Source: L’Est Républicain
David T., Toulois de 47 ans, a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel de Nancy à 24 mois de prison dont 14 avec sursis et mise l’épreuve (SME). Il devra également verser 3.500 € à chacune des deux victimes.
Le prévenu, reconnu coupable d’« administration volontaire et habituelle de substances nuisibles par conjoint », avait caché sa séropositivité à deux de ses compagnes, en 2009-2010 puis entre 2012 et 2014. Lors de l’audience, le 5 octobre, le procureur avait requis 18 mois dont 12 avec SME.
En novembre 2014, sa conjointe avait dénoncé des violences mais elle avait aussi assuré qu’elle avait découvert, dans les papiers de son compagnon, un rapport d’inaptitude au travail, qu’il était en fait porteur du virus du VIH depuis 1994. Elle avait aussi mis la main sur des médicaments pour les personnes infectées par le VIH. L’homme avait nié et ce, alors même qu’une prise de sang démontrait qu’il était bien infecté. « Une erreur… ».
Il n’y a eu ni transmission ni contamination
David T. a toujours expliqué qu’il n’avait pas conscience d’avoir mis la vie de ses compagnes « en danger car la maladie ne s’était pas déclarée », qu’il était « porteur sain ». Il avait ensuite reconnu un « comportement malhonnête », en n’essayant pas de se « mettre à la place des victimes », en étant incapable d’« imaginer le ressenti » de ces ex-compagnes lorsqu’elles avaient été informées de sa séropositivité.
Absent à l’audience, David était représenté par son avocat, Me Guillaume Royer. Ce dernier avait plaidé la relaxe : « La question n’est pas de savoir s’il a menti ou pas menti, s’il est gentil ou pas gentil. Mettons de côté les considérations morales. L’élément matériel de l’infraction fait défaut. Il n’y a pas eu de transmission, il n’y a pas eu contamination ».
Eric NICOLAS