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Source : Vih.org

Une personne séropositive traitée ne peut pas transmettre le VIH. Les médecins et les associations le savent, la justice en tient désormais compte: Aucune poursuite n’a été requise contre un homme à la charge virale indétectable qui n’avait pas informé sa partenaire qu’il vivait avec le virus.

La Cour de Cassation, juridiction la plus élevée de l’ordre judiciaire français, a rejeté le pourvoi d’une femme qui avait eu des rapports sexuels non protégés par un préservatif avec un homme vivant avec le VIH . La plaignante, qui n’a pas été infectée, poursuivait son ex-partenaire sous le chef d’administration de substances nuisibles.

L’homme était sous traitement antirétroviral et il avait une charge virale durablement indétectable au moment des faits, la Cour a donc jugé qu’il ne pouvait pas exposer ses partenaires au VIH.

Confirmation de l’ordonnance de non-lieu

Dans cette affaire, un juge d’instruction avait déjà rendu une ordonnance de non-lieu, dont la plaignante avait fait appel devant la chambre de l’instruction. L’arrêt de cette dernière avait confirmé la décision du juge d’instruction. La femme s’était alors pourvue en cassation, qui, dans son arrêt daté du 5 mars 2019, a rejeté ce pourvoi en validant une nouvelle fois les arguments de la chambre de l’instruction.

Pour justifier sa décision, la Cour de cassation a considéré que la charge virale du partenaire séropositif avait été «constamment indétectable», pendant 15 ans (de septembre 2001 à mars 2016) et que cette indétectabilité constituait une «preuve suffisante — par la durée du contrôle (même en l’absence d’analyse trimestrielle comme médicalement préconisé)— de compliance stricte et permanente au traitement».

Précédemment, la cour d’appel avait estimé que «la séropositivité n’est plus, en l’espèce et de longue date, que potentielle mais non actuelle» et que «les fluides corporels [de la personne poursuivie] ne sauraient être tenus pour nuisibles à la date des agissements qui lui sont reprochés». Pour le cour d’appel encore, «l’élément matériel de l’infraction [d’administration de substance nuisible] fait défaut». La Cour de cassation a repris cet argumentaire pour appuyer sa décision.

La défense de la plaignante avait mis en avant une jurisprudence proche, concernant un autre cas de non-divulgation de statut sérologique entre deux partenaires. La Cour a estimé que ce cas précédent concernait une charge virale non contrôlée et élevée, contrairement à celle de son ancien partenaire, et qu’on ne pouvait donc rapprocher les deux cas.

Source : infirmiers.com

Kevin Peiro, actuellement étudiant infirmier en deuxième année, n’avait jusque-là jamais été confronté à un patient séropositif ( VIH ) et n’avait sur le sujet que des connaissances « purement théoriques ». C’est lors d’un stage en octobre 2018 dans un Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques des Usagers de Drogue (CAARUD) qu’il se retrouve pour la première fois en contact avec le virus, détecté chez un jeune usager.

Le suivi de ce patient lui permet de rencontrer de nombreux professionnels spécialisés et de s’apercevoir que ses connaissances sur le Sida sont soit incomplètes soit dépassées… La notion de « charge virale indétectable », notamment, est trop peu connue des professionnels de santé, constate l’ESI. Après de nombreuses recherches, il souhaite aujourd’hui partager un article sur le sujet. Nous l’en remercions.

Au coeur du métier

J’ai d’abord été surpris d’apprendre qu’une fois la charge virale rendue indétectable par le traitement, le virus du Sida devenait intransmissible, raconte Kevin Peiro. « Surprise encore plus grande quand je me suis aperçu au cours de mes recherches qu’une campagne sur le sujet avait été lancée deux ans plus tôt. Une campagne qui s’était accompagnée d’une déclaration de consensus signée par une trentaine d’associations de lutte contre le Sida à travers le monde. Si ce message s’avère très clair pour les professionnels travaillant avec les personnes séropositives, il ne l’est pas pour les professionnels travaillant peu avec ce type de pathologie.

U=U pour Undetectable=Untransmittable que l’on peut traduire en Français sous le nom Indétectable=Intransmissible est une campagne de prévention lancée en 2016 par l’organisation américaine Prevention Access Campaign. Celle-ci met en avant le résultat de nombreuses études scientifiques qui montrent qu’une personne sous antirétroviraux avec une charge virale indétectable [d’après les analyses] ne peut pas transmettre le Sida.

Qu’est-ce qu’une charge virale indétectable ?

La charge virale correspond à la quantité de VIH présent dans le sang d’une personne séropositive. Si les médicaments anti-VIH (trithérapie) ne peuvent totalement venir à bout du virus, ils permettent du moins de contrôler l’infection en bloquant sa multiplication dans l’organisme. Si le patient prend régulièrement son traitement, la charge virale devient « indétectable » lorsque qu’elle n’est plus assez élevée pour pouvoir être détectée par un test sanguin. Ce seuil de détection correspond, selon les études et les progrès des test utilisés, à environ 40 copies /mm3.

Toutefois, la charge virale doit régulièrement être contrôlée par des analyses biologiques. En effet, l’oubli du traitement ou à la survenue d’une autre infection sexuellement transmissible peut l’augmenter.

Le traitement comme outil de prévention

Le traitement antirétroviral efficace (TAR) peut réduire la charge virale jusqu’à ce que celle-ci soit indétectable. Les deux études HPTN 052 (en 2011) , PARTNER (en 2014) et PARNER 2 (en 2018)affirment l’efficacité de la TAR comme moyen de réduire énormément le risque de transmission du VIH  lors des relations sexuelles anales et vaginales 1. La TAR et une charge virale indétectable peuvent donc être envisagés comme une stratégie de prévention contre la transmission du VIH notamment auprès des couples hétérosexuels ainsi qu’auprès des couples homosexuels sérodifférents.

Le but : rassurer et combattre les stigmatisations

L’une des principales craintes des personnes séropositives est de transmettre le virus. Être informé par une source fiable, médicale ou associative, de l’intransmissibilité du virus lorsque la charge virale est indétectable permet de changer le rapport à leur corps et à leur partenaire et de ne plus se considérer comme des bombes vivantes. Il est important aussi de parler ici des craintes de certains personnels de santé dues à une méconnaissance du virus qui entraîne des comportements pouvant être vécus comme très stigmatisants comme le port de deux paires de gants lors d’une prise de sang. La mise à jour de ces connaissances permettrait donc aux professionnels de santé de prendre en charge les personnes séropositives sans stigmatisation mais aussi de participer activement à ce nouveau moyen de prévention.

Vers une plus large diffusion de ce message

Faire confiance aux personnes séropositives et faire connaître aux personnes séronégatives qu’un traitement efficace élimine le risque de transmission devrait être le but ultime de cette campagne de prévention. L’infirmier a toute son importance dans la diffusion de ce message qui s’inscrit parfaitement dans son rôle de prévention et d’éducation à la santé. »

Source : francetvinfo.fr

Depuis 4 mois, ce service public de dépistage était fermé à Dieppe. Il est à nouveau possible de faire des dépistages gratuits pour les MST (maladies sexuellement transmissibles), le VIH et les hépatites.

Depuis la réouverture, les demandes de rendez-vous sont nombreuses. Le CeGIDD (centre gratuit d’information, de diagnostic et de dépistage) de Dieppe est désormais 10 avenue du Général Leclerc. Il reçoit le lundi de 9h30 à 13 heures (contact : 02 32 90 97 91).

Cette antenne de proximité fonctionne en partenariat avec le CHU de Rouen.

« Il y a un relâchement dans la prévention, c’est préoccupant »

L’an dernier, le département de Seine-Maritime avait annoncé qu’il devait se désengager pour des raisons financières. L ‘agence régionale de santé a lancé un appel à candidatures pour la continuité de ce service.

Le Groupement Hospitalier du Havre a la gestion d’un CeGIDD au Havre et d’une antenne à Fécamp.

Le CHU de Rouen poursuit son activité à Rouen et à Petit Quevilly et il s’occupe de l’antenne de Dieppe.

 

Source: Seronet.info

Une nouvelle annonce

Le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé le 9 avril dernier que la Food and Drug Administration (FDA, l’agence du médicament des États-Unis) avait approuvé un nouveau médicament pour le traitement des patients adultes atteints du VIH-1. L’approbation concerne Dovato (dolutégravir + lamivudine), une bithérapie en un comprimé destiné au traitement du VIH-1 chez les adultes n’ayant jamais pris de traitements anti-VIH précédemment et dont le virus n’a pas de résistances à l’un ou l’autre de ces composés ; en l’occurrence au dolutégravir (Tivicay) et à la lamivudine (Epivir). Selon GSK, ce médicament permettra aux personnes d’être traitées efficacement avec moins de molécules et de comprimés : deux principes actifs au lieu de trois dans une trithérapie standard. Dovato est en cours d’examen par l’Agence européenne des médicaments (EMA) et les autorités de réglementation du Canada, de l’Australie, de la Suisse et de l’Afrique du Sud.

 

Source : komitid.fr

À Paris, New York, Londres ou encore Nice, les programmes de prévention visent tous à mettre fin au sida. Un objectif ambitieux et qui s’appuie beaucoup sur les réseaux sociaux. Enquête.

Le nouveau héros du numérique

Il a été vu en 4 par 3 sur un char à la dernière Marche des fiertés parisienne, en juin 2018. Il est le héros de plusieurs vidéos de prévention et envoie régulièrement des messages à ses fans sur les réseaux sociaux et les applis de rencontre gay. Lui, c’est Armando Santos, alias Dr Naked, l’avatar des campagnes de l’association Paris sans sida. Sa directrice, Eve Plenel, explique ce choix : « Dans les nouveaux usages internet, les acteurs institutionnels sont peu suivis. Il faut développer des stratégies différentes. On a imaginé ce personnage, Dr Naked, qui porte les messages sur les réseaux sociaux comme Instagram et sous forme de vidéos ainsi que des messages géolocalisés. »

Dr Naked personnifie ainsi le changement d’approche et de ton des campagnes de prévention. Ce n’est pas un exemple isolé. Nous avons aussi consulté plusieurs sites, notamment néo-zélandais, australiens ou espagnols, qui utilisent la vidéo et l’humour pour mieux faire passer le message. À l’image de cette vidéo façon film des années 50 qui évoque la combinaison PrEP-préservatifs.

Pour cette enquête sur les nouvelles formes de communication et d’actions en matière de prévention du VIH et des IST, nous avons pu discuter avec les responsables de quatre programmes stratégiques pour mettre fin au sida à Paris, Nice, New York et Londres.  Et nous verrons que ces stratégies commencent à porter leurs fruits.

De nouveaux concepts

Si la communication a changé, c’est qu’on ne peut plus parler de prévention du VIH de la même façon. Depuis dix ans, plusieurs concepts nouveaux sont venus bouleversés le paysage de la lutte contre le sida. Cela commence par la preuve scientifique de l’intérêt du traitement comme prévention (TasP). Depuis 2008 et une première étude suisse, de nombreuses recherches ont conclu que grâce à un traitement efficace, une personne séropositive ne transmet plus le VIH. Traiter tôt a non seulement un intérêt individuel pour la vie de la personne séropositive mais aussi un intérêt collectif puisque le traitement casse la chaîne de transmission. Plus récemment, c’est le traitement préventif qui a changé la donne. Introduit en France en 2015, la PrEP permet aux personnes séronégatives de se protéger, au moyen d’un médicament et sans forcément passer par la case préservatifs.

Dans de nombreuses villes, des moyens ont été déployés pour s’adapter à ces nouvelles formes d’intervention et de communication. À New York, le responsable du programme de prévention, le docteur Demetre Daskalakis est présenté comme un médecin « gay radical et progressiste » par les activistes. Il explique à Komitid pourquoi il est important de communiquer différemment auprès des gays : « Nous savons que les messages de prévention du VIH fondés sur la peur ou davantage axés sur les conséquences négatives potentielles des comportements sexuels à risque ont leurs limites. Nos efforts pour mettre fin à l’épidémie de VIH reposent sur une approche qui s’appuie sur les potentialités de chacun et sur la santé sexuelle, permettant à l’individu de connaître ses options en matière de prévention, de soins et de traitement du VIH, puis de sélectionner les stratégies qui lui conviennent le mieux. Nous reconnaissons que les messages « sexuellement positifs », c’est-à-dire des messages invitant à discuter du plaisir sexuel et d’une vie sexuelle saine, sont essentiels à toute intervention en matière de santé sexuelle. »

Des cas particuliers

À Londres, Paul Steinberg est responsable du programme Do It London, qui s’intègre dans le plan de prévention du VIH et couvre 32 communes du Grand Londres, soit plus de 8,5 millions de personnes. Il affirme que les changements dans la prévention ont eu un impact parmi les Hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).

« Ces connaissances ont également permis de lutter contre la stigmatisation liée au VIH qui est encore répandue aujourd’hui »

« Grâce à des campagnes comme la nôtre et à la mobilisation de la communauté locale, il semble que la connaissance et la sensibilisation à la PrEP se sont vraiment améliorées. De plus, depuis l’année dernière, il est clair que les connaissances autour du Tasp se sont développées. Ces connaissances ont également permis de lutter contre la stigmatisation liée au VIH qui est encore répandue aujourd’hui – non seulement dans le grand public, mais également au sein de la communauté gay. »

Eve Plenel, de Paris sans sida, qui avoue rêver du budget très conséquent que Londres consacre à ses campagnes, explique pourquoi le changement de ton des campagnes est nécessaire, que ce soit pour les HSH et pour les publics prioritaires en général. « Après 25 ans de communication sur le risque, la peur, la responsabilité individuelle, – ce qui était important à l’époque, ça a porté ses fruits –, on s’est aperçu de la moindre efficacité dans la durée, en particulier chez les hommes homosexuels et les HSH. Il y a de bonnes nouvelles avec le Tasp et la PrEP, donc la possibilité est offerte de parler d’autre chose avec une diversité de solutions. »
 
Ces messages positifs, on les retrouve aussi dans cette volonté d’utiliser les codes et les nouveaux formats tels les webséries, à l’instar de The Grass is Always Grindr, réalisée pour la clinique 56 Dean Street de Londres et qui suit le parcours de plusieurs personnages gays.
 

Des canaux de diffusion différents

Que ce soit à Paris, Londres ou New York, les messages sont aussi diffusés grâce à des canaux différents des supports traditionnels. De plus en plus, la prévention passe par les réseaux sociaux et les applis de rencontre gays. « Une grande partie de la sensibilisation a lieu en ligne via les médias sociaux et les applications », explique Paul Steinberg. « Environ 90 000 HSH ont été contactés chaque année et ont rempli un questionnaire “d’évaluation des risques” et de promotion de la santé sexuelle en 12 points. Ils sont ensuite dirigés vers d’autres services, notamment les sites de test et les cliniques de santé sexuelle. »

C’est aussi la particularité de ces programmes. Faire une campagne d’information ne suffit plus. Grâce aux possibilités de géolocalisation offertes par les applis et les réseaux sociaux, les villes insistent beaucoup sur l’offre de santé disponible localement. « Lorsque l’action le nécessite », explique Demetre Daskalakis, « nous pouvons cibler les messages dans une zone précise pour proposer un service particulier pour une population donnée. » C’est aussi le cas à Paris, où des messages sont parfois ciblés sur un seul arrondissement. « Dr Naked envoie des messages sur les applis indiquant le centre de dépistage le plus proche et ses horaires », précise Eve Plenel. Le message encourage le passage à l’action. Nous utilisons aussi les panneaux d’affichage de la ville de Paris dans les quartiers avec des messages localisés. »

« Nous renvoyons les messages de prévention passés sur les applis gays vers la cartographie, ce qui permet de personnaliser et territorialiser les messages de prévention et l’offre de soins. »

L’exemple de Nice et des Alpes Maritimes est parlant. Le Dr Pascal Pugliese, infectiologue au CHU de Nice et président du Corevih Paca-Est, explique la démarche lancée dans le département : « Les acteurs communautaires diffusent les informations sur les réseaux sociaux. Nous avons créé une cartographie géolocalisée sur les stratégies de prévention (PreP, TPE, Tasp) sur le site Objectif sida zéro. Nous renvoyons les messages de prévention passés sur les applis gays vers la cartographie, ce qui permet de personnaliser et territorialiser les messages de prévention et l’offre de soins. »

Baisse des prises en charge

Et ça marche ! À la veille du dernier Sidaction, fin mars, un communiqué co-signé par le Dr Pascal Pugliese et Erwann Le Hô, Président du Centre LGBT Côte d’Azur et également vice-président du COREVIH Paca-Est, faisait état de la baisse des prises en charge pour nouvelles contaminations. « Entre 2017 et 2018, le nombre de personnes adressées dans les services spécialisés suite à la découverte d’une infection par le VIH a baissé de plus de 30 % dans les Alpes-Maritimes, précise le communiqué. « Cette baisse concerne particulièrement les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes. Cette tendance semble spectaculaire mais est attendue : en effet, en 2019, nous savons comment prévenir efficacement les infections par le VIH. »

Erwann Le Hô se félicite auprès de Komitid de ces résultats encourageants, qui reste à confirmer sur la durée, et insiste sur la mobilisation de la communauté gay sur le terrain. « Le Centre LGBT Côte d’Azur, de par son réseau et son travail d’écoute et d’accompagnement, de par le travail de ses associations membres spécialisées en santé sexuelle, est en contact direct et permanent avec les populations les plus exposées : homosexuels, bisexuels, personnes trans, mais aussi travailleurs et travailleuses du sexe ou usager.e.s de drogues, personnes en précarité sociale… et est en mesure de faciliter la promotion de messages auprès d’eux et d’elles. »

À New York, qui a été durement touchée par l’épidémie, les efforts commencent à porter leurs fruits. À New York, Demetre Daskalakis le confirme : « L’année dernière, le département de la santé a annoncé que 2 157 New-Yorkais avaient été diagnostiqués séropositifs en 2017, soit une baisse de 5,4 % par rapport à 2016. Et de 64 % par rapport à 2001, lorsque la notification des cas d’infection par le VIH a commencé à New York et dans l’État. Le nombre estimé de nouvelles infections par le VIH continue également de diminuer, avec une diminution de 35 % chez les HSH et de 36 % globalement depuis 2013. De nombreux facteurs ont contribué à la baisse continue des nouveaux diagnostics du VIH à New York, y compris l’accès élargi à la PrEP, au TPE et au traitement antirétroviral. »

Des signaux tout aussi positifs arrivent de Londres. C’est tout d’abord le comportement des gays et des HSH qui a évolué, selon Paul Steinberg. « Un changement de comportement est apparu chez les HSH utilisant des applications de rencontres à Londres au cours des dernières années, avec des tests de dépistage du VIH fréquents et une augmentation des rapports sexuels sans préservatif avec des partenaires occasionnels, alors que la peur face au VIH diminuait. »

Les chiffres publiés en septembre 2018 ont en effet confirmé que les taux d’infection par le VIH étaient en baisse à Londres, avec une baisse substantielle au cours des deux dernières années : 1 675 personnes ont été diagnostiquées séropositives à Londres en 2017, contre 2 090 en 2016. Le nombre de nouveaux diagnostics en 2015 était de 2 729, ce qui signifie que Londres a connu une baisse de 38 % entre 2015 et 2017.

« La réduction du nombre de diagnostics de VIH depuis 2015, malgré l’augmentation du nombre de tests de dépistage, constitue un progrès remarquable pour Londres. »

Pour Paul Steinberg, les bons résultats sont dus à une combinaison d’actions. « La réduction du nombre de diagnostics de VIH depuis 2015, malgré l’augmentation du nombre de tests de dépistage, constitue un progrès remarquable pour Londres. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être complaisants, mais cela montre l’efficacité d’une combinaison d’efforts et d’interventions pour lutter contre le virus, notamment une adoption et une fréquence accrues des tests, l’accès à la PrEP, la connaissance du Tasp et l’utilisation du préservatif. »

Dans la capitale parisienne

Et à Paris ? Malheureusement, pour l’instant, les deniers chiffres connus (mais qui commencent à dater !) ne montrent pas de tendance à la baisse. En effet, Santé Publique France est en retard pour fournir les chiffres des deux dernières années. « Nous attendons toujours les chiffres de 2017 pour Paris », affirme Eve Plenel. « Avec l’augmentation du dépistage et des milliers de personnes sous PrEP en région parisienne, on pense qu’il va y avoir un impact. »

« Les stratégies d’utilisation du préservatif et de réduction des risques, telles que les programmes d’échange de seringues, restent essentielles pour nos efforts de prévention du VIH. » 

Car pour les responsables de tous ces programmes, c’est la fin du sida à l’horizon 2030 qui est visé. Un objectif très ambitieux affiché par la communauté internationale mais rendu crédible par la panoplie d’outils de prévention que sont le Tasp, la PrEP, le dépistage généralisé, l’accès aux préservatifs et au Traitement post-exposition (TPE). Selon Demetre Daskalakis, il faut cependant maintenir des actions plus classiques pour lutter contre les discriminations à l’origine des contaminations. « Les stratégies d’utilisation du préservatif et de réduction des risques, telles que les programmes d’échange de seringues, restent essentielles pour nos efforts de prévention du VIH. Notre engagement à lutter contre le racisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie et les nombreuses autres formes de stigmatisation qui limitent l’accès aux services de prévention et de prise en charge du VIH à ceux qui pourraient en bénéficier est à la base de tout cela. »

Sans attendre les nouveaux chiffres de l’épidémie dans la capitale, Paris sans sida lance une nouvelle opération d’envergure pour tenter d’augmenter très significativement l’offre de dépistage. À partir de début juilllet et pour une durée d’un an, tous les laboratoires de Paris pourront accueillir celles et ceux qui qui souhaitent faire un dépistage, qui sera entièrement gratuit. C’est un changement d’échelle majeur puisqu’il existe actuellement 13 lieux pour faire un dépistage gratuit et 170 laboratoires ! « Nous espérons faire 50 000 tests en plus sur Paris, qui seront entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie », ajoute Eve Plenel. Ce dispositif sera aussi opérationnel dans les Alpes Maritimes. Comme quoi, l’union fait la force.

Le Dr Naked n’en a pas fini avec ses consultations !

Source : univadis.fr

Si le refus de soins – direct ou indirect – des personnes selon leur couverture sociale, leur statut sérologique, leur origine ou leur orientation sexuelle est une pratique discriminatoire illégale, il reste une réalité en France.

C’est ce que rappelle le défenseur des droits Jacques Toubon, dans le cadre d’une interview donnée au site Séronet .

Des actes discriminatoires mis à jour

Dans cette interview, Jacques Toubon rappelle que, s’ils sont principalement le fait de « professionnels de santé qui exercent en secteur 2 », « il est difficile de quantifier les refus de soins », notamment parce que les patients « méconnaissent leurs droits » et n’alertent pas. Il évoque une « soixantaine de dossiers en cours d’instruction », auxquels s’ajoutent « les saisines traitées par la direction des CPAM (766 cas recensés pour l’année 2016 » et celles des conseils départementaux des ordres de professionnels de santé, tout en soulignant que ces chiffres « ne sauraient refléter la réalité des situations ». Il rapporte également que le handicap, l’origine, puis l’état de santé constituent les trois principaux motifs de discrimination (23 %, 15 % et 11 % respectivement).

Des réactions de sensibilisation

Saisi début 2017 par des associations d’usagers de santé, les services du Défenseur des droits ont mené une enquête auprès de médecins et de deux plateformes de prise de rendez-vous en ligne : celle-ci a révélé l’existence de mentions discriminatoires limitant ou refusant l’accès à une prise en charge. Aussi, la structure rendait publique une décision-cadre sur le sujet  fin 2018 et lançait dans le même temps une campagne de sensibilisation aux refus de soins, visant à la fois à informer les patients sur leurs droits et à sensibiliser les médecins sur leurs obligations légales en la matière.

Des mesures pour la défense des droits

Dans le cadre du prochain projet de loi Santé, le défenseur des droits évoque la possibilité d’une révision du dispositif de signalement, trop complexe, instauré par la loi HPST. Il plaide pour une sensibilisation des professionnels de santé, une meilleure connaissance de leurs droits de la part des usagers et un meilleur accompagnement des victimes présumées par les associations de défense des droits des patients. Enfin, s’il reconnaît que les commissions “Refus de soins” créées par les trois ordres (médecins, chirurgiens-dentistes et sage-femmes) ont tardé à lancer leurs travaux et ne sont pas compétentes pour traiter les saisines, elles permettent de passer d’une « situation de déni » à « une prise de conscience » de la part de ces praticiens et d’attendre un recueil de données qui deviendra suffisant pour permettre un état des lieux fiable et une évaluation des mesures mises en place…

Source : Montceau-news.com

Ce mercredi, à la Maison des Sociétés, et sous la houlette du président Jean-François Diot, a été organisé le lancement de l’antenne blanzynoise du Comité des familles. A Blanzy, des permanences auront lieu, comme ce mercredi, même lieu, le 15 mai de 14h à 19h et le 19 juin, de 14h à 19h.

Pour les personnes concernées par le VIH

Le Comité des familles est une association créée par et pour des personnes concernées par le VIH, leur famille et ceux qui les aiment, pour lutter ensemble, vivre et se soigner dans la dignité. C’est un réseau d’information, de rencontres, d’entraide et qui milite pour l’égalité des droits face à la maladie.

Un espace d’échanges et de dialogue

Le Comité des familles est un espace d’échanges et de dialogue, il permet aux personnes vivant avec le VIH et à leurs proches de sortir de l’isolement et de gagner en autonomie, d’échanger sur son vécu, de trouver un soutien, de s’informer, de partager l’expérience des autres, de vivre des moments conviviaux.

Les objectifs

Sur place, Nathalie, trésorière et Bruno Perrine, ancien président du Comité des Familles, présentent les projets et objectifs sur le département.

Tout d’abord le dépistage avec le TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique), la journée d’action autour du 1er décembre sur le Bassin Minier et les témoignages dans les universités, lycées, écoles d’infirmières en Bourgogne Franche-Comté.

Mais également, le Comité des Familles organise des permanences à thèmes (diététique, santé sexuelle, allégement thérapeutique).

Enfin, le Comité souhaite aller à la rencontre des personnes.

Plaquettes d’information

Ce mercredi, on distribue des plaquettes sur « Les grandes sœurs » qui est un programme d’accompagnement par les pairs qui s’adressent aux femmes séropositives enceintes.

Autres thèmes : « J’annonce à celui ou celle que j’aime », « Comment faire un bébé ? » ou encore « Bien vivre sa grossesse ».

Source : seronet.info

Vivre (longtemps) avec le VIH, on savait que c’était une réalité pour celles et ceux qui ont accès à un traitement efficace, mais, ici, c’est un record.

Un nouveau record

Pour la première fois de l’histoire de l’épidémie de VIH, rapporte le site américain Plus, une personne vivant avec le VIH a fêté ses cent ans ce printemps. On en sait peu sur Miguel, appelé « patient de Lisbonne », en dehors de son âge, mais son parcours avec le virus n’est pas courant. Dépisté très tardivement au stade sida, en 2004, à l’âge de… 84 ans, Miguel a fêté ses seize années de traitement. Diagnostiqué d’un lymphome à l’occasion de son diagnostic pour le VIH, il avait entamé une chimiothérapie agressive, qui a fonctionné.

L’opinion médicale

Son médecin rapporte bien avoir eu des doutes, vu l’âge avancé de Miguel, quant à sa survie, que ce soit pour le cancer comme pour le nombre de CD4 très bas au moment du diagnostic. Mais par chance, Miguel a guéri de son cancer et surtout, a pu continuer à vivre en bonne santé avec le VIH. L’âge n’est qu’un chiffre, mais cette barrière du siècle de vie avec le virus est un joli symbole pour la communauté des personnes vivant avec le VIH.

Source : info-vih.com

L’étude DOMONO qui évaluait l’allègement par dolutégravir en monothérapie avait dû être arrêté de façon précoce, cela s’explique de par le nombre d’échecs sous traitement et d’acquisition de résistances aux inhibiteurs d’intégrase.

Ce nouveau travail portant sur les données de cette étude tente de trouver les facteurs associés à ces échecs.

Les principes de l’essai

Pour rappel, les patients inclus au départ de l’étude DOMONO devaient avoir une charge virale indétectable au moment de l’essai, une charge viral maximale enregistrée de moins de 100000 copies/mm3 et un nadir de CD4 supérieur à 200 /mm3 et n’ayant jamais présenté d’échec virologique sous traitement. Parmi les 95 patients inclus, 8 d’entre eux ont présentés un échec virologique. Les patients qui ont présenté un échec avaient un temps plus long entre le diagnostic et l’initiation de la première ligne de traitement (médiane : 49 ( 27-64) vs 15 (1-38) mois, respectivement ; p = 0.015). Les concentrations d’ADN totaux issues des cellules mononuclées circulantes étaient plus élevées chez les patients en échec thérapeutique (17 (85-4151) vs 147 (16-4132) copies/106, respectivement ; p = 0.022) et le nadir de CD4 était plus bas chez les personnes en échec comparativement aux autres (260 (223-320) vs 380 (290-520) mm3, respectivement ; P = 0.011).

Ce qui ressort de cette étude

Bien que ces résultats soient des analyses univariées, ces paramètres que nous suggèrent ce travail sont à prendre en compte et à surveiller dans le cadre des allègements qui comportent un inhibiteur d’intégrase. Mais aucun de ces trois éléments pris isolément ne semble déterminer l’échec thérapeutique. Ces résultats nous rappellent tout de même que l’historique de la prise en charge et du statut immuno-virologiques restent des éléments importants à prendre en compte dans la réponse au traitement. Le taux d’ADN proviral pourrait être un élément de surveillance des allègements.

Source : seronet.info

Surveiller de façon continue les virus VIH au niveau national, c’est important. C’est ce qu’indiquent les travaux du docteur Benoît Visseaux (virologue, Hôpital Bichat, unité Inserm UMR 1137) soutenus par l’ANRS dans le cadre de l’action coordonnée 43 (AC43) (1), sous la direction de Marie-Laure Chaix (CNR VIH).

Ces travaux, présentés lors de la 26e Croi (Conference on retroviruses and opportunistic infections), attestent qu’une « analyse moléculaire fine des virus VIH permet de mieux surveiller l’épidémie en France ». Cette étude a inclus 1 121 personnes infectées entre 2014 et 2016, note un communiqué de l’ANRS. Elle met en évidence une augmentation de la circulation des virus d’un sous-type encore minoritaire : le sous-type CRF02_AG. Les personnes infectées par ces virus ont souvent une charge virale plus élevée laissant suggérer une diffusion plus rapide des virus de sous-type CRF02_AG, indiquent les travaux. Par ailleurs, la comparaison génétique des virus permet également d’identifier dans 41 % des cas des groupes de personnes appartenant à un réseau de transmission appelés « clusters ».

Autrement dit, les infections se produisent au sein d’un même groupe fermé.

Les chercheurs-euses comparent la « séquence nucléotidique des virus VIH » (2). A partir de ces informations, il leur est possible d’établir un arbre phylogénétique (3). Ce qui permet, d’une part de surveiller l’évolution de la diversité des virus et d’identifier de nouveaux virus recombinants (des virus de sous-types différents qui, associés, en créent un autre) et d’autre part d’identifier des groupes de personnes infectées par des souches phylogénétiquement proches. « Ces groupes constituent des clusters de transmission récente (ou CTR), groupes de personnes infectées par des virus très proches, souvent dans un même lieu ou région ou selon un même mode de transmission », précise le communiqué. Ces clusters permettent de disposer de données précises concernant les profils, localisations, vitesse de transmission et taille de ces épidémies le plus souvent de taille réduite, mais parfois massives.

Des informations qui se précisent

En se fondant sur l’analyse génétique des VIH ayant infecté 1 121 personnes entre 2014 et 2016 (population composée de 90 % d’hommes dont 70 % d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes), le docteur Benoît Visseaux et ses collègues montrent que la prévalence du sous-type CRF02_AG augmente d’année en année en France. « Sa proportion est passée de 14 % avant les années 2010 à 22 % en 2016 », indique l’ANRS. La charge virale des personnes infectées par ce virus est significativement plus élevée que chez les personnes infectées par les virus de sous type B majoritaire en France. Ce sous-type CRF02 est également plus représenté dans les clusters comprenant un grand nombre de patients (supérieur ou égal à quatre patients). « Ces résultats pourraient laisser suggérer une capacité de ce sous-type à diffuser plus rapidement », avancent les chercheurs-euses. Si on compare les résultats aux personnes qui ne sont pas incluses dans des clusters de transmission, les personnes appartenant à l’un de ces clusters sont en plus grande proportion des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et sont plus jeunes.

Délimitation d’un espace de propagation

Près de la moitié des clusters de transmission récente étudiés sont localisés à Paris et 31 des 39 clusters de grande taille (4 à 14 personnes) identifiés en France incluent des personnes diagnostiquées à Paris. « L’analyse des clusters de transmission du VIH permet d’identifier les populations et les zones géographiques où ces virus se diffusent rapidement. Cela devrait permettre de  déclencher des actions de dépistage, de traitement et de prévention spécifiques », avancent les chercheurs-euses. Aujourd’hui, les virologues de l’action cordonnée 43 de l’ANRS travaillent, en association avec Santé Publique France, à « la mise en place d’un réseau de surveillance national visant à identifier les lieux et modes de transmission les plus à risque, en vue d’une prévention davantage ciblée permettant d’enrayer la progression de l’épidémie de VIH ».

(1) : L’action coordonnée 43 de l’ANRS est consacrée à la virologie médicale
(2) : La séquence d’un acide nucléique — ADN ou ARN — est la succession des nucléotides qui le constituent.
(3) : Un arbre phylogénétique est un arbre schématique qui montre les relations de parenté entre des groupes d’êtres vivants, en l’occurrence, ici, des virus.