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Source: Seronet

Où en est-on de la lutte contre le sida au niveau mondial ? Quels sont les succès ? Les points faibles ? Où en sommes-nous de l’objectif 90-90-90 ? Un nouveau rapport de l’Onusida nous donne des clefs et des infos récentes. « Savoir, c’est pouvoir » révèle, notamment qu’au niveau mondial 75 % des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut sérologique. Le rapport appelle également à redoubler d’efforts pour atteindre les 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH qui ignorent qu’elles ont contracté le virus et les quelque 19,4 millions de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale n’est pas supprimée.

Une chose est sûre : l’intensification des efforts en matière de dépistage et de traitement du VIH a permis d’atteindre davantage de personnes vivant avec le VIH et cela donne des résultats. En 2017, trois quarts des personnes vivant avec le VIH (75 %) connaissaient leur sérologie VIH contre seulement deux tiers (67 %) en 2015 et 21,7 millions de personnes vivant avec le VIH (59 %) avaient accès à une thérapie antirétrovirale contre 17,2 millions en 2015. Le rapport montre toutefois que 9,4 millions de personnes vivant avec le VIH ne savent pas qu’elles ont contracté le virus et doivent bénéficier de toute urgence d’un dépistage et d’un traitement du VIH. Ces données, importantes, font partie du récent rapport de l’Onusida, « savoir, c’est pouvoir ». Ce rapport qui sort, chaque année, à l’occasion du 1er décembre, révèle que, « bien que le nombre de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est supprimée ait augmenté d’environ dix points ces trois dernières années pour atteindre 47 % en 2017, 19,4 millions de personnes vivant avec le VIH n’en bénéficient toujours pas.
Le rapport indique également que « pour surveiller efficacement la charge virale, les personnes vivant avec le VIH doivent avoir accès à une [mesure] de la charge virale tous les douze mois. « La [mesure] de la charge virale est la norme absolue en matière de surveillance du traitement du VIH, a rappelé Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, lors de la présentation officielle du rapport.

Le rapport indique que l’accès à la mesure de la charge virale varie. Dans certaines parties du monde, il est facile d’obtenir une mesure de la charge virale car ce test est totalement intégré au schéma thérapeutique du VIH. Mais, dans d’autres pays, il peut n’y avoir qu’une seule machine de mesure de la charge virale pour l’ensemble du pays. « La surveillance de la charge virale doit être aussi disponible à Lilongwe [capitale du Malawi, ndlr] qu’à Londres, a lancé Michel Sidibé, dans une formule. Les dépistages du VIH et [les mesures] de  la charge virale doivent être également accessibles à toutes les personnes vivant avec le VIH, sans exception. »

Enfants, dépistage et charge virale

Le dépistage de la charge virale est particulièrement important pour les nouveau-nés car le VIH progresse beaucoup plus rapidement chez les enfants, note l’Onusida. « Le pic de mortalité des enfants nés avec le VIH se situe dans les deux ou trois premiers mois de leur vie. Les tests de diagnostic rapide standard sont inefficaces jusqu’à l’âge de 18 mois. Le seul dépistage valable du VIH chez les très jeunes enfants est donc un test virologique qu’ils doivent subir dans les quatre à six premières semaines de leur vie. Néanmoins, en 2017, seule la moitié (52 %) des enfants exposés au VIH dans les pays fortement touchés ont subi un test de dépistage au cours des deux premiers mois de leur vie, note le rapport de l’instance onusienne.

Les obstacles persistants à la connaissance de sa sérologie

Le rapport 2018 montre que les principaux obstacles au dépistage du VIH, entre autres, sont la stigmatisation et la discrimination. Des études menées auprès de femmes, d’hommes, de jeunes et de personnes appartenant aux populations clés travailleuses et travailleuses du sexe, personnes migrantes, personnes trans, personnes consommatrices de drogues, hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, etc.) ont révélé que la crainte d’être vu-e lors de l’utilisation de services liés au VIH et, en cas de diagnostic positif, la peur que cette information soit communiquée à la famille, aux amis-es, aux partenaires sexuels ou à la communauté les empêchaient d’accéder aux services VIH, notamment au dépistage. Pour les populations clés, ces « obstacles peuvent avoir un impact encore plus important sur l’accès. La stigmatisation et la discrimination de la part de la société et des services de santé peuvent dissuader les membres des populations clés d’accéder aux soins de santé tandis que les lois pénales peuvent aggraver la discrimination, augmenter les taux de violence et créer des obstacles supplémentaires, notamment la peur de l’arrestation et du harcèlement », indique le rapport. « En Côte d’Ivoire, la prévalence du VIH est de 11 % chez les travailleurs-euses du sexe, de 13 % chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et de 9,2 % chez les personnes qui s’injectent des drogues, a rappelé Pélagie Kouamé, présidente du réseau des populations clés en Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons pas négliger ces populations clés. Il faut que la situation change et évolue afin que nous puissions sortir de l’ombre et ne plus vivre dans la peur. » D’autres obstacles incluent la violence ou la menace de violences surtout chez les jeunes femmes et les jeunes filles.
En outre, les services sont souvent trop éloignés et difficiles d’accès ou trop coûteux. Les résultats du dépistage du VIH peuvent également être transmis avec retard ou jamais reçus et le début du traitement peut en être retardé. Dans certains pays, les personnes ne recherchent pas le dépistage du VIH car elles estiment ne pas être à risque : au Malawi, une étude a révélé que, parmi les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans), considérées comme présentant un risque plus élevé de contracter le VIH, plus de la moitié (52 %) ne se considéraient pas à risque et avaient donc peu de chances de faire appel à des services de dépistage du VIH.

La prochaine génération des possibilités de dépistage

Le rapport 2018 de l’Onusida souligne que la fourniture d’une gamme variée de possibilités de dépistage et de services, comme le dépistage communautaire et le dépistage à domicile, peut aider à atténuer de nombreux obstacles logistiques, structurels et sociaux au dépistage du VIH. Ils offrent des possibilités de dépistage pour les personnes qui vivent loin des services de santé. Ils ne sont pas soumis à des contraintes d’heures d’ouverture peu pratiques, ce qui est particulièrement important pour les hommes et les populations clés. Ils ne sont pas accompagnés de la stigmatisation et de la discrimination souvent ressenties dans les services de santé et liés au VIH traditionnels. « Nous ne pouvons pas attendre que les gens tombent malades, a prévenu l’imam Harouna Koné, président de la plate-forme des réseaux de lutte contre le sida (Côte d’Ivoire) . Nous devons aller dans nos communautés et proposer le dépistage et traitement du VIH. » Le rapport insiste sur l’importance d’une approche des cinq C : consentement, confidentialité, conseil, conformité des résultats du dépistage et connexion à la prévention, aux soins et au traitement.

Intégrer le dépistage du VIH à d’autres services de santé

Le rapport explique aussi qu’il est important d’intégrer le dépistage du VIH à d’autres services de santé, notamment les services de santé maternelle et infantile, les services de lutte contre la tuberculose et les services de lutte contre les IST et les hépatites virales. La tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, représentant un décès sur trois lié au sida. Toutefois, selon les estimations, 49 % des personnes vivant avec le VIH et la tuberculose ne sont pas au courant de leur co-infection et ne reçoivent donc pas de soins. L’accès au dépistage du VIH est un droit humain fondamental et l’Onusida appelle à un engagement mondial pour éliminer les obstacles empêchant les personnes d’accéder à ce dépistage.

Quelles mesures ?

Il s’agit d’éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ; de garantir la confidentialité du dépistage et du traitement du VIH ; de déployer une combinaison optimale de stratégies de dépistage du VIH pour atteindre les populations qui en ont le plus besoin, de s’assurer de l’intégration avec d’autres services de santé, de la suppression des obstacles politiques et juridiques entravant l’accès au dépistage et au traitement du VIH, de l’élargissement de l’accès à la surveillance de la charge virale dans les pays à revenu faible et intermédiaire et de garantir aux nouveau-nés l’accès au diagnostic précoce du nourrisson. Le rapport montre que la mise en œuvre de ces mesures entraînera de grands progrès vers la réalisation de l’objectif qui vise à garantir pour toutes les personnes vivant avec le VIH et affectées par ce virus l’accès aux services vitaux dont elles ont besoin.

VIH dans le monde : les chiffres de 2017

En 2017, selon les estimations : 36,9 millions [de 31,1 à 43,9 millions] de personnes vivaient avec le VIH dans le monde ; 21,7 millions [de 19,1 à 22,6 millions] de personnes avaient accès à un traitement ; 1,8 million [de 1,4 à 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH ; 940 000 [de 670 000 à 1,3 million] de personnes sont décédées d’une maladie liée au sida.

Source: FranceInfo

Des chercheurs de l’Institut Pasteur annoncent jeudi 20 décembre avoir réussi à détruire des cellules infectées par le VIH. Leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Cell Metabolism, ne représentent pas à ce jour une perspective de traitement, mais un espoir vers une guérison des malades du sida.

Aujourd’hui, le traitement du sida se fait grâce aux antirétroviraux, découverts dans les années 1990 et utilisés pour bloquer l’infection, mais ils n’éliminent pas le VIH de l’organisme. Les malades doivent prendre leur traitement à vie car ces médicaments ne permettent pas de détruire les réservoirs du virus, logés dans les cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4.

Empêcher l’infection des cellules

Les chercheurs ont remarqué que le virus n’infectait pas tous ces lymphocytes T CD4 et, jusqu’ici, ils ne comprenaient pas pourquoi. Dans cette étude, ils sont parvenus à identifier les caractéristiques des lymphocytes T CD4 qui se font préférentiellement infecter par le virus, et dont l’activité métabolique permet au virus de se propager.

Ces cellules ont la particularité de consommer davantage de glucose pour produire de l’énergie. Les expériences ont montré que plus l’activité métabolique de la cellule est forte, plus sa consommation en glucose est élevée, et plus elle est susceptible d’être infectée par le VIH. D’où l’idée des scientifiques de bloquer l’activité de ces lymphocytes, ceux qui se font préférentiellement infecter par le virus. Quand leur activité est bloquée, ces cellules résistent à l’infection et, à terme, cela permet d’éliminer le VIH. En laboratoire, les lymphocytes sont parvenus à bloquer l’infection grâce à des inhibiteurs d’activité métabolique, déjà explorés en cancérologie.

 » Ces travaux représentent un pas important vers la considération d’une rémission possible grâce à l’élimination des cellules réservoirs. » Communiqué de l’Institut Pasteur à Franceinfo

« C’est une première étape intéressante mais nous ne sommes pas au stade où ça peut être applicable à l’homme dans un futur proche. Il faut poursuivre les recherches et cette publication est un espoir supplémentaire » vers une guérison du sida, a réagi sur franceinfo le spécialiste des maladies infectieuses et professeur à l’hôpital Saint-Louis à Paris, Jean-Michel Molina. Ces travaux « sont extrêmement importants car ils apportent des informations tout à fait intéressantes sur les cellules réservoirs du virus qui, chez les personnes sous tri-thérapie, persistent malgré le traitement, et qui obligent les personnes à prendre le traitement toute leur vie. »

La marche vers la guérison encore « très haute »

Pour autant, souligne le Pr Jean-Pierre Molina, la marche reste « très haute »avant une possible guérison du VIH. « On n’en est pas là encore aujourd’hui. C’est une première étape importante qui ouvre la voie à des progrès futurs mais on est loin d’une application à l’homme, même si on a une piste tout à fait intéressante. » Les limites, selon Jean-Pierre Molina, tiennent notamment au fait que les travaux ont été « menés en laboratoire sur des cellules qui sont infectées de façon artificielle par le virus, même si les résultats ont été également observés sur des cellules de patients manipulés en laboratoire. » « Ça laisse entrevoir des pistes intéressantes », assure-t-il, « mais il va falloir confirmer, en laboratoire puis chez l’homme ».

Source: SERONET

La Prep est un outil de prévention de l’infection à VIH très efficace… à la condition d’être prise correctement : soit en continu (une fois par jour pendant les périodes où la probabilité d’être infecté par le VIH est très élevée) ou à la demande (avant et après une activité sexuelle, suivant un schéma précis).

Plusieurs villes occidentales qui proposent la Prep ont connu une baisse du nombre de diagnostics de VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, mais globalement, l’accès et le recours à la Prep en Europe ne sont pas suffisants à l’heure actuelle pour avoir un effet sur la tendance de l’épidémie de VIH, indique un récent communiqué de l’Onusida (27 novembre). Les moyens d’améliorer la délivrance de la Prep ont fait l’objet d’une réunion en Suède, mi novembre. L’objectif de cette réunion était de travailler à des « normes minimales » et des « principes clés » pour une meilleure délivrance et un meilleur suivi de la Prep en Europe. Des représentants-es de 22 pays y ont participé.

Les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont les plus touchés par le VIH en Europe, rappelle l’Onusida. Les utilisateurs de la Prep sont presque tous des hommes gays et des HSH, mais la grande majorité n’a pas accès à la Prep de manière officielle. Conséquence, parmi ceux qui la prennent, bon nombre se la procurent en ligne et s’en servent sans aucun appui ni suivi médical.  Lors des travaux, les participants-es « ont pu entendre de quelle manière la mise à disposition de la Prep dans des environnements conviviaux et accessibles pouvait inciter les gens à passer un test de dépistage du VIH et contribuait au diagnostic et au traitement d’autres infections sexuellement transmissibles.

Le fait de sortir la délivrance de la Prep hors des centres très spécialisés, en concertation avec les communautés d’utilisateurs potentiels de la Prep, ouvre la voie à une prise en charge médicale plus large, indique l’institution onusienne. Des approches innovantes en ligne visant à améliorer l’auto-gestion de la Prep et le diagnostic ainsi que le traitement des infections sexuellement transmissibles ont été présentées ».  « La décentralisation de la délivrance de la Prep et son intégration dans des services de santé plus étendus doivent souvent être mises en place sans apport de fonds supplémentaires. Les prestataires de services sont donc demandeurs de recommandations sur les normes de sécurité minimales à appliquer à la délivrance de la Prep ».

Conscients que dans bien des cas l’utilisation de la Prep se faisait de façon « sauvage », les participants-es « ont lancé un appel en faveur de directives sur la manière d’arrêter et de démarrer correctement la Prep et les protocoles de dépistage du VIH à suivre pour que [le] type d’utilisation non quotidienne de la Prep se fasse en toute sécurité ». Trois actions ont été identifiées lors de la réunion. Un document de consultation va être rédigé concernant les éléments et les principes essentiels et souhaitables d’un programme de Prep décentralisé, y compris pour une utilisation non quotidienne sûre. Un bilan technique du suivi normalisé sera effectué par l’Organisation mondiale de la Santé et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Par ailleurs, tous les participants-es à la réunion sont invités à fournir tous les détails en leur possession sur la tarification des médicaments utilisés pour la Prep aux pouvoirs publics et aux consommateurs, détails qui seront échangés entre les programmes européens de lutte contre le VIH afin de renforcer les négociations sur les prix.

L’Onusida rappelle qu’elle « travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida de faire en sorte que trois millions de personnes aient accès à la Prep d’ici à 2020.

Source: Têtu 

Rémi a 33 ans et il vit avec le VIH depuis 10 ans.

En novembre 2018, il est une nouvelle fois éconduit par un garçon à qui il annonce sa séropositivité. C’est la fois de trop : il décide de tenir un blog pour décrire la réalité du VIH en 2018 et balayer les idées reçues et notamment les cas de  sérophobie.

« Je m’appelle Remi, j’ai 33 ans et suis séropositif depuis 10 ans. J’ai décidé de vous raconter mon histoire. Mon histoire qui finalement est l’histoire de beaucoup d’autres. Pourquoi ? Pour lutter contre une chose simple : la SEROPHOBIE. »

Il raconte notamment à TÊTU la violence que représente pour lui le mot « clean », utilisé sur les applications de rencontre pour connaître le statut sérologique des personnes avec qui l’on tchate.

 « C’est de la sérophobie pure », déplore Rémi.

« Je pense que les gens sont un peu restés bloqués sur l’image qu’avait le VIH dans les années 1990, résume-t-il. Clairement, c’était l’horreur ! Mais il ne faut pas garder que ça en tête. Depuis les choses ont évolué, la science a évolué… les mentalités un peu moins. »

Source: Univadis 

A retenir :

  • Les vaccins contre l’hépatite A Havrix® subissent actuellement des tensions d’approvisionnement nécessitant la mise en place d’une distribution contingentée

  • Des recommandations du HCSP existent concernant l’utilisation optimale des lots de vaccin contre l’hépatite A en situation de tensions d’approvisionnement

  • Ces recommandations modifient le schéma vaccinal et définissent des patients prioritaires

Les vaccins contre l’hépatite A Havrix® 1440 U/1 ml adultes et Havrix®Nourrissons et enfants 720 U/0,5 ml subissent actuellement des tensions d’approvisionnement nécessitant la mise en place d’une distribution contingentée sur le marché de ville et sur le marché hospitalier et des collectivités.

Les vaccins contre l’hépatite A subissant régulièrement des tensions d’approvisionnement ces dernières années, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis en 2015 des recommandations concernant l’utilisation optimale des lots de vaccin disponibles. Ces recommandations ont été actualisées en 2016 et 2017 et ont été reprises dans le calendrier vaccinal 2018.

Ainsi, en situation de tensions sur l’approvisionnement en vaccin contre l’hépatite A , il est recommandé :

  • De n’effectuer qu’une seule dose pour les nouvelles vaccinations,
  • De ne pas effectuer de rappel pour les personnes ayant déjà reçu une ou deux doses, même si elles sont à nouveau en situation d’exposition (sauf pour les personnes immunodéprimées). L’administration d’une 2ème dose pour ces personnes ne se fera qu’après le retour à la normale de la situation,
  • De vacciner en priorité :
    • Les enfants à partir de l’âge de 1 an, qui vont se rendre dans un pays de haute endémicité,
    • Les personnes de l’entourage d’un ou plusieurs cas confirmés conformément aux recommandations inscrites au calendrier vaccinal en milieu familial et en collectivités,
    • Les voyageurs si les conditions de leur séjour les exposent à un risque élevé de contamination. Ceux nés avant 1945 ne seront vaccinés qu’après la pratique d’une sérologie prouvant l’absence d’immunisation,
    • Les personnes immunodéprimées exposées,
    • Les personnes atteintes de mucoviscidose et/ou de pathologies susceptibles d’évoluer vers une hépatopathie chronique. La pratique préalable d’une sérologie est recommandée chez les personnes adultes,
    • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), la pratique d’une sérologie préalable est recommandée.

En outre il est déconseillé d’utiliser :

  • Les vaccins combinés hépatite B-hépatite A pour les personnes dont l’indication est un vaccin dirigé uniquement contre l’hépatite A,
  • Une double dose de vaccin pédiatrique pour vacciner un adulte.

Les autres vaccins contre l’hépatite A disponibles en France sont :

  • Forme adulte : Avaxim® 160 U et Vaqta® 50 U/1 ml,
  • Forme pédiatrique : Avaxim® 80 U.

Source: Seronet 

S’appuyant sur la base de données hospitalière nationale sur l’infection à VIH (ANRS CO4 FHDH), une équipe de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a évalué l’efficacité immunologique des nouveaux traitements ARV contre le VIH. Les résultats ont fait l’objet d’un communiqué (27 novembre). Que disent-ils ?

« Bien que satisfaisants, les résultats restent liés à la précocité du diagnostic », explique l’équipe de l’Inserm qui a travaillé sur cette question, soulignant au passage « l’importance de la mesure du ratio CD4/CD8 (appelé aussi indice d’immuno-régulation), notamment au moment où le traitement est mis en place ». « Nous gérons une base de données (1) regroupant les informations sur les personnes vivant avec le VIH prises en charge à l’hôpital. Nous l’utilisons pour répondre à des questions d’intérêt clinique », explique la professeure Dominique Costagliola, qui dirige l’équipe Épidémiologie clinique de l’infection à VIH : stratégies thérapeutiques et comorbidités (2), à Paris. Depuis 2006, des médicaments anti-VIH plus efficaces et mieux tolérés que les premières générations sont apparus, rappelle le communiqué de l’Inserm. Dès lors se pose la question de leur efficacité et des paramètres influant la réponse des personnes traitées.

« Le VIH s’attaque à une catégorie particulière de cellules immunitaires : les lymphocytes CD4, également appelés T helpers, ces lymphocytes aident les autres cellules de l’immunité à lutter contre les micro-organismes. Ils appartiennent à l’immunité acquise. Le taux plasmatique [dans le sang, ndlr] de CD4 constitue donc un bon indicateur de la progression de la maladie. Outre la disparition des virus dans le sang, c’est aussi à cette aune que l’on mesure l’efficacité des [médicaments anti-VIH] : à quelle vitesse le taux de CD4 remonte-t-il à une valeur normale, soit plus de 500 lymphocytes CD4 par mm3 de plasma ? C’est, bien évidemment, l’indicateur biologique le plus étudié depuis le début de l’épidémie. Mais qu’en est-il avec ces nouveaux traitements ? », s’est demandé l’Inserm.

Des molécules efficaces

Exploitant sa base de données, l’équipe de Dominique Costagliola a mené une étude sur une cohorte de plus de 6 000 personnes vivant avec le VIH qui ont démarré un traitement antirétroviral entre 2006 et 2014. Résultat : environ 70 % des personnes traitées reconstituent un taux de CD4 « normal » au bout de six ans. De plus, l’étude confirme avec ces nouveaux médicaments ce que l’on savait déjà avec les autres : un taux élevé de CD4 au début du traitement est de bon pronostic pour la récupération. « Cela met une fois de plus en évidence le problème du diagnostic tardif : trop de patients ont déjà des taux de CD4 très bas (moins de 200) au moment où ils découvrent l’infection, et donc une moindre chance de récupération » souligne la chercheuse. L’équipe s’est aussi intéressée à deux aspects peu étudiés jusque-là. Tout d’abord, parmi les nouveaux traitements figurent des anti-intégrases  (inhibiteurs d’intégrase ou INI). Ces médicaments permettent d’obtenir un contrôle rapide de la charge virale. Autrement dit, avec les anti-intégrases le nombre de virus présents dans le plasma devient très vite indétectable. Mais cette élimination rapide des virus sanguins constitue-t-elle un réel bénéfice pour la reconstitution des CD4 et le devenir clinique des patients ? La réponse est non : s’ils abrègent de quelques semaines la période durant laquelle la personne est potentiellement contaminante (période qui dure souvent plusieurs années avant le diagnostic…), les anti-intégrases n’apportent pas d’avantage supplémentaire en termes de récupération de l’équilibre immunitaire, indique l’équipe de l’Inserm.

Un paramètre important

Autre aspect peu pris en compte jusqu’ici : le rapport entre les taux de lymphocyte CD4 et de lymphocyte CD8 qui idéalement devrait se situer à un ou au-dessus, mais se situe souvent au-dessous de un. « Les CD8 sont une population de lymphocytes impliquées dans l’activation des défenses immunitaires. Un taux élevé de CD8 traduit un état d’activation et d’inflammation », explique Dominique Costagliola. Or cette étude montre qu’un ratio CD4/CD8 altéré au moment de l’initiation du traitement — donc une situation cumulant immunodépression et inflammation — se traduit par une plus faible probabilité de remontée des CD4 : la personne répondra plus lentement au traitement antiviral. « Ce résultat plaide pour un relevé systématique du taux de CD8 lors de l’admission des patients dans un service hospitalier », indique le communiqué de l’Inserm. « Cela n’implique aucun coût supplémentaire puisqu’on a ce taux lorsqu’on fait la numération pour les CD4. Il faut simplement le prendre en compte », précise Dominique Costagliola. Ce ratio CD4/CD8 est d’autant plus important qu’un taux constamment élevé de CD8 est associé à des risques autres que les pathologies liées au sida, comme l’infarctus. C’est en tout cas ce qu’a déjà démontré l’équipe de Dominique Costagliola. Une chercheuse de l’équipe de Dominique Costagliola poursuit actuellement une thèse sur le rôle pronostique du ratio CD4/CD8, en particulier en termes de cancers et autres comorbidités.

(1) : Base de données hospitalière française sur l’infection à VIH ANRS CO4 FHDH
(2) : Unité 1136 Inserm/UPMC, Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, équipe Épidémiologie clinique de l’infection à VIH : stratégies thérapeutiques et comorbidités, Paris

Source: Theconversation 

Les recherches ambitionnant de mettre au point un vaccin contre le VIH ont débuté peu après la découverte du virus à l’origine de l’épidémie de SIDA par Françoise Barré-Sinoussi, en 1983. Les premiers effets d’annonce ont rapidement suivi, l’absence de traitement efficace rendant la mise au point d’un vaccin anti-VIH urgente.

Dès 1984, la secrétaire d’État à la santé des États-Unis, Margaret Heckler, déclare qu’un vaccin sera disponible dans les deux ans. Une vision partagée par d’autres – le virus venait seulement d’être découvert et la complexité de sa physiopathologie était alors très loin d’être envisagée à sa juste mesure. De plus, la mise au point, dans les années 1970 et 1980, de vaccins basés sur des protéines virales ou bactériennes, et non plus uniquement sur des micro-organismes entiers, est venue renforcer cet élan d’optimisme.

Mais les efforts des chercheurs et des médecins allaient se heurter pendant de longues années à de nombreuses difficultés. Au point que, 34 ans plus tard, la conception d’un vaccin prophylactique demeure une priorité de la recherche sur le VIH. Aujourd’hui, néanmoins, le bout du tunnel semble plus proche que jamais.

Les lymphocytes, acteurs majeurs de l’immunité

Face aux micro-organismes pathogènes, et notamment aux virus, notre corps dispose de trois lignes de défense. La première est la barrière de la peau et des muqueuses. Si celle-ci est franchie, l’envahisseur fait alors face à l’immunité innée, qui repose sur des cellules capables de reconnaître les agents étrangers. Elles détectent pour cela des composants présents sur leur surface (sucres, protéines…), appelés antigènes. Cette immunité n’est pas spécifique d’un agent en particulier, elle s’attaque à tout ce qui n’est pas l’organisme. Elle prépare également la troisième ligne de défense, l’immunité acquise. C’est cette dernière qui est stimulée par la vaccination.

L’immunité acquise est plus subtile que l’immunité innée, et surtout, elle est spécifique : ses agents sont capables de reconnaître un micro-organisme particulier et de s’y attaquer. Ils gardent par ailleurs la mémoire des rencontres précédentes, ce qui lui permet généralement de réagir plus rapidement en cas de nouvelle invasion par un même pathogène.

L’immunité acquise est complexe, mais ses acteurs essentiels sont une catégorie particulière de globules blancs, les lymphocytes. Il en existe plusieurs types, parmi lesquels les lymphocytes B (LB) et les lymphocytes T CD8+ (LT CD8), dont le rôle est prépondérant. Les premiers fabriquent des anticorps, des molécules capables de se fixer spécifiquement sur un envahisseur pour le recouvrir et le neutraliser. Un autre rôle des anticorps est d’attirer l’attention des cellules du système immunitaire qui vont détruire les virus ainsi recouverts. Les LT CD8, quant à eux, détruisent directement les cellules infectées par les virus, évitant ainsi la propagation de l’infection.

L’action de ces deux catégories de lymphocytes est coordonnée par une troisième sorte de lymphocytes, les lymphocytes LT CD4+ (LT CD4), qui les stimulent, jouant d’une certaine façon le rôle de chefs d’orchestre de la réponse immunitaire acquise. Ces lymphocytes T CD4+ sont la principale cible du VIH, qui les détruit, ce qui complique grandement l’installation d’une réponse immunitaire effective.

Comment fonctionne l’immunité acquise ?

Entraîner l’organisme à se défendre

La vaccination est à la réponse immunitaire ce que les grandes manœuvres sont à l’entraînement militaire. Elle simule une infection en faisant croire à l’organisme qu’un envahisseur a franchi ses lignes, afin de déclencher sa réponse immunitaire. De cette façon, lorsque l’organisme rencontrera réellement le microbe concerné, il réagira plus rapidement.

Les vaccins utilisés peuvent contenir soit des fragments du ou des microbes contre lesquels on souhaite obtenir une protection (vaccins protéiques), soit ces microbes entiers tués (vaccins inactivés), soit des formes vivantes mais atténuées, non virulentes, de ces microbes (vaccins vivants atténués).

Les vaccins vivants atténués sont ceux qui induisent la protection immunitaire la plus proche de celle qui résulte d’une infection naturelle, entraînant à la fois une production d’anticorps et une stimulation des LT CD8. Toutefois leur emploi comporte un faible risque d’induire une maladie infectieuse d’origine vaccinale, dans le cas où les micro-organismes qu’ils contiennent recouvrent leur virulence. Pour des raisons évidentes de sécurité, ce type de vaccin ne pouvait être utilisé dans le cas du VIH.

Il a donc fallu recourir à des subterfuges afin d’obtenir le même type de réponse immunitaire optimale. Mais plusieurs obstacles se sont dressés sur la route des chercheurs.

Le VIH, un virus insaisissable

L’un des principaux problèmes auquel se sont heurtés les scientifiques travaillant à la mise au point d’un vaccin anti-VIH est l’extrême diversité du virus. Il existe deux grands types de virus VIH : VIH1 et VIH2, classés en divers groupes en fonction de leur origine (chaque groupe pouvant être à nouveau subdivisé en sous-types).

Le VIH2 (divisé en neuf groupes, de A à I) se retrouve principalement chez des patients originaires d’Afrique de l’Ouest, et de façon très minoritaire, chez les habitants des pays occidentaux et d’Inde (en France il représente 1 à 2 % des infections). Le VIH1, quant à lui, peut être subdivisé en quatre groupes : M (Major, responsable de la majorité des infections VIH1), O (Outlier), N (non-M, non-O), P (dernier identifié, en 2009).

Le génome du VIH n’est pas constitué d’ADN, mais d’ARN. Comme tous les virus à ARN, il commet énormément d’erreurs en se multipliant. Il donne ainsi naissance à de nombreux variants, différant légèrement les uns des autres. Ceci conduit à une diversité virale très importante non seulement entre les personnes infectées, mais aussi au sein de chacune d’entre elles. Un seul patient infecté peut être porteur de millions de variants différents, soit davantage que la diversité générée au cours d’une épidémie mondiale de grippe ! Or cette dernière nécessite l’élaboration d’un nouveau vaccin chaque année

Le second problème majeur s’opposant à la mise au point d’un vaccin est qu’une infection par le VIH ne génère pas forcément de protection. En effet, les anticorps produits après infection par le VIH ne protègent pas suffisamment. Par ailleurs, les LT CD8 sont capables de contrôler la réplication du virus, mais pas de supprimer l’infection. Enfin, l’immunité « naturelle » qui pourrait être obtenue n’empêche pas les surinfections par d’autres souches du VIH…

En l’absence de traitement, les patients infectés par le VIH vont donc immanquablement finir par progresser vers le stade de SIDA, à l’exception notable d’un petit groupe particulier de patients appelés élite contrôleurs. Ces derniers, qui représentent moins de 1 % de la population des personnes infectées, possèdent des LT CD8 capables de détruire les LT CD4 infectés, et donc de contenir l’infection.

Les premiers jalons de la recherche vaccinale

Dès 1987, une équipe française a testé un vaccin vivant atténué contenant un virus de la vaccine modifié pour lui faire fabriquer une protéine de VIH1. On savait que cette technologie, alors récente, permettait d’induire la synthèse d’anticorps et de stimuler les LT CD8. Malheureusement les essais n’ont pas été concluants.

La quasi-totalité des vaccins disponibles contre les autres infections repose sur l’induction d’anticorps neutralisants, qui bloquent la pénétration du pathogène dans les cellules du patient. Les premières stratégies vaccinales anti-VIH ciblaient donc l’induction de tels anticorps. Toutefois, dans le cas du VIH, ces anticorps neutralisants ne sont efficaces que contre quelques souches du virus. Ils ne peuvent neutraliser la pléthore de variants présents dans l’organisme d’un patient.

Les premiers essais cliniques de phase 3 (essais destinés à évaluer l’efficacité d’un médicament) de vaccins anti-VIH censés produire des anticorps neutralisants ont eu lieu de 1998 à 2002. Baptisés AIDSVAX, ils ont impliqué plus de 7 000 participants, en Amérique du Nord, aux Pays-Bas et en Thaïlande.

Inspirés par l’efficacité du vaccin contre l’hépatite B, basé uniquement sur les protéines présentes sur l’enveloppe du virus, ces vaccins anti-VIH étaient des vaccins protéiques contenant une protéine d’enveloppe du VIH (provenant de deux sous-types du VIH1 fréquents dans les régions géographiques où avaient lieu les essais). Mais ces essais ont échoué à protéger contre l’infection.

Un an plus tard, un autre essai de phase 3 intitulé RV144 débutait en Thaïlande. Mené de 2003 à 2009, et impliquant plus de 16 400 participants, il reprenait la protéine du VIH utilisée dans AIDSVAX et l’associait à un vecteur viral inoffensif, le virus de la variole du canari, produisant d’autres protéines du VIH.

Pour la première fois, cette approche a permis d’obtenir une protection partielle contre l’infection par le VIH. Rendu public en 2009, les résultats révélaient que le vaccin avait protégé 31,2 % des participants.

Les stratégies actuelles les plus prometteuses

Si les résultats de l’essai RV144 étaient encourageants, ils soulevaient trois problèmes :

  • ils ne reposaient que sur un seul essai et la protection conférée était de courte durée ;
  • la protection n’était dirigée a priori que contre le seul sous-type de virus ;
  • ce type de stratégie n’induisait pas d’anticorps neutralisants large spectre, capables de bloquer tous les types de VIH existant.

Pour trouver une réponse au premier point, l’essai HVTN702 a été mis en place en Afrique du Sud. Celui-ci repose sur la même stratégie que l’essai RV144, mais les vaccins sont produits à partir d’une souche de VIH prédominante en Afrique et l’essai prévoit une injection supplémentaire de vaccin un an après l’injection initiale, afin d’augmenter la durée de la réponse immunitaire. Mis en place en novembre 2017, ses résultats sont attendus en janvier 2022.

Pour essayer de répondre au second problème, le manque de diversité de la protection, des chercheurs ont mis au point des vaccins « mosaïques ». La stratégie vaccinale reste globalement la même. Elle fait appel à deux vaccins différents, un vecteur viral et des protéines d’enveloppe. Cependant, le vecteur viral produit non plus une protéine entière, issue d’une seule souche de VIH, mais des morceaux de protéines issues de plusieurs souches. Ceux-ci ont été identifiés par les chercheurs grâce à la bioinformatique comme étant capables d’induire une réponse immunitaire plus large.

Cette stratégie, validée dans les modèles de primates non humains, a conduit là encore à la mise en place d’un essai d’efficacité. Baptisé HVTN 705/HPX2008 « Imbokodo », il a débuté en novembre 2018. Il devrait inclure 2 600 femmes dans cinq pays d’Afrique subsaharienne (essentiellement Afrique du Sud), et se terminer en 2022.

Ces deux stratégies sont susceptibles d’aboutir à des taux de succès se situant aux alentours de 50 %. Cela peut paraître faible, mais avoir un vaccin efficace à 50 % constituerait une grande avancée, non seulement à l’échelon individuel mais également au niveau populationnel. En effet les populations vaccinées seraient celles vivant dans des zones de forte endémie du virus ou à risque (HSH, prostituées…). L’impact sur l’évolution de l’épidémie d’un tel vaccin a été très bien modélisé notamment par le consortium IAVI (International AIDS Vaccine Initiative).

Le graal des anticorps neutralisants

Si importantes soient ces avancées, elles ne permettent pas d’induire des anticorps neutralisants à large spectre. Or il s’agit du seul moyen de s’assurer d’une protection très efficiente à l’échelon individuel.

Si on a longtemps pensé qu’un tel vaccin resterait une chimère, des données récentes suggèrent que tel n’est pas le cas. Des études menées aux États-Unis, dans des cohortes de sujets à risque, ont permis de mettre en évidence que des anticorps neutralisants large spectre pouvaient être détectés chez environ 1 % des individus infectés par le VIH.

Malgré la présence de ces anticorps, le virus continue toutefois à se répliquer dans le corps des patients. Cependant, lorsque ces anticorps neutralisants sont purifiés, on remarque qu’il sont capables de bloquer l’infection de plus de 90 à 95 % des souches de VIH1, en laboratoire.

Ce constat est important. En effet si, à terme, un individu infecté par le VIH doit se défendre contre de très nombreux virus différents, il n’est infecté, au départ, que par un seul virus. Si un vaccin pouvait induire de tels anticorps neutralisant, il serait donc protecteur à 90 à ou 95 % !

Des stratégies visant à induire de tels anticorps sont en cours de test dans des essais chez l’animal. Elles sont assez complexes, et leur développement clinique chez l’Homme est beaucoup moins avancé que celles précédemment décrites.

D’autres stratégies vaccinales anti-VIH ont été développées, reposant notamment sur l’induction d’une réponse des LT CD8. Elles se sont malheureusement pour la plupart avérées inefficaces dans des essais cliniques chez l’Homme.

En ce qui concerne les LT CD8, une seule piste semble prometteuse, mais elle a été évaluée uniquement chez des primates non humains, et induit une protection de 50 %.

La recherche d’un vaccin anti-VIH demeure donc encore très active, et les résultats des deux essais cliniques de phase 3 en cours sont très attendus. Par ailleurs, la découverte récente de l’existence d’anticorps neutralisants à large spectre chez certains patients représente un grand espoir pour la mise au point future d’un vaccin efficace à l’échelle individuelle.

Et quels que soient les résultats obtenus, les connaissances acquises grâce à ces travaux liés à la lutte contre le VIH permettront d’améliorer la conception de vaccins dirigés contre d’autres agents pathogènes complexes et ayant une grande capacité à muter, tels que le virus de la grippe.

OFFRE DE STAGE : Assistant de Gestion d’association (Administration, Finances, Mécénat)

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé pour représenter les usagers du système de santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, des programmes d’éducation thérapeutique (ETP) et différents outils d’information (brochures, dépliants, site Internet).

Mission

En relation avec le coordinateur, le/la stagiaire participe à l’organisation de la vie associative et à sa bonne gestion.

  1. – Participe aux opérations administratives et de gestion au quotidien
  2. – Prend en charge la mise à jour des tableaux de reporting
  3. – Participe à la constitution de dossiers de subventions
  4. – Organise les réunions d’instance (CA et AG) et en rédige les comptes-rendus (CA, AG, réunions d’équipe hebdomadaires)
  5. – Réalise des présentations à destination des partenaires
  6. – Réalise des recherches documentaires

Profil

Formations & expériences : Formation supérieure en Licence, Master (1 ou 2) de management des associations ou autre domaine connexe.

Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point)

Qualités : Rigoureux(se), organisé(e), polyvalent(e), dynamique. Goût pour les chiffres, bon niveau rédactionnel impératif. Expérience associative et/ou intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida appréciés.

Durée

Contrat : stage de 4 à 6 mois,

Début de stage :mi ou fin janvier (à négocier)

Rémunération

Indemnités de 577,50 €/mois net + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 60 %), transports (pris en charge à 50 %).

CV + LM par mail uniquement à jpminet@actions-traitements.org

Vous êtes sous traitements anti-VIH/VHC et il vous arrive parfois de devoir prendre d’autres produits dont vous ne connaissez pas les éventuelles risques. AT MEDINFO est l’outil idéal qui pourra vous accompagner et répondre à vos éventuelles interrogations.

Les interactions médicamenteuses, dans quels cas ?

Une interaction médicamenteuse se produit lorsque la prise de certains produits entre « en conflit » avec votre traitement antirétroviral (VIH) ou antiviral (VHC).

Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes : soit les effets des produits peuvent être diminués ou supprimés, soit les effets des produits peuvent au contraire augmenter ou se cumuler. Il est important également d’être attentif avec l’alcool et les drogues car leurs consommations peuvent facilement vous faire oublier de prendre vos médicaments.

Aujourd’hui, de plus en plus de médicaments sont disponibles sans ordonnance et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver et de savoir s’ils peuvent interagir ou pas avec le traitement anti-VIH/VHC.
Si vous avez recours à des produits en vente libre (phytothérapie, aromathérapie, anti douleurs, anti-rhume, etc), il est nécessaire de faire attention aux potentiels interactions médicamenteuses entre les traitements anti-VIH ou anti-VHC et ces autres médicaments. N’hésitez pas à questionner votre pharmacien lors de vos achats ou de votre délivrance de médicaments.

AT MEDINFO, une application simple d’utilisation !

AT MEDINFO est un outil de médiation. Il a pour but de vous apprendre les réflexes à avoir pour éviter les interactions et favoriser le bon usage du médicament. Elle ne substitue en aucun cas à l’avis d’un professionnel de santé et ne doit pas être considérée comme un outil de diagnostic.

Pour ce faire, cette application propose deux grandes fonctionnalités :
1) La réglette d’interaction numérique qui permet de vérifier les interactions potentielles entre les traitements anti-VIH/VHC et trois types de produits (les médicaments les plus prescrits, les solutions phytothérapies et les principales drogues).
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Un système de code couleur vous permettra de connaître le niveau de risque d’interactions :

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Source: Seronet

C’était en septembre dernier. Pour une fois, on n’attendait pas le dernier moment — la fameuse fenêtre de tir avant la Journée mondiale de lutte contre le sida — pour dégainer une étude sur le VIH.

 

Pour une fois, il ne s’agissait pas de savoir si les jeunes ne sombraient pas une fois encore dans l’abyme de méconnaissance que la plupart ont du VIH et de ses modes de contamination (non, ça, on y a eu droit juste en amont du 1er décembre), mais plutôt de s’interroger sur la vie même des personnes vivant avec le VIH… vécue et vue par les premières concernées (1). C’est suffisamment rare pour être mentionné. Depuis, la version deux de l’enquête Vespa (2) force est de constater qu’il y a peu d’enquêtes qui cherchent à comprendre comment vivent les personnes vivant avec le VIH. L’enquête, dont les résultats étaient présentés il y a quelques mois en exclusivité sur France Info,  avait été menée par Gilead Sciences en partenariat avec l’institut Ipsos. Les chiffres qu’elle donnait étaient frappants. Ainsi, on apprenait que 43 % des personnes vivant avec le virus du VIH « mentent souvent » à leur entourage sur leur maladie. Quatre personnes sur dix (41 %) cachent leurs rendez-vous médicaux et leurs traitements à leurs proches. Au fil des résultats, l’évidence se faisait : parler du VIH restait tabou, tout particulièrement vis-à-vis de l’entourage proche. Un tiers des personnes interrogées (31 %) estimaient que « personne ne peut comprendre ce qu’elles vivent ». Un tiers d’entre elles (31 %) n’ont parlé de leur contamination qu’à trois personnes de leur entourage au maximum. L’enquête confirmait une évidente forme de mal être. Ainsi, dans cette enquête, une personne sur deux vivant avec le VIH se déclarait préoccupée par son état de santé. Si la maladie n’était pas omniprésente au quotidien, elle restait malgré tout présente dans les esprits. À tel point, qu’un tiers des personnes interrogées (34 %) y pensaient au moins une fois par jour et presque une personne sur cinq (17 %) y pensait au moins plusieurs fois par jour. Conséquence qui ne surprendra pas… Près de quarante ans après l’émergence du VIH, la maladie affecte encore fortement la vie des couples qui y sont confrontés. Le VIH perturbe la vie sexuelle de 57 % des personnes interrogées. Près d’un tiers (29 %) ont retardé leur décision de devenir parents et près de la moitié (47 %) ont même renoncé à se projeter en tant que parents, de ce fait. De plus, 38 % des personnes sondées ont renoncé à se marier ou à se pacser, alors que 18 % ont seulement retardé leur décision de s’unir. L’enquête mettait également en lumière les « angoisses persistantes » (dixit France Info) des personnes vivant avec le VIH. Pour un tiers des personnes interrogées (31 %), il s’est écoulé plus d’un an entre le diagnostic et le démarrage d’un traitement. Cette attente est jugée trop longue pour deux tiers d’entre elles (66 %). Parmi elles, la moitié (51 %) étaient angoissées par rapport à l’évolution de la maladie et 46 % avaient peur de contaminer leur partenaire ou leur entourage.

Enfin, l’enquête expliquait que les « attentes en matière d’information pour continuer à vivre normalement » étaient importantes pour 45 % des personnes interrogées. Deux sur cinq (42 %) étaient en demande d’information sur les innovations thérapeutiques et autant (41 %) sur leur espérance de vie.

Difficile de ne pas voir dans ces résultats, la marque des lacunes de l’information qu’elle soit donnée par les associations et surtout délivrée par les médecins. C’est évident que les bonnes nouvelles liées aux avancées thérapeutiques et à leurs performances, que les bénéfices tant individuels que collectifs du Tasp ne sont pas assez connus et notamment des premiers concernés. Un peu comme si les recommandations d’experts-es, les beaux discours lors des colloques et des conférences internationales ne parvenaient jamais ou peu aux intéressés-es. On voit bien que le VIH perturbe encore largement la vie sexuelle des personnes comme si le Tasp et son efficacité scientifiquement démontrée ne permettaient pas une réassurance des personnes dans ce domaine. Bien sûr, il n’est pas trop tard pour que les médecins parlent TOUS du Tasp comme il le mérite ; pas trop pour que certains-es d’entre eux-elles arrêtent de « cacher » cette information, appelant à toujours plus de preuves… alors qu’elles sont si nombreuses et si claires. Bien sûr, il est encore temps pour les associations de faire plus et mieux pour que l’information arrive et serve à toutes les personnes vivant avec le VIH. C’est un enjeu pour elles et pour les nouvelles générations. Dans le dernier sondage Ifop/Bilendi réalisé pour Sidaction, il est posé cette question aux jeunes de 15 à 24 ans (3) : « Vous personnellement, accepteriez-vous d’avoir une relation avec une personne séropositive ? » Avec utilisation d’un préservatif, les jeunes interrogés-es répondent non à 60 %. Si la personne est sous traitement antirétroviral, les jeunes répondent non à 69 %. Ces chiffres-là signent un échec.

(1) : Enquête réalisée en France par Ipsos depuis le 20 juin 2018, dont les résultats sont présentés sur la base de l’interrogation de 200 personnes vivant avec le VIH âgées de 16 ans ou plus, recrutées via les infectiologues et les pharmaciens-nes (libéraux et hospitaliers). L’interrogation des personnes était réalisée en suivant un questionnaire de dix minutes, par internet ou par téléphone.
(2) : Vespa (VIH : Enquête sur les personnes atteintes), dont la deuxième édition date de  2013. Les données fournies dans cette enquête sont essentielles pour comprendre les conditions de vie de la population infectée par le VIH, car elles sont d’une part globales, n’interrogeant pas seulement les aspects sanitaires mais aussi sociaux, économiques et comportementaux et, d’autre part, parce que la méthodologie de l’enquête les rend extrapolables à l’ensemble de la population séropositive. Elles complètent donc les données recueillies par la surveillance épidémiologique et à partir des bases hospitalières et des cohortes.
(3) : L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française âgée de 15 à 24 ans. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 12 novembre 2018.