Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source: lequotidiendumedecin.fr

Le médicament Juluca, une association fixe de dolutégravir et de rilpivirine commercialisée par ViiV Healthcare, vient d’obtenir une autorisation de mise sur le marché par l’agence fédérale américaine du médicament (FDA). Il s’agit de la première bithérapie destinée à un traitement d’entretien de patients infectés par le VIH et dont l’infection est contrôlée depuis 6 mois par une trithérapie.

Le dolutégravir et la rilpivirine disposaient déjà séparément d’une autorisation de mise sur le marché. La sécurité et l’efficacité de leur association fixe ont été évaluées dans les essais SWORD 1 et 2. Le résultat était une non-infériorité du passage à une bithérapie en termes d’efficacité et d’effets secondaires. La FDA précise que Juluca ne doit pas être associé à d’autres antirétroviraux, à cause d’un risque d’interaction médicamenteuse.

La diminution du nombre d’antirétroviraux figure dans les recommandations de prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH. Les dernières mises à jours, publiées en juillet dernier, indiquent à ce titre qu’au vu des résultats des essais SWORD, le remplacement d’une trithérapie par l’association dolutégravir + rilpivirine peut être envisagé chez des patients n’ayant jamais eu d’échec virologique antérieur et à qui l’on souhaite proposer un traitement sans inhibiteurs nucléosidiques ni inhibiteur de protéase boosté par le ritonavir.

ViiV Healthcare a également déposé un dossier de demande d’AMM auprès de l’agence européenne du médicament (EMA), en cours d’instruction.

Source: ansm.sante.fr

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a été informée par le laboratoire Sandoz d’une rupture de stock de la spécialité Benzathine benzylpénicilline Sandoz 2,4 MUI, poudre et solvant pour suspension injectable (voie intramusculaire) à compter du début du mois de décembre 2017 et ce pour une durée d’au moins 6 mois.

Un risque de rupture de stock est également attendu pour la spécialité Benzathine benzylpénicilline Sandoz 1,2 MUI. En attendant de nouveaux approvisionnements, les spécialités Benzathine benzylpénicilline Sandoz vont  de façon transitoire être uniquement dispensées dans les hôpitaux et mises à disposition dans les CeGIDD. Il est nécessaire de réserver la prescription de Benzathine benzylpénicilline aux seules situations cliniques pour lesquelles la possibilité d’utiliser des alternatives thérapeutiques ne serait pas adaptée aux patients.

Rappel du contexte
Le laboratoire Sandoz commercialise depuis avril 2016 deux spécialités à base de benzathine benzylpénicilline : Benzathine benzylpénicilline Sandoz 1,2 MUI et Benzathine benzylpénicilline Sandoz 2,4 MUI, poudre et solvant pour suspension injectable (IM). Ce médicament est un antibiotique de la famille des bêta-lactamines, du groupe des pénicillines (pénicilline à action retard). Il s’agit d’un antibiotique de référence dans le traitement de la syphilis et dans la prévention des rechutes du rhumatisme articulaire aigu. Il est également utilisé dans la prophylaxie de l’érysipèle récidivant.

En raison de problèmes de production, le laboratoire Sandoz a déclaré une rupture de stock pour la spécialité Benzathine benzylpénicilline 2,4 MUI à compter de début décembre 2017. Cette situation de rupture de stock impacte également d’autres pays de l’Union européenne dans la mesure où la production du laboratoire Sandoz concerne de nombreux marchés à l’international. Les problèmes de production concernent aussi le dosage à 1,2 MUI. Cependant, les stocks pour ce dosage sont plus importants et permettront de pallier, dans une certaine mesure et de manière provisoire, l’absence du dosage à 2,4 MUI.

Il n’est pas attendu de réapprovisionnement pour les spécialités Benzathine benzylpénicilline Sandoz 1,2 et 2,4 MUI avant 6 mois. Il n’existe pas aujourd’hui d’autres spécialités à base de benzathine benzylpénicilline disponibles en France.

Contingentement
Compte tenu de la situation actuelle, et afin de répondre au mieux aux demandes sur l’ensemble du territoire national (métropole et DROM-COM) en attendant de nouveaux approvisionnements, les spécialités Benzathine benzylpénicilline Sandoz vont de façon transitoire être uniquement mises à disposition dans les pharmacies à usage intérieur des établissements de santé (hôpitaux et cliniques) qui pourront les rétrocéder aux patients ambulatoires et  dans les CeGIDD1 . Ces spécialités ne seront donc plus disponibles dans les officines de ville.

Conduite à tenir pour les professionnels de santé

  • Réserver la prescription des spécialités Benzathine benzylpénicilline Sandoz aux seules situations cliniques pour lesquelles la possibilité d’utiliser des alternatives thérapeutiques ne serait pas adaptée aux patients, en privilégiant le traitement de la syphilis. Le recours à la pénicilline V représente une alternative dans la prophylaxie des rechutes du rhumatisme articulaire aigu et la prophylaxie de l’érysipèle récidivant.
  • En cas de doute dans la prise en charge thérapeutique d’un patient chez qui le diagnostic de syphilis serait évoqué, orienter ce dernier si possible vers un médecin expérimenté du domaine, notamment un spécialiste infectiologue ou dermatologue.
  • Respecter les schémas posologiques validés dans les différentes indications thérapeutiques de ce médicament. S’agissant de la syphilis primaire, secondaire ou latente précoce (contamination datant de moins de 1 an, de manière certaine), le traitement est d’une dose unique de 2,4 MUI.

Recherches d’autres spécialités similaires à l’international
L’ANSM poursuit ses investigations afin de pallier l’indisponibilité de ces spécialités, notamment par la recherche de voies d’importation d’autres spécialités similaires.
Des mesures complémentaires pourraient être prises en fonction de l’évolution de la situation.

Source: univadis.fr

Réduire l’infection chronique par le VHC chez les usagers de drogues ne sera possible qu’en basculant largement les patients vers l’abandon des anciens traitements et la prescription élargie des nouveaux antiviraux d’action directe (AAD).

Mais si l’élargissement de cet accès au traitement est une étape indispensable, il ne sera pas suffisant pour maîtriser la propagation du virus à l’échelle d’une population : selon une étude parue dans le Journal of Hepatology et modélisant l’évolution de la prévalence de l’hépatite C chronique dans différents sites européens, basculer vers les AAD, sans en augmenter leur fréquence de prescription parmi cette population, offrira moins de 5% de réduction de la prévalence à l’horizon 2026 (3-4% en France).

Dans cette étude, le recours aux traitements de substitution et aux programmes de réduction des risques (matériel d’injection) améliorerait clairement la dynamique : selon les chiffres initiaux avancés par les différents sites participants, augmenter de 80% leur utilisation permetrait de réduire la prévalence de 20 à plus de 50%, voire même 75% dans certains pays (République tchèque, Slovénie notamment, dans lesquels leur diffusion est initialement faible). En France, le chiffre serait intermédiaire, aux environs de 30%. Le bénéfice de ces deux approches préventive apparaissait différent selon leur diffusion actuelle dans les pratiques.

De fortes disparités géographiques, la France bonne élève

Enfin, les chercheurs ont évalué l’efficacité à 10 ans du doublement du nombre de patients traités par AAD : pour les pays à prévalence initiale élevée (>55%) et taux de traitement annuel faible (<1% des infections chroniques), cette attitude n’apporterait qu’une amélioration à la marge sur les chiffres de prévalence en 2026 (inférieure à 5%, comme en Suède ou en Finlande). En France, en revanche, où la prévalence chronique du VHC est plus faible (47,3%) et le taux de traitement annuel déjà élevé parmi cette population (4,5%), le doublement des traitements par AAD résulterait en une diminution de la prévalence chronique de 36,4%. Enfin, augmenter le taux de traitement des usagers de drogues infectés à 50 pour 1.000, en association à la réduction des risques et les traitements de substitution réduirait la prévalence d’environ 47%, jusqu’à un chiffre d’environ 25% en France, où le taux de traitement prescrits est déjà élevé dans cette population. Cette attitude se traduirait par des baisses de la prévalence bien plus larges, de l’ordre de 70%, dans d’autres pays où l’accès au traitement est moins large.

Ce travail est le fruit d’une l’équipe internationale qui a développé un modèle mathématique intégrant les spécificités de la population d’usagers de drogues de chacun des 11 sites participants : prévalence de l’usage de drogue, prévalence et incidence de l’infection par le VHC et de sa chronicisation, proportion d’usagers de drogues traités par les anciens traitements et par les nouveaux antiviraux d’action directe, taux de guérison, risque de réinfection… Un modèle qui pouvait présenter quelques limites : incertitudes statistiques, données initiales parfois incertaines … Néanmoins, il prenait en compte l’ensemble du processus d’infection, de chronicisation, de guérison et de réinfection potentielle et se rapprochait, de fait, de l’histoire naturelle de l’infection. Ce travail, qui permet d’asseoir l’idée du traitement comme outil de prévention, insiste aussi sur l’importance des autres piliers de la prévention et sur la nécessité de disposer d’outils de surveillance efficaces et, finalement, peu coûteux au regard du coût des traitements proprement dits.

Le test HPV fera-t-il son entrée dans le dépistage primaire du cancer du col de l’utérus en France ? Réponse fin 2018, estime la Haute Autorité de santé (HAS) dans une feuille de route publiée sur son site.

Ce travail s’inscrit dans le cadre de la mise en place du programme de dépistage organisé (DO) du cancer du col de l’utérus fin 2017. À la demande de la Direction générale de la santé (DGS), l’agence sanitaire se voit en charge d’évaluer la place du test HPV (incluant les autoprélèvements) dans une stratégie de dépistage primaire. L’avis comportera également un volet sur le recours potentiel au double marquage immuno-histochimique p16/Ki67.

Un dépistage qui manque de souffle

Cet avis vient actualiser les recommandations de dépistage de 2004 émises en 2004 par l’ANAES, maintenant HAS. Aujourd’hui, il est recommandé en France de réaliser une cytologie par frottis cervico-utérin (FCU) chez les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans, au rythme d’un FCU tous les 3 ans, après deux examens consécutifs normaux à 1 an d’intervalle.
Le cancer du col de l’utérus touche encore environ 3 000 femmes par an et trois quarts des cas sont diagnostiqués chez des femmes âgées de 25 à 64 ans. C’est la 11e cause de mortalité chez la femme en France. La baisse de l’incidence de ce cancer ralentit depuis les années 2000. La France peut mieux faire et se situe en 9e place pour le taux d’incidence le plus faible, derrière la Finlande, l’Italie et le Royaume-Uni.

Un préalable, la mise en place du DO

Après avis favorables de Santé Publique France et de l’INCa, la généralisation du DO est attendue fin 2017. Sa mise en œuvre inclut un système d’invitations/relances, un suivi de l’ensemble des femmes dépistées positives par les structures de gestion du DO, un recours à l’examen cytologique en dépistage primaire, incluant le cas échéant des modalités supplémentaires (par exemple les autoprélèvements avec test HPV).
Les autorités sanitaires ont décidé de temporiser volontairement l’introduction éventuelle du test HPV par rapport à la mise en place du DO. Les raisons évoquées sont nombreuses, la principale étant la nécessité d’un DO effectif avant de passer au test HPV. L’INCa avait conclu à l’efficience du test HPV en dépistage primaire tous les 5 à 10 ans chez les femmes de plus de 35 ans.

Source: lequotidiendumedecin.fr

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu un avis sur les violences de genre et les droits sexuels et reproductifs dans les territoires ultramarins. Elle pointait déjà les inégalités d’accès aux soins en Outre-mer il y a environ un mois et souligne maintenant les risques que courent plus particulièrement les femmes, ainsi que les personnes LGBT.

Grossesses précoces et non désirées, infections sexuellement transmissibles, violences sexuelles et viols, recours insuffisant à la contraception… la CNCDH pointe des « dispositifs de prévention et des soins insuffisants », liés à l’isolement géographique, et au manque de moyens humains et matériels.
« Dans les départements et collectivités ultramarins, les femmes sont les premières victimes de la pauvreté, le taux de grossesse précoce est plus élevé qu’en métropole et les conditions d’organisation du système de santé les exposent à des difficultés spécifiques », indique l’avis de la CNCDH, qui souligne aussi qu’un « niveau de violence contre les femmes est globalement plus élevé outre-mer qu’en métropole » et que « les violences de genre frappent également les personnes LGBT, surexposées à des risques de discriminations et d’atteintes à leur intégrité physique en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. »

Des variations selon les territoires

La CNCDH donne différents chiffres de ces inégalités avec la métropole. Elle cite ainsi « des taux particulièrement élevés en Guyane, 27 %, et à la Réunion, 23 %, pour 4 % en métropole ». Concernant les IVG, « les statistiques l’établissent à 33,9 pour 1000 femmes en Guadeloupe, 27, 8 en Martinique, 30 en Guyane, 28,4 à Mayotte, 20,5 à la Réunion, tandis qu’il est de 17,1 en Île de France ».
« En ce qui concerne la contamination au VIH, alors que la Réunion et la Polynésie semblent moins touchées que la France métropolitaine, la prévalence est au contraire bien supérieure en Guyane et aux Antilles » et « si la mortalité liée au VIH est similaire en Guadeloupe, Martinique et certaines régions particulièrement touchées de l’hexagone (Île-de-France, PACA), en revanche la Guyane se distingue par un taux de mortalité 10 fois supérieur à la moyenne nationale. » Ce à quoi s’ajoute une plus forte stigmatisation des personnes séropositives, et une situation économique particulièrement précaire de ces dernières.
Les auteurs de l’avis soulignent aussi les discriminations à l’égard des femmes et des personnes LGBT, et le poids de l’homophobie « peut empêcher les personnes de vivre leur sexualité au grand jour », ce qui rend difficiles les actions de prévention, et expose à des violences.

27 recommandations pour améliorer l’effectivité des droits

Face à ces défis, la CNCDH propose 27 recommandations pour garantir les droits sexuels et reproductifs des femmes et des personnes LGBT. Elle suggère ainsi de décliner les plans nationaux aux territoires ultramarins après avoir mieux dressé l’état des lieux, d’insister sur la prévention en milieu scolaire (sur le sexisme, les LGBTphobies, la contraception…), d’encourager l’approche communautaire et la formation des professionnels locaux, et de mieux accompagner les victimes de violences de genre.

Source: centre-presse.fr

Les personnes de plus de 50 ans représentent une part croissante des patients séropositifs en Europe, avec une nouvelle infection par le virus du sida diagnostiquée sur six les concernant en 2015.

En Europe, un sixième des nouvelles contaminations par le Sida (VIH) concerne des personnes âgées de plus de 50 ans. C’est une étude réalisée en 2015 qui le dit.

De surcroît, les personnes infectées sont plus susceptibles à cet âge-là que des personnes plus jeunes (15-49 ans) d’être diagnostiquées aux stades avancés de l’infection, dont le sida avéré, et d’avoir contracté le virus lors de rapports hétérosexuels.
Entre 2004 et 2015, le taux de diagnostic dans cette population vieillissante a augmenté dans seize pays européens, tout en restant stable ou en baisse dans quinze autres, d’après l’étude, publiée dans la revue médicale The Lancet.
Au sein de cette population, les taux d’infection par le VIH ont diminué dans un pays, au Portugal et augmenté dans seize autres (Belgique, Bulgarie, République tchèque, Estonie, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Norvège, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Royaume-Uni) durant cette période.
Dans l’ensemble, le taux des infections nouvellement signalées parmi les gens de 50 ans ou plus dans trente et un pays – l’Union européenne avec l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège – a augmenté de plus de 200% chaque année pendant cette période, passant de 2,1 à 2,6 personnes pour 100.000. Les nouveaux cas parmi les jeunes, entre-temps, sont restés stables, en moyenne à environ 11,4 patients supplémentaires pour 100.000 des 15-49 ans chaque année de 2004 à 2015.

« Programmes ciblés sur les personnes âgées »

« Nos résultats illustrent un besoin évident de fournir des programmes complets de prévention du VIH ciblés sur les personnes âgées en Europe », estime l’auteur principal de l’étude, Lara Tavoschi, chercheure au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé en Suède.
Outre les préservatifs, il s’agit de rendre plus accessibles les tests diagnostics (auto-tests) inclus pour améliorer le diagnostic précoce et le début rapide du traitement, explique-t-elle.
Selon l’OMS, entre 2000 et 2016, le nombre de nouvelles infections a chuté de 39% et celui des décès liés au VIH a baissé d’un tiers, avec 13,1 millions de vies sauvées grâce au « TAR » (traitement antirétroviral). Mais le nombre de personnes vivant avec le VIH, qui relèvent d’un traitement à vie, continue de croître.
Quelque 36,7 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, selon le dernier décompte de l’Onusida (le programme de coordination de l’Onu contre le sida) pour l’année 2016.
En 2013, l’Onusida estimait que 4,2 millions de personnes âgées de 50 ans et plus vivaient avec le VIH dans le monde entier.
Une prise en charge très précoce permet globalement de contrôler l’infection et de réduire fortement les risques de contamination.

Source: unwomen.org

En Ukraine, 35 % des femmes vivant avec le VIH connaissent la violence depuis l’âge de 15 ans. De nombreuses femmes ne peuvent dire avec certitude si elles ont vécu la violence, car celle-ci a été normalisée du fait qu’elles ont été les victimes et les témoins d’actes de violence sexuelle d’une génération à l’autre.

Mais dans le cas des femmes vivant avec le VIH, le manque de sensibilisation, de refuges et de services de soutien présente des problèmes supplémentaires. Fort heureusement, la création de groupes de soutien entre pairs et le Forum national des femmes sur le VIH, soutenu par ONU Femmes, ont permis à des femmes séropositives qui ont survécu à la violence de prendre conscience des possibilités qui s’offrent à elles et d’envisager un nouveau départ.

Hanna Lilina (photo de couverture) a appris son statut sérologique VIH au cours d’une visite d’examen prénatal. En Ukraine, près de la moitié des femmes en âge de procréer qui vivent avec le VIH apprennent leur état pendant ou à cause de leur grossesse.

“Je ne savais pas reconnaître la violence. L’ayant vécue depuis mon enfance, il ne me venait même pas à l’idée de m’y opposer.”
En Ukraine, 35 % des femmes vivant avec le VIH connaissent la violence depuis l’âge de 15 ans (contre 19 pour cent pour les femmes qui ne sont pas séropositives), selon une étude menée en 2016 par l’organisation locale « Positive Women » (Femmes positives), avec l’appui d’ONU Femmes. Tout comme Mme Lilina, près d’un quart des mille femmes interrogées à ce sujet ne pouvaient pas affirmer avec certitude si elles avaient connu la violence dans leur vie, bien que les expériences qu’elles ont relatées aient indéniablement été violentes.

À Kiev, la capitale de l’Ukraine, où elle a repris sa vie, Mme Lilina s’est intégrée à « Kyyanka+ », un groupe de soutien entre pairs pour les femmes vivant avec le VIH. Au sein de ce groupe, qui propose des formations éducatives et de sensibilisation, les femmes apprennent comment fonctionnent les antirétroviraux, à faire face au diagnostic et à vivre avec leur statut sérologique VIH, et découvrent les meilleurs moyens d’en informer leur entourage.

« Nous suivons la situation afin que notre assistance n’ait pas pour seul effet d’améliorer la santé des femmes dont nous nous occupons, mais également pour qu’elle améliore leur qualité de vie », déclare Anna Aryabinska, mentore du groupe de soutien entre pairs, qui vit également avec le VIH. Avant d’adhérer au groupe, son attitude était empreinte de scepticisme, ce qui est fréquent parmi les femmes vivant avec le VIH en raison de la stigmatisation et de l’isolation dont elles sont souvent victimes et qu’elles intériorisent.

Le groupe de soutien est parvenu à aider des membres à se sortir de situations abusives, mais le processus est souvent long. Il arrive qu’une membre du groupe ayant préféré garder le secret sur son statut sérologique VIH craigne de quitter un compagnon abusif de peur que celui-ci ne divulgue son état, cette divulgation représentant fréquemment un moyen de chantage pour que la femme ne le quitte pas. « Il est plus difficile de travailler avec des femmes qui continuent de vivre des situations de violence. C’est un cercle vicieux dans lequel l’énergie positive que nous apportons à une femme sera perdue si celle-ci continue de vivre avec un homme abusif, car dès qu’elle rentre chez elle, elle subira des abus psychologiques et physiques », explique Mme Aryabinska.

Lire la suite sur unwomen.org

Source: destinationsanté.com

Eliminer l’hépatite C d’ici 2030 ? C’est un objectif réalisable à en croire les spécialistes. A l’occasion de la semaine européenne de dépistage du VIH et de l’hépatite qui a lieu du 17 au 24 novembre, le Dr Denis Ouzan, hépato-gastro-entérologue à Saint-Laurent du Var (06) fait le point sur les défis que la France doit relever pour parvenir à cette élimination.

Avec 170 millions de personnes touchées par le VHC dans le monde et un potentiel évolutif de l’infection vers une maladie sévère du foie (cirrhose, cancer du foie), l’hépatite C chronique est un enjeu de santé publique majeur. Selon les derniers chiffres disponibles en France datant de 2011, un total de 344 500 personnes étaient infectées.

Rappelons que l’hépatite C se transmet par contact avec le sang d’une personne contaminée :

  • réception d’une transfusion sanguine, de produits sanguins ou d’un greffon contaminés ;
  • injections réalisées avec des seringues contaminées ou blessures par piqûre d’aiguille en milieu de soins ;
  • utilisation de drogues injectables ;
  • naissance chez une mère infectée par l’hépatite C.

Caractérisée par une évolution lente, cette affection peut dans certains cas rester silencieuse pendant des années. Mais en l’absence de traitement, les patients sont exposés à un risque de complications, avec notamment une progression de la fibrose hépatique vers une cirrhose, voire un carcinome hépatocellulaire (cancer du foie). Cependant en matière de prise en charge du VHC, la donne a radicalement changé.

« L’avènement des antiviraux d’action directe a complétement révolutionné la prise en charge », explique le Dr Ouzan. « Grâce à des traitements à la fois efficaces, courts, simples et bien tolérés, nous pouvons guérir l’hépatite C chronique ». En effet certains traitements peuvent désormais être pris pendant seulement 8 semaines. « Et aujourd’hui, grâce au traitement universel, tous les patients présentant une infection par le VHC, quel que soit l’état d’avancement de la maladie, peuvent être pris en charge».

Aller chercher tous les patients

Cette révolution permet certes de guérir l’hépatite C chronique. Cependant d’autres défis sont à relever. L’un d’eux consiste à renforcer les actions de dépistage, notamment auprès des patients à risque de contamination. « Le dépistage des populations à risque comme les usagers de drogue, les détenus et les migrants est déterminant », explique le Dr Ouzan. « Il est également essentiel de faire connaître la recommandation suivante : faites-vous dépister au moins une fois dans votre vie contre le VIH, le VHC et le virus de l’hépatite B. » Ce dépistage universel constitue la pierre angulaire d’une éventuelle éradication. Selon les estimations, la France compterait environ 70 000 personnes qui ne connaissent pas leur statut sérologique.

Par ailleurs, le Dr Ouzan insiste sur un autre défi ! « Nous devons aller chercher les patients dépistés il y a plusieurs années et dont la maladie à l’époque ne présentait pas de caractère de gravité mais qui sont toujours porteurs du VHC. Pour éradiquer, nous devons traiter tous les patients pour interrompre la transmission du virus ».

Pour plus d’informations sur les hépatites, rendez-vous sur le site de SOS Hépatites à l’adresse : www.soshepatites.org.

Source : jim.fr

La gonorrhée est l’une des maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH). Sa prévalence et son incidence ont augmenté de manière substantielle au cours des dernières années. Cette évolution fait craindre l’apparition de souches de Neisseria gonorrhoeae de plus en plus résistantes à l’antibiothérapie.

Une étude randomisée récente a démontré qu’une dose unique d’antibactériens sous la forme d’un bain de bouche avait un effet inhibiteur sur l’apparition d’une gonorrhée oropharyngée. Ce résultat a conduit EPF Chow et coll. à entreprendre le premier essai contrôlé visant à évaluer l’effet d’une telle stratégie utilisée quotidiennement sur le risque de survenue d’une gonorrhée oropharyngée.

Mise en place d’un essai multicentrique

L’étude dite OMEGA (Oral Mouthwash use to Eradicate Gonorrhoe A) est un essai multicentrique contrôlé mené à double insu. Il va impliquer à la fois des dispensaires spécialisés et des centres de soins primaires très actifs, tous situés à Melbourne ou à Sidney, en Australie. L’objectif est de recruter 504 HARSAH fréquentant les établissements précédents. Les participants seront répartis par tirage au sort dans deux groupes, respectivement A et B, selon la composition du bain de bouche (BB) qui sera utilisé quotidiennement pendant 12 semaines. Le BBA aura un effet inhibiteur sur la croissance de N. gonorrhoeae in vitro, alors que le BBB sera sans effet. Les participants devront apprendre à se rincer la bouche et à se gargariser avec le BB pendant 60 secondes tous les jours. Le critère d’évaluation principal est la proportion de sujets chez lesquels le germe restera détectable au niveau de l’oropharynx par amplification de l’ADN au terme de 12 semaines de ce traitement.

Les résultats de cet essai peuvent déboucher sur une nouvelle stratégie thérapeutique capable de réduire la prévalence et la transmission des gonorrhées, sans recourir à l’antibiothérapie qui peut favoriser l’apparition de résistances. Si ce traitement se révèle efficace, le recours au BB à grande échelle devrait permettre de diminuer la prévalence des gonorrhées oropharyngées qui jouent un rôle décisif dans l’émergence de gonocoques résistants aux antibiotiques du fait des échanges d’ADN entre ces derniers et les bactéries buccales commensales. In fine, il est permis d’anticiper une interruption de la transmission croissante de N. gonorrhoeae au sein des réseaux sexuels très denses de la population HARSAH.

Rédigé par Dr Philippe Tellier

Source: seronet.info

Le 18e congrès de la SFLS (Société française de lutte contre le sida) a traité de nombreux sujets lors des plénières comme des différentes sessions parallèles proposées les 19 et 20 octobre derniers. Militante à AIDES, Jana Morales a participé à ce congrès et fait le point sur les sessions auxquelles elle a participé.

 

Le quatrième 90 %, bien vivre avec le VIH

Pour améliorer le dépistage, ce premier 90 % qui nous hante et que nous n’arrivons pas à atteindre — ces personnes qui sont séropositives mais ne le savent pas —, il faut travailler sur le quatrième 90 %, la qualité de vie de personnes vivant avec le VIH, selon Eric Cua, infectiologue du CHU de Nice. Comment arriver à toucher cette épidémie cachée ? Pour avoir envie de se faire dépister, il faut faire reculer la stigmatisation et la discrimination qui pèsent sur les personnes séropositives à tel point que la dicibilité reste compliquée. Comment on le dit et avec quelle aide ?

Selon Eve Plenel, coordinatrice à la Mairie de Paris du plan « Vers Paris sans sida » (« et sans les putes », selon Thierry Schaffauser du Strass, cela dit en passant), il y a encore des infectiologues qui ne promeuvent pas le Tasp auprès des personnes vivant avec le VIH, alors que les personnes concernées de la « vieille » génération ne se sont pas habituées. Il faudrait trouver la bonne formule… des messages clairs, sans ambiguïté, positifs, tel que U=U, indétectable=intransmissible. Il y a du travail à faire pour passer le message dans le grand public.

Selon l’enquête internationale Positive Perspectives de Finkielsztejn (laboratoire ViiV HealthCare) auprès de personnes vivant avec le VIH, 70 % de participants étaient des hommes qui ont de relations sexuelles avec des hommes, 77 % présentaient une co-morbidité avec une autre maladie, 46 % présentaient de l’anxiété et/ou dépression (on comprend bien les recommandations du rapport Morlat sur l’importance d’une prise en charge psychologique suffisante), 30 % avaient des troubles de sommeil. Un sur deux n’était pas satisfait avec sa vie sociale, un sur quatre avait peur de révéler son statut sérologique, un sur sept s’inquiétait des effets du traitement. De plus, 82 % disaient percevoir ou vivre des situations de stigmatisation, 61 % parlaient d’auto-stigmatisation, 53 % avaient vécu une stigmatisation sociale, 46 % une stigmatisation verbale. Je me dis que c’est énorme, même si je n’ai pas des chiffres pour comparer avec la population générale.

Comment faire pour réduire ce sentiment de stigmatisation ? Selon Eric Cua, cela passe par l’éducation du grand public et par une meilleure formation de professionnels de la santé (personnel para-médical, généralistes, infirmiers, dentistes, etc.), par une communication positive et une dédramatisation de la séropositivité, par l’éducation thérapeutique des personnes vivant avec le VIH, par l’information. Présent à la table ronde, Franck Barbier, militant à AIDES (secteur Nouvelles stratégies de santé) a, de son côté, mis l’accent sur l’importance du plaidoyer contre les lois discriminatoires.

Il ne faudra pas oublier la « vieille » génération de personnes séropositives, elle diminue, mais elles sont là, bientôt avec le statut de « personnes âgées ». Comment bien vieillir avec le VIH ? Beaucoup des questions se posent sur l’accueil en Ehpad ou la création de projets spécifiques pour exercer son droit à vivre dans la dignité.

« Mobilisme » de l’épidémie cachée

Dans son intervention sur les vulnérabilités et réponses urbaines au sida en Afrique de l’Ouest, Daouda Diouf, de l’association Enda Santé, du Sénégal, nous explique que dans son pays on est encore loin de la cascade 90-90-90. Pour nous donner une idée de l’épidémie dans cette région, il indique que les chiffres de la cascade sont : « 36-28-12 ».
Il nous présente un projet de cartographie de vulnérabilité au VIH, prenant en compte la mobilité des groupes où la prévalence est forte, la dimension spatio-temporelle et une approche territoriale locale. L’équipe qui a conduit ce travail était formée de dix personnes : personnes concernées, acteurs et actrices de l’offre de santé, sociologues et anthropologues. Ils se sont rendu compte que l’offre de la prévention et le dépistage et les populations vulnérables n’étaient pas aux mêmes endroits. Autrement dit, il y avait parfois un décalage voire une inadéquation entre les besoins et l’offre à certains endroits. Il fallait aller vers, au bon moment. Connaître les jours et les heures de forte affluence selon les endroits où les populations vulnérables au VIH  sont ou vivent, s’adapter à leurs pratiques.

Lire la suite sur seronet.info