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Source : UNIVADIS

Les objectifs de l’ONUSIDA sont très clairs : en 2020, 90% des porteurs du VIH devront être diagnostiqués, 90% des diagnostiqués devront être traités, permettant à 90% des traités d’avoir une charge virale durablement supprimée. La France a atteint ces deux derniers objectifs. Mais il reste environ 25 000 personnes vivant avec le virus qui ne sont pas diagnostiquées, bien que l’activité de dépistage ait augmenté. Ce sont en majorité des hommes (70%) et ils appartiennent à deux communautés : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH – 40%) et les personnes hétérosexuelles d’origine étrangère (40%), la plupart venant d’Afrique subsaharienne.

Dans le cas des HSH, le fait que certains d’entre eux se reconnaissent comme appartenant à une communauté dont les pratiques sexuelles sont à risque est a priori un facteur favorisant du dépistage. Ainsi, 90% de ceux qui fréquentent les lieux communautaires connaissent leur statut sérologique. Pourtant, une étude conduite auprès des HSH donneurs de sang a montré d’une part, que beaucoup n’avaient pas correctement évalué ce risque et que d’autre part, la crainte de la stigmatisation pouvait empêcher la déclaration de leur homosexualité. Cette crainte n’est pas infondée : la campagne de sensibilisation de novembre 2016 a été un succès (260.000 visiteurs uniques en deux mois sur le site dédié de Santé Publique France), mais les médias ont surtout fait état du débat sur la visibilité des HSH et ont peu relayé les messages de prévention.

Dans le cas des migrants, l’enquête Parcours a montré qu’entre 35 et 50% de ceux qui ont été contaminés l’ont été après leur arrivée en France, la plupart d’entre eux vivant dans une situation de précarité. Par ailleurs, ils sont fréquemment contaminés par le VHB et le VHC. Or 77% de ceux contaminés par le VHB l’ignorent et parmi eux, 26% sont dans une situation de vulnérabilité sociale. Aussi, le travail des associations est-il fondamental. Il s’inscrit dans une démarche de prévention et de prise en charge de la santé qui n’est pas axée sur une pathologie particulière, mais privilégie une approche holistique et populationnelle.

Ainsi, le dépistage du VIH doit être combiné à celui des IST et renouvelé dans les populations exposées : la fréquence des co-infections a augmenté depuis 2012 (de 12,7% à 17,5%), surtout chez les HSH (de 22,1% à 30,9%). En outre, il importe d’étendre l’autorisation donnée aux associations agréées de pratiquer des TRODs VIH et VHC aux TRODs VHB, comme le recommandait la HAS en juillet 2016.

Enfin, l’épidémiologie de l’infection à VIH bénéficie désormais de la déclaration obligatoire par voie électronique, qui rencontre un succès certain (63% des déclarations obligatoires).