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Un nouveau rapport publié par l’Onusida (fin avril) montre que la fin de l’épidémie de sida en Afrique est possible à condition d’assurer les investissements et de mettre en place des plans pour la durabilité à long terme. L’idée n’est pas nouvelle, mais se retrouve de nouveau mise en avant avec cette nouvelle initiative.

Le rapport n’a pas choisi la concision pour son titre : « Un tournant décisif pour l’Afrique : une opportunité historique d’en finir avec le sida comme menace de santé publique d’ici à 2030 et de lancer une nouvelle ère de durabilité », mais mais propose une stratégie assez simple. Il recommande de développer des plans de durabilité sur mesure pour chaque pays, afin de permettre la transition vers une appropriation nationale et un financement au rythme propre à chaque pays. Evidemment, expliqué comme cela, ça fait un peu jargon. Ce qu’il faut retenir, c’est que des progrès durables nécessitent un changement de politique, un accroissement des ressources humaines consacrées à la santé, une augmentation de l’efficacité et la lutte contre les inégalités systémiques et une augmentation réelle des financements. Ce rapport, le directeur exécutif de l’Onusida l’a récemment présenté aux ministres des Finances africains, à des partenaires multilatéraux et à d’autres hauts responsables lors d’une réunion sur l’optimisation des investissements et des partenariats pour en finir avec le sida en Afrique, organisée par le Département du trésor des Etats-Unis et le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (Pepfar).

Les progrès enregistrés en Afrique orientale et australe, la région du monde la plus touchée, suscitent l’optimisme à l’échelle mondiale, explique l’Onusida. Dans cette région, le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral a plus que doublé depuis 2010, atteignant près de 12,5 millions de personnes en juin 2017. En Afrique orientale et australe, les nouvelles infections à VIH ont baissé d’un tiers en seulement six ans, tandis que le nombre de décès dus au sida a chuté de 42 % sur la même période. « Nous obtenons un retour sur investissement remarquable dans les programmes contre le VIH : augmentation de l’espérance de vie, productivité économique accrue et baisse des frais de santé au fil du temps, puisque les gens restent en bonne santé », note d’ailleurs Michel Sidibé.

Le rapport montre qu’en adoptant les objectifs de la stratégie d’accélération de l’Onusida au lieu de s’en tenir au statu quo, plus de 15 millions de nouvelles infections à VIH peuvent être évitées et plus de cinq millions de vies sauvées. De plus cela permettra d’économiser 4,7 milliards de dollars de ressources financières consacrées au traitement en Afrique subsaharienne entre 2017 et 2030, dont 1,7 milliard de dollars pour l’Afrique orientale et australe et 3 milliards pour l’Afrique centrale et occidentale. Evidemment une stagnation voire une baisse des financements. « Nous avons pour perspective très réelle de pouvoir mettre un terme à l’épidémie, la contrôler efficacement ; nous savons ce qu’il faut faire. Mais cela nécessite davantage d’investissements d’une manière soutenue et parfaitement coordonnée », a prudemment rappelé Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial.

Ces besoins de financements, ils sont rappelés depuis des années, notamment dans des rapports alarmistes comme le rapport de Médecins sans frontières : « Le prix de l’oubli », publié en avril 2016. « Les 6,6 millions de personnes vivant avec le VIH dans la région de l’Afrique de l’ouest et du centre (AOC) représentent 17,9  % de toutes les personnes vivant avec le VIH dans le monde entier, 21 % des nouvelles infections globales et 45 % des  nouvelles infections chez les enfants. Plus d’un décès sur  quatre dans le monde lié au sida survient en AOC, alors que quatre enfants sur dix qui succombent à la maladie meurent dans la région. Si l’échec actuel des politiques et du financement international de la santé à lutter contre l’épidémie croissante dans cette région n’est pas abordé, les chances d’atteindre les nouveaux et ambitieux objectifs  90-90-90 sont très minces », expliquait le rapport. On le voit les enjeux de financement restent bien majeurs.

Source : Univadis.fr

Fin mars, le ministre de la santé et le premier ministre présentaient le Plan Prévention, premier axe de la Stratégie nationale de santé 2018–2022 et ses 25 mesures de promotion et de la santé et de prévention. L’éradication de l’hépatite C est désormais l’objectif officiel du gouvernement, à travers sa quinzième mesure : « Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025 ». Soit atteindre 90% de réduction de l’incidence et 65% de réduction de la mortalité qui y est liée d’ici sept ans.

Pour renforcer l’efficacité du dépistage et du traitement universel de l’hépatite C, et en attendant la possible prescription ouverte à tous les médecins , trois actions principales ont été définies dans cet objectif :
  • Renforcement du dépistage de proximité (via les associations et le médico-social) par test rapide d’orientation diagnostique (TROD) dans une approche combinée du VIH, VHC, VHB ;

  • Renforcement de la prévention par des actions innovantes, notamment associatives, « d’aller-vers » pour toucher les publics prioritaires et éloignés du système de santé, et en particulier les usagers de drogues, particulièrement exposés ;

  • Renforcement de l’accessibilité aux nouveaux traitements de l’hépatite C par l’ouverture à de nouveaux prescripteurs en favorisant les réseaux ville-hôpital.

Vers l’éradication de l’Hépatite C

Pour cela, le Plan prévoit notamment d’« étendre les missions actuelles des 35 services experts de lutte contre les hépatites virales (SELHV) en place au sein de CHU (amélioration de la prise en charge, coordination des acteurs régionaux, appui à la politique régionale de lutte contre les hépatites virales) vers des missions hors les murs notamment dans des structures de proximité des publics exposés aux hépatites virales (CSAPA, CAARUD, USMP…)» .

Cet objectif est-il atteignable ? Oui, selon une récente analyse [1] conduite par des experts américains à partir des données de 53 pays européens, et qui a été communiquée à Paris lors de l’ International Liver Congress de l’EASL (11-14 avril 2018). Les chercheurs ont passé en revue l’ensemble des efforts de chacun de ces pays afin d’évaluer s’ils permettraient de répondre à l’engagement pris en 2016 au sommet mondial de l’OMS et visant l’éradication de la maladie en 2030. La France ferait ainsi partie des quelques pays rassemblant les conditions adéquates pour cela, au même titre que l’Espagne, la Suisse, les Pays-Bas, l’ Islande et la Géorgie, et alors que des pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni peinent encore à traiter suffisamment de patients pour réussir ce pari…

Source : Gilead Sciences

Gilead : avis favorable du CHMP pour Biktarvy® pour le traitement de l’infection par le VIH-1

Gilead : avis favorable du CHMP pour Biktarvy®pour le traitement de l’infection par le VIH-1Gilead Sciences a annoncé que le Comité des Médicaments à Usage Humain (CHMP) de l’Agence Européenne du Médicament (EMA), a émis un avis favorable concernant la demande d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) de Gilead pour le Biktarvy® (bictégravir 50 mg / emtricitabine 200 mg / ténofovir alafénamide 25 mg ; BIC/FTC/TAF), traitement en comprimé unique (STR) en prise unique quotidienne pour le traitement de l’infection par le VIH-1 des adultes sans antécédents, ni présence de résistance virale à l’emtricitabine, au ténofovir ou aux composés de la classe des inhibiteurs de l’intégrase.

L’association BIC/FTC/TAF combine l’efficacité du bictégravir, un nouvel inhibiteur d’intégrase au stade   de transfert de brin (INSTI), avec l’efficacité et la tolérance démontrées de Descovy® (emtricitabine 200 mg / ténofovir alafénamide 25 mg ; FTC/TAF) association de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI).

« S’il est autorisé, Biktarvy® deviendra le cinquième médicament à base de TAF pour le traitement du VIH mis à disposition dans l’Union Européenne au cours des trois dernières années. En raison de son profil d’interactions médicamenteuses, de son besoin minime de suivi et de sa facilité d’administration, nous pensons qu’il pourrait représenter une avancée significative dans le traitement du VIH chez les patients qui pourront en bénéficier en Europe. » a notamment déclaré le Dr Andrew Cheng, PhD, Directeur Médical Général, Gilead Sciences.

Le dossier d’AMM de l’association BIC/FTC/TAF est étayé par les données de quatre études de phase 3 en cours : les études 1489 et 1490 menées chez des adultes infectés par le VIH-1 naïfs de traitement, et les études 1844 et 1878 menées chez des adultes virologiquement contrôlés (1,2,3,4). Ces essais totalisent une population de 2 415 participants. L’association BIC/FTC/TAF a atteint l’objectif principal, qui était de démontrer sa non-infériorité à 48 semaines dans les quatre études.

La recommandation du CHMP va maintenant être examinée par la Commission Européenne, qui a l’autorité pour autoriser les médicaments mis à disposition dans les 28 pays de l’Union Européenne, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. La décision de la Commission Européenne est attendue pour mi-2018.

L’association BIC/FTC/TAF a été autorisée par l’agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) le 7 février 2018.

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1 Sax P, et al. Coformulated bictegravir, emtricitabine, and tenofovir alafenamide versus dolutegravir with emtricitabine and tenofovir alafenamide, for initial treatment of HIV-1 infection (GS-US-380–1490): a randomised, double-blind, multicentre, phase 3, non-inferiority trial Randomized Trial of Bictegravir or Dolutegravir with FTC/TAF for Initial HIV Therapy. The Lancet. 2017 Aug: doi: 10.1016/s0140-6736 (17)32340-1

2 Daar E, et al. Phase 3 Randomized, Controlled Trial of Switching to Fixed-dose Bictegravir/Emtricitabine/Tenofovir Alafenamide (B/F/TAF) from Boosted Protease Inhibitor-based Regimens in Virologically Suppressed Adults: Week 48 Results. [ID Week 2017 Oral Abstract Session: Late Breaker Oral Abstracts; Abstract LB-4; Date: Saturday 7 October 2017; Time: 11.00am]

3 Gallant J. et al. Bictegravir, emtricitabine, and tenofovir alafenamide versus dolutegravir, abacavir, and lamivudine for initial treatment of HIV-1 infection (GS-US-380-1489): a double-blind, multicentre, phase 3, randomised controlled non-inferiority trial. The Lancet. 2017 Aug: doi: 10.1016/s0140-6736(17)32299-7

4 Molina J M et al. Switch to Bictegravir/F/TAF from DTG and ABC/3TC. [CROI 2018; Oral Session O-02, abstract number 22]

Source : univadis.fr

CONTEXTE & OBJECTIFS : Les inhibiteurs de la protéine NS5A du virus de l’hépatite C (VHC) sont un composant essentiel des schémas thérapeutiques efficaces, mais l’hétérogénéité génétique du VHC limite l’efficacité de ces agents et les mutations entraînent une résistance. Nous avons réalisé une comparaison directe entre tous les inhibiteurs de la NS5A cliniquement pertinents contre les isolats prototypes des génotypes 1 à 7 du VHC et les variants d’échappement résistants, et examiné les effets des substitutions préexistantes associées à une résistance (SR) sur l’échappement du VHC au traitement.

MÉTHODES :

Nous avons mesuré l’efficacité des différentes concentrations de daclatasvir, lédipasvir, ombitasvir, elbasvir, ruzasvir, velpatasvir et pibrentasvir dans des cultures de cellules infectées par des recombinants du VHC exprimant les protéines NS5A de génotype 1 à 7 avec ou sans SR. Nous avons conçu des variants du VHC qui incluaient des SR identifiées dans des expériences d’échappement, en utilisant des recombinants avec ou sans T/Y93H et daclatasvir, ou qui contenaient des SR observées auparavant sur des patients.

RÉSULTATS :

Les inhibiteurs de la NS5A avaient des niveaux variables d’efficacité contre les virus originaux et résistants. Seuls le velpatasvir et le pibrentasvir présentaient une activité uniformément élevée contre tous les génotypes du VHC testés. Des points chauds de SR dans la protéine NS5A étaient présents dans les acides aminés 28, 30, 31 et 93. Les variants d’échappement modifiés avaient des taux d’adéquation élevés. Le pibrentasvir avait le plus haut niveau d’efficacité contre les variants ; les virus présentant des SR aux acides aminés 28, 30 ou 31 n’avaient pas de résistance apparente au pibrentasvir, et les VHC présentant des SR à l’acide aminé 93 avaient un faible taux de résistance à ce médicament. Cependant, les combinaisons spécifiques de SR et de délétion de l’acide aminé 32 ont entraîné une résistance significative au pibrentasvir. Pour les autres inhibiteurs de la NS5A testés, une SR aux acides aminés 28 et 93 a entraîné des niveaux élevés de résistance. Parmi ces inhibiteurs, le velpatasvir était plus efficace contre les variants présentant une SR à l’acide aminé 30 et certains variants présentant une SR à l’acide aminé 31 que les autres agents. Les variants porteurs de la SR préexistante T/Y93H ont acquis des modifications supplémentaires de la NS5A pendant les expériences d’échappement, entraînant des variants du VHC avec des combinaisons spécifiques de SR, montrant une adéquation et une résistance élevées.

CONCLUSIONS :

Nous avons réalisé une comparaison complète de l’efficacité des sept inhibiteurs cliniquement pertinents de la NS5A du VHC et identifié des variants associés à une résistance à chaque agent. Ces résultats pourraient améliorer le traitement des patients infectés par le VHC.

Vaccination fièvre jaune chez les patients VIH, faut-il faire un rappel alors que l’OMS recommande une dose pour la vie chez les personnes immunocompétentes ?

Long-term Immune Response to Yellow Fever Vaccination in Human Immunodeficiency Virus (HIV)–Infected Individuals Depends on HIV RNA Suppression Status: Implications for Vaccination Schedule

99% des immunocompétents ont un taux de séroconversion après une dose de vaccin fièvre jaune (VFJ). Concernant les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) il n’y a pas de données suffisantes justifiant de la part du groupe SAGE de l’OMS des études d’efficacité et de tolérance chez les PVVIH. Le but de ce travail sur la cohorte suisse était de mesurer l’immunogénicité à court et long terme et d ‘évaluer la nécessité d’une dose de rappel en fonction de facteurs prédisant le niveau de réponse immunitaire.

Méthode

Plasmathèque issue de la cohorte prospective systématique et longitudinale suisse mise en place depuis 1988 permettant les tests sérologiques des PVVIH vaccinées par le VFJ. Les tests sérologiques étaient effectués à l’état basal, 1, 5 et 10 ans après vaccination avec recherche des Ac neutralisants (ACN), considérés comme positifs pour des taux ≥ 1/10. Pour chaque patient le statut thérapeutique et immunovirologique est connu.

Résultats

247 PVVIH inclus, CD4 médian à 536 élts/mm3, avec un nadir médian à 240. La CV était < 400 copies/ml dans 86% des cas.
A l’état basal, 46% avaient des ACN ≥ 1/10, 95% à 1 an, 86 à 5 ans et 75 à 10 ans. Pour les PVVIH contrôlés virologiquement les ACN étaient ≥ 1/10 dans 99, 99 et 100% respectivement.
Globalement la vaccination était bien tolérée

Conclusion.

La protection chez les PVVIH a 10 ans dépend du contrôle virologique au moment de la vaccination avec dans ce cas une réponse comparable à celle des sujets immunocompétents. Néanmoins les auteurs proposent chez ces patients un rappel à 10 ans et pour les non contrôlés un rappel pourrait être fait avant.

Interprétation / commentaires

Ces résultats sur une longue période de suivi sont rassurants. Les auteurs insistent sur la nécessité de connaître le statut virologique au moment de la vaccination car prédictif de la durée de la protection à long terme. Plus que le taux de CD4 c’est bien le contrôle virologique qui est le facteur principal. Bien que les taux soient comparables à ceux des sujets immunocompétents ils ne prônent pas une seule dose pour la vie sachant qu’ils ne semblent pas en faveur des recommandations de l’OMS.
Chez un patient non contrôlé au moment de la vaccination et refaisant un voyage en zone endémique avérée une injection de rappel avant 10 ans paraît prudente, laissée à l’appréciation de chacun.

Paris, le 03 mai 2018 – ACTIONS TRAITEMENTS s’indigne de la possible expulsion de Moussa, jeune guinéen homosexuel sans papier qui milite aux côtés de l’association AIDES(1) à Nîmes. Selon l’association, dont les militants se mobilisent jour et nuit devant le centre de rétention, Moussa risque d’être renvoyé à tout moment vers son pays d’origine la Guinée-Conakry.

 
Détenu depuis 40 jours en Centre de Rétention Administrative à Nîmes, la situation de Moussa s’est compliquée depuis dimanche dernier, quand il a échappé de justesse à son expulsion par avion grâce au refus du pilote et aux protestations des passagers. A l’heure qu’il est, il aurait été transféré en centre de rétention à Lyon et pourrait être expulsé d’ici la fin de la journée.
 
Moussa a fui son pays en 2015 suite au lynchage à mort de son compagnon, sous ses yeux. ACTIONS TRAITEMENTS rappelle que la Guinée-Conakry fait partie des 72 pays(2) dans lesquels l’homosexualité est illégale et réprimée. Le nouveau code pénal du pays prévoit des condamnations de 3 à 7 ans de prison contre les personnes « impudiques et contre nature » LGBT. 
 
ACTIONS TRAITEMENTS est d’autant plus indigné par la situation de Moussa que tout cela se passe en France, en 2018, dans le « pays des droits de l’Homme ». Un pays où la loi « Asile et Immigration » (débattue au parlement et largement combattue par les associations) remet chaque jour un peu plus en cause notre tradition d’hospitalité et de solidarité envers les plus faibles. Nous refusons d’accepter qu’une personne soit expulsée vers son pays où elle risque au mieux l’incarcération, au pire la mort.
 
Nous soutenons l’appel lancé par AIDES et demandons aux autorités la libération immédiate de Moussa et le réexamen de sa demande d’asile par l’OFPRA. Nous appelons toutes les personnes que cette expulsion et cette loi inhumaine révoltent à se mobiliser notamment sur les réseaux sociaux et à interpeler directement les autorités.
 
À propos d’ACTIONS TRAITEMENTS 
Association créée en 1991 à l’initiative des personnes vivant avec le VIH. L’association, agréée pour représenter les malades et les usagers du système de santé, a pour but d’informer, d’accompagner, de soutenir et de défendre les droits des personnes vivant avec l’infection à VIH, les virus de l’hépatite, les pathologies associées et les infections sexuellement transmissibles.
Membre du TRT-5, groupe interassociatif rassemblant 9 associations de lutte contre le sida, du Collectif hépatites virales (CHV) et du collectif interassociatif Alliance.
Contact Presse :
Cédric DANIEL – cdaniel@actions-traitements.org – 01 43 67 20 60
(1) :https://www.aides.org/communique/non-a-l-expulsion-de-moussa
(2) :https://ilga.org/downloads/2017/ILGA_WorldMap_FRENCH_Criminalisation_2017.pdf

Source : cnewsmatin.fr

Alors que le projet de loi asile et immigration est en débat au parlement, plusieurs associations accompagnant les étrangers dénoncent un recul des droits. Parmi elles, Aides, qui vient en aide aux LGBT et aux migrants atteints par le VIH. Rencontre avec Adeline Toullier, directrice au sein de la structure.

En quoi le projet de loi asile et immigration constitue-t-il selon vous un danger à l’égard des réfugiés LGBT et des migrants porteurs du VIH ?

Ce projet de loi, sous prétexte d’efficacité, de rapidité dans le traitement des demandes notamment, procède à une série d’atteintes aux droits fondamentaux des personnes étrangères.

Concernant les personnes LGBT, la réduction envisagée des délais de demande d’asile et de recours ne va pas leur permettre de formuler leur demande dans de bonnes conditions.

Elles n’auront, par exemple, pas le temps d’apporter les preuves de leur engagement militant ou d’apporter toute autre pièce qui prouverait qu’elles sont menacées dans leur pays d’origine.

Je rappelle qu’aujourd’hui encore, il y a 72 Etats dans le monde qui pénalisent l’homosexualité. Dans ces pays, les LGBT encourent des peines pouvant aller de l’amende à la peine de mort.

 

Ensuite, pour ce qui concerne les personnes porteuses du VIH, qu’elles soient d’ailleurs homosexuelles ou non, alors qu’aujourd’hui elles peuvent bénéficier du droit au séjour pour raison médicale (les personnes touchées par une pathologie grave et qui ne peuvent pas se soigner dans leur pays d’origine peuvent bénéficier d’un titre de séjour d’un an, ndlr), si la loi passe, les personnes qui feront une demande d’asile – si elles sont déboutées de ce droit – ne pourront plus, par la suite, faire une demande de séjour pour raison médicale.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret ?

Une personne homosexuelle et séropositive fait une demande d’asile parce qu’elle considère être persécutée dans son pays en raison de son orientation sexuelle, si elle mentionne le VIH dans sa demande d’asile et bien elle ne pourra plus, après coup, en cas de refus, faire une demande de titre de séjour pour raison médicale.

Or, près de 39% des détenteurs d’un titre de séjour pour soins ont vu auparavant leur demande d’asile rejetée (rapport de la mission IGA-IGAS sur « l’admission au séjour des étrangers malades » de 2013). Cette loi la laisserait ainsi sans recours possible et expulsable vers son pays d’origine où, bien souvent, elle serait en danger de mort, faute de traitements et d’un suivi efficaces disponibles.

En outre, l’allongement de la durée de rétention jusqu’à 135 jours et la réduction des délais de demande d’asile et de recours vont restreindre les possibilités pour les personnes de faire valoir leur état de santé, leur orientation sexuelle ou identité de genre comme motifs de séjour, et donc particulièrement impacter les demandeurs d’asile LGBT.

Que demandez-vous au gouvernement ?

Nous considérons qu’il n’y a rien à garder dans ce projet de loi. Nous demandons par conséquent la suppression pure et simple de toutes les dispositions qui portent atteinte aux droits fondamentaux des personnes, que ce soit en matière d’asile et d’immigration ou de protection de la santé.

Ce texte stigmatise par ailleurs des populations déjà fragiles et alimente les idées reçues. En ce qui concerne les personnes gravement malades et touchées par le VIH, il faut savoir qu’une part importante d’entre elles se contamine en France.

Il ne s’agit pas de personnes qui viennent se soigner en France. Leur exil est le plus souvent motivé par des raisons économiques ou d’ordre politique.

Une enquête a ainsi démontré que 49 % des migrants d’Afrique sub-saharienne porteurs du VIH se sont contaminés en France.

Comment expliquez-vous cette situation ?

Par la précarité administrative et sociale que rencontrent ces personnes durant leurs premières années d’installation en France.

Ca peut être, par exemple, le cas d’une femme d’origine sub-sahariennequi arrive de manière isolée dans notre pays.

Sans soutien, sans proches, elle peut vite se retrouver obligée à consentir à des faveurs sexuelles comme une monnaie d’échange ou au titre d’une quelconque compensation. Et lorsqu’on est une femme isolée, on n’a pas vraiment de marge de négociation pour, le cas échéant, imposer le port du préservatif.

En d’autres termes, la précarité sociale et administrative entraîne chez ces personnes une surexposition au risque de contamination par le VIH. Et le projet de loi, en accentuant ces précarités, augmente encore un peu plus le risque de contamination.

Que faudrait-il faire selon vous vis-à-vis de ces populations dans ce cas ? Quelles actions concrètes faudrait-il mettre en place ?

Les solutions sont finalement assez simples. Il faudrait déjà appliquer pleinement et strictement le dispositif du droit au séjour pour raison médicale.

C’est bien sûr, aussi, l’application d’un réel droit d’asile pour toutes les personnes qui sont menacées dans leur pays d’origine, notamment en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.

C’est enfin l’application stricte de la convention de Genève, tout cela dans des conditions d’application qui soient réalistes et respectueuses de ces droits fondamentaux.

Vous avez organisé, mardi 17 avril, un rassemblement devant le musée de l’histoire de l’immigration à Paris pour alerter l’opinion publique. Pourquoi avoir précisément choisi cet endroit ? 

Parce qu’il constitue un symbole fort de l’histoire de l’immigration en France, bien sûr. Mais aussi parce qu’il y a à proximité une statue, juste à l’angle des avenues Daumesnil et Rousseau, qui représente un homme en train de nager.

Pour nous cette statue incarne parfaitement le désespoir de toutes ces personnes qui franchissent notamment la Méditerranée en quête d’une terre d’accueil. Il nous paraissait important de rappeler ce symbole des morts en Méditerranée qui illustre toutes les tragédies engendrées par les politiques migratoires.

Plus largement, quel état des lieux pouvez-vous dresser du sida, aujourd’hui, en France ? 

Aujourd’hui, on estime à 150.000 le nombre de personnes qui vivent avec le VIH en France et on dénombre environ 6.000 nouvelles contaminations par an.

D’un côté on a assisté ces dernières années à des progrès thérapeutiques significatifs avec notamment moins d’effets secondaires.

Mais, de l’autre, la perception de la maladie reste toujours extrêmement négative. Les stigmatisations, les discriminations, les représentations erronées sont très persistantes. Elles sont encore dues le plus souvent à une méconnaissance des modes de contamination.

Par ailleurs, moins de 5 % de la population française sait qu’une personne séropositive qui prend correctement son traitement n’est plus contagieuse même sans préservatif. Il y a encore un gros travail d’information à faire.

Enfin, pour ce qui concerne un éventuel vaccin, cela prendra encore beaucoup de temps avant d’en avoir un. Aujourd’hui, nous sommes encore dans une phase d’avancées thérapeutiques. On avance pas après pas.

Source : ledevoir.com

Pour freiner la propagation du VIH, les soignants du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) relanceront les patients qui manquent des rendez-vous ou disparaissent sans crier gare.

Le Dr Jean-Pierre Routy, hématologue au CUSM et chercheur spécialisé en matière de VIH, appelle ce projet « lost and found », ou « perdu et retrouvé ».

« Ce sont ces personnes qui ne viennent plus nous voir qu’on veut retrouver. Car ce sont elles qui nourrissent l’épidémie et qui maintiennent la transmission », explique-t-il. Le virus se transmet le plus dans les mois suivant l’infection, si aucun traitement n’est amorcé.

Les patients qui retardent le début du traitement sont aussi plus à risque de complications.

Le Dr Routy vient de signer une étude, avec des collègues, dans laquelle on constate que les personnes les plus vulnérables d’un point de vue socio-économique, soit celles qui dépendent de l’aide sociale ou d’autres programmes de sécurité du revenu, sont celles qui ont le moins accès au traitement précoce. C’est-à-dire en moins de 180 jours après un diagnostic de VIH.

L’étude a été publiée dans le Journal of the International AIDS Society.

Toujours des barrières

Alors que les médicaments sont souvent gratuits ou couverts en grande partie par le régime public d’assurance médicaments pour cette tranche de la population, les barrières demeurent.

Le niveau d’éducation joue un rôle dans la compréhension de l’importance du traitement, observe le Dr Routy. Mais jouent aussi des problèmes d’accès aux soins, de distance, de coût du trajet d’autobus ou de taxi vers la clinique, ou la difficulté de s’absenter d’un travail précaire sans sécurité d’emploi pour consulter.

« On va téléphoner aux patients, pour savoir comment on peut les aider, explique le Dr Routy. Est-ce qu’on peut leur payer un taxi, leur envoyer un infirmier, les accompagner à un rendez-vous ? »

Appuyer sur le trois, sur le huit, le sept : le simple fait de devoir se démener avec un système de réponse téléphonique automatisé complexe au moment de prendre rendez-vous peut constituer un frein au traitement, constate celui qui dit ne pas hésiter à laisser son numéro de cellulaire personnel quand il sent que cela peut changer les choses dans un suivi.

« Ça demande un effort qu’on ne faisait pas avant, constate le Dr Routy. Pour atteindre les objectifs d’un Montréal sans sida, il faut insister là où ça ne marche pas. »

Traitement inégal

L’étude montre aussi que le traitement précoce après le diagnostic a été inégal au fil des ans, suivant une courbe en « u » entre 1996 et 2015.

Presque tous les patients de 1996 et environ 90 % des patients de 2015 ont eu accès au traitement précoce. Mais il y a un creux important dans l’intervalle, avec aussi peu que 10 à 20 % d’accès autour de 2008-2011.

La toxicité des anciens médicaments explique qu’après une tendance à les prescrire rapidement, cette pratique a connu un déclin, selon le Dr Routy. Maintenant que des molécules combinées en un comprimé à prendre une fois par jour sont disponibles et que les effets secondaires sont moindres, il est plus facile d’amorcer le traitement rapidement.

Plaidoyer pour la gratuité

Le Dr Réjean Thomas, qui a aussi participé à cette étude, plaide pour la gratuité complète des médicaments antirétroviraux. Le coût de 87 $ par mois pour les assurés du régime public d’assurance médicaments est un frein réel pour certains de ses patients.

« Le traitement pour toutes les ITSS est gratuit. Le VIH est une ITSS. Pourquoi on ne considère pas que, pour l’éradiquer, il faudra arriver à la gratuité ? » demande le fondateur de la clinique L’Actuel. « C’est dramatique de voir des gens être infectés parce que leur partenaire a cessé le traitement et que, souvent, ils ne le savaient même pas », déplore-t-il.

Il a tenté pendant quelques mois un projet « perdu et retrouvé », comme celui que veut mettre en branle le Dr Routy au CUSM. Il s’est heurté à de nombreuses difficultés. Seulement 12 % des patients ont pu être retrouvés.

« Ce sont souvent des gens qui ont déménagé, qui ont changé de ville, qui sont dans la rue, n’ont plus le téléphone ou même qui sont en prison », relate le Dr Thomas.

Source : infovih.com

Le dolutégravir en combinaison avec deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) se révèle efficace chez les patients naïfs d’inhibiteur d’intégrase mais présentant une résistance aux INTI.

Dans l’étude SAILING, à S48, l’efficacité virologique du dolutégravir (DTG) était supérieure à celle du raltégravir (RAL) chez des patients prétraités, naïfs d’INI, avec une résistance à au moins 2 classes d’antirétroviraux (4/354 [1%] vs 17/361 [5%]; –3,7%; 95% CI, –6,1 to – 1,2; p=0,003). Le traitement devait comporter au moins un ARV pleinement actif en plus de l’INI.

Celui-ci était choisi par rapport au génotype de résistance. Une analyse post-hoc (n = 715, DTG n= 354, RAL=361) a évalué l’efficacité dans des sous-groupes selon les ARV associés, les profils de résistance et les antécédents de traitement. En cas de traitement comprenant 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse associés à l’INTI, l’échec virologique survenait dans 0% (0/32) des patients traités par DTG et dans 22% (7/32) des patients traités par le RAL (p = 0,005). En présence de deux INTI pleinement actifs, il n’y avait pas de différence entre les bras.

En présence d’un seul INTI pleinement actif, l’échec était présent chez 0% des patients (0/12) traités par le DTG et 30,8% des patients (4/13) traités par RAL (p = 0,045). Parmi les patients porteurs de virus avec des mutations aux analogues de la thymidine (TAM), la différence dans les échecs virologiques n’était pas significative entre les patients du groupe DTG 6,1% (10/164) et les patients du groupe RAL 10,2% (17/166) (p = 0,211), même en cas d’un seul INTI actif.

Chez les patients porteurs d’un virus avec la M184V et recevant du 3TC ou du FTC en plus du second INTI, il n’y a pas eut d’échec virologique (0/13) chez les patients traités par DTG par contre chez 4/12 (33%) des patients traités par RAL (p = 0,026). Parmi les patients recevant un inhibiteur de protéase (IP), un échec virologique était identifié chez 6% (18/300 des patients traités par DTG et chez 11,8% (36/305) des patients traités par RAL (p = 0,012).

Parmi les patients traités par DRV/r (DTG n= 130 ; RAL n= 145), l’échec survenait chez 6 patients (4,6%) et 12 (8,3%), respectivement, (p = 0,256). Cette sous-étude souligne l’absence ou le nombre significativement plus faible d’échecs virologiques avec le DTG par rapport au RAL, en lien avec la barrière génétique plus élevée du DTG : 1) chez les patients recevant 2 INTI  avec un seul INTI pleinement actif ; 2) chez les patients recevant 2 INTI  dont le 3TC/FTC avec une résistance  documentée au 3TC/FTC ; 3) mais la différence n’est pas significative chez les patients recevant un IP/r (DRV/r).

Source : lequotidiendumedecin.fr

Des chercheurs américains sont peut-être parvenus à mettre au point un traitement prophylactique injectable capable de protéger un patient de l’infection par le VIH pendant plusieurs dizaines de semaines. Ils ouvrent ainsi la voie à une sorte de « super PrEP », à longue durée d’action. Selon un article publié dans « Nature Medicine », une injection unique d’anticorps neutralisant à large spectre (bNAbs) génétiquement modifiés protège des singes rhésus contre l’infection par le VIH pour une durée médiane de 20 semaines.

Remplacement de 2 acides aminés du fragment Fc

Le Dr Rajeev Gautam, du laboratoire de microbiologie moléculaire de l’Institut national d’allergie et des maladies infectieuses, et ses collègues, ont génétiquement modifié 2 anticorps neutralisants à large spectre (bNAbs) 3BNC117 et 10-1074, en remplaçant 2 acides aminés du fragment Fc (dit fragment cristallisable) afin d’augmenter leur demi-vie.

Chacun de ces bNAbs (dirigés contre les protéines virales gp120) a été injecté à 6 macaques rhésus. Les muqueuses sexuelles de chaque animal ont été exposées, une fois par semaine, à des cultures tissulaires infectées par le VIH. Une durée d’exposition médiane de 17 et 27 semaines a été nécessaire pour parvenir à infecter les animaux respectivement protégés par les versions modifiées 3BNC117-LS et 10-1074-LS. Le premier singe infecté a acquis le virus au bout de 26 semaines et le singe le mieux protégé à acquis le virus au bout de la 41semaine.

La même expérience a été faite avec les versions non modifiées des bNAbs, les durées médianes de protection étaient de 12,5 (3BNC117) et de 13 semaines (10-1074). Les auteurs ont également fait subir le même traitement à 12 singes témoins. Une médiane de 3 semaines d’exposition était nécessaire pour parvenir à infecter ces animaux. Les auteurs ont testé diverses combinaisons d’anticorps monoclonaux. Ils ont observé qu’au fil du temps, une plus forte titration de 3BNC117-LS a été observée au fil du temps, de même qu’une amélioration de la durée de la protection de 6 à 14 semaines, comparée à un bNAbs seul.

Une étude de phase 1 en cours

« Le résultat le plus frappant est la longue période de protection conférée par une unique injection », s’étonnent les auteurs dans leur discussion, tout en précisant qu’il est « improbable qu’une telle réponse aussi puissante soit également observée dans une autre espèce », bien que des essais récents mais non encore publiés montrent « une pharmacocinétique stable » des anticorps 3BNC117 et 10-1074 « sur des périodes de 6 mois », ajoutent-ils. Une étude de phase 1 sur le 3BNC117-LS est déjà en cours de mise en place.

Pour que ces anticorps soient réellement efficaces dans le cadre d’une prophylaxie pré-exposition, ils devront « être en mesure de prévenir l’infection par les populations génétiquement très diverses de virus ».