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Source : vih.org

La médecin Pauline Penot coordonne le CeGIDD du centre hospitalier intercommunal André Grégoire à Montreuil en Seine-Saint Denis. Avec son équipe, elle a mis en place une intervention de dépistage prénatal du VIH , mais auprès des pères d’enfants à naître. Retour sur une expérience de faisabilité.

Alors que plus de 99% des femmes en France sont dépistées du VIH à chaque grossesse, l’arrivée d’un enfant est actuellement une occasion manquée de tester les futurs pères pour le VIH.

L’arrivée d’un enfant a permis à plus d’un quart des femmes mais à seulement à 4 % des hommes nés en Afrique subsahariennes suivis pour un VIH et enquêtés dans l’étude PARCOURS de découvrir leur séropositivité (Limousi et al. 2017). Par ailleurs, 42% des hommes et 34% des femmes nés en Afrique subsaharienne commencent leur suivi VIH en dessous du seuil critique de 200 CD4/mm3 ou avec une complication classant sida , la différence entre les deux pourcentages étant largement imputable au dépistage systématique pendant les grossesses (D’Almeida et al. 2016).

La grossesse de leur partenaire est pourtant une occasion dédramatisée et non stigmatisante de proposer un dépistage du VIH aux hommes. Le suivi prénatal met les hommes en contact avec le système de soins, dont ils sont habituellement éloignés lorsqu’ils sont bien portants. Rendre cette proposition systématique, en l’axant sur la responsabilité parentale partagée, permettrait de toucher ceux qui ne recourent pas au dépistage volontaire, soit parce qu’ils ne se considèrent pas comme à risque vis-à-vis du VIH, soit parce qu’une démarche de questionnement du statut sérologique reviendrait à admettre ou à faire soupçonner un comportement sexuel déviant.

L’expérience de Montreuil

A Montreuil, nous nous efforçons de proposer systématiquement aux pères d’enfants à naître au sein de notre centre hospitalier un dépistage du VIH (et des hépatites virales lorsqu’ils sont nés à l’étranger et recourent à une sérologie plutôt qu’à un TROD). L’offre est formulée en consultation prénatale, en s’adressant au futur père chaque fois qu’il est présent, à sa partenaire lorsqu’il est absent. L’information orale délivrée par le médecin ou la sage-femme est complétée par une plaquette, sur laquelle figurent les modalités de dépistage et qui sert de coupe-file pour le CeGIDD .

L’adossement du projet au centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH et des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD, ou centre de santé sexuelle) assure une gratuité complète des bilans, y compris pour les hommes sans aucune couverture sociale, et permet de proposer à ceux qui le souhaitent une consultation plus large de santé sexuelle. Le CeGIDD ouvre un espace dédié, séparé de la maternité, où les hommes peuvent mettre en jeu leur statut sérologique loin des yeux de leur partenaire.

Parallèlement, une pièce dédiée projet a été installée mi-2018 au sein des consultations prénatales, où le personnel de la maternité, du CeGIDD, du COREVIH et des partenaires d’associations afro-caribéennes de lutte contre le VIH (Ikambéré et Bamesso et ses amis) se relaient pour assurer une permanence sur toutes les plages horaires hebdomadaires de consultations prénatales. Les soignants et les partenaires associatifs mobilisés font des maraudes dans les différentes salles d’attente des consultations prénatales et font le tour des box de consultation pour mobiliser quotidiennement les médecin et sages-femmes consultants.

Faciliter le recours au dépistage en multipliant les portes d’entrée

Un dépistage large implique de multiplier les portes d’entrée. Trois modalités de dépistage, toutes gratuites, sont prévues; le CeGIDD est ouvert 5 demi-journées par semaine, sans rendez-vous. Il est situé dans un bâtiment distinct de la maternité. Les futurs pères y sont vus rapidement, soit par le médecin, soit par l’infirmière. Les recommandations de réalisation de sérologies virales B et C, syphilis, de PCR gonocoque et chlamydia sont les mêmes que pour les autres consultants du CeGIDD. Une mise à jour des vaccinations est systématiquement proposée et un entretien avec l’assistante sociale est organisé chaque fois que les droits sociaux ne sont pas ouverts. Les résultats sont remis en mains propres au cours d’une consultation, à partir du deuxième jour ouvré après le dépistage (premier jour ouvré si simple sérologie VIH).

Le circuit d’enregistrement est distinct de celui des autres consultants : les futurs pères ne font pas la queue. Les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD VIH) sont proposés aux pères qui souhaitent un résultat immédiat, dix demi-journées par semaine, dans la pièce dédiée au projet située au sein de consultations prénatales. Enfin, des sérologies et un dépistage du portage génital de chlamydia et gonocoque lorsque le futur père a moins de trente ans peuvent être pratiqués dans cette même pièce par une infirmière ou une sage-femme, sept demi-journées par semaine, avec un rendu des résultats 48h plus tard au CeGIDD.

Ce projet est soutenu par l’ANRS et le CRIPS et adossé, pour son versant recherche, à l’unité l’unité Santé, Vulnérabilités et rapports de genre du Centre Population et Développement (CEPED).

La consultation des futurs pères : Un dispositif méconnu

Le dépistage des pères, bien qu’inscrit dans les textes, n’est pas effectif alors qu’il est nécessaire. La Haute autorité de santé (HAS) recommande un dépistage VIH systématique des hommes pendant la grossesse de leur partenaire (Dépistage de L’infection par Le VIH En France. Stratégies et Dispositifs de Dépistage, 2009).

L’assurance maladie rembourse une consultation et un bilan biologique aux hommes qui s’apprêtent à devenir pères: ces examens sont programmés au quatrième mois de grossesse. Cependant, les professionnels de santé connaissent mal ces dispositifs, et ils sont difficiles à mettre en place, les hommes étant moins captifs des soins prénataux que leurs conjointes enceintes.

Nous avons découvert ces recommandations lors de notre plaidoyer auprès du conseil de l’ordre pour l’implication des sages-femmes dans l’extension du dépistage aux futurs pères. Des contradictions sont alors apparues: les textes officiels recommandent le dépistage prénatal des hommes, mais les sages-femmes, qui suivent la plupart des grossesses physiologiques, n’ont pas l’autorisation du conseil national de l’ordre de prélever les conjoints des femmes enceintes, alors qu’elles sont habilitées à les vacciner contre la coqueluche.

Les freins au dépistage des futurs pères

Les freins à la mise en place et à la généralisation de l’offre de dépistage étendue aux pères sont multiples.

L’espace de la maternité, comme son nom l’indique, est un espace féminin. Les hommes y sont de passage, et quasi invisibles. Ce fut la première réponse des sages-femmes et des gynécologues, lorsque nous les avons réunis pour élaborer le projet: «Nous ne voyons jamais les hommes». Pourtant, une rapide enquête auprès des agents d’accueil a montré que 26% des femmes enregistrées sur trois jours en consultation prénatale étaient accompagnées de leur conjoint. Une obstétricienne récemment croisée dans un couloir m’a dit qu’elle voyait davantage des futurs pères depuis qu’elle assistait aux présentations et réunions autour du projet: les hommes sont là, mais ils ne sont pas l’objet des soins ni des enjeux médicaux, ce n’est pas à eux qu’on s’adresse, on ne les voit pas.

Les maraudes essuient des taux de refus beaucoup plus élevés que ceux habituellement recensés lors des TROD dans l’espace public: 50 à 75% des pères déclinent l’offre. Plus étonnant: leur femme, souvent, décline à leur place.

Lorsque les soignants de la maternité exposent eux-mêmes l’importance de la démarche, ce taux diminue de façon significative. Une injonction au dépistage du conjoint formulée par la sage-femme ou le médecin en charge du suivi prénatal fait autorité: la preuve en est donnée par la parfaite acceptabilité du dépistage VIH par les femmes enceintes, mais il est vrai que les femmes enceintes ne sont pas en position de refuser grand-chose, et que les prélèvements réalisés leur sont rarement expliqués dans le détail.

La nécessité du procédé

A ce stade, les maraudes, même frustrantes, restent cependant nécessaires: sur les 225 premiers futurs pères dépistés dans le cadre du projet, moins de 6% avait eu l’information par le médecin ou la sage-femme en charge du suivi prénatal. Les équipes sont, comme partout à l’hôpital public, débordées, déplacées d’un secteur à l’autre au gré des pénuries et des absences, de moins en moins nombreuses pour réaliser des activités de plus en plus étendues. Le tout dans le contexte réglementaire pesant du suivi prénatal: depuis l’arrêt Perruche, les soignants vérifient deux fois la sérologie rubéole à chaque grossesse, parce qu’ils ont peur des conséquences judiciaire d’une erreur de laboratoire sur un seul prélèvement.

La santé des hommes n’appartient pas au périmètre classique des gynécologues ni des sages-femmes: il faut argumenter, il faut expliquer, il faut convaincre alors que le temps de consultation est minuté et les interruptions (par un téléphone, un bip qui sonne, une urgence ailleurs) multiples.

La seule façon de changer les habitudes des uns et des autres est d’intégrer la sérologie VIH du conjoint, chaque fois qu’il existe, dans la «check-list» du suivi prénatal, comme on intègre la vérification de la porte opposée après l’armement des toboggans à la check-list d’un avion avant son décollage.

Premiers résultats et perspectives

Sur les 225 premiers hommes touchés par le projet (âge médian 35 ans, IQR 30-40 ans), près de la moitié n’avait jamais fait de test VIH. Près d’un tiers était originaire d’Afrique subsaharienne. Ils vivaient presque tous en Seine-Saint Denis, département dans lequel la prévalence de l’épidémie cachée chez les hommes nés en Afrique subsaharienne a été modélisée par Virginie Supervie à 1%. Aucun diagnostic VIH n’a pour l’instant été confirmé parmi les premiers participants.

Dans notre contexte territorial, l’analyse des données préliminaires de dépistage prénatal des hommes a fait apparaître la nécessité d’une consultation élargie, comprenant systématiquement l’accès aux droits, l’intégration dans un circuit de soins, l’amélioration de la couverture vaccinale et la réponse aux questions diverses autour de la parentalité.

Par ailleurs, la première phase du projet a permis la découverte d’au moins cinq hépatites B chroniques, dont l’une à un stade de fibrose avancée: le dépistage de l’hépatite B doit donc être systématiquement associé à celui du VIH pour les futurs pères originaires de zones d’endémie, et le référencement en maladies infectieuses ou hépatologie soigneusement organisé.

L’enjeu principal

A terme, l’objectif général est la réduction du délai entre infection et diagnostic du VIH chez les hommes hétéro ou bisexuels, qui implique la généralisation de l’offre de dépistage orientée vers le couple. Nous espérons que les résultats obtenus à Montreuil permettront de convaincre les autres maternités françaises, et plus largement les soignants de premier recours qui rencontrent les couples avant et pendant les grossesses.

L’appropriation du dépistage prénatal par les hommes ne peut se faire que dans une approche globale, fortement soutenue par les gynécologues, sages-femmes et médecins généralistes. Nous en faisons le constat avec la vaccination: les réticences résistent peu à un discours rationnel et convaincu du médecin habituel du patient. Le même phénomène devrait s’observer en termes de systématisation du dépistage du VIH: si les soignants sont convaincus et systématiques dans leur approche, les futurs pères seront dépistés. Cette stratégie participera à lutter contre les inégalités de genre. Enfin,  l’accès au dépistage sera amélioré par effet de ruissellement: les pères informés et dépistés seront des relais, vecteurs de messages de prévention au sein des communautés dont ils sont issus.

Source : univadis.fr

Des données nationales ou européennes suggèrent que les personnes migrantes ont un taux de suppression virologique plus faible que les autres, et que les hétérosexuels nés à l’étranger ont un risque d’échec thérapeutique plus élevé que les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

Reste à déterminer précisément ce qui, des facteurs d’origine géographique, culturelle, éducationnelle, socio-économique ou liés au mode de vie, constituent les paramètres les plus influents sur le pronostic thérapeutique de la maladie.

Les résultats d’une études

Dans cet objectif, une équipe de chercheurs a mené une étude transversale auprès de sujets VIH adultes traités depuis au moins 6 mois par antirétroviraux reçus en consultation dans deux hôpitaux franciliens.

Parmi ces 475 patients (53% d’hommes, âge médian 47 ans, ancienneté médiane du traitement 9,7 ans, 66% de sujets non nés en France), le score médian EPICES* était de 47,9, 74% de la cohorte étant considérée comme défavorisée. Parallèlement 13,5% d’entre eux n’atteignaient pas la suppression virologique (>50 copies/mL). Les fréquences de la précarité et de la non-suppression virologique étaient plus élevées parmi les personnes VIH nées à l’étranger que parmi celles nées en France, la non-suppression virologique étant elle-même plus fréquente parmi les personnes défavorisées que les autres.

Les rôles de l’âge, de la lassitude et de la précarité

Les analyses statistiques multivariées ont permis d’établir que l’origine de la transmission du virus (hétérosexuelle ou homosexuelle) et le pays de naissance n’étaient pas des facteurs indépendants associés au fait de présenter une suppression virologique. En revanche, la précarité définie par le score EPICES, la survenue d’un événement définissant le Sida, la lassitude vis-à-vis du traitement et un jeune âge.

Les auteurs soulignent que des paramètres sous-jacents à celui du niveau socio-économique entrent sans doute en ligne de compte dans le fait d’atteindre moins souvent la suppression virologique, comme par exemple l’adhésion au traitement, la lassitude ou la capacité à gérer les évènements secondaires liés au traitement. Leur étude suggère que la situation socio-économique des patients, plus que leur origine, serait particulièrement cruciale pour réussir à conduire le traitement antirétroviral sur le long terme. Des interventions sociales pourraient donc les aider à obtenir des réponses thérapeutiques maintenues sur le long terme.

Messages principaux

  • Dans une cohorte francilienne de près de 500 patients VIH traités depuis 10 ans, 74% étaient économiquement défavorisés (score EPICES).
  • Le taux de patients présentant une suppression virologique du VIH était plus faible parmi les personnes défavorisées que les autres (83,5% vs 95,2%).
  • La précarité apparaissait comme un déterminant important associé au contrôle du virus, au contraire de l’origine du patient (migrant ou non).

 

* EPICES (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de santé dans les Centres d’Examens de Santé) est un score individuel de précarité validé compris entre 0 et 100, et basé sur la réponse à 11 questions (emploi, revenus, niveau d’étude, catégorie socio-professionnelle, logement, composition familiale, liens sociaux, difficultés financières, évènements de vie, santé perçue). Un score supérieur à 30 définit le seuil de précarité.

Source : afrique.le360.ma

Dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida, le gouvernement camerounais a décidé d’instaurer à partir du 1er janvier 2020, la gratuité des tests de dépistage rapide pour toute la population.

Selon les termes de la décision publiée par le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie, les consultations médicales et prénatales, le dossier médical, les examens de suivi biologique (CD4 et charge virale), les tests de dépistage précoce du VIH pour les enfants, les médicaments antirétroviraux et les médicaments de prévention des infections opportunistes, seront également gratuits pour les personnes vivant avec le VIH au Cameroun.

Dans le même ordre d’idées, les réactifs concernant l’ensemble des examens concernés seront désormais fournis gratuitement aux formations hospitalières et aux laboratoires retenus par le ministère.

Selon les résultats issus de l’enquête de l’évaluation de l’impact du VIH au Cameroun, le taux de prévalence est en baisse dans la population en général.

Chez les 15 ans et 49 ans, il est passé de 4,3% en 2011 à 3,4% en 2018.

Des chiffres aux objectifs

Cette récente mesure, prise par les pouvoirs publics, devrait donc contribuer à renforcer davantage la lutte contre cette maladie et à améliorer la prise en charge des patients.
En effet, le Cameroun s’est fixé pour objectif d’atteindre les  » 90-90-90 « d’ici 2020. C’est-à-dire, 90% des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur statut sérologique, 90% de personnes informées de leur statut qui sont sous traitement antirétroviral, et 90% de personnes sous traitement qui ont une charge virale durablement indétectable.

« Au moins 2,527,047 personnes doivent être dépistées (…), 322,000 adultes et enfants devront être mis sous traitement d’ici fin décembre 2019 », précise le ministre de la Santé publique, selon lequel le non-respect de cette prescription dans les formations hospitalières fera l’object de sanctions, conformément à la réglementation en vigueur.

Le 11/04/2019 par Tricia Bell

Source : egora.fr

Dans une lettre ouverte à Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, la députée de la Réunion Nadia Ramassamy, a plaidé pour un élargissement du dépistage du VIH et des hépatites B et C.

Environ 100 000 personnes sont actuellement porteuses de l’hépatite chronique C et resteraient à traiter en France, dont 75 000 l’ignorent. De même, 173 000 personnes vivraient avec le VIH, parmi lesquels 25 000 l’ignorent encore.

Ces chiffres poussent à la réaction

Mme Ramassamy considère que des efforts ont été accomplis pour favoriser l’accessibilité aux traitements, en particulier contre l’hépatite C (renégociation des prix, ouverture à de nouveaux prescripteurs…) et pour améliorer la prévention. Cependant, pour la députée, « seule la mise en place du dépistage universel permettrait d’atteindre l’objectif fixé » d’éliminer sur le territoire national l’hépatite C à horizon 2025, comme cela est préconisé dans le plan « priorité prévention » de 2018.

« Le dépistage universel et systémique du VIH, du VHC et du VHB permettrait non seulement de réaliser des économies en raison d’une détection précoce, mais bien davantage, de réduire à la fois les complications ainsi que les transmissions », affirme Mme Ramassamy.

Les actions sur le terrain

En France actuellement, la Haute autorité de santé (HAS) préconise un dépistage de l’hépatite C chez les personnes à risque. Cependant de nombreux spécialistes, et en particulier ceux de l’Association française pour l’étude du foie (Afef), se sont exprimés pour un élargissement de ce dépistage, avec la réalisation d’au moins un dépistage (hépatite C, hépatite B et VIH) au cours de la vie adulte. En novembre 2018, la HAS avait indiqué étudier la question du dépistage universel pour le VHC.

L’Onusida recommande aussi un dépistage universel et combiné pour le VHC, le VIH et le VHB.

Article du secteur de l’infectologie réalisé par Marielle Ammouche.

En relation avec l’équipe des salarié-e-s et volontaires, le/la stagiaire participe à la mise en œuvre des projets de l’association, en particulier sur le volet diffusion et gestion de base de données.

Missions principales :

Extension de l’annuaire géolocalisé des professionnels de santé séro-friendly :

  • Rechercher des Bases De Données (BDD) existantes de professionnels de santé « VIH friendly » : prospection numérique et téléphonique
  • Consulter des partenaires associatifs et institutionnels pour enrichir la BDD
  • Croiser toutes ces données avec notre base et la mettre à jour
  • Prioriser par spécialités (chirurgie dentaire, addictologie, proctologie, psychologie, etc.) dans certaines régions en particulier.

Base de Données Actions Traitements (AT)

  • Mettre à jour les coordonnées des contacts
  • Nettoyer et harmonisation des contacts
  • Créer un modèle qui facilite le suivi de la promotion de nos ateliers

Brochure population spécifique : promotion et diffusion de la brochure

  • Créer un fichier de contacts spécifique : associations, professionnels de santé et services hospitaliers spécialisés, structures de soins, institutions.
  • En collaboration avec les salariés : prospection téléphonique auprès des services hospitaliers et des instances régionales « Corevih » pour présenter la brochure, inciter à la commander et éventuellement faire des envois ciblés ; assurer le suivi des contacts.

Par ailleurs, le/la stagiaire sera amené à :

  • Collaborer ponctuellement sur d’autres projets en édition ou communication.
  • Participer à la vie de l’association : réunions d’équipe, tâches administratives, logistiques, etc.

Profil :

Formations & expériences : Bac +2 minimum, licence ou master en communication, école de commerce, dans l’E.S.S. ou tout domaine connexe.

Ayant un intérêt pour les enjeux liés à la santé (dans la lutte contre le VIH/sida) et à l’accompagnement des personnes concernées et/ou une expérience associative.

Qualités : vous êtes rigoureux-se, organisé-e, dynamique, débrouillard-e, avec de bonnes capacités d’adaptation notamment dans une très petite structure. Très bonnes capacités d’expression orale.

Compétences :

Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point), la connaissance de Filemaker Pro ou tout autre logiciel de bases de données fortement est appréciée

Durée :

Contrat : stage de 3 mois, à compter de début mai, jusqu’au 14 août au plus tard.

Rémunération :

Indemnités de 577,50 €/mois net + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 50 %), transports (pris en charge à 50 % sur justificatif)

Disponibilité :

Courant mai 2019

Lieu :

Siège de l’association Actions Traitements, 23 rue Duris, Paris 20ème.

Documents à envoyer :

CV et lettre de motivation, à l’attention de Cédric Daniel.

Contact :

cdaniel@actions-traitements.org

Date de fin de validité de l’annonce :

17/05/2019

 

Source : LUnion.fr

En 2016, 20 % des Français qui ont découvert leur séropositivité avaient, ainsi, plus de cinquante ans. Voici le constat alarmant que dresse Santé publique France (Spf) à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida. Un chiffre en constante augmentation depuis 2008 (1 041 personnes cette année-ci contre 1 268 en 2014). Le nombre de seniors ayant découvert leur séropositivité a été estimé à 1 184 soit 20% de l’ensemble des découvertes.

Et, contrairement aux idées reçues, « la proportion de personnes n’ayant jamais été testées pour le VIH avant la découverte de séropositivité était significativement plus élevée chez les seniors (48 %) que chez les 25-49 ans (42 %) » , indique le rapport de SpF.

Deux raisons à cela. Contrairement aux 18-25 et 25-49 ans, qui sont souvent la cible des campagnes de prévention, les seniors sont souvent diagnostiqués tardivement car ils se sentent moins concernés. Cette tranche d’âge est marquée par une hausse des comportements à risque, notamment un usage plus faible des préservatifs lors de rapports avec un nouveau partenaire.

3/4 d’hommes

Dans le détail, en 2016, « près des trois-quarts (72%) des seniors ayant découvert leur séropositivité étaient des hommes, la moitié d’entre eux (51%) ayant été contaminés lors de rapports hétérosexuels et l’autre moitié (47%) par des rapports sexuels entre hommes. Cette dernière proportion était moindre que celle observée chez les hommes de 25-49 ans, dont les deux tiers (66%) ont été contaminés lors de rapports entre hommes. »

Les plus de cinquante ans sont, toutefois, moins touchés par le VIH que la population des 25-49 ans. Et pour cause, leur taux de découverte de séropositivité est quatre fois plus faible.

Source : francetvinfo.fr

 

La 25e édition du Sidaction a été lancée vendredi 5 avril sur plusieurs chaînes de télévision, dont France 3. Directrice de l’association Sidaction, Florence Thune est l’invitée du Soir 3 et explique pourquoi le virus du Sida n’a pas été anéanti.

« Le virus est extrêmement malin, donc on n’a toujours pas trouvé de traitement définitif, on n’a toujours pas trouvé de vaccin et on voit que, peu à peu, les personnes sont de moins en moins informées » indique Florence Thune.

Le préservatif abandonné avant le dépistage

Pourquoi certains jeunes ne mettent plus de préservatifs aujourd’hui ? « Les jeunes mettent des préservatifs au premier rapport, mais l’abandonnent avant d’avoir recours au dépistage, explique Florence Thune. Le VIH ne fait plus peur parce qu’il est banalisé, parce qu’on ne le voit plus. Les jeunes se disent, et les moins jeunes d’ailleurs, que finalement ils n’ont aucun risque d’être contaminés par le VIH. C’est aussi parce que les personnes vivant avec le VIH deviennent un peu invisibles et ils pensent finalement qu’autour d’eux, il n’y a plus de personnes concernées. »

Source : franceguyane.fr

La Guyane est le département de France le plus exposé. Une situation encore très compliquée : le sida contamine encore beaucoup en Guyane, département le plus touché de France pour 100 000 habitants avec une moyenne de 6,6 personnes atteintes en 2017.

C’est un chiffre en baisse mais qui reste très élevé. En ce week-end du Sidaction, de nombreuses opérations de sensibilisation sont menées. Les associations Aides, dans l’Ouest guyanais ou Entr’Aides sur l’île de Cayenne, sont à la pointe en matière dépistage des populations à risque. Un important travail est aussi mené à Maripasoula. Agnès Nawang, la présidente d’Aides le rappelle : « L’objectif est de dépister le sida le plus tôt possible. »

Dépistage et prévention

« Nous faisons des actions avec ou sans dépistages de Saint-Laurent à Grand-Santi et à Maripasoula, confirme-t-elle. On reste le département le plus touché par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). L’objectif est de dépister le plus tôt possible. Aujourd’hui, quelqu’un qui est dépisté VIH positif, s’il est détecté très rapidement, n’est plus détectable et n’est donc plus contaminant. C’est comme ça qu’on peut contenir le virus. Nous avons des préservatifs masculins et féminins. Nous en avons à disposition et nous en donnons aussi sur les stands de distributions. Nous ne prescrivons pas la Prep (prophylaxie pré-exposition ou pre-exposure prohylaxis en anglais), une stratégie de prévention du VIH, mais nous en faisons la campagne et l’accompagnement. Et on oriente les personnes demandeuses vers les sites qui la prescrivent : à l’hôpital de Saint-Laurent, le Chog, car il faut beaucoup d’analyses avant la mise en place. Toute la semaine, nous organisons des actions, des dépistages à Saint-Laurent et dans les quartiers, ainsi qu’à Grand-Santi et à Maripasoula. »

Source: francetvinfo.fr

Dans l’Hexagone, l’Île-de-France est la région la plus touchée par le VIH/Sida avec 2.500 personnes diagnostiquées séropositives chaque année. Mais depuis le début des années 2000, les chiffres baissent un peu.

Chaque année, 2.500 personnes sont diagnostiquées séropositives en Île-de-France la plaçant en tête des régions les plus touchées par l’épidémie (elles sont 6.400 dans l’Hexagone en 2017). Mais derrière ces chiffres de l’Observatoire Régional de Santé(ORS), les populations contaminées sont différentes. Les départements les plus concernés sont Paris et la Seine-Saint-Denis.

Des disparités selon les départements

En Seine-Saint-Denis (comme dans le Val d’Oise), ce sont essentiellement des personnes hétérosexuelles qui sont touchées, principalement des personnes nées à l’étranger. En revanche, à Paris, ce sont surtout « des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes » (HSH).

Lorsque l’on compare les chiffres entre 2004 et 2013, le constat est néanmoins optimiste. Au début des années 2000, il y avait 10 personnes par jour qui découvraient leur séropositivité, alors que 10 ans plus tard, ils n’étaient plus que 7 par jour.Autre chiffre positif : parmi les personnes dépistées positivement au VIH, ceux de 15-24 ans étaient un peu moins nombreux, passant de 11 à 9%.

Source : huffingtonpost.fr

La PrEP, traitement majoritairement utilisé par les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, peut être prise par tout le monde.

SIDACTION – Il se prend comme la pilule contraceptive, à heure fixe, chaque jour. Ce petit cachet, le Truvada (ou un générique), constitue un traitement préventif anti-VIH très efficace mais encore trop peu connu. Celui-si s’appelle la PrEP. Alors que le Sidaction commence ce vendredi 5 avril et que le mot d’ordre est “en 2019, n’oublions pas que le virus du sida est toujours là”, Le HuffPost fait le point sur ce médicament qui pourrait changer la donne.

Entièrement remboursé par la Sécu

La PrEP, ou Prophylaxie pré-exposition, a été autorisée en 2012 par l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) et est accessible en France depuis janvier 2016. Elle est entièrement remboursée par la Sécu.

À l’origine, le Truvada est l’une des molécules composant la tri-thérapie, à destination des personnes séropositives. Dans le cadre de la PrEP, il s’agit d’un médicament utilisé préventivement, c’est-à-dire avant même de contracter l’infection au VIH (s’il y a un risque de la contracter).

Il est important de préciser d’ores et déjà que la PrEP est utilisée uniquement pour prévenir le virus du sida; elle ne permet donc pas d’empêcher d’autres infections sexuellement transmissibles (IST).

À qui s’adresse ce traitement ?

Si le traitement s’adresse théoriquement à toutes les personnes séronégatives, les populations visées sont avant tout celles qui sont les plus exposées au risque d’infection par le VIH. À savoir cinq groupes d’individus: “les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), les migrants, les usagers de drogues, les personnes trans et les travailleurs du sexe”, liste Aurélien Beaucamp, président de l’association Aides, contacté par Le HuffPost

En très grande majorité en France, ce sont bel et bien les HSH qui sont les premiers usagers de la PrEP: 95% des 11.000 personnes environ sous traitement, selon Aurélien Beaucamp. Pourtant, “tout le monde peut prendre la PrEP, c’est à chacun de voir en fonction de son envie de prévention”, souligne-t-il. Une personne hétérosexuelle ayant de multiples partenaires et soucieuse de sa santé sexuelle malgré les précautions prises, par exemple, pourrait très bien prendre la PrEP au même titre qu’un HSH.

À ce titre, dès 2015, l’OMS recommandait non plus seulement aux HSH mais aussi ”à toute personne exposée à un risque ‘substantiel’ d’infection par le VIH” de suivre ce traitement.

Comment prendre la PrEP ?

Il existe deux manières de suivre la PrEP. Soit en prenant, chaque jour à heure fixe, un comprimé. Dans ce cas, l’efficacité est atteinte au bout de sept jours. Soit lorsqu’on pense que l’on va avoir un rapport sexuel, en prenant deux cachets deux heures avant, puis deux autres après 24 et 48 heures. Cette seconde méthode est réservée aux HSH car “l’intégration de la molécule chez les femmes est plus lente”, note Aurélien Beaucamp. Une femme doit donc forcément suivre la PrEP de manière continue.

Dans tous les cas, un suivi médical trimestriel est nécessaire. À la fois pour s’assurer que le traitement est pris correctement, mais aussi pour vérifier que la personne n’a pas d’autres IST que le VIH, et que le corps supporte bien le traitement. En effet, les effets secondaires existent même s’ils sont rares. Nausées, diarrhées, altérations de la fonction rénale et de la densité minérale osseuse sont possibles. D’où l’importance du suivi tous les trois mois. D’autant plus que, la PrEP n’étant testée que depuis 2012 aux États-Unis, on ne connaît pas encore ses effets sur le corps à long terme. Mais pour Aurélien Beaucamp, “le seul gros risque est celui, déjà connu, sur les reins”. Pour l’instant, seul un médecin spécialisé (du VIH et des hépatites, ou infectiologue) peut effectuer la première prescription de Prep. Le médecin généraliste peut ensuite suivre le patient mais il ne peut pas être le premier à lui faire l’ordonnance de Truvada. “L’enjeu pour rendre la PrEP plus simple d’accès est que les médecins généralistes puissent effectuer la première prescription”, indique à ce sujet le président d’Aides.

De manière plus générale, le fait de ne cibler que certaines populations pourrait avoir tendance à les stigmatiser, alors qu’une communication à niveau égal pour toute la population française permettrait justement à la PrEP d’être mieux connue et donc suivie par n’importe quelle personne dite à risque.

L’efficacité de la PrEP est-elle avérée ?

Une étude diffusée en juillet 2018, réalisée par l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) et l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) auprès de 1435 volontaires sous PrEP, montrait qu’aucun cas d’infection par le VIH n’était constaté. Aucun effet indésirable chez l’un de ces patients n’a été remarqué non plus. “La PrEP constitue un outil de prévention hautement efficace contre le VIH au niveau individuel -de l’ordre de 99 % lorsqu’elle est parfaitement prise”, écrivaient plusieurs acteurs du VIH dans une tribune publiée sur Le HuffPost le 12 mars.

À plus long terme, la PrEP a aussi montré son efficacité sur le nombre de nouveaux cas de VIH. À San Francisco, ce nombre “a chuté de 49% entre 2012 (année où la PrEP a été autorisée aux États-Unis) et 2016. Mais aussi en France, à Nice, où l’on constate en 2018 une baisse de 40 % des nouvelles contaminations au VIH enregistrées. Cette baisse inédite et historique dans l’histoire du VIH est concomitante à la mise en œuvre de la PrEP dans cette ville en 2016”, écrivent-ils.

Les derniers chiffres diffusés sur le VIH ne permettent pas encore d’évaluer l’efficacité de la PrEP au niveau national. Ceux-ci, stables (6424 nouveaux cas) ne le permettent pas car ils datent de 2017, soit seulement un an après l’introduction du traitement en France.