction des lymphocytes B capables de produire les bnAbs sont détruits alors qu’ils sont encore en maturation dans la moelle osseuse.

L’équipe du Pr Raul Torres, de l’école universitaire de médecine du Colorado, a tenté de savoir quelle serait la conséquence d’un blocage de ce mécanisme chez la souris. Ils ont commencé par travailler sur des lignées de souris génétiquement modifiées pour présenter les symptômes du lupus érythémateux systémique. Après une injection d’alun, une production de bnAbs était observée chez ces souris modifiées.

La technique du camouflage

Dans un deuxième temps, ils ont traité des souris normales avec une molécule qui inhibe la tolérance immunologique. Ces dernières ont alors commencé à produire des anticorps neutralisant les VIH-1. La quantité de bnAbs produite est augmentée quand les chercheurs injectent en plus de l’alun.

Dans tous les cas, il y avait au sein de ces anticorps anti-VIH-1 des anticorps capables de reconnaître une protéine nucléaire : l’histone H2A. « Nous pensons qu’il s’agit d’un exemple d’adaptation du virus dont les protéines de l’enveloppe imitent la forme d’un épitope de l’histone H2A,explique le Pr Torres, mais en bloquant la tolérance immunologique périphérique nous permettons la production d’anticorps neutralisant le VIH-1 », conclut-il, estimant que ces travaux sont importants pour les chercheurs tentant de mettre au point un vaccin contre le sida.

Sources : lequotidiendumedecin.fr

Selon des données provenant de 77 pays, du fait de la résistance aux antibiotiques, il est devenu plus difficile, voire parfois impossible, de traiter la gonorrhée, qui est une infection sexuellement transmissible courante.

«La bactérie responsable de la gonorrhée est particulièrement intelligente. En effet, à chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d’antibiotiques pour traiter l’infection, la bactérie évolue pour y résister» déclare le Dr Teodora Wi, médecin, Département Santé reproductive à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’OMS fait état d’une résistance répandue aux anciens antibiotiques qui sont également les moins coûteux. Certains pays, en particulier les pays à revenu élevé, où la surveillance est la plus efficace, détectent des cas d’infection qu’aucun antibiotique connu ne peut traiter.

«Ces cas ne représentent que la partie émergée de l’iceberg car les systèmes permettant de diagnostiquer et de notifier les infections incurables font défaut dans les pays à revenu faible où la gonorrhée est en réalité plus courante» ajoute le Dr Wi.

Selon les estimations, chaque année, 78 millions de personnes sont infectées par la gonorrhée*. La gonorrhée peut provoquer une infection des organes génitaux, du rectum et de la gorge. Les complications résultant de la maladie touchent de façon disproportionnée les femmes qui encourent notamment un risque de maladie inflammatoire pelvienne, de grossesse extra-utérine et de stérilité ainsi qu’un risque accru d’infection par le VIH.

La baisse de l’utilisation des préservatifs, l’urbanisation et les voyages accrus, les faibles taux de dépistage de l’infection ainsi que le traitement inadapté ou l’échec thérapeutique contribuent à cette augmentation des cas.

Surveiller la pharmacorésistance

Le programme mondial OMS de surveillance de la résistance des gonocoques aux antimicrobiens, surveille les tendances en matière de gonorrhée résistante aux médicaments. Les données du programme mondial OMS pour la période allant de 2009 à 2014 indiquent une résistance généralisée à la ciprofloxacine [97% des pays ayant notifié des données durant cette période ont découvert des souches pharmacorésistantes]; une résistance croissante à l’azithromycine [81%]; et l’apparition d’une résistance au traitement actuel de dernier recours: les céphalosporines à spectre étendu, à savoir la céfixime (voie orale) ou la ceftriaxone (injectable) [66%].

Actuellement, dans la plupart des pays, les céphalosporines à spectre étendu sont le seul antibiotique administré en monothérapie qui reste efficace pour traiter la gonorrhée. Toutefois, plus de 50 pays ont désormais notifié une résistance à la céfixime et plus rarement à la ceftriaxone. Compte tenu de la situation, l’OMS a publié en 2016 une mise à jour des recommandations mondiales en matière de traitement, conseillant les médecins d’administrer deux antibiotiques: la ceftriaxone et l’azythromycine.

Mise au point de nouveaux médicaments

La filière de recherche-développement pour la gonorrhée est relativement peu développée, avec uniquement 3 nouveaux médicaments candidats à différentes étapes du développement clinique, à savoir: la solithromycine dont l’essai de phase III a récemment été mené à bien; le zoliflodacin qui a terminé l’essai de phase II; et le gepotidacin qui a également achevé l’essai de phase II.

La mise au point de nouveaux antibiotiques n’est pas très attrayante pour les laboratoires pharmaceutiques commerciaux. En effet, les traitements sont administrés uniquement pendant de courtes périodes (contrairement aux médicaments contre les maladies chroniques) et ils deviennent moins efficaces à mesure que la résistance se développe, ce qui signifie qu’il faut constamment reconstituer le stock de nouveaux médicaments.

L’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi) et l’OMS ont lancé le Partenariat mondial sur la recherche-développement en matière d’antibiotiques, une organisation de recherche développement à but non lucratif hébergée par l’Initiative DNDi, afin de faire face à ce problème. La mission du Partenariat est de concevoir de nouveaux traitements antibiotiques et de promouvoir leur usage adapté afin qu’ils conservent leur efficacité aussi longtemps que possible, tout en garantissant un accès à tous ceux qui en ont besoin. Une des principales priorités du Partenariat consiste à mettre au point de nouveaux traitements antibiotiques contre la gonorrhée.

«Pour répondre au besoin urgent de nouveaux traitements de la gonorrhée, nous devons saisir immédiatement les possibilités offertes par les médicaments existants et les médicaments candidats. À court terme, nous voulons accélérer la mise au point et l’introduction d’au moins un de ces médicaments candidats et nous envisagerons la mise au point d’associations thérapeutiques pour un usage en santé publique», dit le Dr Manica Balasegaram, Directeur du GARDP. «Les nouveaux traitements doivent être accessibles à tous ceux qui en ont besoin et doivent être utilisés de manière appropriée afin que la pharmacorésistance soit autant que possible ralentie», a-t-elle ajouté.

Prévention de la gonorrhée

Il est possible de prévenir la gonorrhée en adoptant des comportements sexuels plus sûrs, en particulier l’usage correct et régulier du préservatif. L’information, l’éducation et la communication peuvent favoriser les pratiques sexuelles plus sûres, permettre aux personnes de mieux savoir reconnaître les symptômes de la gonorrhée et d’autres infections sexuellement transmissibles et augmenter la probabilité que ces personnes se fassent soigner.

Aujourd’hui, le manque de connaissances du grand public, le manque de formation des agents de santé et la stigmatisation dont sont victimes les personnes atteintes d’infections sexuellement transmissibles restent des obstacles à un recours plus large et plus efficace à ces interventions.

Il n’existe pas, pour la gonorrhée, de test de diagnostic rapide, réalisable sur le lieu des soins et abordable. Beaucoup de personnes atteintes ne présentent aucun symptôme et ne reçoivent donc aucun traitement car le diagnostic n’est pas posé. D’autre part, quand les patients présentent des symptômes, tel qu’un écoulement urétral ou vaginal, les médecins supposent souvent qu’il s’agit de cas de gonorrhée et prescrivent des antibiotiques – même si le patient souffre parfois d’un autre type d’infection. L’usage inapproprié des antibiotiques rend plus fréquente la survenue de résistances, pour la gonorrhée comme pour d’autres maladies bactériennes.

«Pour lutter contre la gonorrhée, nous avons besoin de nouveaux outils et de nouveaux systèmes afin d’améliorer la prévention, de faire un diagnostic précoce et d’assurer un suivi et une notification plus complets des nouveaux cas, de l’usage des antibiotiques, de la résistance et des échecs thérapeutiques», souligne le Dr Marc Sprenger, Directeur du Département Résistance aux antimicrobiens de l’OMS. «En l’occurrence, nous avons besoin de nouveaux antibiotiques et de tests de diagnostic rapide et précis réalisables sur le lieu des soins – idéalement, des tests qui permettent de prédire quels antibiotiques seront efficaces contre cette infection. À plus long terme, il nous faut un vaccin pour prévenir la gonorrhée», a-t-il ajouté.

*35,2 millions dans la Région OMS du Pacifique occidental; 11,4 millions dans la Région de l’Asie du Sud-Est; 11,4 millions dans la Région africaine; 11,0 millions dans la Région des Amériques; 4,7 millions dans la Région européenne et 4,5 millions dans la Région de la Méditerranée orientale.

Notes aux rédactions

Ce communiqué de presse est basé sur 2 articles qui figurent dans un supplément spécial de la revue PLOS Medicine qui paraîtra juste avant le Congrès mondial sur les IST et le VIH qui aura lieu à Rio de Janeiro (Brésil), du 9 au 12 juillet 2017:

Sources : who.int

Truvada® (emtricitabine/ténofovir disoproxil), jusqu’ici réservé à l’adulte, a obtenu une extension d’indication et est désormais également indiqué pour le traitement des adolescents infectés par le VIH-1, présentant une résistance ou des toxicités aux INTI empêchant l’utilisation des agents de première intention et âgés de 12 à moins de 18 ans.

Ses indications chez l’adulte restent inchangées :

  • Truvada® est indiqué en association avec d’autres antirétroviraux pour le traitement des adultes infectés par le VIH-1.
  • Truvada®, associé à des pratiques sexuelles à moindre risque, est indiqué en prophylaxie pré-exposition pour réduire le risque d’infection par le VIH-1 par voie sexuelle chez les adultes à haut risque de contamination.

Truvada® est une association fixe de deux inhibiteurs de la transcriptase du VIH :

  • L’emtricitabine, un analogue nucléosidique de la cytidine,
  • Le fumarate de ténofovir disoproxil, converti in vivo en ténofovir, un analogue nucléosidique monophosphate (nucléotide), analogue de l’adénosine monophosphate.

L’emtricitabine et le ténofovir sont tous deux dotés d’une activité spécifique sur le virus de l’immunodéficience humaine (VIH-1 et VIH-2) et sur le virus de l’hépatite B.

Ils sont phosphorylés par des enzymes cellulaires pour former respectivement l’emtricitabine triphosphate et le ténofovir diphosphate qui inhibent de façon compétitive la transcriptase inverse du VIH-1, aboutissant à l’arrêt de l’élongation de la chaîne d’ADN.

Truvada® se présente sous forme de comprimés pelliculés contenant 200 mg d’emtricitabine et 245 mg de ténofovir disoproxil, correspondant à 300 mg de fumarate de ténofovir disoproxil ou 136 mg de ténofovir.

Sources : univadis.fr

Comme chaque année, un bulletin spécial de Santé publique France sur les recommandations sanitaires 2017 pour les voyageuses et voyageurs a été publié. C’est toujours utile avant l’été. Une partie spécifique du bulletin concerne les personnes vivant avec le VIH ou immunodéprimées (page 48 du document). Une consultation spécialisée est justifiée avant le départ pour les personnes vivant avec le VIH. Une vigilance accrue doit être exercée sur : le risque lié à certaines maladies infectieuses chez la personne vivant avec le VIH (leishmanioses, salmonelloses, tuberculose, infections dues à des coccidies intestinales, histoplasmoses et les autres infections fongiques contractées par inhalation, etc.) ; la nécessité de précautions d’hygiène notamment alimentaire ; les vaccinations (Cf. chapitre 1) : les recommandations doivent être adaptées en fonction des types d’immunodépression. Un avis de novembre 2014 du Haut conseil en santé publique les formalise. Les vaccins vivants atténués tel que le vaccin de la fièvre jaune, sont généralement contre-indiqués. Chez la personne vivant avec le VIH, un nombre de CD4 >200/mm3 (>15% chez l’enfant âgé de moins de 5 ans) autorise la vaccination contre la fièvre jaune, mais le délai d’acquisition de l’immunité post-vaccinale semble augmenté et la durée de protection peut être inférieure à dix ans. Chez ces personnes, le BCG est par ailleurs contre-indiqué quels que soient l’âge et le taux de CD4. Les vaccins inactivés sont recommandés comme à l’ensemble des voyageurs. Les interactions médicamenteuses entre le traitement de fond et les médicaments prescrits pour le voyage et notamment la prescription des antipaludiques : diminution de la concentration plasmatique de l’indinavir (Crixivan) par l’atovaquone ; diminution des concentrations plasmatiques d’atovaquone et de proguanil par l’efavirenz (Sustiva, Atripla), les associations lopinavir/ritonavir (Kaletra) et atazanavir/ ritonavir (Reyataz) avec donc un risque d’échec des prophylaxies antipaludiques correspondantes dans ces situations ; augmentation de l’INR chez les patients sous AVK (médicaments anticoagulants) et prenant des antipaludiques contenant du proguanil et potentialisation de l’effet des AVK chez les patients prenant de la doxycycline. Chez les personnes vivant avec le VIH, le paludisme augmente la charge virale et donc le risque de progression de la maladie ; le risque de photosensibilisation provoqué par les sulfamides souvent utilisés par les personnes infectées vivant avec le VIH. Une protection solaire (vêtements et crèmes écran) est fortement recommandée ; l’exposition au soleil les personnes immunodéprimées étant plus à risque de cancer de la peau. Par ailleurs, le bulletin mentionne une extension de zones géographiques de diffusion du paludisme : Afrique du Sud, Botswana, Costa Rica, Venezuela et Malaisie. Ainsi que de la fièvre jaune : nouveaux États touchés au Brésil (côte), République Démocratique du Congo, Angola.

Sources : seronet.info

Le rapport annuel de l’Institut national contre le Cancer (INCa), disponible pour la première fois sous une forme interactive, présente des données nouvelles par rapport au rapport 2015. Il fait en particulier le point sur les taux de survie et les données de mortalité au niveau départemental pour la période 2011-2013.

Le rapport souligne ainsi que sur la période 2005-2010, en France métropolitaine, « la survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge varie de 9 % (pancréas) à 93 % (prostate) chez l’homme et de 10 % (pancréas) à 97 % (thyroïde) chez la femme. Pour l’ensemble des cancers, la survie nette diminue avec l’âge et pour la plupart des cancers, elle est meilleure chez la femme que chez l’homme. Une amélioration de la survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge est observée pour la plupart des cancers diagnostiqués entre 1989 et 2010, à l’exception des cancers du col de l’utérus et de la vessie. »

Le nord plus touché

Sur la période 2011‑2013, les taux départementaux de mortalité « tous cancers » (standardisés sur la population mondiale) varient de 89,7 (Guyane) à 195,6 pour 100 000 (Pas-de-Calais) chez l’homme et de 53,6 à 87,3 pour 100 000 chez la femme, dans les mêmes départements. Les taux de mortalité standardisés sont ainsi globalement plus élevés dans la moitié nord de la France que dans la moitié sud.

Ces taux suivent globalement les taux d’incidence (standardisés sur la population mondiale) pour différents cancers, par exemple :

  • poumon : de 35 pour 100 000 dans le Lot à 68 pour 100 000 en Meurthe-et-Moselle, chez l’homme, et de 9,6 en Haute-Loire à 24,3 pour 100 000 en Corse, chez la femme ;
  • lèvres/bouche/pharynx : de 12,3 pour 100 000 dans l’Aveyron à 38,1 pour 100 000 dans le Pas-de-Calais pour l’homme, et de 3 (Mayenne) à 7,3 pour 100 000 (Territoire-de-Belfort) chez la femme ;
  • côlon et rectum : de 28,7 (Haute-Corse) à 51, pour 100 000 (Meuse) chez l’homme, et de 17,4 (Hautes-Alpes) à 32,1 pour 100 000 (Ardennes) chez la femme ;
  • prostate : de 53,3 (en Corse) à 134,4 (dans le Doubs) pour 100 000 ;
  • sein : de 72,2 (Jura) à 116 pour 100 000 (Paris) ;
  • col de l’utérus : de 2,4 (Lozère) à 10,3 (Corse-du-Sud) pour 100 000.

Une survie nette qui diminue avec l’âge

Les taux de survie varient largement selon les cancers. « Sur la période 2005‑2010, la survie nette à 5 ans des tumeurs solides, standardisée sur l’âge, varie de 9 % (pancréas) à 93 % (prostate) chez l’homme et de 10 % (pancréas) à 97 % (thyroïde) chez la femme ». Les cancers de mauvais pronostic à 5 ans (avec une survie nette à 5 ans standardisée sur l’âge inférieure à 33 %) représentent un quart des cancers diagnostiqués (31 % chez l’homme et 17 % chez la femme). Les cancers de bon pronostic à 5 ans (survie nette à 5 ans standardisée égale au moins à 66 %) représentent 52 % des cas diagnostiqués (57 % chez la femme et 44 % chez l’homme). « L’amélioration de la survie semble moins marquée chez les sujets les plus âgés, notamment pour les cancers les plus fréquents (côlon, rectum, sein, prostate) », indique le rapport.

Les actions en termes de prévention

L’INCa revient aussi sur les récentes avancées en matière de prévention, rappelant que, « dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé de janvier 2016, la lutte contre le tabagisme a été renforcée par l’instauration, depuis mai 2016, de paquets de cigarettes neutres. »L’opération Moi(s) sans tabac a aussi été lancée en novembre 2016, et une campagne de communication de l’INCa et du ministère de la Santé a été menée en septembre. La loi de modernisation propose aussi « des mesures concernant la prévention nutritionnelle, notamment dans la lutte contre l’obésité ».

L’INCa rappelle enfin « les principales actions de prévention environnementale en 2016 : interdiction des véhicules trop polluants à Paris, certificats sur la qualité de l’air pour les voitures, subventions pour les transports écologiques, mise en place de l’indemnité kilométrique vélo et interdiction des sacs plastiques » et le meilleur encadrement de l’activité liée aux cabines UV.

Sources : lequotidiendumedecin.fr

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) et différents outils d’information (brochures, dépliants, site Internet).

Objectifs :
En relation avec la chef de projet communication, le/la stagiaire participe à la mise en place des différentes opérations de communication, notamment événementielles. Le/la stagiaire participe, par ailleurs, à la gestion des différents projets portés par Actions Traitements ainsi qu’à la vie associative.

Missions principales :

  • Participe activement à l’organisation d’événements (colloque annuel, réunions mensuelles, SFLS).
  • Participe à la refonte éditoriale du site internet (référencement SEO, mise à jour et rédaction de contenu).
  • Est en charge de la mise à jour de nos actualités : assure une veille et la mise en ligne d’articles.
  • Enrichit les bases de données de contacts de l’association.
  • Gère le suivi des commandes et la diffusion des outils de communication de l’association.

Missions secondaires :

  • Assure la promotion des outils de communication de l’association.
  • Participe à la communication interne de l’association.
  • Contribue à la conception de supports de communication.

Profil recherché :

  • Formation supérieure en Master 1 ou 2 (communication, sciences politiques, école de commerce, journalisme ou tout autre domaine connexe)
  • Bonne connaissance des outils informatiques : Suite office, CMS (WordPress).
  • Connaissance des outils de mises en page (Adobe CS6) et de File Maker Pro appréciée mais pas obligatoire.

Qualités :
Vous êtes rigoureux (se), organisé(e), débrouillard(e), dynamique. Vous possédez de bonnes capacités rédactionnelles et avez l’esprit de synthèse. Vous avez de bonnes capacités d’adaptation et un intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida.

Contrat :
Stage de 3 à 6 mois à temps plein.

Indemnités :
554,40€, tickets restaurant (pris en charge à 50%), transports (pris en charge à 50%)

Disponibilité :
A partir du 1er septembre 2017.

Lieu :
Siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème.

Documents à envoyer :
CV et lettre de motivation, à l’attention de Sehade Mahammedi.

Contact :
smahammedi@actions-traitements.org

Date de fin de validité de l’annonce :
01/12/2017

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Le Syndicat du travail sexuel (Strass) a annoncé le jeudi 15 juin qu’une mutuelle santé et prévoyance prenait désormais en charge les prostituées de France.

Les prostituées, à la situation précaire et qui subissent un nombre croissant d’agressions, ont désormais leur propre mutuelle santé et prévoyance, qui prendra notamment en charge leurs incapacités de travail, a annoncé jeudi le Syndicat du travail sexuel (Strass).

« C’est un geste politique. Ca nous ancre dans la société », s’est réjouie Axelle, une porte-parole du Strass. « Alors qu’il y a de plus en plus de violence envers les travailleuses du sexe, il était nécessaire pour nous d’avoir un substitut de revenus en cas d’incapacité de travail. »

« Quand on a un pépin de santé important, le principal est d’être concentré sur sa guérison. Mais quand vous ne savez pas ce que vous allez manger le lendemain, c’est intolérable », a-t-elle poursuivi, interrogée par l’AFP.

Contexte de « forte défiance »