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source : crips

En 2018, en Île-de-France, près de 2.500 personnes ont découvert leur séropositivité, soit 40% de l’ensemble des découvertes de séropositivité en France.

Une diminution du taux de découvertes de séropositivité au VIH en Île de France

Nouvelle encourageante : le taux de découvertes de séropositivité au VIH a diminué de 15% entre 2013 à 2018. La baisse est constatée chez les hétérosexuels nés en France ou à l’étranger, et chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes nés en France. En revanche, ce taux augmente chez les HSH nés à l’étranger. Au niveau départemental, on note une forte baisse à Paris, en Essonne, dans le Val de Marne et une forte augmentation en Seine-et-Marne.

Que ce soit en région francilienne ou en France, le retard au dépistage demeure un problème majeur : 28% de l’ensemble des découvertes de séropositivité le sont à un stade tardif.

Des dispositifs de prévention et de dépistage à améliorer

Alors, qu’est-ce qui pourrait être amélioré pour permettre de mettre le dépistage à hauteur mais aussi plus largement pour mieux répondre à la nécessaire meilleure appropriation des outils de prévention diversifiée ?

Quant au dépistage, plusieurs avancées seraient à même de renforcer l’accès des populations clés aux dispositifs :

-Autoriser la délivrance d’autotests par une diversité plus importantes de personnes comme les médecins généralistes ou les infirmières scolaires ;

-Autoriser le pharmacien de mettre l’autotest en avant – aujourd’hui, il faut le demander au comptoir, ce qui peut freiner certaines personnes ;

-Généraliser le dispositif « Labo sans ordo », dispositif donnant l’accès aux tests VIH sans frais, sans ordonnance et sans rendez-vous dans les laboratoires de biologie médicale, à Paris et dans les Alpes-Maritimes ;

-Mettre en place plus rapidement des avancées de dispositifs innovants tels que la notification aux partenaires, la téléconsultation, l’offre dématérialisée de dépistage du VIH par auto-prélèvements.

Egalement, la mise sous PrEP doit pouvoir être organisée de manière plus rapide, les consultations PrEP étant surchargées, notamment sur Paris. L’autorisation pour les généralistes d’initier une PrEP serait à même de fluidifier le circuit d’accès effectif à la PrEP pour les personnes demandeuses.

Le traitement post-exposition ou TPE doit être plus accessible : certes, il est gratuit et disponible dans toutes les urgences des hôpitaux mais le temps d’attente peut être dissuasif. Il conviendrait d’autoriser la dispensation du TPE en pharmacies, au moins dans les premiers jours, les pharmacies de garde étant un maillage de proximité très efficient.

Lutter contre les discriminations

La politique de prévention et de promotion du dépistage ne pourra trouver sa pleine et entière efficacité qu’à la condition d’une mise en place d’une politique forte de lutte contre les discriminations. Et il y a beaucoup de travail sur ce volet. A titre d’exemple : selon une enquête de AIDES de 2017, plus d’un parent sur cinq se sentiraient « mal à l’aise » si l’un des enseignants de leur enfant était séropositif (33% chez les moins de 35 ans). Ce sont 16% des répondants en activité qui se sentiraient « mal à l’aise » à l’idée d’avoir un collègue de travail séropositif (30% chez les 18-24 ans). 10% se disent gênés à l’idée de « fré­quenter le même cabinet médical qu’une personne séropositive » (15% chez les 18- 24 ans). Quelle est la première raison évoquée pour ces discriminations ? La peur de la contamination. Alors plus que jamais une politique forte d’information est indispensable.

Le message du « I=I » doit être promu : une personne séropositive sous traitement et en charge virale indétectable ne transmet pas le virus du sida. En effet, les médicaments antirétroviraux rendent le virus indétectable dans le sang et les liquides sexuels des personnes touchées, Le virus devient de fait intransmissible

Lutter contre les discriminations, c’est aussi permettre aux personnes vivant avec le VIH de vivre comme n’importe qui. Ainsi, il faut souligner l’annonce de la mise en place par la région Île-de-France d’un système régional complémentaire au dispositif AERAS qui prendra en charge les surprimes d’assurance. Une très belle avancée pour les personnes vivant avec le VIH.

source : Le magzine de seine saint denis

À l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le sida du 1er décembre, le Département se mobilise pour une Seine-Saint-Denis sans sida.

Alors qu’il est le 2e département à être le plus touché par l’épidémie de Sida, le Département de la Seine-Saint-Denis a déclaré, ce 26 novembre, via son président Stéphane Troussel, vouloir « devenir le premier département de France pour le nombre de dépistage » mais également « être le premier pour le nombre de Prep (traitement préventif pour le VIH) ». Cette annonce a été faite à l’occasion du premier Comité stratégique d’orientation pour une Seine-Saint-Denis sans Sida qui réunissait une trentaine d’associations et d’institutions impliquées dans la lutte contre le VIH en Seine-Saint-Denis à Bobigny, à l’Hôtel du Département.

« LA SEINE-SAINT-DENIS S’AIME SANS SIDA »

Un slogan fort, qui s’affiche depuis le 27 novembre dans les rues du département. Cette campagne de communication invite chacun à se faire dépister et à se protéger. A cette occasion, des documents d’informations sur les dernières innovations à disposition (Trod, autotest, Prep, TPE, Tasp) et des préservatifs seront distribués aux séquanodionysien.ne.s sur tout le territoire par les partenaires et dans les associations.

LES CHIFFRES DU VIH

Santé Publique France vient de publier les derniers chiffres de l’épidémie. En Seine-Saint-Denis, entre 2013 et 2018, le taux de découvertes de séropositivité VIH restent stables, que ce soient chez les hommes ou les femmes, chez les moins de 25 ans, les 25-49 ans ou les 50 ans et plus. Sur cette période, chez les hétérosexuel·le·s né·e·s à l’étranger le nombre de découvertes de séropositivité VIH a même diminué significativement (-20%, p=0,05), contrairement aux hétérosexuel·le·s né·e·s en France. Par contre, chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes nés à l’étranger -qui représentaient 12% des découvertes de séropositivité VIH en 2018- les chiffres ont significativement augmenté (+69%, p <0,01), alors qu’ils n’ont pas évolué chez ceux nés en France.
Découvrir de nouveaux cas de séropositivités au VIH permet à la fois d’administrer un traitement qui prolongera à la fois l’espérance de vie et protégera du VIH les personnes avec qui le patient pourra continuer à avoir une vie sexuelle.

MOBILISATION SUR LE TERRAIN

Le Département de la Seine-Saint-Denis proposera des dépistages gratuits le vendredi 29 novembre 2019 à 9h à 16h au centre départemental de prévention santé (CDPS) de Saint-Denis Pleyel. Un stand sera aussi installé à la sortie du Métro Carrefour Pleyel.
Le lundi 2 décembre 2019, une journée portes ouvertes est organisée dans tous les centres de dépistage afin de découvrir ces lieux et leurs missions :

CDPS de Montreuil de 10h à 19h
CDPS Saint-Denis Pleyel de 8h30 à 17h30
Antenne CDPS à Aulnay-sous-Bois de 10h à 19h
CeGIDD de Bobigny de 8h30 à 17h30

source : Les Actupiennes

Les acteurs/trices de prévention VIH/sida, associations exerçant dans le champ de la santé doivent d’abord détenir une agrémentation spécifique, lourde à obtenir, permettant de réaliser des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD). C’est un frein à faire sauter !

Le Conseil National du Sida vient de pointer la nécessité d’améliorer le dépistage du VIH en France et préconise de renforcer la diffusion des autotests, notamment en permettant aux associations d’en proposer.

Selon les derniers chiffres sortis à l’occasion du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, plus de 1700 personnes (sur les 6200 qui ont découvert leur séropositivité en 2018) étaient déjà à un stade avancé de l’infection.

Se faire dépister, plusieurs fois, est crucial, en plus de se protéger.

Pourtant tout est bloqué dans l’arrêté sur les autotests par le paragraphe liant distribution d’autotests et personnel associatif formé à l’utilisation des tests rapides d’orientation diagnostique de l’infection par les VIH 1 et 2. Connaître son statut sérologique, c’est se protéger en prenant un traitement efficace et ainsi protéger ses partenaires !

Les Actupiennes, association de lutte contre le VIH/sida, exigent :

– que les autotests puissent être donnés par toute association de lutte contre le sida ou ayant une action dans le champ de la santé ;

– que la TVA sur les autotests soit définitivement à 5,5 %.

source : toutelaculture

Dans le cadre de la journée contre le Sida, Toute La Culture a souhaité vous présenter un acteur important de la lutte : Paris sans Sida. Eve Plenel, sa directrice générale, nous en dit plus à son sujet.

Paris sans Sida est une « association » qui a fait ses premiers pas en 2016, à la suite d’une initiative d’ONUSIDA, qui désirait sensibiliser les grandes villes du monde dans cette lutte, et la ville de Paris. De cette initiative est née une déclaration. « La déclaration de Paris avait pour ambition d’uniformiser les engagements des maires vers une même direction : mettre fin à l’épidémie et s’intéresser aux personnes les plus touchés » explique Eve Plenel, sa directrice générale.
La France est, en effet, un pays particulièrement touché par le VIH. Chaque année plus de 1000 Parisiens découvriraient qu’ils sont séropositifs. Selon la directrice de l’organisme, les populations les plus touchées demeurent les hommes homosexuels et les migrants, notamment africains :  « l’épidémie du sida en France est une épidémie concentrée. Elle fait son lit dans des situations préexistantes, des situations d’exclusion ».

Eve Plenel le stipule bien : Paris sans Sida n’est pas une énième association de lutte contre le sida, celles existantes faisant déjà un travail incroyable sur le terrain : «Nous sommes un catalyseur pour toutes ces énergies. Il aide à mettre en cohérence ce que beaucoup d’acteurs faisaient déjà avant. Il y a plus d’une trentaine d’associations à Paris qui interviennent depuis 30 ans ».

L’organisme s’articule autour de deux fonctions : faire, à une échelle locale, toute la communication sur la sexualité, à travers des campagnes de dépistage, et faire avancer l’innovation dans le domaine de la santé pour trouver des solutions qui simplifieraient la vies des gens. Il n’est jamais évident de parler de sexualité à son médecin, d’expliquer sa situation… Aujourd’hui diverses solutions de dépistage existent. Un auto-test, qu’il est possible d’acheter à la pharmacie, est, par exemple, utilisable depuis chez vous.
Aussi il est important de noter que, depuis le 1er janvier 2016, la France est le premier pays à autoriser et à rembourser la PrEP. Ce traitement antirétroviral est à prendre avant les rapports sexuels, en prévention d’une potentielle contamination. Mais attention, il faut tout de même rester vigilant, il ne remplace en rien l’usage d’un préservatif pour toutes les autres maladies sexuellement transmissibles. « Une des problématiques que nous souhaitions aussi faire comprendre à la population est qu’une personne « séro » une fois qu’elle prend son traitement ne transmet plus le VIH. L’intérêt est donc aussi de réduire la période où les personnes ne savent pas qu’elles sont séropositives » ajoute Eve Plenel.

Si Paris sans sida, comme son nom l’indique, s’intéresse surtout à une lutte à l’échelle parisienne, d’autres programmes équivalents existent aussi à Bordeaux ou encore à Lyon. Depuis le 1er janvier il est même possible de se faire dépister à Nice comme à Paris, ce qui marque une avancée importante pour l’organisme, qui étend aussi à présent ses actions à la Seine Saint Denis, deuxième territoire le plus touché de l’île de France. Ces avancées sont possibles grâce à un travail d’équipe entre les différentes associations et différents acteurs. «  Il y a une plateforme qui se rassemble trois fois par an pour discuter de la lutte. Des associations de lutte contre le sida sont présentes mais aussi des pharmaciens, des médecins généralistes … » confirme Eve Plenel.

Et alors, qu’en est-il de la propagation du VIH aujourd’hui ? Le 27 novembre, Le Monde a sorti un article qui a annoncé un véritable « échec » dans la lutte contre le sida. Eve Plenel contredit complètement cette attestation : « Il n’est pas vrai de dire qu’il y a une stabilité du taux de séropositivité dans notre pays. Le nombre de personnes contaminées en France a beaucoup baissé et encore plus à Paris ».

Paris sans Sida sera bien évidemment présent dans ce weekend de lutte. Plus de 70 événements de préventions et de dépistages seront organisées au quatre coins de Paris. Vous pouvez les suivre sur les différents réseaux sociaux pour être informé des évènements à venir.

© Visuel : affiche Paris Sans Sida

NAKED… Le médecin 2.0

Plusieurs dispositifs sont employés par l’organisme… Dont certains sont surprenants ! Dr Naked fait partie de ces moyens de prévention et est une vraie star sur les réseaux sociaux. Nu sous sa blouse blanche, il fait de la concurrence à tous les doctors Mamour. Un personnage si peu vêtu pour un message qui n’en demeure pas moins fort. Au cours de ses vidéos, qui ne dure pas plus de 3 min, le mannequin Armando Santos sensibilise et informe sur les techniques de prévention. « Dr Naked est né d’un partenariat avec Ornet, qui a progressivement pris son indépendance pour apparaître sur les réseaux sociaux » explique Eve Plenel en stipulant qu’un jeune homme homosexuel sera toujours plus tenter de s’arrêter sur la vidéo d’un bellâtre en blouse blanche que sur une autre avec un bandeau rouge trop sérieuse. Bien sur, ce personnage s’adresse à un certain type de public. D’autres dispositifs existent. Dès le mois de janvier sera lancée la « bonne nouvelle d’Alimata » dédié aux migrants. Pas plus d’informations pour le moment, le projet demeurant encore secret… A suivre.

Paris sans Sida est une « association » qui a fait ses premiers pas en 2016, à la suite d’une initiative d’ONUSIDA, qui désirait sensibiliser les grandes villes du monde dans cette lutte, et la ville de Paris. De cette initiative est née une déclaration. « La déclaration de Paris avait pour ambition d’uniformiser les engagements des maires vers une même direction : mettre fin à l’épidémie et s’intéresser aux personnes les plus touchés » explique Eve Plenel, sa directrice générale.

La France est, en effet, un pays particulièrement touché par le VIH. Chaque année plus de 1000 Parisiens découvriraient qu’ils sont séropositifs. Selon la directrice de l’organisme, les populations les plus touchées demeurent les hommes homosexuels et les migrants, notamment africains : « l’épidémie du sida en France est une épidémie concentrée. Elle fait son lit dans des situations préexistantes, des situations d’exclusion ».

Paris sans sida : un catalyseur d’énergie

Eve Plenel le stipule bien : Paris sans Sida n’est pas une énième association de lutte contre le sida, celles existantes faisant déjà un travail incroyable sur le terrain : «Nous sommes un catalyseur pour toutes ces énergies. Il aide à mettre en cohérence ce que beaucoup d’acteurs faisaient déjà avant. Il y a plus d’une trentaine d’associations à Paris qui interviennent depuis 30 ans ».

L’organisme s’articule autour de deux fonctions : faire, à une échelle locale, toute la communication sur la sexualité, à travers des campagnes de dépistage, et faire avancer l’innovation dans le domaine de la santé pour trouver des solutions qui simplifieraient la vies des gens. Il n’est jamais évident de parler de sexualité à son médecin, d’expliquer sa situation… Aujourd’hui diverses solutions de dépistage existent. Un auto-test, qu’il est possible d’acheter à la pharmacie, est, par exemple, utilisable depuis chez vous.
Aussi il est important de noter que, depuis le 1er janvier 2016, la France est le premier pays à autoriser et à rembourser la PrEP. Ce traitement antirétroviral est à prendre avant les rapports sexuels, en prévention d’une potentielle contamination. Mais attention, il faut tout de même rester vigilant, il ne remplace en rien l’usage d’un préservatif pour toutes les autres maladies sexuellement transmissibles. « Une des problématiques que nous souhaitions aussi faire comprendre à la population est qu’une personne « séro » une fois qu’elle prend son traitement ne transmet plus le VIH. L’intérêt est donc aussi de réduire la période où les personnes ne savent pas qu’elles sont séropositives » ajoute Eve Plenel.

Des programmes dans d’autres grandes villes françaises

Si Paris sans sida, comme son nom l’indique, s’intéresse surtout à une lutte à l’échelle parisienne, d’autres programmes équivalents existent aussi à Bordeaux ou encore à Lyon. Depuis le 1er janvier il est même possible de se faire dépister à Nice comme à Paris, ce qui marque une avancée importante pour l’organisme, qui étend aussi à présent ses actions à la Seine Saint Denis, deuxième territoire le plus touché de l’île de France. Ces avancées sont possibles grâce à un travail d’équipe entre les différentes associations et différents acteurs. « Il y a une plateforme qui se rassemble trois fois par an pour discuter de la lutte. Des associations de lutte contre le sida sont présentes mais aussi des pharmaciens, des médecins généralistes … » confirme Eve Plenel.

Et alors, qu’en est-il de la propagation du VIH aujourd’hui ? Le 27 novembre, Le Monde a sorti un article qui a annoncé un véritable « échec » dans la lutte contre le sida. Eve Plenel contredit complètement cette attestation : « Il n’est pas vrai de dire qu’il y a une stabilité du taux de séropositivité dans notre pays. Le nombre de personnes contaminées en France a beaucoup baissé et encore plus à Paris ».

Paris sans Sida sera bien évidemment présent dans ce weekend de lutte. Plus de 70 événements de préventions et de dépistages seront organisées au quatre coins de Paris. Vous pouvez les suivre sur les différents réseaux sociaux pour être informé des évènements à venir.

Plusieurs dispositifs sont employés par l’organisme… Dont certains sont surprenants ! Dr Naked fait partie de ces moyens de prévention et est une vraie star sur les réseaux sociaux. Nu sous sa blouse blanche, il fait de la concurrence à tous les doctors Mamour. Un personnage si peu vêtu pour un message qui n’en demeure pas moins fort. Au cours de ses vidéos, qui ne dure pas plus de 3 min, le mannequin Armando Santos sensibilise et informe sur les techniques de prévention. « Dr Naked est né d’un partenariat avec Ornet, qui a progressivement pris son indépendance pour apparaître sur les réseaux sociaux » explique Eve Plenel en stipulant qu’un jeune homme homosexuel sera toujours plus tenter de s’arrêter sur la vidéo d’un bellâtre en blouse blanche que sur une autre avec un bandeau rouge trop sérieuse. Bien sur, ce personnage s’adresse à un certain type de public. D’autres dispositifs existent. Dès le mois de janvier sera lancée la « bonne nouvelle d’Alimata » dédié aux migrants. Pas plus d’informations pour le moment, le projet demeurant encore secret… A suivre.

source : centrepresse

Si la médecine progresse, le VIH est une cage et vivre avec le VIH peut être compliqué. Un tabou levé avec la Journée mondiale contre le sida et la parole de ceux qui l’ont apprivoisé.

Vivre, simplement vivre. Je n’ai que de l’amour à donner. Une soif qu’Aurélien (1) a parfois du mal à étancher avec de grosses baisses de moral. Sa prise de médicament quotidienne lui assure une espérance de vie « quasiment stable »« Du moins, avec de fortes probabilités d’atteindre une charge virale indétectable, confie-t-il tout bas. C’est le fait de devenir non contaminant. » Pour ce Poitevin, proche de la quarantaine, « la vie s’est arrêtée en 2012 puis elle renaît dans la foulée ». Un bref coup de fil, après un don de sang, lui annonce la nouvelle. Un couperet. Il lui faut « tirer un trait sur sa vie sans VIH, comme un deuil ». En plein mois de décembre, la « bonne santé » des semaines qui suivent lui laisse encore de douloureux souvenirs.

On peut vivre avec le VIH,« socialement,c’est autre chose »

Il consent avoir tourné la page d’un passé plus tumultueux. Adepte des fêtes nocturnes et de certains paradis artificiels, il confesse des « conduites à risques »« Rien de bien méchant », pense-t-il à l’époque, alors que « [sa] jeunesse brûle par les deux bouts », juge-t-il aujourd’hui avec recul.
Ces dernières années, les avancées de la médecine sont indéniables. On peut vivre avec le VIH et le supporter physiquement. « Socialement, c’est autre chose », coupe de suite Aurélien. Bien sûr, il a fallu l’avouer au compagnon de l’époque, « parti dans la foulée ». Il y a ensuite l’annonce à la famille – « elle comprend vite » – et aux amis – « J’ai coupé les ponts avec ce cercle. » « La première fois qu’on le formule à voix haute, c’est un poids énorme. J’avais l’impression d’être une bombe à retardement. » Alors oui, la médecine a changé la donne – grâce à la trithérapie, le risque de transmission est de 1% – mais le regard des autres pèse lourd.

Sur le qui-vive

La charge virale est au début une obsession constante, « mais il faut bien s’y faire, on s’habitue ». La clef reste l’assiduité dans le traitement. Une charge virale en augmentation, « c’est prendre le risque de permettre au virus de se multiplier », de le rendre détectable à nouveau, et donc de nouveau pouvoir le transmettre.
« On ne guérit pas de tout ça, je le dis à tout le monde. Vivre avec une quantité très basse du virus dans le sang est un soulagement, mais c’est vivre avec quand même. »
Aurélien est épanoui aujourd’hui dans le Sud-Vienne. Il a laissé des plumes dans ce parcours mais a pris un nouvel envol. Avec quelqu’un pour accompagner sa trajectoire. Plus besoin de trop « s’épancher le sujet ». « Je vis, simplement, je vis. »

(1) A la demande de l’interlocuteur, un nom d’emprunt est utilisé.

source : agora.fr

Près de quarante ans après l’apparition des premiers malades du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) aux États-Unis, une enquête réalisée par « egora-Le Panorama du médecin » fait le point, à l’occasion de la Journée mondiale le 1er décembre, sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, en particulier par les médecins généralistes.

En 2018, 37,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde, et seules 23,3 millions avaient accès à la thérapie antirétrovirale, révèlent les chiffres de l’Onusida 2019. En France, si le nombre de diagnostics de séropositivité est resté stable depuis 2010, il a baissé, pour la première fois en 2018 (7 % de moins que l’année précédente). Cette année-là, 56 % des personnes qui ont découvert leur séropositivité ont été contaminées après des rapports hétérosexuels, 40 % à la suite de rapports sexuels entre hommes et 2 % par l’utilisation de drogues injectables. Si les hommes ont été majoritairement contaminés après des rapports sexuels entre hommes (51 %), 96 % des femmes l’ont été après des rapports hétérosexuels. Bien hétérogènes sur le territoire, les taux de découverte de séropositivité sont beaucoup plus élevés dans les départements français d’Amérique, notamment en Guyane. En métropole, ce taux est plus élevé en Île-de-France que dans les autres régions(1).

Rappels historiques

> 1980 : les premiers cas d’une nouvelle maladie sont observés à Los Angeles et San Francisco, dans la communauté homosexuelle masculine.
> 3 juillet 1981 : le New York Times évoque cette maladie caractérisée par un effondrement des défenses immunitaires, précisant sa très probable transmission
par voie sexuelle et touchant particulièrement les homosexuels. Un premier cas est signalé en France fin 1981.
> 20 mai 1983 : Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, chercheurs à l’Institut Pasteur, découvrent le virus responsable de cette maladie.
> 1986 : le virus est renommé virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
> mars 1987 : la Food and Drug Administration (FDA) valide l’azidothymidine (AZT) comme premier traitement médicamenteux.
> 1996 : arrivée des trithérapies antivirales. Plus d’une vingtaine de molécules sont actuellement disponibles en France. Une classe d’anticorps monoclonaux doit être mise sur le marché prochainement. L’ibalizumab, approuvé par la FDA depuis mars 2018, a obtenu le feu vert de l’Agence européenne du médicament le 26 juillet dernier. Reste à attendre l’autorisation de mise sur le marché (AMM), un espoir pour les patients infectés par une forme multirésistante du VIH ne répondant pas aux traitements oraux actuellement disponibles. En attendant, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lui a accordé, le 5 septembre dernier, une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) dite « de cohorte ».

Savoir s’en protéger

La stratégie de dépistage a fait l’objet de recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) en 2009, réactualisées en mars 2017. La priorité étant de l’accorder aux populations exposées et de renforcer la fréquence du dépistage : tous les 3 mois chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; tous les ans chez les utilisateurs de drogues par injection et les personnes originaires de zones de forte prévalence, notamment les pays d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.

La HAS propose qu’un test de dépistage soit proposé à l’ensemble de la population générale âgée de 15 à 70 ans « au moins une fois dans la vie » lors d’un recours aux soins, en dehors de toute notion d’exposition à un risque de contamination par le VIH. Ce qui permettrait…

aussi de réduire l’épidémie cachée.

Plusieurs outils sont disponibles :

• le test sanguin en laboratoire (Elisa de 4e génération) : remboursé à 100 % par l’Assurance maladie s’il est réalisé en laboratoire sur prescription médicale, il est gratuit dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ;

• le test rapide d’orientation diagnostique (Trod) : il peut être proposé gratuitement aux personnes éloignées du système de santé, dans certaines associations de lutte contre le VIH habilitées par les agences régionales de santé (ARS) et les CeGIDD ;

• les autotests de dépistage de l’infection par le VIH (ADVIH) : actuellement, seuls deux autotests disposent d’un marquage CE imposé par la réglementation européenne. Disponibles en pharmacie, ils ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie. Certaines associations habilitées par les ARS peuvent, dans certains cas, en remettre gratuitement.

Malgré une hausse continue de l’activité de dépistage, plus d’un quart des découvertes de séropositivité sont trop tardives : 28 % des personnes ont été diagnostiquées en 2017-2018 à un stade avancé de l’infection. De plus, 49 % de ces découvertes concernent des personnes qui déclarent n’avoir jamais été testées auparavant… Quatre centres de santé sexuelle communautaires seront bientôt expérimentés pour permettre le dépistage précoce des patients et de leurs partenaires, suivi d’un traitement rapide.

Bientôt des centres de santé sexuelle communautaires
En application de l’article 51 de la LFSS 2018, le ministère de la Santé et l’Assurance maladie ont lancé un appel à manifestation d’intérêt pour expérimenter, dans des villes à forte prévalence du VIH et des infections sexuellement transmissibles, des centres de santé sexuelle, d’approche communautaire, sur le modèle anglo-saxon. Cette expérimentation doit permettre, en un lieu unique et dans un temps court, de dépister et traiter les personnes les plus exposées. Les quatre villes retenues – Paris, Lyon, Marseille et Montpellier – expérimenteront ces parcours de « test and treat ».

Le VIH, une maladie chronique

Les trithérapies ont bouleversé la vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans les pays occidentaux. Néanmoins, les pathologies du vieillissement semblent plus précoces, et certains cancers plus fréquents chez les PVVIH. Beaucoup portent aussi les séquelles des longues périodes sans traitement, des traitements insuffisants et, le cas échéant, des maladies « opportunistes » passées.

Les spécialistes estiment que si l’infection est correctement traitée et gérée assez tôt, elle devient une maladie chronique. Mais les PVVIH ont jusqu’à 5 fois plus de risques de développer d’autres maladies chroniques, des effets indésirables à long terme, une résistance aux médicaments, et d’avoir besoin d’un traitement pour des comorbidités telles que la tuberculose ou l’hépatite C. D’autant qu’elles sont exposées au risque d’interactions médicamenteuses.

« Les médecins libéraux sont des acteurs clés pour inciter leurs patients à se faire dépister : médecins généralistes, spécialistes en dermato-vénérologie, gynécologie, hépatologie, proctologie et cancérologie », précise le rapport Morlat en avril 2018(2).

On distingue trois vagues distinctes de prise en charge :

• les débuts de l’épidémie : Le VIH a déstabilisé le système de santé. L’hôpital, vite débordé, doit solliciter des médecins de ville dont certains étaient formés à la prise en charge des fins de vie à domicile. Le Dr Frédéric Goyet, médecin chargé de projet VIH-IST-hépatites à l’ARS Île-de-France, a connu la situation à Saint-Denis au début des années 1990 : « À l’époque, on faisait des fins de vie à domicile, et il y avait un vrai suivi partagé entre la ville et l’hôpital. » Certains s’y sont engagés avec une ferveur militante, à l’image du Dr Didier Ménard, médecin généraliste à la cité des Francs-Moisins (93), avec une forte proportion de migrants d’origine africaine : « On ne savait pas grand-chose à l’époque. On a été confronté à des patients, notamment ceux appartenant à la communauté homosexuelle, qui connaissaient mieux la maladie que nous. Le patient est très vite devenu un acteur de la tragédie que l’on vivait. À l’époque, nous savions tous que l’annonce de la séropositivité était une condamnation à mort. »

Ce travail en commun, assez inhabituel pour l’époque, donnera naissance aux réseaux VIH ville-hôpital, dont le premier voit le jour en 1985. Craignant un afflux massif de malades à l’hôpital, une mission Sida est créée afin d’accompagner financièrement la création et le développement des réseaux sur le territoire. Leur but : accomplir un travail de soins, d’accompagnement et de formation autour du VIH. Des actions de prévention se mettent en place : distribution de préservatifs, échange de seringues, politique de substitution… La coordination nationale des réseaux est, elle, créée en 1997. « Leur développement a induit, dans le contexte de l’épidémie dramatique des années 80-90, la création d’un petit groupe de généralistes dont la compétence était proche de celle d’attachés hospitaliers de services spécialisés. Qu’ils le veuillent ou non, ils sont devenus, pour une part de leur activité, des sidénologues de ville », se souvient Jean-Pierre Aubert, médecin généraliste et professeur à l’université Paris-Diderot.

• l’arrivée des antirétroviraux et des trithérapies : L’arrivée des premières trithérapies change la donne. Le modèle biomédical a repris ses droits. Pour Didier Ménard, on a retrouvé le schéma classique : une maladie, un diagnostic, un traitement. « Les personnes atteintes posaient des problèmes de traitement, d’infections opportunistes, de résistance virale ; le suivi à l’hôpital dans des centres hyperspécialisés était justifié », affirme le Pr Yazdan Yazdanpanah, infectiologue à l’hôpital Bichat (AP-HP). « Avec les antirétroviraux, très vite, les hospitaliers ont eu moins de choses à faire, et le suivi des patients s’est rééquilibré entre l’hôpital et la ville », explique le Dr Frédéric Goyet.

• la chronicisation : « Les patients ont aujourd’hui des traitements efficaces (90 % des PVVIH ont une charge virale indétectable), explique Yazdan Yazdanpanah. Ce sont surtout des problèmes de comorbidité qui justifient le suivi : problèmes osseux, cardiaques, gynécologiques… Le problème aujourd’hui, ce sont davantage les comorbidités que l’infection elle-même, et ce sont des problématiques que les médecins généralistes connaissent bien. La médecine générale me paraît mieux armée pour les prendre en charge. »

Premiers constats, premiers freins

Si la Société de pathologie infectieuse de langue française et la Société française de lutte contre le sida ont adopté un consensus, formalisé en 2009, sur la prise en charge de l’infection par le VIH en médecine générale et en médecine de ville, leurs recommandations…

sont restées lettre morte… bien qu’un certain nombre ait été repris dans un guide publié en octobre 2018 par la HAS à destination des médecins généralistes.

Jean-Marc Bithoun, administrateur et président honoraire d’Actions Traitements, reconnaît qu’« en majorité, la prise en charge reste aujourd’hui hospitalière. Les infectiologues se trouvent à l’hôpital. Le premier traitement ne peut être délivré qu’à l’hôpital. En début de traitement, il faut un suivi de 1 à 3 mois à l’hôpital pour vérifier la tolérance du traitement, l’absence de toxicité et surveiller à la fois l’immunité (nombre de CD4) et la charge virale. Après, vous pouvez faire renouveler votre traitement par votre médecin généraliste. Beaucoup de patients sont aussi rassurés par l’hôpital (tiers payant, plateau technique). Et il faut savoir qu’à Paris, les restes à charge sont importants, avec les dépassements d’honoraires. Par ailleurs, comme c’est l’équipe qui a fait l’annonce du diagnostic, cela a créé un lien ». Ce que confirme Frédéric Goyet : « Dans la culture de plusieurs populations d’origine africaine, on fonctionne peu avec
le médecin généraliste. L’hôpital est vraiment la référence. »

Du côté des infectiologues, les attitudes varient. Si certains voient l’intérêt d’un suivi conjoint avec la médecine de ville, d’autres, devenus médecins traitants, ne veulent pas abandonner leurs patients dont certains sont inclus dans des cohortes d’études et suivis à l’hôpital. Pour le Dr Anne Simon, responsable du CeGIDD de La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), « une enquête, un jour donné, a montré que les PPVIH consultaient en moyenne plus de trois fois par mois et qu’il s’agissait souvent de consultations hospitalières ».

Un point de vue partagé par le Dr Xavier Copin, médecin généraliste à Paris : « Les hospitaliers se sont réaccaparé le suivi de patients chroniques qui, quand tout va bien, ne sont vus que deux fois par an (90 % des patients). Le seul souci, c’est l’observance qui ne devrait plus poser de problème aujourd’hui avec la simplification des traitements et des effets secondaires nettement moins importants qu’avant. Ils pourraient donc être suivis en ville mais il faut être au fait des nouvelles molécules. Pour les patients multirésistants (8 %), l’hôpital a toute sa pertinence. »

Le désengagement de la médecine de ville

Comme dans les autres pathologies chroniques, le virage ambulatoire se heurte à la désertification médicale et à la difficulté à trouver un médecin traitant. Et la charge de travail des médecins généralistes ne facilite pas les choses. « Le médecin hospitalier me garde quarante-cinq minutes alors qu’un médecin de ville ne peut pas le faire », explique un patient. L’obstacle premier vient surtout des jeunes généralistes : la maladie, bien que banalisée, suscite toujours une part de crainte, compte tenu des représentations qui y sont encore attachées. Ils hésitent aussi à s’investir en termes de formation vu le faible nombre de PPVIH dans une patientèle. « Beaucoup refusent de prendre en charge des patients VIH par peur de l’inconnu ou des interactions médicamenteuses. La peur de prendre en charge quelque chose qu’ils ne connaissent pas ou peu », explique le Dr Jean-Paul Vincensini, médecin généraliste à la MSP du Chemin Vert, à Paris. « J’ai l’impression que les médecins généralistes ont peur du VIH, parce que c’est une pathologie encore relativement nouvelle et qu’ils s’estiment insuffisamment formés », renchérit Yazdan Yazdanpanah.

Beaucoup sont en effet peu formés à cette prise en charge. « Certains ne savent pas ce qu’est la prophylaxie préexposition (PrEP). D’autres ne savent pas que, quand on est indétectable sous traitement, on ne contamine plus. Il y a toujours des malades graves en raison de découvertes tardives. Les jeunes médecins sont un peu désemparés », précise le Dr Patrick Philibert, médecin généraliste à Marseille. D’autant que les anciens réseaux VIH ville-hôpital, qui ont beaucoup fait en termes de formation, ont périclité… Appelés à disparaître, ils devraient, à terme, être absorbés dans les futures plateformes territoriales d’appui (PTA).

Seuls les comités de coordination régionale de la lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine (Corevih), créés en 2008, continuent à entretenir la flamme de la coordination ville-hôpital. Là aussi, les médecins de ville sont peu impliqués, surtout les jeunes générations. « En région Paca, on a formé des médecins généralistes à travers un DESC d’infectiologie, ils ont toujours des vacations à l’hôpital. À Nice, on a trois pôles de médecine générale (une maison de santé et deux cabinets de groupe) qui travaillent en lien étroit avec le service d’infectiologie en partageant le même système d’information », explique le Dr Pascal Pugliese, médecin au CHU de Nice.

Et hormis quelques cabinets médicaux qui ont développé une clientèle homosexuelle (centre de Paris) ou africaine (Paris XVIIe), la majorité des médecins généralistes ne comptent que deux ou trois PVVIH dans leur patientèle, précise Frédéric Goyet. Avec 150 à 200 PVVIH et une patientèle essentiellement gay, le Dr Xavier Copin, médecin généraliste à Paris, fait figure d’exception. Mais il regrette de perdre ses patients car « n’étant plus hospitalier, j’ai l’obligation…

de les envoyer à l’hôpital une fois par an ou pour un changement de traitement, et je ne les revois plus. Je suis perçu comme un ‘petit médecin de ville’ même par les jeunes internes ».

Vers une prise en charge partagée ?

Sauf que les choses doivent changer. « L’hôpital est de moins en moins capable de répondre à la demande en matière d’organisation et d’effectifs. Les médecins investis arrivent aujourd’hui à la retraite. Les jeunes ne s’y intéressent pas. Il faut trouver des solutions à cette équation », renchérit Jean-Paul Vincensini.

L’association Aides plaide, pour sa part, pour un modèle diversifié adapté aux réalités de terrain et aux aspirations des patients. Et souhaite une plus forte implication de la médecine de ville quand l’état du patient le permet. « Si l’on veut suivre la pathologie avec des patients qui vont mieux, avec une immunité la plupart du temps normale et une charge virale indétectable, la médecine de premier recours a toute sa place dans un suivi coordonné du patient », affirme Pascal Pugliese.

« Quand le patient est stabilisé avec une charge virale indétectable et un niveau de CD4 satisfaisant, on peut le ‘lâcher’, mais il faut responsabiliser le médecin : lui envoyer un mot et lui donner autre chose à faire que le renouvellement de l’ordonnance. On a une expérience de mise en commun de documents avec le Pôle de santé 13 et la plateforme de partage et de services de l’ARS Terr-eSanté », poursuit Anne Simon. « Aller à l’hôpital tous les six mois, cela peut être contraignant, et les patients préfèrent avoir un suivi plus léger en ville, si la maladie est devenue plus stable », affirment les Drs Éléonore Bernard et Lucie Campagné, à l’origine de VIHClic.

En revanche, les jeunes généralistes exerçant en structure d’exercice coordonnée expriment un intérêt pour la prise en charge en ville : « Il faut prendre le virage ambulatoire et bien identifier ces patients. Cela peut se faire dans le cadre d’une interaction ville-hôpital comme d’autres spécialités l’ont fait, par exemple pour le diabète », précise Yazdan Yazdanpanah.

Une chose est sûre : le défi majeur des années à venir dans la prise en charge du VIH résidera dans la construction de parcours partagés entre la ville et l’hôpital. Ce que la Cour des comptes appelle d’ailleurs de ses vœux dans son rapport de juin dernier sur la prévention et la prise en charge du VIH. D’ailleurs, note l’instance, une majoration de 30 euros (pour les médecins généralistes de secteur 1 ou adhérant à des options de maîtrise tarifaire) a été mise en place pour la consultation initiale d’information et d’organisation de la prise en charge en cas d’infection par le VIH.

source: La Dépêche

La moitié des femmes en Europe est diagnostiquée tardivement, montre une étude dévoilée à quelques jours du 1er décembre, date de la journée mondiale de lutte contre le sida.

Selon cette recherche, les femmes représentent un tiers des 141.000 nouveaux diagnostics de VIH dans la Région européenne de l’Organisation mondiale de la Santé. Les femmes âgées de 40 ans sont trois à quatre fois plus susceptibles d’être diagnostiquées tardivement que les femmes plus jeunes, indiquent le Centre de prévention et de contrôle des maladies européen (EDC) et le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, à l’origine de cette enquête.

Les deux tiers (60%) des diagnostics de VIH chez les femmes en 2018 se situaient dans le groupe d’âge des 30-49 ans. Les rapports hétérosexuels étaient le mode de transmission du VIH le plus souvent signalé (92%) chez les femmes de cette Région, indique l’étude.

D’après l’étude, les pays d’Europe centrale ont signalé presque six fois moins de diagnostics chez les femmes que chez les hommes en 2018, et trois fois moins de diagnostics chez les femmes que chez les hommes dans l’Union européenne et l’Espace économique européen (UE/EEE), composé des 28 pays membres de l’Union européenne, ainsi que de l’Islande, du Liechtenstein et de la Norvège. La seule exception est la partie orientale de la région, où la répartition entre les femmes et les hommes est plus égale et où 86% des quelque 50.000 cas signalés chez les femmes l’ont été en 2018.

Sensibiliser les femmes au VIH

Ces données préoccupantes incitent les auteurs de l’étude à formuler des recommandations pour un meilleur dépistage chez cette catégorie de population. Ces derniers suggèrent notamment de sensibiliser davantage les personnes concernées et les fournisseurs de soins de santé, d’offrir des services de conseil et de dépistage adaptés aux besoins des femmes, ainsi que d’informer les partenaires des hommes chez qui le VIH a été diagnostiqué.

« Trop de personnes vivant avec le VIH ne sont toujours pas au courant de leur état. Plus tôt les femmes et les hommes seront informés de leur séropositivité, plus tôt ils pourront recevoir un traitement antirétroviral et arrêter la transmission du VIH par voie sexuelle (…) Nous devons tous redoubler d’efforts pour stopper l’avancée de l’épidémie de VIH et la faire reculer afin d’atteindre nos objectifs de développement durable d’ici 2030 », alerte Vytenis Andriukaitis, commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire.