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Source : sciencesetavenir.fr

Une personne séropositive traitée efficacement ne transmet pas le VIH (virus du sida) lors de rapports non protégés par un préservatif, confirme une nouvelle étude publiée dans The Lancet. Ces résultats confirment ainsi le message martelé depuis des années par les organisations de lutte contre le VIH, et montrent l’importance d’un meilleur accès aux traitements pour enrayer l’épidémie.

« Le risque de transmission du VIH avec une thérapie antirétrovirale qui supprime la charge virale est de zéro »

POUR LES GAYS.

Cette recherche de grande ampleur, menée dans 14 pays européens, a suivi pendant huit ans (2010 – 2017) près de 1.000 couples d’hommes ayant des rapports non protégés et où l’un des partenaires est séropositif mais avec une charge virale indétectable (on parle de couple « sérodifférent »), grâce aux médicaments antirétroviraux. Résultat : aucun cas de transmission du VIH n’a été observé au sein de ces couples, conclut l’article. Au cours des 8 années qu’a duré l’étude, les chercheurs estiment que l’usage d’un traitement antirétroviral efficace a permis d’empêcher environ 472 transmissions du VIH au cours des 8 années de l’étude.

…ET LES HETEROS.

Ces conclusions renforcent celles auxquelles les chercheurs étaient parvenus lors de la première phase de l’étude, publiée en 2016, incluant plus de 500 couples hétérosexuels, et plus de 300 couples homosexuels. Cette première étude avait montré que le risque de transmission du VIH chez les couples hétérosexuels sérodifférents était de zéro. Mais ils avaient alors estimé qu’on ne pouvait pas totalement exclure un risque de transmission pour des rapports anaux sur une période plus longue.

Cette fois, « nos résultats apportent une preuve concluante pour les hommes gays que le risque de transmission du VIH avec une thérapie antirétrovirale qui supprime la charge virale est de zéro« , estime Alison Rodger, professeure à l’University College London, qui a codirigé l’étude. Pour obtenir ces données, les chercheurs soumettaient les couples tous les 6 à 12 mois à des questionnaires confidentiels sur leur comportement sexuel, un dépistage du VIH chez le partenaire séronégatif, et la mesure de la charge virale dans le sang chez le partenaire séropositif. En cas d’infection, des tests génétiques déterminaient si le virus était génétiquement similaire au virus de leur partenaire ou s’il avait été acquis d’un autre partenaire sexuel.

VIH indétectable = VIH non transmissible

Le principe selon lequel une personne sous traitement ne transmet plus le virus, résumé par le slogan « U = U » (pour « undetectable equals untransmittable », en anglais), est défendu depuis plusieurs années par les associations de lutte contre le sida. Cette nouvelle étude « peut nous aider à faire passer le message qu’il n’y a ‘pas de risque' », notamment auprès des médecins généralistes, estime Aurélien Beaucamp, président de l’association française Aides, interrogé par l’AFP.

Cette idée est apparue pour la première fois en 2008, dans un rapport de la Commission fédérale suisse pour les problèmes liés au sida (aujourd’hui CFSS), connu depuis sous le nom de « Swiss statement ». Après une vague initiale d’opposition, elle fait désormais partie intégrante de la stratégie d’organisations comme Onusida, qui vise la fin de l’épidémie d’ici 2030 en se basant sur trois piliers: que 90% des personnes contaminées soient au courant de leur séropositivité, que 90% de ces dernières aient accès aux antirétroviraux et que 90% des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable. Aujourd’hui, moins des deux tiers (59%) des personnes séropositives sont sous traitement, avec d’importantes disparités entre les pays occidentaux et les pays en voie de développement.

Dépistage des populations à risque : le vrai cheval de bataille

Dans un commentaire indépendant sur l’étude, Myron Cohen, l’un des pionniers des recherches sur l’efficacité des traitements du VIH pour réduire les contaminations, qualifie les résultats de la Pr Rodger et de ses collègues d' »importants » mais souligne qu’on ne peut pas baser la stratégie de prévention uniquement sur ce principe. « Il n’est pas toujours facile pour les gens de se faire dépister ou d’avoir accès aux soins, de plus, la peur, la stigmatisation, l’homophobie (…) continuent à entraver les traitements du VIH« , souligne le Pr Cohen (université de Caroline-du-Nord, États-Unis).

Parmi les limites de leurs recherches, les auteurs notent ainsi que la majorité des participants séropositifs étaient sous antirétroviraux depuis plusieurs années, et qu’ils disposaient donc de « données limitées sur le risque de transmission au cours des premiers mois de thérapie antirétrovirale« . « La difficulté, c’est que c’est pendant la période précoce de l’infection qu’une transmission du VIH a le plus de probabilité de se produire« , note le Fonds mondial contre le sida, qui insiste pour cette raison sur l’importance de « faire davantage pour encourager les populations à risque à se dépister« .

Cette organisation espère lever 14 milliards de dollars à Paris en octobre 2019 pour financer ses actions, contre 12,2 milliards lors de la précédente réunion des donateurs en 2016. Depuis le début de l’épidémie, 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 35 millions en sont mortes. Malgré les progrès de la prévention et des traitements, il y a eu encore 1,8 million de nouvelles contaminations en 2017 (contre 3,4 millions au pic de l’épidémie, en 1996) et près de 1 million de décès, soit moitié moins qu’en 2005.

Source: VIH.org

Le second volet de l’étude Partner confirme qu’une charge virale indétectable empêche la transmission au sein de couples masculins sérodifférents, quand le partenaire séropositif est sous ARV depuis plus de 4 ans. L’étude a été publiée dans le Lancet, le 3 mai 2019.

Le but de cette étude selon Alison Rodger (University College London) était de pouvoir proposer aux couples homosexuels masculins le même niveau d’assurance de l’efficacité du traitement comme prévention qu’aux couples hétérosexuels. Dans la première itération de cette étude, le faible nombre de couples homosexuels recrutés ne permettait pas d’affirmer l’effet protecteur du Tasp de manière indéniable dans cette population, mais ces résultats présentés a Amsterdam levent les doutes.

L’étude a enrôlé 972 couples homosexuels sérodifférents, dans 14 pays européens.

783 couples ont été éligibles (relations sans préservatif, pas d’utilisation de Pep ou de Prep par le partenaire séronégatif, charge virale inférieure à 200 copies pendant 12 mois).

Les résultats démontrent qu’en dépit de près de 75 000 actes sexuels sans préservatifs, aucun cas de transmission n’a été observé entre les partenaires. «Avec ce nombre de rapports par an et par couple, si la charge virale des partenaires séropositifs n’avait pas été indétectable, nous aurions dû constater, selon les statistiques, environ 500 contaminations chez les partenaires séronégatifs passifs», a précisé Alison Rodger. Elle a ironisé en présentant ses données: «Il faudrait, pour ces couples, avoir des rapports sexuels pendant 419 ans pour qu’il y ait la possibilité d’une contamination».

15 cas de séroconversion ont été notés.

Mais 11 des personnes ont rapporté des relations sans préservatifs avec un autre partenaire et des tests phylogénétiques ont permis d’affirmer que ces infections n’étaient pas liées au partenaire régulier.

Partner2 permet de faire baisser l’intervalle de confiance à 0,23 pour les HSH . A la fin de Partner1, l’IC supérieur était de 0.84 pour les HSH et 0.46 pour les hétérosexuels. Ce résultat convainc la chercheuse qui a conclu, très applaudie: «Cette étude prouve définitivement que « Indétectable = intransmissible ». Le temps des excuses est terminée. Quand vous êtes sous ARV, vous ne transmettez plus le virus.»

Source : Sida-Info-Service.org

Vous venez d’apprendre votre séropositivité ? Nous répondons à vos principales préoccupations concernant le VIH.

Quels sont les premiers symptômes du VIH ?

Les premiers symptômes du VIH ressemblent beaucoup à ceux de la grippe: fatigue, fièvre, mal de gorge, courbatures, maux de tête et ganglions lymphatiques enflés.

Comment ai-je contracté le VIH ?

Vous avez probablement contracté le virus en entrant en contact avec le sang ou les liquides sexuels d’une personne séropositive. Les modes de transmission les plus courants comprennent les relations sexuelles anales ou vaginales non protégées et le partage d’aiguilles (qu’ils soient destinés à l’injection de drogues ou à des médicaments tels que les hormones de confirmation du genre).

Le test de mon partenaire était négatif – sont-ils fiables ?

Pas nécessairement. Il faut un certain temps pour que se produise ce qu’on appelle la séroconversion, la période qui suit l’exposition lorsque votre corps commence à produire les antigènes et les anticorps recherchés par les tests VIH. « La période entre l’exposition au VIH et la séroconversion est variable, mais la plupart des gens seront positifs au bout de plusieurs semaines d’exposition ». Néanmoins, une personne dont le partenaire vient d’être diagnostiqué devrait refaire le test trois mois plus tard pour confirmer ses résultats.

Vais-je transmettre le VIH à ma famille et à mes amis ?

Non. Beaucoup de peurs et de malentendus entourent encore le VIH, même si les traitements ont progressé au cours des dernières décennies au point qu’il s’agit simplement d’une maladie chronique comme le diabète. Vous, votre famille, vos amis et même vos connaissances occasionnelles craignez peut-être de leur transmettre le VIH. Mais le virus est transmis par le type de contact avec les liquides sexuels et le sang que vous n’avez généralement pas avec des membres de votre famille ou même des amis proches (à l’exception des bénéficiaires). Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies indiquent clairement que le VIH ne se transmet pas par la salive (cracher ou embrasser), ni par le partage des toilettes, des boissons ou des ustensiles de cuisine.

Est-ce ma faute ?

Le VIH n’est pas une sorte de rétribution divine. C’est un virus qui est transmissible et qui voyage donc entre les gens. Certains types d’activités peuvent augmenter vos risques, mais ils ne vous obligent pas à tomber malade. Nous ne reprochons pas aux diabétiques leur diabète même si le diabète de type 2 est évitable, nous n’avons donc pas à blâmer le VIH.

Je pensais que les “actifs” ne pouvaient pas attraper le VIH ?

Bien que le partenaire réceptif ou le « passif » dans les relations sexuelles anales ait treize fois plus de risques de contracter le VIH que le partenaire « actif », ces derniers peuvent toujours contracter le VIH en ayant des rapports sexuels non protégés.

Être séropositif signifie-t-il que j’ai aussi le sida ?

La confusion entre VIH et SIDA ou l’utilisation interchangeable des deux termes fait partie des erreurs les plus fréquentes commises par le tout-venant et même par les médias. Aux États-Unis (et dans la plupart des pays occidentaux NDT), la majorité des personnes vivant avec le VIH ne développeront jamais le sida, le stade le plus avancé de l’infection. Le VIH est le virus qui cause le SIDA, mais pour la plupart des gens, un traitement approprié et des soins médicaux réguliers renforcent suffisamment le système immunitaire pour prévenir le VIH au stade 3 et les maladies associées. Un diagnostic de sida n’est établit que si le nombre de vos cellules CD4 chute au-dessous de 200 et que votre système immunitaire est tellement endommagé que vous êtes susceptible de contracter des maladies opportunistes mettant votre vie en danger. Avancer et continuer le traitement est le meilleur moyen de s’assurer que votre infection VIH ne se transforme pas en SIDA.

Est-ce que je vais mourir ?

Probablement pas du VIH. Une personne diagnostiquée aujourd’hui a à peu près la même espérance de vie qu’une personne séronégative. Cependant, le virus vous rend plus vulnérable à d’autres problèmes de santé que vous devez connaître, notamment les maladies cardiovasculaires, les problèmes rénaux et la perte de densité osseuse. Mais ceux-ci peuvent être évités avec des changements de style de vie et le bon médicament.

Pourquoi les résultats sont-ils plus inquiétants pour certaines personnes séropositives ?

Les personnes racisées, les femmes transgenres et celles vivant dans les États du Sud ont toujours des taux de mortalité plus élevés lié aux complications du SIDA. Certaines de ces disparités sont liées aux obstacles aux soins de santé, aux inégalités raciales et à la discrimination, à la pauvreté, à l’usage de drogues et aux problèmes de santé mentale non traités. Cependant, la première étape de la réduction de ces disparités consiste à suivre un traitement et à le maintenir, et il existe des programmes gouvernementaux qui peuvent vous aider à vous le permettre.

Existe-t-il un remède contre le VIH ?

Pas encore. Bien que Timothy Brown (ou “Le patient de Berlin”) continue de vivre sans VIH pendant plus de dix ans, il reste la seule personne à avoir guéri fonctionnellement pendant une aussi longue période. (Les chercheurs ont récemment annoncé qu’un autre patient était exempt du VIH depuis 18 mois, mais les scientifiques le préviennent qu’il est prématuré d’appeler cela un traitement.) À la Conférence internationale sur le sida de 2018 à Amsterdam, les chercheurs ont annoncé trois grandes stratégies se concentrer sur la recherche d’un traitement curatif contre le VIH. Le premier consiste à inverser la latence du VIH – en faisant en sorte que le système immunitaire puisse reconnaître les cellules infectées par le VIH qui étaient auparavant invisibles dans les réservoirs. Cela s’appelle « blocage et verrouillage » en raison de l’objectif qui est d’empêcher de manière permanente la reproduction du virus. La seconde concerne l’utilisation de divers agents, tels que les anticorps neutralisants, pour renforcer le système immunitaire ; il faudrait probablement une combinaison de substances. La troisième implique des cellules génétiquement modifiées pour les rendre résistantes au VIH ou améliorer leur capacité à éliminer les cellules infectées par le VIH. Cette méthode a déjà rencontré un énorme succès chez des souris «humanisées» génétiquement modifiées et les chercheurs espèrent pouvoir démarrer prochainement des essais sur l’homme.

Dois-je prendre des antirétroviraux tous les jours? Pour toujours ?

Oui et non. Rester sur vos médicaments est extrêmement important, et combiner un traitement précoce avec une adhésion continue est le meilleur moyen de maintenir votre santé à long terme. Mais les médecins et les entreprises pharmaceutiques se rendent compte que maintenir un régime quotidien peut être un véritable combat et que de nouvelles options à action prolongée sont sur le point d’être approuvées. Donc, oui, vous devez rester sur votre traitement religieusement (prétendre que c’est comme aller au gymnase ou prendre des vitamines par jour), mais votre traitement risque de ne pas devenir un médicament quotidien pendant longtemps.

Qu’est-ce qu’une charge virale indétectable ?

Les personnes sous traitement antirétroviral peuvent voir leur charge virale (la quantité de sang détectable dans un test sanguin) atteindre des niveaux indétectables. Il est également prouvé que la suppression du virus, définie comme une réduction de la quantité de VIH à moins de 200 copies / ml, ou si elle devient indétectable, empêche la transmission du VIH.

Que signifie I = I ?

Indétectable est égal à intransmissible. Le CDC a approuvé les résultats de la recherche selon lesquels les indétectables ne sont plus en mesure de transmettre le VIH. Il a déclaré en 2017 : « Dans trois études différentes, comprenant des milliers de couples et plusieurs milliers d’actes sexuels sans préservatif ou prophylaxie pré-exposition (PrEP), aucune transmission du VIH à un partenaire séronégatif n’a été observée lorsque la personne séropositive était réprimée par le virus. Cela signifie que les personnes qui prennent un traitement antirétroviral tous les jours tel que prescrit et atteignent et maintiennent une charge virale indétectable n’ont aucun risque de transmettre le virus à un partenaire séronégatif pour le VIH. »

Alors, je peux jeter mes préservatifs ?

Vous ne devriez probablement pas. Même si vous êtes réprimé viralement et / ou que vos partenaires sexuels suivent une PrEP et que vous ne vous inquiétez pas de la transmission du VIH, vous courez toujours un risque de contracter d’autres infections sexuellement transmissibles. La gonorrhée ou la syphilis peuvent entraîner de graves complications pour la santé. De nouvelles souches résistantes aux antibiotiques menacent d’accroître leur potentiel de causer des dommages durables. Vivre avec le VIH peut vous rendre plus vulnérable aux autres IST.

Puis-je encore avoir des enfants ?

Oui, vous pouvez toujours avoir des enfants si vous êtes séropositif. La bonne nouvelle est que, si votre charge virale est réduite à des niveaux indétectables, vous ne devrez probablement rien faire de spécial, car vous ne pourrez plus transmettre le virus. Néanmoins, si vous envisagez de faire un bébé, vous devriez d’abord consulter un spécialiste. Pour ceux dont la charge virale n’est pas supprimée, il existe des spécialistes du VIH, de la fertilité et de l’insémination. Si vous êtes une femme vivant avec le VIH, l’utilisation de médicaments supplémentaires peut également réduire les risques de transmission à votre enfant. Si vous êtes un homme infecté par le VIH, votre sperme devra peut-être être «nettoyé» du VIH, puis inséminé dans votre partenaire, votre femme ou votre mère porteuse. Si vous souhaitez adopter, il existe des protections pour les futurs parents séropositifs qui garantissent que les agences ne peuvent faire l’objet d’une discrimination.

Puis-je encore allaiter ?

Les directives fédérales recommandent actuellement aux femmes séropositives de ne pas allaiter et de se fier exclusivement aux préparations lactées. Mais près d’un tiers des mères de famille risquent de ne pas tenir compte de ces recommandations, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of the International AIDS Society. Des études antérieures ont montré que les chances de transmission du VIH étaient inférieures à 3% si une mère séropositive était sous traitement antirétroviral avant et pendant l’allaitement. Et les recherches en cours sur la suppression virale suggèrent qu’être indétectable signifie ne pas pouvoir transmettre le VIH par le lait maternel.

Qu’est-ce que la criminalisation du VIH ?

En 2018, 26 États avaient encore des lois incriminant l’exposition au VIH ou la non-divulgation. La plupart de ces lois obsolètes ont été mises en place dans les années 90, avant le développement du traitement antirétroviral extrêmement efficace d’aujourd’hui, à une époque où le VIH était souvent un diagnostic terminal. Aujourd’hui, la plupart des personnes séropositives aux États-Unis ont été en mesure de réduire leur charge virale à des niveaux indétectables au cours du traitement, ce qui rend pratiquement impossible la transmission du virus à un partenaire sexuel. Pourtant, certains séropos sont toujours arrêtés et accusés d’avoir « exposé » leurs partenaires au VIH bien qu’ils soient indétectables. Bien que certains États, comme la Californie, aient commencé à décriminaliser le VIH, de nombreux autres ne l’ont pas fait. Il est donc important de vous renseigner sur les lois spécifiques relatives à la divulgation et à l’exposition du VIH dans votre État. Si vous avez des problèmes avec la loi en raison de votre statut VIH.

Est-ce que beaucoup de personnes vivant avec le VIH ont aussi l’hépatite C ?

Aux États-Unis, environ 25 à 30% des personnes vivant avec le VIH ont également l’hépatite C (ou VHC). Cela peut être préoccupant, car les personnes présentant cette comorbidité présentent un risque plus élevé de problèmes de santé comme la cirrhose et les maladies du foie en phase terminale. Selon le CDC, le mode de transmission de l’hépatite C le plus courant est la réutilisation ou le partage d’aiguilles, mais il peut aussi être transmis sexuellement, et le fait de contracter une IST ou le VIH peut augmenter le risque de contracter l’hépatite C. La bonne nouvelle: il y a sont de nouveaux traitements curatifs pour l’hépatite C.

Être séropositif affectera-t-il ma capacité à subir une chirurgie de confirmation du genre, une chirurgie plastique ou un pontage gastrique ?

Une étude publiée en 2006 dans le Journal de l’American Medical Association a comparé les données sur les interventions chirurgicales des patients séropositifs et séronégatifs et a révélé que les deux groupes présentaient le même niveau de complications postopératoires. Cependant, vous devrez peut-être fournir plus d’effort afin de trouver un chirurgien ayant travaillé avec des patients séropositifs ou, si vous êtes transgenre, un médecin capable de travailler avec votre spécialiste du VIH et votre chirurgien de confirmation du sexe.

Les médicaments anti-VIH interfèrent-ils avec les niveaux d’œstrogène ou de testostérone ?

Des études ont montré que les médicaments antirétroviraux n’affectaient pas les niveaux hormonaux et qu’ils étaient sans danger pour les personnes transgenres avec leurs traitements de féminisation ou de masculinisation. Mais l’œstrogène peut en fait avoir un impact sur l’efficacité des médicaments anti-VIH. La bonne nouvelle est une étude récente sur l’utilisation de Truvada dans la stratégie de prévention du VIH chez les femmes transgenres, alors que les niveaux de drogue, le ténofovir, ont chuté d’environ 13% en présence d’œstradiol (une forme d’œstrogène), ce qui n’était pas suffisant pour le rendre inefficace. Travaillez avec votre médecin pour trouver le bon schéma thérapeutique pour contrôler votre VIH tout en restant sur vos hormones et en vivant dans votre sexe authentique.

Source : Vih.org

Une personne séropositive traitée ne peut pas transmettre le VIH. Les médecins et les associations le savent, la justice en tient désormais compte: Aucune poursuite n’a été requise contre un homme à la charge virale indétectable qui n’avait pas informé sa partenaire qu’il vivait avec le virus.

La Cour de Cassation, juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire français, a rejeté le pourvoi d’une femme qui avait eu des rapports sexuels non protégés par un préservatif avec un homme vivant avec le VIH . La plaignante, qui n’a pas été infectée, poursuivait son ex-partenaire sous le chef d’administration de substances nuisibles.

L’homme était sous traitement antirétroviral et il avait une charge virale durablement indétectable au moment des faits, la Cour a donc jugé qu’il ne pouvait pas exposer ses partenaires au VIH.

Confirmation de l’ordonnance de non-lieu

Dans cette affaire, un juge d’instruction avait déjà rendu une ordonnance de non-lieu, dont la plaignante avait fait appel devant la chambre de l’instruction. L’arrêt de cette dernière avait confirmé la décision du juge d’instruction. La femme s’était alors pourvue en cassation, qui, dans son arrêt daté du 5 mars 2019, a rejeté ce pourvoi en validant une nouvelle fois les arguments de la chambre de l’instruction.

Pour justifier sa décision, la Cour de cassation a considéré que la charge virale du partenaire séropositif avait été «constamment indétectable», pendant 15 ans (de septembre 2001 à mars 2016) et que cette indétectabilité constituait une «preuve suffisante — par la durée du contrôle (même en l’absence d’analyse trimestrielle comme médicalement préconisé)— de compliance stricte et permanente au traitement».

Précédemment, la cour d’appel avait estimé que «la séropositivité n’est plus, en l’espèce et de longue date, que potentielle mais non actuelle» et que «les fluides corporels [de la personne poursuivie] ne sauraient être tenus pour nuisibles à la date des agissements qui lui sont reprochés». Pour le cour d’appel encore, «l’élément matériel de l’infraction [d’administration de substance nuisible] fait défaut». La Cour de cassation a repris cet argumentaire pour appuyer sa décision.

La défense de la plaignante avait mis en avant une jurisprudence proche, concernant un autre cas de non-divulgation de statut sérologique entre deux partenaires. La Cour a estimé que ce cas précédent concernait une charge virale non contrôlée et élevée, contrairement à celle de son ancien partenaire, et qu’on ne pouvait donc rapprocher les deux cas.

Source : komitid.fr

À Paris, New York, Londres ou encore Nice, les programmes de prévention visent tous à mettre fin au sida. Un objectif ambitieux et qui s’appuie beaucoup sur les réseaux sociaux. Enquête.

Le nouveau héros du numérique

Il a été vu en 4 par 3 sur un char à la dernière Marche des fiertés parisienne, en juin 2018. Il est le héros de plusieurs vidéos de prévention et envoie régulièrement des messages à ses fans sur les réseaux sociaux et les applis de rencontre gay. Lui, c’est Armando Santos, alias Dr Naked, l’avatar des campagnes de l’association Paris sans sida. Sa directrice, Eve Plenel, explique ce choix : « Dans les nouveaux usages internet, les acteurs institutionnels sont peu suivis. Il faut développer des stratégies différentes. On a imaginé ce personnage, Dr Naked, qui porte les messages sur les réseaux sociaux comme Instagram et sous forme de vidéos ainsi que des messages géolocalisés. »

Dr Naked personnifie ainsi le changement d’approche et de ton des campagnes de prévention. Ce n’est pas un exemple isolé. Nous avons aussi consulté plusieurs sites, notamment néo-zélandais, australiens ou espagnols, qui utilisent la vidéo et l’humour pour mieux faire passer le message. À l’image de cette vidéo façon film des années 50 qui évoque la combinaison PrEP-préservatifs.

Pour cette enquête sur les nouvelles formes de communication et d’actions en matière de prévention du VIH et des IST, nous avons pu discuter avec les responsables de quatre programmes stratégiques pour mettre fin au sida à Paris, Nice, New York et Londres.  Et nous verrons que ces stratégies commencent à porter leurs fruits.

De nouveaux concepts

Si la communication a changé, c’est qu’on ne peut plus parler de prévention du VIH de la même façon. Depuis dix ans, plusieurs concepts nouveaux sont venus bouleversés le paysage de la lutte contre le sida. Cela commence par la preuve scientifique de l’intérêt du traitement comme prévention (TasP). Depuis 2008 et une première étude suisse, de nombreuses recherches ont conclu que grâce à un traitement efficace, une personne séropositive ne transmet plus le VIH. Traiter tôt a non seulement un intérêt individuel pour la vie de la personne séropositive mais aussi un intérêt collectif puisque le traitement casse la chaîne de transmission. Plus récemment, c’est le traitement préventif qui a changé la donne. Introduit en France en 2015, la PrEP permet aux personnes séronégatives de se protéger, au moyen d’un médicament et sans forcément passer par la case préservatifs.

Dans de nombreuses villes, des moyens ont été déployés pour s’adapter à ces nouvelles formes d’intervention et de communication. À New York, le responsable du programme de prévention, le docteur Demetre Daskalakis est présenté comme un médecin « gay radical et progressiste » par les activistes. Il explique à Komitid pourquoi il est important de communiquer différemment auprès des gays : « Nous savons que les messages de prévention du VIH fondés sur la peur ou davantage axés sur les conséquences négatives potentielles des comportements sexuels à risque ont leurs limites. Nos efforts pour mettre fin à l’épidémie de VIH reposent sur une approche qui s’appuie sur les potentialités de chacun et sur la santé sexuelle, permettant à l’individu de connaître ses options en matière de prévention, de soins et de traitement du VIH, puis de sélectionner les stratégies qui lui conviennent le mieux. Nous reconnaissons que les messages « sexuellement positifs », c’est-à-dire des messages invitant à discuter du plaisir sexuel et d’une vie sexuelle saine, sont essentiels à toute intervention en matière de santé sexuelle. »

Des cas particuliers

À Londres, Paul Steinberg est responsable du programme Do It London, qui s’intègre dans le plan de prévention du VIH et couvre 32 communes du Grand Londres, soit plus de 8,5 millions de personnes. Il affirme que les changements dans la prévention ont eu un impact parmi les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

« Ces connaissances ont également permis de lutter contre la stigmatisation liée au VIH qui est encore répandue aujourd’hui »

« Grâce à des campagnes comme la nôtre et à la mobilisation de la communauté locale, il semble que la connaissance et la sensibilisation à la PrEP se sont vraiment améliorées. De plus, depuis l’année dernière, il est clair que les connaissances autour du Tasp se sont développées. Ces connaissances ont également permis de lutter contre la stigmatisation liée au VIH qui est encore répandue aujourd’hui – non seulement dans le grand public, mais également au sein de la communauté gay. »

Eve Plenel, de Paris sans sida, qui avoue rêver du budget très conséquent que Londres consacre à ses campagnes, explique pourquoi le changement de ton des campagnes est nécessaire, que ce soit pour les HSH et pour les publics prioritaires en général. « Après 25 ans de communication sur le risque, la peur, la responsabilité individuelle, – ce qui était important à l’époque, ça a porté ses fruits –, on s’est aperçu de la moindre efficacité dans la durée, en particulier chez les hommes homosexuels et les HSH. Il y a de bonnes nouvelles avec le Tasp et la PrEP, donc la possibilité est offerte de parler d’autre chose avec une diversité de solutions. »
 
Ces messages positifs, on les retrouve aussi dans cette volonté d’utiliser les codes et les nouveaux formats tels les webséries, à l’instar de The Grass is Always Grindr, réalisée pour la clinique 56 Dean Street de Londres et qui suit le parcours de plusieurs personnages gays.
 

Des canaux de diffusion différents

Que ce soit à Paris, Londres ou New York, les messages sont aussi diffusés grâce à des canaux différents des supports traditionnels. De plus en plus, la prévention passe par les réseaux sociaux et les applis de rencontre gays. « Une grande partie de la sensibilisation a lieu en ligne via les médias sociaux et les applications », explique Paul Steinberg. « Environ 90 000 HSH ont été contactés chaque année et ont rempli un questionnaire “d’évaluation des risques” et de promotion de la santé sexuelle en 12 points. Ils sont ensuite dirigés vers d’autres services, notamment les sites de test et les cliniques de santé sexuelle. »

C’est aussi la particularité de ces programmes. Faire une campagne d’information ne suffit plus. Grâce aux possibilités de géolocalisation offertes par les applis et les réseaux sociaux, les villes insistent beaucoup sur l’offre de santé disponible localement. « Lorsque l’action le nécessite », explique Demetre Daskalakis, « nous pouvons cibler les messages dans une zone précise pour proposer un service particulier pour une population donnée. » C’est aussi le cas à Paris, où des messages sont parfois ciblés sur un seul arrondissement. « Dr Naked envoie des messages sur les applis indiquant le centre de dépistage le plus proche et ses horaires », précise Eve Plenel. Le message encourage le passage à l’action. Nous utilisons aussi les panneaux d’affichage de la ville de Paris dans les quartiers avec des messages localisés. »

« Nous renvoyons les messages de prévention passés sur les applis gays vers la cartographie, ce qui permet de personnaliser et territorialiser les messages de prévention et l’offre de soins. »

L’exemple de Nice et des Alpes Maritimes est parlant. Le Dr Pascal Pugliese, infectiologue au CHU de Nice et président du Corevih Paca-Est, explique la démarche lancée dans le département : « Les acteurs communautaires diffusent les informations sur les réseaux sociaux. Nous avons créé une cartographie géolocalisée sur les stratégies de prévention (PreP, TPE, Tasp) sur le site Objectif sida zéro. Nous renvoyons les messages de prévention passés sur les applis gays vers la cartographie, ce qui permet de personnaliser et territorialiser les messages de prévention et l’offre de soins. »

Baisse des prises en charge

Et ça marche ! À la veille du dernier Sidaction, fin mars, un communiqué co-signé par le Dr Pascal Pugliese et Erwann Le Hô, Président du Centre LGBT Côte d’Azur et également vice-président du COREVIH Paca-Est, faisait état de la baisse des prises en charge pour nouvelles contaminations. « Entre 2017 et 2018, le nombre de personnes adressées dans les services spécialisés suite à la découverte d’une infection par le VIH a baissé de plus de 30 % dans les Alpes-Maritimes, précise le communiqué. « Cette baisse concerne particulièrement les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cette tendance semble spectaculaire mais est attendue : en effet, en 2019, nous savons comment prévenir efficacement les infections par le VIH. »

Erwann Le Hô se félicite auprès de Komitid de ces résultats encourageants, qui reste à confirmer sur la durée, et insiste sur la mobilisation de la communauté gay sur le terrain. « Le Centre LGBT Côte d’Azur, de par son réseau et son travail d’écoute et d’accompagnement, de par le travail de ses associations membres spécialisées en santé sexuelle, est en contact direct et permanent avec les populations les plus exposées : homosexuels, bisexuels, personnes trans, mais aussi travailleurs et travailleuses du sexe ou usager.e.s de drogues, personnes en précarité sociale… et est en mesure de faciliter la promotion de messages auprès d’eux et d’elles. »

À New York, qui a été durement touchée par l’épidémie, les efforts commencent à porter leurs fruits. À New York, Demetre Daskalakis le confirme : « L’année dernière, le département de la santé a annoncé que 2 157 New-Yorkais avaient été diagnostiqués séropositifs en 2017, soit une baisse de 5,4 % par rapport à 2016. Et de 64 % par rapport à 2001, lorsque la notification des cas d’infection par le VIH a commencé à New York et dans l’État. Le nombre estimé de nouvelles infections par le VIH continue également de diminuer, avec une diminution de 35 % chez les HSH et de 36 % globalement depuis 2013. De nombreux facteurs ont contribué à la baisse continue des nouveaux diagnostics du VIH à New York, y compris l’accès élargi à la PrEP, au TPE et au traitement antirétroviral. »

Des signaux tout aussi positifs arrivent de Londres. C’est tout d’abord le comportement des gays et des HSH qui a évolué, selon Paul Steinberg. « Un changement de comportement est apparu chez les HSH utilisant des applications de rencontres à Londres au cours des dernières années, avec des tests de dépistage du VIH fréquents et une augmentation des rapports sexuels sans préservatif avec des partenaires occasionnels, alors que la peur face au VIH diminuait. »

Les chiffres publiés en septembre 2018 ont en effet confirmé que les taux d’infection par le VIH étaient en baisse à Londres, avec une baisse substantielle au cours des deux dernières années : 1 675 personnes ont été diagnostiquées séropositives à Londres en 2017, contre 2 090 en 2016. Le nombre de nouveaux diagnostics en 2015 était de 2 729, ce qui signifie que Londres a connu une baisse de 38 % entre 2015 et 2017.

« La réduction du nombre de diagnostics de VIH depuis 2015, malgré l’augmentation du nombre de tests de dépistage, constitue un progrès remarquable pour Londres. »

Pour Paul Steinberg, les bons résultats sont dus à une combinaison d’actions. « La réduction du nombre de diagnostics de VIH depuis 2015, malgré l’augmentation du nombre de tests de dépistage, constitue un progrès remarquable pour Londres. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants, mais cela montre l’efficacité d’une combinaison d’efforts et d’interventions pour lutter contre le virus, notamment une adoption et une fréquence accrues des tests, l’accès à la PrEP, la connaissance du Tasp et l’utilisation du préservatif. »

Dans la capitale parisienne

Et à Paris ? Malheureusement, pour l’instant, les deniers chiffres connus (mais qui commencent à dater !) ne montrent pas de tendance à la baisse. En effet, Santé Publique France est en retard pour fournir les chiffres des deux dernières années. « Nous attendons toujours les chiffres de 2017 pour Paris », affirme Eve Plenel. « Avec l’augmentation du dépistage et des milliers de personnes sous PrEP en région parisienne, on pense qu’il va y avoir un impact. »

« Les stratégies d’utilisation du préservatif et de réduction des risques, telles que les programmes d’échange de seringues, restent essentielles pour nos efforts de prévention du VIH. » 

Car pour les responsables de tous ces programmes, c’est la fin du sida à l’horizon 2030 qui est visé. Un objectif très ambitieux affiché par la communauté internationale mais rendu crédible par la panoplie d’outils de prévention que sont le Tasp, la PrEP, le dépistage généralisé, l’accès aux préservatifs et au Traitement post-exposition (TPE). Selon Demetre Daskalakis, il faut cependant maintenir des actions plus classiques pour lutter contre les discriminations à l’origine des contaminations. « Les stratégies d’utilisation du préservatif et de réduction des risques, telles que les programmes d’échange de seringues, restent essentielles pour nos efforts de prévention du VIH. Notre engagement à lutter contre le racisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie et les nombreuses autres formes de stigmatisation qui limitent l’accès aux services de prévention et de prise en charge du VIH à ceux qui pourraient en bénéficier est à la base de tout cela. »

Sans attendre les nouveaux chiffres de l’épidémie dans la capitale, Paris sans sida lance une nouvelle opération d’envergure pour tenter d’augmenter très significativement l’offre de dépistage. À partir de début juilllet et pour une durée d’un an, tous les laboratoires de Paris pourront accueillir celles et ceux qui qui souhaitent faire un dépistage, qui sera entièrement gratuit. C’est un changement d’échelle majeur puisqu’il existe actuellement 13 lieux pour faire un dépistage gratuit et 170 laboratoires ! « Nous espérons faire 50 000 tests en plus sur Paris, qui seront entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie », ajoute Eve Plenel. Ce dispositif sera aussi opérationnel dans les Alpes Maritimes. Comme quoi, l’union fait la force.

Le Dr Naked n’en a pas fini avec ses consultations !

Source: Seronet.info

Une nouvelle annonce

Le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé le 9 avril dernier que la Food and Drug Administration (FDA, l’agence du médicament des États-Unis) avait approuvé un nouveau médicament pour le traitement des patients adultes atteints du VIH-1. L’approbation concerne Dovato (dolutégravir + lamivudine), une bithérapie en un comprimé destiné au traitement du VIH-1 chez les adultes n’ayant jamais pris de traitements anti-VIH précédemment et dont le virus n’a pas de résistances à l’un ou l’autre de ces composés ; en l’occurrence au dolutégravir (Tivicay) et à la lamivudine (Epivir). Selon GSK, ce médicament permettra aux personnes d’être traitées efficacement avec moins de molécules et de comprimés : deux principes actifs au lieu de trois dans une trithérapie standard. Dovato est en cours d’examen par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et les autorités de réglementation du Canada, de l’Australie, de la Suisse et de l’Afrique du Sud.

 

Source : francetvinfo.fr

Depuis 4 mois, ce service public de dépistage était fermé à Dieppe. Il est à nouveau possible de faire des dépistages gratuits pour les MST (maladies sexuellement transmissibles), le VIH et les hépatites.

Depuis la réouverture, les demandes de rendez-vous sont nombreuses. Le CeGIDD (centre gratuit d’information, de diagnostic et de dépistage) de Dieppe est désormais 10 avenue du Général Leclerc. Il reçoit le lundi de 9h30 à 13 heures (contact : 02 32 90 97 91).

Cette antenne de proximité fonctionne en partenariat avec le CHU de Rouen.

« Il y a un relâchement dans la prévention, c’est préoccupant »

L’an dernier, le département de Seine-Maritime avait annoncé qu’il devait se désengager pour des raisons financières. L ‘agence régionale de santé a lancé un appel à candidatures pour la continuité de ce service.

Le Groupement Hospitalier du Havre a la gestion d’un CeGIDD au Havre et d’une antenne à Fécamp.

Le CHU de Rouen poursuit son activité à Rouen et à Petit Quevilly et il s’occupe de l’antenne de Dieppe.

 

Source : infirmiers.com

Kevin Peiro, actuellement étudiant infirmier en deuxième année, n’avait jusque-là jamais été confronté à un patient séropositif ( VIH ) et n’avait sur le sujet que des connaissances « purement théoriques ». C’est lors d’un stage en octobre 2018 dans un Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogue (CAARUD) qu’il se retrouve pour la première fois en contact avec le virus, détecté chez un jeune usager.

Le suivi de ce patient lui permet de rencontrer de nombreux professionnels spécialisés et de s’apercevoir que ses connaissances sur le Sida sont soit incomplètes soit dépassées… La notion de « charge virale indétectable », notamment, est trop peu connue des professionnels de santé, constate l’ESI. Après de nombreuses recherches, il souhaite aujourd’hui partager un article sur le sujet. Nous l’en remercions.

Au coeur du métier

J’ai d’abord été surpris d’apprendre qu’une fois la charge virale rendue indétectable par le traitement, le virus du Sida devenait intransmissible, raconte Kevin Peiro. « Surprise encore plus grande quand je me suis aperçu au cours de mes recherches qu’une campagne sur le sujet avait été lancée deux ans plus tôt. Une campagne qui s’était accompagnée d’une déclaration de consensus signée par une trentaine d’associations de lutte contre le Sida à travers le monde. Si ce message s’avère très clair pour les professionnels travaillant avec les personnes séropositives, il ne l’est pas pour les professionnels travaillant peu avec ce type de pathologie.

U=U pour Undetectable=Untransmittable que l’on peut traduire en Français sous le nom Indétectable=Intransmissible est une campagne de prévention lancée en 2016 par l’organisation américaine Prevention Access Campaign. Celle-ci met en avant le résultat de nombreuses études scientifiques qui montrent qu’une personne sous antirétroviraux avec une charge virale indétectable [d’après les analyses] ne peut pas transmettre le Sida.

Qu’est-ce qu’une charge virale indétectable ?

La charge virale correspond à la quantité de VIH présent dans le sang d’une personne séropositive. Si les médicaments anti-VIH (trithérapie) ne peuvent totalement venir à bout du virus, ils permettent du moins de contrôler l’infection en bloquant sa multiplication dans l’organisme. Si le patient prend régulièrement son traitement, la charge virale devient « indétectable » lorsque qu’elle n’est plus assez élevée pour pouvoir être détectée par un test sanguin. Ce seuil de détection correspond, selon les études et les progrès des test utilisés, à environ 40 copies /mm3.

Toutefois, la charge virale doit régulièrement être contrôlée par des analyses biologiques. En effet, l’oubli du traitement ou à la survenue d’une autre infection sexuellement transmissible peut l’augmenter.

Le traitement comme outil de prévention

Le traitement antirétroviral efficace (TAR) peut réduire la charge virale jusqu’à ce que celle-ci soit indétectable. Les deux études HPTN 052 (en 2011) , PARTNER (en 2014) et PARNER 2 (en 2018)affirment l’efficacité de la TAR comme moyen de réduire énormément le risque de transmission du VIH  lors des relations sexuelles anales et vaginales 1. La TAR et une charge virale indétectable peuvent donc être envisagés comme une stratégie de prévention contre la transmission du VIH notamment auprès des couples hétérosexuels ainsi qu’auprès des couples homosexuels sérodifférents.

Le but : rassurer et combattre les stigmatisations

L’une des principales craintes des personnes séropositives est de transmettre le virus. Être informé par une source fiable, médicale ou associative, de l’intransmissibilité du virus lorsque la charge virale est indétectable permet de changer le rapport à leur corps et à leur partenaire et de ne plus se considérer comme des bombes vivantes. Il est important aussi de parler ici des craintes de certains personnels de santé dues à une méconnaissance du virus qui entraîne des comportements pouvant être vécus comme très stigmatisants comme le port de deux paires de gants lors d’une prise de sang. La mise à jour de ces connaissances permettrait donc aux professionnels de santé de prendre en charge les personnes séropositives sans stigmatisation mais aussi de participer activement à ce nouveau moyen de prévention.

Vers une plus large diffusion de ce message

Faire confiance aux personnes séropositives et faire connaître aux personnes séronégatives qu’un traitement efficace élimine le risque de transmission devrait être le but ultime de cette campagne de prévention. L’infirmier a toute son importance dans la diffusion de ce message qui s’inscrit parfaitement dans son rôle de prévention et d’éducation à la santé. »

Source : info-vih.com

L’étude DOMONO qui évaluait l’allègement par dolutégravir en monothérapie avait dû être arrêté de façon précoce, cela s’explique de par le nombre d’échecs sous traitement et d’acquisition de résistances aux inhibiteurs d’intégrase.

Ce nouveau travail portant sur les données de cette étude tente de trouver les facteurs associés à ces échecs.

Les principes de l’essai

Pour rappel, les patients inclus au départ de l’étude DOMONO devaient avoir une charge virale indétectable au moment de l’essai, une charge viral maximale enregistrée de moins de 100000 copies/mm3 et un nadir de CD4 supérieur à 200 /mm3 et n’ayant jamais présenté d’échec virologique sous traitement. Parmi les 95 patients inclus, 8 d’entre eux ont présentés un échec virologique. Les patients qui ont présenté un échec avaient un temps plus long entre le diagnostic et l’initiation de la première ligne de traitement (médiane : 49 ( 27-64) vs 15 (1-38) mois, respectivement ; p = 0.015). Les concentrations d’ADN totaux issues des cellules mononuclées circulantes étaient plus élevées chez les patients en échec thérapeutique (17 (85-4151) vs 147 (16-4132) copies/106, respectivement ; p = 0.022) et le nadir de CD4 était plus bas chez les personnes en échec comparativement aux autres (260 (223-320) vs 380 (290-520) mm3, respectivement ; P = 0.011).

Ce qui ressort de cette étude

Bien que ces résultats soient des analyses univariées, ces paramètres que nous suggèrent ce travail sont à prendre en compte et à surveiller dans le cadre des allègements qui comportent un inhibiteur d’intégrase. Mais aucun de ces trois éléments pris isolément ne semble déterminer l’échec thérapeutique. Ces résultats nous rappellent tout de même que l’historique de la prise en charge et du statut immuno-virologiques restent des éléments importants à prendre en compte dans la réponse au traitement. Le taux d’ADN proviral pourrait être un élément de surveillance des allègements.

Source : univadis.fr

Si le refus de soins – direct ou indirect – des personnes selon leur couverture sociale, leur statut sérologique, leur origine ou leur orientation sexuelle est une pratique discriminatoire illégale, il reste une réalité en France.

C’est ce que rappelle le défenseur des droits Jacques Toubon, dans le cadre d’une interview donnée au site Séronet .

Des actes discriminatoires mis à jour

Dans cette interview, Jacques Toubon rappelle que, s’ils sont principalement le fait de « professionnels de santé qui exercent en secteur 2 », « il est difficile de quantifier les refus de soins », notamment parce que les patients « méconnaissent leurs droits » et n’alertent pas. Il évoque une « soixantaine de dossiers en cours d’instruction », auxquels s’ajoutent « les saisines traitées par la direction des CPAM (766 cas recensés pour l’année 2016 » et celles des conseils départementaux des ordres de professionnels de santé, tout en soulignant que ces chiffres « ne sauraient refléter la réalité des situations ». Il rapporte également que le handicap, l’origine, puis l’état de santé constituent les trois principaux motifs de discrimination (23 %, 15 % et 11 % respectivement).

Des réactions de sensibilisation

Saisi début 2017 par des associations d’usagers de santé, les services du Défenseur des droits ont mené une enquête auprès de médecins et de deux plateformes de prise de rendez-vous en ligne : celle-ci a révélé l’existence de mentions discriminatoires limitant ou refusant l’accès à une prise en charge. Aussi, la structure rendait publique une décision-cadre sur le sujet  fin 2018 et lançait dans le même temps une campagne de sensibilisation aux refus de soins, visant à la fois à informer les patients sur leurs droits et à sensibiliser les médecins sur leurs obligations légales en la matière.

Des mesures pour la défense des droits

Dans le cadre du prochain projet de loi Santé, le défenseur des droits évoque la possibilité d’une révision du dispositif de signalement, trop complexe, instauré par la loi HPST. Il plaide pour une sensibilisation des professionnels de santé, une meilleure connaissance de leurs droits de la part des usagers et un meilleur accompagnement des victimes présumées par les associations de défense des droits des patients. Enfin, s’il reconnaît que les commissions “Refus de soins” créées par les trois ordres (médecins, chirurgiens-dentistes et sage-femmes) ont tardé à lancer leurs travaux et ne sont pas compétentes pour traiter les saisines, elles permettent de passer d’une « situation de déni » à « une prise de conscience » de la part de ces praticiens et d’attendre un recueil de données qui deviendra suffisant pour permettre un état des lieux fiable et une évaluation des mesures mises en place…