Ce n’est pas une navette spatiale, mais un essai de PrEP. Discover est une étude dirigée par le laboratoire Gilead qui va évaluer l’efficacité de la deuxième génération de médicaments pour la prophylaxie pré-exposition. Elle va démarrer en mars prochain, avec près de 5 000 participants prévus dans le monde.
En France, les personnes intéressées pourront être incluses dans quatre sites : à Paris (les hôpitaux Tenon et Saint-Louis), à Marseille (L’hôpital européen) et à Nice (L’Archet). Les personnes déjà suivies pour la PrEP dans ces lieux pourront se voir proposer d’entrer dans l’essai. Ce dernier vise à comparer l’efficacité préventive contre le VIH d’une prise quotidienne de Descovy (emtricitabine et ténofovir alafenamide/TAF) par rapport à une prise quotidienne de Truvada (emtricitabine et ténofovir disoproxil fumarate/TDF) chez les hommes et les personnes trans ayant des relations avec les hommes.
Cet essai cherche à démontrer qu’on peut effectivement utiliser Descovy en PrEP par une prise quotidienne et qu’il demeure aussi efficace que le Truvada, déjà validé scientifiquement avec les essais Proud et ANRS-Ipergay. Les premiers résultats sont attendus pour fin 2018 voire début 2019. Contrairement à la prescription actuelle de PrEP en France (faite avec Truvada), le cadre de l’essai Discover ne prévoit aucun accompagnement communautaire.
Vous êtes néanmoins libre de le solliciter auprès d’acteurs comme les militant-e-s de AIDES ou échanger sur PrEP’Dial. Les activistes internationaux se sont mobilisés pour demander un moratoire sur cet essai. Ceux-ci reprochent, en effet, au laboratoire Gilead d’être allé vite, notamment de ne pas avoir respecté les bonnes pratiques visant à veiller à l’engagement des communautés dans cette recherche et l’intérêt des participants. A la suite, un certain nombre de modifications ont été prises en compte et l’essai aura bien lieu. Descovy est un médicament antirétroviral déjà utilisé dans le traitement des personnes vivant avec le VIH, ayant obtenu son autorisation de mise sur le marché dans l’Union Européenne en août 2016 mais pas encore commercialisé en France, en raison d’un bras de fer entre le laboratoire et la Haute Autorité de santé (HAS). Descovy serait moins toxique pour les reins et les os. Il peut donc présenter un intérêt pour les personnes vivant avec le VIH, les utilisateurs ou les candidats à la PrEP avec des problèmes rénaux et osseux.
Source : Seronet