Atrophie cérébrale : une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université McGill met en lumière l’importance du dépistage et du traitement antirétroviral précoces du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sur le cerveau.
Les scientifiques ont voulu ainsi percer le mystère du traitement antirétroviral d’association (TARa) sur l’amincissement du cortex provoqué par l’infection par VIH.
Des chercheurs de l’Université McGill ont analysé, en collaboration avec leurs collègues de l’Université de Washington et de l’Université Yale, des données d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) de 65 porteurs du virus depuis moins d’un an.
Ils ont comparé ces données à celles de 19 sujets exempts du VIH et de 16 autres sujets porteurs du VIH depuis au moins trois ans.
Les résultats ont montré que la perte volumique cesse après la mise en route du traitement antirétroviral dans les régions cérébrales touchées. D’où le plaidoyer des chercheurs en faveur d’un diagnostic précoce de l’infection par le VIH.
«Les résultats démontrent que le traitement précoce protège les structures neurologiques. Les porteurs du VIH peuvent donc espérer qu’en amorçant sans tarder un TARa et en le suivant à la lettre, ils mettront leur cerveau à l’abri des lésions provoquées par le virus», a affirmé Ryan Sanford, auteur principal de l’étude publiée dans la revue «Clinical Infectious Diseases» le 24 avril dernier.
«De plus, sachant que les lésions cérébrales se produisent principalement en l’absence de traitement, nous pouvons mieux cibler notre recherche des mécanismes lésionnels, ce qui ouvre la porte à la mise au point de traitements novateurs capables de faire rétrocéder ces altérations structurelles», a-t-il expliqué.
Selon l’ONU, seulement 53% des 36,7 millions de porteurs du VIH dans le monde avaient accès à un traitement en 2016.