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source : seronet

Nouveau médicament dans le cadre du traitement du VIH : Trogarzo (ibalizumab) est indiqué, « en association avec d’autres médicaments antirétroviraux, dans le traitement de l’infection par le VIH-1 multi-résistant chez les adultes pour lesquels il n’est autrement pas possible d’établir un schéma de traitement antirétroviral suppressif », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ce médicament bénéficie d’une autorisation temporaire d’utilisation de cohorte (ATUc).

Qu’est-ce que Trogarzo (ibalizumab) ?

Trogarzo (laboratoire Theratechnologies) est un anticorps monoclonal. Ce médicament est utilisé dans le traitement des personnes adultes infectées par le VIH de type 1 (VIH-1). Il est administré avec d’autres médicaments anti-VIH lorsqu’aucune des combinaisons standard ne permet de contrôler l’infection parce que le virus leur est résistant. Ce traitement permet donc de venir à bout des multi-résistances rencontrées chez certains-es patients-es, en complément à d’autres molécules. En France, on estime entre 3 000 et 5 000 les personnes qui seraient concernées par un traitement de sauvetage dans l’échec thérapeutique.

Comment Trogarzo est-il utilisé ?

Le médicament doit être instauré et supervisé par un médecin expérimenté dans le traitement de l’infection par le VIH. Trogarzo est disponible sous la forme d’une solution pour perfusion (goutte-à-goutte) dans une veine. Le traitement débute par une dose unique de 2 000 mg suivie par 800 mg toutes les deux semaines, rappelle l’Agence européenne du médicament ; si le traitement est interrompu, il doit être réinstauré de la même manière.

Comment agit-il ?

La substance active de Trogarzo est l’ibalizumab. C’est un anticorps monoclonal (un type de protéine) conçu pour se lier au CD4, un récepteur (une cible) présent à la surface des cellules immunitaires appelées lymphocytes T. Ces lymphocytes T sont la cible principale du VIH, que celui-ci utilise comme hôtes afin de se reproduire. En se liant au CD4, l’ibalizumab empêche le virus de pénétrer dans les lymphocytes T et de se multiplier, ralentissant ainsi la propagation de l’infection. Différentes études cliniques montrent que, pris avec d’autres médicaments anti-VIH, Trogarzo s’est révélé efficace pour réduire la charge virale chez des personnes dont le VIH était multi-résistant, autrement dit chez lesquelles les traitements standard anti-VIH combinés n’ont pas permis de supprimer suffisamment la charge virale VIH dans le sang. Dans une étude principale menée auprès de 40 adultes qui présentaient un VIH multi-résistant et dont le traitement n’agissait pas, les taux de virus dans le sang se sont avérés indétectables (inférieurs à 50 copies/mL) chez 43 % des personnes après 25 semaines dans le cadre d’un traitement standard associé à Trogarzo, rappelle l’Agence européenne du médicament. Des effets similaires ont été observés à l’occasion d’une deuxième étude principale portant sur 113 personnes adultes. Dans cette étude, 44 % des personnes chez lesquelles des doses de Trogarzo étaient ajoutées à un traitement standard présentaient des taux de VIH indétectables après 25 semaines.

Les effets indésirables les plus couramment observés lors des essais cliniques sous Trogarzo (qui peuvent toucher jusqu’à une personne sur dix) étaient : éruption cutanée, diarrhée, vertiges, maux de tête, nausées et fatigue.

Pourquoi Trogarzo est-il autorisé dans l’Union européenne ?

Les options thérapeutiques étant limitées chez les personnes présentant un VIH multi-résistant, il existe donc un besoin médical non satisfait au sein de cette population, avance l’Agence européenne du médicament. L’agence indique qu’elle a bien conscience que « les études présentées » étaient « de petite envergure » en termes de participants-es, mais elle considère que « le profil de sécurité de Trogarzo [est] acceptable ». Elle a « estimé que les bénéfices de Trogarzo sont supérieurs à ses risques et a autorisé l’utilisation de ce médicament au sein de l’Union européenne ».

source : cns

Le Gouvernement vient de rendre publiques vingt mesures concernant la politique d’immigration, d’asile et d’intégration. L’une d’entre elles, visant à « lutter contre les dévoiements et les abus », et les conditions d’accès des demandeurs d’asile à la protection universelle maladie (PUMa).

Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) tient à souligner les risques pour la santé qui pourraient résulter de la mise en œuvre de ces dispositions.

En ce qui concerne les demandeurs d’asile, il est envisagé d’introduire, par voie de décret, un délai de carence de trois mois avant que ceux-ci puissent obtenir la PUMa. Pendant ce délai de carence, ils ne pourront être pris en charge que dans le cadre du dispositif des « soins urgents », c’est-à-dire exclusivement à l’hôpital et dans des situations d’urgence auxquelles une circulaire de 2005 avait ajouté la prise en charge des maladies transmissibles.

Ces modalités restrictives de prise en charge sont dangereuses car elles auront pour conséquence d’entraver l’accès aux soins des demandeurs d’asile pendant une période pourtant cruciale, au terme de leur parcours migratoire : chez les plus vulnérables, celui-ci est marqué par une exposition majorée à de multiples risques pour leur santé y compris aux risques d’infection par le VIH et les virus des hépatites. Elles risquent donc de favoriser l’aggravation des maladies et, en excluant toute prise en charge en dehors de l’hôpital, de contribuer à surcharger le fonctionnement hospitalier.

Sur un plan juridique, les dispositions relatives à la prise en charge des maladies transmissibles (VIH et virus des hépatites inclus) au titre du dispositif des « soins urgents » apparaissent fragiles car la circulaire de 2005 sur laquelle elles reposent est aujourd’hui réputée abrogée.

En ce qui concerne l’AME, deux dispositions tendent à entraver l’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière.

D’une part, il est prévu que l’éligibilité à l’AME soit désormais conditionnée à un délai d’au moins trois mois de résidence en situation irrégulière sur le territoire alors que, jusqu’à présent, le temps passé en situation régulière était pris en compte dans ce délai. Cette condition restrictive aura notamment pour effet de différer l’accès à l’AME pour certaines catégories d’étrangers, entrainant là encore un risque d’aggravation des maladies et une surcharge du dispositif des « soins urgents ».

D’autre part, les dépôts de demande d’AME ne pourront se faire que dans les caisses d’assurance maladie en présence du demandeur, ou par l’intermédiaire d’un service hospitalier. Jusqu’ici, les demandes pouvaient être également déposées auprès ou par l’intermédiaire de différents services sociaux ainsi que de structures associatives agréées. Ces acteurs jouent pourtant un rôle essentiel d’accompagnement et de suivi des demandeurs.

Le CNS attire enfin l’attention des pouvoirs publics sur le fait que les mesures tendant à restreindre l’accès aux soins des étrangers vivant sur le territoire français entrent en contradiction avec les objectifs ambitieux poursuivis par le Gouvernement en matière de réduction de l’épidémie de VIH/sida et d’élimination à l’horizon 2025 du virus de l’hépatite C dans notre pays. La réalisation de ces objectifs de santé publique requiert l’élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques cohérentes.

Plus largement, l’accès inconditionnel et universel aux soins de l’ensemble des personnes résidant sur le territoire national, indépendant de leur situation administrative, doit demeurer un principe intangible de la lutte contre le VIH/sida et les hépatites.

sources: hétéroclite

Association emblématique de la lutte contre le sida dans les années 1990, Act-Up Paris a été confrontée à des tensions internes l’an passé. Marc-Antoine Bartoli, président de l’association depuis mars 2018, évoque avec nous le Act-Up Paris d’aujourd’hui. 


Vous avez pris vos fonctions en 2018 dans un contexte tendu, alors qu’
Act-Up Paris traversait une période de division, suite à la démission de l’ancienne équipe dirigeante. Pouvez-vous nous parler de votre arrivée à la tête de l’association ? 
Marc-Antoine Bartoli : Quand je suis arrivé en février 2018, il y avait déjà des problèmes en interne et des crispations. C’était après la vague 120 BPM [le film de Robin Campillo sur  le Act-Up des années 1990 dont le succès a entraîné un grand nombre d’adhésionsdonc l’association avait déjà travaillé sur la façon d’accueillir ces nouvelles et nouveaux militant·es, et de gérer l’exposition médiatique qui a suivi la sortie du film. Ca s’est révélé à double tranchant : c’était bien pour l’association mais un peu moins pour les plaidoyers, la nostalgie du Act-Up des années 1990 s’est confrontée aux sujets et aux actions d’aujourd’hui. Des personnes restaient sur une vision classique de l’association alors que d’autres voulaient faire de l’intersectionnel, des plaidoyers inter-assos avec des associations qui n’étaient pas forcément dans le giron de la lutte contre le sida. S’ouvrir sur la question des sans-papiers, du travail du sexe, des sujets qui avaient un peu été délaissés par Act-Up faute de moyens suite au redressement judiciaire de 2013. Depuis 2018, avec l’arrivée de nouveaux moyens humains, on peut à nouveau retravailler sur tous ces sujets-là et envisager le futur.  

Vous évoquiez le redressement judiciaire de 2013. Quelle est la situation actuelle d’Act-Up Paris ?
Pour l’instant, ça va. On a réussi à stabiliser les choses. Avec les tensions de l’année dernière, on a été confronté à un manque de passation d’informations. On continue à chercher de nouvelles sources de financement, on consolide les subventions existantes, on tente de faire venir le maximum de personnes engagées à nos côtés. Il y a environ 150 adhérent·es aujourd’hui, une vingtaine de membres actif·ves et des allié·es de circonstance. L’association se porte plutôt bien mais on a encore du travail de fond à faire.  

Quelles sont les subventions dont bénéficie Act-Up Paris ? 
On a Sidaction, qui est notre bailleur principal, la Direction générale de la santé, la Direction de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Santé (DASES) de la Ville de Paris. On a également des labos pharmaceutiques qui nous donnent des subventions un peu moins strictes que celles des partenaires publics, mais elles sont plus aléatoires d’une année sur l’autre. Et on reçoit aussi de l’aide de la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT) sur certains projets précis 


Vous parliez d’une opposition entre vieille garde et jeune garde sur les actions à mener. Quels sont les domaines sur lesquels 
Act-Up Paris intervient aujourd’hui ? 
On a plusieurs plaidoyers menés par nos commissionsAinsi, la commission « Drogue et Usagers » travaille sur la politique de réduction des risques avec d’autres partenaires associatifs comme Apothicom ou l’association Safe. On a fait un testing, notamment en pharmacie, qui a mis en évidence les problèmes de distribution du matériel de prévention. La commission Prison travaille quant à elle sur le plaidoyer « Trans incarcéré·es » en collaboration avec le Genepi et l’Observatoire des prisons afin de dénoncer les conditions d’incarcération des personnes trans qui sont parfois détenues dans des établissements qui ne correspondent pas à leur identité de genre. On a également la commission Droits Sociaux qui travaille conjointement avec la permanence Droits Sociaux. C’est beaucoup  d’accueil et d’accompagnement dans des démarches administratives, mais aussi d’écoute des personnes vivant avec le VIH qui peuvent se retrouver isolées. Ensuite, on a la commission Migration qui a notamment mené une action contre Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, à propos du tarif du pass Navigo appliqué aux bénéficiaires de l’Aide Médicale d’État. Enfin, la commission TR (Traitements/Recherche) qui travaille sur les nouvelles avancées thérapeutiques : c’est beaucoup de veille informationnelle, on va dans les colloques à l’international et ça nous permet d’alimenter le Reactup, site internet et bulletin d’information trimestriel, de vulgarisation scientifique et de prévention. À coté de cela, on fait également de la prévention en milieu festif, parce que malheureusement, il continue d’y avoir des contaminations et des morts par surdose en soirées. 

Pourquoi est-il nécessaire qu’Act-Up Paris s’occupe de tous ces sujets à côté de la lutte contre le sida ? En quoi est-ce que cela forme un tout cohérent ? 
Ça forme un tout cohérent tout d’abord parce que si tu es une personne séropo ou vivant avec le VIH depuis un certain temps ou depuis peu, tu es malheureusement encore aujourd’hui très souvent victime de stigmatisations et de discriminations. Donc, quand on lutte contre le sida, on est censé être ouvert·e et expert·e sur les questions de discriminations. Et on se retrouve à militer avec d’autres associations intersectionnelles qui viennent compléter notre plaidoyer sur les sans-papiers, sur les personnes trans, sur le milieu carcéral. Ça permet d’affiner les compétences de l’association. Ça nous permet d’ouvrir nos champs d’expertise et de recherche. Chez Act-Up, il a toujours été primordial de parler à la première personne : c’est la parole des premier·es concerné·esdans une logique d’empowerment. C’est utiliser les stigmates et l’expérience pour en faire une force et pour se battre.  

On peut donc dire qu’au bout de trente ans, la lutte contre le sida est toujours une lutte politique ? 
Bien sûr. Mais c’est de plus en plus compliqué d’avoir une parole politique sur ces sujets-là. On nous le reproche même. Sauf que lorsque tu regardes les personnes touchées et contaminées par le VIH aujourd’hui, ce sont des personnes dont on ne parle jamais, qui sont systématiquement invisibilisées que ce soit dans les rapports, dans les réunions inter-assos ou dans la politique du gouvernement. Donc, oui, cette lutte est politique, ce qu’a d’ailleurs confirmé le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme [cf. Hétéroclie #148]. 

fonds mondials act-up
À propos du Fonds mondial, quelle est la position d’
Act-Up sur le fait que la contribution de la France au Fonds mondial ne repose que sur la décision du Président de la République, en l’occurrence Emmanuel Macron 
En tant qu’activistes, c’est une situation que l’on combat. Maintenant, on se rend bien compte que Macron fait de la comm’. Evidemment qu’il a donné de l’argent, puisque la France avait cette année le leadership sur le Fonds mondial. Mais la vraie question, c’est de quelle manière le fric va nous être jeté à la gueule ? C’est bien beau de donner du fric, mais va-t-il y avoir des volontés politiques derrière ? Par exemple, la loi Asile et Immigration n’est pas en cohérence avec ce qu’il s’est dit pendant le Fonds mondial. Il y a un double discours : oui, on va donner de l’argent et on tape dans le dos de Bill Gates mais concrètement, est-ce qu’on remet en question les lois abolitionnistes, le patriarcat, le racisme présent en France et en Europe ? Nous, on travaille sur ces sujets-là, de manière concrète. 

À l’avenir, est-ce qu‘Act-Up a vocation à s’implanter sur de nouveaux territoires en France, comme à Lyon, Grenoble ou Saint-Etienne par exemple  ? 
Ça fait un moment que l’on ne se pose plus la question en ces termes parce qu’on part du principe que si des personnes veulent monter une antenne d’Act-Up, qu’elles le fassent et nous serons ravi·es de pouvoir filer un coup de main et transmettre des informations sur la structuration du réseau Act-Up et sur les sources de financement. Mais on ne veut pas s’imposer sur des territoires qu’on ne connaît pas bien. Encore une fois, s’il y a des personnes qui partagent les idées d’Act-Up et qui souhaitent endosser les couleurs d’Act-Up, on sera là en soutien. Mais il est nécessaire que chaque antenne soit ancrée dans son territoire.

source : catie

L’étude CARMA a été mis en place par les chercheurs :

      * Les chercheurs ont comparé la santé de femmes séropositives et séronégatives

  • Les femmes séropositives étaient près de 60 % plus susceptibles d’avoir d’autres problèmes de santé
  • Les femmes séropositives développaient deux comorbidités 30 ans plus tôt en moyenne

Comme tout le monde, les personnes vivant avec le VIH éprouvent d’autres problèmes de santé en vieillissant. Les affections en question peuvent comprendre l’amincissement des os, le diabète de type 2 et une tension artérielle supérieure à la normale. On appelle ces autres affections des comorbidités. La recherche porte à croire que certaines personnes séropositives développent des comorbidités plus fréquemment et/ou plus tôt que les personnes séronégatives. Une bonne partie de la recherche sur les comorbidités et le VIH a porté sur des hommes. Or, une équipe de chercheurs de Vancouver mène actuellement une étude du nom de CARMA sur la question des comorbidités chez les femmes, qu’elles aient l’infection au VIH ou pas.

Dans un rapport qui sera publié dans la revue AIDS, les chercheurs affirment que les femmes séropositives (qui étaient en moyenne plus jeunes que les participantes séronégatives) étaient susceptibles d’avoir plus de comorbidités, notamment en ce qui concerne la santé mentale. Les femmes séropositives étaient également plus susceptibles de fumer du tabac. Les chercheurs encouragent les professionnels de la santé qui prennent soin de femmes séropositives à se concentrer sur la cessation du tabagisme, ainsi que sur le dépistage et « la prise en charge appropriée des troubles anxieux et de l’humeur ».

Détails de l’étude

Les chercheurs de Vancouver ont recueilli des informations relatives à la santé de 267 femmes séropositives et de 276 femmes séronégatives inscrites dans une étude appelée CARMA (Children and Women : Antiretrovirals and Markers of Aging). Les femmes séropositives ont été recrutées lors de leurs consultations à la clinique Oak Tree. Selon les chercheurs, cette clinique prodigue « des soins du VIH spécialisés aux femmes, aux enfants et aux familles vivant avec ou touchés par le VIH en Colombie-Britannique ». Le recrutement des femmes séronégatives s’est fait à l’aide d’annonces publicitaires. L’équipe a collecté des données entre décembre 2008 et octobre 2017. L’analyse dont nous rendons compte porte sur les données initiales recueillies.

En général, les deux groupes de femmes étaient semblables, même si les femmes séropositives étaient en moyenne plus jeunes de quelques années. Les différences importantes entre les deux groupes étaient les suivantes :

Fumeuses actuelles

  • femmes séropositives : 48 %
  • femmes séronégatives : 32 %

Études collégiales/universitaires

  • femmes séropositives : 41 %
  • femmes séronégatives : 70 %

Résultats

En général, les femmes séropositives étaient près de 60 % plus susceptibles d’avoir une comorbidité que les femmes séronégatives. Voici quelques facteurs qui contribuaient à la répartition des comorbidités :

Âge

À mesure qu’elles vieillissaient, les femmes séropositives semblaient accumuler des comorbidités plus rapidement que les femmes séronégatives.

Revenu

Selon les chercheurs, « Dans l’ensemble, les femmes ayant un revenu supérieur à 15 000 $ CDN par année affichaient en moyenne un taux de diagnostics multiples [de comorbidités] 18 % plus faible que celles ayant un revenu inférieur ». Cette association se produisait peu importe le statut VIH des femmes.

Tabagisme

Les chercheurs ont également affirmé que dans l’ensemble, « … le tabagisme était associé de façon significative au nombre de [comorbidités diagnostiquées] », et ce, même après avoir tenu compte du revenu, du statut VIH et d’autres facteurs. Spécifiquement, les fumeuses actuelles affichaient un taux de comorbidités 45 % plus élevé et les anciennes fumeuses affichaient un taux de comorbidités 38 % plus élevé que les femmes qui n’avaient jamais fumé.

Genres de comorbidités

Les chercheurs ont trouvé que les femmes séropositives étaient plus susceptibles d’avoir fait l’objet des diagnostics suivants :

Un ensemble de troubles de la santé mentale incluant la dépression, l’anxiété et le trouble panique.

  • femmes séropositives : 42 %
  • femmes séronégatives : 27 %

Virus de l’hépatite C

  • femmes séropositives : 40 %
  • femmes séronégatives : 18 %

Amincissement des os (incluant l’ostéoporose et l’ostéopénie)

  • femmes séropositives : 21 %
  • femmes séronégatives : 3 %

Nombre de médicaments

On a observé la tendance globale suivante : plus une femme séropositive était âgée, plus il était probable qu’elle prenait davantage de médicaments qu’une femme séronégative du même âge. Cette différence était sans doute attribuable au fait que les femmes séropositives plus âgées avaient davantage de comorbidités.

Deux autres associations avec le nombre de médicaments utilisés ont été observées, et ce, sans égard au statut VIH :

Revenu

Selon les chercheurs, les femmes dont le revenu annuel était de 15 000 $ ou plus « prenaient 28 % moins de médicaments que celles dont le revenu était inférieur à 15 000 $ par année ».

Tabagisme

Les chercheurs ont affirmé que « les fumeuses actuelles utilisaient 85 % plus de médicaments, et les anciennes fumeuses utilisaient 55 % plus de médicaments que les participantes qui n’avaient jamais fumé ».

Utilisation de suppléments

Les femmes séropositives étaient plus susceptibles d’utiliser des suppléments que les femmes séronégatives. Peu importe leur statut VIH, les fumeuses actuelles étaient 52 % moins susceptibles d’avoir recours à des suppléments.

Traitement des comorbidités

Dans l’ensemble, les proportions de femmes qui ont reçu un traitement pour des comorbidités étaient semblables, soit près de 50 %. Les chercheurs ont toutefois constaté que les femmes séropositives étaient moins nombreuses à suivre un traitement pour des comorbidités que les femmes séronégatives, comme l’attestent les exemples suivants :

Amincissement osseux

  • femmes séropositives : 67 %
  • femmes séronégatives : 100 %

Asthme

  • femmes séropositives : 34 %
  • femmes séronégatives : 59 %

Diabète

  • femmes séropositives : 45 %
  • femmes séronégatives : 80 %

Brûlures gastriques

  • femmes séropositives : 23 %
  • femmes séronégatives : 47 %

Maladie pulmonaire obstructive chronique

  • femmes séropositives : 27 %
  • femmes séronégatives : 50 %

L’étude CARMA n’a pas été conçue pour fournir un rapport détaillé sur les ordonnances rédigées pour des comorbidités ou l’observance des traitements prescrits. Pour cette raison, les chercheurs ne savent pas avec certitude pourquoi certaines femmes séropositives ne prenaient pas de médicaments pour les affections mentionnées ci-dessus.

Interactions médicamenteuses

Les chercheurs ont constaté des cas où les femmes séropositives risquaient de connaître des interactions médicamenteuses. Il est probable que ces femmes auraient tiré profit d’une consultation auprès d’un pharmacien.

À retenir

Après avoir tenu compte de facteurs sociodémographiques, les chercheurs ont trouvé que les femmes séropositives « recevaient plus de diagnostics [de comorbidités], et cette différence prenait de l’ampleur avec l’âge », par rapport aux femmes séronégatives.

En analysant leurs données, les chercheurs ont constaté une tendance inquiétante : les femmes séropositives « présenteraient en moyenne deux comorbidités 30 ans plus tôt que leurs pairs séronégatifs ». Les chercheurs de Vancouver ne sont pas certains des raisons de cette accélération apparente du vieillissement. D’autres chercheurs qui étudient l’impact du VIH sur le système immunitaire laissent cependant entendre que l’un ou plusieurs des facteurs suivants pourraient jouer un rôle dans la dysfonction immunitaire continue et le vieillissement accéléré du système immunitaire qui s’observent en présence de l’infection au VIH chronique :

  • activation continue et inflammation du système immunitaire, lesquelles ne diminuent que partiellement sous l’effet du traitement
  • co-infection au CMV (cytomégalovirus), un membre de la famille des virus herpétiques
  • bactéries nocives vivant dans les intestins qui sont capables de traverser la paroi intestinale pour passer directement dans le courant sanguin (ou d’y faire passer leurs protéines); il se peut que ces microbes nocifs et/ou leurs protéines nuisent au système immunitaire et à d’autres systèmes organiques à long terme

Il importe de noter que nous parlons ici d’une étude par observation qui a saisi des données à un seul moment dans le temps. Les études de ce genre sont utiles pour trouver des associations, mais ne peuvent pas prouver de lien de cause à effet. La présente étude, quoique bien conçue, ne peut prouver que des femmes séropositives ne figurant pas dans cette étude éprouveraient des problèmes aussi fréquemment que les femmes inscrites à l’étude. Si les chercheurs réussissaient à obtenir un financement à long terme, ils pourraient saisir des données à plusieurs moments dans le temps auprès de la même personne. L’équipe de l’étude CARMA serait alors en mesure de faire des prévisions plus précises sur les risques futurs de comorbidités chez les femmes séropositives.

D’autres études menées auprès de personnes séropositives ont également révélé des taux élevés de tabagisme et de troubles de la santé mentale. Ces autres études constituent un appui aux résultats globaux de l’étude CARMA.

Que faire?

Les chercheurs de l’étude CARMA encouragent les professionnels de la santé à déterminer si leurs patientes séropositives fument et à offrir du soutien à celles qui souhaitent arrêter. Ces interventions sont importantes parce que l’équipe CARMA a constaté un lien statistique fort entre le tabagisme et un mauvais état de santé. D’autres recherches menées par l’équipe CARMA portent à croire que le tabagisme contribue également au processus de vieillissement chez les femmes séropositives.

La découverte d’un taux relativement élevé de troubles de la santé mentale chez les femmes séropositives nécessite plus d’attention. Une mauvaise santé mentale peut dégrader la qualité de vie et nuire à la santé générale. L’équipe CARMA encourage les professionnels de la santé à dépister les troubles de la santé mentale chez les femmes séropositives et à « assurer une prise en charge appropriée des troubles de l’humeur et anxieux, particulièrement pour une population de personnes vieillissantes aux prises avec plus de morbidités ».

Environ 40 % des femmes séropositives inscrites à cette étude avaient été exposées au virus de l’hépatite C (VHC) à un moment donné de leur vie. Les chercheurs de l’étude CARMA n’ont pas été en mesure de déterminer si les participantes étaient infectées par le VHC au moment de l’étude. Il n’empêche que le dépistage de l’infection au VHC pourrait être utile aux femmes séropositives. Dans les cas où une infection active est décelée, l’offre d’un traitement permettrait d’avancer vers la guérison de la co-infection au VHC. Certaines femmes auraient également besoin d’être orientées vers des services de réduction des méfaits.

Les résultats de cette analyse de l’étude CARMA soulignent l’importance du revenu comme facteur déterminant de la santé. À l’avenir, l’effet des suppléments de revenu (et/ou d’autres formes de soutien socioéconomique comme l’aide au logement ou à l’alimentation) sur la santé à long terme des femmes séropositives est un sujet qui pourrait être exploré.

À l’avenir

L’étude CARMA est une plateforme passionnante pour faire de la recherche sur la santé des femmes séropositives. Si l’équipe CARMA recevait des fonds additionnels, elle pourrait mener d’autres recherches essentielles auprès de cette population à long terme.

source : Nice matin

Depuis juillet, le Département et la Ville de Paris proposent, en avant-première, un test rapide et gratuit. Il permet de connaître le statut sérologique pour enrayer la propagation du VIH dans les Alpes-maritimes.

Et s’il n’y avait plus de nouvelle infection par le VIH (1) d’ici 2030? Pour le Dr Pascal Pugliese, infectiologue au CHU de Nice, président du Corévih (Coordination régionale de lutte contre le VIH) Paca-Est et tout nouveau président de la Société française de lutte contre le sida, c’est réaliste: « Pour cela, il va falloir atteindre l’objectif du “3×95”. Cela veut dire que 95% des personnes devront connaître leur statut sérologique, que 95% des personnes conscientes de leur séropositivité au VIH aient accès au traitement et que 95% des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable d’ici 2020. »

LE DÉPISTAGE VIH DANS LES ALPES-MARITIMES, UN GESTE À ADOPTER

On estime que 25.000 personnes en France sont porteuses du virus, sans le savoir. Et qu’un tiers des découvertes de séropositivité sont trop tardives, car survenues au stade de sida. Le bon réflexe est donc de se faire dépister régulièrement.

Depuis le 1er juillet, il est désormais possible de faire le test du VIH, sans ordonnance et gratuitement, dans tous les laboratoires de Paris et des Alpes-Maritimes, « les deux départements les plus touchés par l’épidémie. »

Il s’agit d’une expérimentation pilote innovante. « 1.612 tests ont été réalisés en juillet et en août et seulement trois personnes ont été déclarées positives au virus du VIH dans le département, rapporte le Dr Pugliese. Et puis, qu’il se révèle positif ou négatif, le VIH test garantit un accompagnement. Et ça, c’est important. »

« Ces chiffres sont très encourageants, ajoute le vice-président du Corévih, Erwann Le Hô. Les dépistages réalisés en laboratoire ont augmenté de 9 % dans les Alpes-Maritimes par rapport à la même période l’an passé. »

UN APPEL À LA GÉNÉRALISATION

Le 30 juin 2020, l’expérimentation prendra fin. L’heure sera au bilan. Mais déjà, le protocole semble séduire la Cour des comptes.

Dans un rapport publié en juillet, les sages de la rue Cambon ont jugé inefficace la politique menée jusqu’ici contre le VIH dans les Alpes-Maritimes et ailleurs. Ils appellent déjà à la généralisation de ce protocole de dépistage.

« Il faut que dans ce domaine l’argent public soit bien utilisé. Je suis sûr que VIH test va se montrer efficace », appuie Erwann Le Hô.

Le Dr Pugliese est, quant à lui, persuadé que, « simplifier le réflexe du dépistage, c’est aussi accélérer la fin du sida. » Et des moyens, pour l’arrêter, il en existe d’autres, comme la Prep ou le Tasp. Des traitements que suivent Guillaume et Olivier. L’un est séronégatif, tandis que l’autre, a contracté le virus, il y a plus de vingt ans.

source : Nice Matin

Guillaume suit la PrEP, un traitement qui lui permet d’être protégé du virus, tandis que l’autre Guillaume a été contaminé par le VIH en 1995. Depuis, il bénéficie du Tasp. Grâce à ce traitement, il ne souffre plus, mène une vie tout à fait normale et sa charge virale est devenue indétectable.

Depuis juillet, le Département et la Ville de Paris proposent, en avant-première, un test rapide et gratuit. Il permet de connaître le statut sérologique pour enrayer la propagation du virus. Mais après le dépistage, que se passe-t-il ?

LA PREP, LE PRÉSERVATIF CHIMIQUE

« J’ai commencé la Prep [Prophylaxie pré-exposition], lorsque j’habitais encore à Paris, il y a quatre ans environ, se souvient Guillaume. Lors d’une soirée, j’ai rencontré un garçon. Il n’y a pas eu de relation sexuelle, mais on a fait des choses. À la première heure, le lendemain, je me suis rendu à l’hôpital. »

C’est alors que ce nouveau Niçois a pu bénéficier du traitement post-exposition. Une thérapie administrée en urgence après un risque de transmission du VIH. Elle doit l’être dans les quatre heures qui suivent le risque et avant quarante-huit heures maximum.

Pendant quatre semaines, le patient sera suivi et un test de dépistage sera réalisé six semaines après la prise de risque.

« NE PAS AVOIR PEUR ET ASSUMER CE QUE L’ON FAIT »

« À la fin du traitement, on m’a dit que je n’avais rien et on m’a proposé la Prep. » Un moyen chimique de protéger ses relations sexuelles du VIH. « Aujourd’hui, je prends un comprimé par jour et toujours à la même heure. Même s’il y a un battement de quelques heures autorisé. »

Guillaume le prend en fin de matinée, pour être sûr de ne jamais le manquer. Il n’a, jusqu’ici, jamais ressenti d’effets secondaires, des nausées comme il peut s’en produire. Son partenaire est également sous Prep. Près de 600 personnes bénéficient de ce traitement dans les Alpes-Maritimes.

Tous les trois mois, ils se rendent à l’hôpital pour un check-up complet. Dernièrement, une infection sexuellement transmissible a été décelée chez son compagnon. Tous deux se sont fait soigner. Car la Prep ne protège pas de ces IST.

« C’est important d’être suivi, aussi bien pour soit que pour les autres. Il faut se faire dépister et se protéger, car on ne sait jamais sur qui on peut tomber », appuie Guillaume, qui, avec ce traitement, se sent vraiment protégé du VIH.

Il ajoute: « Les médecins d’ici, contrairement à Paris, sont vraiment à l’écoute et disponibles. Si nous avons la moindre question, nous avons leur numéro et pouvons les contacter. Avec tout ce qui existe aujourd’hui, il ne faut pas avoir peur et assumer ce que l’on fait. »

LE TASP POUR NE PLUS TRANSMETTRE LE VIH 

Olivier avoir été contaminé par le VIH en 1995. Depuis, il bénéficie du Tasp (traitement de prévention). « Ma précédente épouse était séropositive et on essayait d’avoir un enfant. Nous n’arrivions pas avec les méthodes préconisées, alors une fois, nous avons décidé de ne pas utiliser de préservatif et j’ai été contaminé. »

Olivier a aussitôt été pris en charge: « J’ai changé pas mal de fois de traitement. Au début, j’avais, trois, voire quatre cachets avec une ou deux prises par jour. Et avec beaucoup d’effets secondaires. » Vomissements, vertiges, amaigrissement, ça n’a pas toujours été facile.

« A L’ÉPOQUE, LES TRAITEMENT MARCHAIENT PLUS OU MOINS BIEN »

« À l’époque, les traitements marchaient plus ou moins bien. Je faisais des rechutes. J’ai même fait de la lipodystrophie. La graisse de mon visage fondait. J’ai dû faire des injections, un peu comme du botox aujourd’hui. Quand le traitement ne fonctionnait plus, je le ressentais tout de suite. Certains médicaments avaient des effets sur mon foie. Je n’ai jamais bu beaucoup d’alcool et pourtant j’avais le foie d’un alcoolique. »

Vers les années 2000, les recherches sur le VIH ont vraiment avancé. « Avec le Dr Pugliese, je savais que j’étais très bien suivi, remercie Olivier. L’équipe de [l’hôpital niçois] l’Archet 2 est vraiment top, et franchement, ça aide quand on n’est vraiment pas bien et que les effets secondaires sont de moins en supportables. Et avec les années, tout a disparu. »

« J’AI UNE VIE TOUT À FAIT NORMALE »

Aujourd’hui, grâce au Tasp (traitement comme prévention), qui a permis de diminuer la quantité de virus dans son sang et dans son sperme, la charge virale d’Olivier est devenue indétectable. Il ne transmet plus le VIH: « J’ai une vie tout à fait normale, je suis très sportif et ni le traitement, ni le virus ne nuisent à mes performances. Je vis tout à fait normalement. »

Le VIH ou le sida, ça n’intéresse pas ou ça fait peur. « Certains membres de ma famille le savent, d’autres non. Je sais qu’ils ne réagiraient pas de la meilleure des manières. Idem pour mes amis. Je n’ai pas envie de briser des amitiés pour ça. »

 Olivier est soumis à des prises de sang et des consultations tous les cinq mois. Mais il ne prend qu’un médicament par jour. Et visiblement, il se porte comme un charme: « Le VIH désormais n’est plus synonyme de mort et de souffrance. »

source : seronet

En 2018, 425 nouveaux cas d’infection par le VIH en Suisse ont été déclarés à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), soit 4,5 % de moins qu’en 2017, indique le site de la RTS (8 octobre).

L’OFSP relève que le nombre de diagnostics VIH a atteint « un niveau exceptionnellement bas » en Suisse l’an dernier. La prophylaxie préexposition (Prep) a vraisemblablement joué un rôle dans cette baisse. Selon des estimations, 1 500 personnes ont eu recours en 2018 à cet outil de prévention. Concernant les autres IST, les cas de gonorrhée ont augmenté de 11 %, avec 3 116 cas déclarés en 2018. Cette hausse est principalement due à un dépistage plus intensif. Le nombre de nouveaux cas de chlamydiose et de syphilis est lui resté stable.

source : syngof

ACTIONS TRAITEMENTS propose sur son site internet un annuaire géolocalisé des professionnels de santé qui prennent en charge des personnes séropositives efficacement et sans discrimination.

Cédric DANIEL*
propos recueillis par E. PAGANELLI**
E.P. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre association Actions Traitements ?
C.D : l’association Actions Traitements existe depuis plus de 25 ans. Elle a été créée en 1991 par des personnes concernées à une époque où les traitements et la vie avec le VIH n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. A l’origine, il s’agissait surtout d’un groupe d’auto-support entre patients pour échanger, partager et essayer de trouver des solutions. L’association s’est très vite spécialisée dans l’information thérapeutique. Un des événements fondateurs est ce qu’on appelle « le voyage de New York » en 1996, au début de l’apparition des premières trithérapies aux Etats-Unis. A l’époque ces nouveaux traitement n’étaient pas encore disponibles en France. Plusieurs personnes, dont des militants de l’association, se sont regroupés et ont décidé de se rendre sur place pour acheter là-bas les médicaments et les rapporter en France. Actions Traitements fonctionne aujourd’hui grâce à 3 salariés à temps plein et plusieurs bénévoles. Nous nous adressons principalement aux personnes qui vivent déjà avec le VIH et/ou une hépatite virale.
E.P : Quelles actions menez-vous dans le cadre de l’information thérapeutique ?
C.D : aujourd’hui, nous avons trois activités :
– L’information th.rapeutique : nous éditons des InfoCartes à destination des patients, qui répertorient toutes les nouvelles molécules, les nouveaux combos qui apparaissent avec des informations succinctes et claires, scientifiquement irréprochables, pour les porter à la connaissance du patient. De façon générale, notre démarche vise à donner le pouvoir au patient par rapport à sa pathologie, par rapport à sa prise en charge et faire en sorte qu’il puisse être d’égal à égal avec les professionnels de santé qu’il va rencontrer durant son parcours de soins. D’autres supports sont disponibles, avec la même démarche d’information thérapeutique, comme des affiches récapitulatives éditées tous les deux ans qui sont distribuées dans la totalité des services hospitaliers et dans beaucoup d’autres associations de patients. Nous donnons ensuite de l’information sur tout ce qui concerne le VIH, la pathologie, la prise en charge à travers des brochures sur des thématiques particulières. Nous avons par exemple une brochure intitulée « Mon premier traitement » qui s’adresse aux personnes venant de découvrir leur séropositivité où nous leur expliquons ce que cela va changer dans leur vie et ce que cela va impliquer en termes de suivi. Nous avons édité d’autres brochures comme « Se défaire du tabac » ou encore « Bien vivre avec le VIH après 50 ans ».
L’accompagnement des personnes à travers trois activités :
– Les « Ateliers Positifs » : nous organisons une fois par mois des ateliers collectifs où une quinzaine de personnes viennent partager leurs expériences et recueillir des conseils, où nous faisons intervenir soit un professionnel de santé, soit une autre association. Par exemple, le thème de notre prochaine réunion sera « Comment manger sain et pas cher quand on vit avec le VIH ? », ou encore « La relation soignant-soigné », « Les conséquences du VIH sur mon moral » ;
– L’Education Thérapeutique du Patient (ETP) : nous avons été parmi les premières associations de lutte contre le VIH à être habilités en 2012 pour déployer un programme d’ETP. Ce programme est coordonné par un médecin de santé publique et co-animé par des salariés de l’association ou des bénévoles qui ont tous été formés à faire de l’éduction thérapeutique. Il s’agit d’un cycle d’entretiens individuels qui débute par un bilan initial pour identifier les besoins de la personne et est suivi de plusieurs rendez-vous pour traiter un sujet en particulier ;
– Une ligne d’écoute ouverte tous les après-midis elle est la seule ligne d’écoute gérée par des personnes vivant avec le VIH pour répondre à toutes les questions que les patients se posent par exemple sur les effets secondaires, ou encore qu’ils n’ont pas posées ou pas osé poser à leur médecin ou pharmacien. Nous recevons entre 150 et 200 appels par an. Certains nous remontent également les difficultés auxquelles ils sont confrontés pour leur accès aux soins. En effet, si des progrès ont été faits en matière de traitements, les discriminations perdurent et nombre de personnes témoignent de difficultés dans l’accès aux soins auprès de professionnels de santé.
Nous organisons également un colloque scientifique chaque année au mois de novembre, qui réunit des professionnels de santé et des associations qui prennent en charge des personnes vivant avec le VIH. Cette année, il aura lieu le 22 novembre et aura pour thème le vieillissement des personnes atteintes du VIH. Aujourd’hui, plus de 50% des personnes qui vivent avec le VIH en France ont plus de 50 ans.

Un outil dans la lutte contre les discriminations

E.P : Parmi vos actions, il y a également un annuaire géolocalisé des professionnels de santé. En quoi consiste-t-il ?
C. D : nous avons eu l’idée en 2017 de créer un annuaire géolocalisé des professionnels de santé « sérofriendly ». A l’origine, l’objectif était de permettre aux personnes vivant avec le VIH de localiser près de chez elles des dermatologues ou généralistes formés à l’injection de produits de comblement comme le Newfil. Progressivement, cet annuaire a révélé son utilité pour solutionner les difficultés liées à la discrimination dans l’accès aux soins. Cette discrimination a été notamment révélée par une enquête de l’association AIDES fin 2015 auprès de dentistes et qui a fait apparaître dans 30% des cas une discrimination à l’égard des personnes séropositives. Plus largement, on observe une discrimination chez les professionnels de santé par manque de formation et d’information sur les derniers progrès de la prise en charge du VIH. Il nous a donc paru pertinent d’étendre le référencement de notre annuaire géolocalisé serofriendly à d’autres spécialités que les injecteurs de produits de comblements. Nous nous sommes rapprochés du CNOM et de la CNIL qui nous ont donné leur autorisation. A ce jour, l’annuaire répertorie plus de 1000 professionnels de santé, parmi lesquels les infectiologues, les dermatologues, les médecins généralistes, les proctologues, les gynécologues et les sages-femmes, etc.
E.P : Comment référencez-vous les professionnels de santé présents dans cet annuaire ?
C.D : ce travail, comme celui des différents documents que nous éditons, est conséquent. Nous sollicitons les syndicats professionnels, les associations professionnelles, les sociétés savantes et nous nous appuyons sur nos partenaires associatifs et les COREVIH (coordination régionales VIH) qui regroupent les professionnels de santé hospitaliers et de ville, des associations et des représentants des patients, pour agrémenter notre annuaire. Les gynécologues sont encore peu représentés, c’est la raison pour laquelle nous avons sollicité le SYNGOF pour nous aider à les sensibiliser à l’intérêt de se faire référencer. Le référencement peut se faire spontanément via notre site internet : dans l’onglet « Vivre avec le VIH », la rubrique « Où se soigner » permet d’accéder à l’annuaire géolocalisée. Le médecin peut renseigner son formulaire de référencement lui-même, le patient peut également référencer son médecin.
Au-delà de ce référencement, les médecins volontaires peuvent proposer leur contribution à nos différentes activités comme les ateliers ou le colloque scientifique annuel, ou encore en participant à un de nos comités de pilotage pluridisciplinaires. Ils regroupent des professionnels de santé, des associatifs et des patients pour l’élaboration de nos supports d’information et nos actions d’accompagnement.
E.P : Menez-vous également des actions d’information ou de formation auprès des professionnels de santé ?
C. D : en effet, nous répondons avec plaisir aux sollicitations pour intervenir dans vos formations ou autres actions qui participent à informer et sensibiliser les professionnels de santé. Récemment nous avons organisé un atelier sur les soins dentaires où nous avons fait intervenir le docteur Christian Winkelmann, chirurgien dentaire et Responsable du Pôle Patients du Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes, et nous montons actuellement avec lui un programme d’information et de sensibilisation qui sera déployé dans les écoles de chirurgie dentaire au cours du premier semestre 2020.

La SFLS, se réunit en congrès sur le sujet de la lutte contre le sida à la Rochelle. Des experts vont débattre pendant deux jours à La Rochelle des innovations thérapeutiques.

Le 20e Congrès National de la Société Française de Lutte contre le Sida s’est déroulé à partir de  jeudi 24 octobre à La Rochelle. Médecins, chercheurs, psychologues et experts ont échangé pendant deux jours sur les innovations en matière de traitement mais aussi sur la qualité de vie des patients porteurs du virus.

On prend un comprimé en prévention et il n’y a plus de transmission du virus

Le congrès est co-présidé par Mariam Roncato-Sabéran qui est médecin infectiologue à l’hôpital de La Rochelle. Cette spécialiste, était l’invitée de notre édition de midi sur France 3 Poitou-Charentes.

Cela semble réalisable grâce au préservatif et à la PrEPn, un traitement préventif. C’est une vraie révolution, on a vraiment démontré à la fois dans les études et dans la vie courante que l’utilisation de la PrEP réduit le nombre d’infections par le VIH parmi les gens qui l’utilisent et qui sont potentiellement très à risque de la transmission du virus. On prend un comprimé soit tous les jours soit de façon séquentiel en fonction du risque et il n’y a plus de transmission de virus, le médicament vous protège comme un préservatif chimique contre l’infection par le VIH.
-Mariam Roncato-Sabéran, médecin infectiologue.

En 2018, le nombre de personnes séro-positives découvertes a diminué au niveau régional comme au niveau national mais selon Mariam Roncato-Sabéran, on peut encore mourir du sida si on tarde à se faire dépister.

Les gens qui viennent nous voir sont porteurs du virus depuis plus de deux ans, nous ce qu’on voudrait, c’est que les personnes qui savent qu’elles ont pris un risque viennent nous voir rapidement pour être dépistées et traitées.

source : univadis 

Dans l’Union européenne (UE), près d’un demi-million d’hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ont besoin d’une prophylaxie pré-exposition au VIH (PRe-Exposure Prophylaxis, appelée Prep), mais n’y ont pas accès, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (European Centre for Disease Prevention and Control, ECDC).

Un article publié dans la revue Eurosurveillance présente des données issues des programmes de surveillance de l’ECDC et de l’Étude Internet européenne sur la sexualité entre hommes (EMIS-2017), laquelle souligne des « insuffisances en matière de PrEP ».

Les auteurs du Fonds national britannique pour le SIDA (National AIDS Trust, NAT), de l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (London School of Hygiene and Tropical Medicine), de la Santé publique d’Angleterre (Public Health England) et de l’ECDC ont utilisé des données issues de l’Étude EMIS-2017, pour comparer la proportion d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) qui avaient indiqué être « très susceptibles » de recourir à la PrEP si elle leur était accessible, avec la proportion d’hommes ayant actuellement recours à la prép selon toutes les sources disponibles. Les insuffisances estimées en matière de PrEP variaient de 44,8 % en Russie à 4,3 % au Portugal.

L’estimation globale qui a été calculée pour l’UE, concernant les insuffisances en matière de PrEP, s’élève à 17,4 %, ce qui équivaut à 500 000 HSH (IC à 95 % : 420 000–610 000) très susceptibles de recourir à la PrEP mais n’y ayant actuellement pas accès.

L’auteur principal, Rosalie Hayes, a déclaré que ces résultats sont très inquiétants et devraient servir de signal d’alarme aux pays de l’UE.