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Source:  sidaction.org

Tout comme une trentaine d’organisations de lutte contre le sida, telles que l’International Aids Society ou Sidaction, Actions Traitements a signé une déclaration internationale qui confirme, sur la base de preuves scientifiques, qu’une personne sous traitement ARV avec une charge virale indétectable ne peut pas transmettre le VIH.

Cette déclaration est portée par Prevention Access Campaign, et se trouve, dans sa version originale en anglais sur le site de l’organisation : https://www.preventionaccess.org/consensus. La mise à jour régulière des signataires se fait en premier lieu sur le site de Prevention Access Campaign.

RISQUE DE TRANSMISSION SEXUELLE DU VIH D’UNE PERSONNE SEROPOSITIVE AVEC UNE CHARGE VIRALE INDETECTABLE

MESSAGES INTRODUCTIFS ET DÉCLARATION DE CONSENSUS

Il est aujourd’hui scientifiquement prouvé que le risque de transmission du VIH d’une personne séropositive avec une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois est négligeable, voire inexistant.

Lorsque la charge virale est détectable, le virus ne se transmet pas systématiquement, mais si la personne a une charge virale indétectable, cela protège à la fois la santé des deux partenaires et empêche de nouvelles contaminations1.

Cependant, la majorité des personnes vivant avec le VIH, les professionnels de santé et les personnes les plus exposées au risque de contamination par le VIH ne savent pas dans quelle mesure un traitement efficace peut empêcher la transmission du VIH2 . La plupart des messages sur le risque de transmission du VIH est basée sur des études anciennes et influencée par les attitudes des institutions, les contraintes financières ou les politiques qui perpétuent une image négative de la sexualité ainsi que la stigmatisation liée au VIH et la discrimination.

La déclaration de consensus ci-dessous, portant sur le risque de transmission du VIH par les personnes ayant une charge virale indétectable, est entérinée par les principaux investigateurs des études les plus reconnues dans le domaine. Les personnes vivant avec le VIH, leurs partenaires sexuels et les professionnels de santé doivent disposer d’informations précises sur les risques de transmission du VIH de personnes suivant un traitement ARV efficace.

Parallèlement, il est important de rappeler que de nombreuses personnes vivant avec le VIH ne sont pas en mesure d’atteindre une charge virale indétectable pour des raisons limitant leur accès aux traitements (systèmes de santé inadéquats, pauvreté, racisme, refus de traitement, déni, stigmatisation, discrimination, criminalisation de la transmission du VIH), ou en raison de résistantes aux traitements, ou de leur toxicité. Certains peuvent également faire le choix de ne pas être traités ou ne sont pas prêts à démarrer le traitement.

Comprendre qu’un traitement efficace empêche la transmission peut néanmoins contribuer à réduire la stigmatisation liée au VIH et encourager les personnes à commencer leur traitement et y adhérer sur le long terme.

La déclaration suivante est entérinée par :

• Dr. Michael Brady – Directeur médical de Terrence Higgins Trust et médecin consultant VIH, Londres, Royaume-Uni
• Dr Myron Cohen – Chercheur principal, HPTN 052; Chef de la Division des maladies infectieuses, UNC School of Medicine, Caroline du Nord, Etats-Unis
• Dr Demetre C. Daskalakis, MPH – Directeur adjoint, Bureau de la prévention et du contrôle du VIH / sida, Département de la santé et de l’hygiène mentale de New York, New York, États-Unis
• Dr Andrew Grulich – Chercheur principal, Opposites Attract; Chef du programme d’épidémiologie et de prévention du VIH, Kirby Institute, Université de New South Wales, Australie
• Dr Jens Lundgren – co-chercheur principal, PARTNER; Professeur, département des maladies infectieuses, Rigshospitalet, Université de Copenhague, Danemark
• Dr Julio Montaner – directeur du centre d’excellence pour le VIH/SIDA de la Colombie-Britannique, directeur de la clinique d’immunodéficience (IDC) de l’hôpital St. Paul, Vancouver, et directeur du programme des médecins pour le VIH / SIDA, centre hospitalier Providence, Vancouver, BC, Canada
• Dr. Pietro Vernazza – Comité exécutif, PARTNER; auteur, déclaration Suisse 2008, mise à jour 2016; Chef de la division des maladies infectieuses, Hôpital cantonal de Saint-Gall, Suisse

La déclaration est également signée par les organisations suivantes :

ACT – AIDS Committee of Toronto – Canada
• Actions Traitements – France
• AIDES – France
AIDS ACTION NOW – Canada
AIDS Alabama – United States
AIDS Foundation of Chicago – United States
AIDS United – United States
APLA Health – United States
Australian Federation of AIDS Organizations – Australia
British Columbia Centre for Excellence in HIV/AIDS – Canada
Canadian AIDS Society – Canada
Canadian HIV/AIDS Legal Network – Canada
Canadian Positive People Network – Canada
CATIE – Canadian AIDS Treatment Information Exchange – Canada
• Czech AIDS Help Society – Czech Republic
Desmond Tutu HIV Foundation – South Africa
GMHC – United States
Housing Works – United States
Human Rights Campaign – United States
ICASO – International Council of AIDS Service Organizations – Canada
• INA – Māori, Indigenous & South Pacific HIV/AIDS Foundation – New Zealand
International AIDS Society – Switzerland
Latino Commission on AIDS – United States
MSMGF (the Global Forum on MSM & HIV) – United States
NAM aidsmap – United Kingdom
National Alliance of State and Territorial AIDS Directors (NASTAD) – United States
National Black Justice Coalition – United States
New York City Department of Health and Mental Hygiene – United States
Positive Women’s Network – USA – United States
San Francisco AIDS Foundation – United States
Sidaction – France
Southern AIDS Coalition – United States
Terrence Higgins Trust – United Kingdom
Whitman-Walker Health – United States
YouthCO HIV & Hep C Society – Canada

Les personnes séropositives sous traitement et avec une charge virale indétectable ont un risque négligeable de transmission sexuelle du VIH. Selon les traitements prescrits, six mois peuvent être nécessaires pour que la charge virale devienne indétectable. Le maintien de cette indétectabilité est conditionnée à la prescription de molécules appropriées et à une excellente adhésion au traitement. Elle doit par ailleurs être régulièrement vérifiée afin de garantir à la fois un bon état de santé individuel et avoir un impact en matière de santé publique.

NOTE: une charge virale indétectable permet uniquement d’éviter la transmission du VIH à ses partenaires sexuels. Les préservatifs empêchent la transmission du VIH mais également des autres IST, et préviennent les grossesses. Le choix d’une méthode de prévention peut varier en fonction des pratiques sexuelles, des circonstances et du type de relation. Ainsi, si quelqu’un a des relations sexuelles avec plusieurs partenaires ou n’est pas dans une relation monogame, il pourra envisager d’utiliser des préservatifs pour prévenir la transmission de toutes les IST.

« Négligeable » (Larousse) Qui peut être négligé, dont on peut ne pas tenir compte. [Médical] : partie, quantité dont l’omission n’a pas d’incidence dans le traitement de la question. Syn : insignifiant, (dont la valeur est nulle)

En savoir plus…
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1. Une grande partie des messages de prévention actuels nomme cela le « traitement comme prévention » ou « TasP ». Au moment de la rédaction de ce document, il n’y a eu aucun cas confirmé de transmission du VIH par une personne ayant une charge virale indétectable dans les études. Le niveau officiel pour une charge virale indétectable telle que définie par l’OMS varie de <50 copies / ml dans les pays à revenu élevé à  <1 000 copies / ml dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Pour les objectifs de cette déclaration, une charge virale indétectable est définie à <200 copies / ml.

2. « Seule une petite proportion de personnes séropositives au VIH dans une grande étude sur les traitement aux États-Unis se considérait comme non contaminante après trois ans de traitement antirétroviral (ART), et un tiers des participants considérait leur risque d’infecter un partenaire comme encore «élevé», même si seulement 10% des participants avaient en fait une charge virale détectable. » NAM- AIDSMap (2016)