Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source : Medscape

Si l’âge, l’hypertension, l’obésité ou le diabète sont des facteurs de risque connus et reconnus de développer des formes sévères du Covid-19, les maladies du foie sont, elles, peu évoquées dans le cadre de la pandémie actuelle, alors même que ces comorbidités sont fréquentes chez les porteurs maladie du foie gras (ou NASH). A ce titre, l’infection à Covid-19 représente une menace particulière pour les personnes atteintes de cette maladie, mais l’infection Covid – si l’on veut voir le bon côté des choses – peut aussi servir de révélateur d’une NASH chez un patient qui ignorerait en être porteur, a considéré le Dr Pascal Melin (CHG de Saint-Dizier) lors de la conférence de presse en amont de la 14ème Paris Hepatology Conference (PHC).

Cirrhose et NASH : un risque élevé pour les patients Covid +

Bien que peu évoqués, les liens entre Covid-19 et maladies du foie sont multiples et plus importants qu’on ne le pense. « D’une part, les anomalies hépatiques sont fréquentes chez les malades du Covid, et, à l’inverse, les personnes atteintes d’une cirrhose ou d’une NASH sont beaucoup plus nombreuses à développer des formes graves de Covid » a exposé le Pr Patrick Marcellin (hôpital Beaujon, Clichy). Et en effet, selon de nombreuses études concordantes menées dans le monde entier, les relations entre le Covid-19 et les maladies du foie pourraient être assez directes. D’un côté, les anomalies des tests hépatiques sont fréquentes chez les malades du Covid, bien plus que dans la population générale, et un lien net est établi entre la présence d’anomalies des tests hépatiques et la gravité de la Covid. De l’autre, le fait d’avoir une maladie chronique du foie expose à un risque de forme plus grave de Covid. Ce risque est particulièrement élevé pour les patients au stade de cirrhose et ceux qui sont atteints d’une NASH. Une étude internationale à grande échelle a ainsi évalué le risque de mortalité à 32 % pour les patients au stade de cirrhose, contre 8 % pour les patients atteints d’une maladie chronique du foie sans cirrhose (Herta T, BergT, to be published).

Par ailleurs, au sein des patients cirrhotiques, le Covid constitue un facteur de décompensation en lui-même. Le Pr Marcellin distingue « les patients avec une cirrhose silencieuse compensée (donc stable), chez qui le Covid-19 peut entrainer le premier épisode de complications, sous forme de décompensation, et qui sont susceptibles d’en mourir. Mais aussi, les patients qui présentent déjà une décompensation, comme les patients ascitiques. Chez eux, l’augmentation de la mortalité peut être facilement multipliée par 3 par l’infection Covid» assure-t-il.

 Infection Covid : une occasion de dépister les malades cachés

C’est chez les personnes atteintes d’une simple stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), ceux qui ont une maladie du foie liée à l’alcool ou un cancer du foie que le SARS-Cov-2 est le « plus mortifère », précise, de son côté, le Dr Pascal Melin. Le problème, selon lui, c’est que « les malades du foie sont non visibles dans l’épidémie de Covid. On parle d’obésité, d’hypertension, mais on ne parle pas des maladies du foie. L’épidémie de Covid-19 devrait faire prendre conscience de la fragilité des patients atteints de pathologies hépatiques – soit près d’un million de personnes, tous stades confondus ». Et de poursuivre : « Le Covid a permis de faire des diagnostics de cirrhose. Certains patients sont arrivés à l’hôpital avec des formes graves, et lorsque l’on s’est demandé pourquoi, on a découvert alors qu’ils avaient une cirrhose. C’est assez catastrophique de voir que c’est le Covid qui a permis de diagnostiquer la cirrhose ». Il n’empêche, Pascal Melin, préfère positiver, et considère que l’on pourrait faire en sorte que « l’épidémie de Covid soit, non pas un frein, mais un accélérateur du dépistage des malades « cachés » atteints de NASH ».

Ralentissement de la prise en charge et du dépistage

Car, frein il y a bien eu du fait de la pandémie, dont l’impact, plus indirect celui-là, a été un ralentissement de la prise en charge des maladies chroniques du foie, « entrainant un délai dans le suivi des malades qui ont besoin d’un dépistage de cancer du foie. Un relâchement risque fort de se traduire par une augmentation des cancers du foie et des décès dans les années à venir » a expliqué le Pr Marcellin. Ce que le Dr Pascal Melin a confirmé : « le Covid-19 a bloqué le parcours de prise en charge de la cirrhose. On a eu des catastrophes d’où la nécessité de sécuriser le parcours de soin et de ré-assurer les patients ».

Par ailleurs, en France, comme dans de nombreux pays, les actions de dépistage et de prévention dans le programme national de dépistage et de traitement des hépatites C et B ont été freinées, « ce qui risque, selon le Pr Marcellin, d’avoir des conséquences à moyen et long terme, avec des patients traités plus tard et donc qui s’aggravent plutôt que d’être guéris (dans le cas de l’hépatite C) par les traitements actuels ».

Quid de la vaccination contre le Covid-19 ?

Quid de l’accès préférentiel à la vaccination contre le Covid-19 pour les patients atteints de maladie hépatique ? La Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations de priorisation de la vaccination quel que soit l’âge début mars et les patients atteints de maladies hépatiques chroniques et en particulier de cirrhose font désormais partie des patients à vacciner en priorité. Cependant pour la NASH, la situation est plus complexe :  « La NASH n’étant pas dépistée, il est difficile d’inciter cette population à se faire vacciner, a jugé le Dr Melin, pour qui une des pistes de réflexion serait de dire « que toute personne en ALD, donc prise en charge à 100%, devrait être vaccinée prioritairement ».

Source : Le Quotidien du Médecin

La situation des patients atteints de pathologies hépatiques (hépatite C, B ou NASH) a été fortement impactée par la pandémie de Covid-19. C’est le constat tiré par les hépatologues rassemblés virtuellement jusqu’au 10 mars à l’occasion de la 14e Conférence d’hépatologie de Paris.

« L’année qui vient de s’écouler a vu diminuer de moitié le nombre de nouveaux patients mis sous traitement contre l’hépatite C, passant de 10 000 à 5 000 », explique le Dr Pascal Mélin, hépatologue au centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz de Saint-Dizier et président de SOS Hépatites. « Dans l’hépatite B, c’est le dépistage qui est en panne ainsi que le parcours de prise en charge, poursuit-il. Nos patients, qui doivent consulter tous les 6 mois, n’ont pas voulu venir de peur de se faire contaminer. On risque de se retrouver face à des catastrophes. »

Selon une étude de modélisation italienne commentée par le Pr Patrick Marcellin, organisateur de la conférence, l’interruption du suivi des patients cirrhotiques pourrait provoquer environ 10 000 décès de plus en Europe occidentale. « C’est une étude qui vaut ce qu’elle vaut, mais on peut craindre que plusieurs milliers de patients français soient en danger si le déficit de dépistage », prédit le Pr Marcellin.

Deux à cinq fois plus de risque de décès

Les malades du foie « ont payé un lourd tribut lors de l’épidémie », constate le Dr Mélin. Le risque de mortalité consécutive à une infection par le SARS-CoV-2 est en effet, selon les études et les techniques de réanimation employées, deux à cinq fois plus important si le patient a une cirrhose décompensée. « Certains patients ayant une cirrhose compensée ont connu leurs premiers épisodes de décompensation lors d’une infection à SARS-CoV-2 : une infection du liquide d’ascite, une hémorragie digestive et/ou une encéphalopathie, complète le Pr Patrick Marcellin. Or, la surmortalité est énorme chez les patients ascitiques. »

Paradoxalement, l’épidémie de Covid a permis de multiplier les dépistages de cirrhose. « Des patients atteints de Covid-19 se dégradaient rapidement et les médecins ont voulu comprendre pourquoi, c’est comme cela qu’on a découvert des cirrhoses non diagnostiquées, explique le Dr Mélin. C’est quand même dramatique de voir que c’est le Covid-19 qui permet de dépister la cirrhose. Tous stades confondus, on a un million de personnes qui souffrent de leur foie en France, et ils ne sont pas reconnus pour leur fragilité. »

L’hépatite B, maladie oubliée

Le 28 janvier 2020, SOS Hépatites a organisé les états généraux de l’hépatite B, « cet événement a été passé sous silence à cause du Covid-19 », se désole le Dr Pascal Mélin. Au-delà des problèmes causés par la pandémie, la lutte contre l’hépatite B souffre de problèmes structurels dénoncés dans le rapport final de ces états généraux. Cela commence par le manque criant de données épidémiologiques actualisées. « Il est incroyable qu’aucune enquête épidémiologique n’ait été faite en France depuis 15 ans », s’emporte le Dr Mélin.

Selon les estimations actuelles, 135 000 personnes sont infectées par l’hépatite B, dont seulement 27 000 bénéficient d’une prise en charge en ALD et dont la moitié seulement est dépistée. Les chiffres de l’hépatite B sont probablement sous-estimés, comme le juge le Pr Marcellin : « l’épidémie d’hépatite B augmente en France car on a une immigration provenant de zones fortement endémiques comme le Moyen-Orient ou l’Europe de l’Est qui n’est pas bien prise en compte dans nos modèles épidémiologiques qui sont un peu anciens. »

SOS Hépatites réclame l’accès aux TROD du virus de l’hépatite B et la mise en place de campagnes d’information et de dépistage. « Les malades nous disent qu’ils ne savent pas comment se faire dépister, poursuit le Dr Mélin. Deux malades sur trois demandent à être informés et 70 % attendent des informations de leur médecin traitant. L’information des malades doit être mise en parallèle avec une bonne information des médecins ».

La stéatose : un adulte sur cinq plus sensible au Covid-19

Autre catégorie de patients fragilisés face au Covid-19 : les malades atteints de maladie du foie gras. « Ils ont trois fois plus de risque faire un Covid grave, alors qu’ils représentent environ un adulte sur cinq en France environ », affirme le Pr Laurent Castera, hépatologue à l’hôpital Beaujon (AP-HP). Il n’y a pas d’enquête précise sur l’étendue du phénomène en France, mais on estime que 10 millions d’adultes français ont une maladie du foie gras, dont 1 million va développer une NASH et 100 000 une cirrhose.

 

Source : ANSM

L’ANSM permet l’utilisation en accès précoce de deux bithérapies d’anticorps monoclonaux dans un cadre sécurisé pour traiter les patients adultes à risque de forme grave de la COVID-19 dès l’apparition des symptômes. Il s’agit des bithérapies casirivimab/imdevimab  du laboratoire Roche et bamlanivimab/etesevimab  du laboratoire Lilly France.

Nous avons mis en place deux autorisations temporaires d’utilisation de cohorte (ATUc) pour les bithérapies casirivimab/imdevimab du laboratoire Roche et bamlanivimab/etesevimab) du laboratoire Lilly France. Ces bithérapies pourront être utilisées chez les personnes à risque élevé de développer une forme grave de la COVID-19, en raison d’une immunodépression liée à une pathologie ou des traitements, d’un âge avancé ou de la présence de comorbidités.

Ces anticorps monoclonaux sont conçus pour cibler spécifiquement la protéine S située à la surface du SARS-CoV-2, neutralisant ainsi la capacité du virus à se fixer et à pénétrer dans les cellules humaines. Des données préliminaires issues des études cliniques suggèrent un intérêt de ces traitements dans la prise en charge des personnes à haut risque d’évolution vers une forme grave de la COVID-19, quand ils sont administrés au tout début de la maladie.

Les conditions de mise à disposition en France de ces anticorps monoclonaux ont été élaborées en lien avec l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida et les Maladies Infectieuses Émergentes (ANRS-MIE) et les Centres Nationaux de Référence (CNR) des virus respiratoires. Ces conditions pourront être réévaluées sur la base de nouvelles données d’efficacité et de sécurité.

Un suivi de pharmacovigilance a été mis en place pour assurer une surveillance continue des effets indésirables rapportés avec ces anticorps monoclonaux.

Nous rappelons qu’à ce jour aucun anticorps monoclonal ne dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en Europe pour le traitement de la maladie COVID-19. Ces anticorps monoclonaux font l’objet d’un accès précoce au niveau international. Une procédure d’évaluation continue  (“rolling review”) d’une demande d’AMM pour ces deux associations d’anticorps monoclonaux est en cours à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Dans l’attente, les bithérapies casirivimab/ imdevimab  et bamlanivimab/etesevimab  ont récemment fait l’objet d’un avis favorable de l’EMA pour une utilisation précoce de ces traitements chez les patients les plus fragiles.

 

Source : Seronet 

Le décalage flagrant et croissant dans l’accès à la vaccination contre la Covid-19 entre les pays riches et les autres a conduit de nombreux-ses intellectuels-les, scientifiques, responsables associatifs-ves à se mobiliser pour changer la donne. Ce changement que beaucoup jugent indispensable est l’objectif de l’Appel de Paris, lancé le 11 mars.

Les visages sont apparus à l’écran. En gros plan, laissant apercevoir en fond : des murs blancs, des décos neutres ou des étagères encombrées d’ouvrages. Et voilà une nouvelle conférence de presse en visio. Une de plus ? Certes. Une comme les autres ? Pas tout à fait, car celle-ci se déroule le 11 mars 2021. Une date qui marque le premier anniversaire de la déclaration de la pandémie de Covid-19 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pas tout à fait non plus… parce qu’on y présente l’Appel de Paris pour « la levée des brevets » et pour « faire des vaccins anti-Covid-19 des biens publics mondiaux ». C’est une initiative de la société civile particulièrement ambitieuse, initiée et relayée par un collectif de scientifiques, médecins, économistes, syndicalistes et responsables d’ONG ; collectif qui exige la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid-19 dans le but d’accroître de toute urgence la production mondiale et un accès universel à ces vaccins. L’enjeu est d’importance « alors que les pénuries de doses, en France et dans le reste du monde, ralentissent dangereusement les efforts de vaccination ». Ces dernières semaines, cette initiative a été soutenue dans plusieurs tribunes et pétitions.

Lors de cette conférence de presse, le docteur Carlos Parada, psychiatre et auteur de la tribune : « Les vaccins contre le Covid-19 sont un bien commun, ils ne peuvent appartenir à personne », publiée le 3 février dernier dans Le Monde, a relu certains passages de son texte. Le texte est un appel à ne pas respecter les délais des brevets ; cela afin d’endiguer le plus vite possible l’épidémie. Pour le médecin : « Le monopole industriel des vaccins est dangereux et il est injuste. Il est dangereux parce que nous perdons un temps précieux. Outre le prix financier, le système de production et de vente de quelques industries privées n’arrivera jamais à suivre la cadence. À ce rythme, pendant trop longtemps un nombre insuffisant de personnes sera vacciné et le virus de la Covid-19 continuera à circuler, à tuer et à muter partout sur la planète. Avec ces mutations, d’autres vaccins pourraient être nécessaires, d’autres traitements seraient à inventer, à produire et à acheter au prix fort ». C’est donc une course contre la montre qui se déroulerait et nous aurions comme handicap le respect des brevets. Autre grief avancé par le médecin, le fait que le « Le monopole et la pénurie des vaccins qu’il engendre sont injustes parce qu’ils créent de fait des hiérarchies entre les êtres humains. Ils séparent et distinguent les riches des pauvres, les jeunes des vieux, les soignants des éducateurs, les travailleurs des sans-droits, les nations puissantes des autres, etc. En ce début 2021, les pays les plus riches possèdent et distribuent, parfois au prix fort, l’immense majorité des vaccins existants. Au nom de qui ? Au nom de quoi ? » La solution, Carlos parada la dessine : « Les vaccins et tout traitement à venir doivent être considérés comme des outils ou des biens universels, comme le feu, l’eau ou la roue dont nul ne songerait à s’octroyer le brevet. Ces vaccins sont un bien commun, ils ne peuvent appartenir à personne. Aucun droit, aucune crainte idéologique ne peut justifier cette exclusivité monnayée par quelques fabricants. Qu’on finance davantage la recherche plutôt que l’exploitation commerciale des brevets. Qu’on considère ces substances comme génériques sans délai, qu’on les préempte, qu’on dédommage les industries pour les fonds investis s’il le faut, mais courage, ne persistons pas dans cette voie ». Un des arguments de cette tribune est qu’un tel choix a déjà connu « au moins un précédent », avec « le traitement du sida dans les années 90 ». Et Carlos Parada de développer : « Face à la pénurie et devant les prix exorbitants des industriels, les gouvernements de plusieurs pays (dont le Brésil et l’Inde) avaient alors décidé de produire et de distribuer gratuitement le générique de l’AZT pour pouvoir soigner leurs populations. Ni l’industrie pharmaceutique ni la recherche ne se sont écroulées, et des millions de vies furent sauvées. Que des gouvernants plus volontaires ouvrent la voie et d’autres suivront. La question est simple : faut-il encore laisser à quelque trois ou quatre l’exclusivité du commerce, de la fabrication et de la distribution des vaccins et des traitements anti-Covid-19 partout sur la planète ? La réponse paraît évidente, seulement une fois la question posée », conclut Carlos Parada.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet 

Source : Univadis

À retenir

  • Les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (PVVIH) présentaient une séroprévalence du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2) environ 50 % plus faible, par rapport à celle observée chez les personnes non infectées par le VIH.
  • En outre, les PVVIH exposées au SARS-CoV-2 présentaient des taux d’immunoglobuline G (IgG) et des titres d’anticorps (Ac) neutralisants plus faibles que ceux observés chez les personnes sans VIH précédemment infectées par la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
  • Une mesure des taux d’anticorps/lymphocytes T est nécessaire après la vaccination contre le COVID-19 chez les PVVIH, afin de s’assurer que la réponse obtenue est adéquate.

Pourquoi est-ce important ?

  • Bien que de nombreuses études de cohorte aient révélé une incidence similaire ou plus faible du COVID-19 chez les PVVIH, comparativement à la population générale, le fait que les taux de dépistage soient plus faibles au sein des populations vulnérables pourrait avoir influencé les résultats.

Méthodologie

  • Des échantillons de sérum résiduels provenant de PVVIH traitées en ambulatoire (n = 955) et ayant fait l’objet d’analyses biologiques de routine à l’hôpital général de San Francisco entre les mois d’août et d’octobre 2020 ont été appariés à des échantillons provenant de patients ambulatoires non infectés par le VIH (n = 1 062) en fonction de l’âge et de la date de prélèvement.
  • Financement : aucun financement n’a été communiqué.

Principaux résultats

  • La séroprévalence du SARS-CoV-2 était de 3,7 % chez les PVVIH, contre 7,4 % chez les personnes sans VIH (rapport de cotes [RC] corrigé : 0,48 ; IC à 95 % : 0,34–0,71).
  • Les PVVIH présentaient une probabilité plus élevée de forme grave du COVID-19 que les personnes non infectées par le VIH (10 %, contre 2 % ; P = 0,04).
  • Les taux d’IgG étaient 45 % plus faibles (IC à 95 % : 22–61 % plus faibles) chez les PVVIH exposées au SARS-CoV-2, comparativement aux personnes sans VIH avec des antécédents d’infection à SARS-CoV-2.
  • Les titres d’Ac neutralisants étaient 63 % plus faibles (IC à 95 % : 2–78 % plus faibles) chez les PVVIH exposées au SARS-CoV-2, comparativement aux personnes sans VIH avec des antécédents d’infection à SARS-CoV-2.

Limites

  • L’étude était monocentrique.

Source : VIH.org

GSK3640254 (GSK’254) est un nouvel inhibiteur de maturation du VIH-1 de nouvelle génération avec un profil pharmacocinétique favorable. Le mécanisme d’action proposé est l’inhibition de dernier clivage entre la p24 et SP1, entraînant la formation de virus immatures, non infectieux.

D’après Spinner C et al., abstr. 126, actualisé.

Cette étude de phase IIa randomisée, en double insu, a évalué contre placebo l’efficacité, la tolérance et la pharmacocinétique du GSK’254 administré en monothérapie et en une fois par jour, avec un repas à teneur en graisses modérées, chez des adultes naïfs de traitement et infectés par le VIH-1.

Dans la première partie (n = 14), les patients ont reçu GSK’254 à la dose de 10 ou 200 mg pendant 10 jours. Dans la seconde partie (n = 20), les patients ont reçu GSK’254 à la dose de 40, 80 ou 140 mg pendant 7 jours, afin de diminuer le risque de survenue de la résistance. Le critère d’évaluation primaire était la variation maximale de la charge virale à partir de J1. Les critères d’évaluation secondaires étaient la tolérance et la pharmacocinétique.

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : VIH.org

Source : Seronet 

Mardi 9 mars 2021, troisième jour de la Croi 2021 virtuelle et hyper connectée. Un écran sur le live, un autre sur Twitter pour suivre les réactions en direct. Quelques échanges en messages privés avec une journaliste américaine basée à San Francisco et la frustration de ne pas être sur place. L’occasion de revenir aux fondamentaux de la Croi, l’actualité thérapeutique avec beaucoup d’études en cours sur les traitements VIH et la Prep.

Covid-19 et VIH : pas de surrisque ?

Les personnes vivant avec le VIH sont-elles plus à risque de contracter une forme sévère de la Covid-19 et d’en décéder ? Jusqu’à présent, la réponse à cette question était contrastée avec des résultats d’études parfois contradictoires et surtout un manque de données. Par exemple, en décembre dernier, une étude observationnelle britannique à grande échelle (1) fondée sur les chiffres nationaux de mortalité liée à la Covid-19 relevés par la NHS (National health service, équivalent de la Sécurité sociale) avait conclu que « les personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni semblent avoir un risque accru de mortalité liée à la Covid-19 ». Mais gros point de vigilance, les chercheurs-es n’avaient pas pu obtenir des indicateurs prédictifs de mortalité tels que les hospitalisations liées à des maladies graves, ni les données concernant les traitements antirétroviraux, la charge virale et le taux de CD4 des personnes vivant avec le VIH dont le certificat de décès indiquait la Covid-19 comme cause de mortalité. Difficile dans ce contexte de déterminer si le VIH est, à lui seul, un facteur de risque supplémentaire concernant la Covid-19.

Partant de ce constat, le Dr Ming Lee, chercheur au Imperial college de Londres et son équipe, ont lancé une étude afin d’analyser de façon qualitative les facteurs de risques et comorbidités des personnes vivant avec le VIH hospitalisées suite à une infection à Sars-CoV-2. Les chercheurs-es ont analysé les données médicales de 68 personnes vivant avec le VIH hospitalisées dans six hôpitaux en Angleterre entre le 1er février et le 31 mai 2020 ; données qu’ils-elles ont comparé avec celles de 181 personnes séronégatives également hospitalisées pour Covid-19. Après avoir fait des ajustements sur l’âge, l’origine ethnique, l’hypoxie de base (2) et les comorbidités (obésité, BPCO -broncho-pneumopathie chronique obstructive- et insuffisance respiratoire chronique, hypertension artérielle compliquée, insuffisance cardiaque, diabète de types 1 et 2, insuffisance rénale chronique, cancers récents, etc.), le Dr Ming Lee et son équipe ont analysé les données relatives au suivi VIH des personnes. Le taux moyen de CD4 des personnes vivant avec le VIH était de 352 CD4/mm3, 92 % d’entre elles étaient sous traitement antirétroviral et 95 % avaient une charge virale indétectable. Les chercheurs-es ont ensuite analysé les résultats cliniques du suivi Covid-19 dans les deux groupes (durée de l’hospitalisation, symptômes, traitements, etc.). En conclusion, le Dr Ming Lee et son équipe déclarent que le VIH, une fois traité et contrôlé, ne serait pas, à lui seul, un facteur de risque supplémentaire de faire une forme sévère de la Covid-19, mais plutôt le VIH associé à des fragilités et des comorbidités préexistantes.

Le choix, c’est la solution !

Celle que l’on surnomme LGB est présentée comme une star de la Croi. Et pour cause, Linda-Gail Bekker a un CV impressionnant : médecin et professeure de médecine à l’université du Cap (Afrique du Sud), elle est directrice adjointe de la fondation Desmond Tutu HIV et a présidé la Société internationale sur le sida de 2016 à 2018. Mais sa présentation en plénière sur la Prep était plutôt humble et amusante. LGB a utilisé la métaphore des super héros de Marvel pour montrer à quel point la palette des options de Prep avait évolué en dix ans. Elle a inclus dans sa présentation une réflexion intéressante, et rare, sur la capacité de l’humain à prendre des comprimés au quotidien. L’effet de lassitude, le manque de motivation, le stress ou encore la santé mentale font qu’il est parfois difficile pour certaines personnes de s’appliquer une discipline quotidienne que ce soit en matière de traitement ou encore d’exercice physique. « Il n’est pas toujours facile d’agir dans notre propre intérêt au quotidien », explique Linda-Gail Bekker. Et c’est là un enjeu crucial de la Prep : rester observant-e quand on est très exposé-e au VIH. C’est en cela que la « Prep de demain » sous forme d’implant, d’injection ou d’anneau vaginal à effet longue durée constitue, peut-être, une solution sur le long terme. « En tant qu’êtres humains, nous sommes multiples et différents et il va sans dire que notre prévention devrait également l’être. Le choix, c’est la solution ! » a conclu LGB avec une illustration de huit super héroïnes qui représentent chacune une façon différente de prendre la Prep. Bien vu !

=> Pour lire la suite de l’article, se rendre sur : Seronet 

Source : Seronet

À l’occasion de la conférence internationale Croi 2021 en virtuel, le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP, Université de Paris) a présenté, mardi 9 mars, les toutes dernières données de l’étude ANRS Prévenir, dont il est l’investigateur principal et le coordinateur. Pas de gros scoop, mais des résultats qui confirment, une fois de plus, la grande efficacité de la Prep.

Pouvez-vous rappeler les objectifs de l’étude ANRS Prévenir qui fut lancée en 2017 ?

Professeur Jean-Michel Molina : L’objectif de cet essai était d’avoir en vie réelle une idée de l’efficacité de la prophylaxie pré-exposition du VIH, dans une population de personnes à risque d’exposition au VIH. Le but était à la fois de confirmer les données de l’étude ANRS Ipergay (1) sur l’efficacité de la Prep et au-delà de l’efficacité individuelle, d’évaluer comment l’introduction de cet outil de protection à large échelle pouvait entrainer la baisse des nouveaux diagnostics. C’est pour cette raison que nous avons choisi l’Île-de-France, une région où l’incidence du VIH est particulièrement élevée (2).

Plus de trois ans après son lancement, quel bilan tirez-vous de cette étude ? Que nous apprennent les données récoltées sur l’efficacité de la Prep ?

Dans l’essai ANRS Ipergay, nous avions montré une efficacité de la Prep à 86 % en double aveugle [ni les participants-es ni les médecins ne connaissaient le traitement reçu par telle ou telle personne, ndlr], nous étions passés à 97 % d’efficacité quand le placebo a été retiré et que les participants savaient que la Prep était efficace et qu’ils la prenaient bien. L’incidence (3) du VIH dans le groupe qui prenait la Prep était de 2 pour 1 000. Dans l’étude ANRS Prévenir, après trois ans de suivi sur 3 000 personnes très exposées au VIH, il y a eu six infections à VIH, toutes dues à une mauvaise observance du traitement. Dans ce groupe, l’incidence du VIH est tombée à 1 pour 1 000. Cela confirme largement la grande efficacité de la Prep chez les personnes qui prennent bien le traitement que ce soit en schéma en continu ou à la demande (4).

L’étude ANRS Prévenir est prolongée de cinq ans, que cherchez-vous à savoir de plus ?

Ce qui est crucial avec la Prep, c’est de s’assurer sur le long terme que les personnes continuent bien à la prendre si elles sont exposées à un risque. Nous pouvons voir dans d’autres pays un taux d’arrêt de Prep très élevé. Évidemment, la personne n’est plus protégée quand elle arrête la Prep donc il est important d’observer ce qui va se passer sur les prochaines années. Cette prolongation de l’essai va également nous permettre de mettre en place des études sur la prévention des infections sexuellement transmissibles et des hépatites virales ainsi qu’une étude sur le chemsex [consommation de produits psychoactifs en contexte sexuel]. Et puis nous allons également tester les nouvelles façons de prendre la Prep comme les injections de cabotegravir, par exemple. Nous espérons que les participants vont accepter de continuer le suivi et nous allons également inclure de nouveaux volontaires dans une autre étude destinée aux jeunes gays.

=> Pour lire la suite de l’interview, se rendre sur : Seronet

Source : Aidsmap

Lors d’une session plénière du congrès virtuel sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI 2021)le professeur James Hildreth a fortement recommandé de s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé afin de réduire les disparités raciales marquées des pandémies du VIH et de la COVID-19 aux États-Unis.

Un accès insuffisant aux informations sur la santé, des soins médicaux tardifs, des maladies chroniques mal gérées, l’incarcération massive et l’instabilité économique font partie des facteurs qui agissent comme déterminants sociaux de la santé, a-t-il déclaré.

De nouvelles données présentées lors du congrès par le Dr Jun Li, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), indiquent que si les différences raciales ont diminué entre 2012 et 2018, les personnes noires séropositives sont toujours moins susceptibles que leurs homologues blancs de recevoir un traitement antirétroviral dans le mois qui suit leur prise en charge.

Le Sud profond des Etats-Unis présente le taux le plus élevé de nouveaux diagnostics de VIH, le plus grand nombre de personnes séropositives et le taux le plus faible de suppression virale du pays. Une étude menée en Alabama, en Louisiane et au Mississippi indique que, si les tendances générales relatives à la suppression virale s’améliorent, les jeunes noirs atteignent la suppression virale beaucoup plus tard que d’autres groupes.

Une troisième étude a démontré comment un financement accru dans certaines juridictions permettait de corriger certaines de ces disparités. Le projet pilote THRIVE a aidé certaines régions, où les hommes noirs ou latinos séropositifs étaient nombreux, à développer des services communautaires complets de prévention et de prise en charge du VIH, dont des activités destinées à soutenir le déploiement de la PrEP.

Dans les juridictions financées par THRIVE, on a constaté une réduction estimée à 4,2 % des nouveaux diagnostics de VIH chez les hommes noirs ayant des rapports sexuels avec des hommes entre 2014 et 2018. Par contre, dans les zones comparables ne recevant pas de financement, le nombre de nouveaux diagnostics est resté constant.  Chez les hommes latinos ayant des rapports sexuels avec des hommes, on a constaté une augmentation de 1,7 % dans les villes ne recevant pas de financement, contre une réduction de 2,7 % dans celles qui en ont bénéficié.

Source : BBC News Afrique

Thembi Nkambule a été là pour des centaines de personnes qui sont mortes du sida en Eswatini, un pays où une personne sur quatre est séropositive. Voici les leçons qu’elle a tirées sur ce que signifie « une mort digne ».

Thembi voit trois types de mort.

La première est la plus courante. La personne la regarde avec des yeux vides qui disent : « C’est fini. J’ai abandonné ». Thembi regarde en fermant les yeux et en lâchant prise. Une vie vécue dans le secret qui se termine dans la honte. C’est une mort honteuse.

« Et puis il y a le deuxième type », dit Thembi. « La personne a un message, ou parfois un avertissement, pour les gens qu’elle va laisser derrière elle. Il y a une leçon qu’elle a apprise et qu’elle veut faire passer ».

Le troisième type est le meilleur type de mort ; c’est une mort digne. La personne est sur le point de mourir en sachant qu’elle laissera sa famille et sa communauté en bon ordre et que tous les conflits seront résolus. Ce type de mort n’a pas besoin de la présence de Thembi, bien que pour toute personne atteinte de la maladie, elle est souvent présente pour ces derniers moments.

La maladie est le sida et Thembi vit dans une ferme rurale – des poulets gloussant dans les vastes champs à l’extérieur de sa maison – dans le royaume d’Eswatini en Afrique australe.

Le pays – autrefois connu sous le nom de Swaziland – est ce que l’Organisation mondiale de la santé appelle « l’épicentre de l’épidémie mondiale du VIH et du sida » – une épidémie qui, selon les experts, s’aggrave à cause du Covid.

Bien que des progrès importants aient été réalisés dans la lutte contre le virus au cours des dernières décennies, ce pays de 1,3 million d’habitants présente toujours le taux de prévalence du VIH le plus élevé au monde, estimé à 26 %.

Mais la situation était bien pire il y a une vingtaine d’années.

« La mort était alors partout autour de nous », dit Thembi.

Elle se souvient très bien de la première fois où elle a entendu parler du VIH. C’était au milieu des années 90 et elle était une mère récemment mariée qui étudiait pour obtenir une licence en sciences humaines à l’université du Swaziland. Il y avait eu une campagne pour encourager le don de sang dans le pays. De nombreux amis de Thembi ont fait des dons, mais quelques semaines plus tard, ils ont abandonné l’université pour ne plus jamais y revenir.

« Des rumeurs circulaient selon lesquelles leur sang avait été contaminé par une maladie mortelle », dit-elle. « Rien n’a été confirmé par le gouvernement ou les autorités, mais les rumeurs disaient que lorsque vous avez contracté cette maladie, il n’y avait aucun espoir, vous êtes juste mort. »

La peur s’est emparée du campus, et Thembi et plusieurs de ses autres amis ne se sont pas portés volontaires pour donner du sang eux-mêmes.

« Nous avons pensé que si nous ne donnions pas de sang et que l’on nous disait que nous aussi nous avions du sang contaminé, nous pourrions être en sécurité.

Quelques années plus tard, alors que Thembi travaillait comme enseignante dans un lycée, elle a commencé à entendre parler du VIH. Il semble maintenant qu’il touche une grande partie de la population du pays, y compris d’autres enseignants, ses amis et, ce qui est inquiétant, ses élèves aussi.

Elle pouvait dire quand les gens tombaient malades, car ils disparaissaient soudainement. Ils s’enferment à l’abri des regards de tout le monde. Des semaines plus tard, elle lisait leur décès dans les nécrologies du journal local – bien que la maladie n’ait jamais été mentionnée.

Mais nous sommes au début des années 2000 et le VIH fait l’objet de reportages dans la presse et de discussions à la radio.

Thembi est allée à la bibliothèque et a lu des articles sur le virus, qui infectait des gens partout dans le monde. Elle s’est rendu compte que cela s’accompagnait d’une stigmatisation universelle.

On savait que le virus pouvait être transmis par le sexe, mais certains dirigeants communautaires ont ajouté leurs propres théories.

Seuls ceux qui avaient une morale peu rigoureuse et qui pratiquaient des pratiques sexuelles dépravées et diaboliques étaient infectés, ont déclaré certains pasteurs dans leurs sermons.

Thembi savait que cela ne pouvait pas être vrai, une femme qu’elle connaissait et qui n’avait jamais été intime avec son mari venait d’en mourir.

Au lieu de fuir les personnes « diaboliques » qu’elle soupçonnait d’être malades et que leurs familles et amis évitaient, Thembi s’est efforcée de se rendre chez eux et de leur offrir sa compagnie.

« Parfois, je frappais aux portes et la personne ne me laissait pas entrer », dit-elle. « Ils avaient trop honte. Mais j’ai attendu et je leur ai dit que j’étais là s’ils voulaient me voir. Je n’avais pas peur d’eux ».

Et puis, en 2002, Thembi a attrapé une toux dont elle ne pouvait pas se débarrasser. Au début, alors qu’elle s’occupait de sa jeune famille, elle a supposé que c’était un rhume. Mais la toux a persisté. Un jour, elle a eu un moment d’ébullition.

« Peut-être », se dit-elle, « que cette toux ne disparaîtra pas parce qu’elle est due au VIH. »

Thembi est allée se faire tester. Les résultats sont revenus positifs.

Les premières semaines après son diagnostic ont été un véritable tourbillon de peur.

« Comment j’ai attrapé ça ? » « Que va-t-il arriver à mes trois enfants ? »

À l’époque, les médicaments antirétroviraux contre le VIH coûtaient 50 dollars par mois, soit une grande partie des revenus du ménage de Thembi.

« Comment puis-je me permettre cela ? »

« Quand vais-je mourir ? »

Il y avait trop de choses à organiser, alors Thembi a fait ce qu’elle avait vu : trop de gens se dérobent. Elle a dit à tout le monde qu’elle savait qu’elle était séropositive.

« Je savais que quoi qu’il m’arrive, j’aurais besoin de l’aide et du soutien des personnes que j’aime », dit-elle. « Si je me cachais dans la honte et le secret, autant mourir ».

Elle a fait asseoir toute sa famille pour leur parler de sa séropositivité.

Elle leur a dit qu’elle allait suivre un traitement. Thembi a expliqué qu’il s’agissait d’un virus dont elle savait déjà quelque chose.

Depuis son diagnostic, elle a découvert un programme appelé « People Living With HIV » et elle travaillera avec eux pour la guider dans cette maladie. Elle travaillera avec eux pour l’aider à surmonter cette maladie, ce qui la guidera [et guidera son mari] à travers cette maladie

Elle et son mari ont fait asseoir leurs enfants pour leur parler de leur séropositivité.

Ils leur ont dit que la maladie ne pouvait pas être transmise par une étreinte ou en partageant la même salle de bain.

En 2002, Thembi n’en avait aucune idée, mais en quelques années, elle allait devenir la directrice nationale du programme. Son expérience du virus a fait que les gens se sont ouverts à elle.

Thembi a été appelée à être témoin des cartes postales les plus intimes et les plus dévastatrices de la vie des personnes atteintes du VIH et du sida.

Une veuve choquée qui a découvert la lettre de diagnostic positif de son mari après ses funérailles, cachée dans un tiroir sous son lit, un secret sur lequel ils ont dormi pendant des années.

Une femme qui avait conçu tout un plan pour aider les communautés rurales à faire face à la maladie, pour ensuite tomber violemment malade et mourir elle-même avec, ne vivant pas pour voir son rêve se réaliser.

Des pères qui laissent derrière eux leurs petites filles en pleurs. Des fils honteux, demandant à Thembi s’ils seraient pardonnés dans l’au-delà. Des centaines et des centaines de morts.

De nombreux malades ont demandé à Thembi, une concitoyenne séropositive d’Eswatini, d’être là dans les derniers moments de leur vie.

« Je prends cela très au sérieux », dit-elle, « je peux voir ce qu’ils attendent de moi à ce moment-là sans même qu’ils aient besoin de dire quoi que ce soit. Certains veulent que je les prenne dans mes bras.

D’autres ne veulent pas être touchés, mais ils veulent que quelqu’un soit présent. Je traite chaque personne comme un individu. Je leur donne cette dignité ».

Elle veut leur donner une mort digne.