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Source : SERONET

Cette année, crise sanitaire oblige, le congrès national de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) est une édition virtuelle qui se tiendra aux dates prévues du 7 et 9 octobre 2020. Seronet a suivi la conférence de presse de lancement du mardi 6 octobre et revient sur l’information principale : l’inquiétude des experts-es sur une possible remontée de l’épidémie de VIH, du fait de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19.

Une diminution « massive » du nombre de tests VIH

Covid-19 oblige la conférence de presse de lancement de cette édition virtuelle de SFLS a eu lieu en visio sur Zoom en présence du Pr Gilles Pialoux (chef du service des maladies infectieuses, Hôpital Tenon, AP-HPP), du Dr Pascal Pugliese (président de la SFLS et infectiologue à Nice) et de la Dre Rosemary Dray-Spira, médecin épidémiologiste, directrice adjointe du groupement d’intérêt spécifique Epiphare (Agence nationale de sécurité du médicament et Caisse nationale d’assurance maladie).

À cette occasion, ont été présentés, pour la première fois, les chiffres issus des données de remboursement du Système national des données de santé (SNDS) qui seront présentés plus en détail au cours du e-congrès de la SFLS par Rosemary Dray-Spira, et qui confirment le vécu des experts-es et des acteurs-rices communautaires sur le terrain : la crise sanitaire due à la Covid-19 impacte fortement et durablement les stratégies de prévention diversifiée contre le VIH.

« Depuis le début du confinement, on observe une diminution massive du nombre de tests VIH réalisés en laboratoires de ville, de l’ordre de 650 000 tests de moins qu’attendu. Même après la sortie de confinement, et compte tenu de la saturation des laboratoires d’analyses médicales, nous n’observons pas un retour aux chiffres attendus sur les taux de dépistage » explique Rosemary Dray-Spira. Le dépistage est une des clés pour mettre fin à l’épidémie de VIH. En France, on estime l’épidémie non diagnostiquée de VIH à 25 000 personnes. Des personnes qui ignorent leur séropositivité, n’ont pas accès à un traitement et peuvent donc transmettent le VIH sans le savoir. Autre frein au dépistage du VIH et des IST, une offre perturbée des Cegidd (centres gratuits d’information, de diagnostic et de dépistage du VIH et des IST) du fait de la nécessaire application des mesures de distanciation. Tout aussi inquiétants, les chiffres de l’assurance maladie montrent également un tassement de l’augmentation d’utilisation de la Prep qui était observée jusqu’à tout début 2020. « L’épidémie de Covid-19 a profondément et durablement déstabilisé l’utilisation de la Prep et le recours aux tests VIH en laboratoire », conclue Rosemary Dray-Spira.

Le professeur Gilles Pialoux confirme cette tendance : « À Tenon, pendant le confinement toute notre équipe était mobilisée autour de la Covid. Nous avons continué à suivre les patients inclus dans les études Prévenir (2) et Discover (3), mais nous n’avons pas pu initier de nouveaux patients à la Prep, du moins pas en présentiel ».

Des pistes pour ne pas repartir en arrière

Pour la première fois en France, une baisse de l’épidémie de VIH avait été constatée en 2019 (chiffres de Santé Publique France pour l’année 2018 présentés en octobre 2019) grâce aux effets combinés de la Prep, du dépistage répété et ciblé et du Tasp. Les experts-es craignent que les difficultés d’accès à cette prévention diversifiée puissent nous faire repartir plusieurs années en arrière… Pour le Dr Pascal Pugliese, président de la SFLS, cette situation n’est pas une fatalité et il propose plusieurs pistes pour éviter une remontée des infections à VIH. « Il nous faut alerter, mobiliser et innover dans l’offre de dépistage. Et ne surtout pas baisser les bras » déclare-t-il. « Pérenniser et étendre la réalisation des tests sans ordonnances dans les laboratoires de ville, comme à Paris et dans les Alpes-Maritimes, permettre la réalisation de tests de diagnostic rapide dans les pharmacies d’officine, faciliter l’envoi d’autotests du VIH et des IST à domicile et étendre les téléconsultations de santé sexuelle en Cegidd pour multiplier les liens au soin. Et communiquer largement sur ces stratégies », développe-t-il.

La direction générale de la Santé (DGS) réfléchit à autoriser les dépistages rapides (Trod) en pharmacie, soit à la demande, soit spontanément face à certaines situations. Selon une enquête : 75 % des pharmacien-nes qui y ont répondu y seraient favorables, même en l’absence de rémunération spécifique mais avec une formation et un réseau d’aval. Par ailleurs, 95 % d’entre eux-elles proposent déjà la vaccination contre la grippe (pour les personnes en ALD) et les Trod pour les angines.

Concernant l’accès à la Prep, Pascal Pugliese espère beaucoup de la primo prescription pour les médecins généralistes en ville, dont le décret d’application aurait dû être signé en mars dernier : « La plateforme de e-learning qui accompagne la formation des médecins de ville à la Prep est prête et va être présentée lors du congrès sur le stand de la SFLS. C’est un travail multidisciplinaire avec plusieurs sociétés savantes et des acteurs communautaires. Le décret devrait être signé fin novembre/début décembre, ce sera un élément majeur pour le déploiement de la Prep en France », souligne-t-il.

En ce qui concerne les personnes vivant avec le VIH qui ont peur de retourner dans les Smit (service des maladies infectieuses et tropicales) où elles sont habituellement suivies, car ces services suivent aussi les personnes atteintes par la Covid-19, le Dr Pugliese a un message à faire passer : « Il faut leur dire qu’ils-elles doivent revenir dans les services car nous avons organisé des circuits de prise en charge séparés et sécurisés ».

Si vous souhaitez suivre l’édition virtuelle de la SFLS, l’inscription est gratuite via un formulaire en ligne.

(1) : Le groupe d’intérêt scientifique (GIS) Epiphare est une structure d’expertise publique en pharmaco-épidémiologie des produits de santé et sécurité sanitaire.
(2) : L’étude ANRS Prévenir accompagne et soutient les personnes prenant la Prep en Île-de-France. Son objectif est d’offrir le meilleur dispositif de prévention possible aux personnes qui en ont besoin, notamment les hommes ayants des rapports avec les hommes (HSH), les personnes transgenres, les hommes et les femmes hétérosexuels particulièrement exposés-es au VIH.
(3) : Discover est un essai clinique international mené dans différents sites (trois en France) dont un est l’hôpital Tenon. Le but de l’essai est d’évaluer si le Descovy (emtricitabine + ténofovir alafenamide) est sans danger et efficace en tant que produit pour la Prep orale continue.

Source : AGENCE CAMEROUN PRESSE

C’est le principal appel lancé aux hommes et femmes des médias il y a quelques jours, par le Réseau Camerounais des Associations de Personnes vivant avec le Vih/Sida, au cours d’un atelier d’information et de sensibilisation portant sur les dispositifs de protection des Droits Humains lies à cette pandémie.

Une invitation qui pourrait surprendre

Au moment où le feu des projecteurs est tourné  vers le Corona virus et ses conséquences ; seulement, au cours des deux dernières années, les résultats d’une enquête démographique ont démontré que le Cameroun, à l’instar de nombreux autres pays, sont très loin d’avoir définitivement clos le débat lié au Vih/Sida ainsi qu’aux effets indus.

Etat des lieux

En 2018, le taux de prévalence était estimé à 2,7%. Les régions du Sud et de l’Est sont celles ayant présenté le plus fort taux de prévalence. Le ratio d’infection femmes/hommes est de 2.1% ; preuve que les femmes sont plus infectées au virus que les hommes.

Entre 2015 et 2019, on a noté une baisse de décès liés au VIH de 47%. La rétention des personnes sous traitement est passée de 71,3% en 2018 à 73% en 2019.

Autres statistiques Vih au Cameroun

540000 personnes vivaient avec le VIH. La prévalence du VIH, autrement dit le pourcentage de personnes vivant avec le VIH, était de 3,6% chez les adultes (entre15et49ans).

23000 nouvelles contaminations ont été enregistrées.

18000 personnes sont mortes de maladies liées au sida. L’évolution du nombre de décès liés au sida est positive. Elle est passée de 22000 en 2010 à 18000 en 2018, soit une baisse de 19%.

52% des personnes vivant avec le VIH suivaient un traitement.

80 % des femmes enceintes PVVIH avaient accès à des antirétroviraux afin d’empêcher la TME, ce qui a évité 4200 nouvelles infections parmi les nouveau-nés.

Le taux de diagnostic précoce chez le nourrisson, autrement dit le pourcentage de bébés exposés au VIH testés avant leur huitième semaine, atteignait 61%en2018…

Et pourtant,

La stigmatisation et la discrimination (S&D) sont de plus en plus croissantes de même que l’auto stigmatisation liées au VIH ; des maux qui apparaissent aujourd’hui comme un réel frein à l’atteinte des objectifs du troisième 90 de l’ONUSIDA (toutes les personnes sous TARV bénéficieront d’une suppression virale).

Les personnes vivant avec le Vih/Sida voient leurs droits les plus élémentaires bafoués au quotidien, aussi bien dans leur environnement familial que social et professionnel ; même si des dispositions réglementaires sont constitutionnellement prises ; que ce soit dans la Constitution Camerounaise, ou encore dans le cadre des accords ratifiés par le Cameroun en matière des Droits et Respect de l’être humain.

Mener un plaidoyer constant afin de changer les mentalités

C’est à ce rôle que doivent désormais s’astreindre les Journalistes, à travers la sensibilisation, la vulgarisation des dispositifs de protection des Droits Humains auprès des populations, des autorités de tout ordre mais surtout auprès du personnel médical, qui n’a pas toujours su véritablement jouer son rôle.

Des études ont démontré qu’une personne atteinte du Vih/Sida fait mieux face lorsqu’elle évolue dans un environnement serein, qui lui permet d’accepter sa maladie, de la dépasser. Elle développe des « antis corps émotionnels » qui rendent sa vie meilleure et épanouie.

Source : LE QUOTIDIEN DU MEDECIN

Onze ans après le vote de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST), un décret publié ce dimanche 4 octobre au « Journal officiel » inscrit dans le marbre une mesure controversée de la loi portée en 2009 par Roselyne Bachelot. Son objectif : sanctionner les professionnels de santé (relevant d’un Ordre) en cas de refus de soins « discriminatoires » et ou de dépassements d’honoraires « abusifs et illégaux ». Cette décision s’applique aux plaintes enregistrées dans « plus de trois mois », c’est-à-dire à partir du 5 janvier 2021.

Exit la discrimination pour refus de tiers payant

De quoi parle-t-on ? Les refus de soins « discriminatoires » regroupent « toute pratique tendant à empêcher ou dissuader une personne d’accéder à des mesures de prévention ou de soins, par quelque procédé que ce soit et notamment par des obstacles mis à l’accès effectif au professionnel de santé ou au bénéfice des conditions normales de prise en charge financière des actes, prestations et produits de santé ».

Définis par la loi, les motifs de discrimination sont nombreux. Il s’agit de toute distinction opérée entre les personnes physiques/morales « sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur situation économique […], de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur perte d’autonomie, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une Nation, une prétendue race ou une religion déterminée ». Il s’agit également de refuser d’accorder des soins au motif que le patient bénéficie d’une protection complémentaire en santé (comme la CMU-C et l’ACS, remplacés en 2019 par la complémentaire santé solidaire) ou de l’aide médicale d’État (AME).

En juin, le projet de décret initial évoquait plus largement les refus de soins « illégitimes » comprenant « l’orientation répétée ou abusive sans justification médicale » d’un médecin vers un confrère/établissement, la fixation d’un délai de rendez-vous « manifestement excessif » ou encore le « refus d’appliquer le tiers payant ». Explosifs, ces points ont été retirés du texte.

Un autre volet du décret est consacré aux dépassements d’honoraires abusifs ou illégaux, dès lors qu’ils excèdent le tact et la mesure ou ne respectent pas l’obligation de tarifs opposables pour les patients précaires précités. « Le respect du tact et de la mesure s’apprécie notamment […] au regard de la prise en compte dans la fixation des honoraires de la complexité de l’acte réalisé et du temps consacré, du service rendu au patient, de la notoriété du praticien, du pourcentage d’actes avec dépassement ou du montant moyen de dépassement pratiqués, pour une activité comparable, par les professionnels de santé exerçant dans le même département ou dans la même région administrative », lit-on.

Des commissions de conciliation 

Le décret acte la création de commissions mixtes de conciliation spécifiques à chaque profession de santé. Celle relative aux médecins est composée de représentants de la caisse locale et du conseil départemental de l’Ordre.

La procédure de plainte est la suivante : un patient s’estimant victime d’un refus de soins discriminatoire de la part d’un médecin peut déposer une plainte auprès de sa CPAM ou de l’Ordre local, qui ont huit jours pour accuser réception et informer le praticien mis en cause (ce dernier pouvant être convoqué sous un mois). Une séance de conciliation est organisée par la commission mixte dans les trois mois suivant la réception de la plainte.

En cas de non-conciliation, le président de l’Ordre départemental transmet un avis motivé sur la plainte à la chambre disciplinaire de première instance dans un délai de trois mois.

Sanctions différenciées

Refus de soins discriminatoires ainsi que dépassements abusifs ou illégaux font l’objet de sanctions différentes. Dans le premier cas (refus de soins), le médecin s’expose à une amende d’un « montant maximum égal à deux fois le plafond mensuel de Sécurité sociale », c’est-à-dire 6 856 euros à ce jour.

Le médecin trop gourmand sur le plan tarifaire (dépassements excédant le tact et mesure ou dépassements non conformes au cadre conventionnel du praticien) se verra quant à lui taxé d’une pénalité financière de « deux fois le montant des dépassements facturés ».

En cas de récidive (dans un délai de six ans pour un refus de soins et de trois ans pour un dépassement abusif), la loi prévoit « le retrait du droit à dépassement pour une durée maximum de trois ans » et « la suspension de la participation au financement des cotisations sociales », également pour trois ans maximum. Dernier point, et non des moindres : la CPAM peut décider d’afficher la sanction imposée au médecin dans son hall d’accueil du public pour une durée comprise entre un et trois mois.

Hépatite

Source : ANSM

Ce mardi 13 octobre 2020 marque le coup d’envoi de la campagne de vaccination contre la grippe  qui se déroulera jusqu’au 31 janvier 2021.

Dans le contexte sanitaire inédit que connaît la France depuis plusieurs mois, cette nouvelle édition de la campagne de vaccination antigrippale donnera, plus encore que les années précédentes, la priorité à la vaccination des personnes les plus fragiles et des soignants .

Pour cette campagne vaccinale, l’objectif est d’approcher les 75% de couverture vaccinale telle que préconisée par l’OMS chez les personnes ciblées par les recommandations. Compte tenu de l’anticipation d’une demande accrue en vaccins cette année, l’objectif est d’atteindre 30% de doses de vaccins supplémentaires disponibles, par rapport aux 12 millions de doses consommées lors de la précédente campagne 2019-2020, via un approvisionnement continu auprès des laboratoires pharmaceutiques. Il s’agit ainsi de sécuriser l’approvisionnement des officines tout au long de la campagne de vaccination qui s’étend jusqu’à fin janvier 2021.

Alors que la co-circulation du virus grippal et du virus SARS-COV2 (Covid-19) n’est pas exclue, le ministère des Solidarités et de la Santé, Santé publique France, l’Assurance Maladie et la MSA soulignent l’importance majeure d’une couverture vaccinale antigrippale élevée chez les personnes à risque, associée au bon respect des gestes barrières de tous .

La campagne de vaccination antigrippale 2020-2021 sera soutenue par un dispositif de communication de grande envergure afin d’accompagner au mieux les personnes à risque.

I – Une stratégie vaccinale 2020-2021 qui met, plus que jamais, l’accent sur les populations à risque et les professionnels de santé

Chaque hiver, 2 à 6 millions de personnes sont touchées par le virus de la grippe . Maladie se manifestant souvent par des symptômes de type forte fièvre, toux, douleurs, fatigue intense… La grippe peut également être grave, en particulier chez les personnes fragiles qui peuvent développer des pneumonies ou voir s’aggraver une maladie chronique déjà existante. Durant la saison 2019-2020, la surveillance menée par Santé Publique France sur les formes graves de grippe a montré que les trois-quarts des personnes admises en réanimation pour une grippe grave étaient éligibles à la vaccination car présentant un des facteurs de risque (âge, pathologie chronique, grossesse, obésité). Or, parmi-celles-ci, moins d’un tiers avaient été vaccinées.

L’objectif de couverture vaccinale contre la grippe saisonnière défini par l’Organisation Mondiale de la Santé est fixé à 75 % pour les populations ciblées par les recommandations . La stratégie de vaccination contre la grippe saisonnière est établie en France selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS). L’année dernière, le taux de couverture vaccinale de la population ciblée par ces recommandations n’était que de 47,8 %[1] . Elle atteignait 52 % pour les plus de 65 ans mais n’était que de 30 % pour les moins de 65 ans à risque. Elle reste très insuffisante chez les professionnels de santé avec une grande hétérogénéité constatée notamment en établissements de santé et dans les Ehpad. L’augmentation de la couverture vaccinale chez les personnes fragiles est, et reste donc, un objectif prioritaire de santé publique, particulièrement en période de crise sanitaire .

Cette année, en raison du contexte lié à la circulation du virus de la Covid-19, la Haute Autorité de Santé a été saisie et a rendu un avis le 20 mai dernier[2]  qui confirme que la vaccination contre la grippe doit s’adresser en priorité aux professionnels de santé et aux personnes les plus fragiles, c’est-à-dire les personnes ciblées par les recommandations vaccinales contre la grippe, qui sont également à risque d’infection grave à la Covid-19 :

  • personnes âgées de 65 ans et plus ;
  • personnes (adultes et enfants) souffrant de pathologies chroniques (insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, diabète, insuffisance rénale, asthme, bronchopneumopathie obstructive…) ;
  • personnes obèses avec un Indice de Masse Corporelle égal ou supérieur à 40 kg/m2  ;
  • femmes enceintes ;
  • l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave et des personnes immuno déprimées[3]

Pour protéger ces personnes vulnérables, le ministère des Solidarités et de la Santé appelle donc cette année à vacciner en priorité les personnes fragiles au début de la campagne de vaccination et d’engager les personnes ne présentant pas de risque particulier, qui souhaiteraient se faire vacciner, à différer leur vaccination à début décembre.

L’adoption de tous les gestes barrières et le respect des recommandations sur le port du masque pour prévenir la Covid-19 restent par ailleurs de rigueur pour l’ensemble de la population  car elles permettent de prévenir également la propagation du virus de la grippe. Pour les personnes les plus à risque, l’enjeu cette année, vise à leur rappeler que la vaccination, associée au bon respect des gestes barrières, est le moyen le plus efficace pour se protéger de la grippe.

Enfin, les professionnels de santé en contact avec les personnes à risque de grippe grave sont aussi invités à se faire vacciner . En effet, la vaccination des professionnels de santé répond à un double objectif : se protéger eux-mêmes pour permettre de continuer à assurer leur activité de soin ; protéger leurs patients, en particulier les plus fragiles. Dans le contexte actuel de pandémie à Covid-19, il est important, par ailleurs, de soulager le système de soins en particulier dans les hôpitaux et les établissements et services médico-sociaux et de préserver les professionnels de santé de la grippe.

Pour voir la suite de l’article, se rendre sur le site : ANSM

Source : Neonmag.fr

Les personnes séropositives sont exclues de différents corps de métiers comme l’armée, les pompiers, la gendarmerie et la police. Plusieurs associations dénoncent une discrimination « inacceptable » et lancent une pétition.

Si le Sida tue de moins en moins en France grâce aux traitements et au dépistage précoce, être porteur du VIH peut toujours ruiner une carrière. Aujourd’hui encore, il rend ainsi impossible toute admission dans les rangs des pompiers, de la police ou de l’armée. Un collectif d’associations pointent du doigt « une discrimination à raison de l’état de santé, totalement inacceptable ». Les associations Mousse, STOP Homophobie, ELCS, Adheos, FLAG! et Familles LGBT procèdent à une demande officielle d’abrogation de ces règles, qui découlent de différents arrêtés. « Actuellement, les personnes atteintes du VIH sont exclues du recrutement ou renvoyées si l’administration apprend leur statut sérologique », expliquent-elles dans un communiqué publié mercredi 30 septembre.

Les associations reviennent également sur l’aptitude des personnes porteuses du VIH sous traitements antirétroviraux à endosser ces uniformes. « Les dernières études montrent que les personnes vivant avec le VIH avec charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH en cas de projection de sang », ajoutent-elles. Différentes entités, comme la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) et le défenseur des droits en 2006, ont déjà signalé le caractère discriminatoire de ces règles.

Deux députés, Bastien Lachaud (LFI) et Christophe Lejeune (LREM), ont également recommandé des changements dans un rapport d’information parlementaire sur les forces armées en 2019. Parmi les propositions des élus : « prohiber les dépistages du VIH sans consentement des intéressés » et « réviser les coefficients associés au VIH dans le référentiel d’aptitude ». Questionné sur le second point, le ministère des Armées avait alors fermé la porte à tout changement. « Aucune évolution n’est envisagée au regard des connaissances scientifiques actuelles. »

Une demande d’abrogation avant un recours devant le Conseil d’État

Dans une lettre adressée à Florence Parly et Gérald Darmanin, respectivement ministres des Armées et de l’Intérieur, les associations représentées par Me Étienne Deshoulières détaillent l’ensemble des dispositions règlementaires qui interdisent le recrutement de personnes séropositives. Les ministères ont deux mois pour répondre à la demande, délai après lequel un recours pour excès de pouvoir sera engagé devant le Conseil d’État – selon le document, que nous avons pu consulter.

Pour appuyer la démarche avec le soutien de la population, une pétition a été lancée sur le site All Out. Contactés par NEON, l’Hôtel de Brienne et la Place Beauvau n’ont pas répondu à nos sollicitations pour le moment.

Source : TRT-5 CHV

Communiqué de presse :

Suite à la publication ce jour (07 octobre 2020) du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) nous, associations de patients et de santé, constatons amèrement l’absence de mesures phares que nous portons depuis longtemps, notamment concernant les investissements publics dans la Recherche et le Développement (R&D).

C’est un nouveau revers dans la lutte pour  la transparence et l’accessibilité aux médicaments, après l’abaissement du niveau des  stocks de sécurité accordée aux laboratoires cet automne. Alors qu’il avait l’opportunité de tirer les enseignements de la crise en prenant enfin en compte la parole des patients-es et des associations, le Gouvernement semble poursuivre dans la direction amorcée au printemps. Cette attitude ne peut qu’accroître la défiance des citoyens-nes  sur la capacité de notre système de santé à assurer un accès équitable aux médicaments pour tous-tes.

Constitution des stocks de sécurité : mesure amoindrie, impact limité

L’an dernier, nos associations s’étaient réjouies de l’adoption d’une mesure indispensable pour pallier les risques de pénuries de médicaments, toujours trop nombreuses et toujours dangereuses : l’obligation pour les laboratoires de disposer de quatre mois de stocks sur les traitements d’intérêt thérapeutiques majeurs. Depuis, quelle indignation de constater que ce niveau de stocks a été réduit à deux mois seulement, alors que les pénuries durent en moyenne plus de 14 semaines ! Cette décision incohérente est une preuve d’inconscience alors que la crise sanitaire actuelle est la triste occasion de constater les tensions existantes sur des médicaments essentiels comme ceux utilisés en réanimation.

Transparence : en arrière toute !

Aujourd’hui, la défiance des citoyens envers le Gouvernement sur l’accès aux médicaments s’aggrave encore un peu plus. L’absence, dans le PLFSS de mesure sur la transparence du montant des investissements publics dans la R&D est inacceptable et incohérent. En effet, cette mesure avait pourtant été portée en 2019 par…Olivier Véran lui-même ! Un nouveau revers incompréhensible dans une période ou l’argent coule à flot, légitimement, pour la recherche de traitements contre la Covid-19. L’opacité des investissements publics, tant dans leur montant que leurs conditions d’attribution, nuit à une négociation d’un prix juste garantissant l’accès à un futur vaccin ou des traitements contre le virus. Dans ce contexte, la mesure paraît d’autant plus indispensable pour assurer l’accessibilité de ces futurs traitements. Ces reculs de certains membres du Gouvernement sur des sujets dont ils étaient pourtant initiateurs ne peuvent que conduire à une rupture complète de confiance des patients-es et de nos associations à l’égard de décideurs versatiles sur cette thématique.

Si les initiatives de 2019 allaient dans le bon sens pour donner l’ampleur nécessaire à la voix des patients-es et des associations qui les représentent ou travaillent à leurs côtés, nous constatons qu’il n’en est plus rien : les signaux envoyés par le Gouvernement sont ceux d’un mépris de ces voix. Dans ce contexte, nous portons une vigilance accrue aux innovations proposées dans le PLFSS, notamment concernant les réformes à venir sur l’accès précoce aux médicaments. Nous nous opposons aux mesures qui sanctuarisent les pratiques opaques et inflationnistes du parcours du médicament et dénonçons l’incohérence des discours qui opposent accès aux traitements et pérennité de notre système de santé solidaire.

Monsieur Véran, il est temps de faire preuve de cohérence et de raison : entendez les patients-es et les associations de santé.

Contact presse :

AIDES
Adèle Simon
06 98 68 01 68
asimon@aides.org

TRT5
Mélanie Jaudon
07 77 07 51 01
mjaudon@trt-5.org

ACTION SANTE MONDIALE
Elisa Domingues Dos Santos
edominguesdossantos@ghadvocates.org

MEDECINS DU MONDE
Fanny Mantaux
06 09 17 35 59
fanny.mantaux@medecinsdumonde.net

Source : SERONET.info

Quel impact réel a le VIH dans un couple sérodifférent (une personne séropositive en couple avec une personne séronégative) ? On pourrait penser que l’avènement du Tasp comme outil de protection pour empêcher toute transmission du VIH facilite grandement les choses, et ce n’est pas faux. Mais, en réalité, le Tasp n’est pas connu de tous-tes et les représentations autour des personnes vivant avec le VIH ont la peau dure comme le montre une étude australienne consacrée à la question des couples sérodifférents.

Dans cette étude, publiée sur le site d’infos aidsmap, menée par le Dr Steven Philpot et ses collègues de l’Université de New South Wales à Sydney, en Australie, 21 hommes gays ont été interrogés. Neuf en tant qu’individus et le reste en tant que couples, mais pour lesquels chaque partenaire était interrogé seul. Onze participants étaient séronégatifs et dix séropositifs. Leur tranche d’âge allait de 31 ans à 61 ans. Un participant s’est déclaré bisexuel et tous les autres gays. Ils étaient tous blancs (à l’exception d’un homme qui s’est déclaré latino) et d’une catégorie socio professionnelle plutôt élevée. En termes de longévité de couple, 10 couples étaient ensemble depuis 1 à 5 ans, 2 couples étaient ensemble depuis 10 à 15 ans et 3 couples depuis plus de 16 ans. 12 couples vivaient ensemble et 3 chacun chez soi (chaque membre du couple a son propre logement). Le partenaire séropositif a été diagnostiqué avant le début de la relation dans treize des couples et après le début de la relation dans deux couples.

Un des constats les plus frappants de cette étude est le contraste entre la façon de vivre avec le VIH à l’intérieur du foyer et à l’extérieur. Les participants ont déclaré unanimement que le foyer garantissait un espace sécurisant, familial et protecteur où le VIH était presque un non sujet. Le Tasp joue un rôle essentiel dans ce contexte et le fait de pouvoir avoir des rapports sexuels sans préservatif et sans risquer une transmission contribue à rendre cette vie de couple ordinaire. Un des participants a déclaré : « Je ne veux pas que le VIH soit un sujet dans notre couple. Si j’avais de la tension, je prendrais un cachet tous les jours et le traitement serait tout aussi visible. Je prends mon traitement contre le VIH, mon conjoint le sait et cela fait partie de la vie d’un couple ordinaire ». Son conjoint ajoute : « J’ai appris avec le temps qu’il a tendance à être tête en l’air et oublier de prendre certaines choses alors tous les matins je dis : « Chéri, tu as pris tes médicaments ? ».

Paradoxalement, et alors que la notion de Tasp est tout à fait intégrée dans ces couples, la question du sang reste un sujet sensible comme l’explique un des répondants qui est séropositif : « Si je me coupe en cuisine et que je saigne, ça me rend paranoïaque. Je vais préférer jeter la nourriture alors que je sais que le virus est fragile à l’air libre ». Cette peur est d’autant plus irrationnelle que non seulement le virus du VIH ne survit pas à l’air libre et meurt en quelques secondes, mais surtout la personne en question est sous Tasp avec une charge virale indétectable et ne peux donc pas transmettre le VIH.

En dehors de leur foyer, ces couples sérodifférents ont du mal à appréhender la façon dont le VIH est perçu par leur entourage y compris leurs familles et leurs amis-es. 19 des 21 participants ont déclaré que le VIH était encore très stigmatisé dans la société. « J’ai toujours peur que la stigmatisation affecte la vie de mon conjoint, ma vie professionnelle ou familiale. Peur que les gens agissent différemment avec moi à cause du VIH », explique l’un d’eux. Cette stigmatisation a des effets insidieux sur la vie sociale de ces couples sérodifférents. Ils ont tendance à ne pas parler du VIH en public ou de ne partager cette information qu’avec des membres très proches de leur cercle familial et amical : « Quand on est sur le point de partir en voyage, je rappelle souvent à mon conjoint de prendre son traitement mais si quelqu’un est à côté je ne vais pas pouvoir lui dire : « As-tu pensé à prendre tes médocs ? ». La plupart de ces couples ont admis que cette façon différente de gérer la vie avec le VIH à l’extérieur de leur foyer et de leur vie intime était la raison pour laquelle ils ressentaient une différence entre les couples qui vivent avec le VIH et ceux qui ne vivent pas avec.

Les auteurs-ices de cette étude ont précisé que cette dernière avait des limites. Presque tous les participants sont blancs, tous en dessus de 31 ans, avec des revenus élevés, un bon niveau d’éducation et vivent dans un pays, l’Australie, où les traitements et le suivi VIH sont facilement accessibles. Il serait intéressant que les chercheurs-ses conduisent des études similaires chez des publics différents afin de voir si les conclusions de cette étude australienne peuvent être ou non généralisées.

Références : Philpot SP et al. The ‘normality’ of living as a gay serodiscordant couple in Sydney, Australia. Sociology of Health & Illness, online ahead of print, 7 August 2020.

Source : La Provence

Un site d’e-sante contre la peur du VIH et autres IST. Le site, ouvert hier soir, propose prévention et accompagnement perso

Avec le lancement hier soir d’un site internet communautaire d’e-santé : Spot Longchamp, l’association de lutte contre le sida Aides écrit une nouvelle page de son histoire. Cet outil novateur vise à palier un vide numérique dans le domaine de la santé sexuelle. Et le site dispose d’un argument choc pour lutter contre les maladies sexuellement transmissibles : une plateforme dont le principe est encore peu utilisé en France et qui permet d’informer ses partenaires sexuelles en cas d’IST positive par l’envoi d’un SMS anonyme. « Prévenir les personnes possiblement contaminées encourage les dépistages et les traitements précoces ce qui agit sur les dynamiques des épidémies« , explique Sarah, qui travaille pour Aides depuis 2015.

La plateforme se veut également pédagogique. Les internautes ont accès à des conseils adaptés à leurs pratiques sexuelles et à leur consommation de drogues. Une hotline offre la possibilité d’échanger en toute confidentialité avec un accompagnateur ou une accompagnatrice communautaire en direct et à des horaires adaptés. Enfin, un espace personnel permet de programmer des rappels pour des bilans de dépistages, de vaccination ou encore de réunions de groupe.

Le Spot Longchamp et le Spot Beaumarchais sont précurseurs dans le domaine

Aides demeure l’un des fers de lance de la lutte et de la prévention contre le sida depuis 1984. À partir de 2016, l’association française s’essaye à un nouveau mode d’action : les Spots, des centres de santé sexuelle communautaires. Le Spot Marseille Longchamp qui est à l’origine du site internet et le Spot Beaumarchais à Paris, tous deux ouverts depuis plus de quatre ans, ont été des précurseurs dans le domaine. Depuis, l’association continue de s’étendre avec en Spot né à Nice en 2018 et un autre qui devrait voir le jour d’ici peu à Montpellier.

Ces lieux se distinguent des 76 centres Aides classiques ; ils proposent aux visiteurs un parcours de santé sexuelle en leur accordant du temps, un espace de parole libre et non jugeant, une offre médicale réactive et adaptée à leurs besoins initiaux. Et les Spots attirent toujours plus de personnes, elles étaient 939 l’année passée à être accueillie boulevard Longchamp à Marseille. Mais les centres sont victimes de leur succès, les permanences sont pleines et il faut parfois attendre plusieurs mois pour un rendez-vous. Il était donc important pour eux de trouver une solution. C’est pour cette raison que le Spot de Marseille a voulu mettre en place une plateforme numérique. Un site dédié à la sexualité représente aussi l’occasion de lutter contre la mal-information. « On peut vivre avec le VIH. Aujourd’hui, les IST se soignent mais il faut faire un dépistagerapide« , rappelle la volontaire du Spot. Si les cas de guérison sont extrêmement rares – seulement trois ont été constatées, des traitements empêchent l’évolution de la maladie et la transmission du virus du sida.

Site : https ://longchamp.lespot.org

Source : Le Courrier du Vietnam

Le Vietnam est l’un des quatre pays, avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suisse ayant la meilleure qualité de traitement contre le VIH/sida au monde.

Ces dix dernières années, le Vietnam a réalisé trois réductions, que sont le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH, de personnes développant le sida et de décès. Le taux d’infection au VIH dans la communauté est en dessous de 0,3%.

Le Vietnam est l’un des quatre pays, avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Suisse ayant la meilleure qualité de traitement contre le VIH/sida au monde. Son taux de personnes infectées par le VIH recevant un traitement ARV avec une charge virale inférieure au seuil inhibiteur atteint 96%, contribuant à réduire la propagation du virus au sein de la communauté.

C’est ce qu’a déclaré le ministre par intérim de la Santé, Nguyên Thanh Long lors de la session plénière de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale sur le projet de loi modifiant et complétant un certain nombre d’articles de la loi sur la prévention et le contrôle des infections virales provoquant le syndrome d’immunodéficience humaine (VIH/sida).

Selon le Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), depuis 2000, le Vietnam a fait une prophylaxie pour environ 400.000 personnes non infectées par le VIH et 150.000 sidéens. Les estimations du ministère de la Santé montrent que le Vietnam compte environ 250.000 personnes vivant avec le VIH, mais seulement 210.000 d’entre elles le savent. 2020 marque la 30e année où le Vietnam fait face à l’épidémie de VIH/sida. Ces dernières années, le pays a obtenu de nombreuses réalisations importantes, reconnues et appréciées à l’international.

Source : TRT-5 CHV

Communiqué de presse – 1er octobre 2020Soin et prévention en prison : loin des yeux, loin des droits

Le 10 juillet dernier, le Conseil National du Sida et des hépatites virales (CNS) publiait un Avis suivi de recommandations ainsi qu’un Rapport sur la prévention, le dépistage et le traitement de l’hépatite C chez les personnes détenues. Celui-ci estime que moins d’une personne sur deux porteuses du VHC initie un traitement au cours de son incarcération. En cause, « l’insuffisance du dépistage » et « l’incohérence des limitations d’accès aux outils de réduction des risques en milieu pénitentiaire » (ndlr préservatifs, seringues, etc.)[1]

Encore une fois, nous ne pouvons que constater une situation d’inégalité radicale dans l’accès aux soins et aux outils de prévention entre l’extérieur et l’intérieur des murs de la prison. Loin d’être des faits inédits, ce rapport met en lumière le désintérêt total de l’autorité publique pour l’état de santé de la population carcérale.

Nous, acteurs-trices des champs de la justice, de l’addiction et de la lutte contre le VIH et les hépatites, sommes aujourd’hui unis-es pour dénoncer :

  • L’inertie des pouvoirs publics pour appliquer une politique équitable et adaptée de prévention et réduction des risques en prison. La circulaire du 8 décembre 1994 proposait d’ « assurer aux détenus une qualité et une continuité de soins équivalentes à celles offertes à l’ensemble de la population ». La loi de modernisation du système de santé de 2016 a ajouté que « la politique de réduction des risques et des dommages s’applique également aux personnes détenues ». La Stratégie Santé des Personnes placées sous main de justice (PPSMJ) de 2017 a proposé des actions pour « un accès aux soins équivalent à la population générale et limiter les facteurs de risque ». Lois, rapports, recommandations, propositions et revendications associatives se succèdent sans que les ministères concernés s’en emparent.
  • La vacance du poste de Contrôleur Général des Lieux Privatifs des Libertés (CGLPL) : depuis le départ d’Adeline Hazan le 16 juillet 2020, la nomination de son successeur se fait toujours attendre. Pourtant cette autorité indépendante est essentielle pour le contrôle du respect des droits fondamentaux des personnes détenues, notamment celui d’avoir un même accès au soin et aux outils de prévention que tout citoyen. Comment ne pas interpréter cette vacance comme un acte de mépris pour cette institution et pour le droit à la santé des personnes incarcérées ?
  • Le manque de transparence des autorités : dans une lettre de mission du 4 janvier 2017, Madame la ministre des Affaires sociales et de la Santé demande à l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) un rapport sur l’accès aux outils de Réduction des Risques et des Dommages pour les usagers de drogues. Ce rapport remis en décembre 2017, qui contient des recommandations pour les personnes détenues, n’a jamais été rendu public[2]. Nous en réclamons la publication immédiate.

 

Être privé.e de liberté ne signifie en rien être privé.e de droits. Être exposé.e à des maladies ou ne pas être soigné.e ne fait pas partie de la peine. Le droit à la santé est un droit fondamental aujourd’hui bafoué par les institutions censées en être les garantes.

Nous en appelons une nouvelle fois à la responsabilité du gouvernement pour garantir un accès équitable et effectif aux soins et aux outils de prévention pour toutes les personnes incarcérées.

Signataires

  • Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire (ASPMP)
  • Collectif TRT-5 CHV : Acceptess-T, Act Up, Act Up sud-ouest, Actif Santé, Actions Traitements, Aides, Arcat, Asud, Comité des Familles, Dessine-moi un mouton, Hépatites/Sida Info Service, Nova Dona, Sol En Si
  • Fédération Addiction
  • Observatoire International des Prisons (OIP)
  • Sidaction
  • Syndicat des Avocats de France
  • Syndicat de la Magistrature
  • Le Tipi

Contacts Presse

[1] Avis suivi de recommandations sur la prévention, le dépistage et le traitement de l’hépatite C chez les personnes détenues, CNS, 26 septembre 2019, https://cns.sante.fr/wp-content/uploads/2020/07/2019-09-26_avis_fr_prise-en-charge-globale.pdf

[2] « Le CNS, qui a pu avoir accès à ce rapport dans le cadre de la présente mission, regrette de ne pouvoir faire état des conclusions et des préconisations de ce document en raison de son caractère confidentiel, et estime qu’il devrait être rendu public. », ibidem.