Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Source: Inserm

Comment le virus VIH parvient-il à échapper à la vigilance du système immunitaire, à l’intérieur même des cellules qu’il infecte ? C’est sur un de ces mécanismes d’évitement que se sont penchés des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de l’Université de Montpellier et de l’Université de Lorraine. Ils ont pu observer la capacité du VIH à « camoufler » son ARN au sein même de la cellule infectée en utilisant une enzyme intracellulaire. Ces travaux parus dans Nature apportent de nouvelles connaissances sur les mécanismes d’évasion du VIH face au système immunitaire inné.

Dès les premières étapes d’une infection virale, les « radars » intracellulaires de l’immunité innée permettent de déclencher rapidement une réponse antivirale via la sécrétion d’interférons de type I, protéines fabriquées par les globules blancs pour réguler et stimuler la réponse immunitaire.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) cible les cellules du système immunitaire et provoque des immunodéficiences sévères responsables du SIDA. Lorsque le VIH infecte une cellule, son génome composé d’ARN simple brin est transformé en ADN. Il va ensuite s’importer dans le noyau de la cellule hôte où il s’intègre à son génome. Le succès de ces étapes précoces dépend de la capacité du virus à se camoufler dans la cellule et à passer inaperçu en échappant aux détecteurs cellulaires, notamment à ceux capables de reconnaître les acides nucléiques de son génome comme un ARN étranger à l’organisme.

Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de l’Université de Montpellier et de l’Université de Lorraine se sont intéressés à ce mécanisme permettant au VIH d’échapper à la vigilance des cellules en exploitant un système de camouflage. Au sein des cellules, on trouve une enzyme appelée FTSJ3 qui est capable de modifier certains des acides nucléiques composant un ARN cellulaire en leur ajoutant un groupement méthyle. Cette modification est une signature du soi (ensemble des molécules résultant de l’expression du génome de l’individu, à opposer au non soi) qui permet aux détecteurs de reconnaître les ARN cellulaires comme tels dans les cellules humaines et d’éviter leur destruction par le système immunitaire.

L’équipe de recherche a pu mettre en évidence que le VIH recrute l’enzyme FTSJ3 pour méthyler son propre ARN génomique. Les détecteurs cellulaires d’ARN étranger s’avèrent alors incapables de reconnaître comme étranger cet ARN viral ainsi « camouflé » et ne peuvent donc déclencher la production d’interférons de type I au sein de la cellule pour induire la réponse immunitaire. Le virus invisible est alors libre de transformer son ARN en ADN, d’intégrer le génome de la cellule et de poursuivre l’infection.

Ces résultats constituent une avancée significative dans la compréhension de l’infection par le virus VIH en révélant une nouvelle stratégie d’évasion du virus face au système de détection cellulaire du système immunitaire inné. Mieux comprendre ces mécanismes de contournement pourrait permettre à plus long terme de développer des approches thérapeutiques et/ou vaccinales visant à modifier le virus afin qu’il entraîne l’établissement d’une réponse antivirale qui, lorsqu’elle est précoce, permet à la cellule de mettre en place une réponse immunitaire et de maîtriser l’infection.

Ces travaux de recherche ont reçu le soutien de la Commission européenne, de MSD Avenir, de la Fondation pour la Recherche Médicale et de l’Agence Nationale de la Recherche.

Source : Univadis.fr

  • La susceptibilité des lymphocytes T CD4+ à être infectés par le VIH-1 dépend de leur activité métabolique.

  • Le VIH-1 infecte sélectivement les CD4+ présentant une forte glycolyse

  • Inhiber l’activité métabolique bloque la réplication du VIH-1 au sein des réservoirs du VIH

 Selon des travaux récents parus dans Cell Metabolism , le blocage in vitro par un inhibiteur compétitif de la glycolyse réduirait la capacité du virus à infecter ces cellules et son amplification. Cette découverte offre une nouvelle piste inédite pour envisager l’éradication d’un des principaux réservoirs viraux et, par conséquent, la maladie.

Le VIH-1 infecte sélectivement les CD4+ présentant une forte glycolyse

La constitution d’un réservoir intracellulaire du VIH n’a pas permis jusqu’à aujourd’hui de développer un traitement permettant d’éradiquer l’infection. On sait que les lymphocytes T CD4+ représentent les principales cellules de ce réservoir, mais que seule une partie d’entre eux contribue à la persistance du virus dans l’organisme. S’il a été démontré que les CD4+ les plus différenciés sont ceux qui sont les plus vulnérables à l’infection par le VIH, il reste à en décrire les mécanismes sous-jacents. Le métabolisme cellulaire pourrait constituer une piste, selon certaines études préalables.

Bloquer la glycolyse réduit le nombre de cellules infectées

Aussi, le travail collaboratif de plusieurs équipes françaises a permis de décrire que les lymphocytes CD4+ infectés présentaient une forte activité métabolique : en effet, la susceptibilité des cellules au VIH apparaît associée à l’expression de plusieurs gènes au moment de l’infection, notamment en lien avec la glycolyse. Les chercheurs se sont ensuite assurés du lien de causalité entre activité métabolique et infection en écartant la possibilité d’une causalité inverse (métabolisme accru provoqué par l’infection). Ils ont enfin testé plusieurs inhibiteurs du métabolisme glucidique sur la capacité des cellules T CD4+ à être infectées par le VIH-1 et ont montré que le 2-désoxy glucose (2-DG), un inhibiteur compétitif de la glycolyse, permettait de limiter le nombre de cellules T infectées. Des travaux complémentaires ont également montré que le 2-DG permettait de réduire le nombre de cellules T CD4+ préalablement infectées et de réduire l’amplification du VIH à partir de ces réservoirs.

Un mécanisme d’échappement?

Le rôle déterminant du profil métabolique cellulaire sur l’infection par le VIH n’est pas sans rappeler des mécanismes propres aux cellules devenues cancéreuses. Il pourrait offrir au virus un moyen lui permettant d’échapper à l’immunité. Aussi, comme en oncologie, des pistes thérapeutiques visant les voies métaboliques favorisant la persistance du virus pourraient être développées.

Source : Info-VIH.com

L’hépatite A moins sévère mais plus prolongé chez les patients infectés par le VIH.

Less Severe but Prolonged Course of Acute Hepatitis A in Human Immunodeficiency Virus (HIV)-Infected Patients Compared With HIV-Uninfected Patients During an Outbreak: A Multicenter Observational Study.

Entre 2015 et 2017, une épidémie d’hépatite virale A a affecté près de 1500 personnes à TaÏwan, 70 % des patients étaient des HSH, et près de 50 % des cas sont survenus chez des sujets infectés par le VIH. Les auteurs ont donc rétrospectivement analysé les données cliniques et biologiques de 297 cas d’hépatite virale A.  Les données démographiques, la fréquence des comorbidités, les symptômes et les données biologiques ont été comparées entre les cas survenus chez des patients infectés par le VIH et des sujets non infectés. Un voyage en zone d’endémie de l’hépatite A était identifié chez 10 % des patients non infectés par le VIH et chez aucun des patients infectés par le VIH, une syphilis récente, des relations sexuelles entre hommes, étaient plus fréquemment identifiés chez les patients infectés par le VIH témoignant plutôt d’une transmission sexuelle chez les PVVIH.

Une hépatite A prolongée chez les PVVIH

Les symptômes de l’hépatite virale aiguë A n’étaient pas différents entre les PVVIH et les sujets non infectés mais curieusement, près de 83 % des patients non infectés par le VIH étaient hospitalisés contre seulement 70 % des PVVIH (p=0.028). De même, la cytolyse était nettement plus importante chez les sujets non infectés que chez les PVVIH, l’INR était anormalement augmenté chez près de 16,2 % des patients non infectés contre seulement 6,6 % des PVVIH. Cependant, près de 40 % des PVVIH présentaient une hépatite prolongée, contre seulement, 21,3 % des patients non infectés par le VIH (p=0.009). De plus, les PVVIH avec une charge virale VIH à moins de 1000 copies/ml présentaient une cytolyse nettement plus importante que les PVVIH dont la charge virale VIH excédait 1000 copies/ml. Cette étude n’apporte pas d’explications évidente à cette évolution différente des hépatites virales A chez les PVVIH par rapport aux patients non infectés par le VIH. Dans la discussion, les auteurs discutent une hypothèse immunologique : dysfonction des lymphocytes CD8 et diminution des lymphocytes T régulateurs.

Source : SidaInfoService

Le TasP (traitement comme prévention) vu par les couples sérodifférents – « Que font les autres couples ? »

Depuis quelques années, de nouveaux termes émergent dans le milieu de la prévention du VIH. D’abord un discret « TasP » (traitement comme prévention en français), peu compréhensible pour les non-initié·e·s. Puis la notion de « charge virale indétectable », qui auparavant restait confinée aux services d’infectiologie. Jusqu’à un slogan emprunté à une campagne de sensibilisation américaine, introduit en France par l’association Aides lors d’une Séropride à Nantes en juin 2017 : U=U (Undetectable = Untransmissible). Parfois traduit par I=I (Indétectable = Intransmissible), cette formule marque une avancée considérable pour les personnes vivant avec le VIH et leurs partenaires. Elle signifie qu’une personne séropositive bénéficiant d’un traitement VIH efficace et dont la charge virale (quantité de virus dans le sang) est indétectable depuis plus de six mois ne peut plus transmettre le virus.
Lentement mais sûrement, après de nombreuses études réalisées sur plusieurs années auprès de couples sérodifférents (un-e partenaire est séropositif-ve, l’autre pas), dont la plus connue est sans doute l’étude Partner (2015), l’idée a fait son chemin tant auprès des associatifs que des médecins spécialisés dans la prise en charge du VIH.
Mais ce nouveau paradigme se heurte à trois difficultés. D’une part, l’accès du grand public à l’information concernant le TasP est encore malaisé. D’autre part, et c’est plus dérangeant, l’information ne parvient pas toujours aux personnes vivant avec le VIH et à leurs partenaires. Enfin la peur de transmettre ou d’être contaminé peut persister malgré une information et une éducation thérapeutique.
Car l’information liée au TasP vient remettre en cause des certitudes et des modes de fonctionnement profondément ancrés. L’imaginaire collectif du VIH comme maladie hautement transmissible dans la sexualité est un statu quo qu’il est difficile d’ébranler.
Sur le numéro vert de Sida Info Service, les écoutant-e-s échangent régulièrement sur ce sujet. Environ 5% des appels reçus sur les 11 premiers mois de 2018 abordent le traitement comme prévention. Les appelant·e·s sont majoritairement des hommes (83 % pour 17 % de femmes), dont 64 % ont moins de 40 ans. Les témoignages recueillis sont d’une grande richesse, et permettent de mesurer les bouleversements et les questionnements que génèrent chez les personnes concernées les nouveaux discours autour du VIH.
Les couples sérodifférents existent depuis le début de l’épidémie, et leurs questionnements ont évolué avec la prise en charge du VIH : l’apparition des trithérapies, la diversification et simplification des traitements, et aujourd’hui le TasP. Si s’installer dans un couple présente toujours une forme de négociation, la séropositivité d’un-e des deux partenaires peut être un facteur complexifiant.

S’engager dans une relation

La persistance de la sérophobie dans notre société entraîne une stigmatisation accrue des personnes vivant avec le VIH et mène parfois à un isolement. Aujourd’hui encore, la séropositivité reste une annonce, un aveu à faire lors d’une rencontre amoureuse. Cette annonce est souvent rendue difficile par la peur du rejet, comme en témoigne cette femme à qui le partenaire vient d’annoncer sa séropositivité :
« Mon ami que je connais depuis plusieurs mois, ne voulait pas avoir de rapport sexuels avec moi… Comme je ne comprenais pas le pourquoi, je lui ai posé un ultimatum… Et il m’a avoué qu’il était porteur du VIH. Pour moi cela ne change en rien les sentiments que j’ai pour lui… Mais je vous avoue que je suis un peu niaise sur le sujet… Est ce qu’il a raison d’avoir peur de me contaminer si on enlève le préservatif ?? » (F, 62)
Aujourd’hui, la notion d’indétectabilité a le vent en poupe dans les milieux des « initié·e·s » du VIH. Par conséquent, il est facile d’imaginer que toutes les personnes séropositives, enfin libérées du joug de la transmission, vivent aujourd’hui une sexualité épanouie. Nous pouvons voir avec ce témoignage que ce n’est pas toujours le cas. L’évocation du VIH peut provoquer une véritable rupture dans la façon d’aborder sa vie affective et sexuelle. Les discours rassurants sont parfois insuffisants pour surmonter les inquiétudes ou les préjugés. De plus, avoir une sexualité sans préservatif représente une négociation complexe entre l’information médicale et le ressenti des deux partenaires. Le début d’une sexualité sans préservatif, parfois après des années de couple, peut générer des angoisses imprévisibles :
« L’appelant est en couple depuis 15 ans avec sa femme qui est elle-même séropositive depuis 15 ans. Ils ont eu pour la première fois un rapport non protégé il y a quelques mois. Sa femme est indétectable depuis 2-3 ans. L’appelant est inquiet car il a des symptômes (diarrhées, boutons, état fébrile…) depuis quelque temps » (H, 62)
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place pour dissiper ces inquiétudes. Souvent, le discours sur le TasP est mieux entendu et intégré lorsqu’il vient du médecin spécialisé qui prend en charge le ou la partenaire. Le rendez-vous en couple a donc un rôle important à jouer dans ce processus.
Mais entre un discours médical généraliste et la vraie vie, il y a parfois tout un monde. Les écoutant·e·s de Sida Info Service peuvent jouer un rôle d’écoute et de soutien afin de faire émerger des problématiques cachées derrière une demande de réassurance ou d’informations. Comme celle de cet homme qui perçoit la peur de son partenaire et ignore comment l’aborder avec lui.
« J’ai vu mon médecin avec mon partenaire. Il lui a confirmé que je ne suis pas contaminant… Oui je suis séropositif depuis plusieurs années et indétectable. Mais le problème, c’est que je sens qu’il n’est pas forcément bien depuis qu’on a eu ce rapport non protégé… Et je sens qu’il n’ose pas en parler… C’est lui qui veut faire sans préservatif… Mais malgré tout c’est l’aspect psy du moins la peur… Pour moi aussi, j’aimerais pas qu’il prenne sur lui… » (H, 29)
Des questionnements épineux qui abordent la relation dans sa profondeur chez les uns côtoient des demandes plus prosaïques chez les autres :
« Est-ce qu’un jour je peux avoir un enfant avec lui ? Est-ce qu’il tombera malade souvent ? Est-ce que je dois prendre la PrEP ? […] Est-ce que je dois continuer faire des tests vih tous les 3 mois ? » (F, 27)
Ces demandes parlent souvent des préoccupations et des attentes projetées sur la vie de couple. Il est nécessaire pour les faire affleurer de dépasser une approche uniquement centrée sur le médical et le risque.
Cela permet de soulever le manque cruel d’espaces de paroles et d’échange autour des expériences des couples sérodifférents. Quelques initiatives existent néanmoins sur le web, sur le forum de Sida Info Service ou encore sur la plateforme Séronet.
La multiplication de ces espaces, en ligne ou non, permettrait aux personnes d’échanger sur leurs expériences et, peut-être, de réaliser qu’à cette question souvent posée, « que font les autres couples ? », il existe une multitude de réponses.
A. Terreaux,
Sida Info Service
Article rédigé en collaboration avec l’Observatoire de SIS-Association

Source: France Assos Santé

France Assos Santé publie ce jour les résultats d’une enquête exclusive réalisée par l’institut BVA auprès d’un échantillon de 955 personnes représentatif de la population française. Des résultats inquiétants, qui pointent les difficultés récurrentes d’accès à certains vaccins et médicaments pour des millions de Français, et leurs conséquences directes sur leur santé et leur qualité de vie. Décryptage.

Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments.

C’est le principal enseignement de cette enquête : nous sommes face à un phénomène récurrent et massif. 25% des répondants se sont en effet déjà vus refuser la délivrance d’un médicament ou d’un vaccin pour cause de pénurie. Ce taux monte à 31 % pour les personnes atteintes par une affection longue durée (ALD),

Un impact délétère sur le suivi du traitement, la qualité de vie des personnes et la santé publique.

45% des personnes confrontées à ces pénuries ont été contraintes de reporter leur traitement, de le modifier, voire d’y renoncer ou de l’arrêter complètement. Une situation jugée anxiogène par 21% des répondants (41% pour les personnes en ALD). Avec à la clé des conséquences potentiellement graves : augmentation des symptômes dans 14% des cas, erreurs dans la prise de médicaments de substitution (4%) et plus inquiétant encore, hospitalisation nécessaire pour une personne sur vingt (4% en population générale, 5% pour les personnes en ALD). Dans plus d’un cas sur trois (36%), ces ruptures d’approvisionnement concernent des vaccins. « Au-delà du risque évident pour la santé individuelle des personnes, ces pénuries de vaccins constituent une menace potentielle pour la santé publique » rappelle Alain Michel Ceretti, président de France Assos Santé.

Les industriels considérés par les répondants comme les principaux responsables des pénuries

56% des Français attribuent la raison de la pénurie aux industriels du médicament, qui privilégieraient la production de certains médicaments ou vaccins au détriment d’autres. Les pouvoirs publics (13%) et les grossistes répartiteurs (14%) sont également mis en cause,

Pour France Assos Santé, les industriels sont en effet très largement responsables de ces pénuries, principalement dues à des stratégies financières contestables[1], à un désengagement de certains médicaments[2] et à une concentration des sites de productions[3]. Des mesures correctrices sont annoncées de longue date (stocks de sécurité, sites back-up, recherche de fournisseurs alternatifs[4]) mais aucune n’a réellement été mise en œuvre avec succès. 

« Nous demandons aux pouvoirs publics et aux autorités de régulation de faire leur travail, et qu’enfin les politiques publiques soient harmonisées à l’échelle européenne », explique Alain Michel Ceretti. Les mécanismes de fixation des prix, le conditionnement et l’association de traitements et de vaccins diffèrent en effet très largement d’un pays à l’autre, entravant de fait une répartition adaptée et cohérente des produits de santé au sein de l’Union Européenne.

France Assos Santé demande une régulation plus efficace de la part des autoritéssanitaires nationales et européennes. Nous demandons une information claire et transparente sur les causes de ces ruptures, les plans de gestion des pénuries (PGP) mis en place, ainsi que sur les sanctions imposées en cas de manquement aux obligations de notification et de mise en œuvre de ces plans.

 

Contact presse :

Antoine Henry – Tél. : 01 40 56 94 42 / 06 18 13 66 95 – ahenry@france-assos-sante.org

[1] En 2017, la situation de pénurie en vaccin VPP 23 a fait suite à des choix stratégiques des laboratoires Sanofi Pasteur et MSD Vaccins (arrêt de commercialisation du vaccin PNEUMO 23) et conduit à un déficit de la couverture des patients immunodéprimés 
[2] En 2014, Le laboratoire Sanofi-Aventis a arrêté la commercialisation des 3 dosages de la spécialité EXTENCILLINE poudre et solvant pour suspension injectable (benzathine benzylpénicilline), utilisée notamment dans le traitement de la syphilis et en pédiatrie dans la prophylaxie de la rechute des rhumatismes articulaires aigus.
[3] Les vaccins monovalents adulte contre l’hépatite B ont connu des tensions d’approvisionnement de janvier 2017 à mars 2018 en raison d’un incident sur une unique chaine de production approvisionnant toute l’Europe (laboratoire GSK)
[4] Atelier presse du 20 mai 2014, page 15

Source: Mild&Ca

Le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 a été validé par le cabinet du Premier ministre le 19 décembre 2018.

Au terme du plan gouvernemental 2013-2017 qui a porté la politique de lutte contre les conduites addictives au cours des dernières années, le Premier ministre a souhaité que la MILDECA lui propose, en lien avec les ministères concernés, une actualisation et une intensification de cette politique, afin de protéger nos concitoyens, en particulier les plus jeunes, leurs niveaux de consommation étant parmi les plus élevés en Europe, quel que soit le produit en cause.

Les 6 axes, 19 priorités et plus de 200 mesures proposées font suite à une large concertation menée depuis fin octobre 2017 qui a associé les ministères, leurs opérateurs (agences sanitaires et agences régionales de santé), la CNAM et la CNAF, les associations représentant les communes (Association des maires de France, France Urbaine, Union nationale des centres communaux d’action sociale) et les départements (Association des départements de France), les professionnels, associations et intervenants, spécialistes de l’addictologie ou de la réduction des risques, mais aussi des représentants du secteur économique de la production d’alcool, de la restauration et de la distribution. Plus de 70 contributions ont été recueillies.

Le plan 2018-2022 s’articule autour de 6 grands défis :

  1. Protéger dès le plus jeune âge
  2. Mieux répondre aux conséquences des addictions pour les citoyens et la société
  3. Améliorer l’efficacité de la lutte contre le trafic
  4. Renforcer les connaissances et favoriser leur diffusion
  5. Renforcer la coopération internationale
  6. Créer les conditions de l’efficacité de l’action publique sur l’ensemble du territoire

Inscrit dans un temps long, compatible avec l’atteinte des objectifs en matière de prévention, il indique les priorités et les principales mesures à mettre en œuvre, témoignant d’une action publique ambitieuse et pragmatique.

Source: VIH.ORG

L’article dans l’Express daté du 13 janvier d’Elodie Emery sur le traitement préventif ( PrEP ) contre le VIH laisse perplexe. Sous une apparente neutralité, elle distille insidieusement le doute sur l’intérêt d’un tel traitement pour la santé publique.

Le titre du papier: «PrEP: les ambiguïtés du miracle anti-sida» montre d’emblée la réticence de l’auteur qui reconnaît son ignorance du sujet quand elle écrit: «si avaler une pilule chaque jour permet de « répandre la passion » sans prendre de risque pour sa santé, et sans préservatif, c’est que nous avons raté quelques épisodes». Et bien oui Madame Emery, vous avez raté quelques épisodes dans l’histoire récente de la lutte contre le vih et pourtant vous auriez pu lire dans l’Express l’excellent article de Geoffrey Bonnefoy du 6 mai 2016 qui parlait sur un autre ton, plus proche du vécu des personnes concernées. Il écrivait en mai 2016:

«C’est une petite révolution passée presque inaperçue. Le 31 décembre dernier, la France, comme d’autres pays avant elle, a autorisé la mise sur le marché du Truvada comme traitement préventif contre le VIH. Ce médicament délivré sur ordonnance, initialement utilisé en tant que traitement pour les malades du sida , permet de réduire drastiquement les risques de contamination lors de rapports non protégés.»

Oui Madame Emery, c’est une révolution que de pouvoir aimer sans avoir la crainte d’être contaminé par un virus que vous allez garder toute votre vie, et qui va singulièrement la compliquer, même si aujourd’hui il ne tue plus. Même au risque d’être «inféodés à leur petit pilulier» comme vous le dites élégamment.

Le ton sur lequel vous parlez de la PrEP rappelle les discours critiques sur le préservatif au début de l’épidémie par ceux qui prônaient l’abstinence et la fidélité. Ils me rappellent aussi ceux sur la politique de réduction des risques chez les usagers de drogues, notamment la distribution de seringues, ou plus récemment les salles de consommation à moindre risque que vous appelez sans doute «salle de shoot», comme si la promotion de ces moyens de protection allait favoriser les comportements à risques. C’est tout le contraire qui s’est produit, les usagers s’injectent moins souvent qu’avant et surtout l’épidémie de Vih/sida a été quasiment arrêtée dans cette population.

Vous alarmez sur le retour de la syphilis et des autres infections sexuellement transmissibles ( IST ) qui «connaissent une explosion spectaculaire dont tout le monde, pour une fois, s’accorde à dire qu’elle est extrêmement préoccupante». Oui c’est vrai, la PrEP ne protège pas du tout contre les IST et son usage va peut-être augmenter encore la fréquence des relations sexuelles sans préservatif. Mais ce «relâchement qui inquiète» ne date pas de la PrEP. Il a commencé bien avant, dès la fin des années 90, et c’est justement parce que nous avons constaté une forte augmentation des IST chez les gays que nous avons pris conscience qu’il y avait urgence à agir.

D’abord pour qu’ils ne contractent pas le VIH. Et quand on sait qu’on dispose d’un médicament qui protège presqu’à 100%, il paraitrait inconcevable de ne pas le proposer à ceux qui sont prêts à l’utiliser et d’en faire la promotion. Quand je vois en consultation un jeune homosexuel qui vient de se contaminer, je ne peux pas m’empêcher de penser «quel dommage qu’il n’ait pas pu bénéficier de la PrEP!». Et souvent c’est eux-mêmes qui expriment ce regret. Mais la PrEP n’est pas encore facile d’accès surtout pour ceux qui ne sont pas dans des réseaux, qui sont isolés, qui ont du mal à parler de leur sexualité, a fortiori avec un médecin.

L’autre pan du dispositif de la PrEP est justement de dépister précocement les IST, souvent avant l’apparition de symptômes et de les traiter, chez toutes les personnes qui sont sous PrEP, qui ont le droit à un bilan complet tous les 3 mois.

Pendant des années j’ai lutté contre le sida et promu le préservatif, aujourd’hui je continue le combat contre le VIH avec les traitements qu’ils soient curatifs pour ceux qui vivent avec le virus et qui une fois traités ne peuvent plus le transmette, ou préventifs pour ceux qui ont la chance de ne pas l’avoir rencontré. Et c’est le même combat que poursuit l’association AIDES qui s’est battue pour que la PrEP soit reconnue en France, convaincue de l’avancée extraordinaire que représente cette nouvelle utilisation des antirétroviraux et pas, comme vous osez le dire «sans doute poussée en ce sens par le laboratoires américain Gilead qui commercialise le médicament utilisé pour la PrEP et qui n’a pas lésiné pour assurer ses appuis».

Oui, les laboratoires investis dans la recherche de molécules anti-VIH ont depuis le début de l’épidémie aidé les associations dans leurs actions, notamment dans la prévention, avant même qu’on ait découvert l’intérêt de ces médicaments pour la–comme outil de prévention. Si Gilead soutient financièrement Aides, c’est tant mieux, et ça n’empêche pas l’association de promouvoir activement les génériques moins chers. On peut seulement, au passage, regretter que pas un seul laboratoire français ne se soit impliqué dans la recherche de molécules anti-VIH, alors que ce sont des chercheurs français qui ont découvert le VIH et reçu le prix Nobel.

Enfin, comme si cela ne suffisait pas, vous invoquez un «rapport incendiaire de l’IGAS», l’Inspection Générale des Affaires Sociales, sous-entendant qu’il condamne la PrEP portée par les associations, alors que c’est tout le contraire: le rapport déplore le retard pris par les autorités de santé dans la mise en œuvre de la PrEP et fustige le ministère et les agences pour ce retard.

Oui Madame Emery, je reste perplexe devant votre article qui distille habilement les angoisses de nature à freiner le développement de ce traitement préventif révolutionnaire en feignant la neutralité qu’on attendrait d’un journaliste indépendant.

Gilead fait partie des soutiens de Vih.org.

Source: Blogue de Catie

Indétectable = Intransmissible, PrEP, Traitement comme prévention… Si ces approches font aujourd’hui consensus parmi les experts communautaires et scientifiques du VIH, leur appropriation par un plus large public reste encore incertaine. Dans la communauté gaie, ce nouveau contexte de la prévention suscite encore des résistances ou des questionnements : il suffit d’engager la conversation sur le sujet, en ligne ou dans un bar, pour s’en apercevoir!

De 2013 à 2015, l’étude Résonance s’est efforcée de mieux saisir la circulation et l’appropriation des avancées scientifiques et médicales dans le domaine. L’étude s’est déroulée à Montréal, Vancouver et Toronto. Dans un article publié récemment, plusieurs co-chercheurs de l’étude se sont intéressés plus en détail à la manière dont l’indétectabilité et la PrEP redéfinissent le rapport à soi et aux autres au sein de la communauté gaie. Nous vous présentons ici trois faits saillants tirés de cette analyse.

1. La prévention du VIH met en jeu le rapport à soi et aux autres!

Dans l’étude, plusieurs participants vivant avec le VIH ont partagé leur préférence pour l’auto-définition comme « indétectable » ou « séropositif indétectable ». L’un d’entre eux a même déclaré au cours d’un groupe de discussion : « indétectable, c’est le nouveau (séro)négatif » (Undetectable is the new negative). Cette affirmation a évidemment fait débat. Nous avons pu constater à quel point le potentiel préventif de l’indétectabilité reste diversement interprétable, selon l’expérience générationnelle, le statut sérologique ou la familiarité avec ces notions. Autrement dit, les choix préventifs des hommes gais et bisexuels ne peuvent pas être isolés de leurs vécus.

2. La prévention du VIH n’est pas exempte de jugement moral!

Pour beaucoup des participants, l’émergence d’approches biomédicales de prévention a été l’occasion de réévaluer, ou d’actualiser, leur perception du risque et des comportements sûrs. Certains participants n’avaient cependant jamais entendu parler de PrEP ou d’indétectabilité avant de participer à l’étude. Dans tous les cas, la réflexion sur le sujet conduit bien souvent chacun à déterminer de ce qui relève de « bons » ou de « mauvais » comportements de prévention. La PrEP est un sujet particulièrement fertile pour l’expression de ces appréciations morales, positives ou négatives! Considérée par certains comme un prétexte pour avoir des relations sexuelles sans condom, elle est au contraire valorisée par d’autres comme une marque de responsabilité préventive.

3. La prévention du VIH est une affaire de confiance… mais aussi parfois de suspicion!

La question des sources d’information considérées comme légitimes ou crédibles est importante lorsqu’on parle des données scientifiques ou médicales. Là aussi, les points de vue varient parmi les participants de l’étude. Concernant la PrEP, plusieurs ont exprimé leur suspicion vis-à-vis des intérêts « cachés » de l’industrie pharmaceutique, ou des inquiétudes sur de potentiels effets indésirables à long terme. Pour l’indétectabilité, l’absence de consensus qui a longtemps prévalu parmi les experts a eu des répercussions sur la crédibilité accordée à cette information. La question de la confiance vaut aussi pour les relations interpersonnelles. Pour certains participants, il reste difficile d’accorder du crédit à un partenaire sexuel occasionnel qui dit être sous PrEP ou avoir une charge virale indétectable.

Pour rendre compte de ces différentes dimensions de la prévention du VIH, l’article mobilise la notion de « biosocialité ». Ce terme est utilisé en sociologie pour décrire les relations sociales qui s’organisent autour – en faveur ou en opposition – des technologies de santé. Dans notre étude, la PrEP et l’indétectabilité constituent effectivement des points de repère significatifs, à partir desquels les hommes gais ou bisexuels envisagent leur rapport au risque, à la sexualité et au plaisir. Ce sont aussi des stratégies qui peuvent cristalliser des désaccords et des débats, en particulier autour de l’idée de responsabilité préventive. L’objet de cet article est de mieux comprendre d’où viennent ces différences de point de vue et comment elles s’expriment hors des cercles d’experts. Une telle démarche éclaire la manière dont la prévention du VIH résonne chez les hommes gais et bisexuels, et peut permettre d’adapter au mieux les interventions et la communication, à l’heure de l’indétectabilité et de la PrEP.

Finalement, même si elles datent de quelques années déjà, les données de l’étude Résonance restent d’une grande utilité pour saisir les évolutions de la prévention du VIH dans la communauté gaie!

 

Gabriel Girard est sociologue et travaille à la Direction de santé publique de Montréal. Il est également professeur adjoint de clinique à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et s’implique dans plusieurs projets de recherche sur les VIH/sida.

Source: Science Gouvernement Canada

Le VIH s’est révélé, pour les scientifiques du monde entier, l’une des maladies infectieuses les plus difficiles à combattre. L’une des raisons est que le virus cible les cellules du système immunitaire et s’attaque aux mécanismes de défense de l’organisme qui détruisent les microbes qui s’y introduisent. De plus, le virus se réplique et mute rapidement à l’intérieur du corps d’une personne infectée.

Fait encore plus curieux, l’exposition au virus n’entraîne pas toujours une infection grave, et le virus touche certains groupes de personnes de façon disproportionnée. À l’échelle mondiale, environ 36,9 millions de personnes vivent avec le VIH.

Des scientifiques du Laboratoire national de microbiologie (LNM) sous la direction de Paul McLaren tentent d’expliquer pourquoi le VIH a des effets graves sur certains groupes de personnes, tandis que chez d’autres, l’infection progresse plus lentement. Leurs travaux les ont amenés à se demander si la propagation de la maladie était un phénomène plus complexe qu’on ne le croyait auparavant. Notre prédisposition génétique au virus pourrait-elle jouer un rôle? À l’aide d’une méthode extrêmement pointue, Paul McLaren étudie non seulement le virus, mais aussi les personnes atteintes par le biais de leur génome « personnel ».

La génomique ─ science consistant à déchiffrer l’ADN complet d’un organisme ─ ouvre la voie à de nouvelles découvertes fort intéressantes au LNM. Elle a permis à des scientifiques de définir toutes les caractéristiques d’un virus. Ces renseignements facilitent la classification des infections en fonction de leur nocivité, de leur mode de transmission et même des options de traitement.

Paul McLaren pousse la génomique encore plus loin en examinant comment la constitution génétique des sujets influe sur leur réaction au VIH. C’est là où entre en jeu la génomique personnelle, c’est-à-dire l’étude de la prédisposition génétique d’une personne à une maladie.

Ses travaux consistent à trouver les parties de l’ADN qui rendent les gens résistants au VIH et au sida ou qui ralentissent la progression de la maladie. Son équipe a détecté une portion d’ADN qui augmente la tolérance d’une personne face à l’infection à VIH. Fait étonnant, les chercheurs ont découvert un gène qui réduit la capacité d’une personne séropositive de transmettre le virus, même si elle ne reçoit pas de traitement. Par cette découverte, ils ont élucidé certains des secrets du VIH, ce qui permettra d’améliorer les recherches, les mesures de prévention et les traitements.

Le pouvoir réel de la génomique personnelle réside non seulement dans le repérage des personnes ayant une prédisposition à certaines maladies, mais aussi dans la personnalisation des traitements. Comprendre pourquoi les gens sont plus vulnérables à une maladie peut nous aider à cibler les méthodes de prévention et de traitement. Les études montrent que les gens peuvent réagir différemment aux infections selon leur composition génétique. Ces renseignements peuvent donc servir à personnaliser les démarches de santé publique afin de trouver le meilleur traitement possible pour chaque personne.

La génomique personnelle offre la possibilité d’optimiser les soins de santé d’une manière tout à fait inédite. Par ses travaux dans ce domaine, Paul McLaren souhaite percer l’un des mystères médicaux du monde, ce qui pourrait ouvrir de nouveaux horizons pour la recherche sur le VIH.

Source: Ladépeche.fr

Le couturier Jean Paul Gaultier présidera le 24 janvier la 17e édition du Dîner de la Mode au profit de Sidaction qui réunira à Paris 500 personnalités et artistes RelaxNews.

Le couturier Jean Paul Gaultier présidera le 24 janvier la 17e édition du Dîner de la Mode au profit de Sidaction qui réunira à Paris 500 personnalités et artistes, a annoncé lundi l’association de lutte contre le sida.

 Destiné à récolter des fonds pour la recherche et l’aide aux malades, cette soirée organisée depuis 2003 en partenariat avec la Fédération française de la couture, parmi les principaux événements de bienfaisance en France, a permis de récolter l’an dernier 800.000 euros.

La moitié des dons récoltés finance des programmes de recherche et de soins et l’autre moitié des programmes de prévention et d’aide aux malades en France et dans les pays en développement.

 Programmé à la fin des défilés parisiens de haute couture, le Dîner de la mode 2019 sera co-présidé par Jean Paul Gaultier, Line Renaud, vice-présidente de Sidaction, et Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel et co-découvreuse du virus du sida qui a succédé à Pierre Bergé à la présidence de l’association.

Le Sidaction 2019 se déroulera du 5 au 7 avril avec le relais des chaînes de télévision et radios.

Dans le monde, 37 millions de personnes vivent avec le VIH et le nombre de décès a atteint 940.000 en 2017. En France, 173.000 personnes vivent avec le VIH, à raison de 6.000 nouvelles contaminations chaque année, selon Sidaction.