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Source : Paris Match

Les vaccins contre le virus du sida vont d’échec en échec. Serait-ce une erreur de stratégie ? La voie suivie par Morgane Bomsel* pourrait changer la donne.

Paris Match. Quel a été le principe général des vaccins anti-VIH ?

Morgane Bomsel. Un vaccin peut induire deux sortes d’immunité : 1. Cellulaires, dans laquelle les lymphocytes T (tueurs) se chargent de détruire l’ennemi. 2. Humorale, la plus utilisée, où ce rôle revient aux anticorps (immunoglobulines G et M produites par les lymphocytes B). L’induction dans le sang, par voie intramusculaire, de ces deux types d’immunité a été testée contre le VIH.

Avec quels résultats jusqu’à présent ?

Ce furent des échecs. Le premier vaccin à grande échelle (laboratoires Merck) testé chez 12 000 volontaires, chercha à stimuler l’immunité cellulaire présumée plus efficace que celle conférée par les anticorps. L’essai fut stoppé en 2008, les sujets infectés étant plus nombreux chez les vaccinés que chez les non-vaccinés ! L’essai suivant (laboratoires Sanofi, Genentech, armée américaine, National Institutes of Health, Etats-Unis), réalisé en Thaïlande chez 16 000 sujets et terminé en 2009, stimula quant à lui l’immunité humorale. Il utilisait un vecteur portant comme antigène une protéine de l’enveloppe du VIH appelée GP120. Il put induire une protection chez seulement 31 % des personnes vaccinées. Ce même vaccin adapté au virus africain et testé en Afrique du Sud fut ensuite un échec. Actuellement, un vaccin “mosaïque” développé par le professeur Dan Barouch (Harvard, Etats-Unis), nommé ainsi car son vecteur (un adénovirus inerte) porte plusieurs protéines de surface du VIH, issues de diverses souches virales répandues dans le monde, est en cours d’essai. Résultats attendus en 2022. Toutes ces stratégies sont identiques : stimuler l’immunité quand le virus est dans le sang.

Quelle est votre approche ?

Comme il s’agit d’une transmission sexuelle passant par les muqueuses, il paraît censé de stopper le virus à ce niveau avant qu’il gagne le sang, où le contrôler est difficile. C’est possible : 1. Il existe un système immunitaire spécifique aux muqueuses qui fait intervenir des immunoglobulines A (IgA) produites localement par des lymphocytes B. 2. Dans une population de femmes non infectées ayant des rapports non protégés, une étude des années 1990 a observé qu’environ 1 % des participantes restaient séronégatives. Toutes avaient dans leurs sécrétions génitales un taux élevé d’IgA capables d’inhiber l’infection des cellules in vitro en ciblant spécifiquement Gp41 (une autre protéine de surface du virus). Cette dernière est la plus stable des protéines d’enveloppe, ne variant que très peu d’une souche de VIH à l’autre et donc plus susceptible que GP120 d’induire une protection ample. Notre vaccin, armé d’un vecteur original très puissant, s’administre par voies intramusculaire et nasale combinées et mime la protection observée chez les femmes résistantes. Avec la société Mymetics nous avons montré, chez des macaques femelles : 1. Que même exposés à une concentration virale 50 à 100 fois supérieure à la norme, 100 % des animaux vaccinés n’étaient pas contaminés. 2. Que chez les macaques, les IgA produites par vaccination empêchaient le virus d’infecter in vitro les cellules muqueuses. Dans une étude humaine (phase 1) menée chez 24 femmes, la production d’IgA n’a pas induit d’effets secondaires. Aucun autre vaccin au monde n’a obtenu de tels résultats à ce stade. La prochaine étape pour laquelle nous cherchons des fonds est une étude plus large (phase 2), chez 2 000 personnes à risque.

* Directrice de recherche au CNRS, Institut Cochin, Paris.

Source : SERONET.info

Acteur connu dans le porno gay depuis plus de dix ans et escort, Mathieu Ferhati dit souvent qu’il assume tout dans sa vie. Le 8 septembre dernier dans un entretien vidéo, il parlait, pour la première fois publiquement, de sa séropositivité. Aujourd’hui pour Seronet, il explique ce qu’implique le fait d’être séropositif dans l’industrie du porno en France.

Qu’est-ce qui vous a poussé à parler publiquement de votre séropositivité dans une vidéo sur You Tube ?

Mathieu Ferhati : Quand j’ai découvert ma séropositivité. J’étais assez informé sur le VIH car je vivais, depuis cinq ans, avec un garçon séropositif, mais cet ex n’arrêtait pas de me dire qu’il fallait cacher son statut sérologique et ne pas en parler. Cette vision des choses n’était pas la mienne car je suis quelqu’un qui assume tout dans sa vie et surtout je n’ai pas à avoir honte de mon statut sérologique. J’ai donc commencé à en parler autour de moi et notamment à mes partenaires et malheureusement, cela c’est très mal passé. J’ai connu des réactions très sérophobes. Des garçons qui ont disparu du jour au lendemain ; d’autres qui me bloquaient sur les applis de rencontre. Pour me préserver de ces rejets, j’ai décidé de dire que j’étais sous Prep et ça a plutôt bien fonctionné au départ jusqu’à ce que je vive une très mauvaise expérience en Thaïlande.

Vous avez déclaré avoir été victime d’une tentative d’extorsion en raison de votre statut sérologique, que s’est-il passé exactement ?

Lors d’un voyage en Thaïlande, il y a trois ans, j’ai accepté un plan à trois sans préservatif avec deux mecs qui se disaient sous Prep. Je leur ai dit que j’étais moi-même sous Prep. En réalité, j’étais sous Tasp, avec une charge virale indétectable, donc je savais que je ne pouvais pas transmettre le VIH. Après notre rapport sexuel, un des deux hommes s’est connecté sur Grindr et m’a dit qu’un de ses contacts venait de lui dire que j’étais séropositif et que je cherchais sciemment à transmettre le VIH à mes partenaires. J’ai nié, mais il m’a demandé de prouver que je n’étais pas séropositif en allant faire un test avec lui à l’hôpital. J’ai découvert qu’il n’était pas sous Prep et j’ai commencé à paniquer car j’avais menti sur mon statut sérologique. J’étais dans un pays étranger et dans certains pays une personne séropositive peut être poursuivie en justice pour tentative de transmission du VIH même sous traitement avec une charge virale indétectable. La soirée a viré au cauchemar quand il m’a confisqué ma pièce d’identité et a proféré des menaces de mort contre ma famille. J’ai fini par lui dire que j’étais séropositif. Je l’ai accompagné à l’hôpital pour qu’il fasse un TPE. Sur place, il a exigé que je paie ses frais hospitaliers et en sortant il m’a demandé de retirer de l’argent à un distributeur. J’étais tétanisé par la peur, c’était comme une prise d’otage psychologique mais j’ai refusé de céder à sa demande. De retour à son hôtel, il m’a proféré des horreurs sérophobes en me disant que les personnes comme moi ne devraient pas avoir le droit de vivre. J’ai trouvé la force de quitter sa chambre. J’ai regagné mon hôtel, je me suis enfermé pendant deux jours totalement traumatisé et puis finalement j’ai décidé d’aller à la police pour porter plainte contre lui. Depuis ce jour là, j’ai décidé que plus jamais je ne mentirai sur ma sérologie et que je n’avais pas à me cacher ni à avoir honte d’être séropositif.

Le recours au TPE n’est pas préconisé lors d’un rapport sexuel sans préservatif avec une personne sous Tasp en charge virale indétectable, que vous ont dit les médecins sur place ?

Quand j’ai parlé au médecin urgentiste en Thaïlande, je lui ai dit que je pouvais le mettre en contact avec mon infectiologue en France et que le fait que je sois en charge virale indétectable était équivalent à un risque zéro pour mes partenaires, mais les médecins que j’ai vus n’avaient pas l’air au fait du Tasp en tant qu’outil de protection. J’étais très surpris car il existe pourtant une vraie communauté LGBT en Thaïlande.

=> découvrez la fin de l’article sur SERONET.info !

 

Source : Libération.fr

Nos concitoyens ont assisté durant la pandémie à une dispersion des moyens scientifiques à l’échelle mondiale, européenne, et même nationale, nourrie par une impréparation et des égoïsmes. Il est urgent de provoquer une transformation salutaire.

Tribune. Cette pandémie est la première dans l’histoire de la science moderne. Les moyens déployés et la mobilisation des chercheurs ont été sans précédents. Tous les projecteurs étaient braqués sur le monde de la recherche, ce qui aurait contribué à démocratiser et rendre attractif ce domaine parfois vu comme lointain ou inaccessible. Nos concitoyens étaient en droit d’exiger la science la plus sérieuse et honnête, dans l’intérêt supérieur de l’humanité. Force est de constater qu’ils ont été surpris et déçus.

Au lieu d’une unification des forces, ils ont assisté à une dispersion des moyens à l’échelle mondiale, européenne, et même nationale, nourrie par une impréparation et des égoïsmes, tant entre Etats qu’entre équipes de recherche, conduisant à une épidémie de petites études scientifiques locales, parfois de mauvaise qualité, qui ont fait perdre un temps précieux et sans doute beaucoup de vies humaines. L’Académie nationale de médecine a alerté, sans succès.

Cependant, la confiance de nos concitoyens a surtout été brisée par la mise en lumière de fraudes scientifiques. L’affaire dite du «Lancetgate» a eu un retentissement mondial, pas seulement dans la recherche, mais aussi sur des décisions internationales et nationales concernant la santé. Les différentes déclarations (San Francisco, Singapour, Hongkong) ou les recommandations et prises de position du réseau européen des bureaux d’intégrité scientifique (ENRIO) sont pertinentes mais ne suffisent plus : un accord international contraignant sur le système de publication scientifique, de relecture par les pairs et d’évaluation de la recherche, doit être impulsé par l’Union européenne.

Mais la France a aussi été un mauvais élève.

Quelques chercheurs minoritaires mais surmédiatisés, afin d’embellir artificiellement leurs résultats, ont exclu de leurs statistiques des patients dont le traitement n’a pas fonctionné et qui sont décédés, ont inventé des données de manière avantageuse lorsqu’elles étaient manquantes, n’ont pas fourni des informations pourtant facilement accessibles telles que les comorbidités de leurs patients et ont refusé de transmettre à leurs pairs les données permettant de vérifier l’authenticité de leurs résultats. La liste est encore longue. Ils ont ainsi durablement déformé et altéré l’image de la science et de la recherche.

Voies sans issue

Publier hâtivement, sur une plateforme de vidéos en ligne, un graphique biaisé issu de tests non fiables, de données partiellement inventées après avoir écarté celles qui ne sont pas favorables, est une communication trompeuse, abusant un public en attente de solutions et faisant naître de faux espoirs.

User de notoriété pour provoquer une augmentation des prescriptions d’un médicament, puis argumenter qu’il guérit en se basant sur des sondages ou le nombre de prescriptions, relève davantage de la prophétie autoréalisatrice que de la preuve scientifique.

Proclamer qu’un traitement guérit sur la base de comparaisons trompeuses, de patients plus jeunes ou en meilleure santé relève de la mauvaise foi.

Remettre en cause les essais contrôlés randomisés revient à oublier les risques de facteurs de confusion, à mépriser la notion d’équipoise du risque, qui est un fondement de l’éthique médicale, et à gravement méconnaître les apports considérables de cette méthode dans l’amélioration de la vie des malades depuis plus de cinquante ans.

L’argument selon lequel l’éthique médicale et le soin priment sur la recherche est fallacieux : l’histoire de la science et de la médecine nous montre bien des exemples où des vies ont été sauvées, parfois dans l’urgence, grâce à des idées novatrices voire dérangeantes mais, dans d’autres, l’empirisme a conduit à des morts par millions ou, au mieux, à gaspiller du temps et de l’argent dans des voies sans issue. Continuer de proclamer une découverte en refusant de la prouver est une utilisation abusive de cet argument, qui entretient la confusion et ramènerait la science au Moyen Age.

Des résultats transparents, exhaustifs, reproductibles

Les patients ont le souci compréhensible de défendre la qualité de prescription de leurs médecins. Cependant, le même niveau d’exigence doit être imposé aux chercheurs bénéficiant d’un effort national financier considérable pour qu’ils fournissent des résultats fiables et honnêtes, afin que les médecins puissent prescrire de façon éclairée et libre, mais toujours dans les limites fixées par la loi et selon les données acquises de la science, comme l’indique leur code de déontologie médicale. Il n’y a là rien d’une coquetterie élitiste, d’une lourdeur bureaucratique ou de pressions de quelques puissances financières : il s’agit de l’application du serment d’Hippocrate : «Avant tout, ne pas nuire.»

La science est évolutive et a toujours avancé par controverses et retournements de paradigmes : il est heureux que nos concitoyens le découvrent. Et toute découverte commence par la sérendipité ou l’intuition. Un scientifique est libre de ses hypothèses, de sa méthode et de défendre celles qui vont à contre-courant. Mais pour convaincre, il doit apporter des résultats transparents, exhaustifs, reproductibles, afin que ses pairs puissent vérifier ce qu’il proclame : préalable indispensable pour en faire rapidement bénéficier la population.

En sciences, la réputation se construit par la solidité des découvertes et des preuves, et non l’inverse.

Une transformation salutaire

Il est anormal d’invoquer fallacieusement l’éthique et l’obligation de soin pour refuser un essai contrôlé randomisé et, dans le même temps, inclure sans autorisation des enfants de 10 ans dans un essai clinique.

Il est anormal que la carrière des chercheurs et les systèmes de financement de la recherche soient basés davantage sur le nombre de publications (dépendant parfois d’un système de publication perfectible et au modèle économique discutable) que sur leur qualité (l’Académie des sciences le déplore depuis dix ans), alors que les instances d’évaluation de l’intégrité scientifique devraient voir leur indépendance inscrite dans la loi, pouvoir s’autosaisir et avoir un droit de décision sur les carrières des chercheurs et les financements des équipes de recherche.

Il est anormal que des publications scientifiques passent la barrière de la relecture en moins de 24 heures, dans des journaux où les auteurs sont eux-mêmes rédacteurs en chef ou membres du tableau éditorial.

Il est anormal, à l’inverse, qu’une procédure de relecture additionnelle d’une publication scientifique, déclenchée par une société savante, n’aboutisse qu’au bout de plusieurs mois.

Il est anormal que les citations entre auteurs d’une même équipe de recherche soient comptabilisées dans certains indicateurs de référence.

Il est anormal que des directeurs d’équipes de recherche cosignent des publications dont le nombre rend impossible le fait qu’ils y aient réellement participé.

Il est anormal et très grave que des chercheurs partiellement interdits de publication, pour cause de fraude scientifique avérée, se voient promus à des responsabilités encore plus importantes ou même à des fonctions qui décident de la carrière des autres, alors que leurs instances dirigeantes auraient dû les écarter définitivement de la recherche.

Durant des décennies, la fraude scientifique d’une minorité de chercheurs a bénéficié d’une impunité et a même servi de tremplin à leurs carrières, dans l’indifférence générale.

Les scientifiques et les médecins font partie des professions inspirant le plus confiance, ce qui constitue un puissant socle de stabilité de nos démocraties. Durant cette pandémie, l’image déplorable de la recherche a l’avantage d’avoir projeté ce sujet au-devant de la scène médiatique. Utilisons ces débats passionnés dont se sont emparés tous les Français, et qui ont dangereusement clivé notre société, pour provoquer une transformation salutaire. Le moment est historique : les responsables politiques ont le pouvoir de changer les structures de décision des carrières des chercheurs et enseignants-chercheurs et d’instaurer un système coercitif contre la fraude scientifique, avec un véritable impact sur la carrière des quelques rares qui s’y adonnent.

Contre la fraude scientifique aussi, le «monde d’après» ne doit pas ressembler à celui d’avant.

La liste complète des signataires est mise à jour en temps réel sur cette page. Et pour signer la tribune, c’est sur cette page.

Premières structures signataires (sociétés savantes / associations / collectifs) : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF). Président : Pr Pierre Tattevin ; Société de Réanimation de Langue Française (SRLF). Président : Pr Eric Maury ; Société Francophone de Santé Environnement (SFSE). Présidente : Dr Elisabeth Gnansia ; Société Française de Pédiatrie (SFP). Président : Pr Christophe Delacourt ; Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE). Président : Pr Vincent Renard ; Réseau des Jeunes Infectiologues Français (ReJIF). Coordinateur : Nathan Peiffer-Smadja ; Collectif FakeMed. Président : Dr Cyril Vidal ; European rural and isolated practioner association (EURIPA). Président : Dr Jean-Pierre Jacquet

Premiers signataires (personnes physiques) : Pr Roger SALAMON, ancien chef de service de santé publique-épidémiologie (CHU de Bordeaux / université de Bordeaux), ancien président du Haut Conseil de la Santé Publique ; Pr Hervé MAISONNEUVE, médecin de santé publique, référent intégrité scientifique de la faculté de médecine Paris-7, rédacteur du blog «Rédaction Médicale et Scientifique» ; Pr Dominique COSTAGLIOLA, Directrice de Recherche INSERM, membre de l’Académie des Sciences (épidémiologie et biostatistiques) ; Pr Christophe RAPP, infectiologue, hôpital américain de Paris, Président de la Société Française de Médecine des Voyages, membre du Haut Conseil de la Santé Publique ; Pr Jean-Michel CONSTANTIN, chef de service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris (APHP / Sorbonne Université) ; Pr Stéphane GAUDRY, réanimateur, service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital Avicenne (APHP / Sorbonne Université) ; Pr Pierre-Yves SCARABIN, directeur de recherche émérite INSERM (épidémiologie et santé publique), ancien directeur de structure INSERM ; Pr Alexandre DEMOULE, chef de service de médecine intensive et réanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris (APHP / Sorbonne Université) ; Pr Francis BERENBAUM, chef de service de rhumatologie de l’hôpital Saint-Antoine, Paris (APHP / Sorbonne Université / INSERM) ; Pr Patrick MERCIE, chef de service de médecine interne et immunologie clinique (CHU de Bordeaux / INSERM / université de Bordeaux) ; Pr Gaëtan GAVAZZI, chef de service de gériatrie clinique, Président du collège National des Enseignants de Gériatrie (CHU de Grenoble, université de Grenoble) ; Pr Mathieu MOLIMARD, chef de service de pharmacologie médicale (CHU de Bordeaux / INSERM / université de Bordeaux) ; Pr Luc FERRARI, toxicologue (CNRS / université de Lorraine) ; Pr Vincent DANEL, toxicologue, professeur émérite (université Grenoble-Alpes) ; Pr Bernard SALLES, toxicologue, professeur émérite (INRAE / université de Toulouse) ; Pr Nicolas PICARD, pharmacien (CHU de Limoges / université de Limoges) ; Pr Louis-Rachid SALMI, médecin de santé publique, ancien directeur de l’Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (CHU de Bordeaux / université de Bordeaux) ; Pr Pierre DELLAMONICA, infectiologue, professeur émérite (université de la Côte d’Azur) ; Pr Vincent DUBEE, infectiologue, (CHU d’Angers, université d’Angers) ; Dr Patrick OUVRARD médecin généraliste, Vice-Président de l’Union Européenne de la Médecine Omnipraticienne ; Dr Isabelle CIBOIS-HONORAT, Présidente du conseil scientifique du Congrès de la Médecine Générale ; Dr Francis ABRAMOVICI, médecin généraliste, président de l’UNAFORMEC ; Pr Thierry LAMIREAU, chef de l’unité de gastro-entérologie pédiatrique (CHU de Bordeaux / université de Bordeaux) ; Pr Jean-François KOROBELNIK, chef de service d’ophtalmologie (CHU de Bordeaux / université de Bordeaux) ; Dr Matthieu CALAFIORE, médecin généraliste, directeur du département de médecine générale (faculté de médecine de Lille) ; Pr Patrick IMBERT, médecin généraliste, directeur du département de médecine générale (faculté de médecine de Grenoble) ; Dr Franck CLAROT, médecin légiste, radiologue, vice-président de la Fédération Nationale des Médecins Radiologues 76 ; Dr Edouard OBADIA, réanimateur, représentant de l’Association des Réanimateurs Du Secteur Privé (ARDSP) au CA de la Société de Réanimation de Langue Française ; Dr Christian LEHMANN, médecin généraliste, écrivain

Source : Medscape.com

Berkeley, Etats-Unis — Est-on mieux soigné quand on est une femme, un homme ? Qu’en est-il des médicaments ? Le genre compte-t-il ?  Des recherches s’attellent à mettre en lumière des biais de genre et/ou d’origine dans la prise en charge médicale.

Deux chercheurs américains viennent de montrer que la pharmacocinétique des médicaments, qui diffère selon le sexe, prédit la survenue effets secondaires chez les femmes. Or, les femmes ayant longtemps été exclues des essais cliniques, la pharmacocinétique des médicaments chez elles n’est pas documentée. Pour les auteurs, les dosages seraient trop élevés pour certaines molécules dont ils ont dressé la liste. Leurs résultats ont été publiés dans Biology of Sex Differences [1].

Quand elles prennent un médicament, les femmes souffrent deux fois plus souvent d’effets secondaires que les hommes. Pourquoi ? Irving Zucker (Université de Californie, Berkeley) et Brian Prendergast (Université de Chicago) ont cherché à apporter une réponse à cette question. En établissant une bibliographie de la littérature scientifique, ils ont déterminé le rôle essentiel de la pharmacocinétique des molécules, différente chez les hommes et les femmes, dans la survenue des effets secondaires, eux-mêmes différents selon qu’on est un homme ou une femme.

Des essais cliniques historiquement « masculins »

Dans leur introduction, les auteurs rappellent que pendant longtemps les femmes ont été exclues des études cliniques à cause du risque d’exposition du fœtus pour leurs grossesses futures mais aussi à cause des fluctuations hormonales liées au cycle menstruel.

On imaginait alors que ce qui était valable pour les hommes l’était également pour les femmes. Il en résulte que la plupart des médicaments prescrits aujourd’hui le sont aux mêmes doses quel que soit le sexe du patient.

Malgré la prise de conscience de cette erreur d’appréciation au début des années 1990, les auteurs soulignent que la plupart des études actuelles ne prennent pas en compte le genre dans leur analyse.

« Négliger le sexe féminin est courant, même pour les études cellulaires ou sur des modèles animaux pour lesquelles les individus sont des mâles de façon prédominante » indique Irving Zucker dans un communiqué de l’université de Berkeley.

Une pharmacocinétique genrée

En analysant plus de 5000 articles scientifiques, les auteurs ont trouvé 86 médicaments pour lesquels il y a un biais de genre. Ils indiquent que les données de pharmacocinétique ne sont disponibles que pour une petite fraction des médicaments.

Sur ces 86 médicaments, approuvés par la Food and Drug Administration (FDA), 76 présentent des valeurs pharmacocinétiques plus élevées chez les femmes. Cela signifie que le médicament se retrouve à des concentrations sanguines plus importantes chez les femmes que chez les hommes et que l’élimination du médicament prend plus de temps. Ces différences de pharmacocinétique sont fortement associées aux effets indésirables.

Dans 90 % des cas, les effets secondaires sont plus graves chez les femmes. Parmi eux, on trouve des nausées, des maux de tête, des symptômes de dépression, des déficits cognitifs, des convulsions, des hallucinations ou encore des anomalies cardiaques, listent les auteurs.

Ces réactions indésirables sont aussi deux fois plus fréquentes que pour les hommes.

Et prédictive des effets secondaires

Sur les 59 médicaments avec des effets indésirables observables cliniquement et liés au sexe, les valeurs de pharmacocinétique avec un biais de genre sont prédictives des effets secondaires spécifiques au sexe dans 88 % des cas, soit pour 52 médicaments.

Les auteurs soulignent une observation intéressante : si, pour 96 % des femmes, les valeurs de pharmacocinétique liées au sexe féminin permettent de prédire les effets secondaires spécifiques au sexe, ce n’est pas le cas pour les hommes (seuls 29 %). En d’autres termes, chez les hommes, les valeurs de pharmacocinétique spécifiques au sexe masculin sont moins prédictives des effets secondaires spécifiques aux hommes.

Une liste de médicaments

Les auteurs ont établi une liste de médicaments pour lesquels les valeurs pharmacocinétiques sont liées aux effets secondaires chez les femmes[2]. Dans cette liste, on trouve des analgésiques, des antidépresseurs, des somnifères, des neuroleptiques et des médicaments anti-convulsion.

Ils terminent leur article par une série de sept recommandations qui viseraient à avertir le grand public de l’existence d’effets secondaires liés au genre et à documenter clairement ces effets au moment de la constitution des dossiers réglementaires. Les auteurs préconisent aussi aux investigateurs d’essais thérapeutiques de se soucier de cette problématique dès les premières étapes du développement d’une nouvelle molécule.

Source : SERONET.info

Le traitement comme prévention (Tasp) est une notion essentielle pour les personnes vivant avec le VIH. Savoir que sa charge virale est indétectable et que le VIH ne se transmet pas contribue à l’estime de soi, au bien-être et à une bonne observance du traitement. Et pourtant une étude récente publiée sur le site d’infos aidsmap révèle qu’une personne séropositive sur trois n’aborde pas le sujet du Tasp avec son médecin santé.

Dans leur étude, Chinyere Okoli (pharmacienne, spécialiste du VIH, laboratoire ViiV Healthcare) et son équipe ont interrogé un total de 2 389 personnes adultes vivant avec le VIH et sous traitement antirétroviral. Parmi ces personnes, on compte 29 % de femmes, 29 % de personnes âgées de plus de 50 ans et 23 % de personnes diagnostiquées dans les deux années précédentes.

Le questionnaire a été proposé dans 25 pays dans le monde avec 47 % de répondants-es en Europe, 22 % en Amérique du Nord (États-Unis et Canada), 9,6 % en Asie, 9,3 % en Amérique Latine, 7,5 % en Afrique du Sud et 5 % en Australie. La plupart des répondants-es étaient âgés-es entre trente et cinquante ans et trois-quarts d’entre eux-elles avaient un niveau d’éducation secondaire (au-delà du lycée). Deux tiers des répondants-es (66,5 %) ont déclaré que leur médecin leur avait expliqué la notion de Tasp. Aussi, 21,1 % des personnes interrogées étaient conscientes que leur traitement empêchait la transmission du VIH à d’autres personnes, mais l’avaient appris d’une autre source. Plus inquiétant : 12,3 % n’avaient jamais entendu parler du Tasp. Les hommes gays et bisexuels avaient plus tendance à aborder le Tasp (71 %) en comparaison avec les hommes hétérosexuels (58 %) et les femmes hétérosexuelles (65 %).

Dans quatre pays d’Asie (Chine, Japon, Corée du Sud et Taiwan), seulement 51 % des répondants-es avaient discuté du Tasp avec leur médecin. Un constat similaire en Amérique Latine (Argentine, Brésil, Chili et Mexique) avec seulement 61 %. Les pays avec le meilleur taux de réponse positive à la question « Abordez-vous le Tasp avec votre médecin ? » étaient la Suisse (87 %), l’Autriche (84 %) et l’Australie (80 %).

Parler Tasp avec son médecin contribue à une bonne observance

Il est intéressant de noter que parmi les personnes qui ne connaissaient pas le Tasp, 56 % avaient une charge virale indétectable tandis que chez celles qui abordaient le sujet avec leur médecin, 77 % avaient en charge virale indétectable. Les chercheurs-ses ont une double analyse de ces chiffres. Selon eux-elles, le fait de parler de Tasp avec son médecin contribue à une bonne observance du traitement. Il se pourrait aussi que certains médecins attendent que leurs patients-es soient en charge virale indétectable avant d’aborder le Tasp.

Autre point intéressant, il a été demandé aux participants-es de noter leur santé sur une échelle de cinq. Elle était jugée « bonne » ou « très bonne » par 45 % des personnes qui ignoraient le Tasp et 61 % par ceux-celles qui en parlent avec leur médecin. Sur la question parfois délicate de parler de son statut sérologique ouvertement à son entourage, il est intéressant de noter que 20 % des personnes qui ignoraient le Tasp étaient à l’aise pour en parler contre 33 % dans le groupe des personnes qui en parlent avec les professionnels-les de santé.

Attitude stigmatisante envers les personnes vivant avec le VIH

Dans un commentaire publié en dehors de cette étude, la docteure Sarah Calabrese et le professeur Ken Mayer avancent l’hypothèse qu’une attitude stigmatisante envers les personnes vivant avec le VIH de la part de certains-es professionnels-les de santé pourrait inhiber la communication autour du Tasp. Certaines populations très exposées au VIH sont déjà stigmatisées ainsi que leurs pratiques sexuelles. Les professionnels-les de santé qui ne sont pas à l’aise pour discuter de sexualité avec certaines minorités peuvent de façon implicite freiner le dialogue autour du Tasp.

Dans leur conclusions, les chercheurs-ses recommandent la mise en place d’outils concrets pour faciliter le dialogue autour du Tasp entre les personnes vivant avec le VIH et leurs professionnels-les de santé. Ils-elles préconisent également d’améliorer les connaissances du grand public autour du Tasp à travers des campagnes de communication de santé publique.

« Parler du Tasp dans un environnement médical est vital car les patients-es considèrent l’information qui vient directement des professionnels-les de santé comme plus fiable », concluent les chercheurs-ses.

Références : Okoli C et al. Undetectable equals untransmittable (U = U): awareness and associations with health outcomes among people living with HIV in 25 countries. Sexually Transmitted Infections, online ahead of print, 30 July 2020. Calabrese SK & Mayer KH. Stigma impedes HIV prevention by stifling patient–provider communication about U = U. Journal of the International AIDS Society 23: e25559, 2020 (open access).

Source : Libération.fr

Une forme mutée du virus responsable du sida, résistante à tous les médicaments actuellement utilisés dans le contrôle de la maladie, a été découverte chez deux patients.

Ceci est une réponse à une question posé sur le site internet du journal.

Vous nous avez demandé s’il existe vraiment une nouvelle souche du VIH résistante aux antirétroviraux. Votre question fait référence à une publication scientifique du CHU de Toulouse, parue dans la revue scientifique britannique The Lancet début août.

Pour comprendre de quoi parle précisément cette étude, il faut d’abord s’intéresser au fonctionnement du virus : «Le VIH envahit certaines cellules immunitaires, explique à CheckNews Constance Delaugerre, professeure et virologue à l’hôpital Saint-Louis. Ce virus injecte son patrimoine génétique dans ces cellules, il va se reproduire, et plus il se reproduit plus il va tuer les cellules de défenses.» En temps normal, une personne séropositive peut être traitée à l’aide d’antirétroviraux, qui sont des médicaments qui empêchent le virus de se répliquer. Ils sont souvent utilisés par combinaison de trois, c’est ce qu’on appelle la trithérapie.

Cette publication scientifique relate la découverte d’une version mutée du VIH, chez un homme de 23 ans, multirésistante aux antirétroviraux. Pierre Delobel, chef de service des maladies infectieuses au CHU de Toulouse, à l’origine de l’article, explique à CheckNews que «ce premier patient a été découvert au moment d’un dépistage et de son diagnostic du VIH. Pour toute nouvelle infection en France, un prélèvement est effectué pour analyser sa résistance aux rétroviraux. Dans ce cas précis, nous avons constaté que les gènes sur lesquels agissent les médicaments avaient muté. Les médicaments ne peuvent donc plus s’y accrocher, ce qui induit une résistance.» Et dans le cas de ce patient, la souche de VIH présente une résistance aux quatre grandes familles d’antirétroviraux. «Tous les virologues des grands hôpitaux de France travaillent en réseaux au sein de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS). Nous avons donc immédiatement signalé ce cas», indique le professeur.

Remonter la généalogie et ne pas s’alarmer

Ce jeune homme de 23 ans avait été testé négatif au VIH en juin 2019, puis positif en septembre de la même année. Il aurait donc contracté le virus durant cette période. Puisque la mutation du virus a été découverte en même temps que la contamination du patient, «il s’agissait donc dans son cas d’une infection par une forme de VIH déjà mutée. Un événement très rare puisque les virus présentant des mutations sont en général moins bien adaptés, se multiplient moins bien et perdent leur capacité de transmission et disparaissent d’elles-mêmes». Pourtant, ce patient de 23 ans a bien été contaminé par cette forme mutée. «Grâce à l’analyse des souches de chaque personne diagnostiquée en France, et au réseau de virologues, nous avons pu retrouver un patient de 54 ans porteur de la même souche virale», explique le professeur Pierre Delobel. Dans le cas de cet homme, les médecins ont observé le virus muté en lui, au fil des années, à cause d’une mauvaise observance de son traitement. Bien que vivant dans la même région, les deux patients ne se connaissent pas.

Ce serait donc l’homme de 54 ans qui a transmis cette souche mutée à une ou plusieurs personnes, qui l’ont ensuite transmise au patient de 23 ans. «Il manque un ou plusieurs maillons de la chaîne de transmission et tout le réseau est en alerte pour repérer d’éventuels nouveaux cas», indique-t-il.

«Il ne circule pas activement»

Pour autant, il ne faut pas s’alarmer d’après le professeur Delobel, car «cela fait déjà un an que ces cas ont été repérés et aucun nouveau patient infecté par cette souche n’a été signalé. C’est bien qu’il ne circule pas activement. Les formes de virus mutées se transmettent classiquement moins bien, même si dans ce cas, le virus semble mieux adapté pour se répliquer activement et se transmettre, ce qui est l’élément nouveau». Par ailleurs, les deux hommes sont régulièrement suivis par leurs médecins et le professeur précise que les équipes soignantes «s’assurent qu’ils aient bien compris les enjeux et les mesures de protections». L’homme de 54 ans a également rejoint un essai clinique.

Ce n’est pas la première fois qu’une forme du VIH multirésistante est découverte. En 2004, à New York, un patient était porteur d’une souche résistante aux trois familles d’antirétroviraux disponibles à l’époque.

De plus, Constance Delaugerre rappelle que les antirétroviraux sont très efficaces pour la plupart des patients : «On ne voit plus le virus se répliquer pour tuer les cellules immunitaires chez 90% des patients en France.»

Source : JournalDuSida.org

Réduire la quantité de médicaments à prendre permettrait de limiter les effets secondaires que causent les traitements contre le VIH, pris à vie. Il faut toutefois s’assurer d’éviter aussi bien des augmentations de la charge virale des patients que des mutations du virus, pouvant mettre des traitements aujourd’hui efficaces en échec.

En 1987, l’AZT, un inhibiteur de transcriptase inverse, a été le tout premier traitement reçu par les personnes infectées par le VIH, administré à des doses massives et souvent toxiques. C’est seulement en 1996 que les toutes premières trithérapies sont mises au point, une combinaison de 3 molécules qui s’attaquent à différents mécanismes de multiplication du virus dans l’organisme pour le contrôler. Ces premières trithérapies – pouvant aller jusqu’à 20 comprimés journaliers – ont largement réduit le taux de mortalité lié au VIH mais s’accompagnaient d’effets secondaires lourds.

Depuis, les trithérapies ont fait du chemin. Des dizaines d’années de recherche ont permis de mettre au point des molécules toujours plus puissantes et moins toxiques. Aujourd’hui, l’éventail des molécules disponibles est large, ce qui permet aux médecins d’adapter le traitement au cas par cas (voir article sur la primo-prescription). Les effets secondaires, bien que réduits, n’ont cependant pas disparu, c’est la prochaine étape à franchir.

L’allègement thérapeutique a le vent en poupe

Dans ce contexte, la possibilité d’un allègement thérapeutique a le vent en poupe. Deux stratégies se distinguent : une réduction du nombre de molécules par prise (au lieu des 3 molécules classiquement administrées) et la réduction du nombre de prises. L’essai Duetto, qui devrait commencer prochainement le recrutement de ses participants, propose même de combiner les deux stratégies (1)

La bithérapie – en alternative à la trithérapie – n’est pas un concept récent. Depuis environ 15 ans, plusieurs bithérapies ont été testées et ont prouvé une efficacité comparable à la trithérapie classique. Parmi les plus récents, les essais Gemini (traitement initial) et Tango (traitement de maintien) ont validé l’efficacité de la combinaison Dolutégravir/Lamivudine. Celle-ci est d’ailleurs disponible sur le marché depuis juillet 2019 – sous son nom commercial Dovato – comme traitement initial.

Le Dolutégravir est un inhibiteur d’intégrase puissant, d’où le succès du traitement Dovato à obtenir une efficacité comparable à la trithérapie. Sa mise sur le marché reste cependant récente et plus de recul est nécessaire pour pouvoir en tirer des conclusions définitives. D’autres traitements comme le Truvada, qui connaît un franc succès en PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition), est composé de deux molécules moins puissantes (l’Emtricitabine et le Ténofovir) généralement associées à une troisième molécule comme traitement classique. Son administration seule dans l’optique d’un allègement thérapeutique doit encore faire ses preuves.

Réduire l’apport médicamenteux, oui, mais pas à n’importe quel prix

Les trithérapies actuelles permettent de maintenir le virus dans le sang des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) à un niveau indétectable. Une notion cruciale à la fois pour limiter les atteintes biologiques du virus dans l’organisme mais aussi pour limiter la transmission du virus dans la communauté. L’allègement thérapeutique doit donc être scrupuleusement encadré pour éviter un rebond de la charge virale. C’est ici que l’allègement thérapeutique se confronte à l’un des plus grands défis dans la lutte contre le VIH : les réservoirs.

=> Nous vous invitons à découvrir la fin de l’article, ainsi que l’interview du Pr Christine Rouzioux sur le site internet du Journal du sida : cliquez ici !

Source : SERONET.info

Un nouveau rapport du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lance un appel à « agir et à investir urgemment pour préserver des décennies de progrès contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, menacés par la pandémie de Covid-19 ». Ce rapport a été publié le 14 septembre.

Le Fonds mondial et ses partenaires ont « sauvé 38 millions de vies depuis 2002, dont six millions en 2019, soit une hausse de 20 % du nombre de vies sauvées par rapport à l’année précédente ». Dans l’ensemble, dans les pays où le Fonds mondial investit, le « nombre annuel de décès liés au sida, à la tuberculose et au paludisme a diminué de moitié depuis le pic des épidémies », note le rapport. Mais le rapport 2020 montre que « ces progrès pourraient être anéantis par les effets de la pandémie de Covid-19 » et met en garde contre une « possible hausse fulgurante du nombre de décès et d’infections liés au VIH, à la tuberculose et au paludisme dans les douze prochains mois ».

En 2019, le Fonds mondial a réalisé des progrès significatifs sur plusieurs fronts. En effet, si les filles restent davantage touchées par le VIH que les garçons, le taux d’infection des adolescentes et des jeunes femmes a diminué de 51 % depuis 2010 dans treize pays prioritaires d’Afrique subsaharienne où le Fonds mondial investit. Par ailleurs, le Fonds mondial a financé l’achat de 3,7 millions de kits d’autotests, l’accès à différents modes de dépistage étant essentiel pour mettre fin au VIH en tant que menace pour la santé publique. Aujourd’hui, ces avancées sont « menacées par le coronavirus ». Le rapport montre ainsi que par endroit, le nombre de dépistages du VIH a diminué de moitié et les notifications de cas de tuberculose ont chuté de 75 %, ce qui pourrait conduire à une hausse des nouvelles infections, les personnes ignorant leur statut étant susceptibles de transmettre le virus à d’autres.

Le Fonds Mondial a aidé les pays à faire face à ces difficultés

En outre, nombre de pays ont été contraints de reporter leurs campagnes de distribution de moustiquaires, laissant ainsi sans protection les personnes particulièrement vulnérables au paludisme, en majorité des enfants ». Le Fonds mondial a réagi assez vite pour aider les pays à faire face à ces difficultés. Depuis mars 2020, plus de « 700 millions de dollars (…) ont été attribués à 103 pays et onze programmes multi-pays pour combattre la Covid-19 en généralisant les tests, la recherche des cas contacts et les équipements de protection à destination des agents de santé, qui sont en première ligne ; en adaptant les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme existants afin d’en préserver les progrès ; et en renforçant les systèmes de santé afin de prévenir leur effondrement et de garantir, au contraire, qu’ils puissent assurer la bonne administration des traitements et des vaccins lorsque ces derniers seront disponibles ».

« Soit nous agissons maintenant (…) en investissant bien plus de moyens »

« Nous sommes à un tournant », a ajouté Peter Sands, directeur du Fonds mondial. « Soit nous acceptons de voir réduits à néant les progrès accomplis dans la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, et de faire marche arrière dans la poursuite des Objectifs de développement durable. Soit nous agissons maintenant, rapidement et à la bonne échelle, en investissant bien plus de moyens que ceux engagés jusqu’à présent, pour à la fois contrer les effets directs de la Covid-19, et en atténuer les répercussions sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Source : SERONET.info

Née en septembre 2011 de la mobilisation de femmes vivant avec le VIH qui voulaient dénoncer les discriminations subies, la Journée nationale de la Disance est devenue un rendez-vous annuel important pour les personnes vivant avec le VIH. Cette année, crise sanitaire oblige, cet évènement aura lieu en virtuel, mais avec une volonté de faire durer cet espace de visibilité sur une semaine.

La Disance : quésako ?

En 2020, en France, encore trop de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sont obligées de cacher leur statut sérologique à leur entourage qu’il soit professionnel, familial, affectif, ou social. Cette invisibilité des PVVIH dans notre société ne fait que renforcer la peur et parfois le sentiment de rejet irrationnel liés à la vie avec le VIH, notamment en matière de refus de soins, d’accès à l’emplois, de prêts immobiliers ou dans le cadre de rencontres amoureuses ou sexuelles.

À travers la Journée de la Disance, la volonté est d’ouvrir des espaces de paroles pour que les PVVIH puissent témoigner, de façon libre et sécurisante, sur leur quotidien, leurs parcours et leurs expériences. Cette expression publique vise à déconstruire les préjugés, lutter contre les stigmatisations pour contribuer à changer le regard de la société sur la vie avec le VIH.

La Disance n’est évidemment pas une injonction à dire sa séropositivité, décision qui doit rester un choix personnel, libre et volontaire. Parler de sa séropositivité et de son parcours de vie avec le VIH est une manière de briser le silence, de sortir de l’ombre, de rappeler au monde que l’identité d’une personne ne se résume pas à sa séropositivité et qu’il n’y a aucune raison pour qu’aujourd’hui, partout dans le monde, celles et ceux qui vivent avec le VIH soient encore obligés-es de vivre cachés-es.

Ouvrons le dialogue pour tourner la page

En 2019, AIDES avait organisé un week-end fin septembre à Paris destiné aux personnes vivant avec le VIH avec des ateliers, un théâtre forum et des temps de convivialité. Cette année, l’épidémie de Covid-19 a contraint à l’organisation d’un événement 100 % virtuel.

Sur le thème d’un journal intime qui s’ouvre, page par page, pour libérer la parole, la campagne de la Disance sera déclinée sur InstagramTwitter et le facebook de AIDES du 21 au 26 septembre avec, chaque jour, des mots qui s’envolent pour mieux libérer la parole. Samedi 26 septembre, Journée nationale de la Disance, le livre restera ouvert sur une proposition : Ouvrons le dialogue pour tourner la page. À cet effet, un forum dédié est ouvert sur Seronet afin que celles et ceux qui le désirent puissent s’exprimer autour de la vie avec le VIH : photos, vidéos, témoignages, chansons, poèmes et autres contributions sont les bienvenus.

Vous avez des choses à dire ? Vous vous sentez prêts-es à sortir de l’ombre ? Soyez visibles, soyez fier-es, ce livre ouvert vous appartient !

Actions Traitements est une association de loi 1901, agréée par le ministère de la Santé pour représenter les usagers du système de santé. Elle accompagne les personnes vivant avec le VIH et leurs proches. A ce titre, elle propose une permanence téléphonique et d’accueil, des réunions d’information mensuelles, un colloque annuel, des programmes d’accompagnement (ligne d’écoute, ETP) et différents outils d’information (brochures, dépliants, site Internet).

Mission du stage

En relation avec la coordinatrice, le/la stagiaire participe à l’organisation de la vie associative et à sa bonne gestion.

1. Participe aux opérations administratives et de gestion au quotidien

2. Prend en charge la mise à jour des tableaux de reporting

3. Participe à la constitution de dossiers de subventions

4. Organise les réunions d’instance (CA et AG) et en rédige les comptes-rendus (CA, AG, réunions d’équipe hebdomadaires)

5. Réalise des présentations à destination des partenaires

6. Réalise des recherches documentaires

Profil recherché

Formations & expériences : Formation supérieure en Licence, Master (1 ou 2) de management des associations ou autre domaine connexe.

Maîtrise des outils informatiques : Suite office (Excel, Word et power point)

Qualités : Rigoureux(se), organisé(e), polyvalent(e), dynamique. Goût pour les chiffres, bon niveau rédactionnel. Expérience associative et/ou intérêt pour la lutte contre le VIH/Sida appréciés.

Durée du stage : Convention de stage de 3 mois – Début de stage : début octobre (à négocier)

Rémunération : Indemnités légales de stage + tickets restaurant 8,90 € (pris en charge à 60 %), transports (pris en charge à 50 %), 2j de congés par mois.

Candidature : Envoyer CV + Lettre de Motivation par mail uniquement à Julia Charbonnier : jcharbonnier@actions-traitements.org