Source: seronet.info
La PrEP a longtemps été accusée de favoriser la prolifération des autres infections sexuellement transmissibles (IST). Une étude sur des gays américains mis sous PrEP bat en brèche cette idée reçue.
Selon une modélisation prospective, les cas de chlamydiae et de gonorrhées chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sous prophylaxie pré-exposition baisseraient sur le long terme. Mais ce bénéfice, lié au suivi renforcé dans le cadre d’une PrEP, n’est valable que si les recommandations de suivi sont effectivement appliquées.
D’après leurs résultats, [dans un scénario d’une couverture de PrEP de 40 % et d’une faible augmentation des pratiques à risques pour les autres IST, comme l’arrêt total du préservatif (40 %)], 42 % des gonorrhées et 40 % des cas de chlamydiae pourraient être évitées dans la prochaine décennie. Le dépistage des autres IST dans le cadre d’un suivi de PrEP représenterait une augmentation de respectivement 16 et 17 % du traitement de l’ensemble des IST rectales ou asymptomatiques alors dépistées. Enfin, si les recommandations du CDC pour le test des IST évoluaient de six à trois mois, la réduction du nombre de nouveaux cas baisserait encore de moitié.
Des résultats encourageants, qui vont dans le sens de résultats, empiriques cette fois-ci, durant des études faites lors des essais évaluant l’efficacité de la PrEP. Dans les essais Proud ou ANRS-Ipergay, des sous-études avaient montré que l’utilisation de la PrEP ne montrait pas une hausse du nombre d’IST parmi ceux qui l’utilisaient par rapport aux autres, même si le nombre des IST était élevé. Mais il l’était dans les deux cas.
Plus qu’une mise au point, cette modélisation est une preuve de l’intérêt de la PrEP non seulement dans la lutte contre le VIH, mais aussi dans la détection et le traitement des autres IST curables, alors que le traitement préventif n’a, en soi, aucun effet protecteur dans l’infection par une chlamydia ou une gonorrhée. « Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes qui sont fortement exposés à un risque d’infection au VIH, et donc indiqués pour une mise sous PrEP, sont également très exposés aux IST cela par les mêmes réseaux ou pratiques sexuelles. La PrEP comme package de traitement anti-VIH, mais aussi de dépistage selon les lignes directrices du CDC, pourrait être également une méthode de prévention efficace des IST », concluent les auteurs de l’étude.