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Sources : UNIVADIS

Les patients infectés par le VIH présentent de nombreuses comorbidités : parmi elles, les maladies auto-immunes ne sont pas rares mais les chiffres épidémiologiques les concernant sont peu nombreux. Les données de la cohorte française Dat’AIDS ont été analysées afin de mieux décrire la prévalence de ces maladies chez les sujets traités ou non par antirétroviraux.

Méthodologie

Dat’AIDS est une étude de cohorte prospective multicentrique conduite dans 12 centres experts français depuis 2000. Les 26 maladies auto-immunes de la classification internationale des maladies (CIM-10) ont été recherchées et les chiffres de prévalence ont été analysés selon les caractéristiques de l’infection par le VIH (début de l’infection, nombre de CD4 et CD8, charge virale…) et la conduite d’un traitement antirétroviral.

Résultats

  • Globalement, 1.381 patients infectés par le VIH présentaient une maladie auto-immune parmi les 18.431 sujets dont le suivi était actif entre 2000 et 2013.

  • Les maladies auto-immunes les plus fréquentes étaient le psoriasis, la sarcoïdose, la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante (respectivement 2.295, 141, 212 et 265 cas pour 100.000 patients). La maladie de Grave, l’anémie hémolytique auto-immune, la thrombocytopénie immune et les MICI présentaient une prévalence respective de 206, 141, 325 et 597 cas pour 100.000 patients.

  • Dans la plupart des cas (59%), la maladie auto-immune était apparue plus d’un an après le diagnostic de VIH. En moyenne, le délai d’apparition de la pathologie était de 10,6 mois post-diagnostic VIH. Parmi ces patients, 73% étaient sous traitement antirétroviral et 70% avaient une charge virale indétectable au moment du diagnostic d’affection auto-immune. Pour la majorité de ces pathologies, le nombre de CD4 et de CD8 était supérieur à 300 et 830/mm3 et le rapport CD4/CD8 supérieur à 1.

  • Une co-infection par le VHC était plus fréquemment retrouvée chez les sujets souffrant de psoriasis, de maladie de Grave, de thrombocytopénie ou d’anémie hémolytique auto-immune (24%, 34%, 38% et 41% versus 16% dans l’ensemble de la cohorte, significatif). Une fois écartés les patients sous interféron, le psoriasis et la thrombocytopénie immune restaient plus fréquemment diagnostiqués chez les sujets co-infectés que chez les autres.

  • De la même façon, une fois les patients sous interféron écartés, les sujets co-infectés par le VHB apparaissaient plus souvent touchés par la thrombocytopénie immune et par l’anémie hémolytique auto-immune.

Limites

  • Les diagnostics de maladies auto-immunes n’ont pas fait l’objet d’une vérification.

  • Aucune donnée sur l’origine ethnique n’était disponible.

À retenir

Dat’AIDS décrit la fréquence et la chronologie d’apparition des maladies auto-immunes par rapport à celle du VIH chez une large cohorte française. Elle montre l’importance de certaines d’entre elles, comme le psoriasis ou les MICI. Dans une majorité de cas, ces maladies apparaissent au-delà de la première année d’évolution de l’infection. Ces chiffres sont, dans leur très grande majorité, en phase avec les publications étrangères.

L’étude met ainsi en exergue l’importance des maladies auto-immunes dans la prise en charge des patients VIH et permet d’appréhender les mécanismes physiopathologiques spécifiques à chacune de ces maladies, notamment en cas de co-infection par le VHB ou le VHC.

Source : SERONET

Le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a émis un avis favorable recommandant l’autorisation de mise sur le marché pour un nouveau médicament anti-VIH : le Symtuza. Ce médicament associe plusieurs molécules : une antiprotéase, avec darunavir (Prezista) + cobicistat (Tybost) + emtricitabine (Emtriva) + ténofovir alafénamide (TAF). Il s’agit d’un comprimé à doses fixes en une prise quotidienne. En cas d’approbation, il s’agirait du seul RCU (pour régime à comprimé quotidien unique, appelé STR en anglais) à base de darunavir. Cette trithérapie est indiquée pour le traitement du VIH-1 chez les adultes et les adolescents âgés de 12 ans et plus, avec des tests génotypiques pour en guider l’utilisation, indique un communiqué (27 juillet) du laboratoire Janssen, son fabricant. « Le darunavir est un des traitements VIH les plus communément utilisés dans l’Union européenne en raison de sa capacité à contrôler le virus du VIH tout en offrant une barrière élevée à la résistance », rappelle le Dr Lawrence M. Blatt, responsable international du service thérapeutique chez Janssen infectious diseases therapeutics, dans le communiqué du laboratoire.

 

Catégories VIH

En réaction à la pétition lancée par le syndicat des thanatopracteurs s’opposant aux soins de conservation pour les personnes porteuses du VIH ou d’hépatites virales, 20 associations adressent ce jour une lettre ouverte à M. Cedric Ivanès, Président du Syndicat des thanatopracteurs (SPTIS)

A l’attention de Monsieur Cédric Ivanès, Président du syndicat des thanatopracteurs (SPTIS)

Signataires : Act Up-Paris, Act Up Sud-Ouest, Actif Santé, Actions Traitements, AIDES, ARCAT, ASUD, CiGales, Le Collectif Hépatites Virales (CHV), Le Collectif TRT-5, Dessine-moi un mouton, Elus Locaux Contre le Sida, Envie, Nova Dona, Sida Info Service, Sidaction, Sol En Si, SOS Hépatites, SOS homophobie, Transhépate

Objet : levée de l’interdiction des soins de conservation pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale

Monsieur le Président,

La levée de l’interdiction des soins de conservation pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale entrera en vigueur le 1er janvier 2018[1].

Cette avancée est le fruit d’un long combat des associations luttant contre le VIH/sida ou les hépatites virales, conforté par les avis du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS), du Défenseur des droits, de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Haut conseil à la santé publique (HCSP). Le décret final a également été validé par le Conseil national des opérations funéraires (CNOF).

Elle a par ailleurs fait l’objet de plusieurs réunions de concertation pilotées par la Direction Générale de la Santé pendant près d’un an, avec la participation des représentants des professionnels du secteur funéraire, dont vous-même en tant que représentant du Syndicat Professionnel des Thanatopracteurs Indépendants et Salariés (SPTIS). Information que vous semblez omettre de communiquer aux personnes à qui vous adressez votre pétition, nombreux étant les signataires indiquant que cette décision aurait été prise sans concertation, ce qui est donc totalement faux.

Le SPTIS a pourtant décidé récemment de lancer une pétition contre la levée de cette interdiction sur le site Change.org, l’appuyant sur une série de mensonges, contre-vérités et de stigmatisations.

Vous commencez par y expliquer sans trembler que l’interdiction des soins de conservation pour les défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale autorise « les toilettes mortuaires, un acte qui est identique au soin, à l’exception des actes invasifs de conservation (sutures et incisions) et qui permet de se recueillir dans les mêmes circonstances auprès du défunt » C’est un pur mensonge, et vous le savez très bien. Si cela est effectivement le cas dans les 36h qui suivent le décès, la thanatomorphose fait ensuite son œuvre et l’état du corps n’est plus du tout le même dans les jours qui suivent si des soins ne sont pas réalisés. Oser dire que les proches du défunt peuvent se recueillir dans les mêmes conditions est donc faux, et même outrancier au regard de l’expérience de nombreux proches depuis trente ans.

Vous y dévoyez un rapport de l’OMS qui alerte sur la hausse des contaminations liées aux soins médicaux, et qui parle de la protection des patients, alors même que l’OMS autorise la pratique des autopsies à condition de respecter les précautions universelles préconisées.

Vous y expliquez que s’il n’a à ce jour jamais été fait mention d’un cas de transmission du VIH à un professionnel des soins funéraires, c’est grâce à l’interdiction de soins. C’est évidemment faux. Nous savons que près de 25 000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir en France, et il est donc absolument certain, comme le mentionnent certains signataires de votre pétition, que des soins funéraires ont été pratiqués sur des défunts porteurs du VIH sans que vous le sachiez et surtout, sans que ces personnes en aient même eu conscience de leur vivant. De plus, il est scientifiquement prouvé aujourd’hui qu’une personne ayant connaissance de sa séropositivité aujourd’hui et étant sous traitement antirétroviral a une charge virale indétectable dans le sang et ne transmet pas le VIH.

Cette interdiction, nous l’avions toujours dénoncée pour cette raison : elle entraînait un sentiment de fausse sécurité pour les thanatopracteurs, alors que l’application des précautions universelles pour tous les corps devait être la norme, comme cela est le cas pour tous les patients lorsque sont pratiqués, par des chirurgiens par exemple, des gestes et soins invasifs. Seules des précautions universelles peuvent garantir que vous ne rejoignez pas « la longue et triste liste des contaminés » comme vous l’écrivez odieusement.

Vous expliquez ensuite que « pour l’heure, aucun vaccin ni médicament ou antibiotique n’est efficace sur ce type de maladies infectieuses ». Si aucun antibiotique n’a d’effets contre des virus, cela va de soi, vous oubliez que :

  • Des vaccins existent contre les hépatites virales A (depuis 1995) et B (depuis 1982) ;
  • Des nouveaux traitements contre l’hépatite C permettant une suppression du virus (98 % des personnes en première intention de traitement), supprimant de fait les possibilités de transmission[2] ;
  • Des traitements antirétroviraux existent depuis 1996. Nous ne sommes donc plus dans la situation des débuts de l’épidémie où les personnes décédaient sans avoir bénéficié d’un traitement et dont la charge virale au décès pouvait être très élevée. Il existe même des Traitements post-exposition (TPE), et des traitements préventifs (prophylaxie préexposition – PrEP), auxquels ont d’ailleurs régulièrement recours les professionnels de santé à la suite d’accidents d’exposition au sang (AES).

Vous considérez que qualifier de « discriminante » l’exclusion des défunts porteurs du VIH ou d’une hépatite virale serait « une insulte à [votre] engagement et à [votre] code déontologique ».  Or, l’article 225-1 du Code pénal dispose clairement que : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement […] de leur état de santé ».  Cette discrimination est d’ailleurs punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elle consiste à refuser la fourniture d’un bien ou d’un service, par exemple des soins de conservation.

Enfin, vous menacez d’avoir recours à votre « droit de retrait ». Or, comme démontré plus haut, la pratique de soins de conservation sur un défunt porteur du VIH ou d’une hépatite ne présente manifestement aucun « motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent », sauf en cas de défectuosité des systèmes de protection, qui relève de la responsabilité de l’employeur.

Aussi, force est de constater que cette pétition, dans la lignée de vos déclarations publiques, n’a pour objet que d’entretenir des représentations erronées et stigmatisantes sur les personnes vivant avec le VIH ou une hépatite virale, et de refuser de garantir les précautions universelles à la pratique des soins de conservation pour tous les défunts, telles qu’elles ont clairement été définies par l’arrêté entourant notamment la réalisation des soins funéraires à domicile..

Nous espérons donc que ces arguments scientifiques et légaux sauront vous convaincre de retirer votre pétition, dans le respect de l’article 2 de votre code de déontologie qui rappelle que « le thanatopracteur se doit de respecter les règlements, lois et décrets mis en place par le législateur dans le cadre de sa mission ».

Recevez, Monsieur le Président, nos salutations militantes.

Mikael Zenouda, président d’Act Up-Paris

Louise Lourdon, présidente d’Act Up Sud-Ouest

Marek Korzec, Président d’Actif Santé

Arnaud Carrere, président d’Actions Traitements

Aurélien Beaucamp, président de AIDES

Christian Doubrère, président d’ARCAT

Miguel Velazquez , Président d’ASUD

Kévin Clavier, Président de CiGales

Georges Point, vice-président de Dessine-moi un mouton

Jean-Luc Romero, président d’Elus Locaux Contre le Sida

Hervé Rivier, président d’Envie

Mustapha Benslimane, président de Nova Dona

Arame Reymes-Mbodge, directrice de Sida Info Service

Florence Thune, directrice générale de Sidaction

Maxime Lartas, président de Sol En Si

Yann Mazens, Directeur de SOS Hépatites

Joël Deumier, Président de SOS homophobie

André Le Tutour, Président de Transhépate

Le Collectif Hépatites Virales (CHV)

Le Collectif TRT-5

Contact presse : Antoine Henry – 06 10 41 23 86


[1] Arrêté du 12 juillet 2017 fixant les listes des infections transmissibles prescrivant ou portant interdiction de certaines opérations funéraires mentionnées à l’article R. 2213-2-1 du code général des collectivités territoriales

[2] Rapport Dhumeaux, 2016.

Paris, le 9 août 2017 – Actions Traitements, comme beaucoup d’organisations associatives et humanitaires, reçoit depuis quelques semaines d’inquiétantes nouvelles en provenance du Vénézuela. Aujourd’hui, nous savons en effet que la crise politique d’envergure qui touche le pays impacte très durement le système de santé du pays, privant sa population des médicaments les plus vitaux. En première ligne face à ce désastre : les personnes vivant avec le VIH (PVVIH).

Comme l’a récemment confié à Seronet le militant associatif vénézuélien Carlos Useches Gallegos, « il y a un manque général de médicaments, que ce soit pour les adultes, les femmes enceintes ou les formulations pédiatriques pour les enfants nés séropositifs. » Il précise par ailleurs que « depuis le 15 juillet dernier, plus aucun traitement antirétroviral n’est disponible. » C’est donc une catastrophe sanitaire et humaine qui se prépare en ce moment au Venezuela.

Mobilisée en France sur la question de l’accès universel aux traitements, Actions Traitements tient à exprimer toute sa solidarité avec les PVVIH vénézuéliennes. Consternée par le manque de réaction politique sur le sujet, notre association appelle les pouvoirs publics français, en lien avec la communauté internationale, à se mobiliser pour trouver urgemment une solution fiable et pérenne d’approvisionnement en médicaments au Venezuela, notamment en antirétroviraux. 

À propos d’Actions Traitements

Actions Traitements est une association de patients créée en 1991 à l’initiative de personnes vivant avec le VIH. Rassemblant aujourd’hui des patients et des personnes concernées par le VIH et les hépatites, elle vulgarise l’information médicale sur le VIH/sida et les hépatites, soutient et accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. Actions Traitements est membre du TRT-5, collectif interassociatif rassemblant 9 associations de lutte contre le sida, du Collectif hépatites virales (CHV) et de l’Alliance.

Contact presse : Jean-Marc Bithoun, jmb7517@gmail.com, 06 16 11 74 01

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Les femmes en situation de précarité cumulent les difficultés, sont plus exposées que les hommes à certaines pathologies, participent peu aux dépistages du cancer… Voici quelques unes des informations alarmantes pointées dans le récent rapport du Haut conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes qui fait des recommandations pour améliorer l’accès aux soins de santé des femmes en situation de précarité.

Le Haut conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes a fait (7 juillet) 21 recommandations pour améliorer l’accès aux soins de santé des femmes en situation de précarité. Le Haut conseil signale l' »urgence » de la situation, dans le rapport qu’il a remis à la secrétaire d’Etat en charge de l’égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa. Depuis 15 ans, les maladies professionnelles, les accidents de travail et de trajet sont en forte augmentation chez les femmes, en particulier dans des secteurs à forte précarité, souligne le rapport. Dans les activités de santé, nettoyage et travail temporaire, les accidents du travail concernant des femmes ont augmenté de 81 % entre 2001 et 2015, et les accidents de trajet de 43%, détaille le rapport. Les femmes sont plus exposées que les hommes aux troubles psychologiques, et encore plus si elles vivent dans la précarité. Ces dernières ont un moindre suivi gynécologique que les autres femmes, ont moins souvent recours aux dépistages du cancer du sein et de l’utérus que les femmes en population générale. La mortalité prématurée liée à des maladies cérébro-cardiovasculaires chez les ouvrières est en moyenne trois fois supérieure à celle des cadres et professions intermédiaires. Ce qui s’explique notamment par des risques accrus liés à la précarité (usage de tabac, usage d’alcool, surpoids).

Renoncement aux soins

Selon une étude de juin 2016 citée dans le document, les femmes représentent 64 % des personnes ayant reporté ou renoncé à des soins au cours des 12 derniers mois. En raison de leurs spécificités, le Haut Conseil préconise, parmi 21 recommandations, d' »intégrer le genre dans les politiques publiques » de lutte contre les inégalités sociales de santé, et de généraliser la publication de statistiques sexuées en matière de santé au travail. Pour mieux prendre en compte les contraintes des emplois occupés majoritairement par des femmes précaires, il recommande de modifier par décret les seuils des critères de pénibilité, notamment pour reconnaître dans le niveau élevé la manutention de charges peu importantes, mais répétées, indique l’AFP. Le Haut Conseil souhaite aussi que les critères soient complétés pour inclure la station debout parmi les « postures pénibles », considérer les produits ménagers parmi les « agents chimiques dangereux » et prendre en compte les horaires atypiques. Formation des professionnels de santé, suivi des patientes précaires par un « référent unique », horaires des lieux de soins adaptés à leurs contraintes figurent également parmi les recommandations du rapport.

Sources : SERONET

Le traitement antirétroviral recommandé pour le traitement anti-VIH de première ligne prend souvent la forme d’un traitement à pilule unique prise une fois par jour. La prise d’un petit nombre de pilules peut améliorer l’adhésion mais il y a moins d’options pour les traitements de deuxième ligne. De nombreuses personnes habituées aux traitements et ayant développé une résistance aux médicaments peuvent avoir besoin d’un inhibiteur de protéase, une classe de médicaments dont l’activité antivirale est puissante et durable et qui fait obstacle à la résistance.

Le premier traitement à base d’inhibiteur de protéase sous forme de comprimé unique à prendre une fois par jour, a maintenu une charge virale indétectable chez toutes les personnes qui avaient changé de traitement après avoir atteint un ARN du VIH indétectable avec une association de plusieurs pilules. 

L’étude EMERALD a évalué l’efficacité de la transition vers un traitement à comprimé unique, D/C/F/TAF, contenant l’inhibiteur de protéase darunavir (Prezista), le cobocostat en potentialisateur et les piliers du traitement, l’emtricitabine et l’alafénamide de ténofovir (TAF) des inhibiteurs nucléosidiques/nucléotidiques de la transcription inverse. Ce traitement a été comparé au traitement de maintenance contenant un inhibiteur de protéase potientialisé, de l’emtricitabine et l’ancienne formulation du ténofovir, le fumarate de ténofovir disoproxil (TDF).

L’étude a montré que 96% des personnes ayant changé de traitement ont maintenu une charge virale indétectable 24 semaines plus tard et il n’y a pas eu de différence en termes de rebonds viraux entre les personnes qui ont changé de traitement et celles qui ont continué de prendre leur traitement à plusieurs pilules.

Le comité scientifique de l’Agence européenne des médicaments a recommandé l’homologation de ce traitement à comprimé unique et il sera mis sur le marché au sein de l’Union Européenne sous le nom de Symtuza après l’approbation officielle de mise sur le marché par la Commission européenne plus tard cette année.

Sources : aidsmap.com

Des chercheurs ont découvert comment le virus du sida se transmettait par les muqueuses. Une avancée pour une nouvelle voix thérapeutique ?

De nouveaux mécanismes impliqués dans l’infection des muqueuses sexuelles par le VIH ont été mises à jour, selon les résultats d’une étude publiée dans la revue médicale Mucosal Immunol. Cette découverte permettrait de travailler sur de nouveaux traitements thérapeutiques qui cibleraient les molécules en cause.

Des chercheurs de l’Institut Cochin en France ont amélioré les connaissances sur l’infection par le virus du sida au cours des rapports sexuels.

« Nous savons depuis longtemps que les sécrétions sexuelles des personnes infectées, sperme ou sécrétions cervico-génitales, contiennent du virus sous deux formes : du virus libre mais qui est assez fragile et peu infectieux et du virus présent dans des cellules infectées – de type monocytes ou lymphocytes T-CD4+ – capables de produire de nouvelles particules virales. Les virus pénètrent ensuite dans l’organisme grâce aux cellules de Langerhans, des cellules immunitaires qui patrouillent […] à la recherche d’agents infectieux à présenter au système immunitaire. Elles phagocytent le VIH puis le transmettent aux lymphocytes T-CD4+… où le virus commence son funeste travail. Ce sont les mécanismes d’interaction entre les cellules infectées et celles de la muqueuse que nous avons cherché à décrire », explique Morgane Bomsel, responsable de ces travaux.

Comment le VIH se transmet sexuellement ?

Pour comprendre comment se déroule la transmission du VIH sexuellement, les scientifiques ont utilisé des lymphocytes T-CD4+ qui expriment à leur surface les protéines d’enveloppe virale, comme les lymphocytes infectés retrouvés dans les sécrétions sexuelles de patients.

Puis, les scientifiques les ont mis en contact avec des cellules qui tapissent la paroi des muqueuses, et ont observé ces différents acteurs au microscope, en temps réel.

L’étude a révélé qu’une interaction entre une cellule infectée et une cellule saine s’établit en moins d’une heure par simple contact, indépendamment de toute production de nouveaux virus. Les scientifiques ont ensuite mené une série d’expériences pour comprendre comment se déroulait cette transmission.

« Au final, ce travail apporte plusieurs données importantes », affirme la chercheuse. « Le contact entre les cellules infectées et les cellules de la muqueuse se fait indépendamment de la production de virus et prépare l’environnement à l’infection en attirant les cellules de Langerhans. Une fois que tout est en place, du virus est fabriqué et n’a plus qu’à emprunter le chemin déjà tout tracé ».

« Au-delà d’une meilleure compréhension de ces mécanismes, ces travaux ouvrent la voie à des approches préventives de l’infection. Nous avons débuté des essais dans ce sens et observé des résultats probants », conclut-elle.

Sources : topsante.com

Des études présentées au congrès suggèrent qu’une réduction du nombre de visites à la clinique permet aux individus d’accéder aux soins plus facilement et libère l’emploi du temps du personnel médical.

Les recherches ont étudié la prescription de plusieurs mois de traitement antirétroviral: Les patients recevaient en une seule fois suffisamment de médicaments pour durer plusieurs mois au lieu d’une ordonnance renouvelée tous les mois. Cependant, la recherche a également montré qu’une réduction de la fréquence des collectes de médicaments ne convenait pas à tous les patients, et qu’une mise au point était nécessaire pour que le service fonctionne sans problème.

Au Malawi, les patients avaient droit à une ordonnance pour plusieurs mois s’ils suivaient un traitement antirétroviral depuis au moins 6 mois, si leur charge virale était inférieure à 1000 copies/ml et s’ils observaient correctement leur traitement. Cependant, une enquête auprès des établissements de santé a constaté que 40% des patients considérés comme non éligibles recevaient malgré tout des médicaments pour plusieurs mois. Plus de 75% des patients non éligibles transférés vers le modèle de médicaments pour plusieurs mois avaient une charge virale supérieure à 1000 copies/ml et 39% ne prenaient pas le traitement antirétroviral depuis suffisamment longtemps pour être éligibles. Le manque de connaissances des systèmes était la raison principale pour laquelle les patients non éligibles recevaient ce type de prise en charge ou la raison pour laquelle les patients éligibles n’étaient pas transférés vers les prescriptions de plusieurs mois.

D’autres recherches ont exploré les prescriptions pour une durée de plusieurs mois chez les jeunes patients. Les chercheurs ont présenté les données sur 15 000 enfants et jeunes dans 6 pays d’Afrique. Les patients qui sont passés au modèle de prescription pour plusieurs mois venaient à la clinique tous les 60 jours, par rapport à tous les 39 jours pour les patients recevant une prise en charge de norme. Les résultats étaient positifs parmi les personnes qui sont passées aux prescriptions pour plusieurs mois.

Une autre méthode pour réduire le nombre de visites aux cliniques est d’aller chercher ses médicaments dans les clubs communautaires d’adhésion. Cependant, les patients qui ont continué d’aller à leur clinique pour aller chercher leurs médicaments étaient plus susceptibles de rester dans les filières de soins et d’avoir une charge virale indétectable que les personnes qui utilisaient les clubs d’adhésion.

Sources : aidsmap.com

Comme beaucoup de grandes découvertes, la protéine PD-1 (Programmed-death 1) a été découverte par hasard par des équipes japonaises en 1992 et ses fonctionnalités ont été décrites dans la décennie qui a suivi: il s’agit d’un régulateur «négatif» de la réponse immune, qui permet de freiner de façon efficace la réponse immune lorsqu’elle fonctionne à grande vitesse… Cela explique que le blocage de PD-1 dans un cadre thérapeutique est à risque d’induire des maladies auto-immunes.

Dans le domaine du cancer, les essais pour renfoncer l’accélérateur ont été réalisés sans succès, raison pour lesquelles on s’est orienté vers la désactivation des freins comme PD-1… Le concept de ralentissement de la progression tumorale par blocage de PD-1 a été mis en œuvre dans les modèles animaux au début des années 2000, et les premiers essais chez l’Homme débuté en 2006 chez des patients en phase terminale de cancers incurables. (Topalian et al. NEJM 2012). Le plus imprévu dans ces études est que les patients répondeurs avaient une réponse très prolongée après la dernière injection, ce qui est très inhabituel dans le traitement des cancers. Dans le mélanome, les effets positifs du nivulomab se prolongent également bien après la dernière administration (Wolchock et al. NEJM 2013). Dans le cancer du côlon, les tumeurs ayant le plus de mutations et les mécanismes de réparation le plus défectueux sont les plus sensibles à l’effet anti-tumoral des anti- PD1 .

Les anti-PD1 sont-ils applicables aux maladies infectieuses? Dès 2003, des expériences sur l’adénovirus ont été menées (Iwai et al. J Exp Med 2003) montrant une amélioration de la réponse antivirale. Chez les macaques, (Velu et al. Nature 2009), les anti-PD1 limitent la multiplication de SIV, et des souris humanisées sensibles au VIH (Seung et al. Plos One 2013) peuvent être traitées efficacement avec des anticorps anti-PD-1.

Les avantages des anticorps anti-PD1 sur le traitement antirétroviraux sont théoriquement l une utilisation sur une période limitée et des effets sur le long terme. Le coût pourrait être nettement plus faible qu’un traitement antirétroviral à vie, même si les Ac monoclonaux anti-PD-1 sont onéreux. La recherche doit avancer dans le domaine des marqueurs substitutifs de l’efficacité de ces traitements. Le blocage de PD-1 entraine une activation mitochondriale dans les tumeurs sensibles, qui peut être mesurée, et c’est donc un parqueur intéressant à développer pour pouvoir prédire l’efficacité du traitement. (Chamoto et al. PNAS 2017). Les Ac anti-PD-1 pourraient être la pénicilline des cancers : la pénicilline ne traitait pas toutes les maladies infectieuses, mais elle a ouvert la porte à une multitudes d’agents qui ont révolutionné le traitement des infections…

Sources : vih.org

Comprendre les mécanismes impliqués dans le contrôle viral et la maîtrise de l’infection par le VIH chez les patients appelés « contrôleurs » reste un enjeu majeur de la recherche sur le VIH, promesse de possibles nouvelles stratégies thérapeutiques. Deux études menées par l’équipe du Dr Asier Sáez-Cirión (Institut Pasteur) et ses collègues du CEA, des universités Paris Descartes, Paris sud et Paul Sabatier Toulouse, de l’Inserm et de l’AP-HP permettent de mettre en lumière les particularités des lymphocytes T CD8+ ainsi que les facteurs pouvant optimiser leurs fonctionnalités chez les individus contrôlant l’infection. Ces travaux sont soutenus par l’ANRS, la fondation MSDAVENIR, la Commission Européenne et Sidaction. Ces résultats sont présentés le 25 juillet lors de la 9ème conférence sur le VIH/Sida (IAS 2017) organisée par l’International Aids Society et l’ANRS, qui se déroule du 23 au 26 juillet 2017, à Paris.

Le terme « contrôleur » désigne des patients infectés par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) qui ont naturellement la capacité de maîtriser l’infection sans traitement. Chez ces rares individus, la charge virale est contrôlée par le système immunitaire et reste en dessous du seuil de détection. Les mécanismes précis mis en jeu dans la réponse à l’infection restent actuellement une énigme. Cependant, le rôle joué par les lymphocytes T CD8+ (LTCD8+) semble majeur dans la mise en place de ce contrôle.

L’étude ANRS SIC a été conduite par les équipes des Dr. Asier Sáez-Cirión (Institut Pasteur) et Bruno Vaslin (CEA) et leurs collègues des Universités Paris Descartes et Paul Sabatier Toulouse, de l’Ap-HP et de l’Inserm avec le soutien de l’ANRS et de la fondation MSDAVENIR. Les chercheurs ont reproduit le phénomène d’individus « contrôleurs » chez des macaques infectés par le virus de l’immunodéficience simienne (SIV) pour décrypter les mécanismes sous-tendant le contrôle viral naturel. Trois groupes de macaques ont été comparés :

  • deux groupes « contrôleurs », certains animaux recevant une dose virale faible de SIV, les autres possédant des caractéristiques génétiques favorables (Complexe Majeur d’Histocompatibilité)
  • un troisième groupe « témoins » dont les individus ne possédaient pas les caractéristiques génétiques favorables et qui ont reçu une forte dose de SIV.

Tous les animaux ont développé une réponse CD8+ contre le SIV dans les jours qui ont suivi l’infection. Cette réponse était dans un premier temps peu efficace, puis, chez les contrôleurs les cellules CD8+ ont acquis au fil des mois une capacité optimale à éliminer les cellules CD4+ infectées. L’acquisition de cette capacité a coïncidé avec le contrôle du virus dans tout l’organisme. Les chercheurs ont par ailleurs observé une quantité moins importante de cellules infectées dans les ganglions des individus contrôleurs 15 jours après l’infection. Ainsi, chez les individus non contrôleurs, le fait qu’il y ait une forte quantité de virus dans les ganglions semble entraver la maturation des LT CD8+. Selon le Dr Asier Sáez-Cirión, « ces résultats nous montrent que le développement d’une réponse CD8+ efficace contre le virus nécessite un processus de maturation de plusieurs semaines qui n’a lieu que chez quelques sujets. Ceci semble dépendre de la préservation précoce de l’environnement des ganglions où se déroule cette maturation. De plus, le développement d’une réponse efficace ne semble pas dépendant des caractéristiques génétiques des individus infectés, ce qui laisse entrevoir la possibilité de l’induire dans la population générale. »

Dans une deuxième étude menée par l’équipe du Dr. Asier Sáez-Cirión et ses collègues de l’Inserm, de l’université Paris Sud et de l’AP-HP avec le soutien de l’ANRS, de l’Union Européenne et du Sidaction dans le cadre de la cohorte ANRS CO21 CODEX, les chercheurs ont décrypté les caractéristiques des LT CD8+ mémoires spécifiques du VIH associés au contrôle de l’infection. En analysant individuellement le profil d’expression génique de plus d’un millier de ces cellules, les chercheurs ont pu confirmer des différences intrinsèques entre les cellules d’individus contrôleurs et non-contrôleurs. Alors que les cellules des patients non-contrôleurs sont programmées pour se multiplier et utilisent le glucose comme source d’énergie rapide, les cellules de patients contrôleurs sont programmées pour survivre, produire rapidement des molécules antivirales et sont capables de mobiliser plusieurs sources d’énergie. Ces caractéristiques les rendent plus adaptables et efficaces, en particulier dans les sites de multiplication virale. « Ces résultats nous montrent que la réponse CD8+ des individus contrôleurs est due à une programmation différente de leurs Lymphocytes T CD8+ mémoires spécifique du VIH » explique le Dr Asier Sáez-Cirión « Cela nous donne des pistes précieuses sur le programme cellulaire qu’il faudrait induire à travers des vaccins ou immuno thérapies afin de reproduire cette réponse chez d’autres sujets. »

Ces travaux sont présentés le 25 juillet lors de la 9ème conférence sur le VIH/Sida (IAS 2017) organisée par l’International Aids Society et l’ANRS, qui se déroule du 23 au 26 juillet 2017, à Paris.

Sources : anrs.fr