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Vaccin contre l’hépatite B, une protection qui dure !

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source : Jim.fr (abonnés)

Le vaccin contre l’hépatite B, disponible depuis le début des années 1980, a permis de faire reculer l’incidence des infections aiguës et chroniques même si les chiffres restent encore impressionnants avec en 2016, 292 millions de personnes (3,9 % de la population mondiale) infectées par le virus de l’hépatite B (VHB) et près de 900 000 décès.

La durée de la protection après la vaccin (immunisation contre l’antigène de surface de l’hépatite B –AgHBs) n’est pas exactement connue. L’OMS ne recommande pas un rappel chez les enfants et adultes immunocompétents correctement vaccinés.
Une équipe a voulu évaluer l’efficacité du vaccin après 20 à 30 ans. Leur étude a pris place dans 2 pays où l’endémicité du VHB est faible (séroprévalence estimée : 0,60 %-0,68 % en Belgique et 0,60 %-0,76 % au Canada). Ainsi, entre le 11 octobre 2016 et le 1er mai 2017, ont été recrutés 101 patients âgés de 40 à 60 ans ayant reçu trois ou quatre doses consécutives de vaccin anti HBsAg recombinant (Engerix-B, GSK) après l’âge de 18 ans avec un intervalle de 4 à 12 mois entre la dernière injection et la précédente et ayant suivi ce schéma vaccinal 20-30 ans plus tôt.

Une réponse immunitaire détectable dans 90 % des cas

Les auteurs ont dosé le taux d’anticorps anti-HBsAg circulants persistants et évalué la mémoire immunitaire cellulaire HBsAg spécifique en mesurant le taux de lymphocytes B mémoire anti-HBs et l’activité des lymphocytes T CD4+ spécifiques de l’AgHBs (marqueurs d’activation : CD40L, IL2, IFNγ et TNFα).
Puis ils ont refait une vaccination (dose unique d’Engerix-B (20 μg HBsAg recombinant, 500 μg Al(OH)₃)) et réitéré les mêmes analyses 7 et 30 jours après.
La réponse était définie comme une augmentation quadruple des concentrations d’anti-HBsAg 7 ou 30 jours après la revaccination chez des individus précédemment séropositifs ou une concentration d’anti-HBsAg ≥ 10 mIU/mL 7 ou 30 jours après la dose de provocation chez des individus précédemment séronégatifs (anti-HBs indécelables < 6,2 mIU/mL).
Ainsi, 20 à 30 ans après l’administration de trois ou quatre doses du vaccin, 90,1 % des participants avaient une concentration d’anti-HBsAg ≥ 10 mUI/mL et 61,4 % avaient un taux ≥ 100 mUI/mL.

La réponse immunitaire spécifique est stimulable 20 à 30 ans après la vaccination

Sept jours après l’administration d’une nouvelle dose de vaccin, 97,0 % des participants avaient une concentration d’anti-HBs ≥ 10 mUI/mL et 92,1 % avaient une concentration d’anticorps ≥ 100 mUI/mL. Après 30 jours, ces pourcentages sont passés à 100 % et 98,0 %.
Parmi les 10 participants qui avaient des concentrations d’anti-HBsAg < 10 mIU/mL avant la revaccination, tous avaient atteint des concentrations ≥ 10 mIU/mL 30 jours après.
Il y avait peu de cellules B mémoire anti-HBs circulantes avant la revaccination mais leur taux a augmenté considérablement après (16 et 19 fois plus en moyenne). Le taux de cellules B mémoire spécifiques était corrélé aux concentrations d’anticorps anti-HBsAg.
Des lymphocytes T CD4+ spécifiques de HBsAg exprimant une combinaison d’au moins deux marqueurs d’activation ont été détectés 20 à 30 ans après la primovaccination et leur taux a augmenté de façon marquée après avoir refait le vaccin montrant une réactivation de la mémoire immunitaire après stimulation.

Ces résultats indiquent que la réponse immunitaire peut encore être stimulée 20 à 30 ans après la vaccination et suggèrent une mémoire immunitaire soutenue et une protection à long terme 20 à 30 ans après un cycle complet de vaccination primaire par HBsAg chez des adultes immunocompétents.

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