Source: univadis.fr
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) utilisée à grande échelle pour le VIH pourrait augmenter la prévalence du VHC chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH).
Pourquoi est-ce important ?
La compensation des risques pourrait limiter partiellement les bénéfices de la PrEP et avoir un impact sur les autres épidémies.
Conception de l’étude
Des investigateurs britanniques et américains ont étudié les aspects biologiques (augmentation de l’infectiosité du VHC et réduction de l’élimination spontanée chez les HSH positifs au VIH) et comportementaux (préférences amoureuses et sexuelles définies par le statut sérologique du VIH avec diminution de l’utilisation de préservatifs dans les couples ayant le même statut sérologique du VIH), afin de comprendre les prévalences du VIH (5,0 %), ainsi que du VHC chez les HSH VIH+ (10,0 %) et chez les HSH VIH- (0,55 %) au Royaume-Uni.
Ils ont analysé deux scénarios de compensation des risques : soit les utilisateurs de PrEP diminuent leur utilisation de préservatifs pour atteindre le même niveau que les HSH infectés par le VIH lorsqu’ils ont des rapports sexuels avec des HSH positifs au VIH, en connaissance de cause (division par 2,7), soit les utilisateurs de PrEP ne choisissent plus spécifiquement d’avoir des rapports sexuels avec d’autres HSH négatifs au VIH.
Principaux résultats
En supposant une efficacité de la PrEP de 86 %, la prévalence du VIH a diminué, passant de 5,0 à 4,2 % si les comportements sexuels n’étaient pas modifiés.
La prévalence du VHC a augmenté chez les HSH VIH+, passant de 10,0 à 11,4 %, et a augmenté chez les HSH VIH-, passant de 0,55 à 0,58 %.
Lorsque les utilisateurs de PrEP utilisaient moins de préservatifs ou ne manifestaient pas de préférences amoureuses et sexuelles pour d’autres HSH VIH-, l’impact de la PrEP sur la prévalence du VIH était réduit, respectivement, de 17,7 % et 13,3 %, alors que la prévalence du VHC chez les HSH VIH- augmentait de 12,4 et de 9,1 %.