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12 juin 2019 - Actions Traitements, association de patients VIH et co-infections
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Source : ledevoir.com

 

Il y a trente ans, le 4 juin 1989, la Cinquième Conférence internationale sur le sida s’ouvrait au Palais des congrès de Montréal. Durant une petite semaine, cet événement d’ampleur rassembla près de 10 000 participants, dont 900 journalistes de 87 pays. L’épidémie connaissait alors une croissance exponentielle, entraînant une augmentation massive et dramatique des décès. Partout à travers le monde, le sida mettait la médecine contemporaine devant les limites de son pouvoir thérapeutique.

Or, si le souvenir de la conférence de Montréal demeure encore aujourd’hui dans les esprits, c’est moins pour les découvertes scientifiques ou les progrès thérapeutiques qui y furent annoncés que pour la mobilisation sociale sans précédent qui s’y déroula.

La mobilisation sociale dans la conférence

Dès le premier jour de la conférence, les malades et les personnes concernées par le VIH/sida volèrent en effet la vedette aux centaines de scientifiques présents. Entre 200 (La Presse) et 350 (Le Devoir) manifestants firent irruption dans le Palais des congrès pour perturber bruyamment la cérémonie d’ouverture, retardant ainsi le discours du premier ministre Brian Mulroney. Les militants ouvrirent ainsi symboliquement la conférence « au nom des personnes vivant avec le sida ». Au-delà de sa dimension spectaculaire, cette action signait l’émergence publique de nouveaux acteurs : les malades eux-mêmes, concernés au premier chef par les discussions médicales et scientifiques sur le sida.

Le lendemain, ce coup d’éclat faisait la une des principaux quotidiens québécois, et connaissait un retentissement international. Toute la semaine fut en outre ponctuée par différentes manifestations dénonçant l’inertie des gouvernements, et même leur « négligence criminelle » à l’égard des personnes atteintes par cette maladie. Les militants de la lutte contre le sida revendiquaient également une position d’égal à égal dans les discussions avec les décideurs, les médecins et les chercheurs. Une page s’était tournée, ainsi que le confirma la clôture du congrès, au cours de laquelle le discours de la ministre provinciale de la Santé, Thérèse Lavoie-Roux, fut chahuté par des manifestants brandissant des pancartes contre l’inaction des gouvernants. « Le cri de détresse des malades aura dominé toute la conférence », titrait La Presse le 10 juin 1989.

 Une entrée en scène dans le débat public

Cette bruyante entrée en scène des malades dans le débat public sur le sida ne devait pas en rester là. La conférence de Montréal marqua en effet le point de départ d’un mouvement qui devait transformer l’histoire de l’épidémie, et plus largement l’histoire de la médecine et de ses relations avec la société.

Agissant comme des groupes de pression, les associations de malades continuèrent à mettre les gouvernants, les responsables médicaux et l’industrie pharmaceutique face à leurs responsabilités. Mais cette mobilisation a aussi contribué à la transformation profonde des systèmes de santé. Les lois votées partout à travers le monde depuis deux décennies pour reconnaître le droit des malades à donner leur avis sur les questions touchant à leur santé constituent aussi un héritage de cette lutte contre le sida. Il en est de même pour ces nouveaux statuts de patients « partenaires » ou « experts » qui fleurissent d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique et militent pour l’intégration des malades en tant qu’acteurs à part entière dans le système de santé. Ici comme ailleurs, les relations de pouvoir entre les médecins, les malades et la société ont été profondément bouleversées, et la conférence de Montréal n’y est pas pour rien.

Trente ans plus tard

Pourtant, trente ans après, la situation reste contrastée. Dans le domaine du VIH, si la mise sur le marché des trithérapies en 1996 a concrétisé l’immense espoir d’une solution thérapeutique efficace, les succès des traitements antirétroviraux ont paradoxalement remis au goût du jour la toute-puissance de la réponse médicale et induisent une forme de « retour au silence » des malades.

Plus largement, dans le système de santé, si les patients ont gagné le droit de cité, force est de constater que leur parole n’a toujours pas le même poids que celle des autres acteurs du soin. La reconnaissance de leur expertise, de leurs expériences se limite bien souvent au cadre prédéterminé par le monde médical. La révolution esquissée semble bien être manquée. En effet, derrière les discours de « coopération » et de « partenariat », les rapports de pouvoir se perpétuent souvent, sous des formes plus subtiles mais tout aussi efficientes. Le paternalisme systémique du milieu médical transparaît encore régulièrement, sous la forme — extrême mais révélatrice — des violences obstétricales et des hospitalisations psychiatriques sous contrainte, ou plus quotidiennement à travers la déconsidération, voire l’affichage d’un certain mépris vécus encore régulièrement par des patients quand ils rencontrent des soignants.

Rappel sur une politique radicale

C’est sans doute que l’une des leçons de la conférence de 1989 a été progressivement gommée des mémoires : la puissance politique de l’auto-organisation des malades et de leurs proches. Sans ce rapport de force collectif, mené sur la place publique, la contestation qui s’est exprimée à Montréal cette année-là aurait facilement pu être canalisée et dévoyée. Loin de se contenter de strapontins, les militants réclamaient alors une profonde remise en question du pouvoir médical et scientifique. Or, ce souffle de radicalité n’appartient pas à une époque révolue. Il doit au contraire alimenter les débats actuels sur la place et le rôle des premiers concernés dans le système de santé, permettant ainsi de réaffirmer le potentiel subversif des concepts éminemment politiques d’autonomie et d’expertise des patients.

Source : largeur.com

Plus de 500 personnes en Suisse prennent la PrEP, un médicament qui a prouvé son efficacité dans la protection contre le VIH. Ce mode de prévention reste pourtant peu accessible.

Prescrire une molécule antirétrovirale à une personne séronégative pour la protéger d′une infection par le VIH peut surprendre. L′usager sain s′expose ainsi à des effets secondaires sans bénéficier des effets curatifs. C′est pourtant le principe de la PrEP, acronyme de prophylaxie pré-exposition, une pilule protectrice contre le sida en plein essor auprès des personnes aux pratiques sexuelles à risques. «Je compare cette méthode à la prophylaxie contre le paludisme. De la même manière, on prescrit en préventif un médicament anti-malaria à ceux qui se rendent dans des zones à risques en Afrique afin de leur éviter une infection», explique Matthias Cavassini, médecin-chef au Service des maladies infectieuses du CHUV. Le médicament, vendu en Suisse sous la dénomination commerciale Truvada, est prescrit à l′origine en combinaison dans le cadre de trithérapies pour les patients séropositifs.

Très efficaces, ces antirétroviraux rendent souvent le virus indétectable et non transmissible.

La Suisse soutient d′ailleurs depuis 2008 que les personnes séropositives indétectables ne sont pas contagieuses. «C′est à partir de cette observation que l′on a imaginé que le ténofovir (ndlr. l′une des substances actives du Truvada) pouvait fonctionner en mode préventif», explique Jean-Michel Molina, infectiologue à l′Hôpital Saint-Louis de Paris, qui a coordonné, entre 2012 et 2015, l′étude Ipergay, déterminante dans la reconnaissance de la PrEP en Europe. Son équipe de recherche a comparé deux cohortes d′environ 200 participants gays aux pratiques sexuelles à risques – au moins deux rapports non protégés durant les six mois qui précédaient l′étude. Les deux groupes ont reçu à l′aveugle du Truvada ou un placebo. Publiés dans le New England Journal of Medicine, les résultats établissent que la PrEP a réduit de 86% les infections par le VIH. Les deux cas de transmission recensés dans le groupe qui recevait la PrEP étaient causés, selon les auteurs, par un manque d′adhésion au traitement. Concernant les effets secondaires, une légère prévalence a été observée dans le groupe PrEP par rapport à son homologue placebo. «Le médicament possède une certaine toxicité au niveau rénal et peut atteindre aussi les os», indique Matthias Cavassini, qui reconnaît malgré tout une bonne tolérance chez les patients.

L′OMS a approuvé la PrEP en 2015, classant la prophylaxie en «haute évidence d′efficacité». En Suisse, un bulletin de l′Office fédéral de la santé publique (OFSP) de janvier 2016 concluait plus prudemment que la prescription peut être «indiquée dans certains cas».

L′exemple de San Francisco

L′Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a transformé l′essai Ipergay en annonçant zéro contamination parmi 1′435 volontaires sous prescription en conditions réelles entre mai 2017 et mai 2018. «La prochaine étape consiste à évaluer le bénéfice collectif de cette méthode. Nous souhaitons connaître l′impact de la PrEP sur la diminution de l′épidémie», indique Jean-Michel Molina. Des signes encourageants parviennent de San Francisco. Cette ville, durement touchée par l′épidémie dans les années 1980, se situe aujourd′hui à l′avant-garde de la lutte contre le sida. Depuis 2012, la PrEP est au cœur de la stratégie de prévention.

On la distribue même gratuitement aux populations précarisées. Or, selon le «California HIV Report Surveillance», le nombre de nouveaux cas a décru dans la ville à partir de 2012, passant de 456 en 2012 à 221 en 2017. «En attendant un vaccin toujours hypothétique, la PrEP fait figure de chaînon manquant dans l′arsenal à notre disposition pour lutter contre le VIH. Elle permet de prévenir les infections chez certaines populations à risque où l′usage du préservatif est pris en défaut», explique Jean-Michel Molina.

Les professionnels de terrain constatent déjà d′évidents bienfaits individuels. «La qualité de vie des personnes change radicalement. Leur moral s′améliore. La PrEP les libère de l′anxiété», témoigne Vanessa Christinet, médecin au Checkpoint Vaud, un centre de santé sexuelle destiné aux hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes à Lausanne. Cette antenne suivait près de 200 personnes sous PrEP à la fin de 2018. «Chaque semaine, trois ou quatre personnes nous la réclament. On est encore en phase de demande ascendante.»

La population gay reste traumatisée par l′hécatombe qui l′a frappée jusqu′au milieu des années 1990. Elle paie toujours le plus lourd tribut à l′épidémie. «Sur environ 500 cas diagnostiqués en 2017 en Suisse, la moitié concerne des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, alors qu′ils ne représentent que 5% au maximum de la population globale.» Même si l′espérance de vie des personnes séropositives s′est nettement améliorée lorsqu′elles sont prises en charge, le «stigmate» de la maladie subsiste. À tel point que, selon Jean-Michel Molina: «Pour certains, l′angoisse de l′attraper était telle qu′ils préféraient être contaminés – comme ça, c′était fait.»

Quatre pilules sur soi

«Le gros avantage de la PrEP, c′est que chacun devient responsable de lui-même: que le partenaire souhaite ou non mettre un préservatif n′est plus un débat», avance Stanislas, un usager lausannois qui utilise le médicament de manière irrégulière, en fonction de ses périodes d′activité sexuelle. «J′ai toujours au minimum quatre pilules sur moi afin de faire un cycle de prévention complet.» (voir encadré)

Les médecins se gardent bien de mettre en concurrence PrEP et préservatif. «Les études ont toujours testé l′apport de l′un à l′autre dans la prévention. Pour reprendre le parallèle avec la malaria, on peut dire que la moustiquaire complète le comprimé anti-malarique, au même titre que le préservatif complète la PrEP», préconise Matthias Cavassini. Il n′empêche qu′une part des usagers actuels a tendance à abandonner le préservatif. «Une minorité de ceux à qui nous prescrivons la PrEP l′utilise moins, voire plus du tout», évalue Vanessa Christinet. Avec le risque de contracter d′autres infections sexuellement transmissibles telles que chlamydia, gonorrhée ou syphilis. «On observe une augmentation de ces infections, mais il est difficile de déterminer si elle est liée à un relâchement de la protection ou à un dépistage plus fréquent», précise avec prudence Matthias Cavassini. La prescription de PrEP s′accompagne de tests complets tous les trois mois qui renforcent la prévention et accentuent les chances de détecter certaines infections.

Hook-up culture

Au-delà de la PrEP, l′évolution des mœurs redéfinit les pratiques sexuelles. Dans un post sur son blog, le militant gay et ancien président d′Act-Up Paris Didier Lestrade décrivait la montée en puissance de la hook-up culture, c′est-à-dire des aventures sexuelles sans lendemain, favorisées par les applications comme Tinder ou son versant gay Grindr. «Depuis quelques années, le retour à une sexualité sans crainte est général, chez les gays mais aussi chez les hétéros. […] 90% des étudiants américains pensent que la vie sur le campus est dominée par cette tendance [la hook-up culture], développée lors des vacances de Spring Break et surtout grâce à l′usage du téléphone portable et du sexting.» Un point de vue partagé par l′usager du Checkpoint Stanislas: «Le recul du préservatif dans la population gay m′apparaît comme un rattrapage par rapport à la norme hétérosexuelle. La majorité des gays de ma génération a toujours utilisé le préservatif en raison de la peur du sida, alors que chez les hétérosexuels ce n′était pas si automatique. Avec le progrès des traitements, l′angoisse s′estompe.»

Dans ce contexte plus débridé, la PrEP offre une protection toujours plus recherchée. Or si certains pays comme la France ou les États-Unis manifestent leur volontarisme en faveur du médicament, à travers notamment des campagnes publicitaires nationales et des remboursements par les caisses maladie, la Suisse se trouve dans une position paradoxale. «Qui paie pour ce médicament, qui coûte environ 900 francs la boîte pour un mois ?» s′interroge Matthias Cavassini. Inscrit plus tardivement que chez nos voisins par son fabricant Gilead, le Truvada est protégé par un brevet jusqu′en 2021, ce qui ferme la porte aux génériques. Par ailleurs, le médicament n′est inscrit chez Swissmedic qu′à titre de traitement contre le VIH. «Gilead rechigne à se lancer dans un enregistrement coûteux par rapport à la taille de notre marché», poursuit le spécialiste du CHUV. Les médecins prescrivent donc la PrEP en dehors de l′utilisation prévue en Suisse (off-label use), avec pour conséquence un non-remboursement par les caisses maladie. «Cette situation absurde nous oblige à bricoler, explique Vanessa Christinet. Nous prescrivons des médicaments que les usagers peuvent acheter sur internet à 70 francs la boîte pour un mois ou en France, où des génériques sont disponibles.» Il arrive aussi que des usagers se déclarent intolérants au lactose afin de se faire prescrire un générique à la composition différente auprès de certaines pharmacies suisses.

«Sites folkloriques»

L′approvisionnement parallèle sur internet comporte ses risques et ses mésaventures, même si la plateforme Iwantprepnow permet de s′approvisionner en médicaments dont la qualité a été contrôlée. «Comme on achète les médicaments en Inde, où sont fabriqués les génériques, sur des sites un peu folkloriques, il arrive que la banque bloque le paiement par carte, témoigne Stanislas. Une de mes commandes a aussi été saisie à la douane par Swissmedic parce que l′expéditeur n′avait pas collé l′ordonnance sur la boîte.»

Vanessa Christinet se désole du manque de volonté politique de faciliter l′accès à un médicament abordable en Suisse. Le Conseil fédéral, interpellé à deux reprises par le conseiller national Mathias Reynard à ce sujet en 2018, se réfugie pour l′instant derrière les barrières légales et commerciales.

Dans un système de santé qui favorise le traitement, il est rare qu′un médicament préventif intègre la liste positive des soins remboursés par les caisses. «On aurait du mal à expliquer à la population pourquoi il faut rembourser cette mesure alors que les préservatifs ou la pilule contraceptive ne sont pas couverts», explique Daniel Koch, responsable de la division maladies transmissibles à l′OFSP. Vanessa Christinet préfère regarder la question sous un autre angle: «En termes économiques, éviter une infection VIH permet de s′épargner des coûts de traitement, qui peuvent s′élever jusqu′à 1 million de francs par personne.»

Communauté sensibilisée

Dans son communiqué annuel sur le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles de novembre 2018, l′OFSP se félicitait d′une réduction de 16% des nouveaux cas déclarés en 2017. Il expliquait cette amélioration historique par le renforcement du dépistage, le traitement précoce, et les campagnes ciblées envers les groupes à risques. Pas un mot, par contre, sur la PrEP, pourtant prescrite dès 2016. «Je doute qu′elle ait déjà eu une influence sur ces chiffres, car à l′époque le nombre d′usagers était encore très faible», rétorque Daniel Koch, qui estime par ailleurs que l′obligation de se rendre chez un médecin pour se faire prescrire le médicament crée une barrière à sa diffusion.

Une limite plus concrète se situe dans l′observance de la posologie, déterminante pour que le médicament soit efficace au moment d′un rapport sexuel à risques. «Cela fonctionne très bien avec la communauté gay, qui est très sensibilisée en matière de santé sexuelle», constate le Checkpoint Vaud. En revanche, des études réalisées chez des femmes hétérosexuelles en Afrique ont démontré une efficacité moindre en raison d′une adhésion trop basse.

Associée à des dépistages fréquents de tous et à des traitements précoces pour les personnes séropositives, cette nouvelle arme permet aux personnes séronégatives de renforcer et de maîtriser leur protection. Une bonne nouvelle pour une société dont la sexualité s′émancipe. Pour qui peut se l′offrir.

Source : seronet.info

Alors que s’ouvre la saison 2019 des Marches des Fiertés, AIDES marchera derrière un seul mot d’ordre : « LGBTIphobie = sida ».

« Cinquante ans après les émeutes de Stonewall, qui ont éclaté en juin 1969 à New York face à la répression policière des communautés LGBTI, nous assistons à une augmentation sans précédent de violences et de mesures répressives ou discriminantes portant atteinte aux droits des minorités sexuelles et de genre », explique l’association dans un communiqué, quelques jours avant la marche des fiertés parisienne.

« Nous, militants-es de la lutte contre le sida, connaissons trop bien les ravages de ces discriminations et leur contribution à la dynamique de l’épidémie à VIH. En France, on recense encore une agression physique homophobe et transphobe toutes les 33 heures et une agression verbale toutes les huit heures [sources officielles, ministère de l’Intérieur, ndlr] (…) Dans le monde, 70 pays pénalisent l’homosexualité et de nombreux autres la discriminent violemment. Dans ces pays, les communautés LGBTI sont vouées à l’exclusion, et encourent des menaces verbales ou physiques », indique l’association.

Tout cela pousse à la clandestinité.

« Cette clandestinité forcée favorise l’exposition aux risques et entrave l’accès à la prévention et aux soins. Les conséquences sont dramatiques : plus un pays est homophobe, plus le nombre de contaminations parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) est important », explique AIDES.

Et l’association d’expliquer : « Des outils existent pour combattre ces discriminations. Dans les pays en développement, le Fonds mondial de lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose finance l’accès aux traitements antirétroviraux et défend aussi les droits des populations clés de l’épidémie – hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et personnes trans notamment. C’est d’ailleurs cette année que se décideront, sous l’égide d’Emmanuel Macron, les contributions de chaque pays pour les trois ans à venir ».

Marches des fiertés : alerter sur le lien entre discrimination et vulnérabilité au VIH

Jusqu’en août dans les plus grandes villes de France, chaque Marche des Fiertés sera l’occasion pour AIDES d’attirer l’attention sur le « lien » qui existe « entre les discriminations vécues par les personnes LGBTI et leur vulnérabilité au VIH ». « Il est urgent d’agir et de dire haut et fort : les LGBTIphobies nous rendent malades ! », conclut l’association.

 

Source : novastan.org

Alors que des progrès contre la propagation du virus du Sida sont observés un peu partout dans le monde, le VIH continue de se propager en Europe orientale et Asie centrale.

C’est un chiffre inquiétant. « En Europe orientale et en Asie centrale, le nombre de nouvelles infections annuelles au VIH (virus responsable du sida) a augmenté de 30 % depuis 2010 » a souligné le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Un rapport publié le 2 avril dernier et discuté le 4 juin dernier à l’Assemblée générale de l’ONU. Relayée par le média ouzbek Kun.uz, cette étude de l’ONU pointe ainsi une situation délicate, alors qu’au niveau mondial « la lutte contre le virus de l’immunodéficience a fait des progrès incroyables ». En Asie centrale uniquement, l’augmentation est de 38,5 % entre 2010 et 2017.

Depuis sa découverte en 1983 à l’Institut Pasteur, le VIH s’est distingué par sa propagation rapide et taux de mortalité élevé. En 2014, 78 millions de personnes au total en avaient été infectées et un individu sur deux avait succombé du virus.

Fin 2017, on estimait à 1,4 million le nombre de personnes vivant avec le VIH en Europe orientale et en Asie centrale. C’est une des rares régions du monde où l’épidémie de VIH continue de croître rapidement, avec environ 190 000 nouvelles infections au VIH en 2017, contre 110 000 en 2013. Ces chiffres vertigineux s’avèrent être très différents d’un pays à l’autre. Ainsi, la grande majorité des personnes vivant avec le VIH en Europe orientale et en Asie centrale vivent en Russie (70%). En Asie centrale, le taux de nouvelles infections au VIH, autour de 12 000 personnes en 2017 est beaucoup moins élevé qu’en Russie, où il avoisine les 100 000 cas.

Des raisons multiples

Les raisons de cette augmentation des nouvelles infections au VIH en Asie centrale sont multiples. La région n’échappe pas aux tendances lourdes liées au virus, avec certaines populations beaucoup plus touchées que d’autres couplées à des moyens de dépistages et plus globalement de lutte et prévention qui s’avèrent insuffisants.

Concernant les populations touchées, la région « Europe orientale et Asie centrale » semble présenter une situation similaire à celle des autres ensembles. En effet, les populations atteintes par le virus s’avèrent être les travailleurs du sexe, les personnes s’injectant des drogues ainsi que les hommes ayant des relations homosexuelles.

Cependant, la région présente certaines particularités lorsque l’impact du VIH sur ces populations est abordé. Tout d’abord, environ 3,1 millions de personnes s’injectent des drogues en Europe orientale et en Asie centrale, soit une personne sur quatre dans le monde. Une surreprésentation qui augmente fortement les risques de propagation du virus.

De plus, les hommes ayant des rapports homosexuels représentaient 6 % des nouvelles infections en 2014, contre 49% pour l’Europe occidentale la même année. Un écart qui s’est cependant réduit entre 2014 et 2017 pour atteindre 21% des nouvelles infections en Europe orientale et en Asie centrale.

Les femmes et les prisonniers également touchés

Ces différences au sein des populations principalement touchées atteignent également les femmes. « Les femmes d’Europe orientale et d’Asie centrale sont particulièrement exposées au risque de contracter le VIH en raison de multiples facteurs tels que la vulnérabilité économique, la violence et les difficultés à négocier des rapports sexuels protégés » soulignait en 2012 Jean-Elie Malkin, ancien Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Europe orientale et l’Asie centrale. « Dans les cas extrêmes, les femmes combinent toutes les vulnérabilités associées à la consommation de drogues, au commerce du sexe, à la marginalisation sociale, à la stigmatisation et à la discrimination qui les empêchent d’accéder aux services de lutte contre le VIH », ajoutait le docteur.

Outre les femmes, les prisonniers s’avèrent particulièrement exposés au risque d’infection à VIH en Europe orientale et en Asie centrale. En 2016, les personnes qui s’injectent des drogues représentaient plus d’un tiers des détenus dans la région selon des estimations. Ce taux atteignait ainsi 30,4% au Kirghizstan selon une étude médicale publiée dans The Lancet, dont 11,3% seraient porteurs du VIH.

Cette même étude a révélé que les taux élevés d’incarcération en Europe orientale et en Asie centrale facilitaient la transmission du VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues. Les chercheurs estimaient alors qu’entre 28 et 55% de toutes les nouvelles infections à VIH au cours des 15 prochaines années dans la région seraient attribuables à un risque accru de transmission du VIH parmi les personnes s’injectant des drogues actuellement ou précédemment incarcérées.

Un dépistage encore trop lacunaire

Pour lutter contre le VIH, l’identification de ces populations devrait faciliter le dépistage et les politiques de prévention et de lutte contre le VIH. Malheureusement, c’est assez loin d’être le cas. Parmi les 1,4 million de personnes vivant avec le VIH dans la région en 2017, 73% étaient au courant de leur état sérologique, une augmentation de 4 point comparée à 2016. Une légère augmentation qui cache une forêt, qui s’est depuis déplacée. De fait, le nombre de tests parmi les populations potentiellement porteuses diminue, passant de 4,5% de tous les tests de dépistage du VIH effectués annuellement en 2010 à 3,2% en 2016. Parallèlement, lorsque le virus est dépisté chez l’individu, il l’est généralement à un stade avancé de la maladie, rapporte une étude publiée en mai 2018 par l’International Journal of Infectious Diseases.

Ce dépistage tardif peut être associé à deux causes. La première est le manque de services communautaires de test et le manque de connaissances du virus de la part des professionnels de la santé. La seconde est la stigmatisation et la discrimination limitant également le nombre de personnes des populations clés ayant accès aux services de test. Mais ces lacunes dans le dépistage pourraient être nuancées par des méthodes de prévention et de lutte efficaces.

Des moyens de lutte et de prévention insuffisants

Dans la plupart des pays, des informations de base sur la santé sexuelle et reproductive sont fournies au niveau secondaire dans des matières telles que la biologie. Dans trois pays de la région, dont le Kazakhstan, le VIH et d’autres maladies infectieuses et menaces pour la santé sont abordées. Ailleurs, les chiffres, quant à la connaissance de ce virus sont très bas, passant de 3,4% au Turkménistan à 23,4% au Kirghizstan chez les 15-24 ans.

Peu informés, les Centrasiatiques sont également peu nombreux à se protéger durant leurs rapports sexuels. L’utilisation de préservatifs par les personnes s’injectant des drogues illustre bien cette réalité. Ainsi, 40,4% de cette population au Kirghizstan utilise des préservatifs, 47,9% le font au Kazakhstan et 49,9% au Tadjikistan. La situation s’inverse chez les travailleurs du sexe. Cette utilisation éparse des moyens de protection participe pleinement à la propagation du VIH.

Plus largement, des obstacles juridiques, culturels et socio-économiques s’ajoutent. Les lois punitives contre les populations clés continuent d’entraver considérablement l’accès au dépistage et au traitement du VIH dans la région. Bien que de nombreux pays de la région aient abrogé des lois interdisant les rapports sexuels entre personnes du même sexe, cette pratique est criminalisée au Turkménistan et en Ouzbékistan. Face à ces obstacles, les populations les plus vulnérables pourraient se tourner vers la société civile, qui joue un rôle majeur sur ce sujet dans certains pays. Mais un certain nombre de contraintes juridiques visent les ONG et les actions qu’elles peuvent mener.

Source : francebleu.fr

Un préservatif géant recouvrant l’obélisque de la place de la Concorde ou bien encore l’attaque au colorant rouge contre l’un des protagonistes du scandale du sang contaminé. Voici quelques exemples de l’activisme coup de poing de l’association ACT UP pour briser le silence autour du sida.

À la fin des années 1980, la France comme le reste du monde est touchée par l’épidémie du sida. Dans ce contexte, le modèle français d’ ACT UP voit le jour le 9 juin 1989. Un seul mot d’ordre : briser le silence qui entoure cette maladie et ses malades. Leur arme pour alerter : choquer le grand public par des actions coup de poing.

La prévention avant tout

La prévention est le cheval de bataille d’ACT UP pour lutter contre la propagation de l’épidémie de sida qui touche la France.

« Encapoter » l’obélisque de la Concorde :

« La prévention est tellement mal faite en France qu’il faut agir avec des gros symboles. C’est pour ça qu’on a encapoté la place » – Cleews Vellay, Président d’ACT UP.

Au petit matin du 1er décembre 1993, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’obélisque de la Concorde est recouverte d’un préservatif géant. Il a fallut deux mois à l’association pour organiser cette opération. Cette image fait le tour des médias et marque les esprits. Elle symbolise l’importance du préservatif dans la lutte contre la propagation du sida.

Informer les plus jeunes :

Le 18 novembre 1992, le lycée Montaigne à Paris est occupé par des membres ACT UP. Pour l’association, la prévention passe par l’information auprès des plus jeunes avec la distribution de brochures et de préservatifs.

Un peu plus tôt dans l’année, une note de Jack Lang incite les proviseurs à installer des distributeurs de préservatifs dans leurs établissements. Cette préconisation est peu suivie par les chefs d’établissements. Il faudra attendre une circulaire de 2006 pour que soient installés des distributeurs automatiques de préservatifs dans les lycées.

Lutter contre les discriminations

Les discriminations dont sont victimes les malades du sida sont au cœur des revendications d’ACT UP.

L’Église, cible privilégiée d’ACT UP :

De nombreuses manifestations sont organisées devant les églises et pendant les offices religieux comme le 1er novembre 1991 à la Cathédrale Notre-Dame à Paris. Ces actions visent à dénoncer la mise à l’index de l’usage du préservatif et de l’homosexualité.

Les malades, les grands absents des politiques internationales :

Le 1er décembre 1994 se tient le Sommet de Paris sur le SIDA en présence de Chefs de Gouvernement ou représentants des 42 États participants. Cet événement organisé par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) et le Gouvernement français est contesté par ACT UP qui dénonce le manque de visibilité et l’absence des malades du sida. L’association souhaite qu’il y ait une véritable politique de santé commune entre les pays du Nord et les pays du Sud.

Sang contaminé, briser le silence

Entre les années 1980 et 1990, un scandale sanitaire touche de nombreux pays comme la France. L’absence de mesures de sécurité lors de transfusions sanguines a contaminé par le VIHou l’hépatite C de nombreuses personnes.

L’Evénement du Jeudi révèle le 25 avril 1991 que le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) a distribué des produits sanguins contaminés en connaissance de cause. Le scandale du sang contaminé est lancé.

Du faux sang sur le docteur Habibi :

Le 13 mars 1992 se tient à l’hôpital de la Pitié Palpêtrière à Paris une session médicale qui réunit des spécialistes de la transfusion sanguine et de la réanimation médicale. Le docteur Bahman Habibi, directeur médical et scientifique du CNTS est pris à partie par des militants d’ACT UP. La scène est violente et choquante, du faux sang lui est jeté dessus sous les cris d' »assassin ».

Procès du scandale du sang contaminé :

Le 22 juin 1992 s’ouvre le procès en correctionnelle pour « tromperie sur la qualité des produits ». Plusieurs personnalités politiques et médicales sont accusées ; les anciens ministres, Georgina DufoixLaurent Fabius et Edmond Hervé, ministre de la Santé ainsi que Michel Garretta, ancien directeur du CNTS, Jacques Roux, ancien directeur général de la Santé, Robert Netter, ancien directeur du laboratoire national de la Santé et Jean-Pierre Allain, chef du département de recherche du CNTS.

À l’heure du procès, 1200 hémophiles ont été contaminés et 250 sont déjà morts.

Source : lequotidiendumedecin.fr

 

Aux États-Unis, on estime que 75 % des personnes vivant avec le VIH ont maintenant plus de 45 ans, et font face à un risque de pathologie cardiovasculaire supérieur à celui de la population générale. Ce surrisque s’explique en grande partie par la plus grande prévalence du tabagisme, ainsi que par l’état inflammatoire chronique spécifique des personnes vivant avec le VIH.

Ces patients sont également plus fréquemment consommateurs d’alcool, d’anxiolytiques, et font moins d’activité physique que la moyenne de la population générale.

Afin de guider le suivi cardiovasculaire de cette population, l’association américaine de cardiologie (AHA) a publié dans « Circulation » une prise de position assortie de recommandations. L’AHA s’y attarde notamment sur les risques liés à l’athérosclérose, insistant sur le fait que le risque d’infarctus du myocarde et d’AVC ischémique est significativement augmenté chez les personnes vivant avec le VIH, et surtout celles ayant un ratio CD4/CD8 faible. Ce sur-risque est, de plus, encore plus élevé chez les femmes.

La coïnfection VIH/VHC constitue par ailleurs un facteur de risque supplémentaire d’AVC. Le risque d’insuffisance cardiaque est lui aussi plus élevé dans la population VIH, bien que cela ne soit pas entièrement attribuable au surrisque d’infarctus. Malgré un niveau de preuve moins élevé, les cardiologues américains attirent l’attention sur un probable surrisque de fibrillation atriale, d’hypertension pulmonaire et de maladie artérielle périphérique.

Une réévaluation annuelle du niveau de risque

L’AHA propose un arbre décisionnel complet, afin d’organiser une stratégie de prévention basée sur le niveau de risque. La stratégie de prévention va de la simple intervention sur le mode de vie (arrêt du tabac, réduction de la consommation d’alcool, activité physique) à une approche plus agressive basée sur les statines.

Dans un premier temps, le niveau de risque des personnes vivant avec le VIH est évalué sur la base des mêmes critères que la population générale (antécédents, niveau de LDL cholestérol, âge, diabètes…). Les patients classés à haut risque sont orientés d’emblée vers une stratégie agressive, tandis que les patients à faible risque sont réévalués via des critères spécifiques de l’infection par le VIH : adhérence au traitement, taux de CD4, lipodystrophie, délai dans la mise sous antirétroviraux… Une telle évaluation doit en outre être effectuée tous les ans.

Des interactions à surveiller

Dans leur chapitre consacré à la prévention pharmacologique, les auteurs mettent en garde contre les risques d’interaction entre certaines statines, telles que la simvastatine et la lovastatine, et des inhibiteurs du cytochrome P450 (ritonavir, cobicistat…) présents dans certaines trithérapies. Ils préconisent le recours à d’autres spécialités comme la pravastatine et la pitavastatine.

Enfin, des travaux devront être réalisés pour évaluer le rapport bénéfice-risque d’autres classes de molécules, comme les antithrombotiques. Ces derniers pourraient avoir un intérêt en prévention primaire chez des patients vivant avec le VIH, au regard de leur fort potentiel prothrombotique.

Source : seronet.info

 

L’ambition est vaste… puisqu’il s’agit rien moins que de « combler les lacunes en matière de données relatives au bien-être mental des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), dans le but de créer de meilleures conditions et d’améliorer leur santé ».

Comment ? En lançant d’abord une « nouvelle étude mondiale ». Qui le propose ? Deux institutions, l’Onusida (1) et la Fondation LGBT (2), réunies à l’occasion de cette « étude inédite sur le bonheur, le sexe et la qualité de vie chez les personnes LGBTI ».

Une enquête d’évaluation en ligne

L’Onusida et la Fondation LGBT ont lancé une enquête en ligne visant à évaluer le bonheur, l’épanouissement sexuel et la qualité de vie des personnes LGBTI. Cette enquête, la première du genre selon les deux structures, s’inscrit dans le cadre d’une campagne qui a pour but de collecter davantage d’informations et de renseignements sur les problèmes rencontrés par les personnes LGBTI. « Les données ainsi recueillies permettront de faire entendre les préoccupations et de plaider pour une amélioration des conditions et du traitement des personnes LGBTI, notamment en leur assurant l’accès à des services sociaux et de santé inclusifs », indique un communiqué de presse commun.

« De nombreuses personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination au quotidien dans l’éducation, au travail, dans les établissements de santé et dans les services sociaux. Nous voulons comprendre de quelle manière cette situation influe sur leur bien-être, notamment mental, mais aussi leurs réactions et leurs moyens de résilience », a expliqué Gunilla Carlsson, directrice exécutive adjointe par intérim de l’Onusida. « En examinant en profondeur comment les variables économiques, socio-écologiques, homophobes et autres influent sur la vie des personnes LGBTI, nous pourrons plaider avec plus de force pour un changement intelligent afin d’améliorer leur vie », a-t-elle précisé.

La lutte contre la discrimition

Les personnes LGBTI doivent lutter contre la stigmatisation et la discrimination et sont souvent confrontées à un manque d’opportunités économiques et d’accès aux prestations sociales et de santé. Elles sont aussi exposées à un risque bien plus élevé d’infection à VIH. Les estimations montrent que le risque de contracter le VIH est 27 fois plus élevé chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 13 fois plus élevé chez les personnes trans ; pourtant, des études montrent aussi que beaucoup d’hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de personnes trans évitent de s’adresser aux services de santé par crainte de la stigmatisation et de la discrimination. C’est souvent la conséquence de discriminations déjà vécues précédemment.

Si des études évaluent le bien-être des personnes LGBTI en mesurant les niveaux de violence subie, le statut juridique et la santé (souvent au prisme du risque d’infection par le VIH et de la vie avec le virus), peu d’entre elles se penchent sur le bien-être mental des personnes LGBTI ; un facteur pourtant essentiel pour garantir leur accès général à la santé et aux opportunités économiques.

« Les données font (…) défaut en ce qui concerne les personnes LGBTI en Afrique, en Asie et en Amérique latine », notent les deux structures. Personnes que l’enquête en question espère toucher. Pour cela, l’enquête est disponible dans plus de 17 langues. Elle est diffusée par l’intermédiaire des réseaux sociaux auprès de plus de 25 millions de personnes dans le monde entier, et se poursuivra jusqu’à fin juillet 2019.

Evolution vers le bien-être

« Nous voulons faire des progrès en matière de bien-être des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes. Nous voulons agir maintenant et cette enquête va y contribuer. C’est une grande initiative, dans laquelle les personnes LGBTI pourront s’exprimer en toute confidentialité et permettront de créer une base de connaissances pour leur donner des moyens, défendre leur cause et sensibiliser le grand public, dans le but ultime d’éliminer la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI. Ce sera d’une grande aide pour la communauté », a déclaré Sean Howell, directeur général de la Fondation LGBT. L’enquête a été élaborée en collaboration avec l’université d’Aix-Marseille et l’université du Minnesota, et elle a été conçue en collaboration avec des représentants-es de la communauté LGBTI, dont des personnes vivant avec le VIH.

Afin de garantir le plus haut niveau de confidentialité et de protection des données personnelles, l’enquête est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD européen). En vue de garantir et de préserver l’anonymat, l’accès est ouvert au moyen d’un lien web sécurisé, qui établit une liaison cryptée entre un serveur web et un navigateur. Le protocole de recherche pour cette enquête a été approuvé par le Comité d’éthique de l’université d’Aix-Marseille et par la Commission d’éthique de l’Organisation mondiale de la Santé, indiquent les auteurs-es.

L’enquête est ouverte jusqu’au 31 juillet 2019 et il faut compter environ 12 minutes pour y répondre.

Source : fr.newsmonkey.be

 

Nouvelle victoire pour les anti-IVG aux États-Unis: l’administration de Donald Trump a tout simplement interdit la recherche médicale des tissus prélevés sur des foetus avortés. De telles recherches permettaient notamment de développer des traitements contre le VIH…

L’administration Trump continue sa longue campagne anti-avortement. Plusieurs états dont l’Alabama viennent de durcir leur loi vis-à-vis de l’IVG mais ici, place à une mesure nationale: le gouvernement a interdit ce mercredi 5 juin toutes les recherches sur les tissus prélevés sur des foetus avortés. Dans un communiqué, le département de la santé a annoncé que plus aucun chercheur ne pourra travailler là-dessus, du moins si les recherches sont financées par des fonds publics: « Promouvoir la dignité de la vie humaine de la conception jusqu’à la mort naturelle est l’une des premières priorités de l’administration du président Trump. »

VIH et Alzheimer

Dans la foulée, l’administration Trump a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas les contrats de financement public d’une valeur de 2 millions de dollars par an avec l’université de Californie à San Francisco. Concrètement qu’est-ce que cela implique? En fait, étudier et utiliser les tissus de foetus permet de développer de nouveaux traitements contre le VIH, le virus du Sida. Évidemment, du côté du corps médical et scientifique c’est l’énorme déception, voire la colère.

« Les actions d’aujourd’hui mettent fin à un partenariat de trente ans avec les NIH pour utiliser des modèles conçus spécialement et qui ne peuvent être développés que par le recours à des tissus fœtaux pour trouver une guérison au VIH » a réagit l’université de Californie dans un communiqué. En fait, depuis des années, des chercheurs implantent des cellules issues de ces tissus foetaux dans des souris pour créer un système immunitaire proche de celui de l’homme pour ensuite y tester des anticorps pouvant lutter contre le virus.

Mais les tissus foetaux permettent également de faire avancer la recherche contre la maladie d’Alzheimer, les maladies ophtalmiques, mais aussi les blessures à la moelle épinière. Mais désormais, tout cela est terminé.

Source : leparisien.fr

 

La propagation du VIH reste préoccupante en Ile-de-France. Pour y remédier, l’agence régionale de santé multiplie les initiatives, comme la 1e semaine de dépistage, qui débute ce mardi.

L’idée de la 1re Semaine régionale de dépistage du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable de l’apparition du sida, organisée du 11 au 15 juin, est partie d’un constat. Triste, mais implacable. « L’épidémie résiste au niveau local. Les campagnes nationales ne suffisent pas, indique Aurélien Rousseau, le directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS). Au regard de la situation en Ile-de-France, il y a vraiment du sens à organiser cette semaine de dépistage. »

Pour ce faire, la Coordination régionale de lutte contre l’infection du VIH (COREVIH), bras armé de l’ARS, mobilise ses moyens. Cela passe notamment par l’ouverture de la trentaine de Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), présents en Ile-de-France. De même, des tests rapides d’orientation diagnostics (TROD) sont mis en œuvre par des associations dans les lieux publics, les gares, les rues ou parfois même dans des lieux identifiés comme prisés des adeptes des rencontres furtives. Cette méthode fiable – une simple piqûre au bout du doigt – a permis de produire 27 000 tests en 2017, selon des données de l’ARS.

Quel est le profil de la personne atteinte de la maladie dans la région ? « Il s’agit plutôt d’un homme, qui habite à Paris, en petite couronne ou dans des zones fortement urbanisées. Ce sont principalement des individus âgés de 25 à 50 ans avec, cependant, une augmentation, assez inquiétante, chez les 15-24 ans », précise Luc Ginot, directeur de la Promotion de la Santé et chargé de ce sujet à l’ARS. Selon l’agence, 50 000 personnes sont suivies pour cette affection dans la région et, environ 2 650 nouveaux cas sont découverts chaque année.

10 000 Franciliens porteurs du virus sans le savoir

L’inquiétude porte sur les 10 000 Franciliens, qui seraient porteurs de la maladie sans le savoir, se privant d’un traitement efficace tout en risquant de la propager. L’ARS estime ainsi que 28 % des séropositifs découvrent leur mal à un stade déjà très avancé.

« L’épidémie atteint un plancher que nous avons du mal à abaisser depuis quelques années. Seul un dépistage précoce permet de traiter très vite et d’éviter de contaminer d’autres personnes », précise Luc Ginot, parlant de la lutte contre le VIH comme une « priorité » de l’ARS. « Au-delà de la question du dépistage, nous menons aussi une prévention diversifiée qui marche bien. Elle passe notamment par des techniques qui permettent de prendre un médicament avant un rapport à risque », ajoute le directeur, qui salue la mobilisation associative et militante. « Elle nous apprend beaucoup et, sans elle, nos actions n’auraient pas la même portée », insiste-t-il.

« AVEC LE TEST RAPIDE, LE RÉSULTAT EST IMMÉDIAT »

A en juger par l’attente, l’action de prévention proposée ce jeudi-là devant la gare de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) est déjà une réussite. Dans la file, on trouve des hommes, des femmes, de tous les âges et visiblement de tous les statuts socioprofessionnels, venus profiter de cette opération, préambule à la première semaine du dépistage en Île-de-France.

Pour l’occasion, la communauté d’agglomération Marne-et-Gondoire, à l’origine de cette initiative, a fait sortir de ses murs le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) du Grand Hôpital de l’est francilien, à Jossigny, pour toucher un large public à cette heure de grand passage. « La procédure de l’hôpital se déplace avec deux médecins, deux infirmières et une secrétaire médicale. La prise de sang permet de détecter aussi bien le VIH que les hépatites et la syphilis », souligne Céline, l’infirmière médicale.

Les résultats seront disponibles une semaine après, même heure, même endroit. « Des gens ne savent pas qu’on existe et que le dépistage est anonyme et gratuit, reprend l’infirmière. Beaucoup pensent qu’il faut un rendez-vous chez le médecin, une ordonnance et se rendre au laboratoire. Et ici, on accepte aussi les mineurs. »

L’association Aides proposait en parallèle des tests rapides d’orientation diagnostic (Trod) pour détecter uniquement le VIH. Sur le même principe que le diabète, il s’agit de piquer le doigt pour récolter une goutte de sang. « Le résultat est immédiat mais il faut compter une quinzaine de minutes avec l’entretien préalable, souligne Vincent Coquelin, responsable d’Aides en Seine-et-Marne. On anticipe un peu s’il s’avérait positif. Un résultat positif doit être confirmé par une prise de sang. »

Ce n’est pas arrivé ce jour-là. « Un passant se rendait malade depuis huit mois, après plusieurs conduites à risques et le test rapide s’est révélé négatif » rapporte Vincent Coquelin, certain de l’intérêt de telles actions.

 

Source : gabonreview.com

Une équipe d’enseignants et de chercheurs français séjourne actuellement au Gabon, dans le cadre du développement d’un vaccin thérapeutique contre le virus du Sida et de la mise en place d’un projet de dépistage néonatal de la drépanocytose. Chef du service de génétique médicale au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux, Didier Lacombe s’est confié à Gabonreview, le 6 juin, sur les contours de ces ambitieux projets.

Quel est l’objet de la visite de votre délégation au Gabon ?

Didier Lacombe : La visite de notre délégation s’inscrit dans une démarche initiée depuis deux à trois ans pour mettre en place un projet de dépistage néonatal de drépanocytose au Gabon, notamment à Libreville. Ce dépistage de tous les nouveau-nés sur une simple goutte de sang permettrait de diagnostiquer non seulement les enfants, mais de les prendre en charge très tôt. Et avec nos médicaments, d’assurer une meilleure qualité de vie et augmenter l’espérance de vie.

Cet aspect curatif sera complété par un autre purement préventif. Car le dépistage à la naissance de tous les nouveau-nés peut détecter les traits des drépanocytoses hétérozygotes (appelés couramment AS, ndlr). Il y a en des gens qui en sont porteurs, car cela correspond quand même à 25% de la population du Gabon. C’est un vrai problème de santé publique. A ceux-là, nous pouvons leur proposer une approche de conseil génétique, le dépistage dans la famille, voire d le diagnostic en prénatal si l’on va jusque là, dans le cadre du projet.

Votre périple a commencé par une audience à la Primature…

Nous avons présenté deux projets au Premier ministre. Celui sur le dépistage néonatal de drépanocytose qui est un problème de santé publique, et le projet du professeur Hervé Fleury, beaucoup plus axé sur la recherche, le développement d’un vaccin thérapeutique contre le virus du Sida. Et le Premier ministre nous a réservé un accueil très favorable et souhaite soutenir ces deux projets au niveau du Gabon.

Vous avez ensuite visité le Centre hospitalier Mère-Enfant Jeanne Ebori, avant de vous envoler le lendemain pour Franceville…

Le Centre hospitalier Mère-Enfant Jeanne Ebori est une très belle structure. Nous remercions la direction médicale de l’établissement de nous avoir fait visiter cet établissement très moderne, récent et qui nous laisse une très bonne impression en termes de soins. Demain, nous allons visiter le Centre international de recherches médicales de Franceville (CIRMF), qui est une structure très réputée à l’international. L’idée est de réimplanter, en collaboration, un projet de recherche, notamment celui du professeur Hervé Fleury, sur le développement d’un vaccin thérapeutique pour les porteurs du VIH.

Qu’en est-il de l’aspect financement ?

Je ne m’avancerai pas sur le projet du professeur Hervé Fleury. S’agissant du projet sur la drépanocytose, ce n’est pas nous qui apportons les financements, mais il y a plusieurs points à considérer. Ce projet peut permettre de gagner de l’argent par la prévention. Si l’on va au bout du projet, les gens seront mieux traités et ils feront moins de crises aigües à la drépanocytose… il y aura donc un gain en termes de santé. Et puis, l’on peut prévenir l’apparition de la maladie par le conseil génétique. Et bien sûr, l’on peut aller ensemble chercher des financements vers de grandes fondations internationales qui soutiennent ce type de projets. Mais nous n’en sommes pas encore là. Nous n’en sommes qu’au niveau de l’accord et le déroulement de la mise en place de ce projet au Gabon.