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Source : LeQuotidienMédecin.fr

Un traitement par l’association elvitégravir et cobicistat ne doit plus être initié pendant la grossesse d’une patiente infectée par le VIH. Si un tel traitement est déjà en cours au début de la grossesse, alors il doit être changé. Ces 2 recommandations diffusées par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), font suite à la publication de données pharmacocinétiques issues de l’étude IMPACT P1026s.

Ces dernières montrent une diminution de 89 % de la concentration plasmatique d’elvitégravir au cours de la grossesse, ce qui entraîne un risque accru d’échec virologique et de transmission de la mère à l’enfant au cours de l’accouchement. Cette association est présente dans 2 spécialités : Stribild (fumarate de ténofovir, emtricitabine, elvitégravir, cobicistat) et Genvoya (ténofovir alafénamide, emtricitabine, elvitégravir + cobicistat). Cette alerte renforce l’idée selon laquelle les trithérapies à prise orale unique quotidienne ne sont pas adaptées lors de la grossesse.

Les modifications physiologiques du foie en cause

L’elvitégravir a besoin du cobicistat pour « booster » sa concentration plasmatique, mais cette stratégie n’est pas sans inconvénient. « En premier lieu, le cobicistat interagit avec d’autres médicaments, explique le Pr François Raffi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nantes. Par ailleurs, il agit en inhibant les cytochromes hépatiques, et les modifications physiologiques au cours de la grossesse réduisent son efficacité. »

Dans la pratique, cette alerte n’aura un impact limité sur la prescription : « Ils ne sont quasiment plus utilisés, résume le Pr Raffi. Principalement car les autres inhibiteurs d’intégrases disponibles, raltégravir, dolutégravir et bictégravir, sont aussi efficaces sans nécessiter de booster. Ce qui pouvait motiver certains médecins à les prescrire est leur simplicité d’emploi. » Au chapitre « désir d’enfant et grossesse » des recommandations du CNS et de l’ANRS, il est inscrit que Stribild et Genvoya sont « à éviter dans l’état actuel des connaissances », compte tenu du « peu de données disponibles ». Il faut cependant noter que c’est également le cas de toutes les trithérapies orales en un seul comprimé, à l’exception de l’Atripla (éfavirenz, emtricitabine, ténofovir disoproxil) qui est lui contre-indiqué.

« Ces traitements n’étaient pas recommandés, nous savons maintenant qu’ils sont en fait contre-indiqués », résume le Pr Raffi. Les traitements recommandés sont une association plusieurs médicaments : 2 inhibiteurs de la transcriptase inverse (zinvudine + lamivudine, ténofovir+emtricitabine ou abacavir + lamivudine) et un inhibiteur de protéase « boosté » par le ritonavir.

1 500 grossesses par an

Selon les données de l’enquête périnatale française volet femmes enceintes (Cohorte ANRS CO1), on estime qu’environ 2 femmes enceintes sur 1 000 sont infectées par le VIH en France, soit 1 500 naissances par an. Dans leur grande majorité, il s’agit de femmes cumulant plusieurs facteurs de risque : 75 % sont originaires d’Afrique subsaharienne, la majorité n’a pas d’activité professionnelle, 40 % sont célibataires et 20 % n’ont pas divulgué leur statut sérologique au géniteur. Dans 15 % des cas, la séropositivité est découverte au cours de la grossesse. En l’absence de traitement, le taux de transmission de la mère à l’enfant est 15 à 20 %. En France, la prise de traitement antirétroviral a réduit ce taux à 0,3 %, sur la période 2010-2015, soit moins de 5 naissances par an.

Source : Ifop.com

Quelques jours avant le week-end du Sidaction (5, 6 et 7 avril 2019), Sidaction publie les résultats d’un sondage réalisé par Ifop-Bilendi auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans. Nous constatons au sein de cette génération un manque d’information sur le VIH/sida toujours très préoccupant : 23% des jeunes s’estiment mal informés, soit une augmentation de 12 points par rapport à 2009. C’est le niveau le plus haut atteint depuis 10 ans. A noter que ces chiffres sont semblables chez les personnes de 50 ans et plus.

Le sondage révèle que plus de 20% des jeunes interrogés n’ont pas reçu d’enseignement spécifique sur le VIH au collège ou au lycée. Cette donnée, en hausse de 6 points par rapport à 2018, souligne la nécessité d’améliorer l’accès à l’information sur le VIH/sida auprès des élèves. « Ce rôle ne doit pas reposer uniquement sur les associations. Il est indispensable de renforcer l’éducation à la sexualité dans les collèges et les lycées. Trois heures par an sont prévues dans les programmes scolaires, mais ce n’est pas toujours respecté. Cela est une des raisons pour lesquelles les jeunes oublient que le VIH est toujours présent et qu’ils prennent des risques » explique Florence Thune, directrice générale de Sidaction.

Un chiffre est aussi particulièrement alarmant : la moitié des 15-17 ans déclarent ne pas avoir utilisé de préservatif car ils n’en avaient pas à disposition.  Malgré les discours actuels et les mesures récentes supposées simplifier la mise à disposition du préservatif, il semble que l’accès et les messages sur les moyens de prévention ne soient pas encore suffisants. « Si la communication n’évolue pas suffisamment à ce sujet aujourd’hui, nous n’arriverons pas à faire baisser le nombre de nouvelles infections. » insiste Florence Thune.

En plus de jouer le jeu du virus, le manque d’informations attise les craintes. En 2019, la peur du VIH/sida et les discriminations ont la dent dure. 79% des sondés affirment toujours avoir peur du virus du sida et 28 % pensent que le VIH peut être transmis en ayant des rapports sexuels protégés avec une personne séropositive. Malgré les avancées scientifiques obtenues grâce à la recherche, les mentalités n’ont pas évolué : seule la moitié des personnes interrogées savent qu’une personne vivant avec le VIH sous traitement efficace ne transmet pas le virus.

La lutte contre le sida auprès des jeunes est au milieu du gué. Alors que le sentiment d’information n’a jamais été aussi bas, les pratiques à risques ont néanmoins diminué en 2018. 8 % des personnes interrogées disent avoir été exposées à un risque, soit une baisse de six points par rapport à l’année dernière. « Nous devons poursuivre nos efforts car cela semble porter doucement ses fruits. Plus de la moitié des jeunes déclarent avoir confiance dans les informations délivrées par les associations de lutte contre le sida, les bonnes informations imprègnent progressivement les esprits » poursuit Florence Thune.

Les idées reçues sur le VIH/sida marquent le pas, après trois années d’augmentation. « C’est encourageant même si 13% des personnes interrogées pensent encore que le VIH/sida se transmet en buvant dans le verre d’une personne ou par la transpiration. C’est encore trop. »

« Il faut des informations, plus personnalisées et contextualisées, directement sur les smartphones par exemple. Il faut également penser à renouveler notre discours, en mettant en valeur les innovations de dépistage et de prévention. Le VIH ne doit pas être oublié et invisible dans la sphère publique » conclut Florence Thune.

Les chiffres à retenir du sondage Ifop – Sidaction

23% des jeunes interrogés estiment être mal informés sur le VIH/sida, soit une augmentation de 12 points par rapport à 2009. C’est le niveau le plus haut atteint depuis 10 ans
23 % considèrent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida, contre 13% en 2009, contre 13% en 2009.
28 % des jeunes pensent que le VIH peut être transmis en ayant des rapports sexuels protégés avec une personne séropositive
14% estiment encore que la pilule contraceptive d’urgence peut empêcher la transmission de virus
94 % des jeunes pensent que le préservatif est efficace pour empêcher la transmission du VIH/sida (soit une perte de 4 points depuis 4 ans)
8% des jeunes de moins de 25 ans admettent avoir été exposés au moins une fois à un risque d’être contaminés par le VIH/sida (contre 14% en 2018)
Pourtant, 31% considèrent avoir moins de risques que les autres d’être contaminés, soit un chiffre en hausse de 9 points par rapport à 2009.
21% n’ont jamais bénéficié d’un enseignement au cours de leur scolarité, soit une perte de 8 point par rapport à 2009.
73% des jeunes estiment que l’Education nationale n’en fait pas suffisamment en matière d’information sur le VIH/sida. (Hausse de 10 point par rapport à 2018)
57% estiment que les associations de lutte contre le sida communiquent convenablement

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Sondage Ifop et Bilendi pour Sidaction réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 20 au 26 février 2019 auprès de 1002 personnes, représentatifs de la population française âgée de 15 à 24 ans.

Source : Sidaction.org

Sidaction 2019 – Les 5, 6 et 7 avril prochains : « N’oublions pas que le virus du sida est toujours là ! »

(Paris, lundi 18 mars 2019) Le week-end du Sidaction 2019 aura lieu les 5, 6 et 7 avril prochains. Trois jours de mobilisation, de sensibilisation et d’information sur la lutte contre le sida. Cette année, 30 médias partenaires ont répondu présents à l’appel de Sidaction pour faire de cet événement un rendez-vous unique et solidaire.

25 ans après le premier Sidaction, les chaînes historiques du premier prime (TF1, France 2, France 3, RFO, Canal +, Arte, M6) ainsi que toutes les autres antennes participantes[1] vous donnent rendez-vous pour un direct exceptionnel quasi simultané le vendredi 5 avril[2] aux environs de 20h40.

Ensuite, à partir de 21 heures, rendez-vous sur les ondes de Radio France et des radios participantes pour un programme radiophonique inédit.

La lutte contre le virus du sida a changé de visage grâce aux personnes vivant avec le VIH, aux chercheurs, aux personnels soignants, aux acteurs communautaires et aux donateurs. À tel point que nous pourrions croire que le VIH/sida a disparu, après avoir tué plus de 35 millions de personnes depuis les années 1980.

Ne nous leurrons pas ! Malgré les avancées, le virus du sida est toujours là. N’oublions pas que près de 6 000 nouvelles infections sont recensées chaque année en France. Associé au virus du sida, l’oubli peut mettre à mal les victoires acquises après tant d’efforts et s’avérer dangereux. Dangereux pour la santé individuelle et publique.

EN 2019, SIDACTION LANCE UN APPEL : N’OUBLIONS PAS QUE LE VIRUS DU SIDA EST TOUJOURS LA,  N’OUBLIONS PAS DE DONNER !

Aujourd’hui, 36,9 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde[3], dont 173 000[4] en France. On dénombre 1,8 million de nouvelles infections par an.

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Marine Charlier / Romain Gattet

 01.53.26.45.36 / 01.53.26.45.39

m.charlier@sidaction.orgr.gattet@sidaction.org

Aurélie Defretin

01.53.26.45.64 – 06 73 21 63 97

a.defretin@sidaction.org

 


[1] L’intégralité des chaînes participantes sera communiquée prochainement

[2] Produite par France.TV Studio

[4] Santé publique France

Source : YouTube

Lorsqu’une personne vit avec le VIH, elle prend un traitement antirétroviral pour rester en bonne santé et ne pas affaiblir son système immunitaire. Mais ce traitement a d’autres avantages, notamment pour la prévention et la lutte contre les discrimination. Explications en vidéo.

Le traitement antirétroviral (ARV) anti-VIH a deux objectifs :

– Réduire la charge virale, c’est-à-dire la quantité de VIH présente dans le sang, pour la faire descendre à un niveau si bas qu’elle est dite « indétectable ».
– Et par conséquent, protéger les cellules du système immunitaire chargées de lutter contre les virus, les CD4.

Bien prendre son traitement antirétroviral et maintenir sa charge virale à un niveau indétectable permet aussi de protéger ses partenaires. En effet une personne séropositive avec une charge virale indétectable ne peut plus transmettre le virus par voie sexuelle. C’est ce qu’on appelle le traitement comme moyen de prévention, ou TasP (« Treatment as Prevention » en anglais).

Le TasP : D’où vient le TasP ?

Le TasP est né il y a plus de 10 ans ! C’est en 2008, dans un rapport baptisé « l’Avis Suisse », que le professeur Bernard Hirschel  affirme pour la première fois que les personnes séropositives suivant un traitement antirétroviral efficace, qui leur permet d’atteindre une charge virale indétectable, ne peuvent plus transmettre le virus lors d’un rapport sexuel non protégé par un préservatif. A l’époque, les acteurs de la lutte contre le VIH/sida ont reçu l’information avec un peu de scepticisme et l’information a mis du temps pour être diffusée largement.

De nombreuses études sont venues confirmer l’efficacité du traitement antirétroviral pour prévenir la transmission du VIH.

  • L’étude HPTN 052 publiée en 2011 : le traitement ARV réduit de 96% la transmission du VIH par une personne séropositive.
  • L’étude Partner 1 publiée en 2014 : à charge virale indétectable (<200 copies), pas de transmission du VIH dans les couples sérodifférents (une personne séropositive + une personne séronégative) principalement hétérosexuels.
  • L’étude Partner 2 publiée en 2018 : 77 000 rapports sexuels entre hommes non protégés (par un préservatif, la PrEP ou le traitement d’urgence « TPE ») ont été étudiés. Les résultats sont édifiants : zéro transmission du VIH !

Le TasP : Qui est concerné ?

Le TasP nous concerne tous, quels que soient notre orientation sexuelle (homo, hétéro, bi ou pansexuel-le-s) ou notre statut sérologique (séropositifs ou séronégatifs) ! En effet, le TasP améliore considérablement la qualité de vie et la santé des personnes séropositives. C’est également un moyen de prévention efficace pour les personnes séronégatives. Au final c’est un moyen de lutter contre l’épidémie de VIH / sida.

On comprend pourquoi un des enjeux actuels est de favoriser le dépistage régulier du VIH. En France on estime qu’environ 150 000 personnes vivent avec le VIH. Parmi elles, 25 000 l’ignorent encore parce qu’elles ne se font pas dépister assez régulièrement. Hors quand toutes les personnes séropositives connaitront leur statut sérologiques, elles pourront suivent un traitement efficace et faire descendre leur charge virale au niveau indétectable. Ce qui les rendra « non contaminantes » et empêchera le virus du sida de continuer à se propager.

Le TasP : Qu’est-ce que ça change ?

Les études scientifiques et les recommandations ne laissent plus de place au doute, quant à l’effet protecteur de la charge virale indétectable. Cela permet aux personnes séropositives d’avoir une vie affective et sexuelle épanouie, sans craindre de transmettre le VIH à leur(s) partenaire(s).

Il ne doit plus y avoir de doute non plus sur le fait que le TasP permet de changer le regard qu’on porte sur les personnes séropositives. En cassant les idées reçues sur le VIH, on lutte contre la stigmatisation des personnes séropositives, la sérophobie. C’est l’un des combats que mène ACTIONS TRAITEMENTS. Comme toutes les associations de lutte contre le VIH / sida qui multiplient les campagnes d’information sur le sujet.

Le TasP est une véritable révolution dans la lutte contre le VIH. Parlons-en autour de nous !

C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui une nouvelle vidéo pédagogique. Réalisée avec le soutien de professionnels de santé et de représentants associatifs, que nous remercions chaleureusement.

N’hésitez pas à l’utiliser et à la partager ou diffuser le plus largement possible.

Source : Techno-Science.net

Le CEA, en collaboration avec l’Inserm, a mis au point une approche vaccinale contre le VIH, basée sur un système de délivrance inédit, les nanoparticules lipidiques Lipidots. Ces dernières transportent et délivrent la protéine virale, p24, antigène essentiel dans les vaccins contre le VIH, combinée à un agent immunostimulant le CpG. Ce système renforce la réponse immunitaire à la protéine et donc possiblement l’efficacité d’un futur vaccin utilisant cette technologie.

D’après les statistiques de l’organisation ONUSIDA, depuis la découverte des premiers cas de VIH il y a plus de 35 ans, 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 35 millions sont décédées du virus (1). Le CEA s’implique dans la recherche et le développement d’approches thérapeutiques et préventives des maladies infectieuses, dont le sida.

Transporter le médicament dans le corps au plus près des cellules à soigner

En 2006, dans le cadre d’une collaboration avec le CNRS, le CEA-Leti, centre de recherche et technologie spécialisé dans les micro et nanotechnologies du CEA, a mis au point les Lipidots, des nanoparticules à base d’huile et de cire, qui permettent de rendre injectables des médicaments qui ne le sont pas par des moyens conventionnels. Encapsulé dans des Lipidots, le médicament est mieux protégé et n’est délivré que lorsqu’il atteint la cellulle à soigner. L’efficacité du soin est plus grande et les effets secondaires moins importants.

Des réponses immunitaires renforcées

Jusqu’à présent, les vaccins à base de protéine p24 ont fait preuve d’une efficacité limitée en raison d’une réponse immunitaire insuffisante à cet antigène chez les patients atteints du VIH. En effet, « malgré les efforts considérables de la communauté scientifique pour mettre au point des vaccins contre le VIH, le virus continue d’infecter des personnes chaque jour, explique Fabrice Navarro, responsable du Laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti. Les vaccins expérimentaux font face à des obstacles immunologiques qui ne peuvent être surmontés qu’en introduisant des innovations dans la conception des formulations du vaccin ».

C’est la nouvelle approche du CEA (2), en collaboration avec l’Inserm, qui vise à améliorer la réponse immunitaire contre la protéine p24 du VIH en la chargeant, avec un agent immunostimulant nommé CpG, sur les Lipidots. Cette avancée pourrait constituer la première étape vers un nouveau vaccin contre le VIH, auquel seraient ajoutés des composants supplémentaires du virus. Publiés dans la revue npj Vaccines, les résultats chez les souris et les primates non humains valident cette nouvelle approche. Les Lipidots sont en effet capables de protéger l’antigène et l’agent CpG de l’environnement extracellulaire et de procéder à leur délivrance dans les cellules dendritiques (3), présentatrices d’antigènes et médiatrices des réponses immunitaires induites.

Prochaine étape, fixer sur les particules lipidiques d’autres antigènes du virus, en particulier les antigènes issus des glycoprotéines situés dans l’enveloppe virale, c’est-à-dire sur la partie externe du virus.

Notes:
(1) Statistiques mondiales sur le VIH en 2017 d’ONUSIDA
(2) Le Laboratoire des systèmes microfluidiques et de bio-ingénierie du CEA-Leti et l’institut de recherche sur les maladies infectieuses IDMIT
(3) Les cellules dendritiques sont des cellules du système immunitaire qui font partie du système réticulohistiocytaire, cellules présentatrices d’antigènes et qui présentent dans certaines conditions, comme leur nom l’indique, des dendrites (des prolongements cytoplasmiques).

Référence publication:
Overcoming immunogenicity issues of HIV p24 antigen by the use of innovative nanostructured lipid carriers as delivery systems: evidences in mice and non-human primates, Emilie Bayon, Jessica Morlieras, Nathalie Dereuddre-Bosquet, Alexis Gonon, Leslie Gosse, Thomas Courant, Roger Le Grand, Patrice N. Marche & Fabrice P. Navarro

Source : SERONET.info

Comme chaque année, Seronet a suivi la grande conférence scientifique américaine sur le VIH, les hépatites et les infections opportunistes : la Croi qui s’est tenue du 4 au 7 mars à Seattle. Un programme chargé condensé sur quatre jours : impact du tabac et de l’alcool sur la santé, qualité de vie, nouveaux traitements, Prep, Tasp, cure, dépistage, allègement thérapeutique, IST, chemsex, nutrition, etc. Sélection des temps forts et des infos clefs !

Plan d’attaque !

Lorsqu’on quitte son hôtel pour se rendre au Washington convention center, haut-lieu de la recherche mondiale sur le VIH, il faut passer devant le Cour d’appel de Seattle. Il y a deux ans, le « Muslim ban », promulgué par Donald Trump, avait plongé le monde de la recherche dans une colère assez rare. De nombreux-ses participants-es furent incapables de se rendre sur le territoire étasunien. Quelques jours avant la Croi, la Cour d’appel de Seattle cassait la décision présidentielle. La capitale de l’État de Washington devenait l’épicentre de la contestation politique contre le nouveau président. Les organisateurs-trices de la Conférence avaient fait une déclaration à l’égard de Trump. Ils-elles ne seraient pas en reste, promettant d’être les vigies de la lutte contre les maladies, mais aussi contre les discriminations faites dans leur pays, jusque-là leader de la lutte mondiale. Deux ans plus tard, le climat de défiance entre la communauté scientifique et l’administration Trump demeure suffocant.
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Guérison du VIH : l’appel de Londres ?

Berlin et maintenant Londres ! Timothy Ray-Brown, premier homme à avoir officiellement guéri du VIH, n’est plus seul ! Et les organisateurs-trices ont peu apprécié que cette annonce leur échappe. Mais il faut faire avec : l’information concernant le « patient de Londres » a fuité avant sa présentation à Seattle. Cet homme, qui reste anonyme, avait un lymphome non-hodgkinien et devait subir une transplantation avec un donneur qui avait une mutation anti D34-CCR5, une mutation génétique qui empêche le virus de rentrer dans le CD4.

Depuis 17 mois, l’homme est « virologiquement contrôlé », donc en charge virale indétectable. La transplantation de moelle osseuse a remplacé les cellules immunitaires par des nouvelles, réfractaires au VIH. Cette mutation génétique du donneur empêche alors le virus de la personne séropositive de se répliquer. Mais ce schéma est extrêmement rare et quasiment pas transposable dans la réalité. En effet, une greffe implique une compatibilité HLA (1) difficile à trouver, sans parler de cette mutation spécifique très rare (moins de 1 % de la population). Peut-on parler de « guérison » dans ce cas très précis ? Pour l’instant, nous devons attendre pendant une ou deux années si on voit ou pas un rebond viral en l’absence de traitement pour véritablement parler de guérison. Ce mot « guérison » demeure très puissant et a des implications émotionnelles et historiques qu’il faut comprendre et être vigilant quant à son utilisation. Au-delà de l’impact médiatique, cette information confirme que des cas exceptionnels de guérison, à la suite d’une transplantation de moelle osseuse, sont possibles, mais ce n’est pas une stratégie généralisable pour guérir les 37 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde.
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Dépister et traiter : j’y « Croi » encore !

Avant 2008, on avait pu entrevoir de façon rétrospective l’absence de transmission au sein de couples sérodifférents. Mais cela ne garantissait pas scientifiquement un risque nul sans études prospectives. L’avis suisse a voulu lever les peurs de transmission au sein de couples sérodifférents, afin qu’ils aient une vie sexuelle normale. L’avis disait qu’on ne pouvait écarter le risque d’une contamination vu les données de l’époque, mais que l’on pouvait se permettre de considérer le risque comme « négligeable », exactement comme en 1986, lorsqu’on a pu affirmer que le baiser ne transmettait pas le virus. Il est toujours difficile en science de prouver une absence totale de risque. Mais les preuves se sont accumulées. L’essai HTPN 052 a confirmé, en 2011, l’absence de transmission dans les couples dans un essai randomisé. Certains doutaient ensuite de l’extrapolation de résultats chez les couples gays. L’étude prospective Partners a pu ensuite montrer également l’absence de risque chez ces derniers. En regroupant toutes les données des études, on estime aujourd’hui le risque à « quasi zéro » avec une très faible marge d’incertitude. Affirmer qu’il n’y a pas de risque, c’est un conte de fée qui a pris onze ans pour se métamorphoser en réalité. Sans pour autant mettre fin à l’histoire.

Il a fallu lancer une campagne pour convaincre la communauté de l’absence de risque, avec au départ une mobilisation des personnes vivant avec le VIH conscientes de l’enjeu de réduire la stigmatisation. U=U est une question de droits humains, mais aussi de réussite de l’objectif de fin de l’épidémie. La campagne a été lancée en 2016, soit sept ans après l’avis suisse et relayée dans 97 pays. Des institutions américaines et d’autres pays ont fini par reprendre le slogan et soutenu la campagne. Des journaux médicaux comme The Lancet, le Jama ont relayé le message pour que les cliniciens s’en saisissent et abordent la question avec leurs patients.

U=U est une révolution en transformant les vies des personnes vivant avec le VIH, en encourageant le dépistage et le traitement qui revêt un intérêt en termes de qualité de vie et en faisant reculer le stigma. Il est donc nécessaire que les recommandations de prise en charge prennent en compte U=U dans les pays. Il est important que U = U puisse faire changer les lois des pays qui pénalisent le risque d’exposition au virus.  Il est aussi important de ne pas juger les personnes séropositives qui ne réussissent pas à obtenir une charge virale indétectable, mais de se focaliser sur les raisons sociétales de ces échecs virologiques. En attendant, la communication se doit d’être claire : ne pas dire risque presque nul, mais affirmer que c’est nul pour ne pas semer de la confusion et faire de ce message un tremplin vers la fin des contaminations.
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VIH : le poids des maux

Dans les années 80, l’enjeu du VIH portait sur la cachexie, un affaiblissement et amaigrissement profond de l’organisme. Puis les années 90 et l’arrivée des premiers traitements ont vu naitre la question des lipodystrophies, ces variations de répartition des graisses dans l’organisme, qui impactaient grandement la silhouette. Les années 2000, avec l’émergence des traitements efficaces et donc d’une espérance de vie, la question de l’obésité, déjà présente dans d’autres aspects de la santé publique, a commencé à poindre dans le milieu du VIH. La recherche a d’ores et déjà établi qu’il y a plusieurs causes à la prise de poids : l’environnement qui est « obésitogène » pour tous-tes, le retour à une prise en charge normale, qui ne prend pas en compte l’enjeu du poids, mais aussi le rôle potentiel de certains médicaments antirétroviraux dans un gain de masse graisseuse. La question a été abordée dans deux sessions spécifiques de la Croi, cette semaine. Car dans une perspective de qualité de la vie, au long cours, le surpoids pose des problèmes majeurs, comme le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. La classe des anti-intégrases est suspectée de faire prendre du poids, notamment le dolutégravir, mais les études n’avaient pas bien assis jusqu’à présent ce lien de causalité. Chez les personnes séronégatives d’ailleurs, la prise d’un antirétroviral en usage préventif n’est pas associée à une prise de poids : le cabotégravir ne serait pas associé à un gain dans des essais de Prep. Mais quelques résultats présentés à Seattle sont intéressants à décrypter.
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Croi 2019 : des infos tous azimuts

La détection des signatures moléculaires des souches virales permet de mieux repérer où le virus se transmet. Les données de surveillance permettent d’identifier et de comparer entre elles les souches virales qui circulent pour comprendre dans quels sous-groupes de population les nouvelles infections surviennent. On repère ainsi des familles de virus très proches qui émergent en même temps (clusters). On a ainsi pu, en Colombie britannique (Canada), repérer un virus d’emblée résistant qui se répandait chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et mieux adapter les recommandations pour dépister et traiter ce type d’infection. Le séquençage de toutes les nouvelles souches est en cours dans la surveillance des virus circulant aux États-Unis. Le repérage d’un cluster viral indique un échec au niveau de la prévention ou du soin. L’approche ne permet pas de savoir dans quel sens (de qui à qui) les transmissions se sont faites et ne peuvent pas être utilisées à des fins juridiques par des magistrats qui voudraient s’en servir dans des procédures. Ces données sont également très sécurisées.
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Les leçons de Seattle

Rupture d’embargo. En annonçant, deux jours avant la présentation officielle, qu’un second cas de rémission fonctionnelle avait été documenté par des chercheurs-ses anglais-es, le New York Times a pris tout le monde de cours, y compris les organisateurs-trices. Agacés-es, mais mis-es devant le fait accompli, ils-elles ont du mettre cette annonce, spectaculaire, au cœur du dispositif de communication des quatre jours de conférence. Marquant médiatiquement, ce nouveau « patient de Londres » n’est pourtant pas la promesse d’une trouvaille vers la guérison du VIH à large échelle ; mais surtout elle a phagocyté l’attention au détriment d’autres faits marquants.
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Source : VIH.org

C’est l’heure du check out, des transferts vers l’aéroport et du bilan: que rapporte-t-on de la CROI 2019 de Seattle à se mettre dans la blouse blanche?

Revenons sur les bonnes nouvelles annoncées dans le premier édito à la sortie d’avion, telle que l’installation des bithérapies dans les stratégies antirétrovirales comme piste d’allégement. La «tango thérapie» n’est plus une possibilité mais une réalité scientifique. Au sein de la cohorte française de Dat’AIDS, le taux d’échec virologique était faible, à 3,4%, et attendu sur des critères prédictifs maintenant bien balisés. Il reste à expliquer l’efficacité supérieure d’une bithérapie Dolutégravir/3TC dans l’essai GEMINI, observée chez les patients à charge virale élevée (>100,000 cp/ml). Une curiosité à confirmer ou infirmer.

Nouveautés pour la Prep

De nouvelles pistes pour la Prep avec les résultats de DISCOVER qui ne manqueront pas d’être commentés: non-infériorité certaine versus le TDF/FTC, mais y a t-il une tendance à plus d’efficacité du côté du TAF/FTC?

Également, une belle piste avec des capsules vaginales ou rectales pour une Prep (TAF/elvitégravir) en application locale montrant une efficacité à 92% chez… le singe. Et ce, quand bien même il a été montré durant cette conférence (# 998) que l’utilisation d’un anneau vaginal contenant oestrogène et progestérone réduisait la quantité de bactéries vaginales et conduisait à une augmentation du risque de contamination par le VIH chez des femmes kenyanes.

On espère qu’elles ne connaitront pas le recul des «vaginal ring», les anneaux ciblant le VIH, les IST et la contraception qui n’étaient discutés que dans un seul abstract à cette CROI 2019. Les résultats plus que mitigés des études ASPIRE et RING sur le sujet avaient été  communiqués en plénière à la CROI 2016, et avaient même reçu, paradoxalement, une standing ovation.

Nouvelles molécules

De nouvelles molécules éparses: le GS-9131, un nouvel NRTI ; le GS-6207, un nouvel inhibiteur de capside en sous-cutané; le GSK2838232, un nouvel inhibiteur de maturation, l’ibalizumab, un inhibiteur post-attachement du VIH-1 qui se lie au domaine CD4 2 et bloque l’entrée virale dans les cellules hôtes; le Fostemsavir, un inhibiteur d’attachement; le MK8591 un nouvel analogue nucléosidique à action prolongée déjà plus avancés, etc.

RDR à la CROI

De nouvelles inquiétudes ont été rapportées à Seattle, face au double danger des IST et de la consommation des opioïdes de synthèse. La réduction des risques (RdR) a donc fait son entrée, timide, à la CROI face aux usages du Chemsex et du fentanyl.

L’épidémiologiste Karin Bosh (CDC), a rapporté le dernier jour, que 1363 personnes vivant avec le VIH étaient mortes par overdose d’opioïdes aux Etats-Unis  entre 2011 et 2015. Le taux de mortalité par overdose d’opioïdes chez les personnes atteintes par le VIH était de 42,7% plus élevé en 2015 qu’en 2011. Qui plus est, le passage à l’injection semble plus rapide chez les nouveaux consommateurs d’héroïne. En 2015, on a observé dans l’État de l’Indiana que l’héroïne coupée avec du fentanyl augmenté l’addiction et le nombre d’injections. Rappelons qu’aux Etats-Unis, la Prep reste totalement inaccessible aux usagers de drogue injectables: seulement 2% de ces personnes déclarent y avoir accès.

Dans le King County, qui englobe Seattle (2 007 440 d’habitants), les overdoses d’héroïne ont augmenté de 246% entre 2007 et 2018 et le nombre de sans-abris de 129 % entre 2010 et 2017, des chiffres qui sont liés (#891). En outre, la consommation de Fentanyl détournée de la pharmacopée hospitalière —phénomène qui n’a pas encore traversé l’atlantique— est clairement la cause d’atteintes hépatiques fibrosantes (#617).

Enfin, il a aussi tout ce que nous n’avons pas rapporté dans ces articles, faute de place, et parce que dans cette CROI finalement assez foisonnante nous avons appliqué le vieil adage d’André Gide: «Choisir, c’est renoncer.» Certaines études auraient néanmoins mérité qu’on s’attardent sur elles, comme la re-démonstration de l’effet du Tasp dans l’essai HPTN071 POPART, qui montre une baisse de l’incidence de 30% dans les zones avec un programme de dépistage et de mise sous traitement ARV. On ne vous a pas parlé non plus du microbiote vaginal, quasiment aussi en vogue que son homologue postérieur, ni de la flore bactérienne pénienne étudiée dans le bras contrôle d’une étude sur la circoncision, à Rakaï (Ouganda), qui démontre que les hommes se contaminant par le VIH avaient une plus grande densité de bactéries péniennes anaérobies.

Cet article a été rédigé pour la Lettre de l’Infectiologie à l’occasion de la CROI 2019. Nous le reproduisons ici avec l’autorisation de l’auteur.

Source : Libération.fr

Le stock de traitements antirétroviraux (ARV), destinés à soigner les personnes vivant avec le VIH/sida, est en cours d’épuisement au Gabon, a indiqué lundi à l’AFP la directrice d’Onusida Gabon, Françoise Ndayishimiye.

«Pour certaines molécules, les stocks de sécurité d’au moins trois mois, que l’on doit garder en cas de besoin, ont été totalement épuisés», a souligné la responsable au Gabon de cette agence onusienne chargée de coordonner les programmes de lutte contre le sida. «La situation est préoccupante […] Mais on essaye de tout faire pour que la rupture ne soit pas généralisée», a ajouté le Dr Ndayishimiye.

Au Gabon, 56 000 personnes sont infectées par le VIH, dont 34 000 sous traitements antirétroviraux, selon les chiffres publiés en juin 2018 par cet organisme. «Il n’y a aucun danger de mort pour les patients. Mais en arrêtant le médicament, il y a de forte chance pour que le patient développe une résistance», a tenu à préciser la responsable. Une commande d’ARV par le gouvernement est en cours, mais devrait arriver tardivement. De son côté l’Onusida a demandé aux pays de la sous-région en situation de sur-stock de venir en aide au Gabon.

Petites commandes

«Il est inadmissible que des personnes vivant avec le VIH soient privées de médicament», s’est indigné lundi auprès de l’AFP le président de l’ONG GFAN Gabon, Guy René Mombo Lembomba, qui a donné l’alerte la semaine dernière. «Ce sont les patients eux-mêmes qui nous ont interpellés». Dans ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale, les ruptures d’AVR sont fréquentes, mais la dernière d’envergure date de 2016.

Avec moins de deux millions d’habitants et l’un des taux de prévalence du VIH les plus faibles de la sous-région (4,1%), le Gabon fait de petites commandes «qui n’intéressent pas les fournisseurs», a expliqué la directrice d’Onusida Gabon. La crise économique que subit le pays depuis la chute des cours du pétrole en 2014-2015, n’a rien arrangé. «Au lieu de commander pour une année entière, le Gabon fait des commandes pour trois à six mois et cela coûte plus cher au pays».  

Source : MédecinsDuMonde.org

Alors que la France accueillera la conférence de reconstitution du Fonds mondial en octobre, la lutte contre le VIH/sida se trouve à un tournant crucial. Si les efforts ne s’intensifient pas, en particulier en direction des jeunes femmes et des adolescentes, les progrès obtenus pourraient être considérablement remis en question. La France, qui met en avant sa “diplomatie féministe”, doit jouer un rôle moteur pour trouver des réponses concrètes à cet état de fait.

Depuis près d’une vingtaine d’années, la lutte contre le VIH/sida a suscité une mobilisation internationale sans précédent, notamment via la contribution des États au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Néanmoins, les progrès demeurent insuffisants pour mettre un terme à la pandémie à l’horizon 2030. Le VIH/sida est encore la première cause de mortalité dans le monde chez les femmes de 15 à 49 ans[1]. Dans la région d’Afrique subsaharienne, 75% des nouvelles infections touchent les jeunes femmes de 15 à 24 ans. Ce chiffre est particulièrement significatif pour le futur de la lutte contre le VIH/sida, puisque l’Afrique sub-saharienne concentre 70% des personnes vivant avec le VIH/sida et 66% des nouvelles infections annuelles, et que la population jeune y est en pleine expansion[2].

Plusieurs facteurs entrent en jeu, au premier rang desquels les inégalités liées au genre, qui limitent le pouvoir décisionnel des femmes et des filles dans tous les domaines, à commencer par la sexualité. Mariages précoces, violences, tabous liés à la sexualité, manque d’accès à l’éducation et à l’information, lois coercitives, sont autant d’obstacles à la négociation du port d’un préservatif ou à l’accès aux services de santé.

Mais des solutions existent à travers, tout d’abord, l’adoption d’une approche basée sur les droits humains afin de lutter contre ces inégalités et de lever les barrières législatives et normatives à l’accès des femmes et des filles à la santé et à l’autonomie. A l’heure actuelle, les efforts en matière de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre le VIH/sida sont souvent menés séparément. Il s’agit ensuite de proposer une offre de soins intégrée (éducation complète à la sexualité, prévention et prise en charge des grossesses non désirées et des IST/VIH, soins de santé maternelle et prévention de la transmission mère-enfant, accouchement assisté, accès aux traitements, lutte contre les violences) pour toutes les femmes. Ces approches doivent répondre aux besoins des jeunes femmes et des adolescentes dans toute leur diversité, y compris les plus exposées au risque de contamination par le VIH/sida (telles que les travailleuses du sexe, les femmes transgenres, et les usagères de drogues par voie intraveineuse).

Le rôle de la France : assumer une diplomatie « féministe »

En érigeant l’égalité femmes-hommes au rang de priorité lors de la présidence du G7 2019 et en accueillant également la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial le 10 octobre prochain à Lyon, la France est doublement attendue. Le Président français se verra en effet confier la tâche de mobiliser ses homologues dans la lutte contre les pandémies afin d’intensifier substantiellement leur implication politique et financière.

La France, qui affiche une diplomatie “féministe”, doit assumer sa position en promouvant et en finançant des politiques appliquant l’approche genre, notamment en matière de lutte contre le VIH/sida, avec l’objectif de transformer la société et d’agir sur les rapports de pouvoir inégalitaires entre les femmes et les hommes.

L’implication de la société civile, en particulier féministe, est primordiale pour répondre à ces enjeux. Sa présence dans tous les processus de gouvernance est essentielle, à commencer par la Présidence française du G7 et la reconstitution du Fonds mondial.

Source : Seronet.info

Chaque année, le ministère de la Santé du Luxembourg publie son rapport national « sur l’état du phénomène des drogues et des toxicomanies au Grand-Duché de Luxembourg ». Baptisé Relis, ce rapport « vise à situer le contexte dans lequel s’inscrivent l’usage et le trafic illicites de drogues et les toxicomanies au niveau national », mais il comporte aussi de nombreuses données de santé en lien avec l’usage de drogues.

Le rapport Relis 2018 vient de sortir. Dans un communiqué (12 février), le ministère de la Santé luxembourgeois note une « baisse confirmée du nombre d’usagers de drogues parmi les nouveaux cas d’infections au VIH » et « une tendance à la baisse des cas de surdoses mortelles ». Autre baisse constatée, celle de « l’usage de drogues illicites à l’échelle nationale ». « Sur la base des données les plus récentes, on estime aujourd’hui que le nombre de personnes qui présentent ce type d’usage au Luxembourg se situe autour de 2 200, ce qui équivaut à un taux de prévalence de 5,8 usagers par 1 000 habitants âgés entre 15 et 64 ans », note le rapport Relis 2018. En 2000, ce même taux « équivalait à 9 usagers sur 1 000 habitants et figurait alors parmi les plus hauts au sein de l’Union européenne ». Baisse aussi observée « pour ce qui est de l’usage par injection dont le taux de prévalence est passé de 5,7/1 000 en 2009 à 3,8/1 000 en 2015. L’âge moyen des personnes consommatrices dans le pays est de 39 ans. « Le nombre de personnes usagères de drogues en traitement suit une tendance à la hausse, tout comme le nombre de contacts avec les structures d’aide et de réduction des risques nationales pour atteindre plus de 164 000 épisodes de contacts en 2017 (131 000 en 2014) ».

Drogues et VIH – des résultats sont encourageants

Les autorités sanitaires notent aussi une augmentation continue du nombre de seringues distribuées dans les programmes d’échange de seringues : 190 257 unités en 2013 contre 437 946 unités en 2017. Par ailleurs, entre 2014 et 2016, on observait à l’échelle nationale une hausse des nouvelles infections VIH parmi les personnes injectrices de drogues. Pour le ministère, cette augmentation était attribuable en partie à l’usage par injection accru de cocaïne dont la disponibilité a augmenté au cours des dernières années. Les données de 2017 laissaient entrevoir une première baisse du nombre d’injecteurs de drogues parmi les cas de nouvelles infections au VIH. Les données disponibles pour 2018 confirment cette baisse. « Si ces résultats sont encourageants, le développement de mesures complémentaires pour atteindre les usagers marginalisés, sans ou en perte de contact avec le réseau de soins, demeure un objectif prioritaire, également dans le contexte d’autres maladies transmissibles telles que les infections à l’hépatite C parmi les usagers de drogues », a expliqué le ministre de la Santé Étienne Schneider.

Enfin le rappor Relis 2018 indique une baisse des décès par surdosage. « Si en 2000, 26 victimes d’une surdose fatale ont dû être déplorées, ce nombre était de 8 personnes en 2017. Les données encore incomplètes pour 2018 pointent vers un nombre de victimes moins élevé encore qu’en 2017 ».